I° LES VALEURS

Construire un Projet de société, c’est d’abord en définir les valeurs fondamentales… C’est pour cela, que ce « devenir » à construire devra reposer sur plus solidarité, plus de justice sociale, permettant enfin qu’une véritable paix s’installe dans cette île. Ce « devenir » devra concilier développement et protection. Le développement à encourager n’ayant lui-même de sens, que s’il est au service du plus grand nombre d’entre nous. Soyons tous convaincus que sans régulation publique, l'attractivité "naturelle" et son corollaire, le développement non maîtrisé de la Corse, ne feront que creuser les inégalités et rendre chaque jour plus complexe le «vivre ensemble» au sein de notre société insulaire. Soyons également convaincus que sans projet d’avenir, sans prise en compte des risques majeurs qu’encoure notre île, nous continuerons à porter atteinte de manière irréversible à notre territoire et à son peuple. Il est donc nécessaire de repartir des valeurs. C’est de notre capacité à dire clairement et à partager ces valeurs que naitra le sens à donner à notre réflexion et à nos actions. Parce qu’il se veut durable, le développement de la Corse doit être basé sur des valeurs universelles qui permettent aux hommes de vivre en société et d’y trouver leur utilité. Ces valeurs sont la responsabilisation des acteurs économiques, la gestion économe et durable du territoire, la maîtrise des risques, la participation active des citoyens, la mise en place d’une nouvelle gouvernance et, par-dessus tout, la SOLIDARITE. C’est donc dans sa capacité à servir ces valeurs que le PADDUC devra s’évaluer ! Je souhaiterais, sur le point particulier de la gouvernance et de la participation active des citoyens, vous dire qu’il est pour moi l’élément central du dispositif, n’en déplaise à ceux qui se refusent à admettre la nécessité de décider autrement que par des décisions verticales et descendantes ! Ce projet est à construire avec la population corse pour plusieurs raisons. D’abord parce que c’est la première concernée, ensuite, parce que c’est l’essence de la démocratie et enfin, parce qu’une construction politique ne se décrète pas mais s’élabore avec toutes les parties prenantes. Dans la société à bâtir, les institutions doivent permettre au citoyen d’être actif, selon Amartya Sen, prix nobel d’économie en 1998, c’est une véritable nécessité que « de garantir que les personnes concernées jouissent de la liberté effective de se joindre au processus de décision, plutôt que de s’entendre dire l’avis des experts » ; c’est la base de la démocratie que de dialoguer, de débattre et de discuter, puis de décider en toute connaissance, dans l’intérêt du plus grand nombre. La réalisation d’un questionnaire à destination du grand public, mais également des élus locaux et des corps intermédiaires, m’a paru indispensable, pour que les choix qui seront réalisés puissent se nourrir des réflexions et attentes de la population, près de 3000 questionnaires nous sont parvenus à ce jour. Les corses, dans leur grande majorité, insistent sur le respect des droits fondamentaux, tels que le droit de se loger, le droit de se soigner, le droit d’éduquer leurs enfants, le droit de se déplacer, le droit de travailler. Ils nous rappellent de même leur attachement à la préservation de leur environnement, revendiquent leur identité, en font un gage de progrès et ont la forte conviction que le développement de l’île passera par la valorisation des ses ressources naturelles et agricoles.

II°- LE CONSTAT DE LA SITUATION ACTUELLE

Rendre possible et effectif la mise en œuvre de ces valeurs fondatrices impose de dégager les axes stratégiques d’un nouveau modèle de développement. Ceci suppose de dresser un constat objectif de la situation actuelle. De ce point de vue, chacun s’accorde à dire que la Corse, du double fait de sa faible industrialisation d’une part, et de sa forte attractivité notamment touristique d’autre part, s’est installée au fil des 50 dernières années dans un système économique à l’intérieur duquel domine la RENTE. En effet, en vis-à-vis de niveaux de précarité très forts, de taux de chômage conséquents, de la faiblesse de la production économique locale, s’est peu à peu mise en place une économie construite sur une croissance pour partie artificielle dont l’exploitation de la rente de situation est le moteur, et qui s’illustre de diverses manières : rente foncière nourrie par les processus de spéculation, rente d’opportunité vis-à-vis, par exemple, du marché du logement, rente de situation géographique, avec les stratégies de classement de zones à bâtir, ou encore rente de rareté, avec l’évolution des prix sur le marché de la consommation courante.

