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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 15:38

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las-fotos-de-la-historia-de-Santiago-Carrillo--2-.jpgDécès de Santiago Carrillo, théoricien et protagoniste de l' « euro-communisme » et de la liquidation du Parti communiste d'Espagne (PCE)



Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



De Juan Carlos à Mariano Rajoy en passant par José Luis Zapatero, l'ensemble de l'establishment espagnol a rendu hommage au dirigeant historique du Parti communiste d'Espagne (PCE) décédé ce mardi 18 septembre, à l'âge de 97 ans



Si on trouve souvent des qualités au mort qu'on niait au vivant, dans le cas de Carrillo, les éloges de la classe dominante ont précédé sa mort. Tous ont souligné dans son éloge funèbre un « personnage fondamental de la Transition ».



Tous ont en tête le rôle qu'il a joué dans la transformation-liquidation d'un des trois grands Partis communistes d'Occident, chez celui qui fut de 1960 à 1982 le secrétaire-général du Parti communiste d'Espagne, et finit compagnon de route du PSOE.



De l'opposition à la ligne révolutionnaire de la Pasionaria à l'accession à la tête du Parti sur fond de « déstalinisation »



Carrillo a commencé sa carrière politique comme dirigeant de la Jeunesse socialiste. Il participe, avec l'aval de Staline, à l'unification des Jeunesses communistes et socialistes en 1936 et adhère alors au Parti communiste, participant à la défense de Madrid pendant la guerre civile.



Après-guerre, il hérite du poste stratégique de responsable à l'organisation du PCE en Espagne. Au début des années 1950, ses positions droitières, notamment sur la « politique de réconciliation nationale », conduisent à un affrontement avec les dirigeants révolutionnaires historiques du PCE, menés par la Pasionaria, Dolorès Ibarruri.



Marginalisé dans le parti, menacé d'exclusion, le mouvement de « déstalinisation » entamé après 1956 lui permet non seulement de sauver sa place, mais finalement d'accéder à la tête du PCE en 1960.



Dès lors, Carrillo va se faire le héraut d'une ligne de rupture avec l'héritage révolutionnaire du PCE.



Un pionnier de l'Euro-communisme : européisme de gauche, perspective réformiste et union de la gauche



Élément moteur du mouvement dit « euro-communiste », avec l'italien Enrico Berlinguer, son ouvrage « Euro-communiste et État » constitue un manifeste du mouvement.



Il y préconise, comme son compère italien, la critique ouverte du bloc soviétique et la défense d'un européisme de gauche, la recherche de l'union de la gauche en vue de la conquête du pouvoir et de l'adoption de mesures d'aménagement du système.



Carillo va plus loin que l'Italien Berlinguer sur la question du Parti. Il avance même dans son ouvrage publié en 1977 la création d'une « nouvelle force politique de gauche », qui devrait se supplanter ou se superposer au Parti communiste.



Le secrétaire-général du PCE ne tarde pas à mettre sa stratégie à l’œuvre.



Le compromis historique avec la monarchie et le renoncement à la République



Sur la question des alliances pour le pouvoir, non sans rapport avec le programme mis en œuvre par Berlinguer en Italie, Santiago Carrillo décide de signer un compromis historique avec la monarchie espagnole.



En échange de la légalisation du PCE, Carrillo promet en 1977 au chef du gouvernement, l'ancien jeune loup du franquisme et protégé du roi Adolfo Suarez, le soutien des communistes à la Transition, leur acceptation de la monarchie restaurée par Franco et du drapeau franquiste, et le renoncement à la perspective révolutionnaire tout comme au rétablissement de la république.

 

Les dernières révélations sur le rôle joué par la CIA dans la transition dévoilent que l'agence nord-américaine a maintenu des contacts avec le dirigeant communiste pendant toute la période. Carrillo a été en outre le premier dirigeant communiste, en 1977, à effecteur une visite politique aux Etats-unis.



L'échec de la liquidation du Parti communiste et le ralliement au PS



Sur le plan de l'organisation du Parti, Carrillo tente de mettre en pratique son projet liquidateur au début des années 1980.



Plombé par la ligne modérée prônée par le secrétaire-général, le PCE pourtant premier parti après la chute du franquisme avec ses 200 000 militants, connaît des résultats électoraux décevants en 1979 et surtout en 1982, avec 4% des voix.

 

Santiago Carrillo propose alors la création d'une nouvelle formation politique « de gauche ». Il se trouve marginalisé à la fois par l'aile révolutionnaire du PCE, attachée au Parti, et par les centristes rénovateurs.



En 1985, Carrillo fonde son nouveau parti, le Parti des travailleurs d'Espagne, une formation qui ne dépassera jamais le stade du groupuscule. Les dirigeants carrillistes rejoindront par la suite en bloc le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).



« Si nous avions consulté les militants, jamais nous n'aurions réalisé ces virages »



Dans une des dernières interview avant sa mort, pour un documentaire de la TVE, Carrillo confessait : « Si nous avions consulté les militants, jamais nous n'aurions réalisé ces virages ».



Pour un certain nombre de communistes espagnols, le « carrillisme » a été synonyme d'absence de démocratie interne, de glissade vers des positions réformistes, de liquidation passive de l'organisation communiste.



L'aveu de Carrillo, c'est aussi celui du choix d'une mutation-transformation-liquidation d'un des trois principaux partis communistes d'Europe de l'Ouest, un choix qui ne fut jamais porté devant les militants du PCE, un choix que les « rénovateurs » porteront sous la forme intermédiaire d'Izquierda Unida.



Un choix qui a pesé lourd dans l'effacement du seul parti qui a porté historiquement la rupture révolutionnaire avec le système capitaliste, avec cette monarchie héritée du franquisme. Le seul parti à avoir proposé historiquement une alternative à ce système en faillite.



C'est en ce sens qu'il faut comprendre les hommages unanimes de la classe dirigeante espagnole au « communiste » Carrillo.

