Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

CHANTS REVOLUTIONNAIRES

Archives

19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 14:21

 

 

 

 

Élu territorial et candidat du Front de Gauche dans la 1ère circonscription de Haute-Corse, Michel Stefani apporte son soutien à Jean-Luc Mélenchon dans sa course à la Présidentielle. Il exprime toute sa satisfaction devant cette dynamique populaire et explique, à Corse Net Infos, que sa priorité est de battre la droite et de rendre le pouvoir financier au peuple.

- Jean-Luc Mélenchon rassemble les foules à chaque meeting. Êtes-vous surpris de son impact  ?

- Il répond à une attente des électeurs qui ont trouvé dans sa candidature et dans le Front de Gauche une réponse en termes de programme et de démarche. Une démarche nouvelle, qui bouscule les lignes et montre que le peuple doit saisir la possibilité de se faire entendre et de construire le changement. C'est le coeur de notre programme intitulé "L'humain d'abord ", que nous avons mis en débat dans tout le pays à travers des assemblées citoyennes et que nous souhaitons amener le plus loin possible.

 

- Quelle est la raison de cet engouement ? La personnalité de Mélenchon ou la dureté de la crise économique ?

- Il y a, comme cela, des rendez-vous qu'il ne faut pas rater et qui dépendent de beaucoup de choses. Des éléments s'imbriquent les uns dans les autres et font qu'une dynamique voit le jour. Il y a la personnalité incontestable de Jean Luc Mélenchon et le choix fait par les communistes en juin dernier de le désigner candidat du Front de gauche. Il y a cette réunion d'organisations, le PCF, la gauche unitaire..., et de personnalités qui permet, aujourd'hui, d'aller plus loin dans l'élargissement du Front de gauche. Il y a, sans doute aussi, la réflexion par rapport à la crise. Les gens souhaitent que l'on s'attaque au pouvoir financier pour le donner au peuple.

 

- Assiste-t-on au renouveau de la gauche de la gauche ?  

- Non. On n'est pas à gauche de la gauche, on est à gauche. Nous travaillons pour battre la droite. C'est une nécessité absolue. Il faut sortir du quinquennat Sarkozy qui est celui des riches et des très riches. Il devait réguler le capitalisme, il n'a rien régulé du tout. Il nous explique que s'il n'est pas là, on va se retrouver au même niveau que la Grèce ou l'Espagne, que personne n'est capable de résister comme lui au pouvoir des banques et du capitalisme financier. La première chose, qu'il a faite, a été de capituler devant Mme Merkel qui a fixé les règles et le fonctionnement de la Banque centrale européenne. Il mène une politique terrifiante au prétexte de la sécurité, qui n'a plus rien à voir avec l'esprit des Lumières, avec le fond de l'esprit républicain. C'est très préoccupant.

 

- Lors de son meeting en Corse, Jean Luc Mélenchon a attiré un millier de personnes. Fera-t-il, selon vous, un bon score dans l'île ?

- À travers les initiatives publiques que nous prenons, nous sentons émerger quelque chose de nouveau, cette fameuse dynamique qui correspond à un état d'esprit partagé. Nous rassemblons, bien sûr, celles et ceux qui ont fait le choix du Front de Gauche, mais au-delà, dans une frange de l'électorat qui, peut-être, s'était écartée de la politique et trouve dans cette candidature et la démarche du Front de Gauche suffisamment d'intérêt pour y revenir. Beaucoup de jeunes et de nouveaux électeurs s'intéressent aux propositions que nous développons.

 

- Le PS craint que la poussée de Mélenchon ne mette François Hollande en difficulté.

- C'est une absurdité. En réalité, plus Mélenchon monte, plus la gauche a de chance de gagner.

 

- Le PS dit que son programme n'est pas négociable avec le Front de gauche. Cette position peut-elle remettre en cause une union au 2nd tour ?

- Évidemment, cela peut poser des problèmes et laisse peu d'espace à la discussion. Pour autant, nous ne nous y résolvons pas, nous voulons véritablement que la gauche gagne. Des centaines de milliers de personnes réunies dans les meetings, qui s'intéressent à la démarche, à une candidature, aux propositions portées par le Front de gauche, cela a une signification. Le PS ne peut pas l'ignorer, rester indifférent à ce qui se passe, sauf s'il veut perdre les élections.

 

- Si François Hollande est élu, les analystes estiment que sa marge de manœuvre sera réduite ?

- Ceux, qui analysent, ne risquent rien. Leur salaire, leur logement, leur voiture, leurs vacances et leur santé sont garantis. Inversement ceux, qui n'ont rien, commencent à se poser des questions. Ne peut-on pas s'attaquer à tout cet argent qui s'accumule, disparaît dans des bulles, qui est sur des marchés, dans des paradis fiscaux sans que, soi-disant, on ne puisse rien y faire ? Rarement, on a accumulé autant d'argent, y compris dans notre pays, dans une période de crise où la pauvreté, le chômage et tous les indicateurs sociaux montrent l'impact de cette crise. Par ailleurs, on distribue des milliards de dividendes, les dirigeants des entreprises du CAC 40 continuent d'avoir des salaires inimaginables pour un ouvrier qui est au SMIC. Ceux qui ne veulent pas entendre ce message se trompent et cherchent des échappatoires. C'est ce que fait aujourd'hui Nicolas Sarkozy.

                           www.corsenetinfos.fr                               

                         Propos recueillis par Nicole MARI

Partager cet article
Repost0
19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 13:42

                                                                          l-humain-d-abord-copie-1.gif

 

 

 

Place au peuple, à ses langues, à sescultures

Nous appelons à voter pour les candidat-e-s du Front de Gauche à l'élection présidentielle et aux élections législatives : Place au peuple, à ses langues et à ses cultures !

Ar bobl, e yezhoù hag e sevenadurioù war al leur !

Plaça al pòble, a sas lengas e a sas culturas !

Lekua utz herriari, haren hizkuntzei eta kulturei !

Femu u so locu à u populu, à e so lingue, à e so culture !

Feu lloc al poble, a les seues llengües i a les seues cultures !

De plekke is om 't volk, om ze taelen en om ze kuulteuren !

Plàtz ìm Volk, ìn sina Sprocha un ìn sina Kültüra !

Plaz fir de Vollek, fir seng Sproochen a Kulturen !

Done la plasse le pèp, zot  lang, zot kiltir !

 

Premiers Signataires de l'Appel (par ordre alphabétique) :

— Henri AUSSEIL, professeur honoraire, ancien responsable syndical de l’académie de Montpellier, catalan, PCF — Viviane BIANCARELLI, éducatrice spécialisée, élue à l’Assemblée de Corse, Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), PCF — Jacques BLIN, animateur culturel, Réseau des langues et cultures de France : http://languesculturefrance.free.fr, Sète (Hérault) — Pierre BOUTAN, maître de conférences honoraire en sciences du langage, IUFM de Montpellier, auteur de : "La langue des Messieurs", histoire de l'enseignement du français à l'école primaire, PCF — Dominique BUCCHINI, président de la Collectivité Territoriale de Corse — Delphine CASTELLI, enseignante, élue régionale (Nord), PCF — Alain CHARRIÉ, musicien et chanteur occitan, Sète (Hérault) — Denis-Serge CLOPEAU, médecin, Morbihan, PG — Elian CELLIER, professeur d’occitan, Bagnols-sur-Cèze (Gard), PCF — Gilbert DALGALIAN, linguiste, ancien directeur pédagogique de l’Alliance française de Paris, auteur de : Enfances plurilingues. Bénéfices et conditions d’une éducation bilingue (Morbihan) — Laurence DALEAU, professeur des écoles maître formateur, classe bilingue créole réunionnais/ français. La Réunion — Magali DARGENT-BIZOT, enseignante, écrivaine occitane, Roquevaire, (Bouches-du-Rhône) — Hervé FERRIÈRE, maître de conférences en épistémologie à l'IUFM de la Guadeloupe, FASE et PG — Marie-Jeanne FEDI, employée, syndicaliste, élue locale et à l’Assemblée de Corse, Vescovato (Haute-Corse), PCF — Joël GALLAIS, parent d'élèves en école bilingue breton/français, responsable politique départemental (Morbihan), PCF — Denis GALVIER, enseignant, auteur compositeur interprète, groupe Coriandre, Sommières (Gard), PCF  — Gege GWENN, écrivain en langue bretonne, instituteur Diwan et vice-président de la Communauté de communes du Yeun Elez, (Finistère) — Pierre GRAU, enseignant retraité, catalan, Montpellier — Roger HILLEL, universitaire honoraire, journaliste au Travailleur Catalan, Pyrénées-Orientales, PCF — Anita KERVADEC, professeure, responsable syndicale en charge des Langues Régionales, membre du Conseil Académique des Langues Régionales, Vannes (Morbihan), PCF — Patricia LABORIE, professeure, militante culturelle, ancienne responsable syndicale académique, Pontivy (Morbihan) — Célina LE BOUR, professeure des écoles bilingues publiques breton-français, militante FASE — André LE GAC, ancien maire et conseiller général en charge du breton, Plougastel (Finistère) — Stéphane MANGANELLI, chanteur provençal, Vaqueyras (Vaucluse) — Isabelle MAZELIN, professeure en collège, Landerneau (Finistère) — René MERLE, écrivain, historien, auteur de : Culture occitane, per avançar, Toulon (Var) — Daniel MURINGER, artiste musicien, syndicaliste SFA-CGT, Mulhouse — Noelle PEOC'H, militante syndicale et associative, Chateaulin-Carhaix (Finistère) — Michel PÉDUSSAUD, étudiant en occitan, Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne) — Jean-Luc POUGET, cadre territorial, Fondamente (Aveyron), PCF — Philémon POUGET, professeur honoraire, ancien responsable académique de l'enseignement de l'occitan, Montpellier — Alain RAYNAL, journaliste retraité, Montauban (Tarn-et-Garonne) — Maximilien REYNÈS-DUPLEIX, syndicaliste et Libre Penseur, Moissac (Tarn-et-Garonne), PCF  — Marie-Jeanne VERNY, maître de conférences en occitan, Université Paul-Valéry Montpellier III, militante associative, co-coordinatrice de : L'école française et les langues régionales, PCF

Annexe ci-après :

le texte du Front de Gauche sur les langues et cultures de France (La diversité culturelle, les langues de France...)

Le Front de Gauche entend promouvoir en France et dans le monde la diversité culturelle, dont un des fondements concerne la reconnaissance de la richesse que représente la diversité des langues et des cultures. Ce sont des vecteurs populaires d’échanges sans égal dans un monde avec plusieurs milliers de langues et seulement moins de deux cents Etats. Les langues en effet, contrairement à d’autres pratiques sociales, ne s’excluent pas, et le monolinguisme est un handicap qu’il s’agira de faire reculer, sur la base d’une donnée de fond : il n’y a pas en soi de langue inférieure ou supérieure à une autre. La situation française avec une seule langue officielle commune ne saurait pour autant conduire à des pratiques d’exclusion par la langue que manifestent les projets officiels et ceux de l’extrême-droite, par exemple pour acquérir la nationalité française.

Consciente de ses responsabilités pour préserver les richesses de la diversité culturelle qui constitue le patrimoine de l’humanité, menacé par le rouleau compresseur de l’uniformisation liée à l’impérialisme culturel anglo-saxon, la France doit s’engager à mettre en œuvre un programme de défense et de promotion de toutes les autres langues et cultures, en particulier celles qui sont en danger, au sens des recommandations de l’UNESCO. C’est le cas pour la plupart des quelques soixante-quinze langues repérées sur son territoire (dont le plus grand nombre dans les DOM-TOM). C’est le meilleur moyen de combattre les repliements communautaristes qui favorisent la xénophobie en instrumentalisant les langues et les cultures.