  • Ce système présente plusieurs risques majeurs pour la société insulaire :
  • Celui d’une dépendance accrue vis-à-vis d’un extérieur, non maitrisé par nature, et en profonde mutation.
  • Celui d’un creusement d’écarts, rendant certains biens difficilement accessibles au pouvoir d’achat local.
  • Celui d’un appauvrissement progressif du capital humain, peu stimulé par l’enjeu de création d’activités et par la valeur que peut représenter l’entreprise personnelle et collective.
  • Accessoirement, mais ce n’est pas une de ses moindres conséquences, un risque sur le long terme de perte de reconnaissance du travail comme valeur sociale fondatrice.

De ce constat transversal, découle une finalité pour le PADDUC : à savoir ramener la Corse sur la voie d’une économie productive durable, c’est-à-dire territorialisée et productrice de richesses sur place, dans un contexte de tourmente économique mondiale. Les potentialités et les exemples de réussite que l’on trouve d# ans tous les secteurs de la vie sociale, culturelle et économique de l’Île, sont là pour nous rappeler qu’il n’y a pas de fatalité en la matière, à titre d’exemples…

  • une solidarité intergénérationnelle et familiale qui résiste ici mieux qu’ailleurs à l’individualisme,
  • la richesse et la diversité des savoir-faire dans les domaines agricoles et agro alimentaires ;
  • la qualité de nombreuses structures restées à dimension humaine dans le domaine du tourisme,
  • des pièces d’Airbus et de Boeing fabriquées à Ajaccio
  • une compagnie régionale de transport aérien performante
  • des groupes culturels qui font rayonner notre langue et notre culture en Corse et hors de Corse,
  • des équipes de foot aux moyens modestes qui étonnent encore et toujours les observateurs de l’hexagone.

La liste de ces réalités positives pourrait être longue, mais l’objectif est surtout de mettre en lumière le fait qu’en s’adossant à nos potentialités et en s’appropriant de manière volontariste et résolue nos compétences, il est tout à fait possible de se détourner des processus d’assistanat qui stérilisent les initiatives.

III° - Les Grandes orientations stratégiques

A partir des valeurs éthiques retenues, celles qui donnent le sens à notre projet de société, il devient indispensable de déterminer les grandes orientations stratégiques qui vont structurer notre PADDUC :

La construction de cette société de progrès suppose la mise en valeur et l’organisation de notre territoire insulaire. Il s’agit de valoriser chaque ressource naturelle de l’île, de créer les conditions nécessaires à une transformation, sur place, de ces ressources afin d’en capter la plus-value économique produite. Conjointement, il est indispensable de mettre en place des dispositifs publics puissants afin de réguler les marchés et d’assécher les sources potentielles de dérives spéculatives. La réflexion sur une adaptation réglementaire ou fiscale et sur une évolution statutaire trouvera ici toute sa place. Autant de leviers que nous serions amenés à mobiliser dès lors qu’ils constitueront une réponse pertinente face aux inégalités vécues par tout citoyen de ce territoire pour accéder aux biens et aux droits fondamentaux auxquels tout homme doit pouvoir prétendre. Trois leviers essentiels seront à mobiliser :

