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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 07:53

   MARE NOSTRUM-copie-1 Clio

  

                                                                                               Clio,la Muse de l'Histoire       

 

 

 

La colonisation de l’Algérie : prosélytisme pour les uns, laïcité pour les autres

Chems Eddine CHITOUR

Mgr Charles Lavigerie, Archevêque d’Alger



 

« Il faut relever ce peuple, il faut cesser de le parquer dans son Coran, comme on l’a fait trop longtemps par tous les moyens possibles, il faut lui inspirer, dans ses enfants du moins, d’autres sentiments, d’autres principes, il faut que la France lui donne, je me trompe, lui laisse donner l’Evangile, ou qu’elle le chasse dans les déserts, loin du monde civilisé... Hors de là, tout sera un palliatif insuffisant et impuissant ». (C. Lavigerie : Lettre pastorale du 6 avril 1868).

Après la conquête physique, conquête où les militaires français, avec à leur tête, les vaincus de Waterloo, comme de Bourmont, ce fut le tour du projet de conquête morale confiée aux colons et aux hommes d’Eglise. Il n’était pas de ce fait étonnant comme le note M.Lacheraf, « le comportement des colonisateurs prolongeant celui des Croisés du Moyen Age, dont on se réclamait noblement comme d’un titre de gloire impérissable, ne se fut trouvé dans cette longue chaîne de permissivités, d’agressions méritoires, d’actes belliqueux, provocateurs ou d’intimidation envers l’Autre ; l’éternel ennemi ». (1)

Pour rappel, dès 1827, le marquis de Clermont Tonnerre, ministre des Affaires étrangères de Charles X, écrivait à propos de la Régence d’Alger : « La providence a permis que Votre Majesté fut brutalement provoquée dans la personne de son consul, par le plus déloyal des ennemis du nom Chrétien. Ce n’est peut -être pas sans des vues particulières qu’elle appelle ainsi le fils de Saint-Louis à venger à la fois la religion, l’humanité et ses propres injures...Tout porte à croire qu’une véritable croisade est prête à éclater, ou plutôt qu’elle est commencée, malgré la perfidie de ceux qui sont alarmés, malgré la perfidie de ceux qui sont Chrétiens, favorisant secrètement les sectateurs du Prophète... En résumé, Alger doit périr si l’Europe veut être en paix. C’est pour tous ces motifs que je supplie Votre Majesté...de prendre une détermination par suite de laquelle vous vengerez la Chrétienté en même temps que vos injures ».(2)

La religion est le pouvoir colonial

Lorsqu’elle prit possession des biens du trésor algérien, la puissance coloniale feignit de s’engager à « respecter l’exercice de la religion mahométane et à ne pas porter atteinte à la liberté des habitants de toutes les classes, à leur religion, leurs propriétés ; leurs commerces et leurs industries ». (3)

Pourtant en septembre et en décembre 1830, par deux arrêtés, l’Administration coloniale venait de porter un coup mortel au fonctionnement des institutions religieuses. En se substituant au souverain musulman et aux wakils chargés de gérer les biens habous, l’agression coloniale pensait annihiler définitivement la personnalité des Algériens Le gouvernement colonial a mis ainsi en pratique la séparation forcée de la religion et de l’Etat républicain plus de soixante-dix ans avant la loi de 1905, de séparation de l’Eglise et de l’Etat. L’arrêté de spoliation du mois de septembre 1830 des biens religieux, sera suivi de plusieurs autres ; notamment de celui de 1841 ; qui instaure l’assimilation : (suppression de la justice des cadis et de la chari’aa). Entre 1840 et 1860, la crise syrienne faillit provoquer en Algérie un début de colonisation cette fois-ci religieuse par l’émigration de Maronites.

Elle n’eut pas lieu pour des raisons financières. Il en est de même de l’implantation de quelques familles irlandaises à l’Est n’eut pas de suite. En1846, une ordonnance royale rattacha le bureau de la justice et des cultes à la direction des affaires de l’Algérie ; et on créa un Service spécial de l’administration civile indigène dont les attributions étaient liées à la sécurité et au contrôle. Le 20 mars1879, une loi est promulguée en France, à l’initiative du ministre Jules Ferry ; elle consacre la séparation de l’enseignement public de l’enseignement religieux, de plus, elle interdit aux missions religieuses l’enseignement sans autorisation de l’Etat. Les Missions de Jésuites sont en voie de conséquence dissoutes en France. Tollé dans le milieu ecclésiastique à Alger. Le cardinal Lavigerie refuse d’appliquer cette loi en Algérie, pourtant territoire français. Le motif du prélat est que cette loi doit aussi s’appliquer à l’enseignement coranique, qu’il faut de même interdire. Elle ne fut pas appliquée. L’Eglise continuera son entreprise prosélyte sous le couvert de l’assistance aux pauvres et de l’éducation.

Le décret du 10 septembre 1886 permet aux juges français d’appliquer concurremment le droit français et la Chari’a, de plus les membres des jurys d’assise pour les Musulmans ne sont choisis que parmi les seuls Français. Le contrôle des zaouïas est demandé en 1903 aux administrateurs qui doivent en référer au ministre de tutelle de l’éducation en Algérie : le ministère de la Guerre...

Après la promulgation du Code de l’indigénat, le gouvernement français publie en 1905 une loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Le décret restera lettre morte en Algérie, en ce qui concerne les Musulmans qui ont constamment réagi contre les ingérences de l’administration dans les affaires religieuses. Enfin en 1933, continuant sa logique du mépris, l’Administration coloniale décide de retirer la puissance des Mosquées à la culturelle d’Alger et confie à un Français non musulman la présidence du Conseil consultatif musulman. Il faudra attendre le statut de 1947 pour que, pour la première fois, il est fait mention, certes de façon évasive, du culte musulman. Ce statut ne sera jamais réellement appliqué.

S’agissant du pèlerinage, dès le début de la conquête et jusqu’en 1962, la circulation des Algériens est restée soumise à l’exigence d’un passeport que l’Administration coloniale délivrait d’une façon discrétionnaire. Officiellement, l’attitude des autorités reste fondée sur la convention de 1830 : « L’exercice de la religion mahométane reste libre... » En revanche de 1871 à 1914, les autorités seront extrêmement sévères et réduisent les autorisations, au profit des interdictions de pèlerinage. Une circulaire du 6 juillet 1880 prescrit de restreindre autant qu’il est possible les pèlerinages à la Mecque pour « éviter que les pèlerins ne prennent contact avec les agitateurs réfugiés dans les pays musulmans ». (4)

L’oeuvre prosélyte du cardinal Lavigerie

Pendant toute la période qui va de l’invasion française en 1830 et jusqu’au début de ce siècle, le prosélytisme direct ou indirect bat son plein ; après les tentatives des cardinaux Dupuch et Lavigerie, une autre tentative d’évangélisation plus insidieuse a consisté à aider socialement les miséreux, cette méthode connut quelques succès dans les régions les plus déshéritées du pays, où sous l’impulsion de Pères blancs, des Algériens en petit nombre, surtout pauvres se convertirent pour une bouchée de pain. En ce qui concerne le culte israélite, il bénéficia de deux atouts majeurs ; d’abord en 1845, l’ordonnance royale de Saint Cloud aligne le Judaïsme algérien sur le judaïsme français. Ensuite, il y eut les fameux neuf décrets de Adolphe Crémieux en 1870.

