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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 13:18

  

Scolarité obligatoire à 3 ans

Par le groupe CRC-SPG / 4 novembre 2011

 

Alors que la majorité sénatoriale s’apprêtait à défendre un texte en faveur de l’école maternelle, le gouvernement a opéré un coup de force.

En invoquant l’article 40 sur l’irrecevabilité financière, il a purement et simplement vidé la proposition de loi de son contenu et a fait obstacle à l’adoption d’un texte qui allait sécuriser l’existence de l’école mateECOLE-PUBLIQUEjpg-copie-1.jpgrnelle.

De plus, cette manœuvre bafoue le droit d’initiative législative des parlementaires, en empêchant qu’ait lieu un véritable débat.

Se faisant, la majorité présidentielle poursuit son travail de sape du service public de l’éducation entamé depuis 5 ans et prouve qu’il n’est capable d’envisager l’école maternelle que sous l’angle budgétaire.

Alors que cette dernière est reconnue comme un élément déterminant dans la réussite scolaire, le gouvernement en fait sa variable d’ajustement privilégiée. Décidemment, ce gouvernement n’aime pas l’école maternelle ! Il vient d’en faire une nouvelle fois la démonstration.

Pour Brigitte Gonthier-Maurin, sénatrice des Hauts-de-Seine, il y a bien urgence à légiférer sur la question. L’école maternelle doit être au cœur d’un service public de l’éducation porteur d’émancipation individuelle et collective, parce que tous les élèves sont capables de progresser et de réussir à condition que l’école - donc l’Etat - leur en donne les moyens.


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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 17:45

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Le 11-Vendémiaire de la Sainte-Révolution syrienne ou L’Échec du Conseil national syrien Fida DAKROUB

arton15034-eb51a.jpg D’abord, tout observateur moyen, même sans avoir suivi pas à pas le Périple de la prétendue « révolution » syrienne dans les coulisses des puissances impérialistes, devait se douter que la révolution allait à une déconfiture inouïe. Il suffisait d’entendre les glapissements de triomphe dénués de toute modestie, avec lesquels ces messieurs du Conseil national syrien (CNS), présidé par Burham Ghalioun, un universitaire basé à Paris, se félicitaient l’un-l’autre des effets miraculeux du 11-Vendémiaire, soit du deuxième jour d’octobre 2011, qui fut honoré par la naissance d’un pacte de principes constitutionnels, dessinant les contours de la Syrie de demain.



Des composants contradictoires du CNS

Ce pacte « de la dignité et de la liberté » [1] , comme il plut à ces messieurs de l’appeler, fut proposé à l’ensemble des forces des oppositions de l’extérieur, les Frères musulmans, les coordinations locales de l’intérieur, les partis kurdes et assyriens, et la masse d’une foule de formations politiques et tribales. Ainsi, fut la « montée en puissance » du Conseil national syrien (CNS), qui réunit en un seul « Front » des intégristes islamistes diabolisant, par leur discours idéologique, l’Occident et ses structures culturelles, rejetant le peuple comme source de pouvoir légitime, car pour eux Dieu, le tout puissant, est la seule source de tout pouvoir ; des libéraux bourgeois et petit-bourgeois fascinés par l’achèvement des démocraties bourgeoises occidentales, par leurs institutions politiques et sociales, croyant au peuple comme « source ultime » de tout pouvoir (certainement, selon une perspective bourgeoise), ce qui les met, éventuellement, en contradiction avec le composant précédent, les Frères musulmans ; parmi cette foule d’opposants, nous trouvons aussi des gauchistes « révolutionnaires », désespérés et dispersés aux quatre coins du monde, résidus de la Guerre froide, qui démarquent, idéologiquement, face aux islamistes et aux libéraux ; effectivement, nous ne pouvons pas, oublier les nationalistes chauvinistes, arabes, kurdes et assyriens ; parmi ceux-ci nous entendons les cris des chauvinistes arabes nassériens, semi-socialistes semi-islamistes, appelant à la Grande-Nation panarabe qui ne s’établira pas sans écraser tout autre sentiment nationaliste minoritaire, tel que kurde ou assyrien ; parmi les chauvinistes, nous voyons aussi danser des nationalistes kurdes célébrant la Naurouze et hurlant Hourra le Grand Kurdistan, dont l’établissement menace l’unité de la Grande-Nation panarabe ; pour en finir avec cet amalgame alchimique, nous ne pouvons pas passer sans mentionner la Sainte-Assyrie et sa divinité tutélaire, Assur, véritable maître du royaume assyrien, dont les racines mythiques remontent loin dans l’Histoire au IIe millénaire, avant cette ère commune où nous vivons. Enfin, c’est un mélange extraordinaire de contradictions dont l’impossibilité de se rencontrer sur un seul point idéologique commun ne demeure pas inaperçue, même pour un simple débutant en sciences politiques.

Certainement, ces messieurs gentilshommes de la CNS partagent deux points communs mais bien fragiles : 1) l’hébergement en Occident, 2) l’absence d’un programme de réforme précis ; par contre, ils se rencontrent sur un seul objectif : renverser le président Bachar al-Assad à tout prix, et après lui qu’il soit le déluge, peu importe le chaos, peu importe la destruction du pays !

En effet, cette « montée en puissance », bénie par l’Empire étatsunien, l’OTAN et l’Union européenne (EU), cet héroïsme vaniteux, découleraient d’un accord entre Américains, Turcs et Frères musulmans, permettant de fédérer les trois principales tendances de la soi-disant « opposition syrienne ». Pour rappel, la présidence du CNS a été confiée à Ghalioun et compte parmi sa direction Bassma Kodmani comme porte-parole, Mohammed Riyad al-Chaqfa, guide des Frères musulmans et des représentants de la Déclaration de Damas. Selon nous, cette nouvelle créature à la Frankenstein ne sera utile que dans le contexte de l’accroissement de pression contre le président syrien Bachar al-Assad. Pourtant, c’est précisément cet amalgame alchimique, expérimenté dans les coulisses des centres de puissances impérialistes, qui va exhausser les adversaires du régime syrien à un niveau plus élevé, à un stade suprême de l’évolution des idées et pratiques révolutionnaires, celui de la Sainte-Révolution syrienne.

Du pacte « de la liberté » du CNS

C’est précisément à ce moment critique du développement de la guerre impérialiste contre la Syrie que ces « révolutionnaires » décidèrent de déclarer un « pacte de la liberté et de la dignité » en évoquant craintivement les esprits des grandes révolutions des XIXe et XXe siècles, qu’ils leur empruntèrent leurs noms, leurs mots d’ordre, leurs discours humanitaire, leurs slogans politiques et sociaux, même leurs costumes, pour apparaître sur la nouvelle scène de l’histoire sous ce déguisement respectable, digne à tout « révolutionnaire » qui croit à l’Esprit des lois de Montesquieu, au Contrat social de Rousseau et à La justice sociale en Islam de Sayyid Qutb, avec ce langage emprunté à la première Révolution française (1789) et à la révolution d’Octobre (1917).

Burham Ghalioun, Bassma Kodmani, Riyad al-Chafqa, tous les 140 héros du CNS, de même que des partis nationalistes kurdes, la masse des tribus et des clans bédouins du Désert syrien ainsi que les Quarante-quatre d’Ali Baba accomplirent dans le costume de la première Révolution française, et en se servant d’une phraséologie empruntée aux philosophes de l’Aufklärung [2] , la tâche de l’achèvement des idées révolutionnaires, à savoir le pacte du deuxième jour du mois d’octobre. Ainsi, Riyad al-Chafqa s’identitfia à Robespierre, Bassma Kodmani s’habilla en Danton et Burham Ghalioun joua le rôle de Camille Desmoulins.