  • Le premier de ces leviers est celui des services publics. Nous devons nous donner les moyens de gagner la bataille du maintien de ces indispensables points d'ancrage à la vie collective. Que l'on ne s'y trompe pas, à ceux qui voudraient objecter à cette nécessité, les coûts induits pour la collectivité dans son entier, je voudrais dire combien un abandon de territoire nous coûterait cent fois, mille fois plus cher, et notamment face au vieillissement de notre population qui exige une véritable réponse publique.
  • Le second levier doit être celui de l'encouragement économique à la création d'activité et de l’accompagnement expert des porteurs de projets sur nos territoires ruraux.
  • Le troisième, est celui de la solidarité entre nos territoires. Sur ce plan une réflexion autour de mécanismes fiscaux de péréquation est en cours. Vous le savez, nous conduisons une expertise juridique en matière de fiscalité corrective et anti-spéculative.

Par ailleurs, cette société de progrès sera celle du développement durable, soutenable de notre île.

Cela implique la mise en place d’un plan de protection et de gestion coordonnée de nos ressources naturelles ainsi que de notre capital environnemental : protection des terres, application stricte des lois « littoral » et « montagne » alliée à une définition précise des concepts qui les sous -tendent, application du principe de précaution, valorisation de l'intérieur et de la montagne à traduire au sein d’un « plan montagne », sont autant d’illustrations au service de cette orientation stratégique .En la matière, la Corse a un réel potentiel à protéger et à gérer. La gestion environnementale de notre territoire doit nous amener, par des mesures normatives à protéger les espaces agricoles, notamment les espaces à fort intérêt agronomique, ainsi que les espaces naturels, mais également à définir des principes d’urbanisation. A cet égard, nous vous proposons d’acter trois grands principes.

  • Le premier concerne les lois « littoral » et « montagne ». Il s’agit de préciser le contenu de ces lois sur la base de nos spécificités géographiques, comme cela a été acté lors des Assises du Littoral. Le groupe constitué à cette occasion devrait formuler des propositions sur les notions de hameau nouveau intégré à l’environnement, d’espaces proches du rivage, ou encore de reconnaissance des formes patrimoniales telles que les hameaux traditionnels…

J’ajoute que le Conseil Exécutif a souhaité intégrer dans le PADDUC, les trois schémas suivants, le schéma de valorisation de la montagne, du littoral et de la mer.

  • Le second principe concerne la cartographie générale, obligation légale, qui nous permet de représenter les grandes destinations du territoire. Le Conseil Exécutif vous propose de retenir une échelle au 1/100 000ème.
  • Enfin, la loi sur le PADDUC nous permet, si nous le souhaitons, de définir une série d’espaces stratégiques. Le Conseil Exécutif est très clairement favorable à la définition de tels espaces pour des raisons environnementales ou plus largement liées au modèle de développement choisi. Ces espaces devront être définis, une fois le diagnostic du territoire réalisé, et nécessiteront une cartographie détaillée dont les échelles, nécessairement plus fines, devront être arrêtées à l’occasion de leur identification. Il vous est proposé à ce stade, de retenir le principe d'une typologie d'espaces stratégiques qui devrait reconnaitre en tant que tels :

- Les espaces présentant des risques majeurs pour la vie humaine et à clairement identifier au nom du principe de précaution. - Les espaces naturels de grande valeur écologique, paysagère ou patrimoniale dont la préservation et la mise en valeur constitue un enjeu de société en même temps qu'un atout de développement et de reconnaissance de notre île. - Les espaces d’intérêt agronomiques devant être réservés à une utilisation agricole pour répondre au principe de gestion économe de la terre et de limitation des processus de dépendance alimentaire dans un contexte de crise internationale. - Les espaces dont l'usage économique nous apparait fondamental, vis à vis du modèle de développement que je viens d'esquisser devant vous.