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 15:17

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Dans l’Est de la Libye, Benghazi se rebelle contre les milices : quatre morts

samedi 22 septembre 2012

Des centaines d’habitants de Benghazi se sont rebellés vendredi contre les milices armées faisant la loi dans la deuxième ville de Libye, chassant plusieurs groupes extrémistes de leurs bases au terme de combats qui ont fait au moins quatre morts.
Des centaines de manifestants ont réussi à déloger le principal groupe paramilitaire, la milice salafiste d’Ansar al-Charia, de son quartier général dans le centre de Benghazi, a constaté un journaliste de l’AFP.
Aux cris de "le sang des martyrs n’a pas été versé en vain", les manifestants sont entrés dans la caserne qui a été saccagée, pillée et incendiée.
Ils se sont ensuite dirigés vers le quartier général de la brigade de Raf Allah al-Sahati, un groupe islamiste qui s’est placé sous l’autorité du ministère de la Défense, où des combats à l’arme légère et aux roquettes ont opposé les deux camps durant deux heures, avant que la brigade ne décide de quitter les lieux.
C’est lors de ces combats qu’au moins quatre personnes ont été tuées et quarante blessées, selon un décompte de l’AFP basé sur les bilans de trois hôpitaux de la ville.
Les assaillants ont pillé cette installation militaire située dans une ferme dans la région de Hawari, à 15 km du centre de Benghazi, emportant armes, munitions et matériel informatique, a constaté une correspondante de l’AFP.
Les autorités libyennes ont alors mis en garde contre le "chaos" et ont appelé les manifestants à faire la différence entre les brigades "illégitime" et celles qui sont sous l’autorité de l’Etat.
Le président de l’Assemblée nationale, Mohamed al-Megaryef, s’est félicité de la réaction de la population contre les "brigades en dehors de la légitimité", tout en appelant les manifestants à se retirer immédiatement des locaux occupés par des brigades du ministère de la Défense, citant Raf Allah al-Sahati, la brigade du 17 février et Le bouclier de la Libye.
Le ministre de l’Intérieur, Fawzi Abdelali, a mis en cause de son côté des personnes "infiltrées parmi les manifestants". Certains de ces "infiltrés" font partie des services de sécurité, selon lui, et veulent le "chaos et la sédition".
Dans la journée, des dizaines de milliers de Libyens avaient manifesté pacifiquement à Benghazi contre les milices armées, dix jours après l’attaque du consulat américain du 11 septembre 2012 qui avait coûté la vie à l’ambassadeur des Etats-Unis Chris Stevens et trois autres Américains.
Avant de se diriger vers la caserne d’Ansar al-Charia (les partisans de la loi islamique) les manifestants avaient déjà délogé une autre milice qui avait élu domicile dans un bâtiment de la sécurité libyenne dans le centre de la ville.
Selon des témoins, Ansar al-Charia a également quitté l’hôpital al-Jala qu’elle contrôlait, sous la pression des manifestants. La police militaire a pu prendre possession par la suite du bâtiment.
Au moins quatre autres installations publiques ont été désertées par des milices à l’arrivée des manifestants.
L’attaque contre le consulat américain, déclenchée lors d’une manifestation contre le film anti-islam produit aux Etats-Unis, a illustré l’incapacité des autorités à assurer la sécurité dans le pays ainsi que la montée en puissance de groupes islamistes radicaux en Libye.
"Depuis la mort de l’ambassadeur Chris Stevens, les habitants de Benghazi ont manifesté quotidiennement contre le groupe extrémiste Ansar al-Charia, qui est impliqué dans sa mort", souligne Jason Pack, spécialiste de la Libye.
"Cette mobilisation va peut être inciter l’Assemblée nationale à mettre en place les actions décisives contre les milices dont le pouvoir transitoire s’était abstenu", par manque de force militaire et peur des représailles.
Le nouveau pouvoir a échoué à désarmer et dissoudre les groupes d’ex-rebelles ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi au cours de la révolution de 2011, bien que plusieurs d’entre eux aient intégré les ministères de la Défense et de l’Intérieur.
Benghazi, la deuxième ville de Libye, d’où était partie en 2011 la contestation qui a renversé le régime de Kadhafi, a été le théâtre ces derniers mois de plusieurs attaques contre des intérêts occidentaux et d’assassinats de responsables de la sécurité.

(22 Septembre 2012 - Avec les agences de presse)

                                                                                    site: "Assawra"

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 15:09

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  Ces dictatures pétrolières qui financent la guerre entre musulmans ; ne sont-ce point elles les vraies caricatures du Prophète ? Ces bédouins engraissés se prostituant pour un ballon rond ; ne sont-ce point eux les vraies caricatures du Prophète ? Ces pouvoirs qui organisent des manifestations spontanées pour mieux trahir leur peuple ; ne sont-ce point eux les vraies caricatures du Prophète ?

                                     Dr Al 'Ajamî

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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 14:14

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« Staline et le stalinisme dans l’histoire »
Intervention de Domenico Losurdo à la Fondation Gabriel Péri
lundi 17 septembre 2012
Le 12 avril 2012, a eu lieu à la Fondation Gabriel Péri une rencontre sur le thème "Staline et le stalinisme dans l’histoire", avec l’historien Nicolas Werth et le philosophe Domenico Losurdo. Voici l’intervention liminaire de Domenico Losurdo.

Les philosophes aiment à s’interroger en évoquant non seulement les événements historiques mais aussi les catégories avec lesquelles nous interprétons ces événements. Aujourd’hui, quelle est donc la catégorie avec laquelle on interprète Staline ? Celle de folie sanguinaire. Cette catégorie a été déjà utilisée contre Robespierre, contre la révolution de 1848, contre la Commune, mais jamais contre la guerre, ni contre Louis XVI, ni contre les Girondins ou Napoléon. Pour ce qui concerne le XXème siècle, nous avons des études psychopathologiques sur Lénine, Staline, Trotski, Mao, mais pas, par exemple contre Churchill. Or, tout le groupe dirigeant bolchevik se prononçait contre l’expansionnisme colonial, tandis que Churchill écrivait « la guerre est un jeu auquel il faut sourire ». Il y eut ensuite le carnage de la Première Guerre mondiale, le groupe dirigeant bolchevik, Staline compris, est contre ce carnage, mais Churchill déclare encore : « la guerre est le plus grand jeu de l’histoire universelle, nous jouons ici la mise la plus élevée, la guerre constitue l’unique sens aigu de notre vie ». Alors, pourquoi l’approche psychopathologique dans un cas et pas dans l’autre ?