Pour pouvoir rendre compte correctement de l’installation de l’Eglise en Algérie, et de sa tentative d’évangélisation des Algériens, il faut globalement distinguer trois périodes : la première de 1830 à 1845, qui est une période euphorique avec l’arrivée de plusieurs missions, la deuxième de 1845 à 1863 qui marque en fait une pause et qui a permis de stabiliser les différents mouvements, et la troisième la plus importante. Elle commença à partir de 1863 et eut pour acteur le cardinal Lavigerie, elle devait durer jusqu’à la mort du cardinal en 1898.

Antoine Adolphe Dupuch, prêtre, reçut la bénédiction du pape Grégoire XVI et s’installa à Alger avec quatre prêtres auxiliaires. Les Lazaristes arrivent en 1835, puis ce sera le tour des Soeurs de Saint Joseph en juillet 1835, elles s’installent à Alger et Annaba. En mai 1841, Mgr Dupuch fait appel aux Soeurs de la Doctrine Chrétienne. Elles s’installèrent à Annaba, Constantine et Skikda. Mgr Dupuch voulait christianiser par toutes les méthodes possibles, notamment par la force et surtout par la corruption. Le cardinal put de même convaincre l’Eglise de Pavie de lui permettre d’exhumer un bras de saint Augustin enterré dans cette Eglise. Enfin, par une chance tout à fait extraordinaire, il rentra en contact avec l’Emir Abdelkader et parvient à faire un échange de prisonniers avec ce dernier, ce qui assit pour un temps son pouvoir.

Après lui, ce sera Mgr Pavy qui lança la construction de Notre Dame d’Afrique et se fit remarquer par une conférence diabolisant l’Islam. Au début de 1867, le cardinal Lavigerie crée l’Association de Notre Dame d’Afrique et installe les Pères blancs et les Soeurs blanches, principalement en Kabylie.Ces missionnaires avaient la même tenue modeste et les mêmes conditions de vie que les autochtones, ils maîtrisaient la langue berbère pour mieux pénétrer la société kabyle. Deux événements majeurs qui ont permis au cardinal d’engager son action : d’abord la révolte de Mokrani, eut comme conséquence un nombre important d’orphelins et d’orphelines. Le deuxième événement, tout aussi désastreux pour l’Algérie, a été la grande famine et surtout l’épidémie. Ces deux fléaux sont responsables de la mort de plus de 500 000 habitants.

Le cardinal Lavigerie put ainsi recueillir des orphelins et soulager la misère, seulement, par la force des choses, les personnes ont été pour la plupart encouragées à abjurer leur religion. Les jeunes filles kabyles, futures piliers de l’éducation de leurs enfants, ont été l’objet d’une sollicitude particulière des soeurs. Les jeunes filles suivent un enseignement de français, le tout bien dirigé dans une optique qui rappelle à chaque moment l’omniprésence de la religion chrétienne.(5)

Les enseignants missionnaires sont choisis parmi les meilleurs de l’enseignement catholique. Ils doivent être efficaces et connaître à fond la religion à combattre et les langues, véhicules de leur doctrine (le kabyle et le chaouia). Pour pouvoir attirer les enfants à l’Eglise, les missionnaires distribuaient des bonbons. Par la suite, les missionnaires eurent pour stratégie d’isoler les enfants de leurs parents, ce problème du rapt d’enfants amenés à Alger ou en France créa de sérieux problèmes avec les autorités suite aux plaintes des parents.(6)

L’appellation par Lavigerie de « Beit Allah » n’est pas dénuée d’arrière-pensées ; à travers cette appellation, le cardinal par l’analogie avec la Mosquée appelée aussi par cette expression. De plus, dans toutes leurs actions, les missionnaires essaient de ne parler qu’en arabe, en kabyle ou en chaouia (même l’Evangile a été traduit aussi en arabe et en kabyle).Le port même du vêtement est bien choisi, il se rapproche de celui des imams (burnous, chéchia, gandoura).(7)

Le prosélytisme cessa officiellement après la promulgation de la loi de 1904. Cela ne veut pas dire qu’il cessa dans les faits. Il continua sous une forme plus civilisée ; les attaques contre le culte musulman ne cessèrent pas. C’est le cas par exemple de la part des autorités, la fameuse circulaire Michel (un Français chrétien avait la charge des affaires religieuses musulmanes).

Cependant tout a été fait pour maintenir les Algériens dans un état de superstition par l’instrumentalisation de la religion. Ainsi, le 23 août 1841 au Caire, lors d’une réunion, (présidée par Cheik el Kadiri), demandée par Bugeaud, une « fétoua », stipule que les tribus, ont le droit de ne pas obéir à Abd El-Kader, et qu’il est insensé de faire la guerre aux Chrétiens, du moment que ceux-ci laissent les Musulmans exercer librement leur culte. Bien plus tard, le 16 octobre 1856, à la demande du colonel de Neveu, chef du bureau politique d’Alger, le grand illusionniste français, Robert Houdin, se rend en Algérie. Sa mission consiste à opposer ses tours de « magie blanche » à ceux des marabouts musulmans. Son succès est éclatant. Cette technique qui consiste à instrumentaliser le sacré, grâce à des religieux inféodés, fut une constante de la politique française durant toute la colonisation. En effet au début du XXe siècle, la France demanda au cheikh Mohamed Abdou de promulguer une fetoua pour le port licite du béret. De même en 2002, le ministre de l’Intérieur Sarkozy demanda au cheikh d’El Azhar de déclarer légal pour la France de promulguer l’interdiction du foulard dans les écoles...

La position de l’Eglise et la lutte de libération nationale 54-62

Pour la plupart, les prêtres et les catholiques solidaires de leur milieu national, soutiennent politiquement le gouvernement français par respect de l’ordre. Il y eut deux types de réactions : d’un côté, le cardinal Feltin dirigeant du mouvement de la « Pax Christi » et le cardinal Saliège, qui a béni sans état d’âme sur les « méthodes de pacification » : La terreur doit changer de camp ». De l’autre le cardinal Duval qui dès janvier 1955, témoignait dans une lettre rendue publique contre la torture. Il y eut même des prêtres militants qui se sont, dès le départ, insurgés contre les méthodes de « pacification », c’est le cas de l’Abbé Alfred Béranguer curé de Montagnac près de Tlemcen qui a été le représentant officiel du FLN en Amérique latine.