La priorisation du développement d’une économie de production …

L’obligation du rééquilibrage de notre territoire, appelée des vœux du plus grand nombre, se fait attendre dans les faits, poussant certains et notamment les élus ruraux, jusqu'à une exaspération bien compréhensible. Je voudrais tout d'abord dire que le choix de refonder notre société sur une économie productive est le premier des choix fondateurs qui obligatoirement transformera les équilibres sur notre territoire. En effet, retrouver les voies de la valorisation de nos richesses naturelles, pensons ici à notre agriculture mais aussi à notre forêt, pensons à l'énergie, pensons à l'eau, remettra notre intérieur et notre territoire rural au cœur de la dynamique de développement. Une dynamique qu’il faudra traduire

  1. En réorientant l’activité agricole par le soutien aux productions endogènes pour permettre une meilleure satisfaction des besoins alimentaires tout en poursuivant le travail sur les productions de niche.
  2. En accentuant les efforts qui nous emmèneront demain vers l’autonomie énergétique.
  3. En maitrisant, pour mieux les valoriser, nos ressources en eau douce et salée.
  4. Et enfin en prenant la mesure que nos forêts qui représentent 55% de la superficie de notre ile doivent être considérées comme une ressource qu’il nous faudra transformer en richesse.

Par ailleurs, il nous faut miser sur le développement de l’économie solidaire, particulièrement sous la forme coopérative, et au service de la création d’emplois pérennes et partagés. Parmi les outils au service d’une telle logique, la création d’une monnaie complémentaire à forte dimension identitaire m'apparaît être un atout de poids. En effet, l’économie solidaire qui représente aujourd’hui 10 % de l’emploi salarié au niveau national et en Corse, est un mouvement qui regroupe des milliers d'initiatives locales pour produire, consommer, employer, épargner et décider autrement. C'est une économie de proximité en pleine expansion, dont les emplois ne peuvent être délocalisés. Elle peut s’appuyer sur une monnaie complémentaire. Mises en circulation, en complément de la monnaie nationale, à l’initiative de d’acteurs réunis au sein d’un réseau sur un territoire limité, les monnaies complémentaires créent de la richesse sur le territoire, retissent du lien social et donnent vie à la démocratie, elles favorisent l’autonomie locale. Cette nouvelle économie citoyenne prend actuellement de l’ampleur et semble dépasser les clivages politiques, en tant que réponse parmi d’autres, aux différents maux de nos sociétés. A Toulouse, en l’espace de deux ans, l’économie solidaire et la monnaie complémentaire ont permis de créer 140 entreprises et plus de 800 emplois. En Corse, la mise en place d’une telle monnaie, couplée à l'importance des flux financiers qui pourraient émaner de son utilisation dans une partie de l'économie touristique, serait un fabuleux tremplin pour nos produits identitaires et le développement économique endogène.

4° - De même cette société de progrès devra faire sens, par la valorisation de l’identité, de la culture, du patrimoine et de la langue.

Notre communauté, notre peuple, dispose d’un territoire, d’une histoire, d’une langue, de savoir-faire ancestraux, qui forgent notre identité, construite au fil du temps, au gré des rencontres avec d’autres communautés. Par conséquent, l’organisation d’une stratégie de valorisation culturelle et linguistique, en lien avec notre statut particulier est un enjeu majeur, afin de faire de ce capital collectif culturel, un moteur de développement et un ciment d’unité sociale .On sait que 90 % des langues sont menacées de disparition avant la fin de ce siècle. Une telle perspective constitue un appauvrissement jamais rencontré dans l'histoire de l'humanité. La parité entre l'usage de la langue Française et de la langue Corse constitue un moyen de préserver ce patrimoine linguistique, qui fait partie intégrante du patrimoine mondial de l’humanité. Il est donc important avant tout de sauver notre langue, de lui redonner toute sa place, de ne pas la reléguer, au mieux à une fonction patrimoniale, au pire à une fonction alibi. Nous devons donc en faciliter l’apprentissage, pour augmenter le nombre de locuteurs et lui redonner sa fonction de communication dans la vie sociale et au-delà, la considérer au même titre que notre patrimoine naturel et bâti, comme un vecteur de notre attractivité. Elément d’intégration, d’ouverture, notre langue doit être considérée tout à la fois comme un ciment social, rempart au communautarisme et vecteur de développement économique. Il faut donc changer le statut de la langue, ce qui nécessitera indéniablement une modification constitutionnelle.