Il relève des obligations de l’Etat de proposer une offre généralisée d’enseignement en matière de langues et de cultures, et de soutien à la création et à la diffusion culturelles qui tiennent compte de la géographie et de l’histoire de ses territoires, en coordination avec les différentes collectivités locales : régions, départements, communes… A cet effet, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France verra ses moyens renforcés. Elle sera mise en relation directe avec un Haut conseil aux langues et cultures de France qui sera institué avec la représentation des différents groupes linguistiques, y compris les langues issues de l’immigration  et celles sans territoires.

Un plan de promotion des Langues et des Cultures de France sera présenté pour chaque législature au Parlement, en vue de permettre une présence renforcée dans la vie sociale de cette diversité culturelle, en particulier dans les médias, en redéfinissant leur cahier des charges.

Une nouvelle loi mettra à jour la loi  Deixonne de 1951, qui autorisait l’apprentissage des langues régionales dans l’enseignement public, et le Front de Gauche s’engage d’ores et déjà pour en rédiger le projet, en s’adressant aux différents partenaires et associations linguistiques et culturels.

Le Front de Gauche, dans sa volonté de refonder une Europe au service des peuples, intègrera les langues et cultures de France comme moyens d’ouverture sur nos voisins, en proposant de réviser tant sa constitution que la Charte européenne des langues, pour en permettre sa signature.

 

 

Partager cet article
Repost0
19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 06:32

 

 

 

Manifestation à Manama
À quatre jours du GP du Bahreïn, une manifestation s'est tenue dans les rues de Manama, la capitale du royaume. La police a chargé les manifestants, qui protestent contre la répression du régime, mais aussi la tenue de la course.
Alors que la plupart des écuries de F1 sont arrivées mardi à Bahreïn, une manifestation contre le régime, l'emprisonnement de protestataires mais aussi le Grand prix s'est tenue ce mercredi à Manama, la capitale du pays. Cent cinquante à deux-cents manifestants, dont de nombreuses femmes voilées brandissant des pancartes de soutien à Abdelhadi Al-Khawaja*, se sont regroupés dans le quartier de Bad-al-Bahreïn (la porte du Bahreïn) à partir de 16h30. Moins d'une heure après le début du mouvement, la police a chargé les manifestants (comme le montre notre vidéo exclusive, ci-dessus), et a procédé à des arrestations. La course avait été annulée l'année dernière en raison du mouvement de contestation qui secouait alors ce petit royaume du Golfe. En 2011, la répression du régime avait causé la mort de 35 personnes.
«Ces dernières semaines, les arrestations se sont multipliées avec la venue de la F1. On doit en être à deux cents.»Après plusieurs semaines de polémique, la Fédération internationale de l'automobile avait choisi la semaine dernière de maintenir la course alors même que les écuries avaient indiqué n'y être pas favorables. Cette décision de la FIA avait donc été critiquée, notamment par l'International Crisis Group (ICG) qui avait dénoncé la tenue du GP, affirmant notamment que la course risquait d'alimenter la violence dans le pays. Le président du BCHR (Bahrain Center for Human Rights) expliquait également dans nos colonnes ce mercredi: «Ces dernières semaines, les arrestations se sont multipliées avec la venue de la F1. On doit en être à deux cents, rien que ces quinze derniers jours. Certains continuent d'être torturés et envoyés à l'hôpital dans un état critique.» Le prince héritier de Bahreïn avait de son côté appelé à l'union nationale.

*Abdelhadi Al-Khawaja est un opposant à la monarchie, défenseur des Droits de l'homme qui a entamé une grève de la faim en février
Julien FÉBREAU avec Y.S.
Partager cet article
Repost0
18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 14:18

On ignorait que la bourgeoisie espagnole et les media à son service, avaient de l'humour !

Ne viennent-ils pas de s'indigner que l'Argentine ait procédé à ce qu'ils nomment, sans rire,  une "expropriation", c'est-à-dire la récupération par l'Etat  argentin, sous le gouvernement de  Cristina Fernandez de Kirchner, de  ressources naturelles, bradées à des capitalistes étrangers par le président  Menem, et permettant une maîtrise publique de  l'énergie  du pays ? La multinationale  concernée,le groupe espagnol Repsol, possedait un tiers de la production nationale, 52% des capacités de raffinage ainsi que 1600 stations services, ainsi que l'indique le communiqué du PCF, cité ci-après. On lira, en particulier, que  la loi argentine va pouvoir " s'imposer dans un secteur décisif et primer sur les instances et les règles internationales édifiées pour protéger les investissements et les capitaux des principales puissances de la planète. Ces règles, mises en place avec la participation des gouvernements de l'Union européenne, visent à imposer une concurrence libre et non faussée en cherchant à empêcher toute maîtrise publique, toute possibilité de nationalisation."

                                                                                        U Cursinu Rossuu-cursinu-rossu-copie-2.jpg

 

 

 

communiqué du PCF

L'État argentin a récupèré le contrôle d'une compagnie hier privatisée par l'ancien président argentin Carlos Menem au bénéfice du groupe espagnol Repsol. l'Argentine se donne ainsi les moyens d'une maîtrise et d'une politique publique de l'énergie. Cette multinationale détenait jusqu'ici, dans ce pays, un tiers de la production nationale, 52% des capacités de raffinage ainsi que 1600 stations services.

Cette récupération est aussi un signal fort adressé aux transnationales plus habituées jusqu'ici à dicter leur loi. Aujourd'hui, la loi argentine s'impose dans un secteur décisif et prime sur les instances et les règles internationales édifiées pour protéger les investissements et les capitaux des principales puissances de la planète. Ces règles, mises en place avec la participation des gouvernements de l'Union européenne, visent à imposer une concurrence libre et non faussée en cherchant à empêcher toute maîtrise publique, toute possibilité de nationalisation.

Le Parti communiste français se félicite de ce choix argentin, un choix de souveraineté qui entre en contradiction avec les règles du capitalisme financier et du néolibéralisme.

La décision des autorités argentines suscite de nombreuses réactions agressives. Le gouvernement espagnol brandit la menace de représailles et en appelle à la solidarité des autres États. L'Union européenne a mis en garde le gouvernement argentin contre toute atteinte aux privilèges des capitaux européens. Hillary Clinton a considéré que l'Argentine devra « se justifier et assumer ses responsabilités ». Ces réactions sont inacceptables.

La récupération nationale annoncée par Cristina Fernandez de Kirchner donne la majorité des actions à l'Etat argentin. Elle est d'une grande portée politique : elle permet la maîtrise de l'exploitation des ressources pétrolières et donne au peuple argentin les moyens d'une politique énergétique nationale.

Repsol a fait fortune en exploitant les ressources pétrolières d'Argentine. Cette multinationale a multiplié ses ventes par plus de deux grâce à la hausse des prix. Entre 1999 et 2011, ses revenus ont atteint 16,4 milliards de dollars et 13,2 milliards ont été versés en dividendes aux actionnaires. Ce qui explique l'absence des investissements nécessaires pourtant légitimement exigés par l'Argentine en vertu des contrats signés.

La Présidente Cristina Kirchner avait à de multiples reprises demandé l'arrêt de cette fuite de capitaux et de la hausse des prix.

Le Front de Gauche et le PCF font eux-mêmes le choix d'une maîtrise publique, sociale et démocratique du secteur de l'énergie. La France et l'Union européenne devraient soutenir le choix de l'Argentine et coopérer avec ce pays et avec l'ensemble de l'Amérique latine.


Partager cet article
Repost0
17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 15:14
Les éditocrates contre Jean-Luc Mélenchon
Mathias REYMOND

« ... Les talentueux pédagogues » qui avaient encadré le débat lors du référendum sur le Traité constitutionnel en 2005 sont de retour ! Et ils n’ont rien perdu du sens de la nuance » nous dit l’auteur.

En effet ! Florilège en vrac des mots doux et subtils réservés au candidat du Front de Gauche : guignol, rigolo, idiot utile, comique, héritier de la terreur, déconnant, piège à cons, stalinien, kolkhoze, Allemagne nazie, Russie soviétique, tissu de conneries.

Manque "Diable aux pieds fourchus", mais il est vrai que l’auteur n’est pas allé fouiller au presbytère de Saint-Nicolas-du-Chardonnet.

Et puis, la campagne n’est pas terminée...

LGS



 

Le traitement médiatique de la campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2012 confirme les enseignements de celle de 2007 : hors de la droite et de la gauche de gouvernement (flanquées du centre qui séjourne entre les deux), point de salut et surtout point de discussion légitime. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer le mépris et l’animosité affichés pour ceux que l’on qualifie de « petits », même lorsque, selon les sondages, ils deviennent « moyens », comme c’est le cas maintenant de Jean-Luc Mélenchon.

Tristesse des éditorialistes et des commentateurs politiques quand les sondages d’intention de vote qu’ils consomment quotidiennement consacrent deux favoris ; point de suspense ! Il ne leur reste plus qu’à collectionner les « petites phrases » et à ausculter les stratégies de communication des duettistes. Joie des éditorialistes et des commentateurs politiques quand les sondages leur offrent une course pour le poste de « troisième homme » ! En 1995, il se nommait Jacques Chirac (en réalité ce fut Edouard Balladur). En 2002, il s’appelait Jean-Pierre Chevènement (en réalité ce fut Lionel Jospin). Et en 2007, c’était François Bayrou.

Cette année, en 2012, même si les sondages n’ont pas totalement recalé François Bayrou et Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon remplit cet office et alimente les bavardages au sein de l’éditocratie qui loue son « talent oratoire », son « amour pour la littérature », et même sa capacité à mobiliser... Jusqu’à ce qu’ils sonnent la fin de la récré.

Les portraits à charge n’ont pas manqué. Sur RTL par exemple, Serge July présente Mélenchon comme « le tribun de la grogne romantique » (15 mars 2012). Eric Le Boucher, lui, trouve que « Jean-Luc Mélenchon est un rigolo. Un rigolo de prétoire, un rigolo de JT, un rigolo malin, un rigolo drôle. » (Slate.fr, le 18 mars 2012) Pas mieux pour Christophe Barbier qui veut « en finir avec Mélenchon », ce personnage au « verbe haut et [aux] idées courtes, mi-tribun, mi-guignol » (L’Express, 14 mars 2012). Pierre Assouline, dans Le Monde des Livres, le décrit comme un « terrible tribun robespierriste » (6 avril 2012). Etc.

Et le candidat du Front de Gauche scelle l’accord entre les éditorialistes dans leurs traditionnelles confrontations. Ainsi quand Ivan Rioufol du Figaro affirme de Mélenchon qu’« il est habité par une sorte de haine qui se voit dans ses discours et dans les discours de ceux qui le soutiennent », Claude Weill du Nouvel Observateur lui réplique : « C’est vrai qu’il a quelques fois du mal à se contrôler. » (5 avril, I-télé)

Mais plus que les portraits, ce sont les commentaires proprement politiques qui mobilisent les propagandistes du bipartisme raisonnable.

Égal de Le Pen et complice de Sarkozy ?

Des médias en campagne se sont déjà amusés à renvoyer dos à dos extrême-droite et extrême-gauche, et ici le Front National et le Front de gauche. Ainsi Canal Plus avait consacré une émission entière du « Grand Journal » (9 février 2012) à chercher les similitudes entre les deux mouvements. Expert en ressemblances, Michel Denisot avait subtilement relevé les plus probantes (« le mot “front” déjà » ; «  deux leaders tribuns et champions de la formule taxés souvent de populisme » (par qui ?) ; « qui ont la même cible : l’anti-système (sic) ») [1]. Plantu, aussi caricatural que ses caricatures avait osé ce parallèle dans L’Express…

… Et Le Monde n’avait pas hésité à transformer sa titraille en éditorial : « Mélenchon-Le Pen, le match des populismes » (8 février 2012).