Dans ces conditions, de quelle catégorie centrale pouvons-nous partir ? Pour y réfléchir, je vais citer Nicolas Werth : « la matrice du stalinisme a été la période de la Première Guerre mondiale, des révolutions de 1917 et des guerres civiles, prise dans son ensemble ». Je partage pleinement cette vision des choses. Nous devons donc partir de la Première Guerre mondiale. Le stalinisme a pour origine non la soif de pouvoir d’un individu, mais l’état d’exception permanent qui s’installe avec la Première Guerre mondiale. Mais il nous faut prendre en compte non seulement la Première Guerre mondiale mais l’ensemble de la période de la Seconde Guerre de Trente ans, car déjà après le Traité de Versailles, tout le monde pressent qu’il y aura une Seconde Guerre mondiale. Et cette guerre va investir l’Union soviétique et l’Occident de façon différente. La guerre en Orient, contre l’Union soviétique mais déjà auparavant contre la Pologne, est une guerre coloniale. Et actuellement, d’éminents chercheurs caractérisent la guerre contre l’Union soviétique comme la plus grande guerre coloniale de l’histoire. Et j’ajoute pour ma part que cette guerre n’était pas seulement une guerre coloniale mais une guerre esclavagiste qui visait explicitement à la réintroduction de l’esclavage. Nous pouvons lire à ce sujet Hitler ou Himmler. Ce dernier, en parlant dans une réunion de dirigeants nazis, déclare ainsi « entre nous je peux parler avec clarté : nous avons besoin de l’esclavage ». Eh bien, si l’Allemagne dirigée par Hitler a été l’un des protagonistes de cette guerre coloniale et esclavagiste, l’Union soviétique dirigée par Staline en a été l’autre, antagoniste.

Nous pouvons aussi replacer cette guerre dans la longue durée. Il y a une autre guerre esclavagiste à évoquer : celle de Napoléon contre Saint-Domingue. Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines ont été les protagonistes d’une résistance à l’esclavagisme tout comme Staline. Et à ce sujet je veux attirer l’attention sur le fait que Staline n’a pas été seulement le protagoniste de Stalingrad : déjà avant Octobre, il considère que la Russie court le danger de devenir un colonie : « les puissances de l’Entente, écrit-il, prétendent se comporter en Russie comme en Afrique centrale ». Je le cite encore : la question de la Révolution est celle de « la libération de la Russie ». Staline percevait donc déjà un danger pour la Russie de devenir une colonie.

Évoquons maintenant l’objection « mais il y a le pacte avec Hitler ». Signalons tout d’abord que s’il y a course au compromis avec Hitler, Staline l’a perdue : il y a d’abord, notamment, le concordat du Troisième Reich avec le Saint-Siège, l’accord avec les sionistes, puis l’accord naval avec la Grande-Bretagne qui fit écrire à Hitler « c’est le plus beau jour de ma vie ». Et il y eut bien sûr Munich. Mais cela n’est peut-être pas le plus significatif. Là encore, je vais faire appel à une comparaison avec la politique de Toussaint Louverture qui a été bien plus anticonformiste. Ainsi, au début de 1794, il combattait avec l’Espagne et l’Angleterre contre la France (oui, il se méfiait de la France). Et personne ne le considère pour cela comme un complice de l’Ancien Régime : Toussaint Louverture et ses partisans peuvent avoir commis des erreurs mais il n’en reste pas moins qu’ils ont été les protagonistes de la première grande lutte contre le système colonialiste et esclavagiste...

Je n’ai pour l’instant parlé que de l’épopée et pas de la tragédie, mais les deux choses « marchent » ensemble, parce qu’avec la Révolution d’Octobre, il y a déjà une attente messianique : le pouvoir, la raison d’état, les États, les nations, tout ça allait disparaître... Il y a même un philosophe, Ernst Bloch, qui pense que les soviets vont transformer le pouvoir en amour ! Au moment de la NEP [1] de Lénine, des dizaines de milliers d’ouvriers déchiraient littéralement leur carte du parti, dégoûtés par la NEP qu’ils avaient rebaptisé « Nouvelle Extorsion du Prolétariat ». Staline, qui bien sûr n’avait pas la personnalité de Lénine, insiste sur la construction du socialisme dans la Russie soviétique, mais surtout sur la question de la libération nationale : il invite à étudier la technique, à se rendre maître de la science. La lutte de classe, pense-t-il, résidait, dans cette situation détérminée, dans la conquête de la technique et de la science.

Lorsque Walter Benjamin visite Moscou, en décembre 1927, il dit que pour beaucoup de monde le bolchévisme était le couronnement de l’œuvre de Pierre le Grand, mais Trotski compare Staline non à Pierre le Grand mais à Nicolas II : et donc on doit infliger au régime stalinien un sort analogue à celui infligé au régime de Nicolas II. Ensuite Trotski qualifia Staline de majordome d’Hitler, de provocateur au service d’Hitler. A son tour Staline utilisait le même langage contre Trotski et contre d’autres. La guerre civile était déjà là. De son point de vue, comme révolutionnaire, Trotski avait non seulement le droit mais aussi le devoir de renverser le prétendu majordome d’Hitler. La guerre civile était déjà là même sur le plan organisationnel. Dans mon livre, je cite à ce propos Ruth Fischer qui dit qu’en 1927 il y avait déjà des partis et des appareils militaires opposés.

La lutte idéologique devient une guerre civile : c’est malheureusement l’histoire de toutes les grandes révolutions. La guerre civile en Russie a été particulièrement horrible, c’est indiscutable. Comment pouvons-nous comprendre cette horreur particulière ? La question posée est de penser les catégories qui permettent de comprendre cette horreur particulière. A ce sujet, un historien connu dans le monde occidental, Robert Conquest, dit que les aberrations mentales sont seulement le propre des Français et des Russes, et étrangères aux Anglo-Celtes. Mais en quoi le recours aux Anglo-Celtes comme clé d’explication est-il de nature différente que le recours (nazi) aux Aryens ? Pour ma part, afin de comprendre l’horreur particulière de cette guerre civile dans la Russie soviétique, je vais citer à nouveau Nicolas Werth lorsqu’il évoque « l’écroulement de toute autorité et de tout encadrement institutionnel ».

J’ajoute encore qu’il n’y avait pas seulement lutte de personnalités différentes. Il y avait lutte entre différents principes de légitimation du pouvoir. De plus, la guerre civile dans la Russie soviétique a comme particularité que les deux partis opposés ont une expérience de la conspiration, de la lutte clandestine et partagent la nécessité soulignée par Lénine dans « Que faire ? » de faire de l’agitation, même dans l’armée, dans la police, dans l’appareil d’état, bien sûr en se camouflant, en se cachant, en parlant parfois une « langue ésopique ». Signalons aussi que même le rapport Khrouchtchev parle de dénonciations mensongères et d’« accusations provocatrices » opérées soit par de « véritables trotkistes », lesquel pouvaient ainsi « se venger » et confondre l’appareil d’état, soit par des « carriéristes sans conscience », prêts à faire leur propre chemin avec les moyens les plus méprisables.