En avançant à travers les lignes de cette déclaration, il devient difficile de nous débarrasser de l’idée insistante que les auteurs de ce pacte « historique », comme l’appela monsieur Ghalioun, avaient l’intention de commencer la rédaction avec une ouverture grandiose, aussi glorieuse que l’événement lui-même dont le pacte est issu, la Sainte-Révolution syrienne.

Effectivement, en annonçant leur unification au sein du Conseil national syrien, les oppositions syriennes franchisèrent une étape décisive vers la subordination complète aux puissances impérialistes. Il suffit que le CNS reçut l’appui, le 10 octobre, de son confrère libyen le Conseil national de transition (CNT) pour que nous construisions une idée première de l’avenir prévu de la Syrie ; le soir même, le CNS reçut aussi la bénédiction de l’Union européenne (EU) qui se précipita à saluer « les efforts de la population syrienne pour établir une plateforme unie et appelle la communauté internationale à faire de même » [3] .

De la bipolarité idéologique du pacte du CNS

D’abord, dans ce pacte grandiose, l’inévitable déclaration des libertés publiques (liberté personnelle, liberté de la presse, de la parole, de l’expression, d’association, de réunion, d’enseignement, des cultes, etc.), reçut un uniforme constitutionnel qui le rendait invulnérable. Ce pacte, si subtilement rendu inviolable, issu de l’évolution historique des idées révolutionnaires, était cependant, comme Achille, vulnérable en un point, non pas au talon, mais à la tête, ou plutôt aux deux têtes dans lesquelles il se perdait : le libéralisme bourgeois occidentalisé de monsieur Burham Ghalioun, d’un côté, l’idéologie islamiste des Frères musulmans, de l’autre. Ensuite, comme résultat de cette bipolarité idéologique, chacune de ces libertés fut proclamée comme un droit absolu du citoyen syrien, mais avec cette réserve constante qu’elles ne contredisent pas la révélation divine, telle que manifestée dans le credo islamique, à l’époque de Sahifa [4] .

Mieux encore, l’ouverture grandiose de ce pacte commence par une insistance sur l’importance historique de la « révolution » syrienne qui va, selon les auteurs du pacte, mettre la Syrie au même niveau que les nations civilisées. Puis, on continue avec une escroquerie à l’égard de l’aspect universelle cosmopolite de la Sainte-Révolution syrienne, fidèle aux âmes immortelles des ses martyrs. Nous prenons ici, comme exemple, le premier paragraphe du pacte :

« Le soulèvement-révolution en Syrie constitue un tournant radical dans l’histoire de la société et de l’État syriens. Elle porte en elle, comme toutes les révolutions du “printemps arabe”, un saut qualitatif, un message humain et un ensemble de valeurs universelles, représentant le dénominateur commun des aspirations du peuple syrien et la reconnaissance au sacrifice de ses martyrs » . [5]

À notre sens, les auteurs de ce paragraphe prêtent beaucoup d’importance à montrer leur « réalité » comme résultat logique et normal de l’évolution des luttes révolutionnaires en Syrie, tout en empruntant son langage au déterminisme historique et au matérialisme historique. Ceci se révèle dans l’emprunt de l’expression « un saut qualitatif » dû, évidemment, à un long processus d’accumulation de petits sauts quantitatifs.

Cependant, ce paragraphe s’habillant en costume de matérialisme historique et de cosmopolitisme des Lumières, est suivi directement par un autre paragraphe tout à fait contradictoire, qui nous fait précipiter de l’époque de l’Aufklärung à l’époque hégire du Prophète. Soudain, nous nous trouvons dans un environnement disharmonieux avec le précédent, à La Mecque du septième siècle (AÈC), à l’aube de l’islam. Lisons dans le paragraphe suivant :

« Depuis le pacte de la Sahifa établi par le Prophète à son arrivée à Médine aux déclarations des droits de l’Homme des temps modernes, les pactes, accords et contrats ont constitué les règles de la vie commune entre les citoyens d’un même pays. Leur contenu représente le jalon nécessaire et indispensable, notamment dans les périodes de changement, de transition et de construction. Leurs règles constituent les repères auxquels se réfère la société dans ses différentes composantes, et les bases d’un État défendant les libertés fondamentale et assurant la souveraineté. Ces règles sont immuables, quel que soit la majorité électorale, politique ou sociale. Aucune ne peut être omise ou fractionné » . [6] Sans nul doute possible, en prenant la Sahifa comme point de départ historique, le pacte du CNS ne porte pas seulement en lui-même les éléments de son propre malheur, mais il annonce aussi son râle avéré.

Avant toute chose, qu’est-ce que le pacte de Sahifa ? C’est un traité de paix entre les musulmans, les arabes non-musulmans et les juifs de Médine. Le traité fut mis par écrit et ratifié par toutes les parties, vers l’an 622 (ÈC). Cependant avec la présence de plus en plus envahissante des musulmans, les tribus juives commencèrent à s’irriter. C’était le début d’un conflit violent et sanglant entre les deux communautés.

À l’évidence, la référence à la Sahifa laisse l’allégeance de la « deuxième République », telle que promise par le CNS, ambiguë ; et des questions se révèlent ici : d’où recevra la République sa légitimité, du peuple ou de la loi divine ? Ici, l’amalgame ne peut pas être accompli ? car l’un nie l’autre, au moins que les auteurs du pacte aient voulu mettre en application les principes de la Dialectique de la Nature [7].

De l’ambigüité du pacte du CNS

D’ailleurs, si la « deuxième République » reçoit sa légitimité du peuple, cela devrait entraîner, sous entendu, un État laïque n’adhérant à aucune religion précise, qu’elle soit majoritaire ou minoritaire. Dans ce cas, les Frères musulmans, fidèles au credo islamique se trouveraient en démarcation face à la société et à l’État, ce qui entrainerait, évidemment, à un nouveau conflit, cette fois-ci plus violent et plus sanglant, entre les Frères musulman et la « deuxième République ». Par contre, si la « République » reçoit sa légitimité de la loi divine, tel que voulu par l’inclusion de la Sahifa dans le pacte, ici tout le discours sur les droits de l’Homme, les libertés publiques, l’égalité parmi les différents composants de la société syrienne ne serait qu’un bavardage futile ; car dans ce cas, tout groupe ayant un credo différent de celui issu de la loi divine perdra l’une ou l’autre des libertés et des dignités promises dans le pacte « de la liberté et de la dignité » du CNS. En plus, les droits de la personne et des groupes minoritaires (qu’il s’agit des minorités religieuses, ethniques, linguistiques, sexuelles ou affectives) ne peuvent pas demeurer à l’abri de l’oppression de la loi divine. Le sort des minorités chrétiennes en Irak à la veille de l’occupation américaine, éliminées massivement et systématiquement par des groupes fanatiques, ainsi que les attaques quotidiennes contre les chrétiens coptes en Égypte, constituent un bon exemple à ce que pourrait être l’avenir des minorités ethniques et religieuses de la Syrie, une fois le CNS, avec sa bipolarité idéologique, serait au pouvoir.