Mais depuis quelques semaines, ce procès ne suffit plus : il convient de s’inquiéter pour l’avenir de François Hollande. Le Journal du Dimanche (1er avril 2012) s’alarme : «  Mélenchon peut-il faire perdre Hollande ? » Dans L’Express, on titre : « Hollande va-t-il perdre ? » ; et le sous-titre est explicite : « Les ravages de Mélenchon » (4 avril 2012). Et Jacques Julliard, dans Marianne (7 avril 2012) joue les copistes : « Mélenchon peut-il faire perdre Hollande ? » Motif de cette sollicitude ? Plus le score de Mélenchon sera élevé au premier tour, et plus faible serait celui du candidat socialiste au second. Rien n’atteste que cette pseudo-analyse soit fondée, bien au contraire [2]. Mais son caractère délibérément partisan ne fait aucun doute : haro sur Mélenchon !

Anne Sinclair sur le site à la mode huffingtonpost.fr n’est pas très originale : « Mélenchon grignote l’électorat de Hollande. » Et elle ajoute : « si Nicolas Sarkozy se bat pour être en tête et François Hollande plaide à ce point pour le vote utile, c’est qu’arriver devant au premier tour a une importance sur la suite et la dynamique de la campagne. Et que, après, nul ne sait ce qui peut se passer » (18 mars 2012).

Patrick Jarreau dans Le Monde du 20 mars 2012 affecte d’analyser ce qu’il redoute : «  L’UMP compte sur M. Mélenchon pour obliger le candidat socialiste à gauchir son discours et dissuader ainsi les électeurs centristes de l’élire ou de le laisser passer au second tour. Au siècle dernier, les marxistes-léninistes appelaient cela une alliance objective . » Ce rappel de la période stalinienne est le bienvenu, puisque l’on pourrait, avec ce type d’argument, soutenir tout et son contraire : que Marine Le Pen est le meilleur allié de François Hollande puisqu’elle oblige Nicolas Sarkozy à « droitiser » son discours et à faire ainsi le jeu du candidat socialiste… Ou que la modération de François Hollande le rend complice de Jean-Luc Mélenchon ? Ou que…

La tonalité est la même chez Serge Raffy sur le site du Nouvel Observateur, le 16 mars 2012 : « Le candidat du Front de gauche, lentement mais sûrement, est devenu, à son corps défendant, l’idiot utile de l’Élysée . Il est le virus malin qui affaiblit jour après jour François Hollande. » Puis, il ajoute : « Mélenchon est donc une grenade dégoupillée dans le camp du PS. (…) Mélenchon piège à cons ? Il ne faut rien exagérer. Il a déjà clairement annoncé qu’il appellera à voter Hollande au deuxième tour. Mais l’amour immodéré que lui porte soudainement la droite est pour le moins suspect. » De là à crier au complot sarkozyste, il n’y a qu’un pas… que Serge Raffy n’hésite pas à franchir : « En haut lieu, on a mis au point un plan de bataille, simple comme bonjour : il faut gonfler à l’hélium le Zorro de la lutte des classes, lui permettre de se rapprocher des 15 % et mettre François Hollande en culottes courtes pour le second tour. Le piège est tellement gros qu’on n’ose pas le regarder en face. A tort. En prenant la Bastille, Mélenchon pourrait bien faire perdre l’Élysée à la Gauche. Délicat paradoxe... »

Dans L’Express, Christophe Barbier, visionnaire, ne s’arrête pas au premier tour de l’élection et à ses conséquences pour le second : « son idéologie, trotsko-marxo-protecto-nationaliste, pourrait bien polluer l’éventuel quinquennat de François Hollande. En effet, si la prime au méchant vaut à Mélenchon de créer la surprise dans les urnes, le nouveau président devra faire avec. » Pour le libelliste multicarte, « le socialisme de gestion serait alors pris en otage sur sa gauche » (14 mars 2012). Quelle angoisse !

Passéiste et héritier de la terreur ?

S’ils aiment désigner un troisième homme, les éditocrates lui recommandent toujours de rester à sa place de troisième homme. Et dès l’instant où il deviendra trop embarrassant et trop présent, la critique se fera plus acerbe et le ton plus virulent. D’autant plus si ce dernier sort du cadre bien défini de l’orthodoxie libérale… Depuis que Jean-Luc Mélenchon a franchi la barre des 10 % dans les sondages d’intentions de vote, les médias découvrent son programme. Là encore, les condamnations sont quasiment unanimes.

« Détonnant et déconnant », proclamait fièrement le site du Nouvel Observateur (comme le montre l’url de l’article ci-dessous) qui, modifié, annonce désormais, humblement en titre que Mélenchon a « un programme économique irréaliste ». En se basant en partie sur des estimations et des chiffrages réalisés par l’Institut de l’Entreprise, un think tank patronal proche du Medef, l’hebdomadaire affirme que « le projet du candidat du Front de gauche isolerait la France au sein des pays développés avec un taux de dépenses publiques record » (5 avril 2012).

Alors que Le Monde présente (enfin !) le projet du Front de gauche, le quotidien vespéral rédige sur la même page un contre-argumentaire expliquant (en citant cette fois le très libéral Institut Montaigne) que ce « programme s’affranchit des contraintes » (5 avril 2012). Sur BFMTV, on décrit ce programme comme « déraisonnable et excessivement coûteux », puis les mêmes estimations sont reprises : « on (sic) a chiffré aujourd’hui le programme de Jean-Luc Mélenchon à plus de 100 milliards d’euros » (5 avril 2012).

Ce « on » définit invariablement la cohorte des économistes dominants et omniprésents. À titre d’exemple, et c’est un indicateur sérieux, l’économiste Jacques Généreux, auparavant régulièrement invité dans les médias, l’est bien moins depuis qu’il soutient Jean-Luc Mélenchon, alors même que l’actualité économique aurait dû favoriser sa présence…

L’apparente froideur des diagnostics ne dissimule pas vraiment la virulence des commentaires. Par exemple, Eric Le Boucher sur Slate.fr se laisse aller : « le programme est un tissu de conneries. On peut admettre le but : faire rendre gorge à la finance, renverser le nouvel Ancien Régime, celui des marchés financiers, OK, c’est populaire, c’est tendance. (…) Mais lisez, dans le détail, son programme. C’est bien simple : on est chez les comiques » (18 mars 2012). Puis, en réaction aux nombreux commentaires d’internautes surpris par le ton de l’article, Le Boucher réplique : « Je ne suis que journaliste, qui lit, qui écoute, et qui juge que le programme de JLM est en effet un tissu d’âneries. Je persiste et signe. » Où l’on apprend qu’un simple journaliste est d’abord un juge…

… Qui, s’il s’abstient de donner des consignes de vote, incendie les adversaires de ses jugements éclairés. Ainsi, dans L’Express, Christophe Barbier, qui sait soigner les apparences, s’était défendu de tout parti-pris électoraliste : « Dans la présidentielle de 2012, L’Express choisit son camp : celui de ses lecteurs. Pas question d’appeler à voter pour un candidat, ni de soutenir un clan contre un autre » (22 mars 2012). Mais si l’hebdomadaire devait soutenir un candidat, une chose est certaine, ce ne serait pas Jean-Luc Mélenchon, comme le laisse penser la lecture de l’éditorial de Barbier : « Jean-Luc Mélenchon aime les effets de manches, y compris les manches de pioche » (14 mars 2012).

Dans l’un de ces faux débats qui, sur RTL, « oppose » en « compères » Jean-Michel Aphatie et Alain Duhamel, ce dernier, après avoir salué la culture et le talent oratoire du candidat de Front de gauche, modère son enthousiasme : « Ses réponses ne valent pas son talent, bien entendu. Du tout. » Une semaine plus tard, il ajoute, sur la même radio : « Son idéologie me paraît assez enfantine. (…) Ce phénomène [Mélenchon], il a des côtés inutiles » (2 avril 2012). Inutile ? Non, passéiste : pour Joseph Macé Scaron, de Marianne, cela ne fait pas de doute, le candidat du Front de gauche « est un phénomène extrêmement vintage. C’est-à-dire un goût pour le passé. » (I-Télé, 2 avril 2012).

Passéiste ? Pas seulement. Selon Serge Raffy, « pour les vieux staliniens du PC , Mélenchon est du pain béni : il ressuscite toutes les vieilles lunes du communisme en décrépitude » (Le Nouvel Observateur, 18 mars 2012). Inquiet, Ivan Rioufol, sur RTL, prévient : « On n’a pas bien perçu sa violence historique. (…) Je suis d’accord avec Laurence Parisot du Medef, quand elle rappelle qu’il est l’héritier de la Terreur. » (2 avril 2012). De son côté, Yves Thréard, du Figaro s’énerve sur I-Télé contre certains candidats qui « vivent, affirme-t-il, dans les années 50 » et surtout contre « Mélenchon [qui] veut nationaliser la France et revenir au kolkhoze. » (2 avril 2012). Tant de finesse déconcerte !

Que l’on approuve ou non le projet du Front de gauche – ce n’est pas notre rôle de nous prononcer ou de soutenir un quelconque candidat – le moins que l’on puisse dire c’est que les talentueux « pédagogues » qui avaient encadré le débat lors du référendum sur le Traité constitutionnel en 2005 sont de retour ! Et ils n’ont rien perdu du sens de la nuance. Celui dont fait preuve Jacques Julliard mérite d’être souligné : « Il faut faire sa part du rêve. Jean-Luc Mélenchon le dit avec ses mots. (…) Je me méfie instinctivement des gens qui se donnent pour mission de me faire rêver. Je suis assez grand pour rêver tout seul. Et les enthousiasmes collectifs organisés, tels qu’on les pratiquait dans l’Allemagne nazie et la Russie soviétique, très peu pour moi. » [3] Les militants « enthousiastes » mobilisés autour du candidat du Front de gauche apprécieront…

Mathias Reymond, le 10 avril 2012

http://www.acrimed.org/article3802.html

 

Partager cet article
Repost0
17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 15:01

                                                                       LES-GRANDS-2.jpg

 

 

 

Le Nouvel Observateur, le magazine de la Gauchitude
Viktor DEDAJ


 

Aujourd’hui, jetant aux oubliettes d’anciennes résolutions, j’ai retrouvé un geste que j’avais oublié depuis au moins dix ans : j’ai acheté le dernier numéro du magazine "de gauche" le Nouvel Observateur. Mais voilà, la curiosité fait partie de mes vilains défauts et le fait qu’il s’agissait d’un numéro spécial sur Jean-Luc Mélenchon n’était pas totalement étranger à ce geste qui autrement eut été totalement outrecuidant.

Ah... comment avais-je oublié le Nouvel Observateur et sa page « Propriétés & Châteaux à vendre ». Vous n’auriez pas 1 ou 2 millions d’euros à claquer par hasard ? Le Nouvel Obs, c’est 80% de publicités, de branchitude, de platitudes et 20% de gauchitude.

En tout cas, ça commence fort par l’éditorial de Laurent Joffrin, Chien de Garde parmi les Chiens de Garde (1), qui lâche du bout de ses lèvres en cul de poule : « (le candidat du Front de Gauche est) porteur d’un projet totalement irréaliste ». Totalement irréaliste, comme les congés payés ? Comme la sécurité sociale ? Comme la semaine de 40 heures ? Comme le vote de femmes ? Comme la crise financière ? Comme le « non » à la constitution européenne ? Les discours de Joffrin (et ses semblables) sentent comme mes archives : la naphtaline.

