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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 15:17

  Clio

Clio,la muse de l'Histoire

 

 

 

 

source: Sur PCF bassin, et le blog de Danielle Bleitrach

 

« Donnez-moi quatre ans et vous ne reconnaîtrez plus l’Allemagne »


Bourreaux 3

Table des matières:

Études marxistes no. 101

Auteur:

Herwig Lerouge

80e anniversaire de la prise de pouvoir par Hitler

Le 30 janvier 1933, quand Hitler arrive au pouvoir, commence une ère de crimes contre l’humanité plus horribles les uns que les autres. En douze ans, les nazis ont mis sur pied une dictature sanglante, occasionné une guerre mondiale et la mort de 70 millions de personnes, planifié et exécuté un génocide à une échelle industrielle.

Dans sa déclaration gouvernementale du 1er février 1933, Hitler promettait au peuple allemand l’amélioration de la situation des travailleurs et des paysans ainsi que le maintien et la consolidation de la paix. « Donnez-moi quatre ans, et vous ne reconnaîtrez plus l’Allemagne », prophétisait-il[1]. Après quatre ans de guerre, l’Allemagne, de même que l’Europe, ravagées, étaient en effet devenues méconnaissables.

On se demande comment le fascisme a pu arriver au pouvoir en Allemagne, qui en furent les responsables et comment empêcher son retour. Une connaissance scientifique des origines et de la nature profonde du fascisme renforce le combat d’aujourd’hui.

Un coup d’État légal

Le 30 janvier 1933, le président allemand Hindenburg nomme Premier ministre Adolf Hitler, le dirigeant du Parti national-socialiste allemand (nazi). Hindenburg était redevenu président en mars 1932. Les nazis proposaient Hitler. Le Parti du Centre soutenait le président sortant, le monarchiste Hindenburg. Le Parti socialiste allemand refusait de proposer un candidat commun avec le Parti communiste (KPD) et soutenait Hindenburg sous le mot d’ordre : « Battez Hitler — votez Hindenburg ». Le KPD menait campagne sous le mot d’ordre : « Voter Hindenburg, c’est voter Hitler. Voter Hitler, c’est voter pour la guerre ». Neuf mois plus tard, le président Hindenburg nommait Hitler. Même pas neuf ans plus tard, ce fut la guerre.

Le premier gouvernement de Hitler ne comptait que trois nazis, dont Hitler lui-même. Il n’était pas arrivé au pouvoir par une victoire électorale ni sur base d’une majorité parlementaire. Il n’osait même pas se présenter devant le Parlement, car il y était minoritaire. Il a préféré dissoudre le Parlement et organiser de nouvelles élections qui furent fixées au 5 mars.

Ce délai lui donna l’occasion de gouverner cinq semaines sans contrôle parlementaire. Il s’agissait d’un coup d’État légal, car la Constitution allemande de l’époque permettait au Président de dissoudre le Parlement ou de le suspendre temporairement.

Un régime de terreur

Le 4 février, Hindenburg prend une ordonnance d’urgence qui interdit toute critique du gouvernement, supprime la liberté de rassemblement et de presse du Parti communiste d’Allemagne (KPD) et d’autres organisations de gauche. Le KPD est alors engagé dans la campagne électorale.

Le 27 février, un anarchiste hollandais déséquilibré met le feu au Reichstag, le Parlement allemand. De nombreux historiens sont convaincus que l’incendie a en fait été provoqué par un détachement des Sections d’assaut (SA) nazies. Ce qui suit confirme la thèse de la provocation planifiée. Avant tout début d’enquête, la radio affirme que les communistes sont coupables. La même nuit, sur base de listes préparées à l’avance, plus de 10 000 communistes, socialistes, progressistes sont arrêtés. Toute la presse communiste et plusieurs journaux socialistes sont interdits. La liberté de la presse et de réunion sont suspendues.

Malgré cette répression, les élections ne donnent pas une majorité aux nazis ni une majorité des deux tiers au gouvernement de coalition dirigé par Hitler. Pour l’obtenir, le gouvernement radie les 81 mandats du KPD, sans qu’aucun parti ne proteste, même pas le Parti socialiste. Cela étant réglé, le Parlement vote la confiance et autorise ensuite le gouvernement Hitler à décréter des lois sans son autorisation. C’est en fait une autodissolution. Les socialistes votent contre la déclaration gouvernementale, mais jugent démocratiques les élections malgré la répression.

En deux ans, les nazis ont interdit les partis politiques, tué plus de 4 200 personnes, arrêté 317 800 opposants dont 218 600 ont été blessés et torturés. Le 20 mars 1933, le commissaire nazi à la police de Munich, Himmler, crée, dans les locaux d’une ancienne usine de poudre à Dachau, le premier camp de concentration destiné aux prisonniers politiques. Quarante autres suivront dans la même année.

J’ai des millions derrière moi

Hitler n’a donc pas été élu démocratiquement comme on l’entend souvent dire. En réalité, la décision de le nommer chancelier a été prise quelques semaines auparavant, le 3 janvier, dans la villa du banquier von Schröder. Jusque-là, les grands industriels et banquiers étaient divisés à son sujet.