Dans le même ordre, il faut citer l’exemple du Père Jobic Korlan, ancien abbé de Souk Ahras, qui fut arrêté par les autorités françaises. Comme il l’écrit : « Ecartelés entre deux communautés, nous sommes restés solidaires des Algériens et de leurs revendications. Plusieurs parmi nous prirent de grands risques et certains connurent la prison, comme ce fut mon cas ainsi que celui de quelques prêtres de la mission de France...En ce qui me concerne, la nature et la profondeur des liens tissés pendant cette époque constituent en quelque sorte mes « racines » dans ce pays. Je considère comme une grâce le fait d’avoir pu vivre cette page d’histoire à côté de mes frères Algériens... Enfin, comment ne pas souligner ce que fut l’apport de notre partage dans le domaine de la foi ? Au cours de cette longue histoire avec mes frères musulmans d’Algérie, j’ai constaté en moi une lente évolution et comme une approche nouvelle de Dieu ».(8)

Le pouvoir colonial a toujours usé de la religion quand il s’agit de maintenir sa présence. La laïcité ne fut jamais appliquée en Algérie. Il est donc malvenu de la brandir comme un horizon indépassable à moins d’être d’accord avec J. Ferry qui déclarait : « Les droits de l’homme ne sont pas valables dans nos colonies. »...

Chems Eddine Chitour

1. M. Lacheraf : Algérie et Tiers Monde. Agressions, résistances. solidarités intercontinentales. Edit Bouchène ; p.186.1989.

2. Rapport au Roi, sur Alger. Marquis de Clermont Tonnerre.Revue Africaine.Vol.70, p.215,1929.

3. Archives du Gouvernement Général. Classé sous rubrique 16 h. Fonds d’Aix-en-Provence.

4. C. Collot:Les institutions de l’Algérie 1830-1962. p. 310.Edts C.N.R.S, O.P.U. 1987.

5. P.Lesourd. L’oeuvre civilisatrice des Pères Blancs. Edit.X. p.119. 1931.

6. J.Tiquet Les Arabes chrétiens du cardinal Lavigerie. Imp. des pères Blancs. p.168. 1936.

7. M.T.Ouali : L’enseignement des missionnaires en Algérie p. 97.Editd Dahlab Alger. 1997.

8. Jobic Karlan : L’Algérie ma terre d’élection. Témoignage paru dans le journal El Watan. p.5. Alger. 21aôut 1997.

 

URL de cet article 16787
http://www.legrandsoir.info/la-colonisation-de-l-algerie-proselytisme-pour-les-uns-laicite-pour-les-autres.html

 

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 07:37

   La vie du Parti    PCF-OUTILS.jpg

 

 

 

« Majorité honteuse » à l’Assemblée, le versant moins glorieux de la « révolution citoyenne » !

 

Pour un Parti, la question du soutien à un Gouvernement se pose nécessairement à partir du moment où il dispose de députés à l’Assemblée nationale. L’épreuve de vérité a lieu au moment du vote de confiance ou d’une motion de censure, voire même au moment du vote du budget en cas de minorité de blocage.

 

Or, que vient de décréter le « leader » Jean-Luc Mélenchon, certainement soutenu par les autres dirigeants du Front de Gauche, avant même que les communistes ne se prononcent ?

 

Il a pris un « engagement solennel », « au nom du Front de gauche » (sic !) : « jamais le groupe du Front de gauche (sic !) ne votera une motion de censure déposée par la droiteSans être membre de la majorité, sans avoir demandé ni obtenu quelque poste que ce soit, nous prenons cet engagement solennel ».

 

Notons la contradictionentre le fait de s’afficher en dehors d’une majorité et le fait de ne pas voter de motion de censure, ce qui revient à soutenir le Gouvernement.

 

Et sur le fond, nous sommes en présence d’un Gouvernement maastrichtien d’austérité. Nous pouvons nous attendre à des restrictions et sacrifices divers, au nom des mots « dette publique et sociale », « compétitivité », « libre entreprise », « Europe » ou encore, plus prosaïquement, « responsabilité ».

L’avenir n’est pas écrit pendant les 5 années à venir. Il y aura des turbulences, des mouvements de fond, à gauche comme de droite. Si 3 millions de salariés sont dans la rue pour s’opposer à un nouvel allongement de la durée de cotisation et à l’application concrète de la « règle d’or » des finances publiques, ce qui équivaut à 50 milliards d’économies budgétaires dès la première année, de quel côté de la barricade les communistes devront-ils, sans sectarisme, se placer ? Du côté de Hollande ?

Sans avoir à en revenir à la période « classe contre classe », entre 1988 et 1993, les députés communistes ont voté par deux fois la censure contre Mitterrand-Rocard-Bérégovoy et leur politique de destruction des acquis sociaux.

Il est parfaitement insensé de dire à l’avance « on ne vous bloquera jamais » aux dirigeants PS. Cela donne le signal que les communistes seront les participants loyaux, avec peut-être des états d’âme, à la majorité Hollande-Ayrault-Aubry. Au motif de la « révolution citoyenne » en 2017 ? Ce n’est pas très mobilisateur !
Il n’est pas question de « faire la politique du pire », mais d’avoir la prétention d’incarner l’espoir d’une sortie du capitalisme. Il s’agirait d’engager le rapport de force, dans une vision dynamique et agissante du peuple, et non de se cantonner au rôle de rabatteur institutionnel du Parti socialiste.

L’avenir de la France dépend du niveau de conscience populaire, de la mise en mouvement de la classe ouvrière.Le communisme s’est toujours construit de manière autonome dans la gauche. Il est une gauche à lui tout seul, et non une simple partie de celle-ci. Ses identifiant sont forts et toujours plus d’actualité : respect de la souveraineté nationale des peuples, refus de la guerre et refus du capitalisme.

 

Dans la période à venir, nous aurons certes besoin du plus de députés communistes à l’Assemblée nationale (et non pas « Front de Gauche », encore moins d’un groupe « Front de Gauche »). Nos élus, nous le savons, sont des points d’appui, et non une fin en soit.

 

Mais nous aurons surtout besoin d’un Parti communiste qui réfléchit et analyse sur des bases marxistes et non opportunistes, porteur de propositions offensives et crédibles, un parti d’organisation et d’action, prenant systématiquement l’initiative des luttes, travaillant à une alliance populaire à la base.

 

Gautier WEINMANN, PCF à LEFOREST (62)

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 07:28

                                           MARE NOSTRUM-copie-1

                                                                               

 

L’affaire de Houla illustre le retard du renseignement occidental en Syrie

Poutine et HollandeLes Occidentaux n’ayant jamais tort, il est peu probable qu’ils reconnaîtront s’être trompés à propos du massacre de Houla. Mais l’important n’est pas de savoir s’ils rectifieront ou non l’image mensongère que leur propagande fabrique de la Syrie. L’important, c’est l’évolution du rapport de forces entre l’OTAN et l’OCS. Or, l’affaire de Houla montre que les Occidentaux sont incapables de savoir ce qui se passe sur place, tandis que le renseignement militaire russe n’ignore rien du terrain.

