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Introduction de la secrétaire-générale du Comité central du KKE à la conférence de presse
Un gouvernement du front noir Capital - Partis Bourgeois - Union Européenne
Vers un Front populaire social pour renverser le pouvoir, socialiser les monopoles, retirer la Grèce de l’UE et l’OTAN, annuler la dette.
Conférence de presse d’Aleka Papariga, secrétaire-générale du Comité central du KKE, ce 7 novembre, sur la formation d’un nouveau gouvernement à partir des forces des deux partis bourgeois du pays, le social-démocrate PASOK et le parti de droite Nouvelle démocratie, qui a également le soutien du parti nationaliste LAOS. Aleka Papariga a appelé la classe ouvrière, les couches populaires à faire tomber ce gouvernement aussi vite que possible par leur lutte. Elle a insisté sur la nécessité de constituer un front populaire social pour renverser le pouvoir des monopoles, les socialiser, pour retirer la Grèce de l’UE et de l’OTAN et annuler la dette.
Intégralité de la déclaration introductive de la secrétaire-générale du Comité central du KKE à la conférence de presse :
« Un gouvernement du front noir des partis du capital est sur le point d’être formé, un gouvernement du capital en personne, avec l’UE dans le rôle du chef d’orchestre. Ce gouvernement va être formé pour imposer les intérêts du capital Grec et Européen dans des conditions de crise et de rivalités, pour faire face aux tensions exacerbées dans l’UE et pour soumettre le peuple. De façon ostensible, l’UE a fait pression sur la Nouvelle démocratie et le PASOK pour qu’ils forment ce gouvernement. En réalité, ces pressions se retournent contre le peuple. Nous affirmons sans le moindre doute que ce gouvernement ne va pas s’occuper de la dette ou des déficits, ou du fond de la crise, si vous préférez, il ne va même pas s’occuper de la possibilité d’une faillite incontrôlée.
Éviter la faillite dans les prochains mois ou/et les prochaines années ne dépend pas de la combinaison politique de gouvernement que les divers gouvernements bourgeois pourraient réaliser, que ce soit une coalition gouvernementale ou un gouvernement avec un seul parti à sa tête etc. La question de savoir si il y aura des partis supplémentaires dans la coalition, nous le réaffirmons, est fondamentalement liée à une pédagogie de la soumission du peuple, car le problème de la crise est plus profond, il concerne le système capitaliste même et non sa gestion.
Le peuple doit savoir la chose suivante : que ce qu’il a vécu dans la période précédente, il va le revivre maintenant. Pour commencer, ils vont prendre des mesures anti-populaires, anti-ouvrières et après le versement sera payé, et en fait nous allons maintenant entrer dans le nouveau cycle de versements du nouveau mémorandum. Nous ne croyons pas le moins du monde que l’initiative de G.Papandreou de procéder à un référendum "Euro ou Drachme" est ce qui a mené à la formation d’un gouvernement de coalition. Ils se préparaient pour cela depuis longtemps, bien sûr cela a été la bonne occasion.
Le capital dans notre pays et dans l’UE veut imposer un gouvernement fort et énergique. Et en fait, si vous y regardez de plus près, il est même allé plus loin que ce qu’il louait déjà auparavant au Portugal, où l’opposition avant les élections avait déclaré qu’elle serait d’accord sur tout et voterait tout. Ce n’était pas assez. Il ne veut pas de la Nouvelle démocratie comme parti d’opposition qui, clairement pour des motifs d’opposition tactique et non pour des raisons stratégiques a voté contre ces mesures, affirmant bien entendu comme il l’avait déjà dit qu’il respecterait les engagements du gouvernement précédent. Il voulait une alliance gouvernementale unitaire.
Une bonne partie du peuple, mais ce qui est étrange c’est que certains politiciens font aussi comme si c’était le cas, s’est sentie humiliée par les interventions de l’UE et par les déclarations de Merkel et de Sarkozy. Nous disons les choses clairement. Si le peuple ne veut plus se sentir humilié, ce qui à l’avenir, si rien ne change, sera bien pire, si il veut être libéré de ce sentiment d’humiliation, il doit, avant tout, se libérer du pouvoir des monopoles dans notre pays, se retirer de l’UE. Autrement, de telles humiliations continueront à exister, et nous le redisons, elles seront bien pires à l’avenir.