Ainsi, Damoclès leva la tête et s’aperçut qu’une épée était suspendue au-dessus de lui, et n’était retenue que par un crin du cheval de Denys .  [8]

De l’échec de la campagne impérialiste contre la Syrie

En définitive, ce pacte grandiose joue un rôle différent à celui déclaré sur la scène, devant les spectateurs. Il n’est pas secret, ici, que la déclaration du 11-Vendémiaire vise à accélérer la pression sur le régime syrien et à prendre la campagne contre la Syrie à un niveau plus avancé. Ici, nous nous trouvons face à deux possibilités se tenant derrière la déclaration. La première se présente par l’intention des triumviri (l’Empire étatsunien, la France, la Turquie) à en sortir de l’impasse où se trouve la prétendue « révolution » syrienne, déjà échouée à s’enraciner dans le paysage syrien. Pour en faire, les triumviri accéléreraient l’offensive, en reconnaissant, le cas échéant, le CNS comme le seul représentant légitime du peuple syrien, et en retirant, effectivement, toute légitimité du régime syrien sur la scène internationale. Deuxièmement, au cas où la campagne impérialiste contre la Syrie échoue, ce qui nous parait plus évident, les triumviri utiliseraient le CNS comme vitrine politique derrière laquelle se cachent les vrais joueurs (l’Empire étatsunien, la France et la Turquie) et cela dans le but d’entamer des négociations directes et d’autre « sous la table » avec le régime Syrien.

En guise de conclusion, après neuf mois de violences et de manifestations réelles et virtuelles (sur Facebook), et après la mise du véto sino-russe au Conseil de sécurité opposant à toute intervention prévue dans les affaires internes de la Syrie, la deuxième possibilité devient, jour après jour, plus avérée, sans éliminer, certainement, la première possibilité, une fois le rapport de force sera de nouveau changé.

 

Fida Dakroub, Ph.D


[1] Le jour de Vendémiaire est le premier jour du calendrier républicain français. Il correspondait à quelques jours près (selon l’année) à la période allant du 22 septembre au 21 octobre du calendrier grégorien. Ainsi, le 11 vendémiaire correspondrait au 2 octobre.

[2] L’Aufklärung est un courant de pensée, qui s’étend approximativement des années 1720 - 1730 aux années 1775 - 1785, durant lesquelles se développera le Sturm un Drang. Ce courant intellectuel est souvent identifié aux Lumières.

[3] http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/10/1...

[4] Le pacte de Sahifa déclaré par le Prophète à son arrivée à Médine.

[5] http://blog.mondediplo.net/2011-10-07-Syrie-l-opposition-a-D...

[6] http://blog.mondediplo.net/2011-10-07-Syrie-l-opposition-a-D...

[7] Friedrich Engels projetait d’écrire un grand travail sur la dialectique dans la nature. La première idée d’Engels était de montrer, sous la forme d’une critique du matérialisme vulgaire et sur la base de la science la plus moderne, la contradiction entre le mode de pensée métaphysique et le mode de pensée dialectique.

[8] Damoclès est le personnage-clé d’un épisode de l’histoire grecque antique auquel l’on peut se référer comme la légende de L’Épée de Damoclès. De cette légende, est née l’expression « Avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête », utilisée pour signifier qu’« un danger constant peut nous "tomber dessus", telle l’épée de l’histoire, à tout moment ; que la situation est périlleuse ».

 

URL de cet article 15034
http://www.legrandsoir.info/le-11-vendemiaire-de-la-sainte-revolution-syrienne-ou-l-echec-du-conseil-national-syrien.html
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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 17:37

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      Papandréou fait don de sa personne... aux Etats-Unis

                      Panagiotis Grigoriou


 Les Grecs s'étonnent de l'impact européen voire mondial de la politique menée par leurs dirigeants, Papandréou en tête. Les rumeurs se nourrissent de feta au petit lait et, selon l'hebdomadaire satirique « La Souris », qui s'arrache dans les kiosques, le premier homme politique européen ayant rencontré l'administration américaine juste après le sommet du 26 octobre fut Stavros Lambrinidis, ministre des Affaires étrangères du Protectorat grec et homme de confiance de Papandréou. L'ethnologue Panagiotis Grigoriou raconte ici les conclusions qu'en tire l'hebdomadaire grec.

 La Une de l'hebdo satirique grec « La Souris »)


Nous attendons avec méfiance les résultats du vote de... confiance au gouvernement Papandreou, au Parlement ce vendredi. Les syndicats appellent à manifester, le parti communiste (KKE) et les autres partis de la gauche également.

Hier, encore une journée folle. Tout le monde suivait les événements partout. Radios, télés, internet ; dans les rues les rumeurs se nourrissaient de feta au petit lait. On lisait les titres des journaux devant les kiosques et les commentaires tombaient spontanés, amers et ironiques. Mais c'est surtout le titre de Libération qui a fait tant couler d'encre ici, sous le Parthénon. Quelle fierté, cette petite leçon de grec sur la une du grand quotidien français, à croire que nous tenons pour une seule journée certes, toute la grammaire du monde.

Pour un Premier Ministre dont la langue maternelle est l'américain, c'est de surcroît un exploit. Tremblez, Homère, Aristote et Platon, voilà Papandreou, « tiens, même les Chinois ont fait des déclarations sur notre référendum, la muraille de Chine tremble aussi », s'exclame un étudiant à haute voix et tout le monde rigole et applaudit dans le bistrot à deux pas de la place de la Constitution, certains évoquent l'autre sobriquet de Papandreou : « Crime Minister ».


« Mémorandation »
•Dossier Guérini : le boulet du PS refuse d'être le bouc émissaire
•La crise européenne stimule la défiance envers la politique
•Sarkozy, ce héros, sauveur de l'Europe !
Depuis le feu d'artifice référendaire, le sarcasme court le marathon dans les rues mais il n'est pas seul. Il rencontre l'indignation et peut-être bien l'apocalypse ; nouveau savoir révélé par notre nouvelle condition inhumaine ici. Eh oui, nous avons découvert ... le Dessous Des Cartes - Mit offenen Karten en allemand - en dix-sept mois de vie sous « mémorandation », si on peut designer ainsi l'occupation toujours plus élaborée, imposée à la Grèce depuis le premier mémorandum de 2010, signé entre Papandreou, le FMI, la Commission européenne et la BCE, sans que le peuple soit consulté.
 
Mais 2010 est déjà loin, très loin. Entre temps, la propagande des nos sous-administrateurs coloniaux qui prétendre être encore ministres et députés, ne passe plus. Ils jouent au théâtre incarnant, tantôt Les Guêpes au sein du parlement, tantôt Iphigénie à Cannes, peine perdue.

Notre vilaine petite souris s'arrache dans les kiosques (La Souris – To Pontiki, hebdomadaire satirique, titre ce jeudi : « Chantage made in USA - Référendum »). Notre Souris note que le premier homme politique européen ayant rencontré l'administration américaine juste après le sommet du 26 octobre, fut Stavros Lambrinidis, Ministre des Affaires étrangères de notre Protectorat et homme de confiance de Papandreou. Il a déclaré après sa rencontre avec Hillary Clinton, le 28 octobre : « C'était une rencontre très positive, dans une ambiance de confiance également positive, prouvant que désormais, la Grèce et les États-Unis d'Amérique ont une approche commune concernant pas mal de choses ».

L'hebdomadaire satirique grec soulignant le mot « désormais », suggère que c'est lors de cette rencontre, que Lambrinidis aurait informé Hillary Clinton de la décision de Papandreou sur le référendum. Une belle munition poursuit la Souris, à la guerre des États-Unis contre l'Allemagne et sa monnaie, l'euro, une preuve supplémentaire concernant les liens de sang entre Papandreou et les intérêts de Washington (sic). Un de mes interlocuteurs d'hier a résumé l'affaire ainsi : « Papandreou mène une vraie politique nationale en faveur de son pays… les États-Unis ! »...