À plusieurs reprises entre 1918 et 1923, les cercles les plus à droite de la classe dirigeante avaient tenté, par des coups d’État et une dictature militaire (le putsch de Kapp en 1920), de se débarrasser du système parlementaire, de supprimer les droits importants acquis par les travailleurs lors de révolution de novembre 1918 pour prendre ainsi leur revanche pour ce qu’ils y avaient perdu. Ces cercles s’appuyaient sur une partie de l’armée et sur les nombreuses organisations réactionnaires. L’une d’entre elles, le NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands), avait en Bavière une influence locale certaine. Hitler avait été envoyé par l’armée comme informateur au sein de ce parti alors qu’il était encore militaire. De nombreux industriels voyaient déjà à cette époque dans le NSDAP une des organisations qui valaient la peine d’être soutenues. Ils l’ont financé.

Les hommes politiques de la bourgeoisie allemande avaient tiré les leçons de l’échec du putsch de Kapp de 1920 et de toutes les tentatives de mettre fin de manière violente à la république de Weimar. Vu l’organisation et la puissance du mouvement ouvrier allemand, il ne fallait plus tolérer à l’avenir de tentative de putsch. En 1923, le patron sidérurgiste Stinnes disait à l’ambassadeur américain : « Il faut trouver un dictateur qui aurait le pouvoir de faire tout ce qui est nécessaire. Un tel homme doit parler la langue du peuple et être lui-même un civil ; nous avons un tel homme[2]. »

Avec la crise économique de 1929, ces mêmes cercles ont décidé de miser sur le parti de Hitler qui a reçu de leur part un soutien accru. Sans leurs millions, Hitler ne serait jamais devenu aussi important. Ils ont mis à sa disposition leurs hangars désaffectés qu’il a transformés en une version nazie de l’Armée du Salut. Des malheureux sans travail pouvaient s’y retrouver pour une assiette de soupe et un lit pour la nuit. Avant qu’ils s’en rendent compte, on leur avait collé sur le dos un uniforme et ils défilaient au pas de l’oie derrière le drapeau nazi. Durant la campagne présidentielle de 1932, les nazis ont collé des millions d’affiches, imprimé douze millions de numéros spéciaux de leur torchon de journal et organisé 3 000 meetings. Pour la première fois, ils ont fait usage de films et de disques. Hitler utilisait un avion privé pour se rendre d’un meeting à l’autre. En 1932, le parti nazi comptait des milliers de permanents et l’entretien des SA (sections d’assaut), à lui seul, coûtait deux millions de marks par semaine. Qui payait tout cela ? Certainement pas les membres sans travail du parti nazi…

Aux élections fédérales de septembre 1930, le NSDAP devient le deuxième parti avec plus de 6 millions de voix. Des représentants de premier ordre de la classe dirigeante s’expriment en faveur de la formation d’un gouvernement avec lui. Hitler est invité à exposer ses idées devant des cercles de grands capitalistes et plusieurs d’entre eux adhèrent au parti. Le directeur de la firme Siemens, Carl Friedrich von Siemens, prononce le 27 octobre 1931 un discours devant des membres importants de la finance américaine, pour dissiper les craintes que suscite une éventuelle montée au gouvernement des nazis. Il insiste surtout sur la volonté des nazis d’éradiquer le socialisme en Allemagne. Le 26 janvier 1932 au Düsseldorfer Industrieklub, Fritz Thyssen, le magnat de la sidérurgie, organise devant plus de cent grands patrons une conférence de Hitler, durant laquelle celui-ci assure que son mouvement voit dans la propriété privée le fondement de l’économie allemande et que son but principal est d’éradiquer jusqu’à la racine le marxisme en Allemagne.

Vite avant qu’il ne soit trop tard

Mais il faudra encore une année avant que ces patrons confient la chancellerie à Hitler. Ils avaient peur de la réaction du mouvement ouvrier. De plus, ils se livraient de violentes luttes de pouvoir, chacun voulant prendre la direction de la dictature en devenir.

Mais lors des élections fédérales du 6 novembre 1932, le Parti communiste d’Allemagne accroît fortement son influence parmi les travailleurs au détriment du Parti socialiste qui perd de plus en plus son emprise sur la classe ouvrière. Le capital craint un soulèvement révolutionnaire. Le NSDAP perd deux millions de voix. Un déclin plus important du parti risque de ruiner tous les espoirs du grand patronat. Ils mettent leurs querelles internes au vestiaire et décident de confier plus rapidement le pouvoir au parti de Hitler.

Le 19 novembre, des banquiers, de grands industriels et de grands propriétaires terriens demandent au président Hindenburg de nommer Hitler à la chancellerie. La rencontre entre le Premier ministre en exercice von Papen et Hitler dans la villa du banquier von Schröder le 4 janvier 1933 a scellé les arrangements qui ont conduit au 30 janvier 1933.

Certains patrons ont encore des doutes sur la capacité d’Hitler à contrôler son arrière-ban, chauffé par des discours démagogiques contre le grand capital. Mais Hitler les rassure. Le 20 février 1933, il reçoit le gratin du grand capital allemand. L’aile dite anticapitaliste du parti, qui avait cru à la démagogie de Hitler et pensait que les nazis prendraient aussi des mesures contre le grand capital, est éliminée. Pendant la nuit des longs couteaux, le 30 juin 1934, Hitler fait assassiner 1 000 cadres de ses propres sections d’assaut (SA).