Le patriotisme de notre temps pour nous, c’est : socialisation des monopoles, pouvoir populaire et ouvrier, retrait de l’UE, ce qui dans les conditions actuelles, implique également l’annulation unilatérale de la dette.
Ce gouvernement ne va pas être mis en place juste pour quelques mois. Ils ont l’intention de tirer sur la corde le plus longtemps possible. Mais même s’il ne restait que quelques mois, il prendrait des mesures qui touchent la vie, les conditions de vie et les droits du peuple sur les dix à quinze prochaines années.
Et en fait, le FMI parle d’un gouvernement sur deux ans. Nous appelons la classe ouvrière, les couches populaires à faire tomber ce gouvernement par la lutte le plus rapidement possible, à lui rendre la vie impossible, à utiliser toutes les difficultés que puisse rencontrer la nouvelle coalition gouvernementale (du neuf avec du vieux, mais neuf pour ce qui est de sa composition unitaire) et à rendre son existence aussi brève que possible, avant que des décisions définitives soient prises, et à imposer les élections. Ce qu’il faut bien sûr ici, c’est une lutte sans précédent et particulièrement que les travailleurs, les couches populaires qui croient encore dans le PASOK et la ND n’aient aucune inhibition à ce sujet, ils ne doivent avoir aucune illusion sur le fait que cette alliance puisse améliorer les choses. Elle est mise sur pied pour porter le pire, et même bien pire que ce que nous avons déjà vécu. Le peuple a une arme supplémentaire aujourd’hui, qui n’est pas seulement la justesse de sa cause et l’expérience acquise dans la période récente et dans le passé, mais aussi le fait que l’UE rencontre des difficultés sérieuses. Les gouvernements de l’UE ne peuvent pas gérer la crise, le système politique en Grèce est sous tension, et c’est pour cette raison qu’ils ont été contraints de monter une coalition gouvernementale alors qu’ils ont bien du mal à sauver le système d’alternance des deux partis au gouvernement.
Le peuple ne doit pas nourrir d’inquiétudes sur les faiblesses du système bourgeois, les inquiétudes et les dilemmes qui sont les siens. Les dettes, déficits, tout cela, le mémorandum, les programmes à moyen-terme, qu’ils soient adoptés ou non, ce sont les inquiétudes de la classe dirigeante de notre pays et les partis qui la servent et le peuple ne doit pas être inquiet sur la façon dont les choses se dérouleront.
Le peuple ne doit se préoccuper que d’une seule chose : comment il va être en mesure de mettre en échec et d’inverser ces mesures, comment il peut être en mesure d’être victorieux.
Ils menacent le peuple Grec d’exclusion, d’exclure la Grèce de la zone Euro. Le peuple doit se servir de cette menace, relever la tête et dire : Avec notre résolution, avec notre force, avec notre projet, à partir de maintenant, nous allons nous retirer de l’UE.
Ce n’est pas impossible ; il est possible dans les prochaines années que l’UE ne ressemble plus à ce qu’elle est aujourd’hui. Des pays peuvent être exclus de la zone Euro, de l’UE, l’UE pourrait exploser, et quelque chose d’autre pourrait prendre sa place. Il y a même des discussions pour transformer l’UE en une organisation du type États-Unis d’Amérique. Ils envisagent même d’abolir l’organisation en États-nations par décret politique. Parce que c’est un moyen pour pousser le peuple à se soumettre, à cesser son activité militante. Et ensuite, c’est aussi un moyen de s’assurer que la lutte entre les monopoles soit menée dans les meilleures conditions possibles pour eux. Ce plan ne pourra pas par contre abolir les crises en système capitaliste, les rivalités et les fractures.