L’idéologie dominante compare goulag et konzentrationslager de l’Allemagne nazie. Je parle dans mon livre du « tiers absent ». Car il y a d’autres camps de concentration. Mike Davis évoque ainsi les camps de travail militarisés de l’Inde coloniale de la fin du XIXème siècle en utilisant l’expression « camps d’extermination ». Un historien italien (Angelo Del Boca) parle de camps d’extermination à propos des Libyens enfermés dans les camps de l’Italie libérale. Si nous comparons les différents camps, nous constatons qu’il y a une similarité entre les camps de concentration nazis et les camps coloniaux, car dans les deux cas, la règle est la règle raciale.

L’idéologie joue aussi un rôle dans l’horreur. La période la plus horrible est celle de la collectivisation de l’agriculture. Boukharine parlait avec raison du danger d’une « nuit de la Saint-Barthélémy ». Enfin la préoccupation militaire a joué un rôle décisif dans la collectivisation, ce qui n’enlève rien à l’horreur.

Il faut distinguer l’horreur et les mythologies. Après la Révolution française, des mythologies s’étaient déjà diffusées, telle de Robespierre voulant devenir roi de France, ou celle de Robespierre génocidaire qui, selon Babeuf, voulait mettre en acte en Vendée un « système de dépopulation ». La Révolution d’Octobre et la période stalinienne ont provoqué d’autres mythologies.

La question centrale est celle-ci : le nazisme est-il le frère jumeau du communisme ou bien est-il la continuation et la radicalisation de la tradition coloniale et de l’idéologie raciale qui a accompagné la tradition coloniale ? Cette question est très importante. Je me suis interrogé comme philosophe sur les mots-clés de l’idéologie nazie. L’un d’entre eux est celui d’untermensch, c’est-à-dire de sous-homme. Ce mot vient de la traduction de l’expression under man, qu’utilisait Lothrop Stoddard aux Etats Unis. Nous retrouvons dans le nazisme cette catégorie de la tradition coloniale et de l’idéologie raciste des Etats-Unis : la white supremacy. De même, si les nazis parlaient d’« hygiène raciale », Lothrop Stoddard parlait de « race cleaning », de « race purification » et, plus généralement, de « science of “Eugenics” or “Race Betterment” ». Même le terme décisif de « solution finale » vient des États-Unis, où, à propos de la question noire ou indienne, l’on parlait d’ultimate solution ou de final and complete solution.

On a d’ailleurs longtemps comparé le colonialisme anglais et occidental et le colonialisme hitlérien. Gandhi disait : « en Inde nous avons un gouvernement hitlérien, faut-il le camoufler en termes plus légers ? », « Hitler a été le péché de la Grande-Bretagne ». Par contre, il disait ce « grand homme » à propos de Staline.

En conclusion, l’horreur de la période stalinienne est indiscutable, mais nous ne pouvons oublier que Staline a été un protagoniste de la lutte anti-coloniale, de même que si nous voulons comprendre Hitler, il nous faut partir de l’histoire du colonialisme. Tous les jugements sévères contre Staline ne peuvent éluder ce fait : après la Révolution d’Octobre et après Staline, nous voyons le colonialisme disparaître, tandis que les catégories centrales de l’idéologie nazie viennent de la tradition coloniale et de l’idéologie raciale de l’Occident.

 

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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 14:09

 

 

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Massacres de Sabra et Chatila : les échanges entre l’ambassadeur de Reagan et les dirigeants israéliens
Un article de Sylvain Cypel, journaliste au Monde, correspondant à New York
lundi 17 septembre 2012

Les massacres de Sabra et Chatila sont un épisode douloureux de l’histoire au cours duquel la furie colonialiste de l’État d’Israël fit montre de toute sa cruauté. Aujourd’hui, les documents d’archives ressortent au grand jour. C’est notamment le cas pour cet échange entre l’ambassadeur itinérant de Reagan et les dirigeants israéliens, alors que les massacres étaient en cours. Ces documents historiques représentent un témoignage montrant tout le cynisme des protagonistes à faire connaître.

Lepcf.fr


Le "massacre évitable" de Sabra et Chatila

Le Monde, le 17 septembre 2012

L’échange se passe à Jérusalem il y a trente ans jour pour jour. Morris Draper, ambassadeur itinérant du président Ronald Reagan au Proche-Orient, rappelle à ses interlocuteurs israéliens la "position fondamentale" des Etats-Unis : "Nous n’avons pas pensé que vous deviez entrer. Vous auriez dû rester en dehors". Réponse d’Ariel Sharon, ministre israélien de la défense : "Que vous l’ayez pensé ou pas... Quand l’existence et la sécurité sont en jeu, tout est de notre responsabilité, on ne laissera jamais personne d’autre décider pour nous".

Nous sommes le 17 septembre 1982, et la réunion entre Américains et Israéliens a commencé à 12h30. Le premier ministre, Menahem Begin, en est absent. Avec Ariel Sharon, Yitzhak Shamir, le ministre des affaires étrangères, et de hauts responsables des services de sécurité rencontrent l’ambassadeur Draper. L’échange précité est tiré d’une série de cinq documents (datés des 15, 16, 17, 18 et 20 septembre 1982) auxquels Seth Anziska, chercheur américain de l’université Columbia, a eu accès dans des archives israéliennes, et sur lesquels il fonde un article paru dans le New York Times, ce lundi 17 septembre, sous le titre "Un massacre évitable". Mis en ligne par le quotidien américain, ces documents, en hébreu et anglais, jettent une lumière crue sur la politique libanaise de Washington à cette époque et sur la relation américano-israélienne.

Entre 800 et 2.000 morts ou disparus

Ce 17 septembre, Morris Draper est soumis, surtout de la part d’Ariel Sharon, à une pression peu usuelle : "M. Draper, vous craignez d’être soupçonné d’être de mèche avec nous ? Niez-le et on le niera". Car au moment où cet échange a lieu, un massacre, qui va entrer dans l’histoire, est déjà en cours : celui des civils palestiniens des camps de Sabra et Chatila, à Beyrouth. Au total, entre 800 et 2.000 personnes seront exécutées ou vont disparaître. Des femmes sont violées, des enfants et des vieillards abattus, des hommes emportés vers des destinations inconnues. Commencé le 16, le massacre est mené par des phalangistes chrétiens et des miliciens des Forces libanaises, alliés de l’armée israélienne depuis le début de son invasion du Liban, le 6 juin.