Ce sont les Thyssen, Krupp, Siemens et autres qui ont déterminé la politique économique de Hitler. Il suffit de voir la composition du Haut comité économique sous le gouvernement nazi. Nous y trouvons Gustav Krupp von Bohlen, roi de l’industrie d’armement, Fritz Thyssen, baron de l’acier, C. von Siemens, roi de l’électricité, Karl Bosch, de l’industrie des colorants.

Le gouvernement Hitler bloque les salaires au niveau très bas de 1932, où ils étaient arrivés en raison de la crise. Les travailleurs sont privés de tous leurs droits et menacés d’emprisonnement dans un camp de concentration en cas de grève.

La loi nazie du 15 mai 1934 limite la liberté de changer d’employeur. Un livret de travail est introduit en février 1935. Sans ce document, aucun travailleur ne peut être engagé. Tout comme en Belgique au 19e siècle, un ouvrier qui désire travailler ailleurs peut en être empêché par son patron si celui-ci détient son livret de travail.

Le fascisme a porté la logique du capitalisme jusqu’à sa pire extrémité. La recherche de la compétitivité mène à une spirale descendante des salaires et des acquis sociaux. Le fascisme a porté la compétitivité des usines allemandes à des sommets jamais atteints. Dans les camps de travail, le coût salarial et les charges sociales sont quasiment réduits à zéro. Parmi les entreprises qui rivalisent pour obtenir la plus grande quantité possible de main-d’œuvre en provenance des camps de concentration, on retrouve le gratin du grand capital. Afin d’épargner leurs frais de transport, plusieurs firmes construisent leurs usines dans les environs immédiats des camps.

Le problème du chômage est résolu en envoyant une partie des chômeurs dans l’armée, une autre dans les usines d’armement. Les deux parties sont ainsi obligées de préparer leur propre mort et celle de dizaines de millions d’autres.

Une catastrophe évitable

Parler de la « facilité » avec laquelle le fascisme a gagné la victoire en 1933 est faux. Le combat que la classe ouvrière d’Allemagne a livré à l’extrême droite en marche a duré quinze années avant que la dictature fasciste ne puisse être instaurée ; dans cette lutte, des dizaines de milliers d’ouvriers ont perdu la vie sous les balles de l’ennemi et, si finalement ils n’ont pas pu empêcher l’établissement de la dictature fasciste, ce ne fut pas par suite de la supériorité du fascisme, mais bien seulement parce que l’action des travailleurs a été paralysée par certains de leurs dirigeants. Selon le grand historien allemand, Kurt Gossweiler, spécialiste du fascisme, cette catastrophe aurait pu être enrayée, mais seulement par le mouvement ouvrier en front uni, par le combat de masse uni de tous les antifascistes, y compris par des luttes extraparlementaires.

Le Parti communiste allemand était la seule force politique à opposer au fascisme une hostilité irréconciliable. Il a sans doute sous-estimé trop longtemps le danger, mais une fois qu’il en a pris conscience, il était prêt à mobiliser tous les moyens et toutes les forces nécessaires pour empêcher la prise de pouvoir des fascistes. Mais il n’était pas assez fort pour soulever seul les travailleurs, sans et contre la direction socialiste. Sans doute aurait-il pu faire plus d’efforts et plus tôt pour créer un front avec les travailleurs socialistes. Mais il est fort douteux que la réponse de la direction du Parti socialiste à cet effort aurait été positive.

Dans la période de préparation de la dictature fasciste, les dirigeants de l’aile droite de la social-démocratie ont joué un rôle très négatif. La classe ouvrière est précipitée dans une misère indescriptible. Le gouvernement du socialiste Müller a mis en œuvre dès le début de la crise de 1929 une politique antiouvrière et procapitaliste draconienne : en 1929, les capitalistes obtiennent 1,37 milliard de marks de diminutions d’impôts. Les impôts (indirects surtout) et les taxes qui frappent la masse de la population augmentent : les taxes sur les produits de première nécessité augmentent de 2 milliards de marks en 1929. Ce gouvernement a voté un plan qui supprime ou diminue les allocations de chômage pour 1,2 million de chômeurs. Le nombre d’exclus des allocations de chômage augmente de 500 000 en 1927 à plus d’un million en 1930. En janvier 1930, 80 % des sans-travail bénéficient de l’allocation de chômage. En décembre de la même année, ils ne seront plus que 57 %.

De « moindre mal » en « moindre mal » jusqu’à Hitler

En mars 1930, la droite fait exclure les socialistes du gouvernement national. Arrive le gouvernement Brüning du Parti du centre, qui fait de « l’assainissement des finances publiques » son point de programme principal. Au nom du « moindre mal », c’est-à-dire pour « éviter le fascisme », la social-démocratie abandonne son opposition parlementaire au gouvernement Brüning. Elle décide de « tolérer » le gouvernement et de voter contre toute motion de méfiance au parlement.