Notez bien que lorsque Joffrin (et ses semblables) qualifie une mesure d’irréaliste, il n’est pas en train de parler de la "faisabilité" de la mesure (qui est-il pour en juger, au fait ?), mais désigne ce qui sera considéré par sa classe sociale et dans son jargon comme "déraisonnable" - pour ne pas dire "non négociable". Ah ouais, comme ça, c’est déjà plus clair.

Joffrin se déclare "honoré" d’être insulté « naguère par les staliniens, aujourd’hui par un partisan de la dictature castriste ». Etrange, j’avais vaguement compris que dans son imaginaire, les staliniens et les "partisans de la dictature castriste" ne faisaient qu’un. Joffrin progresse, péniblement certes, mais il progresse.

Entre une « dictature castriste » qui envoie des armées de médecins à travers le tiers-monde et un Laurent Joffrin (et ses semblables) qui n’a probablement jamais porté de toute sa vie quelque chose de plus lourd qu’un stylo Mont Blanc, mon cœur ne fait même pas semblant de balancer. Et les « partisans de la dictature castriste » comptent des gens aussi peu fréquentables que Nelson Mandela, Hebe de Bonafini, Miguel Ángel Estrella, Harry Belafonte – je tape au hasard et je pourrais continuer pendant des heures - ainsi qu’une bonne partie des dirigeants, intellectuels et militants de toute l’Amérique latine et d’ailleurs.

Le microcosme dans lequel évolue Joffrin n’est pas propice à la compréhension du monde extérieur. Un microcosme tellement microcosmique qu’il ne sait apparemment pas que son président de comité éditorial, Jean Daniel, a discrètement empoché un chèque de 10.000 euros de la dictature du Qatar. Quelques mois plus tard, Jean Daniel, président donc du comité éditorial du magazine de la gauchitude, lançait un appel à armer les rebelles libyens qui – un hasard probablement – ont été financés, encadrés et armés, justement, par le Qatar. (2)

Joffrin - et ses semblables - font partie de ces pseudos-moralistes et pseudos-penseurs mondains qui vous mépriseront illico un partisan de la peine de mort tout en soutenant mordicus le bombardement massif d’une population civile « pour raisons humanitaires ».

J’avoue que je n’ai pas pu lire la suite : je me suis rapidement rappelé pourquoi je n’achetais plus le Nouvel Obervateur.

Viktor Dedaj
« Un torchon qui meurt c’est un peu de démocratie qui renaît. »

PS : En attendant, le Nouvel Obs vous offre un ordinateur portable pour chaque abonnement. Je vous invite tous à vous abonner en masse pour leur extorquer un ordinateur portable en prenant bien soin de jeter les numéros encore sous emballage à la poubelle. Notez quand même que vous aurez à supporter le reste de votre vie des relances diverses et variées, des offres plus alléchantes les unes que les autres, et même des invitations de la part de ceux à qui le Nouvel Obs a vendu son fichier des abonnés (Telerama, par exemple ?) .

(1) Si vous n’avez pas encore vu le documentaire « Les nouveaux chiens de garde » de Gilles Balbastre, Yannick Kergoat, c’est le moment...

(2) Le jour où Jean Daniel (entre autres) palpa 10.000 euros de la dictature du Qatar http://www.legrandsoir.info/le-jour-ou-jean-daniel-entre-aut...

URL de cet article 16395
http://www.legrandsoir.info/le-nouvel-observateur-le-magazine-de-la-gauchitude.html
Partager cet article
Repost0
17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 13:56

 

                                                                               FRONTE DI MANCA

                                                melanchon

 

  

                                                                                        

Partager cet article
Repost0
17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 13:17

                                                                     MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

site:Liban Résistance

Bienvenue en Palestine :
40 Français emprisonnés en Israël

Une quarantaine de participants français de la mission Bienvenue en Palestine, ainsi qu’une dizaine d’autres internationaux, étaient emprisonnés lundi matin à Givon (près de Tel Aviv), après avoir refusé de se laisser déporter à leur arrivée, n’ayant commis aucune infraction ni délit, bien au contraire.
Selon le pointage que nous avons pu effectuer dans la nuit de dimanche à lundi, il y avait lundi 27 frères et sœurs arrivés à Tel Aviv à bord d’un avion Easyjet en provenance de Genève, et 10 ou 11 autres arrivés à bord d’un avion Air France en provenance de Nice.
Quelques uns ont réussi à ne pas se faire prendre leur portable, et ont ainsi pu donner au monde extérieur (à nous, à des proches restés en France) quelques nouvelles par SMS : le moral est excellent. Ils  maintiennent leur droit, élémentaire, de pouvoir se rendre en Palestine occupée et se préparent, si nécessaire, à se déclarer en grève de la faim, d’autant plus que mardi 17 avril est une journée générale de mobilisation des milliers de Palestiniens croupissant dans les geôles du régime de l’apartheid.
Exemple d’un SMS reçu ce lundi matin à 10 h30
« Nous sommes 13 filles de Lyon, 4 Ecossaises, 2 de Nice, 2 de Marseille, 3 de Paris, 1 du Québec, 1 de Corse ; ils ne nous laissent toujours pas le droit d’appeler au téléphone sans nous donner d’explications. On fait toutes, grève de la faim tant qu’on peut pas téléphoner. Et demain on fait toutes grève de la faim avec les prisonnières palestiniennes ».
D’ores et déjà, les mesures draconiennes prises le gouvernement et les services secrets israéliens pour empêcher le millier de volontaires de rejoindre la Palestine (seule une demi-douzaine ont réussi à gagner Bethléem, à notre connaissance) s’est transformé en désastre diplomatique et politique pour Netanyahou et sa clique.
On le doit notamment à l’excès de zèle des services secrets qui, incapables de déterminer avec un minimum de crédibilité en quoi les volontaires auraient été de « dangereux extrémistes posant un problème existentiel à Israël », ont ratissé large, très large, dans la composition de leurs listes noires.
Le Haaretz révèle ainsi que pour des centaines de passagers dont les identités ont été traquées pendant des semaines, le Shin Bet n’a pas été incapable, non seulement d’établir qu’ils représentaient un quelconque « danger » pour Israël, mais même dans certains cas une quelconque activité de militantisme au service de la cause palestinienne !
Le ratissage n’a pas épargné un membre du Conseil d’administration du puissant laboratoire pharmaceutique allemand Merck (Merck Darmstadt) venu en Israël pour signer un accord de recherche scientifique ! Il s’est retrouvé black-listé !
Mieux, un diplomate français et sa femme qui doivent commencer à travailler au consulat français à Jérusalem cet été. Le couple avait l’intention de chercher un appartement à Jérusalem, mais la nuit avant leur départ,  ils ont reçu un e-mail de leur compagnie aérienne, Lufthansa, disant que leurs billets ont été annulés parce qu’ils avaient été interdits d’entrer en Israël !
En fait, ce qui est arrivé dimanche avec une passagère d’Air France, débarquée de son vol allant de Nice à Tel Aviv parce qu’elle avait répondu négativement à un questionnaire de la compagnie aérienne lui demandant si elle était « juive » ou « israélienne », donne une assez claire image de la stratégie d’exclusion élaborée par les agences d’espionnage israéliennes. Quand le passager n’est pas « racialement pur », on élimine.
Quitte à s’en prendre à des passagers présentant le « bon profil » : toujours dimanche à Nice, des membres de notre délégation ont été les témoins des mésaventures d’une passagère non membre de la mission interrogée de manière inquisitoriale par le personnel d’Air France. Son crime ? Cette femme, juive de nationalité française, avait tout l’air d’une Arabe, par son patronyme comme par le teint de sa peau, ce qui n’a rien d’étonnant dès lors qu’un grand nombre des Juifs en France sont originaires du monde arabe, Afrique du Nord en particulier. Et quand les employés d’Air France ont cherché à s’abriter derrière les consignes raciales qu’ils avaient reçues d’Israël, la passagère juive indignée a répondu : « Eh bien, maintenant, je n’aime pas ce pays ».
Partout où des passagers, des centaines, ont été refusés d’embarquement, il y a eu des protestations, vigoureuses, à Bruxelles, Genève, Mulhouse, Rome, Paris, Nice, etc…

Nous en rendons compte au fur et à mesure sur ces sites :

et


ainsi que par nos twitters
@touspalestine,
@Europalestine1,
et sur la page Facebook.
Amis et membres de la mission, restez attentifs à la suite, et à toutes les initiatives qui seront annoncées.




 


 

 

Partager cet article
Repost0
17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 13:09

                                                                    MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

Le terrorisme anti-syrien et ses connexions internationales 
Bahar Kimyongür, 15 avril 2012 
  
Depuis le début du printemps syrien, le gouvernement de Damas prétend combattre des gangs terroristes. La plupart des médias occidentaux dénoncent, dans cette thèse, une propagande d’Etat servant à justifier sa répression contre le mouvement de contestation. S'il est évident que celle-ci tombe comme du pain béni pour l'Etat baassiste de réputation peu accueillante envers les mouvements d'opposition qui échappent à son contrôle, elle n'en est pas fausse pour autant. Plusieurs éléments objectifs accréditent en effet la thèse du gouvernement syrien.
 
D'abord, il y a le facteur laïcité. La Syrie est en l'occurrence le dernier Etat arabe laïc. (1) Les minorités religieuses y jouissent des mêmes droits que la majorité musulmane. Pour certaines sectes sunnites championnes de la guerre contre l'Autre quel qu'il soit, la laïcité arabe et l'égalité interreligieuse, incompatibles avec la charia, sont une injure à l’islam et rendent l’Etat syrien plus détestable qu'une Europe « athée » ou « chrétienne ». Or, la Syrie compte pas moins de dix églises chrétiennes différentes, avec des sunnites qui sont arabes, kurdes, tcherkesses ou turkmènes, avec des chrétiens non arabes comme les Arméniens, les Assyriens ou les Levantins, avec des musulmans syncrétiques et donc inclassables comme les alaouites et les druzes. Par conséquent, la tâche qui consiste à maintenir sur pied cette charpente ethnico-religieuse fragile et complexe s'avère si ardue que seul un régime laïc, solide et forcément autoritaire peut y parvenir.
 