Jusqu’à peu auparavant, Ariel Sharon a cru avoir triomphé. Les bombardements des grandes villes (Beyrouth, Tyr, Sidon...) ont abouti, le 1er septembre, au retrait de la capitale libanaise des groupes armés de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont l’éradication était l’objectif israélien. Les Américains ont supervisé ce retrait et donné à l’OLP des garanties que les populations palestiniennes seront protégées. De plus, Israël a vu son principal allié, le phalangiste chrétien Béchir Gemayel, être élu président de l’État libanais fin août. Mais, le 14 septembre, il est assassiné. Dans la nuit, le chef d’état-major israélien rencontre les chefs chrétiens à Beyrouth. Le matin du 15, contrevenant au cessez-le-feu, Tsahal envahit la ville. Le 16, les miliciens chrétiens entrent dans les camps palestiniens. La nuit, l’aviation israélienne éclairera les lieux pour les aider.

Ce 17, lorsque l’envoyé spécial américain rencontre ses interlocuteurs, le massacre est donc en cours. Que savent précisément les deux parties sur ce qui advient dans les camps ? Rien n’est avéré. Mais les Israéliens savent que les phalangistes y sont entrés, et, au moins depuis la veille au soir, leurs propres sources les ont informés d’éventuelles "tueries". Ils n’en disent mot.

"Qui donc va les en empêcher ?"

Rapportée par les historiens, une rencontre, très pénible, avait déjà eu lieu la veille au soir. Morris Draper, accompagné de l’ambassadeur américain à Tel-Aviv, Sam Lewis, fait face à Ariel Sharon, au chef d’état-major israélien, Rafael Eitan, et au chef du renseignement militaire, le général Yehoshua Saguy (orthographié "Sagi" dans les documents). Washington et "les Libanais" demandent que Tsahal se retire de Beyrouth, rappelle l’Américain. Les "terroristes" sont toujours là, rétorque Ariel Sharon, "2.000 à 3.000, on a même leurs noms". Dès lors, qui va s’occuper des camps ?, demandent les Israéliens. Lorsque Morris Draper évoque "l’armée et les forces de sécurité libanaises", le général Saguy exige que "les Phalanges aussi" soient de la partie. Draper s’y oppose. "Et qui donc va les en empêcher ?", demandera le général israélien.

De fait, le patron du renseignement de Tsahal sait que les phalangistes y sont déjà. Mais la réunion-clé du lendemain, le 17, se déroulera comme si personne n’en avait connaissance. L’ambassadeur Draper y réitère l’exigence américaine que Tsahal montre des signes, même symboliques, de retrait de Beyrouth : "Israël ne devrait pas donner l’impression d’occuper une capitale arabe (...)".

Sharon : "Qui va s’occuper de ces 2.000 terroristes ? C’est aussi votre intérêt. Qui va les attraper ? Bon, Fakhani, Sabra, Chatila, à notre avis, ils sont, disons 1.000, peut-être 500. On sait qu’ils y sont, bien équipés, armés et tout. Et vous voudriez qu’on se retire ?"... Draper insiste ; les Israéliens demandent à se consulter entre eux. A leur retour, ils acceptent le principe d’un retrait de Beyrouth, mais une fois passé Roch Hachana, le nouvel an juif, soit 48 heures plus tard.

Draper, pressé de conclure : "Le plan sera mis en œuvre sous 48 heures, telle est la politique".

"Il n’en restera aucun"

Sharon préfère ne pas laisser d’ambiguïté : "Bon, alors, Fakhani, Sabra, Chatila, Bourj el-Barajneh..." Il nomme les lieux où, entre-temps, devra se mener la traque aux "terroristes".

Draper : "Des gens hostiles diront que Tsahal reste à Beyrouth pour permettre aux Libanais de tuer les Palestiniens dans les camps".

Sharon : "Alors on va les tuer, nous. Il n’en restera aucun. Vous ne sauverez pas (...) ces groupes du terrorisme international".

Draper : "Nous ne sommes intéressés à sauver aucun de ces gens".

Sharon : "Si vous ne voulez pas que les Libanais les tuent, nous les tuerons".

L’ambassadeur Draper réitère alors la "position de gouvernement : on veut que vous partiez. Laissez faire les Libanais". Le retrait israélien débutera trois jours plus tard.

Ce vendredi 17 verra le pire du massacre. Il n’y avait dans les deux camps ni 2.000, ni 1.000, ni 500 "terroristes" : les forces de l’OLP avaient bel et bien évacué Beyrouth. Après une seconde nuit de terreur, les phalangistes se retirent le samedi matin. Informé par son émissaire, l’ambassadeur Draper écrit à Ariel Sharon : "C’est horrible. J’ai un représentant dans les camps qui compte les corps. Vous devriez avoir honte". Le président Reagan tancera le premier ministre, Menahem Begin, en des termes d’une inhabituelle virulence.

"Partiellement responsables"

Dans ses Mémoires, le secrétaire d’Etat, George Shultz, sera le plus sévère : "Les Israéliens ont dit qu’ils entraient dans Beyrouth (...) pour éviter un bain de sang, il s’avère qu’ils l’ont facilité et peut-être même suscité". Pour avoir fait confiance à leurs alliés, écrira-t-il, "le résultat brutal aura été que nous sommes partiellement responsables" de ce massacre.

En conclusion de son article, Seth Anziska écrit : "La leçon est claire : parfois un proche allié agit à l’inverse des intérêts et des valeurs américaines. Échouer à exercer la puissance américaine pour les défendre peut avoir des conséquences désastreuses". L’important, explique-t-il au Monde, n’est pas que les Israéliens aient "délibérément trompé" les Américains, selon l’expression qu’utilisera le sous-secrétaire d’Etat Lawrence Eagleburger, ou qu’ils l’aient fait par conviction. "L’essentiel tient en la faiblesse diplomatique face à leurs intimidations et aux reculades successives de l’ambassadeur Draper" qui finit par céder sur l’essentiel.

Obnubilé par son objectif de voir les Israéliens se retirer de Beyrouth, l’ambassadeur accrédite comme réel un fait non avéré – la présence de "terroristes" supposément restés par milliers dans les camps – et accorde à son allié 48 heures de présence supplémentaire dans la ville. "En résumé, il finit par dire aux Israéliens : ’Bon, allez-y, tuez les terroristes, et vous partirez ensuite’. Là est la faillite diplomatique américaine".