Sous les pavés la Mer Égée ?
En tout cas, Angela Merkel, suivie par Nicolas Sarkozy, a vite réagi, ramenant petit George à l'essentiel, c'est à dire, au nouveau mémorandum du 27 octobre, sur lequel (comme pour les précédents) le peuple grec ne doit en aucun cas être consulté, même si, ce traité officialise la colonisation et la déconstruction de la souveraineté du pays.

Les citoyens grecs ont également compris une autre chose. Le premier mémorandum a été adopté de manière anticonstitutionnelle, malgré une première décision bienveillante de la… Haute Cour de justice. Nombreux sont ainsi, ceux qui en Grèce préparent un après, comportant la mise en examen des députés (droite, extrême droite et P.S.) qui ont paraphé le premier texte. Sans ignorer la colère du peuple qui crie « au poteau », et organise des pendaisons publiques (et pour l'instant symboliques) dans nombreux départements, concernant les photos de… leurs élus, au Parlement.
 
Les événements du 28 Octobre ont sans doute précipité le calendrier d'Angela Merkel. En effet le drapeau allemand et celui de l'Union Européenne ont été brulés, et pas seulement à Patras. Donc, la politique allemande pense avoir obtenu ce qu'elle voulait. Un questionnement alors imposé, lors d'un référendum improbable, (oui ou non à l'euro, et non pas, oui ou non au mémorandum qui impose la perte de la souveraineté car c'est par cette question qu'il faut commencer et ensuite seulement, examiner le reste, abandon ou pas de la monnaie euro-allemande, ou la sortie de l'Union Européenne).

La ridiculisation de Papandreou à Cannes, passe ici pour secondaire, elle ne semble pas chagriner vraiment les Grecs. Ce que le directoire de Cannes à imposé, prévoit une sorte d'accord très probable entre le P.S. et la Nouvelle Démocratie (la droite), en vue d'assumer la lourde responsabilité de l'adoption du mémorandum du 26 Octobre si possible à plus de 180 voix (sur 300) au Parlement, ce qui sauve certaines apparences de conformité avec la Constitution, voilà le vrai fond de la boite de Pandore.

Ensuite, le schéma gouvernemental de transition comme le suggèrent déjà certains médias et les partis du mémorandum, vont probablement organiser des élections législatives, au lieu de les organiser avant, comme l'exige le moindre esprit démocratique, citoyen et national.
 
Papandreou a même déclaré que sa personne et sa survie politique ne l'intéressent pas, son seul but étant de… sauver la Grèce. En dégustant un bon Merlot, offert par un ami français installé à Athènes, nous avons alors évoqué l'autre « sauveur » qui avait fait don de sa personne à la France de 1940. Décidément, mes amis français n'ont pas la mémoire courte. Allez, Santé, le vote de confiance au gouvernement est pour aujourd'hui, et les manifestants devant le Parlement. Sous les pavés la Mer Égée ? Ou bien, vie éternelle sous « mémorandation » ?

Retrouvez Panagiotis Grigoriou sur son blog.
http://www.marianne2.fr/Papandreou-fait-don-de-sa-personne-aux-Etats-Unis_a212076.html

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 17:28

 

Sur le site de Michel Stefani

Alors que la Grèce est placée sous tutelle de la Troïka, que l’Etat réprime les manifestations pour rassurer les marchés et que l’Europe poursuit les renflouements financiers, le compositeur Mikis Theodorakis a appelé les grecs à combattre et alerté les peuples d’Europe qu’au rythme où vont les choses les banques ramèneront le fascisme sur le continent.

 

Pour la figure emblématique de la résistance à la junte des colonels, si la Grèce se soumet aux exigences de ses soi-disant "partenaires européens", c’en sera "fini de nous en tant que peuple et que nation". Il a accusé le gouvernement de n’être qu’une "fourmi" face à ses "partenaires", alors que le peuple le voit comme "brutal et offensif". Si cette politique continue, "nous ne pourrons survivre (…) la seule solution est de se lever et de combattre". Résistant de la première heure contre l’occupation nazie et fasciste, combattant républicain lors de la guerre civile et torturé sous le régime des colonels, Mikis Théodorakis a également adressé une lettre ouverte aux peuples d’Europe, publié dans de nombreux journaux grecs.

 

Extraits :"Notre combat n’est pas seulement celui de la Grèce, il aspire à une Europe libre, indépendante et démocratique. Ne croyez pas vos gouvernements lorsqu’ils prétendent que votre argent sert à aider la Grèce. (…) Leurs programmes de « sauvetage de la Grèce » aident seulement les banques étrangères, celles précisément qui, par l’intermédiaire des politiciens et des gouvernements à leur solde, ont imposé le modèle politique qui a mené à la crise actuelle. Il n’y pas d’autre solution que de remplacer l’actuel modèle économique européen, conçu pour générer des dettes, et revenir à une politique de stimulation de la demande et du développement, à un protectionnisme doté d’un contrôle drastique de la Finance.

 

Si les Etats ne s’imposent pas sur les marchés, ces derniers les engloutiront, en même temps que la démocratie et tous les acquis de la civilisation européenne. La démocratie est née à Athènes quand Solon a annulé les dettes des pauvres envers les riches. Il ne faut pas autoriser aujourd’hui les banques à détruire la démocratie européenne, à extorquer les sommes gigantesques qu’elles ont elles-mêmes générées sous forme de dettes. Nous ne vous demandons pas de soutenir notre combat par solidarité, ni parce que notre territoire fut le berceau de Platon et Aristote, Périclès et Protagoras, des concepts de démocratie, de liberté et d’Europe. (…)

 

Nous vous demandons de le faire dans votre propre intérêt. Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour. Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes. Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. (...) Résistez au totalitarisme des marchés qui menace de démanteler l’Europe en la transformant en Tiers-monde, qui monte les peuples européens les uns contre les autres, qui détruit notre continent en suscitant le retour du fascisme."

 

 

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 17:05

 

                    

 

                                                    site: http://www.placeaupeuple2012.fr

                                                                        blog de J.-L.Mélanchon

 

 

Pour le respect des droits des migrant-e-s et contre le racisme




Nos vies, nos engagements, et même nos partis pris sont différents. Nous avons en commun d’appartenir au peuple de gauche. Cette fois, nous avons décidé de constituer ensemble le Front de Gauche pour le respect des droits des migrant-e-s et contre le racisme.

• Parce que nous côtoyons les militant-e-s du Front de Gauche au quotidien dans toutes les luttes pour le respect des droits des migrant-e-s et contre le racisme : pour la régularisation des personnes sans-papiers, contre les expulsions, pour le respect du Droit d’asile, contre le racisme et les discriminations.

Signer l'appel

Pour partager :


 

• Parce que nous observons la détermination des élu-e-s du Front de Gauche dans la vie quotidienne comme aux parlements contre les lois honteuses et mesures prises par Sarkozy et sa bande.