En novembre 1931, le gouvernement décide même une diminution de 10 à 15 % des revenus, l’annulation des conventions collectives existantes, le retour des salaires au niveau du 10 janvier 1927, la suppression du droit de grève, la diminution des allocations sociales et l’augmentation des cotisations, le report d’un an des élections sociales et la proclamation de l’état d’exception. Dans les faits, cette ordonnance signifiait une diminution réelle des revenus de 27 à 29 % et elle conduisait pratiquement à la suppression des droits démocratiques des travailleurs. Tout en la dénonçant dans sa presse, le PSA permet par l’abstention de ses députés le vote de cette ordonnance.

Les dirigeants socialistes s’en prennent plus souvent aux communistes qu’aux fascistes. Le premier mai 1929, le chef socialiste de la police de Berlin interdit les manifestations et fait tirer sur les 200 000 ouvriers qui manifestent quand même. Il tue 33 manifestants. Il interdit le journal du KPD et le 3 mai le ministre socialiste de l’Intérieur de Prusse interdit le Front rouge des combattants, l’organisation d’autodéfense antifasciste du KPD.

Au cours de 1930, plus de 80 antifascistes sont assassinés par les SA, les troupes de choc des nazis. Un climat de violence s’étend sur toute l’Allemagne. Mais Hitler joue le politicien respectable, soucieux de la légalité. Le PSA est tout prêt à le croire. Le journal socialiste Vorwärts du 3 décembre 1931 écrit : « Si on était sûr qu’une fois en place les nationaux-socialistes observeront les règles du jeu démocratique qu’ils prétendent suivre pour accéder au pouvoir, alors nous serions tout prêts à les laisser entrer au gouvernement et aujourd’hui plutôt que demain. »

Même face à la menace directe du fascisme, ils ont refusé de s’allier aux communistes. Quand en mai 1932 la droite au pouvoir à Berlin a destitué le gouvernement socialiste minoritaire de Prusse, le seul gouvernement régional socialiste restant, la direction du PSA a protesté verbalement, mais s’est soumise. Elle a taxé de « provocation » la proposition communiste d’appeler ensemble à la grève générale.

Pourtant, la droite et les fascistes n’étaient pas de taille à affronter une résistance active du PSA, de son organisation de lutte Reichsbanner, du syndicat, du KPD et du FRC[3]. Juillet 1932 était probablement la dernière chance d’empêcher le fascisme d’arriver au pouvoir. Le nazi Goebbels disait à ce moment : « Les rouges ont laissé passer la grande occasion. Elle ne reviendra plus[4]. »

Le 30 janvier 1933, les dirigeants socialistes rejettent à nouveau l’offre de grève générale du KPD. Aussi longtemps que Hitler « ne violait pas la constitution », ils ne voulaient pas se battre. Il fallait attendre les élections du 5 mars. Même la terreur contre les communistes et certains socialistes après l’incendie du Reichstag n’a pas changé leur position.

Encore en mars 1933, le chef des syndicats socialistes, Leipart, offre sa collaboration à Hitler : « Les syndicats sont prêts… à entrer en collaboration permanente avec des organisations patronales. Le contrôle par l’État (fasciste, ndlr) d’une telle collaboration, pourrait en certaines circonstances, en augmenter la valeur et en faciliter le fonctionnement… », dit-il[5].

Le 1er mai 1933, les nazis et les patrons appellent les ouvriers à participer en masse aux manifestations organisées par le régime. Les dirigeants syndicaux boivent le calice de la honte jusqu’à la lie et se joignent à cet appel. Cela ne leur sert à rien. Le lendemain, les principaux dirigeants syndicaux sont arrêtés et les biens des syndicats confisqués.

Mais le PSA va encore plus loin. Le 17 mai, les députés sociaux-démocrates votent pour la « révolution pacifique » de Hitler au Reichstag. Il s’agissait d’une exigence de révision du Traité de Versailles visant à lever toute barrière aux visées expansionnistes allemandes. Cette servilité ne rapporte rien non plus au PSA. Le 22 juin 1933, le gouvernement de Hitler interdit toute activité politique au PSA. Un nombre considérable de fonctionnaires socialistes et syndicaux, dont le tristement célèbre ministre de l’Intérieur de Prusse, Severing, n’hésitent pas à passer aux nazis.

En 1935, Georges Dimitrov, le dirigeant de l’Internationale communiste dira : « La victoire du fascisme était-elle inévitable en Allemagne ? Non, la classe ouvrière allemande pouvait la conjurer. Mais, pour cela, elle aurait dû obliger les chefs de la social-démocratie à cesser leur campagne contre les communistes et à accepter les propositions répétées du Parti communiste sur l’unité d’action contre le fascisme. Elle aurait dû répondre par une véritable lutte de masse, qui eût entravé les plans fascistes de la bourgeoisie allemande[6]. »

Pour en savoir plus sur les origines du fascisme, sur les forces qui l’ont porté au pouvoir, sur la résistance, voici quelques sources :

Kurt Gossweiler, « Hitler, l’irrésistible ascension ? », Études marxistes, 67-68/2004.
Kurt Gossweiler, « L’économie allemande en 1933-1934 : De la crise mondiale au redressement », Études marxistes, 65/2006.
Herwig Lerouge, « Sans la trahison du parti socialiste allemand, le fascisme n’aurait jamais triomphé en Allemagne », Études marxistes, 15/1992.

AUTEUR : Herwig Lerouge (herwig.lerouge at teledisnet.be) est rédacteur en chef d’Études marxistes.