Et puisque l’opportunité se présente, sachant que les médias continuent de dire que Mme Papariga affirme que si nous retournons à la Drachme certains vont spéculer dessus, clarifions les choses. Sur la question particulière Euro ou Drachme, notre réponse était qu’il y a des fractions du capital, non seulement en Grèce mais dans d’autres pays également, qui sont intéressés à ce que la Grèce reste dans l’UE et quitte la zone Euro car leur position économique dans le système est vouée à la spéculation. Cependant, notre réponse, c’est : retrait. Car nous n’allons pas nous ranger du côté des spéculateurs de l’Euro ou des spéculateurs du Drachme. Ainsi, nous considérons que les intérêts du peuple ne seront pas servis par un front général « anti-memorandum », peu importe qu’il se proclame progressiste, patriotique ou de gauche. Jusqu’à présent, la Nouvelle démocratie se rangeait parmi les forces contre le mémorandum et vous verrez bien où ils vont finir. Il s’agit bien sûr d’un choix réfléchi, elle n’a pas changé de camp. Quel sens aurait un front contre le mémorandum, de gauche, progressiste
Le front dont nous avons besoin aujourd’hui ne doit pas être juste un front "anti". Il faut qu’il dise où le peuple doit aller. Et cela détermine son caractère "anti". Donc nous parlons d’un front populaire social pour le renversement du pouvoir des monopoles, pour leur socialisation, pour le contrôle populaire et ouvrier, pour le retrait de la Grèce de l’UE et de l’OTAN et bien sûr tout cela implique l’annulation de la dette. Nous ne voulons des politiques anti-ouvrières ni avec l’Euro ni avec le Drachme.
De ce point de vue, tout front contre le mémorandum de ce type n’est pas seulement temporaire – il éclatera tôt ou tard – mais constituera un des remparts qui protégera la classe bourgeoise qui d’une part veut d’un front clairement conservateur-réactionnaire mais qui dans le même temps peut utiliser un front de ce type pour se constituer une forme de protection. Car quiconque qui lutte dans le cadre de l’UE, en termes de négociations et de changements dans les combinaisons politiciennes, ne constitue pas une menace pour le système. L’action commune avec le KKE constitue une des conditions préalables irremplaçables, nous ne prétendons pas que c’est la seule, mais c’est une condition préalable essentielle pour que ce front populaire social – des germes de ce front existent déjà – puisse se constituer et riposter.
Dans le même temps, nous estimons que des fronts de lutte doivent se développer immédiatement, dès demain si possible, avec des exigences mises à jour sur la base des sept points de la feuille de route. De nouvelles revendications spécifiques apparaissent. Je ne vais pas les détailler. Par exemple : sur les caisses de sécurité sociale, le « haircut » revient à un « haircut » de 50% pour les banques et les caisses de sécurité sociale ; sur les accords collectifs de branche, le budget à venir va encore plus couper dans les dépenses, je ne sais même pas si il va laisser quelque chose pour l’éducation, la santé, les allocations-sociales, les crèches, pour les personnes âgées, pour les personnes qui ont des besoins particuliers, pour les problèmes spécifiques des femmes et des jeunes ; le chômage, armée industrielle de réserve, la soi-disant libéralisation des professions. Je ne mentionne ici que quelques exemples, je ne présente pas une plate-forme revendicative générale. Par ailleurs, les fronts de lutte émergent du peuple même, dans les quartiers, dans les entreprises. Néanmoins, ces fronts de lutte doivent viser à mettre en échec ces mesures, à les empêcher, à faire tomber le gouvernement. A des élections maintenant.
Et bien sûr qu’après les élections, le peuple doit créer les conditions d’une riposte forte. Ile ne faut pas oublier qu’il y a d’autres questions également : L’Égée, les droits souverains dans la mer Égée, le tribunal de la Haye qui va trancher sur le nom de la République de Macédoine – ce n’est pas la question du nom qui nous concerne mais d’autres questions qui ont à voir avec les frontières, la Constitution, etc. Ce sont des événements qui se produisent actuellement et le peuple ne peut rien attendre des déclarations programmatiques du gouvernement. Les déclarations programmatiques du gouvernement sont connues de tous. La manière dont les choses vont évoluer va faire que cela va être bien pire que dans la période précédente. Par conséquent, nous devons lutter immédiatement en utilisant toutes les formes de lutte – grèves, manifestations, comités populaires à la base, alliance sociale à la base. Il ne peut y avoir d’entreprise ni de quartier populaire sans foyer d’action et de lutte. Ils doivent tous converger dans un torrent massif pour le renversement du pouvoir des monopoles. Il n’y a pas d’autre solution alternative aujourd’hui. »
Débat sur les prélèvements obligatoires et leur évolution
Par Annie David / 2 novembre 2011
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le rapporteur général de la commission des affaires sociales, Yves Daudigny, vient de dresser un tableau grave et même alarmant de nos finances sociales. Mme la rapporteure générale de la commission des finances l’avait également évoqué auparavant.
Notre sécurité sociale connait en effet les plus grandes difficultés ; notre système même de protection sociale est aujourd’hui menacé.