• Parce que le programme du Front de Gauche affirme clairement que le problème, la terrible crise que traverse le monde ne trouvera pas d’issue en cherchant de pauvres bouc-émissaires.
Depuis Neandertal, en passant par Marco Polo et Christophe Colomb, l’histoire de l’Humanité est riche des mouvements migratoires. Dans notre monde mondialisé, le problème ce n’est pas les
migrant-e-s ni la liberté de circulation des femmes et des hommes,mais la liberté de circulation des capitaux et la domination de la finance.
Diviser pour mieux régner. Les grands de ce monde, les dignitaires du CAC 40, la bande du Fouquet’s, et leurs porte-paroles politiques manient la mise en concurrence avec délectation. Quant le gouvernement
UMP cherche à nous faire avaler que le chômage, le déficit de la sécu, la crise du logement ou de l’école, c’est la faute «au rebeu du dessous, au black d’en face ou au rom d’à côté…», les riches se gaussent. L’essentiel est préservé : leurs privilèges et leurs fortunes colossales.
Ils veulent casser dans les consciences, les solidarités des salarié-e-s, l’attachement aux principes républicains d’égalité des Droits. Ils défigurent la République, il faut en finir.
Face au déferlement médiatique, au prêt-à-penser xénophobe de Guéant, au racisme de Le Pen, la facilité serait de faire profil bas. Nous refusons ce piège. D’abord, parce que pour nous les Droits de l’Homme n’ont pas de couleur, pas de frontière. Liberté, Égalité, Fraternité : il n’y a pas d’arrangement, pas de dérogation. Trois mots universels pour dire l’Humain d’abord. Notre République ? Même sol, mêmes droits !
Avec cet appel, soyons nombreux pour déconstruire les préjugés et les idées toutes faites sur l’immigration.
Défendons un programme alternatif aux logiques sécuritaires, utilitaristes et racistes à l’œuvre en France et Europe. C’est le sens de notre engagement : avec le Front de Gauche, nous on peut !

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 16:57

 

 

 

 

                                                                 

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 16:50
En France, en 2011 les SDF accouchent dans la rue !

Une femme sans domicile fixe a mis au monde une petite fille dans les rues de Paris ce mercredi 2 novembre. Le décès de son bébé a été constaté malgré l’intervention des pompiers et du Samu.

Selon le collectif Les Morts de la Rue, le couple vivait depuis peu sous une tente dans le 14e arrondissement. Selon des éléments recueillis à la mairie de Paris, la mère est âgée de 38 ans, le père de 39 ans. On ignore si l’enfant était mort-né.

Cet événement dramatique met en lumière la politique insensée du gouvernement et de M. Benoist Apparu, ministre du Logement. Le logement d’urgence est dans une impasse. La démission de Xavier Emmanuelli de la présidence du Samu social est le symbole du désengagement de l’État. Le logement social peine plus que jamais à répondre à la demande toujours croissante. Le silence de l’État est assourdissant, alors que selon la fondation abbé Pierre, il y a 500.000 familles en situation d’impayé de loyers en France, que plus de 100.000 expulsions ont été demandées avant la trêve hivernale qui a commencé le 1er novembre. La situation de nombreuses familles touchées par la crise avec la multiplication des licenciements et des contrats précaires laisse augurer des heures sombres le 15 mars 2012, c’est-à-dire la fin de la trêve hivernale pour les expulsions.

Il est plus qu’urgent d’agir contre l’augmentation des loyers, la fin des expulsions sans relogement, et l’abandon de milliers de personnes contraintes à vivre dans la rue.

 

                                                                        LES-GRANDS-2.jpg

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 16:41

A droite, on chasse le pauvre en meute

Laurent Wauquiez le ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche et porte parole de la droite « sociale » a la bonne recette pour gérer la pénurie en logements sociaux : ceux-ci se verraient réservés aux salariés. Autrement dit les personnes privées d'emploi le seraient aussi de logement. Après sa précédente diatribe sur le « cancer de l'assistanat » voilà que « notre chantre du social » récidive dans sa chasse aux pauvres. Il est marqué à la culotte par ses amis UMP. Eric Ciotti, le député des Alpes Maritimes préconise le retrait des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire des enfants. Le maire de Nogent-sur-Marne publie un arrête anti-glanage sur sa commune tandis que celui de Marseille Jean Claude Gaudin, interdit la mendicité… Roseline Bachelot, elle, repousse l'augmentation légale des minima sociaux de janvier à avril N'en jetez plus la coupe est pleine !

 

                                                                    LES-GRANDS-2.jpg

 

 

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 09:26

                       A voce di i nostri paesi : oghjie, Canari ....

                                                             cap-corse la carte

 

 

 

 

 CANARILa réforme de la taxe professionnelle s'est avérée d'une extrème complexité lors de l'établissement du budget. Cette réforme n'est cependant rien comparée à celle des collectivités territoriales présentée par le schéma départemental de coopération intercommunale qui est un bouleversement des institutions et qui, pour le moins, nous interpelle et nous laisse sceptiques sur le sort réservé aux petites communes qui auront peu de voix pour l'exprimer.

                      Armand GUERRA,

                      Maire de Canari

 

Et  cette info:

 

Taxes d'habitation-T.H.)  et foncières(T.F.) 2011

La suppression de la taxe  professionnelles (T.P.)  est compensée par le transfert de la T.H. du département, sur la base du taux 2010  qui était de 9,95% comme suit:

7,26% vers la commune

2,69% vers la Communauté des Communes.

Au titre de la commune, les contribuables paieront en 2011 la somme de 40 923 , inscrite au budget, mais celle-ci devra restituer au Trésor, la somme de 30 126 , soit 24,54% de la totalité des taxes perçues par la commune, par solidarité entre les communes.(Les détails sont donnés sur le bulletin semestriel, U cumunale Canarese, paru en juillet 2001.)

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 08:35

                                                                         MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

 Hmm! C'est embêtant: Ce documentaire excellent,et un peu long, n'est visible qu'en grec ou qu'en anglais, mais l'économie doit-elle être réservée à des "économistes" ou "professeurs d'économie" (sic) qui nous expliquent à longueur d'antenne que les peuples doivent se serrer la ceinture et les capitalistes continuer à s'engraisser? Ce film nous explique comment on asservit un(des) peuple(s).

                                                                                   U Cursinu Rossuu-cursinu-rossu.jpg

Dette : les grecs et la Debtocracy.

 

13 juillet par Aldous

  

Un documentaire intitulé Debtocracy – Chréokratia (Chréos est le mot grec pour "dette") fait fureur en Grèce depuis la mise en coupe réglée du pays sous les fourches caudines du FMI. Voici une traduction de ce film qui explique les mécanismes de l’assujetissement d’un pays par ce que les économistes appellent la Dette Odieuse.



Debtocracy International Version par BitsnBytes

Ce documentaire est en quelque sorte un "retour sur le futur" pour la plupart des pays endettés d’Europe, car la situation vécue par la Grèce est un scénario qui va se répéter dans tous les pays confrontés à l’impossibilité de rembourser une dette souveraine en croissance exponentielle.

http://www.youtube.com/watch?v=3z8f...

Son echo a attiré de nombreux spectateurs de par le monde, dont certains ont laissé des commentaires regrettant qu’il ne soit pas disponible en d’autres langues que le grec, langue que je maitrise.

Il m’a paru suffisamment édifiant pour valoir la peine d’être traduit et mis à disposition des lecteurs Français. Je retranscris donc ici une première partie du documentaire de Catherine Kitidi et de Harry Hadji-stéphanou.

Cette partie (qui ne correspond cependant pas au début du film) explique le concept de la Dette Odieuse, de son utilisation politique et raconte comment l’Equateur s’est sorti de ce piège en 2006.

Cette histoire commence dans les années 1920 avec Alexandre Sac, ministre du Tsar et spécialiste de droit. Après la révolution de 1917, Sack se retrouve à donner des cours dans les universités Européennes et des USA. En 1927 il présente une trouvaille lumineuse : la notion de Dette Odieuse.

Pour définir une Dette Odieuse, il faut réunir trois conditions :

1) La dette a été contractée par les dirigeants sans l’agrément ni l’approbation des citoyens.