[1] Voir notamment Thierry Feral, Le nazisme en dates (novembre 1918-novembre 1945), Éditions L’harmattan, 2010, p. 173

[2] Kurt Gossweiler, « De Weimar à Hitler : les causes de l’avènement de la dictature fasciste », Études marxistes, no 67-68, p. 18

[3] Front rouge des combattants, l’organisation de lutte du KPD

[4] Baay, « Der andere 20 Juli », Die Zeit, no 29, 21 juillet 1972.

[5] Françoise Knopper, Gilbert Merliop, Alain Ruiz, Le National socialisme, une révolution ?, Presses Universitaires du Miral, p. 156.

[6] Georges Dimitrov, « Le fascisme et la classe ouvrière », Œuvres choisies, Éditions sociales, 1972, p. 48

 
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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 14:55

 

                                                                     Terre Corse

 

                        http://terrecorse.tumblr.com/

 

 

Déclaration de Michel Stefani concernant la décision du TC de Marseille concernant la SNCM

image

SNCM : « Il faut savoir si la direction est franche ».

Dans son délibéré concernant la déclaration de cessation de paiement et de dépôt de bilan de la direction de la SNCM, le Tribunal de commerce de Marseille a prononcé un sursoit à statuer et mandaté un juge enquêteur « pour recueillir tous les éléments et renseignements sur la situation financière, économique et sociale de l’entreprise, afin de l’éclairer pleinement sur la réalité de l’état de cessation des paiements de la société SNCM (…) ».

Le président du Tribunal de commerce, et le procureur de la République ont donc exprimé des doutes sur le bien fondé de l’action de la direction de la SNCM. En clair, la crainte est que l’actionnaire principal, Transdev, ait organisé la démarche sans y être obligé.

Le compte rendu d’audience est éloquent. Le procureur s’interroge : « La SNCM est-elle en état de cessation de paiement ? Cette question doit aussi être examinée à la lumière des 129 millions de pertes cumulées au cours des quatre dernières années ». Alors « que face à ces dettes il existe un actif (des bateaux) et un savoir-faire des salariés ».

Il s’est également dit « surpris d’entendre que la cagnotte du Napoléon-Bonaparte » (constituée par le remboursement des assurances suite à l’avarie et la vente du navire tel que) ait du être totalement absorbée afin « d’assurer la continuité de l’activité ». Sa conclusion est implacable à l’égard de la direction de la SNCM : « Il faut savoir si la direction est franche ».

Dans l’immédiat la réunion prévue le 18 novembre dans le cadre de la mission Bélier garde toute son utilité. La prudence justifiée du procureur et du président du Tribunal de commerce doit être sérieusement prise en compte par le gouvernement.

L’Etat actionnaire de la SNCM aura la possibilité de donner un coup d’arrêt à cette marche forcée vers l’abîme impulsée par les dirigeants de Transdev et de Véolia. Le gouvernement peut effectivement reprendre la main pour :

  • stopper la procédure collective

  • régulariser la participation au capital de la CDC

  • reprendre la réflexion en faveur d’un projet industriel de relance

  • pérenniser l’emploi et le service public

  • garantir l’exécution de la DSP et son attribution au groupement CMN SNCM

Plus que jamais il faut soutenir les marins, sédentaires et officiers de la SNCM. Ils se battent avec leurs organisations syndicales dans un objectif d’intérêt général pour le service public face aux tenants de la logique libérale et dévastatrice du low cost. C’est le sens du comité de soutien initié par Gaby Charroux député maire de Martigues, Dominique Bucchini président de l’Assemblée de Corse et Marie Christine Vergiat députée européen. Plus nous serons nombreux à le signer plus nous obligerons le gouvernement à agir pour que vive la SNCM et le service public de continuité territoriale entre le continent et la Corse.

Michel Stefani

Pour rejoindre le comité de soutien —> http://13.pcf.fr/61724

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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 14:29

                                                                              MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

source:canempechepasnicolas

En Italie aussi, la collusion est totale entre la droite (Berlusconi, soit disant réprouvé ...) et Renzi, présenté comme le modèle de la social-démocratie "innovante pour l'Europe ...et la France...

 

Logo Courrier International

 

ITALIELoi électorale :
Renzi et Berlusconi trouvent un accord
La presse italienne consacre une large place ce matin à l'accord passé
entre les deux adversaires politiques,
accord qui porte sur la modification de la loi électorale.
L'accord Renzi-Berlusconi sur la loi électorale fait les gros titres de la presse italienne, jeudi 13 novembre 2014 - DRL'accord Renzi-Berlusconi sur la loi électorale fait les gros titres de la presse italienne, jeudi 13 novembre 2014 - DR
Silvio Berlusconi et Matteo Renzi ont abouti à un accord sur la nouvelle loi électorale, titrent la plupart des quotidiens italiens au lendemain de la rencontre entre les deux hommes au palais Chigi [siège de la présidence du Conseil]. Quoique officiellement adversaires politiques, le président du Conseil italien et le leader de Forza Italia se sont promis il y a plus d'un an de trouver un accord sur les réformes institutionnelles qui permettrait de renforcer la "gouvernabilité" du pays et mettrait fin au "bicaméralisme parfait" du système politique italien. "Huit rencontres en onze mois", rappelle La Repubblica