108 corps ont été exposés par l’Armée « syrienne » libre [1] dans une mosquée à Houla. Selon les rebelles, il s’agissait des dépouilles de civils massacrés le 25 mai 2012 par des miliciens pro-gouvernementaux, désignés sous le terme de « Shabbihas ».

Le gouvernement syrien est apparu complètement déstabilisé par la nouvelle. Il a immédiatement condamné la tuerie qu’il a attribuée à l’opposition armée.

Alors que l’agence de presse nationale, SANA, ne parvenait pas à donner des précisions avec certitude, l’agence de presse catholique syrienne, Vox Clamantis, a publié sans délai un témoignage sur une partie des événements accusant formellement l’opposition [2]. Cinq jours plus tard, la chaine russe d’information continue Rossiya 24 (ex-Vesti) a diffusé un reportage très circonstancié de 45 minutes qui reste à ce jour l’enquête publique la plus détaillée [3].

Les États occidentaux et du Golfe, qui œuvrent à un « changement de régime » en Syrie et ont déjà reconnu l’opposition comme interlocuteur privilégié, ont adopté la version des événements fournie par l’ASL sans attendre le rapport de la Mission d’observation des Nations-Unies (UNSMIS). À titre de sanction, la plupart d’entre eux ont mis en œuvre une mesure préparée en cas de besoin : l’expulsion des ambassadeurs syriens de leurs pays respectifs. Cette mesure politique ne vaut pas rupture des relations diplomatiques, le reste du personnel diplomatique syrien restant accrédité sur place.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une déclaration présidentielle condamnant le massacre sans désigner de coupable. Il a en outre rappelé le gouvernement syrien à ses responsabilités, à savoir protéger sa population avec des moyens proportionnés, c’est-à-dire sans recours à des armes lourdes [4].

Au contraire, le Haut-commissaire aux Droits de l’homme, Navi Pillay, a rapporté les allégations accusant les autorités syriennes et a demandé que le dossier soit transmis à la Cour pénale internationale.

Le président français François Hollande et son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius ont exprimé leur intention de convaincre la Russie et la Chine de ne pas faire obstacle à une résolution du Conseil de sécurité autorisant le recours à la force. Tansis que la presse française accuse la Russie et la Chine de protéger un régime criminel.

Répondant à ces mises en cause, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Andreï Denissov, a regretté que la position française soit une « simple réaction émotionnelle », dénuée d’analyse. Il a souligné que la position constante de son pays, dans ce dossier comme dans les autres, n’était pas de soutenir un gouvernement, mais un peuple (étant entendu que le peuple syrien a plébiscité le président el-Assad lors du dernier référendum constitutionnel).

À la demande du gouvernement de Damas, la mission d’observation des Nations-Unies s’est rendue sur place. Elle a été accueillie par l’opposition qui contrôle cette zone et a pu établir divers constats destinés à l’élaboration de son rapport d’étape.

Lors d’une conférence de presse à usage intérieur, le président de la commission d’enquête syrienne sur le massacre a lu un bref communiqué dévoilant les premiers éléments de l’enquête en cours. Selon lui, le massacre a été perpétré par l’opposition dans le contexte d’une opération militaire de l’ASL dans la zone.

Conscients que le rapport de la mission d’observation de l’ONU pourrait se retourner contre eux, les Occidentaux ont fait créer une commission d’enquête supplémentaire par le conseil des Droits de l’homme de Genève qu’ils contrôlent. Celui-ci pourrait rendre rapidement un rapport pour imposer une version avant que la mission d’observation ne rende ses conclusions.

Comment savoir ce qui s’est passé à Houla ?

Immédiatement et sans enquête les agences de presse et leDeux obstacles principaux entravent les enquêteurs : le gouvernement syrien a perdu le contrôle de Houla depuis plusieurs semaines. Les magistrats syriens ne peuvent donc pas se rendre sur place et si des journalistes y parviennent, ce ne peut être qu’avec l’accord et sous la surveillance rapprochée de l’ASL. Il y a cependant une exception : une équipe de Rossiya 24, la chaîne d’information continue russe a réussi à circuler dans la zone sans escorte et à y réaliser un reportage exceptionnellement circonstancié.

 

La commission officielle syrienne affirme avoir recueilli de nombreux témoignages, mais déclare qu’elle ne les présentera à la presse qu’une fois le rapport définitif établi. Jusque-là, l’identité de ces témoins est protégée par le secret de l’instruction. Cependant, la télévision publique a diffusé plusieurs témoignages, le 1er juin.

Les enquêteurs disposent également de vidéos exclusivement fournies par l’ASL.

Enfin, l’ASL ayant regroupé les corps dans une mosquée et ayant commencé les inhumations le lendemain-même, il n’a pas été possible aux observateurs de l’ONU de procéder aux constatations médico-légales sur nombre de dépouilles.

Les conclusions du Réseau Voltaire

Les victimes de la tuerie de HoulaHoula n’est pas une ville, mais une zone administrative regroupant trois localité d’environ 25 000 habitants chacune, aujourd’hui en grande partie abandonnées. Le bourg sunnite de Tal Daw était sous contrôle rebelle depuis plusieurs semaines. L’Armée « syrienne » libre y avait imposé sa loi. L’Armée nationale sécurisait les voies de transport en tenant plusieurs postes sur des routes de la zone, mais ne s’aventurait plus hors de ces routes.

Des individus ont enlevé des enfants et ont tenté en vain d’extorquer des rançons [5]. En définitive, ces enfants ont été tués quelques jours avant le massacre de Houla, mais leurs corps ont été apportés par l’Armée « syrienne » libre pour être exposés avec les autres.

Le 24 mai au soir, l’Armée « syrienne » libre a lancé une très vaste opération pour renforcer son contrôle sur la zone et faire de Tal Daw sa nouvelle base. Pour ce faire, 600 à 800 combattants, venus de districts plus ou moins éloignés, se sont rassemblés à Rastan et Saan, puis sont allés attaquer simultanément les postes militaires. Pendant ce temps, une équipe fortifiait Tal Daw en y installant cinq batteries de missiles antitanks et épurait la population en éliminant quelques habitants.

Les premières victimes à Tel Daw furent une dizaine de personnes apparentées à Abd Al-Muty Mashlab, un député du parti Baas fraîchement élu, devenu secrétaire de l’Assemblée nationale ; puis la famille d’un officier supérieur, Mouawyya al-Sayyed. Les cibles suivantes furent des familles d’origine sunnite qui s’étaient converties au chiisme. Parmi les victimes figurent la famille de deux journalistes de Top News et New Orient News, des agences de presse membres du Réseau Voltaire. Plusieurs personnes, y compris des enfants, ont été violées avant d’être tuées.