5° - Enfin, cette société de progrès devra apporter toutes les garanties en termes des principes d'équité sociale et de solidarité.

C’est pour moi, je tiens à le redire devant vous ici, le socle, la première pierre de cet édifice à construire, celui qui quelque part recompose et donne du sens à tous les autres: il s'agit de la mise en œuvre d'une stratégie publique de lutte contre les précarités sociales qui nous affectent. Je vous propose de construire notre modèle de développement en inscrivant le principe d'une non marchandisation d'un certain nombre de biens que nous devons considérer comme fondamentaux, comme vitaux. Qu'il s'agisse de la santé, du logement, de la terre, de l'énergie, de la nourriture, je vous propose d'inclure dans notre travail une démarche destinée à garantir les conditions d'accès à ces points d'ancrage de la vie, pour l'ensemble d'entre nous. J'appelle de mes vœux sur ce combat, un engagement majeur des collectivités, de toutes les collectivités, et au premier chef de l'Etat lui-même. Je vous propose quant à nous, d'assumer nos propres responsabilités et de donner à notre PADDUC valeur de Charte de lutte contre la précarité. Oui, je pense qu'insérer une telle ambition dans un projet de développement et d'aménagement, nous fera obligation de mettre en permanence la question sociale au cœur de notre Devenir.

IV - Deux grands piliers au service de ces orientations

Pour mener à bien cette Re - fondation et permettre l'émergence de cette société de progrès, il sera indispensable de s’appuyer sur deux piliers qui doivent nous permettre de rendre possible le changement :

4.1 Le potentiel humain insulaire doit devenir la ressource première de notre développement.

Écoutons à ce propos, Jean Jacques Rousseau qui nous dit : « L’île de Corse, pouvant s’enrichir en argent, doit tâcher de s’enrichir en hommes. La puissance qui vient de la population est plus réelle que celle qui vient des finances et produit plus surement son effet…tirer part de leur peuple et de leur pays autant qu’il sera possible, cultiver et rassembler leurs forces, ne s’appuyer que sur elles.. ». Comme ce vieil ami de la Corse, nous pensons qu’il nous faut investir dans notre jeunesse et lui offrir des perspectives d’avenir in situ. Un investissement massif et prioritaire nous semble de ce fait devoir être consenti pour accompagner les jeunes insulaires dans l’acquisition de connaissances et de compétences, au service de cette nouvelle économie productive génératrice d’emplois pérennes. Les secteurs de la Recherche et Développement et de l’innovation seront à cet égard, fondamentaux.

4.2 Notre statut spécifique constitue le second de ces piliers.

Ce grand projet pour notre île, nécessite des moyens adéquats et nous oblige à innover et expérimenter car le caractère original du PADDUC et notre statut qui rend possible l’adaptation législative ou réglementaire nous le permettent. Nous avons déjà engagé ce travail, dans le cadre des Assises du foncier et du logement, à la suite desquelles, nous menons une expertise sur la rénovation d’une fiscalité adaptée aux enjeux de développement. De la même manière, nous étudions les incidences à attendre d’une évolution statutaire pour répondre à la problématique de la spéculation foncière et immobilière. Nous devons considérer ces leviers législatifs ou statutaires comme des outils au service d’un accès égal pour tous, en particulier les plus modestes d’entre nous, aux droits fondamentaux que sont le logement et le foncier. Des outils au service de l’île et de ses habitants. De ce fait, le PADDUC, dans sa phase « projet de développement » intègrera les conclusions de ces investigations.