Concernant le mode de scrutin, Renzi et Berlusconi se sont notamment entendus pour introduire une prime de majorité au parti qui atteint plus de 40 % des suffrages et un seuil minimum de 5 % pour obtenir des sièges à l'Assemblée. Mais, malgré la bonne entente affichée, il ne s'agit que d'un accord partiel, souligne La Stampa, qui n'exclut pas une volte-face de dernière minute de Silvio Berlusconi. La loi électorale devrait être adoptée par le Sénat d'ici à la fin décembre.
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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 14:21
Non à l’interdiction de Shlomo Sand à l’Université de Nice !
jeudi 13 novembre 2014
        

L’Université de Nice, UNIA, vient d’interdire une conférence du Pr. Shlomo Sand programmée pour le 19 novembre à Nice, un sioniste local s’étant opposé à sa venue, parce que cet historien et écrivain ne relaie pas la propagande israélienne. Merci d’écrire au président de l’université, Jean-Michel Galy, pour lui rappeler que nous ne sommes plus sous Pétain et que la France n’est pas encore une colonie israélienne.

L’UNIA (Université de Nice Inter-Âge) avait programmé pour le mercredi 19 novembre, une conférence intitulée "Actualité du conflit Israélo-Palestinien", organisée et animée par Yvan Gastaut (Professeur d’histoire contemporaine) avec, en invité, Shlomo Sand, Professeur à l’Université de Tel Aviv.

L’AFPS de Nice nous informe que cette conférence a été annulée, sans aucune explication.

Par un simple courriel daté du 2 novembre (toutes les citations proviennent de ce document), M. Roger Guedj, professeur émérite de l’université de Nice Sophia-Antipolis, mettait en garde "les instances" de l’UNIA contre l’invitation "d’un historien contestable et contesté sur un sujet particulièrement sensible lié au conflit israélo-palestinien" et qui "remet en cause la création de l’état d’Israël".

Deux professeurs de l’Université de Nice, Jean-Marc Lévy-Leblond et André Tosel se sont indignés, ce dernier écrivant :"Cette décision fait censure et entache la dimension universitaire dont l’UNIA se prévaut. La vie intellectuelle n’est pas faite de bénédictions et de dérobades."

Dans la série, "je me paye la tête des adhérents de l’université", Monsieur Jean-Michel Galy, président de cette université niçoise, a le culot de présenter comme suit les objectifs de l’UNIA sur son site www.unia.fr :

"L’UNIA, ce n’est pas seulement un lieu où se délivre un savoir, ce n’est pas non plus seulement un club où l’on se réunit pour échanger des idées, ni un centre de loisirs où pratiquer une activité récréative, c’est tout cela à la fois, mais cimenté par la volonté de comprendre le monde et d’anticiper l’avenir. Alors que la société considère la plupart d’entre nous comme des retraités qu’il s’agit d’occuper sans trop les préoccuper, l’objectif clairement affiché par l’UNIA en cette quarantième année consiste à fournir à nos adhérents, sans contrainte d’âge ni de diplôme, des clefs de lecture pour déchiffrer le monde d’aujourd’hui et des outils d’analyse pour entrer de plain pied dans celui de demain. Mais personne n’ignore que cet objectif ne peut être atteint en s’enfermant, tel le Monsieur Teste de Valéry, dans la froideur et le dépouillement d’une étude sans chaleur ni émotion. Il y faut la présence de la grande famille humaine.

L’UNIA ne peut alors se résumer à n’être qu’une université où le savoir se délivre sans se partager, où le raisonnement est mené sans être accompagné, où l’universel se décrète sans être ressenti. Elle doit lier les deux démarches, et pour apparier ce qui pourrait paraître contradictoire en une unité fructueuse et vivante, notre Université doit ouvrir plus largement le champ de la connaissance, celui du savoir certes, mais aussi celui du savoir vivre ensemble. C’est dans la confrontation tumultueuse de la vie que se forgent les nouvelles approches et les nouveaux savoirs. Il nous faut donc ouvrir plus largement notre UNIA sur le monde afin, en vivant dans la société des hommes pleinement le présent, d’entrer pleinement dans l’avenir et, comme le souhaitait Montaigne, « faire bien l’homme et dûment ».

RÉAGISSONS FACE AU MENSONGE, A L’IMPOSTURE ET À LA CENSURE !

Merci de rappeler à Jean-Michel Galy ses engagements en écrivant à
- mathieu.buono@unia.fr
- et à contact@unia.fr

Et en demandant à ce que Shlomo Sand, professeur d’histoire israélien —qui en connait un peu plus sur la question de la politique israélienne que l’illustre inconnu Roger Guedj— puisse exprimer son point de vue dans cette enceinte publique financée grâce aux deniers du contribuable.

CAPJPO-EuroPalestine


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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 14:06

 

                                                                       MARE-NOSTRUM-copie-1

 

 

Rien n’arrête les Palestiniens empêchés de se rendre à la mosquée Al-Aqsa (photos)
samedi 15 novembre 2014
         

Des actions impressionnantes et créatives ont été organisées par les Palestiniens vendredi pour affirmer leur détermination à se rendre à Jérusalem Est, leur capitale, et de pouvoir prier à la mosquée Al-Aqsa dont Israël essaie de leur empêcher l’accès. Voir les photos !