Tel est le résultat de la politique budgétaire, fiscale, sociale inefficace menée depuis des années. C’est la conséquence du refus systématique du Gouvernement de trouver des recettes pour assurer un meilleur équilibre financier de notre protection sociale et de l’inertie opposée devant les préconisations de tant d’experts, de tant de rapports, notamment de la Cour des comptes, pour une mobilisation plus active des niches sociales et fiscales.
Nous avons toutes et tous en mémoire, à la commission des affaires sociales – Yves Daudigny le rappelait à l’instant – les propos tellement clairs de Philippe Séguin sur le sujet. Didier Migaud ne dit pas autre chose, aujourd’hui, quand il déclare qu’il est urgent de recourir à ces assiettes largement exemptées de contributions sociales.
Nous le savons, les recettes existent. Nous sommes nombreux à l’affirmer et mon groupe ne fait pas exception.
Je pense à cet instant aux nombreuses interventions de Guy Fischer pour dénoncer le tabou des niches sociales et fiscales. Pourquoi, madame la ministre, est-il si difficile de les mobiliser ?
Votre gouvernement a préféré faire le choix de la maîtrise de la dépense publique, une « maîtrise ambitieuse », proclamez-vous même ! Or nous assistons plutôt à la réduction, parfois même l’amputation, de la dépense publique.
En matière de protection sociale, cette politique a des conséquences immédiates pour un grand nombre de nos concitoyens qui doivent subir sacrifices et injustices. Vous avez même, dans le cadre du PLFSS, que nous examinerons la semaine prochaine, fait des choix profondément injustes, par exemple en décidant l’assujettissement à la CSG du complément de libre choix – disposition heureusement supprimée par les députés –, puis en prévoyant le report de trois mois de la revalorisation des allocations familiales.
Madame la ministre, vous vous attaquez ainsi directement aux ménages les plus modestes, aux foyers avec de jeunes enfants. N’y a-t-il vraiment aucune autre « cible » à mettre à contribution ?
L’article XIII de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 dispose : « Une contribution commune est indispensable ; elle doit être également répartie entre tous les citoyens en raison de leurs facultés. »
Il s’agit d’un principe fondamental, auquel la commission adhère, mais que vous semblez avoir oublié ces dernières années. Ce n’est d’ailleurs pas moi qui le dis, mais le Conseil des prélèvements obligatoires en faisant référence, dans son rapport de mai 2011, à une enquête de l’INSEE qui indique que, depuis 2004, le niveau de vie des plus modestes a cessé d’augmenter plus rapidement que celui des niveaux intermédiaires, tandis que celui des plus aisés continuait de progresser, essentiellement en raison de l’augmentation rapide des revenus du patrimoine.
Les revenus du patrimoine : voilà une piste facile à exploiter ! D’ailleurs, le dernier collectif budgétaire a augmenté les prélèvements sociaux qui les affectent, mais de 1,2 point seulement !
N’était-il vraiment pas possible d’aller plus loin ? Pourquoi ne pas envisager que ces prélèvements sur les revenus du capital alimentent davantage le budget de l’État ?
Peut-être pourrez-vous nous expliquer, madame la ministre, pourquoi, dans le contexte actuel si tendu des finances publiques, le Gouvernement se prive d’une telle marge de manœuvre ?
Permettez-moi de faire une autre citation tirée du rapport du Conseil des prélèvements obligatoires : « Globalement, le taux d’effort moyen des ménages a augmenté de 4,3 points entre 1990 et 2009 […] Ce taux d’effort n’a pas augmenté de façon identique pour toutes les catégories de ménages. »
Dans le secteur social, c’est évident ! Avec l’addition, dans le domaine de la santé, des franchises, des dépassements d’honoraires ou encore de la hausse du coût des mutuelles, force est de constater que les efforts ne sont pas répartis équitablement. Ces ponctions sur les ménages ne sont pas du tout effectuées en proportion de leurs revenus.
Le débat de ce soir nous aura permis de faire le constat – Mme la rapporteure générale de la commission des finances l’évoquait également dans sa conclusion – qu’il est donc urgent de changer l’orientation de notre politique de prélèvements obligatoires. La commission des affaires sociales, dans sa nouvelle configuration, en a pleinement conscience.