2) Les fonds empruntés sont investis dans des biens qui n’ont pas profité aux citoyens ou au pays.

3) Le prêteur était parfaitement informé de ces faits mais sifflotait en toute indifférence.

La proposition de Sack est perçue comme progressiste voire révolutionnaire. Dans la réalité ils servaient à cette époque les intérêts d’une grande puissance en construction : les USA. Les USA avaient créé un antécédent à la théorie de la Dette Odieuse en 1898, époque où, victorieux de la guerre Hispano-Américaine, ils prennent le contrôle de Cuba. Le problème est qu’en prenant Cuba ils ont également acquis la dette laissé derrière lui par le colon espagnol.

La colonisation espagnole ayant duré 400 ans depuis que Colomb avait posé le pied en Amérique, la dette était assez considérable. Les USA décident que la dette de Cuba répond aux critères de la Dette Odieuse et refusent de la rembourser. Une semblable histoire s’est produite au Mexique quelques années avant. Quand l’armée démocratique détrône l’empereur Maximilien, les révolutionnaires décident que les dettes contractée par le souverain étaient Odieuses.

Maximilien avait emprunté des sommes considérables pour combattre les forces de l’opposition. Comme il devait beaucoup, tant envers ses prêteurs qu’envers le peuple mexicain, on l’a mis à dix pas et on l’a fusillé.

La plupart des exemples de Dette Odieuse du XIXe et XXe siècle concerne des pays d’Amérique du Sud. En réalité, derrière toutes ces cessations de payement, on retrouve une puissance unique : les USA.

C’est cette puissance qui introduira aussi la Dette odieuse dans l’histoire du XXIe siècle. Décembre 2002. La maison blanche met la touche finale aux préparatif d’invasion et d’occupation de l’Irak. Avant même que les armes ne parlent, les officiels préparent le jour suivant la chute de Saddam Hussein. Le département d’état sait qu’il devra gérer l’immense dette souveraine de l’Irak. C’est pourquoi il lui faut démontrer qu’elle constitue une Dette Odieuse. Il réunit donc une équipe de travail secrète qui organise l’avènement de l’équipe gouvernementale qui dès sa prise de pouvoir décrétera que le peuple Irakien ne doit pas rembourser la dette national. Tout est prêt pour l’attaque.

Eric Toussaint, président du CADTM (en français dans le texte) : "Rappelez vous, en 2003 les Etats Unis avec leurs alliés envahissent l’Irak, c’est en mars 2003, et 3 semaines plus tard, le secrétaire au trésor des Etats Unis, convoque ses collègues du G8 a Washington et leur dit « la dette de Saddam Hussein est une Dette Odieuse. Son régime est un régime dictatorial, nous devons renoncer à récupérer cette Dette Odieuse, le nouveau régime qui va venir en Irak doit étre libéré du poids de cette dette. George W Bush demandera à James Baker de persuader la communauté internationale que la dette de Saddam Hussein est Odieuse et que le dictateur gaspillait les sommes qui lui étaient prêtées en palais et en armes. Les expert ont établit que l’Irak devait des milliards de $ à la France et à la Russie, en achat de missiles exocets, mirages F1 et Migs. Dans la réalité, le comportement de Saddam Hussein ne différait guère de celui des autres dirigeants. Les palais sont pour les peuples arabes l’équivalant des jeux olympique : des démonstrations de puissance économique et d’organisation sociale. La diplomatie américaine finira par imposer que la dette de l’Irak et Odieuse et que le peuple Irakien ne doit pas la rembourser. Mais Washington se rend compte alors qu’elle ouvre l’outre d’Eole (donnée à Ulysse et contenant les vents selon l’Odyssée) et décide de cacher l’affaire sous le tapis.

Finalement les autres pays ont dit « Ok on supprime 80% de la dette Irakienne, au sein du Club de Paris », mais ils ont dit « n’utilisez pas officiellement la notion de Dette Odieuse » car si on l’utilise d’autres pays vont faire appel à la jurisprudence, par exemple le Congo va dire « la dette de Mubutu il ne faut pas la rembourser », les Philippines vont dire, « La dette du dictateur Marcos on veux pas la rembourser », l’Afrique du sud (…) donc pour éviter une extension de la notion de Dette Odieuse dans les années 2000 on a pris une solution Ad hoc qui concerne l’Irak. Mais pour nous, c’est clairement la démonstration que la doctrine de la Dette Odieuse s’applique. Les USA continueront à aider l’Irak à se débarrasser de ses anciennes dettes mais personne à Washington ne veux plus entendre les mots « Dette Odieuse ». Ainsi l’Irak est parvenue à annuler une grandes partie des dettes souscrites par la dictature. Un autre pays a choisi de se confronter au FMI et de faire face à ses grands débiteurs par ses propres moyens. Il est parvenu à démontrer que sa dette est non seulement Odieuse mais aussi illégale et anticonstitutionnel."

Raphael Correa, Président de l’Equateur : « Nous mettons nos priorités nationales au dessus des intérêts internationaux. Quand l’heure viendra, si nous pouvons le faire, nous nous occuperons des intérêts internationaux mais la priorité d’abord à la vie et ensuite seulement à la dette. »

L’Equateur pourrait être un des pays les plus riches de l’Amérique Latine. Mais à partir du moment où il a découvert du pétrole, le pays n’a connu que les dictatures, la pauvreté, la dette, et les tueurs économiques.


John Perkins, tueur économique
 :« Mon vrai job consistait à faire souscrire des prêts à des pays étrangers, des prêts considérables, bien au-delà de ce qu’il leur était possible de rembourser. Par exemple, un milliard de $ à l’Indonésie ou l’Equateur, et ce pays aura à redonner 90% du prêt à des entreprises US en contrats publics d’infrastructure. Des sociétés comme Halliburton ou Bechtel, qui construisent des infrastructures électriques ou des ports, ou des autoroutes, et cela ne sert que les quelques familles les plus riches du pays. Les pauvres héritent juste de l’énorme dette qu’ils ne peuvent pas rembourser. »

En 1982, le FMI arrive en Equateur et un groupe d’expert représentant les créanciers du pays. L’Equateur s’engage à emprunter d’avantage pour régler ses dettes antérieures.


Hugo Arias, président de la cours des comptes de l’Equateur
 : "C’était simplement un tribu permanent que l’Equateur devait payer aux pays du nord. Pour prendre un exemple, de la décennies 80 jusqu’en 2005, les intérêts de la dette ont représenté 50% du budget de l’état, atteignant 3 à 4 milliards de $ annuels alors que les dépenses de santé n’en représentait que 4%. 4 milliards pour les intérêts de la dette, 400 millions seulement pour la santé ! 800 millions pour l’éducation. Nous tuions notre propre population."

L’Equateur s’est révolté. La crise semblait sous contrôle quand Lucio Gutierres a pris les choses en main et promet des réformes. Il se présente presque comme socialiste. Mais une fois aux affaires, il passe de nouveaux engagement auprès du FMI et impose une extrême rigueur.

Les citoyens décident qu’il doit partir, par le même moyen que les présidents Argentins : par hélicoptère. Le vice président Palacio, qui prend la succession, commence avec de bonnes intentions, mais se soumet bientôt à Washington. Le peuple se tourne alors vers le seul responsable à s’être opposé aux USA : Raphael Correa.

Corea a étudié l’économie en Europe est aux USA et sait comme on peut faire face au FMI et à la Banque Mondiale quand on a la volonté politique de le faire.