Seule une des positions de l’Armée nationale étant tombée, les assaillants ont changé de stratégie. Ils ont transformé leur défaite militaire en opération de communication. Ils ont attaqué l’hôpital Al-Watani, qu’ils ont brûlé. Ils ont transporté des corps pris à la morgue de l’hôpital et ceux de diverses victimes à la mosquée, où ils les ont filmés.

La théorie d’un massacre unique commis par des miliciens pro-gouvernementaux ne résiste pas aux faits. Il y a eu des combats entre loyalistes et rebelles, ainsi que plusieurs massacres de civils pro-gouvernementaux par des rebelles. Puis, une mise en scène a été organisée par l’Armée « syrienne » libre en mélangeant des cadavres d’origines différentes, correspondants à des décès survenus durant plusieurs jours.

Au demeurant, l’existence des « Shabbihas » est un mythe. Il y a certainement des individus favorables au gouvernement qui se sont armés et peuvent commettre des vengeances, mais il n’existe aucune structure, aucun groupe organisé qui puisse être qualifié de milice pro-gouvernementale.

Implications politiques et diplomatiques

L’ambassadrice de Syrie Lamia ChakkourL’expulsion des ambassadeurs syriens par les États occidentaux est une mesure qui a été préparée bien à l’avance pour être coordonnée. Les Occidentaux attendaient un massacre de ce type pour la mettre en œuvre. Ils ont ignoré les très nombreux massacres précédents car ils savaient qu’ils avaient été commis par l’Armée « syrienne » libre, et ils se sont emparés de celui-ci en croyant qu’il avait été perpétré par des miliciens pro-gouvernementaux.

L’idée d’une expulsion coordonnée n’a pas été imaginée à Paris, mais à Washington. Paris avait donné son accord de principe sans examiner les implications juridiques. Dans la pratique, Lamia Chakkour est également ambassadrice de Syrie près l’Unesco, elle ne peut donc être expulsée du territoire français en vertu de l’Accord de siège. Et même si elle n’était plus accréditée à l’Unesco, elle ne pourrait être expulsée car elle a la double nationalité franco-syrienne.

Les expulsions ont été coordonnées par Washington pour créer l’illusion d’un mouvement général, de manière à faire pression sur la Russie. En effet, les États-Unis cherchent à tester le nouveau rapport de force international, à évaluer les réactions russes, et à savoir jusqu’où ils peuvent aller.

Toutefois, le choix du massacre de Houla est une erreur tactique. Washington s’est saisi de cette affaire sans en vérifier les détails et en pensant que personne ne pourrait les vérifier. C’est oublier qu’en quelques mois, Moscou a investi le pays. Plus de 100.000 Russes résident désormais en Syrie. Ils n’ont bien sûr pas simplement déployé un système high tech de protection anti-aérienne pour décourager l’OTAN de bombarder la Syrie ; ils ont aussi installé des unités de renseignement incluant des militaires capables de se déplacer dans les zones rebelles. En l’occurrence, Moscou est parvenu à faire la lumière sur les faits en quelques jours. Ses spécialistes ont réussi à identifier les 13 membres de l’ASL coupables de cette tuerie, et ils ont transmis leurs noms aux autorités syriennes. Dans ces conditions, non seulement Moscou ne s’est pas laissé impressionner, mais a durci sa position.

Pour Vladimir Poutine, le fait que les Occidentaux aient voulu faire du massacre de Houla leur symbole montre qu’ils ne maîtrisent plus la réalité de terrain. Ayant retiré les officiers qui encadraient au sol l’Armée « syrienne » libre, les Occidentaux ne disposent plus que des renseignements de leurs drones et de leurs satellites pour observer ce qui se passe. Ils deviennent vulnérables aux mensonges et aux vantardises des mercenaires qu’ils ont envoyés sur place.

Vu de Moscou, ce massacre n’est qu’une tragédie parmi bien d’autres que les Syriens endurent depuis un an. Mais son instrumentation hâtive par les Occidentaux montre que ceux-ci n’ont toujours pas élaboré de nouvelle stratégie collective depuis la chute de l’Émirat islamique de Baba Amr. En définitive, ils avancent au jugé et ont donc perdu l’avance qui permet au joueur d’échec de l’emporter.

Thierry Meyssan

Cet article a été publié par le quotidien El-Akbar (Algérie).


[
1
] Le Réseau Voltaire a choisi de transcrire ASL en plaçant « syrienne » entre guillemets pour souligner que cette milice est largement composée d’étrangers, et que son commandement n’est pas syrien.

[2] « Fractionnements irréversibles en Syrie ? », Vox Clamantis, 26 mai 2012.

[3] Global Research a traduit en anglais la retranscription d’extraits de cette émission. Voir : Opposition Terrorists "Killed Families Loyal to the Government", Voltaire Network, 1er juin 2012.

[4] « Syrie : que dit le Conseil de sécurité ? », par Thierry Meyssan,Réseau Voltaire, 28 mai 2012.

[5] C’est actuellement le principal problème sécuritaire dans le pays. Beaucoup de voyous qui avaient été recrutés pour grossir les rangs de l’Armée « syrienne » libre ont été démobilisés faute de poursuite du financement. Restés en possession des armes fournies par les Occidentaux, ils se livrent à du grand banditisme, principalement des enlèvements contre rançon.

 

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 16:51

                                                                     MARE NOSTRUM-copie-1

 

                       sur le  site: canempechepasnicolas de l'ami Jean Lévy

 

 

" Comme on le voit, le lobby sioniste n’a pas

 

   perdu l’élection présidentielle ! "



Samedi 2 juin 2012

A propos de boycott

des produits israéliens boycott-produits-israel.jpg

http://www.resistance-politique.fr/

 

Le mouvement « boycott désinvestissement sanction  » appelle à ne pas acheter les produits israéliens au motif fort convaincant qu’un nombre non négligeable d’entre eux sont cultivés ou manufacturés dans des colonies israéliennes installées illégalement dans des territoires occupés illégalement par Israël, lesquelles colonies sont elles-mêmes protégées par un mur illégal !

Évidemment, les porte-flingues du sionisme combattent activement ce mouvement « BDS ».  Ainsi, en novembre 2010, le quotidien Le Monde publiait une tribuneélégamment intitulée : « le boycott d’Israël est une arme indigne » !

L’argumentation est d’une simplicité biblique : le boycott est une attaque contre Israël, et une attaque contre Israël est le signe de l’antisémitisme. Par exemple, il est dit dans ce texte :

« au vu de leur charte (la charte de BDS, NDLR), tout ce qui est israélien serait coupable, ce qui donne l’impression que c’est le mot même d’Israël que l’on souhaite, en fait, rayer des esprits et des cartes ».