Mes chers collègues, comme l’a annoncé Yves Daudigny, nous nous emploierons à faire des propositions audacieuses et constructives à l’occasion du débat sur le PLFSS. Il nous faut en effet mettre un terme à l’incroyable accumulation de déficits que nous connaissons aujourd’hui. Nous aurons surtout à cœur de répartir équitablement les efforts entre l’ensemble de nos concitoyennes et concitoyens.
Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Un grand rassemblement de masse a été organisé par le KKE vendredi soir place Syntagma. Ce rassemblement s'est produit quelques heures avant le vote de confiance pour le gouvernement, qu'il a obtenu (avec 153 voix sur les 300 députés au parlement) en faisant la promesse qu'il rechercherait à partir de maintenant le consensus le plus large avec les autres partis bourgeois.
L'oratrice principale lors de ce grand rassemblement du KKE fut la secrétaire-générale Aleka Papariga qui a insisté sur les points suivants :
« A bas le gouvernement et les partis qui servent la ploutocratie, ainsi que ces partis qui entretiennent sciemment des illusions parmi le peuple sur le fait qu'un autre gouvernement avec participation de ces partis résoudrait le problème.
Nous ne cachons à personne le fait que la lutte de classes doive être dirigée vers un seul but, la conquête du pouvoir ouvrier, un pouvoir qui soit au service de la classe ouvrière et des couches populaires.
Ils mentent sur le fait que le calendrier imposerait le vote de l'accord sur le prêt avant les élections. Nous demandons un gouvernement de transition et des élections dans les vingt jours afin que le peuple puisse être en mesure d'exprimer sa volonté par le vote. La faillite contrôlée a déjà été convenue tandis qu'il existe une possibilité sérieuse de faillite incontrôlée, elle n'a pas été effacée par les plans négociés avec l'UE, ni par la coopération du centre-gauche ou du centre-droit. »
Concernant les prochaines élections, Aleka Papariga a fait remarquer : « Les élections se dérouleront dans un climat d’intimidation sans précédent avec à son épicentre les prétendus plans de soutien de l'UE avec la menace d'une faillite incontrôlée, dans un climat d'anti-communisme intense et de provocations qui sont le moyen par lequel on va tenter de mettre le peuple dans une position de supplication.
Que voulons-nous dire par anti-communisme ? Des attaques physiques contre les communistes et d'autres militants. Les exhortations à ce que nous changions nos orientationset devenions un parti du système. Le soutien et le financement de la propagande anti-communiste sur le fascisme rouge-brun, avec des appendices qui seront chargés de faire le sale boulot afin que les partis bourgeois ne soient pas officiellement exposés.
Nous l'affirmons haut et fort, vous pourrez pas nous faire rompre, nous sommes trop forts ».
La secrétaire-générale du comité central du KKE a fait observer par rapport au nouvel accord de prêt :« L'argent qu'ils seraient censés nous donner est en fait notre argent, il a été arraché au travail de notre peuple. Le peuple ne doit rien, en fait c'est eux qui nous doivent tout »,et elle a ajouté sur les difficultés que rencontrent les partis bourgeois : « Ils sont dans une situation difficile car, à cause de la crise, la concurrence entre les Etats-membres de cette alliance prédatrice et les grands groupes économiques s'intensifie pour atteindre des niveaux inquiétants. Les partis politiques bourgeois et leurs collaborateurs ont peur car il y a de nombreux signes en Grèce qui vont dans ce sens tout comme la cohésion de la classe bourgeoise même risque de voler en éclats ».
Ils sont même inquiets en ce qui concerne une possible phase de reprise dans tous ces pays. Car la reprise ne serait qu'anémique étant donné, comme nous l'avons déjà affirmé, qu'elle ne ferait qu'ouvrir la voie à une nouvelle crise potentielle (…)
La crise en Grèce n'est pas le seul problème ni même le principal. Leur problème, ce sont les divergences importantes qui apparaissent entre les puissances impérialistes dominantes de l'UE sur la manière dont l'endettement de l'Espagne et de l'Italie doit être traité, afin qu'une crise majeure ne se produise pas en France.
Ils sont inquiets des contradictions entre les États bourgeois, les groupes monopolistes en Europe ainsi que de leurs contradictions avec les groupes monopolistes et les États bourgeois de Chine, d'Inde, des problèmes de l'économie des États-Unis et du Japon ; tout cela conduisant à l'émergence de forces centrifuges.