En 2005, quand il était ministre des finances, Raphael Correa a dit « ce n’est pas normal que le supplément de revenu pétrolier qui arrive dans les caisses du pays reparte intégralement au remboursement de la dette. C’est injuste pour la population. 80% des revenus pétroliers doivent être destinés à améliorer les dépenses sociales dans l’éducation, la santé, la création d’emplois. Seuls 20% doit aller dans le remboursement de la dette".
La Banque Mondiale a dit qu’il n’était pas question qu’elle continue à prêter de l’argent à l’Equateur s’il maintient une telle loi. C’était clairement une immixtion de la Banque Mondiale dans les affaires intérieures de l’Equateur, ce que Raphael Correa a refusé. Il a préféré démissionner plutôt que de plier devant la BM. Ca l’a rendu extrêmement populaire. Il a préféré sa dignité à son poste.

Correa finit par devenir président de l’Equateur en 2006. L’une de ses premières décisions fut de limoger le représentant de la Banque Centrale, d’en chasser les représentant du FMI. Parmi eux, Bob Thra, qui viendra ensuite sévir en Grèce, s’était fait particulièrement détester par la population. Six mois plus tard, Corea fit un pas de plus en établissant une commission de contrôle internationale.


Eric Toussaint, président du CADTM
 : "J’ai fait partie des personnes désignées par le président Correa pour faire partie de cette commission, il y a avait 18 membres et 4 organes de l’état. Nous étions chargé d’auditer tous les contrats qui avaient entrainé l’endettement du pays entre 1976 et 2006. Nous avons travaillé 14 mois, nous avons analysé la dette sous forme de bons, les dettes à l’égard du FMI, de la BM et d’autres organismes internationaux et les dettes à l’égard d’autres pays, France, Japon, Allemagne et enfin les dettes publiques intérieures de l’Equateur. La bataille pour accéder aux documents fut terrible. Au ministère des fiances, un de nos collaborateur, Alexandro Olmos et moi même avons été déclarés persona non grata. Les services du ministère des finances ont envoyé au ministre des lettres de plainte disant que Alexandro et moi-même avions fait du mal aux employés du ministère. Ca nous a fait rire, mais nous avons compris à quel point ce serait difficile quand nous avons été désigné comme les méchants de l’affaire. »

En dépit des difficulté la commission a mené à bien sa mission et a constaté qu’une grande part des dettes étaient sous-évaluée. L’état a communiqué ces résultats aux citoyens.

Eric Toussaint, président du CADTM : « En fait ce qui était important au niveau de la commission d’audit des finances de l’Equateur, c’est que tous nos travaux ont été rendus publics. Donc la population Equatorienne a été informé de pourquoi la dette qui avait été contractée par le gouvernement antérieur au cours notamment de l’année 2000 était frappée d’illégitimité. »

Possédant les résultats de la commission, le gouvernement démontra que la dette était infondée et a bloqué 70% de son remboursement.

Hugo Arias : « Les créanciers se mirent à solder leurs parts de la dette à 20% de leur valeur et le gouvernement les a secrètement racheté. Avec 800 millions de $ elle a racheté les 3 milliards de la dette. Ce fut une réduction très significative qui a permis de changer les conditions de vie du peuple. »

Eric Toussaint : « Il faut aussi compter dans l’économie faite par l’Equateur les intérêts qu’il aurait fallu payer jusqu’en 2012 ou 2030. Et si on prend tout en compte c’était une économie de plus de 7 mille millions de dollars pour l’équateur, donc une économie très importante pour le pays, qui a permis au gouvernement d’augmenter de façon très importante les dépenses d’éducations, de santé, de création d’emploi et l’amélioration d’infrastructures. »

En Grèce, les historiens, les économistes et les analystes débattent quotidiennement de la façon avec laquelle nous allons faire face à la dette. Il reste cependant une question que peu se posent. Le peuple grec est-il véritablement redevable de tout ce qu’on lui demande de rembourser ?


Eric Toussaint
 : « La dette plus récente de la Grèce, je dirais que c’est une dette frappée d’illégalité et d’illégitimité. Alors quels sont les signes de ça ? Et bien, quand les autorités d’un pays reçoivent des pots-de-vin de la part de sociétés transnationales, et c’est le cas de Siemens, qui, avec sa filiale Siemens Hellas, a distribué de l’argent, des pots-de-vin, à des responsables, à des ministres, à des hautes fonctionnaires, depuis plus de 10 ans, pour gagner des contrats, là on peut dire qu’il y a une marque d’illégalité et d’illégitimité. Et que ces dettes là doivent être remises en cause, c’est absolument évident pour moi. »

La justice grecque s’est montrée timorée dans l’affaire Siemens et très lente dans d’autres cas de transactions passées dans le dos du peuple grec et qui ont augmenté le poids de la dette qui repose sur ses épaules. Avec les transactions de swaps effectuées en 2001, le gouvernement a hypothéqué l’avenir afin de maquiller le présent avec un bien meilleur bilan factice. Elle a fait artificiellement baisser la dette du pays en convertissant un prêt en Yen en Euro et en se basant sur un taux de change passé. Pour aider à faire cette cuisine, c’est Goldman Sachs qui a mis la main à la pate, empochant au passage des millions dans ce deal.


Mark Kirk, Sénateur US
 : « Je suis particulièrement concerné par le rôle joué par les institutions financières US, en particulier Goldman Sacks, qui, quand la Grèce s’est trouvé droguée au crédits, Goldman a joué le rôle du dealer de Crack. »

L’astuce a fait illusion pendant de nombreuses années, et les élites politiques grecques ont montré qu’elles savaient récompenser leurs partenaires. Ils reprirent de nouveau Goldman Sacks comme conseillers en laissant l’ardoise aux citoyens.


Jean Quatremer, journaliste à Liberation
 : « La Goldman Sack a conseillé le gouvernement grec d’une main et de l’autre main attaquait le gouvernement grec. »

Le scandale est découvert en 2010. Quelques jours avant, un ancien employé de Goldman Sacks avait été nommé à la tête de l’organisme de gestion de la dette nationale grecque.

Jean Quatremer : « Embaucher quelqu’un qui a été chez Goldman Sacks, c’est comme embaucher un criminel pour surveiller votre maison… Quelqu’un qui est un braqueur de banque, vous l’embauchez pour surveiller votre maison. Là c’est la même chose. Effectivement il connaît bien les opérateurs et sait comment empêcher quelqu’un d’entrer dans votre maison, mais objectivement, le risque est bien plus grand qu’un jour il profite de votre absence pour tout piquer. Qu’est-ce qui me garantit que ce personnage qui est passé chez Goldman Sacks va gérer de façon optimale les affaires grecques ? »

Un bon nombre de pays critiquent la Grèce pour ses errements avec Goldman Sacks, mais ce sont les mêmes qui utilisent leurs relations avec le gouvernement grec pour fourguer leur armes et systèmes de défense au pays.

Zara Vangenkecht, porte parole de Die Linke : « Quand l’Allemagne s’est rendue compte de la position de la Grèce, il y a un an de cela, le mot d’ordre a été de ne pas arrêter les exportation d’armements allemands. La Grèce devait économiser sur les retraites, et les services publiques mais pas sur l’armement. Cela montre l’implication de certains intérêts. Le gouvernement allemand se comporte comme le protecteur des fabricants d’armes allemands et de l’industrie de l’exportation. Ils veulent que les exportation continuent en dépit de la crise. »


Daniel Cohn Bendit (Eurodéputé vert)
 :« On est quand même hypocrites ! Ces derniers mois la France a vendu 6 frégates à la Grèce pour 2 milliards et demie d’Euros, des Hélicoptères pour plus de 400 millions, des Rafales à 100 millions l’unité. Mon « espionnage » ne m’a pas permis de dire si c’est 10 ou 20 ou 30 Rafales. Ca fait presque 3 milliards ! L’Allemagne a vendu 6 sous-marins, pour 1 milliard dans les prochaines années. Mais on est complètement hypocrites ! On leur donne de l’argent pour acheter nos armes ! »

Face à l’hypocrisie européenne, des reculades coupables complètent les décisions criminelles. Toujours au prétexte du bien de la nation, cette nouvelle Grande Idée (nom d’un projet nationaliste avorté) a laissé derrière elle des friches immobilières en ruine et des dettes immenses.