Ensuite, il y a le facteur confessionnel. En raison de l'origine du président Bachar El-Assad, le régime syrien est abusivement décrit comme « alaouite ». Cette qualification est totalement fausse, calomnieuse, sectaire voire raciste. Elle est avant tout fausse parce que l'état-major, la police politique, les divers services de renseignements, les membres du gouvernement sont majoritairement sunnites de même qu'une partie non négligeable de la bourgeoisie. Nos médias à sensations ne manquent pas de parler de Mme Asma El-Assad, l'épouse du président d'origine sunnite dans un but de la diaboliser. Mais ils évitent délibérément de citer la vice-présidente de la République arabe syrienne, Mme Najah Al Attar, la première et unique femme arabe au monde à occuper un poste aussi élevé. Mme Al Attar est non seulement d'origine sunnite mais elle est aussi la sœur de l'un des dirigeants exilés des Frères musulmans, illustration emblématique du paradoxe syrien. En réalité, l'appareil d'Etat baassiste est le reflet quasi parfait de la diversité ethnico-religieuse qui prévaut en Syrie. Le mythe à propos de la « dictature alaouite » est tellement grotesque que même le grand mufti sunnite, le cheikh Bedreddine Hassoune ou encore le chef de la police politique Ali Mamlouk, lui aussi de confession sunnite, sont parfois classés parmi les alaouites par la presse internationale. (2)
Le plus étonnant est que cette même presse apporte de l’eau au moulin de certains milieux salafistes (sunnites ultra-orthodoxes) syriens qui propagent le mensonge selon lequel le pays aurait été usurpé par les alaouites lesquels seraient, selon eux, des agents chiites. Ces mêmes salafistes taxent les chiites de négateurs (rawafidhs) parce que ces derniers rejettent, entre autres, la légitimité du califat, c'est-à-dire du gouvernement sunnite des origines de l'islam. Or, d’une part, il existe des différences notables entre alaouites et chiites tant sur le plan théologique que de la pratique religieuse. La divinisation d'Ali, la doctrine trinitaire, la croyance en la métempsychose ou encore le rejet de la charia propres aux alaouites, sont sources de critiques de la part des théologiens chiites qui ne manquent pas de les taxer d'exagérateurs (ghoulat). D’autre part, s’il y a une religion d’Etat en Syrie, c’est bien l’islam sunnite de rite hanéfite représenté entre autres par le cheikh Muhammad Saïd Ramadan Al Bouti et le grand mufti de la République, le cheikh Badreddine Hassoune dont la sage parole tranche avec les appels au meurtre et à la haine des cheikhs wahhabites. Mais qu'à cela ne tienne, pour expliquer l'alliance anti-US et antisioniste formée par l’axe Damas-Téhéran-Hezbollah, la presse aux ordres et les milieux sunnites ultraconservateurs répètent en chœur que la Syrie est dominée par les alaouites qui formeraient une « secte chiite ». La Syrie étant soutenue par la Chine, la Russie, le Venezuela, Cuba, le Nicaragua ou encore la Bolivie, il faudrait logiquement en conclure que Hu Jintao, Poutine, Chavez, Castro, Ortega ou Morales sont eux aussi des alaouites, au moins des crypto-chiites.
 
Troisièmement, il y a le facteur nationaliste. Il convient de rappeler que pour les salafistes, la Syrie n’existe pas. Ce nom serait comme celui de l’Irak une fabrication athée. Dans leur jargon inspiré du Coran, l’Irak s’appelle Bilad Al Rafidaïn (le pays des deux Fleuves) et la Syrie, Bilad Al Cham (le pays de Cham).
Celui qui adopte l'idéologie nationaliste et se consacre à la libération de sa patrie commet un péché d'association (shirk). Il viole le principe du tawhid, l’unicité divine et à ce titre, il mérite la mort. Pour ces fanatiques, le seul combat agréé par Allah est le djihad, la guerre dite « sainte » livrée au nom d'Allah et visant à étendre l'Islam.
En tant que corollaire du nationalisme arabe, le panarabisme, cette idée progressiste d'unité et de solidarité interarabe est à fortiori un sacrilège parce qu'il mine l'idée de « oumma », la mère patrie musulmane. Comme le rappelait récemment le président Bachar El-Assad dans une interview accordée au journal Sunday Telegraph, le combat qui se livre actuellement sur le sol syrien oppose deux courants inconciliables: le panarabisme et le panislamisme (3).
 
Ce conflit originel introduit un facteur historique fondateur de la menace terroriste en Syrie. Depuis 1963, la Syrie baassiste mène en effet une véritable guerre contre les mouvements djihadistes. L'armée gouvernementale et les Frères musulmans se sont affrontés dans de nombreuses batailles qui se sont toutes soldées par la victoire du pouvoir syrien. Ces victoires ont été arrachées au prix de nombreuses victimes, l'armée n'hésitant pas à semer la terreur pour parvenir à ses fins. En 1982, l'armée de Hafez El-Assad a pilonné des pans entiers de la ville de Hama pour venir à bout de la résistance djihadiste, massacrant sans distinction militants et civils innocents. On dénombre au moins dix mille morts dans les bombardements et les batailles de rue. De véritables chasses à l'homme ont ensuite été lancées contre les Frères musulmans syriens à travers le pays, contraignant ces derniers à l'exil. La répression n'est pas pour autant parvenue à éradiquer la tradition guerrière ni l'esprit revanchard des djihadistes syriens.
A présent, voyons pays par pays quels sont les mouvements terroristes auxquels les troupes syriennes sont aujourd'hui confrontées.
 
Le front libanais
 
En avril 2005, l’Occident s'est réjoui de voir les troupes syriennes quitter le territoire libanais après 30 ans de présence ininterrompue. Cet événement avait été déclenché par l'attentat visant l'ex-premier ministre libano-saoudien Rafiq Hariri connu pour son hostilité envers la Syrie, attentat immédiatement imputé au régime de Damas par l'Europe et les Etats-Unis sans la moindre preuve et avant même le début de l'enquête. Une « révolution du Cèdre » soutenue par les officines droitsdelhommistes de la CIA poussa l'armée syrienne à quitter le Liban. A peine les chars syriens se sont-ils retirés que les groupes salafistes refirent surface, dégainant leurs sabres et leurs prêches sectaires. Ces mouvements se sont implantés dans le Nord-Liban du côté de Tripoli majoritairement sunnite puis, peu à peu, dans les camps palestiniens du Liban, profitant des divisions politiques et de la faiblesse militaire des organisations palestiniennes ainsi que de la politique de non-intervention de l’armée libanaise dans ces camps. Entre 2005 et 2010, les groupes djihadistes ont mené la guerre contre tous les soutiens réels ou supposés du régime de Bachar el-Assad comme les populations chiites, alaouites ou les militants du Hezbollah. Certains de ces mouvements ont été jusqu'à franchir la frontière syro-libanaise pour harceler les troupes du pouvoir baassiste sur leur propre territoire. L'activisme anti-syrien des groupes salafistes libanais armés connut ensuite une recrudescence avec le début de la crise syrienne de 2011. Ils furent relayés par des mouvements salafistes non armés. Le 4 mars 2012, quelques deux mille salafistes conduits par Ahmad Al Assir, un prédicateur de la ville de Saïda devenu l'étoile montante du sunnisme libanais, ont défilé à Beyrouth pour protester contre le régime de Bachar El Assad. Derrière un impressionnant cordon de sécurité composé de policiers et de militaires, quelque centaines de contre-manifestants du Parti baas libanais ont protesté contre ce défilé. D’Aarida à Naqoura, tout le Liban retint son souffle. Comme son cœur se resserre à chaque fois que des tirs retentissent depuis les quartiers tripolitains de Bab Tebbaneh et Djebel Mohsen. Car dans ce pays où la ligne de fracture politique est également confessionnelle avec des sunnites majoritairement anti-Assad et des chiites majoritairement pro-Assad et puis aussi avec des chrétiens divisés qui se retrouvent dans les deux camps, la hantise de la guerre civile est omniprésente. Mais le gouvernement d'union nationale tente de calmer le jeu et veille à rester neutre face au conflit syrien. Pour autant, certains groupes salafistes ne ratent pas une occasion pour semer le chaos dans ces deux pays géographiquement interdépendants et complémentaires.
 
Voici une brève description de certains de ces mouvements sectaires actifs au Liban et qui menacent la Syrie depuis plusieurs années :
 
Groupe de Sir El-Dinniyeh
Ce mouvement sunnite dirigé entre 1995 et 1999 par Bassam Ahmad Kanj, un vétéran d'Afghanistan et de Bosnie, est apparu à la suite de luttes entre différents courants islamiques voulant contrôler les mosquées de Tripoli. En janvier 2000, le Groupe de Dinniyeh a tenté de créer un mini-Etat islamiste dans le Nord du Liban. Les militants ont pris le contrôle des villages du district de Dinniyeh, à l'Est de Tripoli. 13.000 soldats libanais ont été envoyés pour mater cette rébellion djihadiste. Les survivants de l’assaut se retranchèrent dans le camp palestinien d’Ayn El Hilwé dans le sud du Liban. Après le retrait des forces armées syriennes en avril 2005, les combattants du groupe de Dinniyeh sont revenus à Tripoli où se trouvaient encore des cellules clandestines. La même année, le ministre libanais de l'intérieur par intérim, Ahmed Fatfat qui est précisément originaire de Sir El-Dinniyeh et qui, par ailleurs, dispose de la citoyenneté belge, a mené campagne pour obtenir la libération des prisonniers du groupe de Dinniyeh et ce, dans le but d'obtenir l'appui politique des groupes sunnites et salafistes du Nord-Liban.
 
Fatah Al Islam
Mouvement sunnite radical du Nord du Liban. Le Fatah Al Islam a littéralement occupé la ville de Tripoli avec la complicité de Saad Hariri et son parti, le Courant du futur. Hariri voulait se servir de ces radicaux sunnites pour combattre le Hezbollah chiite libanais et le gouvernement syrien. Parmi les alliés de Hariri, le groupe appelé « Fatah El Islam » dissident du mouvement national palestinien s'est emparé du camp de Nahr El Bared. Ce mouvement terroriste a assassiné 137 soldats libanais de manière brutale notamment lors de sataniques rituels se soldant par des décapitations. Le 13 février 2007, le Fatah El Islam fit également exploser deux bus dans le quartier chrétien d’Alaq-Bikfaya.
De mai à septembre 2007, l'armée libanaise fit le siège du camp palestinien de Nahr el Bared où étaient retranchés les combattants djihadistes et ce n'est qu'après d'intenses combats dignes de l’opération syrienne de Baba Amro qu'elle parvint à les neutraliser. Pas moins de 30.000 Palestiniens ont dû fuir les combats. Quant à Nahr el Bared, il fut réduit à l’état de ruines.
Quelques mois plus tard, le Fatah al Islam est impliqué dans un attentat meurtrier qui secoue Damas. Le 27 septembre 2008, le sanctuaire chiite de Sayda Zainab à Damas est en effet la cible d'un attentat à la voiture piégée où 17 pèlerins sont tués. Le Fatah Al Islam est souvent cité lorsque des affrontements éclatent à Tripoli entre le quartier sunnite de Bab Tabbaneh et le quartier alaouite de Djébel Mohsen.
 
Jounoud Al Cham (Les soldats du Levant)
Mouvement sunnite radical du Sud du Liban aux origines multiples. Certains de ses membres seraient issus du groupe Dinniyeh tandis que d’autres seraient des vétérans d’Afghanistan ayant combattu sous le commandement d’Abou Moussab Al Zarqawi. La plupart de ses combattants seraient des Palestiniens « takfiristes », c’est-à-dire en guerre contre les autres religions et les non-croyants. Jounoud Al Cham serait responsable d'un attentant en 2004 à Beyrouth qui a tué un responsable du Hezbollah. Depuis plusieurs années, il tente de prendre le contrôle du camp palestinien d’Ayn El Hilwé situé à proximité de la ville de Sayda. En 2005, le groupe fait parler de lui pour ses accrochages quotidiens avec l’armée syrienne. Jounoud al-Sham se trouve sur la liste des organisations terroristes émise par la Russie. Il n'est pas sur la liste des organisations terroristes étrangères du Département d'Etat nord-américain. (4)
 
Ousbat Al Ansar (Ligue des partisans)
Présent sur la liste des organisations terroristes, Ousbat al-Ansar lutte pour « l'établissement d'un Etat sunnite radical au Liban ». Connu pour ses expéditions punitives contre tous les musulmans « déviants », Ousbat al-Ansar fait assassiner des personnalités sunnites comme le cheikh Nizar Halabi. Il fait également plastiquer des établissements publics jugés impies : salles de théâtre, restaurants, discothèques... En janvier 2000, il attaque à coups de roquettes l’ambassade de Russie à Beyrouth. Héritier du groupe de Dinniyeh, il infiltre le camp palestinien d’Ayn El Hilwé dans le Sud du Liban. Lorsqu'en septembre 2002, je visitai les camps palestiniens du Liban, l'inquiétude des résistants palestiniens était palpable. Nombre d'entre eux avaient été tués lors de tentatives de prises de contrôles par ce groupe réputé proche d'Al Qaïda. En 2003, quelque 200 membres d’Ousbat Al Ansar attaquèrent les locaux du Fatah, le mouvement palestinien de Yasser Arafat. Il y eut huit morts dont six membres du Fatah.
 