Palestiniens et militants internationaux construisent des ponts pour franchir le mur entre Qalandiya et Jerusalem. (Photo by Oren Ziv/Activestills.org)

Puis ils cisaillent les barbelés qui empêchent leur progression. (Photo by Oren Ziv/Activestills.org)

Ils traversent le checkpoint de Hizme par lequel passent les colons qui vont dans les colonies en Cisjodanies

Bloquent la circulation pour pouvoir se rendre à pied à Jérusalem :

Après une réunion tripartite entre John Kerry, Netanyahu et le roi de Jordanie, la police israélienne avait annoncé lever l’interdiction de se rendre à la mosquée Al-Aqsa pour les moins de 50 ans. Mais dans les faits, les Paestiniens de Cisjordanie n’obtiennent pas les permis d’entrer àdans Jérusalem-Est leur capitale.

Source : http://972mag.com/photos-palestinia...

CAPJPO-EuroPalestine

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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 13:45

                                                                         Terre Corse

     drapeau rouge agité 55 ème FETE DE TERRE CORSEdrapeau rouge agité

 

 

 

                                                LES 6 ET 7 DECEMBRE 2014

                                                                                   NICOLI - 2-copie-1          

 

         

            http://terrecorse.tumblr.com/

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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 13:40

 

                                                                   Terre Corse

 

 

                                       http://terrecorse.tumblr.com/

 

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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 09:58

 

 

 

motion de censure junckerLes révélations concernant l'évasion fiscale organisée au Luxembourg sous le gouvernement de Juncker entachent la crédibilité de la Commission européenne dans sa lutte contre la fraude fiscale.

J'ai donc déposé avec mon groupe une motion de censure contre cette Commission.

Pour être recevable et soumise au vote lors de la session plénière elle devait comporter 76 signatures. Mon groupe ne comportant que 52 membres, nous avions donc besoin de l'appui de seulement 24 députés supplémentaires. Mais ces 24 députés prêts à s'opposer à l'évasion fiscale ont été introuvable dans les rangs des Verts et des sociaux-démocrates.

Je déplore cette attitude qui conduit à protéger l'impunité de ceux qui ont organisés le plus vaste plan d'évasion fiscale en Europe.

 
                                                      
                                   Jean-Luc Mélenchon
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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 09:52

 

                                                                   MARE NOSTRUM-copie-1  

 

 

normal_bertinotti.jpg« Le communisme a échoué, repartons du libéralisme et du catholicisme », selon Fausto Bertinotti, premier président du PGE, ex-leader de Refondation communiste

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

Croustillantes, les déclarations de celui qui a été présenté pendant une décennie comme le dernier espoir du communisme italien et européen, celui qui fut le premier président du PGE (Parti de la gauche européenne). Bertinotti abjure le communisme et épouse le libéralisme.

 

C'était le 29 août dernier, mais ces déclarations lors du Festival de Todi méritent un écho, tant Bertinotti a été mis en avant de 1994 jusqu'en 2008 dans le mouvement communiste européen.

 

Bertinotti, repenti du communisme ? Il ne l'a jamais été, communiste

 

Dans la pratique, cela fait longtemps que Bertinotti avait abjuré le communisme, lui qui a tenté en 2008 de liquider le Parti de la refondation communiste dans une Gauche arc-en-ciel. Il n'est parvenu qu'à faire d'un mouvement à 10 % une coalition électorale étriquée à 3 %.

 

Bertinotti n'a sans doute jamais été communiste. Lui qui a longtemps fricotté dans un Parti socialiste italien (PSI) pourri, coopté dans le nouveau Refondation communiste au début des années 1990 pour jouer la carte de l'ouverture, de la rupture avec le vieux PCI.

 

Bertinotti endosse désormais le costume honteux du repenti : « Le communisme a échoué », dit-il. Quand on lui demande de quelle idéologie il faut repartir, il répond : « du libéralisme, qui a défendu les droits de l'individu ».

 

Ses modèles : les papes ! De Ratzinger le rebelle à François le résistant

 

Qui a vraiment été révolutionnaire dernièrement ? « Le Pape, avec la démission de Joseph Ratzinger ». La seule force résistante du XX ème siècle : « La culture catholique, revitalisée par le Pape François qui remporte l'adhésion et l'attention de mondes éloignés ».

 

L'ancien président de la Chambre de l'Assemblée, secrétaire de Refondation communiste, président du PGE, qui fait l'apologie de la papauté, fait son coming-out libéral, seule l'Italie peut produire ce genre de personnage, qui retourne leur veste jusqu'à en épuiser les coutures !

 

Bertinotti continue son mea culpa : « La gauche que j'ai connue, celle qui lutte pour l'égalité des hommes, qui demandait aux prolétaires de tous les pays de s'unir, elle est morte sur une défaite. J'appartenais à ce monde, battu par la falsification de sa thèse (l'URSS), par un changement qu'on appelle mondialisation et capitalisme financier global ».

