Les communistes israéliens lancent un appel à la mobilisation pour mettre en échec la guerre contre l’Iran préparée par le gouvernement israélien.

Communiqué du Parti communiste d’Israël

Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

120816_CP_Isr.jpg Netanyahu et Barak embarquent les Israéliens et les peuples de la région dans une guerre d’une intensité inédite et aux périls et sans précédent. Même les responsables de diverses agences de renseignement, anciens et actuels, adressent des mises en garde publiques contre le déclenchement d’une guerre contre l’Iran qui sèmerait la destruction et le chaos en Israël. Néanmoins et en dépit des critiques et de l’opposition exprimées par la population et de leaders mondiaux de premier plan, Netanyahu et Barak continuent de défendre des lignes d’action dangereuses, et pourraient entraîner toute la région vers des destructions terrifiantes.

Nous actons, avec beaucoup d’inquiétude, que Netanyahu et Barak battent tous les records en termes d’aventurisme politique et sécuritaire, et qu’ils soumettent la vie de citoyens israéliens, Juifs et Arabes, à de terribles destructions. L’utilisation préméditée par le gouvernement israélien des souffrances d’habitants d’Israël (à la suite de la réaction éventuelle à l’agression israélienne) afin d’entraîner d’autres puissances et forces dans la guerre est particulièrement cynique.

Défendre cette aventure périlleuse et sanglante est aussi destiné à écarter la question de la paix israélo-palestinienne de l’ordre du jour en Israël et dans la région, ainsi qu’à esquiver les revendications de justice sociale en Israël. Au lieu de s’occuper de ces questions, le gouvernement d’Israël propose un agenda militariste et nationaliste. Les efforts de Netanyahu pour influencer, par ses manœuvres bellicistes, les élections aux États-Unis est aussi très préoccupant.

Le danger est certes terrible – mais rien n’est écrit à l’avance. Il est essentiel, et encore possible, d’empêcher la guerre. En ce moment critique, nous lançons un appel aux partis d’opposition, personnalités politiques, intellectuels, universitaires et journalistes, aux mouvements et forces de la société israélienne et même aux éléments sensés de l’establishment israélien, pour agir ensemble contre les manœuvres de guerre. Nous en appelons à développer une large mobilisation et des actions publiques contre la guerre.

Le Bureau politique appelle tous les organisations du Parti, la Jeunesse communiste israélienne (Banki-Shabiba) et le Hadash, tous les adhérents et sympathisants du Parti, à faire de la question de la lutte contre cette guerre régionale une priorité absolue.

Nous exhortons les militants des mouvements de protestation sociale à prendre clairement position contre la guerre, en partant du fait qu’au-delà des ravages qu’elle causera, une guerre régionale ira à l’encontre du changement et la justice sociale en Israël. Une guerre régionale et la justice sociale ne peuvent pas coexister.

Nous appelons les forces de gauche et les autres forces progressistes de la région et du monde entier à porter haut la voix de l’opposition à la guerre et à organiser des manifestations de masse afin de mobiliser l’opinion publique et les gouvernements du reste du monde contre la guerre que préparent Netanyahu et Barak contre l’Iran.

L’avenir des peuples de la région, y compris des citoyens d’Israël, ne reposera pas sur d’épouvantables guerres d’annihilation et d’agression mais bien au contraire – sur une paix stable et générale au Proche-Orient dont le cœur est la paix israélo-palestinienne – qui doit être instaurée sur la base de l’Initiative de paix arabe et des résolutions de l’ONU.

Les guerres ne peuvent éradiquer les armes nucléaires – seul un accord général de démilitarisation, en termes de dispositifs nucléaires et d’armes de destruction massive, de l’ensemble du Proche et du Moyen-Orient le permettrait. A cet égard, nous demandons au gouvernement israélien de signer le traité de non-prolifération des armes nucléaires.

Pour l’avenir, pour la vie – arrêtons la guerre !