George Voulgarakis, ministre des finances : « Nous avons dépensé des sommes considérables, le double de ce qui a été dépensé à Sydney. Le cout final ne sera connu qu’a la fin des jeux Olympiques. »


C-STAN TV
 : « Vous avez parlé de 1,2 milliard de $ pour la sécurité. D’où vient tout cet argent ? »

George Voulgarakis : « Nous avions cet argent. »


C-STAN TV
 :« C’est de l’argent grec ou ce sont des fonds provenant du comité olympique ou bien encore des USA ? »

George Voulgarakis : « Nous parlons d’argent Grec. Sans doute est-ce plus que ce que nous pouvons fournir mais il ne s’agit que de sécurité."


Eric Toussaint
 : « On a fait des dépenses somptueuses, tout à fait exagérées, payées par la population grecque, parce que pour rembourser les dettes contractés pour réaliser ses jeux olympiques, on utilise une grande partie des impôts payés par les citoyens grecs. Il est tout à fait normal que les citoyens grecs demande qu’on fasse une analyse très claire de pourquoi le budget des jeux olympiques a explosé et à quoi les dépenses ont servies. »

Les JO et les rapports avec les entreprises comme Siemens et Goldman Sacks ne représentent que la partie émergée de l’iceberg de dettes qui reposent sur les citoyens. Il existe cependant des malversations bien plus importantes qui ne concernent pas seulement la Grèce, mais tous les pays de la périphérie de l’Europe.

Constantin Lapavitsas professeur d’économie : « Toutes les règles ont elle été respectées dans les procédures aboutissant à la monétisation de la dette souveraine grecque ? Y a-t-il des conflits d’intérêt dans le rôle joué par les banques dans la vente tant sur le premier que le second marché des bons de la dette grecque ? Qui sont ces banques ? Comment et selon quelles conditions ont elles été impliquées dans ces transactions ? »


Zara Vangenkecht, porte parole de Die Linke
 : Une part importante des dettes souveraines de la zone Euro est monétisée. Et cela résulte d’une politique menée à l’encontre de l’intérêts des peuples. C’est pour financer cela que les citoyens payent. »

L’exemple de l’Equateur nous a montré que les circonstances illégales dans lesquelles la dette a été générée peuvent être dévoilées par une commission d’enquête d’économistes.

« Pourquoi ne nous dit-on pas clairement de quoi est constitué cette dette ? Quel est son montant ? Et comment a-t-elle été générée ? Et auprès de qui nous sommes endettés ? C’est pour répondre à ces questions qu’il est urgent et impératif de créer une commission aux comptes chargée de cerner précisément la nature de cette dette. C’est pourquoi je dis que nous ne pouvons nous contenter des mensonges des banques, du gouvernement ou des perroquets qui sont payés pour répéter ces discours creux. »

Mais qui va créer cette commission de contrôle ? Et comment nous assurer qu’il ne s’agira pas encore d’une énième commission parlementaire constituée des mêmes personnes qui ont généré la situation actuelle ?


Constantin Lapavitsas
 : " Ca ne peut pas s’agir une simple commission d’experts. Car si il ne s’agit que d’une commission d’experts nommés par le gouvernement, même il fait venir des experts étrangers, même si il y a des représentants de la société civile, il y a le danger qu’ils soient orientés. »

Hugo Arias : « Il n’y a que le peuple qui soit légitime pour demander une commission des comptes. C’est pourquoi il est primordial de sensibiliser tout le peuple pour qu’il se mobilise afin de demander cet audit. »


Eric Toussaint
 : « Dans la situation grecque, effectivement, comme le parti de la Nouvelle Démocratie (droite) ou le Pasok (socialiste) ont bénéficiés eux-mêmes d’avantages en endettant le pays depuis une quinzaine d’années, il est certain que ces partis voient très mal de faire un audit car leur responsabilité va être démontrée aux yeux du public. Donc ce qu’il doit se passer c’est que l’opinion publique grecque doit se mobiliser, des organisation doivent aussi se mobiliser, des syndicats, la magistrature grecque, des intellectuels, des artistes… Les gens doivent faire connaître leur avis et faire monter la pression sur le pouvoir politique. »

Depuis mars, une équipe de personnes d’horizons politiques et professionnels variés, a lancé une initiative pour la création d’une commission d’enquête chargée d’auditer la dette grecque.

Des professeurs, des journalistes, des artistes ou des syndicaliste du monde entier ont soutenu cette initiative. La commission devra dire quelle part de la dette est illégitime et illégale et établira, en se basant sur le droit grec et international, que le peuple grec n’est pas obligé de rembourser cette part de la dette.

Cependant la décision demeure dans les mains des politiques et no des économistes. Quand bien même la dette serait légitime, aucun gouvernement na le droit d’assassiner sa population pour servir les intérêts des créanciers.

Constantin Lapavitsas  : « Même si il était démontré que l’intégralité des 350 milliards d’Euros de la dette souveraine grecque étaient légitimes, ce qui ne sera pas le cas, la Grèce ne pourrait de toute façons pas l’honorer. Il faudra donc l’effacer. Si le poids de la dette impose le démantèlement des hôpitaux, de l’éducation, des routes, dans ce cas c’est le cout social qui deviendra insupportable. En substance, le gouvernement dit qu’il va se mettre en défaut de payement vis-à-vis des citoyens grecs. Je ne comprends pas comment un gouvernement socialiste, élu démocratiquement, peut décider de faire défaut à ses citoyens plutôt qu’aux institutions financières. Il n’y a pas d’autre choix, dans les décennies qui viennent, que de ne pas honorer la dette car elle est basée sur le néolibéralisme. Et le comportement néolibéral était un crime contre l’humanité. Personne n’a l’obligation de payer cette dette, parce que cette dette a été accumulée à travers un fonctionnement vicieux du marché. »


Constantin Lapavitsas
 : « Il est odieux de payer une Dette Odieuse. »

La création d’une commission d’enquête économique n’est pas une finalité. Ce n’est qu’une arme politique dans une bataille plus vaste d’une guerre où s’affrontent depuis des siècles des forces antagonistes pour la maitrise du système. Même si nous effaçons cette dette, la dette renaitra de ses centres.


Constantin Lapavitsas
 : « Ce sera une arme dans une confrontation idéologique et politique. La dette est une arme également. »

Eric Toussaint : « N’ayez surtout pas peur, en tant que Grecs de revendiquer vos droits dans l’UE, par rapport au gouvernement grec. C’est fondamental, c’est en se battant qu’on fait respecter ses droits. C’est pas en se soumettant au diktat des créanciers. Regardez la Tunisie, regardez l’Egypte. C’est quand une population se met en action qu’elle peur réellement changer une situation. »


Source : http://www.agoravox.fr/tribune-libr...

La vidéo en anglais : http://www.cadtm.org/DEBTOCRACY-%CE...

                                             Site: CADTM
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