Sylvain Cypel, correspondant du Monde à New York


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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 14:03

 

« Tous à plat ventre et vite ». Le 23 février 1981, en début de soirée, le colonel fasciste Antonio Tejero venait de pénétrer dans le Congrès des députés à Madrid lorsqu’il lançait depuis la tribune cette menace accompagnée de quelques coups de feu. Santiago Carrillo, le Premier ministre Adolfo Suarez, le ministre de la Défense et des députés communistes  ne bougeaient pas de leurs places. Carrillo allumait une cigarette, fixait le putschiste sans broncher. Il nous dira plus tard : « Je savais que ce fou furieux me réserverait sa première balle. J’avais décidé comme quelques autres de refuser la honte de se coucher devant un tel homme et ce qu’il représentait : la dictature. »

 Santiago Carrillo et l’Espagne en pleine « transition démocratique », après tant d’années de franquisme, allaient surmonter la tentative de coup d’Etat après l’intervention télévisée du roi et alors qu’une colonne de blindés s’avançait sur Madrid. Santiago Carrillo, comme il l’avait démontré durant toute sa vie de combattant républicain, de responsable politique clandestin, était un homme courageux. Il vient de mourir à l’âge de 97 ans à Madrid. Jusqu’à la fin de sa vie, celui qui après avoir été dirigeant des jeunes socialistes, puis militant communiste avant d’occuper la fonction de secrétaire général du parti communiste d’Espagne est resté une personnalité largement respectée et appréciée par ses anciens camarades et aussi par ses adversaires civilisés. Il y a peu encore, Santiago Carrillo assurait des chroniques radio et dans la presse écrite. Avec  la même finesse d’analyse que celle qui a marqué toutes ses activités pendant une vie bien remplie.

Il avait quitté le PCE dans de mauvais termes avec nombre de ses camarades qui le rendaient injustement responsable de la défaite électorale de 1982. Il avait été mis en dehors du parti, sans jamais rompre cependant le lien qui l’unissait au PCE, sans cacher ses différences. Avec le temps, les rancœurs ont laissé place à l’amitié, au fil du temps « Santiago » comme on l’appelait avec tendresse en Espagne est devenu le dernier des vrais combattants antifranquistes,  pas comme ceux de la dernière heure qui occupèrent le pouvoir à partir de 1982.

Santiago était un combattant. Pendant la guerre d’Espagne, durant les longues années de clandestinité, après la mort du dictateur alors que l’Espagne, sur le fil du rasoir, tentait de sortir des ténèbres. Aujourd’hui,  des voix se font entendre pour critiquer la période dite de « transition démocratique » et l’action de Carrillo. Mais dans le contexte d’alors était-il possible d’agir autrement ? En 2012, le devoir de mémoire et la demande d’instauration de la République font vibrer des secteurs entiers mais pas encore majoritaires de la société espagnole. Les temps ont changé, pas ceux qui gouvernent actuellement en Espagne. Ils sont pour beaucoup les petits-enfants des fascistes et franquistes espagnols.

Santiago Carrillo un homme courageux, un combattant mais aussi un politique novateur. Il était avec Enrico Berlinguer et Georges Marchais à l’initiative de l’eurocommunisme.  qui allait agiter le monde communiste. Violemment combattu  par le PC soviétique et alors que, comme le déclarait Enrico Berlinguer,  le socialisme avait perdu  sa « force propulsive », l’eurocommunisme n’était-il pas une piste nouvelle qui aurait pu éviter la décomposition des partis communistes après l’effondrement des pays de l’Est et ouvrir la voie à la construction du socialisme démocratique ? Carillo, Berlinguer, Marchais y ont cru. Jusqu’au déchirement.

Santiago Carrillo aimait la France et les Français. Il portait une amitié particulière au parti communiste français qui a joué, disait-il, « un rôle irremplaçable dans notre lutte clandestine ». En 1996, dans les salons de l’ambassade de France à Madrid, il trinquait avec le colonel Rol-Tanguy et Lise London à la mémoire des Brigades internationales.  Au mois d’octobre 2011, il participait à l’inauguration de la stèle érigée à la mémoire  des Brigades internationales à l’Université de Madrid aux côtés de Cécile Rol-Tanguy et la délégation française de l’ACER.

Santiago Carrillo nous a quittés. « Il est normal à mon âge », disait-il, « que l’heure du départ s’annonce ». Puis, il allumait une éternelle cigarette et ajustait ses lunettes aux verres épais.    

 

José Fort

 

L'Humanité, 20 septembre 2012

 

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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 13:24

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À Cuba, c’est le peuple qui choisit drapeau-cubagif.gif
Assemblées de désignation des candidats, septembre 2012
mercredi 19 septembre 2012
par  lepcf.fr
                      fidelcastro4.jpg                        

Il y a quelques jours, la Commission électorale nationale (CEN) a annoncé la tenue, du 3 au 29 septembre prochains, des plus de 50 900 assemblées de désignation des candidats aux postes de délégués des Assemblées municipales du Pouvoir populaire, dans les plus de 14 500 circonscriptions électorales qui ont été constituées en vue des prochaines élections, auxquelles seront

appelés environ 8,5 millions de Cubains.

Cela signifie qu’au cours de chaque assemblée, les citoyens de plus de 16 ans, ayant le droit de vote, pourront proposer un candidat parmi les voisins de leur « aire de circonscription électorale » et, dans le cas où cela leur semblerait pertinent, proposer une personne d’une autre aire appartenant à la même circonscription, à la condition que cette personne ait été consultée et qu’elle ait donné son accord.

JPEG - 17.9 ko

Dans la pratique, cela n’a pas été toujours la règle pour les plus de 14 élections de délégués municipaux, du moins depuis 1976 à ce jour (les premières élections qui ont servi d’expérimentation à la mise en place des organes du Pouvoir populaire ont eu lieu en 1974 à Matanzas, et dans de nombreuses circonscriptions des élections spéciales se sont déroulées pour couvrir des postes vacants pour diverses raisons).          