Chacun aura remarqué la subtilité d’associer les mots «rayer » et « carte » dans la même phrase, laissant ainsi entendre que le mouvement BDS est en réalité une émanation iranienne.

Les auteurs se font aussi volontiers menaçants en affirmant que « l’illégalité de la démarche ne fait pas de doute et la justice française ne tardera pas à le confirmer ». En effet, quelques procès ont par la suite eu lieu contre des militants du mouvement BDS, dans le but de criminaliser le soutien à la Palestine.

Mais qui sont donc ces chiens de garde du sionisme, avec collier, bave et crocs ?

On trouve les plumitifs habituels que sont Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut, Pascal Bruckner, unis dans l’amour du sionisme et la haine des peuples. On trouve aussi quelques artistes connus pour les mêmes sentiments, comme Pierre Arditi, Michel Boujenah, Patrick Bruel ou Yvan Attal : on a le droit de ne pas aller voir leurs spectacles !

 Et on voit dans la liste des signataires les noms de Bertrand Delanoë, Manuel Valls et… François Hollande, à l’époque modeste député de la Corrèze !

 

Comme on le voit, le lobby sioniste n’a pas perdu l’élection présidentielle !

 

DR

                                                           

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 14:09

                     ELECTIONS LEGISLATIVES

 

 

« on lâche rien »

Meeting jeudi 7 juin 18 heures Salle polyvalente de Lupino Bastia

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 14:02

 

                                                             MARE NOSTRUM-copie-1

 



 



 
Propagande guerrière de l’OTAN: le gouvernement syrien accusé des atrocités commises par les escadrons de la mort
Le coup d’Houla en Syrie le prouve : les vieilles combines sont les meilleures


 
 

Alors que les informations nous arrivent en provenance d'Houla en Syrie, tout près de Homs et de la frontière avec le Liban, il est de plus en plus évident que le gouvernement syrien n'est pas responsable des tirs d'artillerie qui ont tué 32 enfants et leurs parents, comme le clament haut et fort les médias occidentaux et jusqu'à l’ONU elle-même. Tout semble indiquer au contraire que c'est l'oeuvre d'escadrons de la mort opérant en combats rapprochés , ces escadrons étant accusés par les « activistes » anti-gouvernementaux d'être des « sbires du régime [d'Assad] » ou des « milices », et par le gouvernement syrien d'entre des terroristes d'al-Qaïda liés à des espions étrangers.

Au moment où l'on rapportait ces meurtres, les représentants des gouvernements américain, britannique et français se préparaient déjà à accuser, à condamner, et à demander des sanctions contre le gouvernement syrien, appelant à une réunion immédiate du Conseil de Sécurité de l'ONU, et à l'établissement d'un cadre de soutien aux « Amis de la Syrie » au moyen de livraison d'armes et d'aide aux militants. Il était urgent pour l'Occident, que ce soit par opportunité ou de façon délibérée, de faire avancer son vieux projet de renversement du régime d'Assad.

Pendant ce temps, l'OTAN massacrait une famille de 8 personnes, dont 6 enfants en Afghanistan. Et donc, si l'on affirme que ce sont l'aide humanitaire et la justice qui guident les intérêts étrangers, alors l'Afghanistan devrait être mis sur le même plan qu'Houla. Malheureusement, ce n'est pas le cas.

Image : avant et après le journalisme trompeur – ou imprudent – de la BBC.
(Cliquer pour agrandir) notez que l’image sur la gauche est « non vérifiée » comme la plupart
des comptes-rendus des médias occidentaux sur la Syrie, et que cette photo a été fournie
par des « activistes » qui se sont révélés être des menteurs en série (voir ici et ici).
Visitez le site de Syd Walker pour voir les photos originales et leur histoire.
 

C’est avec cette même hâte à attirer l’attention et à déformer la violence en l’amplifiant au maximum que la BBC a été amenée à diffuser la photo d’un massacre en Irak vieille de plusieurs années, expliquant comme pour l’ensemble de leurs « preuves » qu’elle provenait des « activistes pro-démocratiques », arguant encore une fois de la véracité de ces affirmations qui nous arrivent en permanence depuis un an de ces sources [pourtant] plus que douteuses.

Nous savons bien qu’en général, après n’importe quel crime commis dans une nation occidentale, la police ne parvient pas à examiner la scène de crime et à dresser des conclusions aussi rapidement que cela, à moins qu’elle ne soit dans le coup et ne connaisse déjà les détails du crime simplement du fait qu’elle y est elle-même impliquée.

Il est tout aussi clair que ce qui s’est passé à Houla, quelle qu’en soit la nature, a été utilisé délibérément comme un levier pour faire avancer un peu plus les objectifs cachés des Occidentaux, que Seymour Hersh avait très bien expliqués dans son article de 2007 paru dans le New Yorker « The Redirection », où il décrivait un complot « américano-israélo-saoudien » visant à armer des extrémistes brutaux et sectaires, et à les « lâcher » contre la Syrie. En fait, dans son article, Hersh interrogeait plusieurs personnes qui toutes s’inquiétaient du caractère inévitable de la violence que nous constatons aujourd’hui à Houla.

Bien que certains aient peine à croire que l’Occident puisse organiser, promouvoir et exploiter les actes violents commis à Houla, la vraie question à se poser est : « Existe-t-il des précédents historiques qui pourraient nous fournir un éclairage suffisant et répondre aux questions en "si" et en "pourquoi" ? » En fait, de tels précédents existent bel et bien.

 

Image : été 1939, après avoir organisé des incidents à la frontière pour pouvoir accuser
la Pologne d’agression unilatérale, Hitler ordonna l’invasion de ce pays par les nazis.
Ce ne fut ni la première ni la dernière fois qu’une nation occidentale fabriquait de toutes pièces
un « casus belli » et l’utilisait pour lancer une guerre d’agression [même si cela] fut qualifié
d’offense par le tribunal de Nuremberg et de Crime contre la Paix.

Il faut se rappeler de l’été 1939, lorsque les nazis, cherchant à tout prix à se faire passer pour les pauvres victimes et à justifier leur agression militaire, organisèrent un incident de frontière et en attribuèrent la faute au voisin polonais. Il en est ressorti que des troupes allemandes avaient attaqué une station de radio allemande, et tout cela s’est terminé par l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie. L’ironie veut que ce soit le musée du Mémorial de l’holocauste aux États-Unis qui non seulement nous relate ces événements, mais l’assortit d’une véritable leçon sur comment « tromper le peuple » :

Tout au long de la Seconde Guerre mondiale, les propagandistes nazis ont fait passer leurs agressions militaires destinées à la conquête de territoires, pour des actes justes et nécessaires de légitime défense. Ils ont décrit l’Allemagne comme une victime effective ou potentielle d’agresseurs étrangers, comme une nation attachée à la paix, mais obligée de prendre les armes pour protéger sa population et défendre la civilisation européenne contre le Communisme. Les objectifs de la guerre affichés pratiquement à chaque étape des hostilités camouflaient presque systématiquement les véritables intentions d’expansion territoriales nazies et leurs luttes raciales.