Le mythe de l'ASL
Il faut le reconnaître: les chasseurs de dictateurs qui peuplent les rédactions des grands organes de presse sont passés maître dans l'art du camouflage quand il s'agit de présenter des « résistants » qui servent les intérêts de leur camp. En véritables chirurgiens esthétiques, ils vous transforment l'Armée syrienne libre (ASL) en mouvement de résistance démocratique brave et sympathique composé de déserteurs humanistes dégoûtés par les atrocités commises par l'armée syrienne. Il n'y a aucun doute que l'armée du régime baassiste ne fait pas dans la dentelle et commet d'impardonnables exactions contre des civils, qu'ils soient terroristes, manifestants pacifistes ou simples citoyens pris entre deux feux. A ce sujet, les médias mainstream nous abreuvent ad nauseam de crimes imputés aux troupes syriennes parfois à raison mais le plus souvent à tort. Car en termes de cruauté, l'ASL ne vaut pas vraiment mieux. Seuls quelques rares journalistes comme le néerlandais Jan Eikelboom osent montrer l'envers du décor, celui d'une ASL sadique et crapuleuse. La correspondante à Beyrouth du Spiegel, Ulrike Putz vient, elle aussi, d'égratigner la réputation de l'ASL. Dans une interview mise en ligne sur le site de l'hebdo allemand, Ulrike Putz a mis en lumière l'existence d'une « brigade d’enterrement » chargée d'exécuter les ennemis de leur sinistre révolution à Baba Amr, le quartier insurgé de Homs repris par l'armée syrienne. (5) L'égorgeur interrogé par Der Spiegel attribue 200 à 250 exécutions à sa brigade des croque-morts, soit près de 3% du bilan total des victimes de la guerre civile syrienne depuis un an. Du côté des institutions humanitaires, il a fallu attendre la date fatidique du 20 mars 2012 pour qu'une éminente ONG, à savoir Human Rights Watch, dont la traduction signifie bien « guetteur des droits de l'homme » reconnaisse enfin les tortures, exécutions et mutilations commises par les groupes armés opposés au régime syrien. Après 11 mois de terrorisme insurgé... A la bonne heure ô infaillible sentinelle ! «Sah Al Naum», comme on dit en arabe à quelqu'un qui se réveille.
Passons à une autre info qui écorne un peu plus la renommée de l'Armée syrienne libre et leurs appuis atlantistes. D'après des sources diplomatiques et militaires, l'ASL, cette armée dite de « déserteurs » manquerait d'effectifs militaires. Pour pallier cette pénurie de combattants, l'ASL enrôlerait des salafistes à tour de bras. C'est le cas du bataillon Al Farouq de l'ASL qui s'était rendu célèbre par ses enlèvements d'ingénieurs civils et de pèlerins iraniens, par ces tortures et ces exécutions sommaires. La difficulté de recruter des conscrits est somme toute fort logique puisqu'un déserteur est par définition un homme qui abandonne le combat. Déserter signifie quitter la guerre. Dans le cas syrien, de nombreux déserteurs se constituent réfugiés et quittent le pays. La propagande de guerre occidentale affirme que s'ils quittent l'armée ou ne répondent pas aux appels sous les drapeaux, c'est parce qu'ils refusent de tuer des manifestants pacifiques. En réalité, ces jeunes recrues craignent autant de tuer que de mourir. Ils affrontent un ennemi invisible rompu aux techniques de guérilla, qui tire aveuglément sur des pro- et des anti-régime et qui n'hésite pas à liquider ses prisonniers selon un rituel sordide de décapitation et de dépeçage. La terreur qu'inspirent les groupes armés dissuade légitimement de nombreux jeunes de risquer leur vie en circulant en uniforme. Alors, ils choisissent de quitter l'armée et le pays.
Par exemple, les déserteurs kurdes syriens se réfugient dans la région autonome du Kurdistan irakien. A Erbil surtout, dans un quartier peuplé de Kurdes syriens que l'on surnomme « le petit Qamishli ». D'autres rejoignent les camps de réfugiés d'Irak, du Liban, de la Turquie ou de la Jordanie. Le terme de «déserteur » servant à désigner les militaires qui ont fait défection pour rejoindre le camp adverse et tirer sur leurs anciens camarades est donc inapproprié. Il serait plus correct de parler de transfuges.
Voici une analyse de Maghreb Intelligence, une agence que l'on ne peut soupçonner de collusions avec le régime de Damas et qui appuie la thèse de la démobilisation des jeunes appelés, de la faiblesse de l'ASL et de la présence de salafistes armés sur le champ de bataille:
D’après un rapport émanant d’une ambassade européenne à Damas et corroboré par des enquêtes menées par des centres de recherches français à la frontière turque, l’Armée Libre Syrienne -ALS- ne compterait en tout et pour tout que quelque 3000 combattants. Ils sont pour la plupart armés de fusils de chasse, de Kalachnikov et de mortiers de fabrication chinoise provenant d’Irak et du Liban. D’après ce rapport, l’ALS n’a pas pu enrôler la majorité des 20 milles militaires qui auraient déserté l’armée de Bachar Al Assad. D’ailleurs, l’ALS est particulièrement présente dans les camps de réfugiés établis sur le territoire turc. A Hama, Deraa et Idlib ce sont davantage des groupes armés salafistes qui donnent la réplique à l’armée syrienne. Ces salafistes, particulièrement violents et déterminés, proviennent dans leur grande majorité de la mouvance sunnite radicale active au Liban. (6)
A part le fait d'être impitoyable, infiltrée par des groupes sectaires et en manque d'effectifs, l'Armée syrienne libre est désorganisée. Elle n'est pas chapeautée par une direction centrale et unifiée. (7)
De nombreuses indications, notamment les saisies d'armes réalisées à divers postes-frontières du pays, montrent que l'ASL reçoit des armes de l'étranger et ce, depuis le début de l'insurrection, ce que l'ASL démentait avant de demander ouvertement une intervention militaire étrangère sous forme de bombardements, d'appui logistique ou de création de zones-tampons. Au début de son insurrection, le groupe armé dissident ne voulait visiblement pas donner l'image d'une cinquième colonne agissant pour des forces étrangères ni compromettre ces généreux mécènes que l'on devine. On se souviendra que dans le documentaire de propagande anti-Bachar réalisé par Sofia Amara, intitulé « Syrie : Permis de tuer » et diffusé sur la chaîne frano-allemande Arte en octobre 2011, un soldat de l'ASL est sur le point de révéler ses fournisseurs étrangers quand son supérieur le somme de se taire.
 
 
Le front jordanien
 
L'allégeance de la monarchie hachémite à Washington et Tel-Aviv relève du lieu commun. Pour satisfaire ses alliés, la Jordanie a d'ailleurs été le premier régime arabe à appeler Bachar El-Assad à quitter le pouvoir. Le 22 février 2012, le correspondant du Figaro, Georges Malbrunot révélait que la Jordanie avait acheté à l'Allemagne quatre batteries anti-missiles Patriot américains « pour protéger Israël contre d'éventuelles attaques aériennes menées depuis la Syrie. » (8) Ces missiles devraient être installés à Irbid, non loin de la frontière syrienne.
Déjà en 1981, la monarchie sécuritaire alliée des Etats-Unis avait laissé faire l'aviation israélienne qui avait violé son espace aérien pour aller bombarder le réacteur nucléaire irakien d'Osirak.
En politique intérieure, la Jordanie n'affiche pas une posture plus progressiste. Ainsi, des décennies durant, Amman a encouragé les Frères musulmans selon un calcul politique motivé par le souci d'éradiquer l'ennemi principal, à savoir l'opposition de gauche laïque (communiste, baathiste et nassérienne). Selon M. Abdel Latif Arabiyat, ancien ministre et ex-porte-parole du Parlement jordanien : « La confrérie n’était pas une organisation révolutionnaire, elle prônait la stabilité. Avec la montée en puissance des partis nationalistes et de gauche, nous avons conclu une alliance officieuse avec les autorités » (9). En 1970, les Frères musulmans se rangèrent du côté de la monarchie lorsque le roi Hussein ordonna l'écrasement des fédayins palestiniens. Motus donc de la part des Frères musulmans devant le massacre dit du « Septembre noir » dans lequel près de vingt mille Palestiniens ont été massacrés. De cette stratégie d'instrumentalisation des Frères musulmans jordaniens, ce sont finalement ces derniers qui sont sortis vainqueurs puisqu'ils représentent aujourd'hui le principal mouvement d'opposition du pays. Pour le royaume hachémite, les Frères musulmans constituaient un moindre mal à la fois par rapport à la gauche mais aussi par rapport aux mouvements djihadistes. Ce mariage de raison n'a pas tenu longtemps. Et finalement, la monarchie se vit contrainte de réprimer un mouvement devenu trop puissant. Entretemps, la Jordanie subit plusieurs attentats terroristes. En 2005, ce sont des hôtels de la capitale Amman qui furent visés par des groupes salafistes. Abou Moussab Al Zarqawi, l'ancien chef d'Al Qaïda en Irak, est lui-même originaire de Zarqa, une ville jordanienne située au Nord-est d’ Amman. La révolte syrienne contre le régime ayant éclaté à Deraa, une ville méridionale proche de la frontière jordanienne, elle a éveillé l'appétit de conquête du courant djihadiste basé en Jordanie qui s'était essoufflé suite aux nombreuses pertes essuyées dans les rangs d'Al Qaïda. On y trouve entre autres la Brigade Tawhid, une petite armée djihadiste formée de plusieurs dizaines de combattants naguère actifs au sein du Fatah Al-Islam et s’infiltrant en Syrie pour attaquer l’armée gouvernementale. (10) Le portail d'info libéral jordanien Al Bawaba révèle que la ville frontalière de Ramtha accueille des mercenaires libyens payés par l'Arabie saoudite et le Qatar.
Par ailleurs, étant situé entre la Syrie et l'Arabie saoudite, le royaume hachémite est un passage obligé pour tous les djihadistes, les instructeurs et les convois militaires envoyés par Ryad.
 