Ceux qui intimident le peuple Grec et les autres peuples d'Europe sont ceux qui réfléchissent à l'exclusion d'Etats-membres non seulement de la zone Euro mais aussi de l'Union européenne. Ils continuent à nous intimider prétendant que l'exclusion de l'UE serait un danger mortel pour les travailleurs (…)
Aucune des propositions politiques bourgeoises, libérale, social-démocrate, de gauche, ou « rénovée » - ne peut constituer une issue politique favorable au peuple si elle ne considère comme une question de principe la rupture avec les monopoles – dans l'industrie, le secteur bancaire, le transport maritime, le commerce – précisément la rupture avec la propriété capitaliste, ses institutions étatiques, ses alliances internationales. »
A propos de la proposition du parti opportuniste Synapsismos/Syriza concernant un « gouvernement de gauche » et de ses objectifs, la secrétaire-générale du KKE a fait observer :« Voyez sur quoi débouche l'opportunisme en ces débuts de XXIème siècle, évoquant officiellement, ouvertement et de façon éhontée, comme perspective la défense de la cohésion sociale, c'est-à-dire, la collaboration de classe, la soumission de la classe ouvrière à la classe bourgeoise, la soumission des couches populaires pauvres aux monopoles (…)
Il y a tout un débat qui s'est ouvert au nom de la souveraineté nationale. Nous croyons en la souveraineté populaire. La souveraineté du peuple, à savoir que pour que le peuple décide sur la base de leurs intérêts il faut qu'il ait entre les mains toute la richesse existante, produite dans le pays, la richesse qu'ils produisent par leurs mains et par leur cerveau, qu'il ait entre ses mains les moyens de production car autrement il ne pouvait y avoir aucune souveraineté ni pouvoir ; il ne pourrait être en mesure de planifier ni de garantir un travail à tout le monde.
Toutes les forces politiques de la « voie à sens unique de l'UE » - Nouvelle démocratie, PASOK, Synapsismos – doivent s'excuser devant le peuple pour les sacrifices inutiles qu'ils lui demandent de réaliser et pour les fausses promesses selon lesquelles le peuple Grec connaîtra par la suite une prospérité formidable.
Le KKE invite le peuple à lutter pour la propriété du peuple sur les moyens de production concentrés dans l'industrie, pour la socialisation de la terre, des grandes entreprises dans l'agriculture et du secteur du grand commerce.
Seule l'économie populaire peut garantir la souveraineté populaire et un véritable retrait des alliances impérialistes telles que l'UE et l'OTAN.
Aleka Papariga invite les travailleurs à renforcer et à se joindre à la seule perspective qui peut apporter un espoir, la perspective portée par le KKE : « Retrait de l'UE et annulation de la dette avec le pouvoir au peuple ».
Contre l'exploitation et l'appauvrissement
Pour un Portugal développé et souverain
Emploi - Salaires - Droits - Services Publics
Suite à l'accord souscrit avec la Troïka FMI/Union Européenne/BCE, le Portugal est confronté avec un nouveau programme d'austérité aggravé, sans parallèle depuis l'instauration de la démocratie.
En synthèse il s'agit maintenant de mesures suivantes :
>Augmentation illégale de la durée du travail de 2h30 (de 40h à 42h30 par semaine), ce qui implique la réduction des salaires de 7%, en moyenne, et l'augmentation du chômage ;
>Vol de la prime de fin d'année de tous les travailleurs en 2011 et des primes de fin d'année et des congés payés des travailleurs de l'Administration Publique et du secteur entrepreneurial de l'Etat - ainsi que pour les pensionnés/retraités en général - pour les prochains deux ans 2012 et 2013 ;
>De nouvelles coupes dans les salaires et les pensions de retraite ;
>Plus d'impôts sur la consommation et les revenus du travail ;
>Réduction de l'allocation de chômage ;
>Elimination de l'allocation familiale et du revenu social d'insertion à des milliers de familles ;
>Réduction des jours fériés ;
>Plus de privatisations (y compris de l'eau);
>Fermeture de plusieurs services publics et coupes dans la santé et l'éducation.
Dans le cadre du programme, le gouvernement et les associations patronales se proposent d'amputer les droits des travailleurs, y compris l'interdiction des licenciements sans juste cause, le droit constitutionnel de la négociation collective, les compensations pour motifs de licenciement, la protection sociale des personnes au chômage et la réglementation des horaires de travail.