                                                                                    CUBA SI 3 091    

La législation électorale et les normes réglementaires qui la constituent établissent que le nombre de candidats nommés ne peut pas être inférieur à 2 ni supérieur à 8 par circonscription. Une garantie pour les électeurs d’avoir le choix entre plusieurs personnes. Dans certaines situations, dans certains lieux du fait de leurs caractéristiques démographiques ou géographiques, une seule assemblée a suffi pour nommer les candidats. En général, pour chaque circonscription sont désignés deux ou trois candidats, et exceptionnellement huit ou neuf.                                                  

Les personnes désignées devront posséder les qualités et les compétences personnelles leur permettant de représenter la population de la circonscription, qu’elle soit urbaine ou rurale, auprès de l’organe local supérieur du pouvoir de l’État à l’instance municipale. Ces assemblées offrent aux électeurs la possibilité de connaître chaque candidat, ce qui permet de choisir le plus apte à assumer la fonction de délégué. Plus le nombre de propositions est élevé, plus le choix est grand, et évidemment, meilleure la désignation.

Les commissions électorales de circonscription, responsables de l’organisation des élections convoquées pour le 21 octobre prochain, ont préparé avec soin cette première étape pour déterminer les différentes aires de désignation, qui sont soumises à la considération des commissions électorales municipales pour approbation. Plus tard, se tiendront les élections des délégués aux Assemblées provinciales et des députés à l’Assemblée nationale.

                                                                     CUBA SI 3 095

Un signe positif dans la préparation de ces élections : les circonscriptions qui proposent deux ou trois aires de nomination sont plus nombreuses, et celles qui n’en proposaient qu’une ont diminué.

Selon la réglementation de la Commission électorale nationale, une « aire de nomination » s’organise dans une zone où habitent jusqu’à 199 personnes, jusqu’à celles de plus de 2 800 personnes, où il y aura 8 aires. Cependant, dans certaines zones aux caractéristiques particulières, il est recommandé de prévoir des aires comprenant moins d’habitants : 20 circonscriptions ont moins de 100 habitants par aire de nomination, et 300 en ont moins de 200.

Le processus électoral cubain a la spécificité d’être basé sur le fait que ce sont les citoyens et non pas les partis politiques qui désignent les candidats aux assemblées municipales.

D’un bout à l’autre de Cuba, y compris dans les zones les plus isolées et les communautés les plus dispersées, pour désigner un candidat ou être désigné comme candidat, pour élire ou être élu, un Cubain n’a besoin de rien d’autre que d’en avoir les aptitudes légales.

Autrement dit, le parti ne propose pas de candidat ; c’est le citoyen qui propose et c’est lui qui, par vote libre, direct et ouvert, à main levée, aura le droit souverain de choisir le candidat qui le représentera aux élections du vendredi 21 octobre.

Par Susana Lee, Granma international

La Havane, 30 août 2012


             CUBA-SI-3-167.jpg   vieille maison à la Havane                           

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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 13:13

                                                                         CERVEAU.gif

 

 

 

Le rapport

vendredi 21 septembre 2012, par Al Faraby

« Hollande inaugure le mémorial de la Shoah de Drancy »
« et Valls, que fait-il ? »
« je ne vois pas de rapport »
« il fait comme Hortefeux... y a un début de rapport en tout »
« ... !? »

Al Faraby
Vendredi, 21 septembre 2012

***

Près de 70 ans après le départ des premiers convois de Juifs français pour Auschwitz, un mémorial de la Shoah sera inauguré vendredi 21 septembre par François Hollande sur les lieux de l’ancien camp d’internement de Drancy (Seine-Saint-Denis), d’où furent déportées près de 70 000 personnes. Réalisé à l’initiative de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, ce mémorial, construit face à la cité de la Muette, où avait été établi le camp d’internement, a été conçu comme "un lieu d’éducation" à destination "du grand public", selon son directeur, Jacques Fredj. "Ce lieu va devenir complémentaire du mémorial de la Shoah à Paris. Il va permettre de mieux faire connaître l’histoire de la cité et le rôle central joué par le camp de Drancy dans l’exclusion des Juifs de France pendant la Seconde guerre mondiale", estime-t-il.

**

Un jour avant, le jeudi 20 septembre, des campements abritant entre 100 et 150 Roms dans trois villes de Seine-et-Marne ont été évacués et seulement deux personnes ont été relogées, a indiqué la préfecture.
Le démantèlement de quatre "groupements" sur trois sites, à Champs-sur-Marne, Chelles et Bussy-Saint-Georges, "a pour objectif de faire exécuter des ordonnances" de la justice dans ce sens, a-t-on assuré à la préfecture.


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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 08:08

                                                                           

 

 

Il y a 220 ans, le 21 septembre,au lendemain de la victoire de Valmi,  la monarchie était abolie et la République proclamée.

 

    L'an I de la République française commence donc le 22 septembre 1792.

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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 13:02

                                                                    MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

                    Bientôt la fin du sionisme ?

 

Comité Action Palestine

 

 


L’histoire de l’entité coloniale nommée Israël n’a été qu’une longue et sombre histoire de guerres, de massacres et de spoliation.

Du 15 septembre au 18 septembre 1982, les habitants palestiniens et libanais des camps de réfugiés de Sabra et Chatila dans la partie occidentale de Beyrouth sont encerclés et méthodiquement massacrés par l’armée israélienne sous commandement d’Ariel Sharon et les milices chrétiennes libanaises. On parle alors de 3000 victimes mais les chiffres, faute d’enquête indépendante, apparaissent très en deçà de la réalité. Comme à leur habitude, les sionistes couvrent l’histoire de leur voile de mensonges. L’intervention dans les camps de Sabra et Chatila aurait eu pour objectif de démanteler les structures opérationnelles de L’OLP. Mais dès le 1erseptembre 1982, les 11 000 combattants de l’OLP avaient quitté Beyrouth. L’objectif inavoué, avéré, du bain de sang prémédité et perpétré par les sionistes et les phalangistes était de terroriser les réfugiés palestiniens pour les éloigner davantage de la terre de Palestine, pour empêcher tout retour réel dans leur patrie et faire du droit au retour un droit totalement illusoire.

Sabra et Chatila n’est malheureusement qu’un épisode dans le plan sioniste d’annexion et de judaïsation de toute la Palestine.

L’ère des massacres commence dès la création de l’Etat d’Israël.

Pour ne citer que les plus importants, il y eut celui de Deir Yassine (1948), de Qibia (1954), de Jenine (2002) ou de Gaza (2009). L’Etat d’Israël a été édifié sur la Nakba ou « grande catastrophe » pour les Palestiniens : 500 villages furent rasés de la carte, les terres expropriées et 800000 Palestiniens forcés à l’exil. Le massacre de Deir Yassine, au cours duquel périrent 254 personnes, s’inscrit ainsi dans la logique sioniste de purification ethnique : il a précipité le départ des populations palestiniennes vers l’exil. Aujourd’hui, les réfugiés palestiniens, au nombre de 6 millions, attendent toujours l’application de la résolution 194 de l’ONU sur le droit au retour voté en 1948 !