Le front saoudien
 
A l'instar du royaume hachémite, la fidélité de la dynastie Saoud à l'Oncle Sam n'est un secret pour personne et ce depuis le Pacte du Quincy signé sur le croiseur américain du même nom entre Roosevelt et Abdelaziz Ben Saoud en février 1945. Cet accord allait permettre aux Etats-Unis de s'assurer un approvisionnement énergétique sans entrave moyennant une protection de son vassal face à leurs adversaires régionaux communs, notamment le nationalisme arabe et l'Iran dont certains territoires passaient sous influence soviétique. Lorsque la crise syrienne éclata, Etats-Unis et Arabie saoudite fêtaient leurs noces de jasmin pour leurs 66 années de vie commune en scellant le plus grand contrat d'armement de l'histoire : 90 milliards de dollars, impliquant la modernisation de la flotte aérienne et de la marine saoudiennes.
On s'en doutera, l'Etat wahhabite ne pouvait rester les bras croisés face aux événements qui secouent la Syrie, un pays phare du nationalisme arabe et de surcroît, ami de l'Iran, son ennemi juré.
Ryad alimente le terrorisme anti-syrien sous diverses formes : diplomatique, économique, religieux, logistique et bien sûr militaire.
La Maison des Saoud parraine les djihadistes actifs en Syrie en les encourageant par le biais de ses propagandistes attitrés à mettre le pays à feu et à sang.
Par exemple, après avoir autorisé le djihad en Libye et appelé à l’élimination de Mouammar Kaddhafi, l'une des plus grandes autorités juridiques et fatalement religieuses du pays, le Cheikh Saleh Al Luhaydan s'est dit favorable à l'extermination d'un tiers des Syriens pour en sauver les deux tiers.
Sur la chaîne télévisée saoudienne Al-Arabiya TV, le prédicateur Aidh Al-Qarni a déclaré que « Tuer Bachar est plus important que tuer des Israéliens ». (11)
C'est depuis Ryad et via la chaîne Wessal TV qu'Adnan Al Arour appelle à hacher les alaouites et à donner leur chair aux chiens.
Les récentes déclarations christianophobes du Cheikh Abdul Aziz bin Abdullah, rapportées par Arabian Business, ne vont sans doute pas rassurer les chrétiens de Syrie : s'appuyant sur un hadith décrivant le prophète Mahomet sur son lit de mort, déclarant qu'il « ne devrait pas y avoir deux religions dans la péninsule arabique », le cheikh saoudien Abdullah qui n'est autre la plus grande autorité wahhabite au monde, en a déduit qu'il fallait détruire « toutes les églises de la région ». Les chrétiens de Syrie en proie à la haine religieuse, trouvent dans cette déclaration, une raison de plus pour soutenir Bachar el-Assad.
Nombreux sont les citoyens syriens hostiles au régime de Bachar el-Assad qui s'inquiètent du parrainage de leur mouvement démocratique par une théocratie qui décapite encore des femmes pour sorcellerie, qui torture ses opposants politiques dans les prisons et qui ne connaît ni Parlement ni élection.
Sous le soleil de Ryad, il y a aussi Bandar que l'on ne présente plus.
Son rôle trouble dans les attentats de Londres, le financement de groupes salafistes armés revendiqué par l'intéressé, ses collusions avec le Mossad, sa haine du Hezbollah, de la Syrie et de l'Iran font du prince saoudien Bandar Ben Sultan, secrétaire-général du Conseil national de sécurité, une pièce maîtresse du plan de destruction de la Syrie laïque, multiconfessionnelle, souveraine et insoumise.
Il n’y a donc pas vraiment de quoi s’étonner lorsque la dictature saoudienne s'engage aux côtés de son voisin et concurrent qatari, à verser les salaires des mercenaires antisyriens lors de la réunion des « amis de la Syrie » à Istanbul.
 
Le front qatari
 
Le Qatar, c'est avant tout, une gigantesque base militaire US, la plus grande qui se trouve en dehors des Etats-Unis. Et puis, accessoirement, c'est le royaume d’un petit émir médiocre, fourbe et cupide. Dans son royaume, il n'y a ni Parlement, ni Constitution, ni partis, ni élections. En 1995, il organise un coup d'Etat contre son propre père. A peine arrivé au pouvoir, le pétromonarque putschiste se lance dans un vaste programme de partenariat économique avec l’Etat sioniste prévoyant notamment la commercialisation du gaz qatari en Israël. En 2003, l’émir du Qatar autorise l’administration Bush à se servir de son territoire pour lancer l’assaut sur l’Irak. Avec le reste de sa famille, il contrôle l'ensemble de la vie économique, politique, militaire et culturelle du pays. La célèbre chaîne télévisée Al Jazeera est son joujou personnel. En peu de temps, il en a fait une puissante arme de propagande anti-syrienne. Grâce aux bidonnages d’Al Jazeera, la CIA et le Mossad peuvent s’offrir des vacances. Le nom de sa Majesté : Hamad Ben Khalifa al Thani. Le printemps arabe ? Il en est le principal bâilleur de fonds. Car pour lui, tout s'achète : le sport, l’art, la culture, la presse et même la foi. Alors, vous pensez bien, une révolution...
L’année dernière, l’émir Hamad envoya 5.000 commandos pour appuyer la rébellion djihadiste contre la Libye souveraine. A présent, son nouveau jeu de casino, c’est la Syrie et les rebelles de ce pays, des jetons de mise. Lorsque ces derniers subissent un revers de la part de l'armée arabe syrienne, il hurle au génocide. Hamad et sa clique, c'est l'hôpital qui se moque de la charité. Et à propos de charité, il a justement embauché un prédateur notoire de la paix et de la démocratie, le cheikh Al Qardawi, histoire d'islamiser le message de la chaîne. Mais malgré ses dollars et ses campagnes de mobilisation contre la Syrie, Al Jazeera est une armée en déroute.
Les coulées de désinformation qui se déversent à propos de la Syrie depuis les studios de la chaîne ont entraîné la démission de ses plus grandes vedettes. De Wadah Khanfar à Ghassan Ben Jeddo, de Louna Chebel à Eman Ayad, Al Jazeera a subi d’importantes défections qui passent inaperçues dans la presse occidentale.
En mars 2012, Ali Hachem et deux de ses collègues quittent eux aussi le navire de la piraterie informative qatarie. Certains des courriels d’Ali Hachem fuités font état de mesures de censure prises par Al Jazeera concernant des images de combattants anti-Bachar s’infiltrant en Syrie depuis le Liban qui datent d’avril 2011. Ces images font donc remonter la présence d’une opposition armée de type terroriste aux débuts du « printemps syrien ». Leur publication aurait fait voler en éclats l’imposture selon laquelle le mouvement anti-Bachar ne se serait radicalisé qu’à la fin de l’année 2011, une thèse reprise en chœur par toutes les chancelleries occidentales.
En dépit de ces scandales à répétition, « nos » médias continuent de considérer Al Jazeera comme une source fiable et son patron, l’émir Hamad, comme un apôtre de la démocratie syrienne.
 
Le front irakien
 
L’invasion de l’Irak par les troupes américano-britannique en mars 2003 a joué un rôle crucial dans l’augmentation du nombre de djihadistes syriens. Les poste-frontières comme Bou Kamal sont devenues des points de passage pour les djihadistes syriens allant combattre les forces d'occupation en Irak. Nombre de Syriens ont été grossir les rangs des bataillons d’Abou Moussab al-Zarqawi. Depuis l'été 2011, le processus s'est visiblement inversé puisque désormais, les militants sunnites irakiens franchissent la frontière pour aller combattre les troupes syriennes.
 
Al Qaida
La branche irakienne d'Al Qaida appelée Tanzim Qaidat al-Jihad fi Bilad al-Rafidayn (Organisation de la base du Jihad au Pays des deux fleuves) comptait de nombreuses recrues syriennes. On dit que 13% des volontaires arabes en Irak étaient syriens. (12) Leur terreur fut à l'égal de leur réputation. Al Qaida causa de tels dégâts au sein de la résistance irakienne sunnite que ces derniers durent se résigner à ouvrir un front anti-Al Qaida. En 2006, un Conseil de secours d'Anbar regroupant la majorité des clans et tribus de la province rebelle vit le jour. Son but était de nettoyer la province des terroristes d'Al Qaida. (13) A Falloujah et à Qaim, les chefs de tribus qui initialement ouvrirent les bras à la bande à Zarqawi finirent par retourner leurs armes. Pour avoir déclaré la guerre à Al Qaida, ils reçurent même le soutien du gouvernement irakien. La terreur aveugle d'Al Qaida a ainsi grandement neutralisé la résistance patriotique irakienne. Tous ces vétérans de la guerre contre les Américains mais aussi contre l'Iran, les chiites et les patriotes sunnites irakiens ont trouvé un nouveau salut dans la guerre contre le régime de Damas.
De décembre 2011 à mars 2012, les villes de Damas, Alep et Deraa ont été la cible de plusieurs attentats suicides ou à la voiture piégée faisant des dizaines de morts et de blessés. Ces attaques ont été revendiquées par Al Qaida ou attribuées à l'organisation takfiriste par les autorités syriennes et les experts internationaux en anti-terrorisme qui confirment l'infiltration de terroristes depuis l'Irak.
 
Jabhat Al-Nusra Li-Ahl al-Sham (Front de soutien à la population du Levant)
Le 24 janvier dernier, ce groupe a annoncé son apparition dans divers forums islamistes. Mais ce nom à rallonge semble être un diminutif de Jabhat Al Nusra li Ahl Al Sham min Mujahideen al Sham fi Sahat al Jihad ou Front de soutien à la population du Levant par les Moudjahidines de Syrie dans les lieux du Jihad.
D'après les experts en terrorisme, l'expression «Lieux du Djihad» suggère que les membres de ce groupe mènent leur guerre sainte sur d'autres fronts comme l'Irak. C'est d'ailleurs ce que révèle le leader du groupe Abou Mohammed al Julani dans une vidéo mise en ligne au milieu du mois de mars. Al Julani signifie le Golanais, référence syrienne explicite. Comme tous les groupes terroristes, Jabhat Al Nusra dispose d'un organe de presse: Al Manara al Bayda, le phare blanc. (14)
Jabhat Al Nusra reçoit l'appui d'un cyber-salafiste éminent dénommé Abou Moundhir al Shanqiti. Ce dernier a émis une fatwa appelant les musulmans à se ranger dans le camp de ceux qui élèvent le drapeau de la charia en Syrie.
 
 
 
Le front turc
 
En Turquie, pays membre de l’OTAN depuis 60 ans qui accueillera bientôt le bouclier anti-missile, c'est l'Armée syrienne libre qui tient le haut du pavé. Son chef présumé, Riyad Al Assaad est hébergé dans la province turque anciennement syrienne du Hatay et bénéficie de la protection directe du ministère des affaires étrangères. La Turquie est comme chacun sait l'un des plus ardents ennemis du régime de Damas. Craignant de « passer pour des impérialistes », les forces de l'OTAN poussent Ankara à franchir le Rubicon ou disons l'Oronte en la circonstance, dans la guerre contre la Syrie.
De nombreuses sources font état d’un axe Tripoli-Ankara dans la guerre contre Damas. Un trafiquant d'armes libyen évoque l'achat d'équipements militaires légers par des Syriens à Misrata (15). L’ex-officier de la CIA et directeur du Conseil de l'intérêt national US Philip Giraldi parle carrément d'un transport aérien de l'arsenal de l’ex-armée libyenne vers la Syrie via la base militaire américaine d'Incirlik située dans le sud de la Turquie à moins de 180 km de la frontière syrienne. Il affirme que l'OTAN est déjà clandestinement engagée dans le conflit syrien sous direction turque.
Giraldi confirme aussi l'information parue en novembre dernier dans le Canard enchaîné, à savoir que des forces spéciales françaises et britanniques assistent les rebelles syriens tandis que la CIA et les Forces spéciales US leur fournissent des équipements de communications et d'espionnage.
Un autre ex-agent de la CIA, Robert Baer, dont les mémoires (16) ont inspiré le film Syriana de Stephen Gaghan avec George Clooney en tête d’affiche, a déclaré à l’été 2011 que des armes sont envoyées aux rebelles syriens depuis la Turquie. (17)
Sibel Edmonds, cette interprète de la FBI censurée pour avoir dénoncé des abus commis par les services de renseignement américains, affirme que la livraison d’armes aux rebelles syriens est assurée par les Etats-Unis depuis mai 2011. Les Etats-Unis auraient également installé en Turquie une « division de communication » dont la mission est de convaincre les soldats de l’armée syrienne à rejoindre la rébellion. (18)
L'implication des mercenaires libyens ne serait pas uniquement logistique. Selon plusieurs témoins oculaires dont un reporter du quotidien espagnol ABC, des djihadistes libyens, dont certains membres du Groupe islamique combattant libyen (GICL) sont concentrés aux frontières syro-turques. (19)
Dans la région majoritairement arabophone d'Antioche en Turquie qui jouxte la Syrie, la population locale croise un nombre exceptionnellement élevé de Libyens. Occupant les plus luxueux hôtels de la région, ils ne passent pas inaperçus. Certains de ces Libyens multiplient les actes de vandalisme dans certaines zones touristiques comme à Antalya. Des miliciens libyens séjournant en Turquie ont plusieurs fois attaqué et occupé leur ambassade à Istanbul pour réclamer leur solde. A ce tableau étrange vient s'ajouter l'arrestation d'un Libyen de 33 ans à l'aéroport d'Istanbul en possession de 2,5 millions de dollars. Le 1er avril, ce Libyen faisait escale à Istanbul. Sa destination finale : la Jordanie, un pays où l’on signale un grand nombre de mercenaires libyens massés à la frontière syrienne. Tiens, tiens… (20)
 
 
Et les USA dans tout ça?
 