Il est question d'un véritable programme d'agression contre les travailleurs, le peuple et le pays. Les mesures présentées sont des calamités. Si elles sont concrétisées, elles vont plonger le pays dans une récession économique (que le gouvernement admet déjà de l'ordre de 3% en 2012), ce qui va aggraver, au lieu de réduire, le poids de la dette.
Si la récession s'accentue, il se créera un cycle destructif des politiques d'austérité, avec plus de récession et augmentation de la dette, recopiant ce qui se passe, notamment, en Grèce, avec les résultats désastreux pour les travailleurs, le peuple et le pays.
Le nouveau paquet de mesures d'austérité impose la récession économique et la régression sociale, l'appauvrissement généralisé de la population, l'augmentation du chômage. Par l'amplitude et la gravité de son contenu - qui met en cause les principes de base de la structure sociale et des droits et garanties fondamentales entérinées dans la Constitution de la République Portugaise - le nouveau programme du gouvernement représente un énorme recul de civilisation et une attaque brutale à la démocratie.
La rupture du pouvoir d'achat a des effets dévastateurs sur le marché interne, menant à la fermeture d'entreprises et la perte conséquente de postes de travail. La population en général, les travailleurs et les travailleuses, les jeunes, les chômeurs, les retraités et les pensionnés payent la facture d'une crise qu'ils n'ont pas provoquée. Entretemps, les plus grands groupes économiques et financiers continuent à accumuler des milliers de millions d'euros de bénéfices et, rien que pour le 1er semestre de 2011, plus de 10.370 millions d'euros sont sortis du pays, le montant le plus élevé de notre histoire.
Ce sont les politiques suivies par les gouvernements successifs qui ont mené aux pertes de compétitivité de l'économie portugaise; à la liquidation d'une partie de notre tissus productif ; aux contrats désastreux pour l'Etat dans le cadre des partenariats public/privé ; au trou de la BPN - Banque Portugaise de Négoces, qui pourra avaler 3.000 millions d`euros ; à la non canalisation de crédits vers le secteur productif; au manque d'efficacité et à la faible productivité de beaucoup d'entreprises ; à la corruption ; à la fraude et à l'évasion fiscales ainsi qu'à l'économie parallèle.
Ceci est une politique de terre brulée ! Si on ne l'arrête pas, la concrétisation de plus de privatisations, notamment sur la captation, le traitement et la distribution de l'eau et des résidus, de la réduction de services dans les entreprises de transports et les coupes dans les prestations sociales, notamment dans la sécurité sociale, dans la santé et dans l'éducation, avec l'aggravement de l'inflation conduiront à des effets dévastateurs dans le développement du pays et dans la qualité des services publics, et provoqueront l'augmentation de la précarité, du chômage, de la pauvreté et de l'exclusion sociale.
Le Portugal a besoin d'une autre politique qui exige la renégociation de la dette - les délais, les intérêts et les valeurs à payer - , et qui promeut la croissance et l'emploi assortis de droits, qui mise sur la dynamisation du secteur productif, qui garantit l'augmentation des salaires et des pensions, qui assure la défense et le renforcement des fonctions sociales de l'Etat et des services publics, qui valorise le travail et rend leur dignité aux travailleurs.
Dans ce sens, le Conseil National de la CGTP-IN, réuni ces 18 et 19 octobre 2011, a décidé de:
Saluer les luttes des travailleurs et travailleuses de tous les secteurs d'activité, ainsi que tous ceux qui ont participé aux grandes manifestations convoquées par la CGTP-IN le 1er octobre dernier à Lisbonne et Porto, appelant à poursuivre l'action, à partir des lieux de travail, exigeant une réponse positive à leur propositions et revendications;
Intensifier l'éducation et la mobilisation des travailleurs et travailleuses pour les luttes qui sont en cours et, dès à présent, pour la préparation des actions de sensibilisation, de mobilisation et de présence dans la rue, qui auront lieu entre le 20 et le 27 octobre ;
Appeler à toutes les organisations syndicales, ainsi qu'aux travailleurs des secteurs public et privé, pour l'indispensable convergence en vue du renforcement de l'unité dans l'action à partir des lieux de travail, dans la lutte contre ce programme d'agression, pour de meilleures conditions de vie et de travail, pour un Portugal avec un avenir ;
Convoquer la Grève Générale pour le 24 novembre 2011, contre l'exploitation et l'appauvrissement ; pour un Portugal développé et souverain ; pour l'emploi, salaires, droits et services publics ;
Promouvoir, au travers des Unions Syndicales de District et le jour de la Grève Générale, des actions publiques dans les divers districts, pour donner une expression publique à l'indignation générale contre la politique de droite et les positions rétrogrades du patronat et exiger un changement de politique qui respecte et valorise les travailleurs et assure le développement économique et social du pays.