Durant l’été 1939, alors qu’Hitler et ses assistants finalisaient les plans d’invasion de la Pologne, le peuple allemand était en proie à la tension et à la peur. Les Allemands étaient encouragés par la récente extension des frontières de leur pays [qui englobait désormais] les voisins autrichiens et tchécoslovaques, et ce, sans avoir eu à tirer un seul coup de feu. Mais pour autant, ils ne manifestaient pas dans les rues en appelant à la guerre comme l’avait fait la génération de 1914.

Avant que l’Allemagne n’attaque la Pologne le 1er septembre 1939, le régime nazi avait lancé une campagne médiatique extrêmement agressive destinée à s’assurer le soutien du peuple pour une guerre que peu d’Allemands désiraient. Pour pouvoir présenter l’invasion comme moralement justifiée, et comme une action défensive, la presse allemande s’employa à rapporter les « atrocités commises par les Polonais », se référant à des cas de violences physiques ou de discrimination réels ou inventés, touchant des Allemands résidant en Pologne. Déplorant l’esprit « belliqueux » et le « chauvinisme » polonais, la presse s’attaqua également aux Britanniques, leur reprochant d’encourager la guerre en promettant de défendre la Pologne dans le cas d’une invasion allemande.

Le régime nazi organisa même un incident de frontière destiné à faire comme si la Pologne avait entamé les hostilités contre l’Allemagne. Le 31 août 1939, des soldats SS déguisés en Polonais attaquèrent une station radio allemande à Gleiwitz. Le lendemain, Hitler annonçait à la nation allemande et au monde sa décision d’envoyer des troupes en Pologne en réponse aux « incursions » polonaises à l’intérieur du Reich. Le service de presse du parti nazi du Reich demanda aux médias d’éviter le terme de « guerre mondiale ». Ils devaient seulement dire que les troupes allemandes avaient simplement repoussé les attaques polonaises, une tactique destinée à présenter l’Allemagne comme la victime de l’agression. La responsabilité de déclarer la guerre était laissée aux Britanniques et au Français.

Nous qui en Occident, après les terribles pertes de la Seconde Guerre mondiale, avions juré que des actes d’agression caractérisée ne seraient plus jamais tolérés, nous avons permis aux pouvoirs de Wall Street et de Londres et de tous ceux qui orbitent autour, de tracer leur chemin d’une conquête militaire à l’autre, de l’Afghanistan à l’Irak, en passant par la Libye, le Yémen, la Somalie et maintenant, la Syrie. Nous sommes au bord du conflit avec l’Iran, et exactement comme l’avait fait l’Allemagne nazie, ceux qui nous y emmènent utilisent un mélange de menaces, de terreur, de promesses et d’excuses indéfendables, pour encore une fois franchir les frontières d’une nation souveraine, déclencher une guerre contre son peuple et lui imposer notre système et nos institutions que nous déclarons « supérieures ».

Depuis les années 1990, selon le Général US Wesley Clark, l’Occident s’est lancé dans la conquête de l’ensemble du Moyen-Orient à travers l’installation de régimes « partenaires ». Depuis 2002, l’Occident a cherché à renverser le gouvernement syrien. Et de façon évidente, depuis 2007, l’Occident conspire contre la Syrie. Bien des années avant que le terme de « Printemps arabe » ne soit utilisé par les médias occidentaux, la violence qui ravage actuellement la Syrie était déjà planifiée, les militants étaient armés, financés et organisés. Le désir de l’Occident d’intervenir en Syrie aujourd’hui ne doit rien à la volonté de sauver le peuple syrien de la violence que l’Occident a lui-même fomentée, mais bien à la volonté d’utiliser cette violence pour s’étendre, exactement comme Hitler l’avait fait, à travers des conquêtes militaires.

Si l’ONU commet l’erreur dramatique de permettre aux forces du fascisme global, si mal déguisées en « défenseurs de la civilisation » de gagner en Syrie, ne tombez pas dans le même panneau que les Allemands [en 1939], ne croyez pas que cela soit justifié. Houla, tout comme Gleiwitz est un prétexte indéfendable, et non un impératif moral. L’Allemagne a finalement payé très cher ses transgressions continuelles contre l’humanité avec des millions de morts, des décennies d’opportunités perdues, une division du pays et son occupation après avoir été battue, et l’obligation de devoir porter à jamais ce lourd passé. Quelle récompense osons-nous attendre aujourd’hui de l’ignorance et de l’apathie ?

Tony Cartalucci
landdestroyer.blogspot.com


Article original en anglais : 
NATO'S "MEDIA WARFARE": Syrian Government Blamed for Atrocities Committed by US Sponsored Deaths Squads, Houla, Syria Stunt Proves: Old Tricks are the Best Trickspublié le 28 mai 2012. 

 

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 13:52

  CHRONIQUES DU FASCISME ORDINAIRE         petain     

                                                    

                                            Marechal, nous voila !

   

 

 

 

 

 

 

 

 

L’infâme Le Pen fait une nouvelle fois l’apologie d’un antisémite et cite Mussolini (FdG)

 

 

Dans la vidéo de son dernier «Journal de bord , Jean-Marie Le Pen est revenu sur Robert Brasillach qu’il avait cité lors de la Convention du FN. Il s’en est pris à la presse dans son ensemble en affirmant que ce collaborateur, ouvertement fasciste, rédacteur en chef de l’ignoble « Je suis partout », qui appela régulièrement au crime antisémite, n’était finalement qu’un « jeune journaliste de 34 ans, fusillé à la Libération pour ses articles. Ce qui devrait lui valoir une certaine compréhension de la part de ses collègues. Après tout « Pauvre moi, qui pourrait être à sa place » pourraient-ils se dire ! ».

Il rajoute qu’il trouve « abject » que Jean-Luc Mélenchon s’en soit indigné sur France 2, concluant même par une citation de Mussolini.

Pour nous, c’est cette nouvelle banalisation de la collaboration avec le nazisme qui est abjecte. Un brûlot antisémite n’est pas un journal, c’est un torchon. Celui qui écrit dedans, n’est pas un journaliste, mais une ordure. L’antisémitisme n’est pas une opinion, mais un délit Le président d’honneur du FN perd une nouvelle fois toute dignité. Sa fille qui l’approuve également.

 

Communiqué d'Alexis Corbière
Animateur du Front de Gauche 

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 13:47

 

L'Humanité.fr vous dévoile la version originale du clip du Front de gauche censuré par le CSA.