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Communiqué du Parti Tudeh iranien

 

 

Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 


Les articles parus dans les médias internationaux et les déclarations inquiétantes des décideurs israéliens, américains et iraniens, dans les deux dernières semaines, sont autant de signes du développement d'une situation très dangereuse à l'égard de notre pays, l'Iran. Dans certains cercles, on suggère que le gouvernement sioniste de droite et belliciste de Benjamin Netanyahu a décidé d'attaquer l'Iran dans les prochaines semaines, avant les élections présidentielles américaines. Bien que ce premier ministre israélien va-t-en guerre prétende qu’Israël est en mesure de s'en prendre à l'Iran « indépendamment » des États-Unis, il y a des signes qui indiquent que des efforts de coordination sont en cours pour assurer cette aventure militaire entre le gouvernement réactionnaire israélien et les cercles dirigeants américains.

 

Pendant ce temps, alors que la propagande de guerre s'intensifie, le régime réactionnaire iranien – qui en mettant en œuvre des politiques aventureuses et totalement irréalistes ces dernières années a joué un rôle important, en attisant ces menaces bien réelles qui pèsent sur l'indépendance et la souveraineté de notre pays – s'est désormais lancé dans une nouvelle série de bêtises politiques et révèle sa totale méconnaissance des principes de base à respecter pour une diplomatie efficace, dans les intérêts de notre peuple et la protection de notre partie. Les paroles provocatrices et stupides d'Ahmadinejad lors du rassemblement de la « Journée de Quds », le 17 août [le dernier vendredi du mois de Ramadan], qui a encore une fois menacé d'anéantir Israel, une déclaration condamnée par le secrétaire-général de l'ONU, et la réitération de ces mêmes menaces par plusieurs hauts responsables de la République islamique et des leaders du Hezbollah au Liban, est ce contre quoi nous avons déjà lancé maintes fois des mises en garde. Ce qui s'est passé il y a un an en Libye, et ce qui se déroule actuellement en Syrie, aurait du faire comprendre aux dirigeants du régime réactionnaire iranien que, au vu du rapport de forces existant dans la région et dans le monde, de telles déclarations irresponsables pouvaient grandement mettre en péril nos intérêts nationaux.

 

Ces dernières années, le Parti Tudeh a lancé des avertissements réitérés sur la nécessité de mener une diplomatie active qui maintiendait l'opinion publique mondiale de notre côté, pour soutenir le peuple Iranien. Mais, au contraire, les politiques du régime ont dangereusement isolé notre pays du reste du monde.

 

Les hauts fonctionnaires de la Maison blanche et les ambassades américaines à travers le monde hésitent à exprimer directement et clairement la position des Etats-unis par rapport à l'offensive militaire contre l'Iran. Mitt Romney, le candidat président républicain américain, a brandi le drapeau de la guerre et soutenu l'offensive militaire contre l'Iran, et en réalité, a fait du soutien à l'attaque contre notre pays une question centrale dans la campagne électorale présidentielle américaine. Si on tient compte de l'écart très serré dans les sondages entre les deux candidats à l'élection américaine, il y a des signes annonciateurs que le président Obama va très probablement soutenir l'action militaire d'Israel contre l'Iran afin d'obtenir le soutien du puissant lobby pro-israélien aux Etats-unis. Le 30 juillet drnier, la Gazette de Montréal révélait que le Conseiller à la sécurité nationale, Tom Donilon, a eu des échanges approfondis et détaillés avec Benjamin Netanyahu, premier ministre israélien, sur les modalités et l'ampleur du soutien militaire américain à Israel et le moment où il décidera d'attaquer l'Iran.

 

Le 20 août, l'agence de presse Mehr a cité le général Martin Dempsey, responsable du Comité des chefs d'Etats-majors interamées américain, justifiant les paroles bellicistes et criminels de hauts dignitaires du gouvernement israélien affirmant que « Israël prend la menace Iranienne plus au sérieux que les États-Unis, car un Iran nucléarisé pose une menace à l'existence même d’Israël »,alors que les États-Unis n'ont pas la même préoccupation et ne sont pas pressés de mettre un terme au programme nucléaire iranien.