Source : « Front syndical de classe »
Même quand le bout du tunnel semble enfin se profiler à l’horizon, le pire se produit inexorablement pour Salah Hamouri et les siens.
Comme si son calvaire n’avait pas assez duré, après une mascarade de procès face à ces censeurs d’un tribunal militaire israélien d’occupation siégeant en Cisjordanie, qui scellèrent son sort sans sourciller, après six interminables années passées sous les verrous de l’injustice criante, ignoré par le gouvernement français, notre concitoyen franco-palestinien voit, impuissant du fond de sa cellule, son espoir de recouvrer la liberté, le 28 novembre, s’envoler.
Seul prisonnier politique français détenu à l’étranger, une insupportable distinction, le douloureux destin de ce jeune homme de 26 ans se brise à nouveau sur les récifs de la politique d’Israël, qui n’est jamais aussi impitoyable que quand elle est poussée dans ses retranchements, et contrainte de faire ce qu’elle abhorre : négocier la relaxe de 1 027 détenus palestiniens en échange du soldat Gilad Shalit.
Ce que redoutaient Denise et Hassan Hamouri avec anxiété est arrivé : leur fils ne retrouvera pas l’air libre fin novembre, et ils devront attendre le 12 mars pour l’entourer de leur affection. Jointe chez elle, à Jérusalem-Est, Denise Hamouri, bouleversée, a accepté de répondre à nos questions.
Denise Hamouri, la nouvelle vient de tomber, la libération de Salah est reportée au 12 mars. Le 28 novembre était pourtant la date officielle de sa remise en liberté, vous aviez même pu rencontrer Alain Juppé, ministre des Affaires Etrangères, après des années de silence du gouvernement, que s’est-il passé ?
Nous redoutions cette terrible perspective qui est un immense choc émotionnel pour nous. L’appel de Monsieur Juppé en faveur de la libération de Salah n’a manifestement pas eu d’écho au sein du gouvernement israélien. La voix de la France ne pèse pas lourd face à l’autisme israélien, et quand Monsieur Juppé a demandé que notre fils soit libéré le plus rapidement possible, et dans les délais légaux, eh bien, qu’a fait Israël ? Israël a répondu avec aplomb : on va le garder plus longtemps !
On a dit que l’Elysée était intervenu pour que Salah fasse partie de la deuxième vague de libération des prisonniers palestiniens. Qu’en est-il réellement ?
Après avoir ignoré notre fils pendant des années, cette demande a été faite soudainement par Nicolas Sarkozy, sans que nous soyons prévenus. Cela prouve que Monsieur Sarkozy connaît mal le dossier de Salah. Il est vrai que Monsieur Longuet, ministre de la Défense, n’était même pas au courant de l’affaire selon ses dires récents au micro de France Inter ! Cela laisse sans voix et songeur…
Que comptez-vous faire maintenant, y a-t-il un recours possible ?
Il n’y a, hélas, pas de recours envisageable, si ce n’est que le gouvernement français hausse le ton, et réitère sa demande de libération avec la fermeté dont il sait faire preuve à l’égard d’autres pays. Je réclame simplement que Salah puisse sortir à la date qui était inscrite sur son jugement, c’est-à-dire le 28 novembre 2011, et que la France agisse pour que cette date soit respectée. Parallèlement, avec le comité de soutien nous mettons la pression (envois de mails, courriers…).
Comment a réagi Salah à l’annonce de son maintien en prison ?
Je n’ai, malheureusement, pas vu Salah depuis plus d’un mois. Il est interdit de visites familiales jusqu’ au 5 novembre, après une grève de la faim qu’il avait entamée avec des centaines de prisonniers palestiniens pour protester contre les punitions collectives inhumaines et contraires au droit international. Je ne sais pas quel est son état d’esprit face à ce nouveau coup dur…
Propos recueillis par la rédaction d’OUMMA.COM
Pour soutenir Salah Hamouri et appeler à sa libération à la date du 28 novembre : cliquez ici