 

 

 

                                                                             

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 12:40

                                                                           pipeau-4.gif

 

 

Selon l'AFP, le député UMP de Seine-Saint-Denis, Eric Raoult,qui n'est pourtant pas un comique semble-t-il, aurait  proposé lundi que la candidature de Nicolas Sarkozy fût proposée au prix Nobel de la Paix. Ce qui va rendre le stratégiste bien connu Bernard Henri-Lévy jaloux  !!!

 

    Pour quelle raison attribuer le Nobel de la Paix à Sarkozy? Avoir fait la guerre en Lybie où Kaddhafi fut lynché sous l'oeil goguenard dit-on, de militaires de la "coalition"? 

Comme Obama, qui fait la guerre en Afghanistan, menace l'Iran, le Venezuela etc...et aussi Anouar es Sadate et Menahem Begin, autres bellicistes,   connus en leur temps, pour leurs meurtres et la vacuité de leur accord! 

 

Et tant qu'on y est , pourquoi pas le Nobel de litterature à Henri Guaino, qui écrivit les discours du Maître, et même attribuer rétroactivement le défunt certificat d'études primaires à son fidèle Estrosi, que ses amis surnomment affectueusement  "Bac - Moins - cinq".

 

                                                               U Cursinu Rossuu-cursinu-rossu.jpg

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 13:51

                                                                            MARE NOSTRUM-copie-1

 

jesus-iglesias-cayo-lara-y-valderasLes bases d'Izquierda Unida désavouent leur direction réformiste et refusent d'entrer dans un gouvernement social-libéral en Asturies

 

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

 

Nous avons relaté ces dernières semaines la situation en Andalousie (cf Des communistes en colère en Espagne : le gouvernement socialiste en Andalousie soutenu par Izquierda Unida annonce comme première mesure la baisse du salaire des fonctionnaires), avecla collaboration des directions d'Izquierda Unida dans un gouvernement socialiste dont la première mesure est de mettre en place un plan d'austérité draconienprévoyant baisses de salaires, augmentation du temps de travail et hausse des impôts.

 

En Asturies, la question de la participation au gouvernement régional s'est posée dans les mêmes termes pour Izquierda Unida. En effet, avec 13,78% et 5 sièges, Izquierda Unida a réalisé dans ce bastion communiste minier un bon score, sur la base d'une opposition au système « PPSOE », au consensus libéral dominant.

 

Or, la nouvelle configuration de la Chambre régionale a contraint la direction d'IU de sortir de leur posture d'opposition pour se ranger derrière le PSOE. Un PS qui, avec 17 sièges, avait besoin des 5 sièges d'IU pour espérer atteindre la majorité à 23 sièges.

 

Un « pacte de gouvernement » avec le Parti socialiste et les libéraux centristes

 

Cependant, à droite, le Parti populaire et les régionalistes de droite du Forum des Asturies (FAC) avaient eux aussi 22 sièges. C'est donc au petit parti centriste libéral UpyD, avec son seul siège qu'est revenu le choix décisif de soutenir un gouvernement de centre-gauche ou de droite. Après des négociations avortées avec le PP, les centristes se sont finalement ralliés à un gouvernement de centre-gauche, un gouvernement à la teneur plus libérale que sociale.

 

Car le candidat du Parti socialiste, Javier Fernandez, ne s'est pas caché à l'heure des négociations avec Izquierda Unida et les centristes de l'UPyD. Il a promis l' « austérité », de « respecter les objectifs du déficit » et s'est refusé à être une « arête » dans les flancs du gouvernement central de droite de Mariano Rajoy.

 

C'est dans ces conditions extrêmement défavorables d'une austérité annoncée comme inévitable et particulièrement dure que la direction d'Izquierda Unida a non seulement annoncé sa décision de soutenir l'investiture du gouvernement socialiste-libéral mais aussi d'entrer au gouvernement, en signant un « pacte de gouvernement » avec le PSOE.

 

Un « pacte de gouvernement » sans le moindre engagement programmatique mais qui répartissait déjà les places dans le futur gouvernement, IU récupérant deux des huit chancelleries.

 

Comme en Andalousie, le « pacte de gouvernement » a été soumis aux militants d'IU. Comme en Andalousie, le scrutin était bien contrôlé, verrouillé. Mais l'opposition des bases, ainsi que les tensions internes à la direction Asturienne, était trop forte.

 

Des directions réformistes mises en échec par leurs bases

 

Ce jeudi 24 mai, l'accord a donc été soumis aux quelques 4 000 militants officiels d'Izquierda Unida en Asturies. 1 300 ont participé au vote et le scrutin s'est joué à quelques voix. 648 ont voté pour la participation au gouvernement (48,72%), 664 ont voté contre (49,92%), 18 se sont abstenus.

 

Dans les grosses sections des villes, comme à Gijon où le Non a gagné avec 62% des votes, et dans le bassin minier comme à Lagreo, Mieres ou Lena, les directions réformistes ont donc été mis lourdement en échec par leurs bases.

 

Mais des voix discordantes se sont fait entendre au sein même de la direction, certains clans dirigeants saisissant l'ampleur de la fronde des bases, ont préféré prudemment appeler à un soutien critique du PSOE depuis l'extérieur plutôt qu'à un gouvernement avec les socialistes.

 

Il faut dire que la direction régionale d'IU en Asturies est réputée pour être une des plus droitières du pays. Dominée par les « gasparistes » [du nom de l'ancien secrétaire d'IU Gaspar Llamazares, favorables aux alliances sans conditions avec le PS], elle avait déjà participé à un gouvernement social-libéral en 2003, et elle mène une lutte sans merci contre les communistes au sein d'IU et jusque dans les rangs du Parti communiste des Asturies qui a connu des purges importantes au moment des élections locales de 2010.

 

Face à une aile-droite aussi prompte à la collaboration avec le PSOE et à l'anti-communisme, un courant plus à gauche n'a guère de difficultés à se manifester au sein de la direction, bien qu'il s'inscrive tout autant dans les alliances institutionnelles avec le PSOE.

 

L'essentiel est ailleurs. Comme en Extrémadure en 2011, les militants d'Izquierda Unida refusent les pressions exercées sur eux par les directions d'Izquierda Unida et n'acceptent pas de cautionner un gouvernement social-libéral.

 

La lutte de nos camarades en Espagne est éclairante pour tous ceux qui refusent de servir de caution de gauche à des gouvernements sociaux-libéraux, en France comme ailleurs.

 

Plus que jamais le peuple Espagnol a besoin d'un Parti communiste qui rompe avec le carcan institutionnel que représente Izquierda Unida!

 

Légende: le coordinateur général d'Izquierda Unida Cayo Lara avec les deux coordinateurs régionaux impliqués dans les pactes de gouvernement avec le PSOE: Diego Valderas (Andalousie) à sa gauche, Jesus Iglesias (Asturies) à sa droite

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