V° - LA QUESTION DES MOYENS

Comme nous venons de le voir, l’ambition donnée collectivement à notre PADDUC est immense. Face aux enjeux, face aux objectifs et vis-à-vis d’une situation nationale comme internationale difficile, il ne saurait être éludé, la question des moyens. Sans prétendre les décliner devant vous aujourd’hui, au moment où nous lançons la démarche, je voudrais vous faire part d’un principe stratégique que nous pourrions adopter : Il s’agirait de renforcer l’efficience de notre document de planification en l’accompagnant de plusieurs outils de type économiques et financiers et dont le but serait de faciliter la réalisation des grands objectifs stratégiques du PADDUC. Pour ce faire nous vous proposons d’étudier les moyens de conforter le PADDUC par :

  • La priorisation de nos propres ressources aux services des projets permettant de concrétiser les grands objectifs du PADDUC.
  • La négociation des moyens financiers nationaux et européens sur les mêmes bases.
  • Le fléchage de la fiscalité rénovée et / ou nouvelle, au service de notre projet de développement et de rééquilibrage.
  • La relance d’une politique de contractualisation avec nos territoires permettant de mettre en synergie, projets locaux et stratégie régionale d’aménagement.

« Il n'est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va ». Cette citation de Sénèque est souvent utilisée par les maîtres de la prospective stratégique, pour montrer combien il est important pour un pays, une région, non pas de connaître l’avenir, mais d’essayer de le construire. Ste parolle più che ghjuste mostranu più che bè, chì, per custruì l’avvene, ci vole à sapè induve ci vole à andà, senza scurdassi da induve noi vinimu !

Ma stu famosu Sénèque, chì hè venutu à passà qualchi tempu in Corsica, à noi uń ci hà micca lasciatu un ricordu tremendu, vistu ciò ch’ellu pensava di i corsi.

Dapoi sénèque ch’uń avemu intesu !

Dipoi Sénèque, numerosi sò quelli chì anu pensatu chì u populu corsu uń era fattu che di scrucconi, di banditi, di stercaghji, ò più vicinu à noi di razzisti.

Per certi, i nostri duttori, avucati, capi d’imprese, artisti, scrittori, ghjurnalisti, cunnisciuti è ricunnisciuti, uń sò micca corsi !

Ch'elli sianu, omi pulitichi, cantarini, autori, ghjurnalisti hè longa a cumpagnia, di sti sapienti chì traparlanu à nantu a Corsica. Ghjenti chì per a maiò parti, uń sò mai vinuti in Corsica.. s’ellu uń hè à passà qualchi ghjornu…chez des amis !

Ben intesu uń si pò, ne mancu uń si deve dì, chì tutti quelli chì parlanu di a Corsica, ne parlanu in parolle gative…

Ben intesu, uń si facenu ste cose per l’altri…

Allora si pò dì chì, ci sò tutti quessi, è po ci simu noi…

Noi, chì campemu quì, noi chì avemu francatu u mare per stantà u nostru pane, noi chì simu pertuti annanzu à l’ora, noi diversi, noi sfarenti, noi incù e nostre passione, noi incù i nostri difeti, noi chì purtemu in pettu l’amore di a nostra terra…circheremu, senza pritenzione mà cù ambizione, micca di stunà lu mondu cume l’avia scrittu Jean Jacques Rousseau, mà di fà chì stu paese divintessi u locu duve u MEGLIU supranaria u PIù.

Pruteghje, pruduce, sparte…3 parolle chì purtate da u soffiu di e nostre sperenze, diventeranu, se voi ci seguitati, e sumente di u veranu corsu.

Cari culleghi hè vinuta l’ora di mustrà à i nostri, che noi simu capaci, di pettu à u pesu di stu cartulare di piglià e nostre respunsabilità di fà a pulitica, mittentu d’accantu e nostre pulitichelle.

Allora per compie, chì tanti Sénèque, femu nostre e parolle di a nostra università, inseme : DEMU CI L’AVENNE.

A ringraziavi