 

« La gauche qui se battait pour l'égalité est morte, le libéralisme est l'avenir »

 

On se frotte les yeux, mais lui continue :

 

« Je pense que la culture libérale – qui a été plus attentive que moi et ma culture à l'individu, à la défense des droits et de l'individu et de la personne contre le pouvoir économique et contre l'Etat – est aujourd'hui indispensable pour entreprendre le nouveau chemin de libération ».

 

Le libéralisme contre le communisme, un nouveau credo :

 

« Cela fait mal de dire cela. Mais j'appartiens à une culture qui a pensé qu'on pouvait réprimer les droits individuels au nom d'une cause libératrice. Nous avons pensé qu'on pouvait, pour un temps, bailloner les désaccords, et bien, les gars, ça c'était la révolution ! ».

 

« Ne me dites pas qu'on savait pas pour l'URSS, 1956 ou Prague ! »

 

Et quand Bertinotti s'essaie cultureux, c'est raté, mais il atteint des sommets déjà gravis par d'autres, dans l'anti-communisme :

 

« Mon histoire a pensé que l'on pouvait réprimer les libertrés personnelles. Les intellectuels européens entre 1945 et 1950 étaient tous communistes. Jean-Paul Sartre (!), André Gide (!!), Albert Camus ( !!!) pour parler des Français. En Italie, tous, juste tous : les réalisateurs néo-réalistes, les universitaires, les grands écrivains, les éditeurs. Ils étaient tous communistes. Et ne me dites pas s'il vous plaît qu'on ne savait rien de ce qui se passait en Union Soviétique, et qu'il fallait attendre 1956 ou Prague ! ».

 

De « Nous étions communistes » à « Nous serons tous libéraux » !

 

Et il finit par son ode au libéralisme, sa conversion au libéralisme catholique : « Je pense que la culture libérale a de manière féconde découvert la première, puis défendu et réhabiilité le droit individuel comme quelque chose d'incompressible.

 

Si je devais revoir ma trajectoire politique, je prendrai avec moi outre ce qu'il y a de meilleur dans ma tradition, revue de manière très critique, je prendrai surtout ce qui est porté par la tradition libérale et celle catholique ».

 

Bertinotti disait qu'en Italie en 1945 « nous étions tous communistes ». En 2014, en Italie, « ils sont tous libéraux ».

 

Même et surtout les anciens communistes repentis : le président de la République Napoletano, les leaders du PD Bersani, d'Alema, le ministre de la Justice Orlando, la ministre de la Défense Pinotti.

 

Ils sont à la tête du gouvernement Renzi qui casse les derniers acquis démocratiques et sociaux de la Résistance, insèrent l'Italie dans une Europe anti-démocratique, dans le militarisme à l'étranger.

 

Se convertir au libéralisme en 2014, en Italie : quel anachronisme !

 

L'Italie depuis 1991 s'enfonce dans la fragmentation territoriale, la corruption morale, la domination cléricale, la soumission européenne, la destruction de la démocratie, le détricotage de l'anti-fascisme.

 

Tout le contraire de ce que le Parti communiste italien – avec tous ces défauts, dont sa faillite a été la manifestation – avait miraculeusement fait tenir dans sa fonction nationale, démocratique, laique et sociale.

 

Bertinotti renie ce passé auquel, en bon socialiste, il n'a jamais appartenu. Il rejoint un libéralisme auquel les élites italiennes adhèrent, repenties, converties, achetées. Un libéralisme abhorré par les masses italiennes en quête d'alternative révolutionnaire, et qui n'ont que le dangereux mouvement « populiste » de Beppe Grillo, toujours plus affiché à droite.

 

M.Bertinotti ne mérite que mépris. Sous son mandat, sous son « génie créatif », il a liquidé ce qu'il restait du communisme italien. C'était sa mission. Se répatir les rôles avec ceux qui ont « choisi la liberté » (du capital) dès 1991, et achever la liquidation de l'aile-gauche du mouvement.

 

Il a abandonné toute forme d'organisation communiste, toute référence solide au marxisme et au léninisme, fondu un collectif de 130 000 membres en un groupe de 20 000 individus, détruit les 10 % existants en 3 %, partagés avec les Verts, les alternatifs et autres.

 

On peut se réjouir du coming-out libéral-catholique de Bertinotti, la seule question à se poser : comment cet individu a été pendant 10 ans la référence de dirigeants communistes, français et européens ? Comment a-t-il pu fonder et présider le PGE qui coordonne les ex-PC en mutation-transformation-liquidation ? A bien y penser, il y a bien une logique.

 

Bon vent à M.Bertinotti, avec sa retraite dorée de parlementaire aux frais des communistes. Qu'il vogue loin de chez nous, et près du Vatican et du Palais du Quirinal, qui l'attendent !

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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 09:40

Terre Corse DE NOVEMBRE EST PARUE

             http://terrecorse.tumblr.com/

     Au sommaire :

    fl-che-copie-1.gif   POUR QUE VIVE LA SNCM

    fl-che-copie-1.gifPADDUC : La Corse se dote d’un plan d’aménagemen

    fl-che-copie-1.gif SOCIAL :Le 15 novembre contre l’austérité

    fl-che-copie-1.gifENERGIE :la concurrence à l’assaut des barrages EDF

    fl-che-copie-1.gifUNE COURTE MANDATURE A AJACCIO

     fl-che-copie-1.gif L’ETAT BRADE LE BIEN PUBLIC

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