 

Selon un compte-rendu publié dans le quotidien israélien Haaretz, le leader de l'opposition à la Knesset, Shaul Mofaz, dans sa lettre du 20 août, a demandé à Netanyahu de se présenter immédiatement devant le parlement et de s'expliquer sur les projets gouvernementaux de guerre contre l'Iran. Comme cela a été rapporté par la station de radio de l'armée israélienne, Shaul Mofaz a demandé des réponses claires à des questions telles que le niveau atteint par les préparatifs de guerre contre l'Iran, la position officielle de l'administration américaine à ce sujet et aussi le degré de coordination entre les États-Unis et Israël sur les questions politiques et économiques mais aussi sur les opérations militaires et de collecte de renseignements. Dans les toutes dernières années, les forces progressistes et pacifistes en Israël, en particulier le Parti communiste d'Israel et le Hadash (Front démocratique pour la paix et l'égalité), qui entretient des relations étroites et agit en commun avec le Parti communiste d’Israël, ont lancé des campagnes de protestation très efficaces pour exprimer l'opposition de parties importantes des couches populaires, des intellectuels, et des partisans de la paix à mener une guerre sous quelque prétexte que ce soit. Le Parti communiste d'Israel, qui a analysé la guerre contre l'Iran comme une catastrophe de grande ampleur, a appelé toutes les organisations du parti ainsi que ses alliés à accorder la priorité absolue à la lutte contre le risque d'une offensive militaire contre l'Iran et à l'intensification de toutes les campagnes contre la guerre.

 

Analysant la situation très critique et tendu au Moyen-Orient, et les politiques aventureuses du gouvernement américain et de ses alliés au sein de l'Union européenne, et dans des États arabes, comme l'Arabie saoudite, le Qatar et aussi en Turquie, le Parti Tudeh s'inquiète à raison de l'évolution d'une situation qui pourrait mettre en péril la paix et la sécurité dans la région et dans notre pays, piétiner la souveraineté de l'Iran, et encore une fois faire des travailleurs de notre pays la cible d'une guerre qu'ils n'ont en rien contribué à créer.

 

Le Parti Tudeh condamne encore une fois fermement la position défendue par Benjamin Netanyahu, et dénonce les agissements du premier ministre d'un Etat-membre de l'ONU, exprimant aussi explicitement des menaces d' « attaque préventive » sous le prétexte de détruire les sites nucléaires et les installations militaires stratégiques ainsi que les ressources de l'Iran. Nous condamnons la position des États-Unis et de l'UE, prenant la forme d'un silence consentant à l'égard des agissements de l’État d’Israël. Nous estimons que la politique de l'impérialisme américain et de ses alliés vis-à-vis des nations du Moyen-Orient a conforté les dirigeants israéliens dans l'idée qu'ils pouvaient se sentir libre de suivre une ligne belliqueuse et ouvertement agressive qui ne ferait qu'embraser l'ensemble du Moyen-Orient et remettre en cause la paix mondiale.

 

Le Parti Tudeh condamne résolument et inlassablement les politiques, déclarations et positions bellicistes des autorités et gouvernements des pays de la région. Nous avons mené invariablement campagne pour trouver des moyens de résoudre les différends actuels par la voie de la négociation et d'autres procédures reposant sur la préservation de la paix et de la Charte de l'ONU ainsi que sur le respect de la souveraineté des nations. Nous appelons les forces progressistes et pacifistes du monde entier à soutenir cette position.

 

Le Parti Tudeh estime que la voie de développement que doit suivre à l'avenir notre pays n'est l'affaire que du seul peuple Iranien et de personne d'autre, et ne doit être décidée que par le peuple Iranien et les forces démocratiques et patriotiques, sur la base du respect et de l'indépendance politique et économique de notre nation. Encore une fois, nous appelons toutes les forces à mener campagne pour défendre la liberté, la démocratie, la justice sociale et la paix, et à rejoindre de toute urgence un front uni pour sauver le pays du risque de guerre, et promouvoir le développement démocratique et l'indépendance du pays.