                                                                 qana22006

Mais au grand désespoir des dirigeants sionistes, la situation politique a radicalement changé et les coûts des massacres surpassent aujourd’hui les bénéfices politiques qu’ils peuvent en retirer.

Parce que la résistance populaire est plus forte, le transfert massif des Palestiniens n’est plus une option envisageable pour les sionistes. Malgré le déluge de feu qui s’est abattu sur Gaza en décembre 2008 et janvier 2009 faisant plus de 1500 morts et 5000 blessés, Gaza n’est pas tombée, Gaza est restée libre. Malgré la tuerie, Israël a connu la défaite sur le plan militaire et sur le plan politique. Au niveau militaire, l’armée d’occupation n’a atteint aucun de ses objectifs stratégiques, en particulier le démantèlement du Hamas. Après la défaite au Liban en juillet 2006, c’est un nouveau coup très dur que vient d’encaisser cette armée israélienne qui, il n’y a pas si longtemps encore, se prétendait invincible. Au niveau politique, l’attaque de Gaza a été tout aussi contre-productive : elle a renforcé la mobilisation pro-palestinienne à travers le monde et a remis fortement en question la légitimité de l’Etat sioniste.

Et, c’est désormais dans l’ensemble du monde arabe et musulman que les révoltes populaires ébranlent l’ordre politique régional imposé dans l’intérêt de l’entité sioniste. Partout les peuples sont clairement antisionistes et exigent l’arrêt de toute collaboration avec Israël.

Face à ces mouvements populaires qui s’inscrivent dans une logique de contestation du néo-colonialisme et du sionisme, les puissances occidentales mettent tout en œuvre pour briser l’élan révolutionnaire.

Après avoir instauré le chaos en Libye et imposé un régime aux ordres dans le but de faire main basse sur le pétrole, l’Occident s’acharne désormais sur la Syrie. « Au nom des droits de l’homme et de la démocratie », il s’agit de substituer au régime Baasiste de Bachar al Assad, une coalition politique prête à collaborer sur un plan économique et géostratégique avec le bloc impérialo-sioniste. Il s’agit surtout de briser l’axe de la résistance régionale au sionisme, axe constitué de l’Iran, de la Syrie, du Hezbollah et des factions nationalistes libanaises anti-israéliennes ainsi que de la résistance palestinienne.

A présent, les peuples arabes et la résistance palestinienne doivent surmonter une intense offensive contre-révolutionnaire. L’impérialisme et ses alliés historiques locaux, Arabie-Saoudite et Qatar principalement, envoient des mercenaires déguisés en « djihadistes » pour déstabiliser les Etats « non-alignés » de la région comme la Syrie et l’Algérie (à travers la guerre civile au Mali). La stratégie de l’OTAN est de maintenir sans cesse les menaces d’intervention sur les Etats inféodés comme l’Iran, la Syrie ou l’Algérie en espérant ainsi les faire plier.

Même dans les pays qui ont connu des soulèvements révolutionnaires, certains actes et prises de positions des nouveaux dirigeants viennent renforcer la politique guerrière et pro-occidentale des pétromonarchies. Ainsi les Frère musulmans d’Egypte, de concert avec les « Pinochets arabes », appellent à la chute du régime baasiste de Syrie en pleine conférence des Etats non-alignés organisée par l’Iran. En Tunisie a été organisée la conférence des « amis de la Syrie » pour appeler à des sanctions contre le régime syrien. De même, malgré certaines promesses électorales, les politiques de normalisation avec l’entité sioniste ont été maintenues.

Mais l’hégémonie occidentale et sioniste est en déclin.

Des puissances émergentes telles que la Chine et la Russie et des Etats du « Mouvement des Non-Alignés » (Venezuela, Afrique du Sud, Algérie...) renforcent cet axe de résistance conduit par l’Iran, et s’opposent aux ingérences préméditées par l’OTAN et ses complices au Moyen-Orient. Par ailleurs et malgré le terrorisme et la manipulation médiatique, le peuple syrien et une partie de l’opposition au régime ont compris les véritables enjeux de cette tentative de déstabilisation : comme en Irak, il s’agit de diviser le pays sur des bases confessionnelles ou ethniques afin d’isoler, d’affaiblir et sans doute attaquer l’Iran, le seul véritable ennemi d’Israël dans la région. Cet interventionnisme à tout va de l’Occident est bien le signe de l’essoufflement de sa domination dans cette partie du monde, comme semblent le montrer les échecs en Palestine, au Liban, en Irak, en Afghanistan et bientôt en Syrie. prison_jpg.jpg

En Palestine, l’ « Autorité palestinienne » poursuit la coopération sécuritaire et économique avec l’occupant. Les arrestations et les assassinats de responsables de la résistance sont toujours aussi nombreux. La « judaïsation » d’Al-Quds s’amplifie et les assassinats racistes de Palestiniens de tous âges se multiplient. Dans un contexte politique régional pourtant favorable à la cause palestinienne, les atermoiements du Hamas, ainsi que son inclination à légitimer l’interventionnisme des pétromonarchies du Golfe, entravent la lutte de libération nationale palestinienne. Mais le peuple reste déterminé et n’accepte ni les compromissions ni les concessions, refusant ainsi l’attentisme et le statu quo des organisations politiques. Dans les prisons, les résistants poursuivent sans relâche leur grève de la faim. Et depuis le 4 septembre 2012, des manifestations de masse ont lieu en Cisjordanie pour dénoncer l’occupation et rejeter la politique de collaboration menée par l’ « Autorité palestinienne ».

En Palestine occupée, le peuple palestinien est toujours debout, uni et résistant depuis plus de soixante ans contre l’infernale machine de guerre coloniale israélienne. Il nous indique la voie à suivre. Nous, membres du CAP, nous sommes à ses côtés sur ce chemin pour réaffirmer que la Palestine est arabe, et soutenir sa lutte jusqu’à la victoire de la résistance et la satisfaction des revendications légitimes :

 

-  La condamnation du sionisme comme mouvement politique colonialiste et raciste.
-  Le soutien inconditionnel à la résistance du peuple palestinien et à son combat pour son autodétermination et son indépendance nationale.
-  La reconnaissance du droit inaliénable au retour de tous les réfugiés chez eux.
-  La libération de tous les résistants emprisonnés.

16 septembre 2012 - Comité Action Palestine

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