Comte tenu des allégations de certains agents de la CIA concernant l’implication US dans la déstabilisation de la Syrie, est-il raisonnable de croire que l’administration Obama serait indifférente voire complaisante à l’égard d’un pays qui figure pourtant dans la liste des « Etats voyous » pour son soutien à la résistance palestinienne et son alliance stratégique avec le Hezbollah et l’Iran ? La Syrie est à ce titre cité parmi les sept pays contre lequel « l’utilisation de l’arme nucléaire est envisageable ». A ceux qui croient en l’inaction des forces occidentales en Syrie et à leur bonne foi dans leur défense des civils syriens, il convient de leur rappeler qu’il y a un an, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) sous commandement américain jurait par tous les saints vouloir agir par « responsabilité de protéger » le peuple libyen et promettait de s'en tenir à la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations Unies afin d’ « empêcher le dictateur Kadhafi de bombarder sa population » et que, subitement, la protection des citoyens libyens s'est muée en engagement militaire dans une guerre civile, en coup d'état, en attentats ciblés et en bombardements aveugles.
On se souviendra aussi qu’après avoir anéanti la ville libyenne de Syrte où le dirigeant libyen s'était retranché, les forces de l'OTAN le livrèrent en pâtures à des bandes criminelles qui le torturèrent à mort. Cette sordide exécution avait été facilitée par les USA et l'OTAN puisqu’ils ont préalablement traqué et bombardé son convoi. Pourtant, Andres Fogg Rasmussen et ses comparses qui se félicitèrent de la mort de Kadhafi répétèrent des mois durant que le dirigeant libyen n'était pas leur cible.
La cynique stratégie des USA et de l'OTAN en Libye qui consistait à « ne pas dire ce que l'on fait et ne pas faire ce que l'on dit » est manifestement celle qui a été choisie pour la Syrie.
En effet, officiellement, l'OTAN n'a pas l'intention d'intervenir dans ce pays. Rasmussen a même rappelé que son organisation n'armera pas les rebelles. Pourtant, certains courriers électroniques de l'agence de renseignement privée américaine Stratfor révélés par WikiLeaks le 27 février dernier indiquent la présence de forces spéciales occidentales en Syrie.
Le compte-rendu d’une réunion, daté du 6 décembre 2011, sous-entend que des forces spéciales auraient été présentes sur le terrain dès la fin de l’année 2011. A ce propos, le courriel du directeur d'analyse de Stratfor Reva Bhalla est sans équivoque. (21) Il est question d'une réunion regroupant «quatre gars, niveau lieutenant colonel dont un représentant français et un britannique »:
Au cours d'un entretien qui dura près de deux heures, ils auraient insinué que des équipes des Forces spéciales étaient déjà sur le terrain, travaillant à des missions de reconnaissance et à l’entraînement des forces de l’opposition.
Les stratèges occidentaux réunis aux Etats-Unis sembleraient rejeter l’hypothèse d’une opération aérienne sur le modèle libyen et privilégier l’option d’une guerre d’usure sous forme d’attaques de guérilla et de campagnes d’assassinat afin « provoquer un effondrement de l’intérieur. »
Ils auraient jugé la situation syrienne beaucoup plus complexe que celle de la Libye et le système de défense syrien trop performant, surtout ses missiles sol-air SA-17 disposés autour de Damas et le long des frontières israélienne et turque. En cas d'attaque aérienne, l’opération serait conduite depuis les bases de l’Otan à Chypre, conclut l'agence Stratfor.
Si jusqu’à présent, les Etats-Unis n’ont pas envoyé leurs bombardiers sur Damas, ce n’est donc pas parce que le maintien du régime syrien les arrange mais parce que ce régime n’est pas une bouchée facile. En apportant leur appui aux groupes armés, les USA se rendent néanmoins complices des massacres en Syrie.
L'OTAN et les Etats-Unis viennent ainsi compléter la très sympathique photo de famille du terrorisme anti-syrien aux côtés des monarchies du Golfe, des mercenaires libyens, des propagandistes salafistes et d'Al Qaida.
 
Conclusions
 
Le terrorisme anti-syrien est une réalité qui crève les yeux au sens propre comme au sens figuré. Son apparition est antérieure au printemps arabe. Durant les années 70 et 80, les Frères musulmans syriens en furent les principaux acteurs. Après avoir mis le pays à feu et à sang, ils furent écrasés par l'armée syrienne principalement à Hama en 1982. La dictature baassiste misa sur des moyens militaires pour éradiquer ce fléau mais comme bien souvent, la répression a au contraire eu pour effet d'ajourner voire d'amplifier la menace. Avec le retrait syrien du Liban en 2005, les mouvements djihadistes se sont implantés et renforcés dans la région libanaise de Tripoli puis dans les camps palestiniens du pays du Cèdre. Ils y ont retrouvé une nouvelle jeunesse et l'occasion de prendre leur revanche sur le régime baassiste en lançant des attaques en territoire syrien. Puis ils ont connu une troisième renaissance avec le printemps syrien de mars 2011.
Composés de toutes les nationalités qui peuplent la région, les courants djihadistes anti-syriens affichent un antinationalisme radical qui ne reconnaît aucune limite territoriale. Ils ne peuvent donc être associés strictement à un seul pays de la région. On trouve ainsi dans leurs rangs des Saoudiens, des Maghrébins, des Jordaniens, des Libyens, mais aussi de nombreux Palestiniens ultraconservateurs qui rejettent l'idée de lutte de libération nationale en Palestine à la faveur d'une stratégie de guerre de religions « contre les Juifs et les Croisés ».
Ces groupes politico-militaires ont causé des dommages significatifs à de nombreux mouvements de libération ainsi qu'à tous les gouvernements nationalistes arabes. En Irak par exemple, les militants d'Al Qaida ont farouchement combattu la résistance sunnite qui pourtant luttait contre les troupes américaines.
Aujourd’hui, les gouvernements libanais et irakien, alliés objectifs du régime syrien et en proie à ces mêmes groupes armés, tentent de bloquer le passage des djihadistes vers la Syrie.
Mais la connaissance du terrain de ces derniers disposant d'un soutien logistique sophistiqué de la part de l'OTAN et de ses alliés du Golfe rend ses frontières poreuses. Par exemple, certaines tribus sunnites transfrontalières, naguère en lutte contre les troupes d'occupation américaines et contre les chiites et aujourd’hui hostiles au régime de Damas pour des motifs essentiellement sectaires, acheminent armes, équipements et combattants depuis la province irakienne d'Anbar vers le district syrien de Deir Ez-Zor.
L'OTAN est donc bel et bien militairement engagée en Syrie par l’intermédiaire de ses alliés arabes mais aussi et surtout par le biais de la Turquie qui, selon les propres déclarations du premier ministre Recep Tayyip Erdogan, est un acteur clé dans la réalisation du Projet américain du Grand Moyen-Orient, un plan qui vise à abattre les dernières poches de résistance anti-US de la région.
Eviter de comparer les scènes de destruction, de massacres et de désolation qui nous parviennent de Syrie avec la guerre civile algérienne des années 90 devient de plus en plus difficile. D’autant que la Syrie et l’Algérie, pays phare du nationalisme arabe, sont tous deux dotés de gouvernements politico-militaires issus d’une guerre de libération contre la France coloniale et sont tous deux confrontés à un terrorisme d’un même genre. Les djihadistes algériens étaient des vétérans d'Afghanistan qui combattirent les troupes soviétiques alors que les djihadistes aujourd’hui actifs en Syrie ont fait leurs armes sur les fronts irakien, afghan ou libyen. Dans l’Algérie des années 90 comme dans la Syrie de 2012, les groupes terroristes procèdent à un nettoyage ethnique, idéologique et confessionnel méthodique. Une différence de taille tout de même entre les deux pays: s’il demeure une menace, le terrorisme algérien a malgré tout pu en grande partie être neutralisé grâce à des moyens politiques basés sur le dialogue et la réconciliation. L’un des architectes de la paix algérienne fut Ahmed Ben Bella, héros révolutionnaire et premier président de l’Algérie indépendante. Il nous a quittés le 11 avril dernier. Osons espérer que la Syrie trouvera son Ahmed Ben Bella.
 
Bahar Kimyongür
 
Sources
 
  1. Avec un bémol : le président de la République doit obligatoirement être musulman. Cet article de la Constitution a été maintenu malgré la nouvelle réforme pour ne pas s’aliéner la majorité musulmane du pays.
  2. A propos du mensonge sur l'appartenance religieuse du cheikh Hassoune, voir Envoyé Spécial, 19 janvier 2012. A propos d'Ali Mamlouk, voir Le Figaro, 31 juillet 2011
  3. Sunday Telegraph, 29 octobre 2011
  4. Voir U.S. Department of State, Foreign Terrorist Organizations, 27 janvier 2012
  5. Ulrike Putz, The Burial Brigade of Homs in Der Spiegel, 29 mars 2012
  6. Maghreb Intelligence, 17 février 2012
  7. Nir Rosen, Al Jazeera online, 13 février 2012
  8. Georges Malbrunot, Le Figaro, 22 février 2011
  9. Vicken Cheterian, Le Monde diplomatique, mai 2010
  10. David Enders, McClatchy Newspapers, 1er avril 2012
  11. Sabq
    ang="fr">(journal saoudien en ligne), 26 février 2012
  12. The Jamestown Foundation, Terrorism Monitor, 2 décembre 2005
  13. Peter Beaumont, The Guardian, 3 octobre 2006
  14. Ayfer Erkul, De Morgen, 20 mars 2012
  15. Ruth Sherlock, The Telegraph, 25 novembre 2011
  16. Robert Baer, La chute de la CIA: les mémoires d'un guerrier de l'ombre sur les fronts de l'islamisme (trad. Daniel Roche de See not evil, Three Rivers Press, New York, 2001) collection Folio documents, Ed. Gallimard, 2002
  17. Hürriyet, 8 mars 2012
  18. Interview de Sibel Edmonds, Russia Today, 16 décembre 2012
  19. Daniel Iriarte, Islamistas libios se deplazan a Siria para « ayudar » a la revolucion, 17 décembre 2011
  20. Milliyet, 2 avril 2012
  21. Russia Today, 6 mars 2012
Partager cet article
Repost0
17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 10:20

                                                                                FRONTE DI MANCA

                                                                          melanchon

 

  

 

                                                                                

Partager cet article
Repost0