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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 08:00

 

Front Syndical de Classe

Créé par des militants CGT et FSU

Site : www.frontsyndical-classe.org

 

"Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l'unité, son motif le plus puissant. C'est pour la mener avec succès en rassemblant l'ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n'est pas une invention, c'est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu'elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l'exploitation et à l'écrasement." H. Krasucki

 

Sortir de la crise du système

OU

sortir du système ?

 

Le capitalisme a toujours été un système d’exploitation.

Mais dans la crise actuelle toutes nos conquêtes sociales sont en cause, nos emplois, le sort de nos familles et comme après la crise de 29 les guerres contre les peuples, la guerre apparaît comme une solution aux classes dominantes.

Le système lui-même devient totalement incompatible avec les besoins et les aspirations les plus élémentaires des populations.

Aider le système à tenter de sortir de la crise en reproduisant les mêmes monstrueuses inégalités au profit d’une infime minorité OU commencer à s’extirper de sa logique destructive, voilà l’enjeu!

Au plan syndical, le choix actuel : OU la résignation, l’accompagnement et donc l’acceptation des plans d’austérité, des mesures budgétaires, la soumission à la dette OU la résistance au cas par cas mais en visant le TOUS ENSEMBLE pour modifier le rapport de forces qui depuis des dizaines d’années nous a été défavorable!

La casse dans le privé et le public !

Parce qu’en guise de concertation et de négociations entre "partenaires sociaux", pouvoir, banques et patronat n’offrent que des coupes sombres dans les

prestations sociales, la casse de la sécu et du système de

santé, le démantèlement des hôpitaux publics, la France détenant à présent le record européen (29%) de gens qui ne se soignent plus , la diminution des pensions, des milliers de suppressions de postes chez les fonctionnaires et dans l’enseignement , avec la liste des fermetures de classe, les remises en cause du droit à la retraite. ..

Dans le privé la vague continue de déferler sur nos industries en particulier dans l’automobile laissant des milliers de travailleurs et leurs familles rejoindre le cortège funèbre des sans-emploi et sans abri. Sans oublier, les milliers de départs de salariés âgés de plus de 58 ans comme chez Renault (les conditions de financement restant flou).

Le résultat de cette politique étant la destruction de l’emploi en masse, le démantèlement des sites de production en France de Renault comme de PSA (Peugeot) qui prévoit notamment la fermeture de deux sites employant 6 400 personnes, ceux d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) courant 2014 et de Sevelnord (Nord) en 2015.

A cela, il faut y ajouter cette surenchère honteuse, scandaleuse du patronat comme nous le vérifions avec la Fonderie du Poitou qui consiste au nom de la compétitivité à laisser 25% de son salaire avec une baisse de 15% des effectifs alors que le chiffre d’affaires a progressé de plus de 84% en 2010 . Ce n’est pas une première, et chez Continental la même opération a été utilisée avec la suite qu’on connaît.

Dans la sidérurgie, les travailleurs d’Arcelormittal se trouvent eux aussi une nouvelle fois dans la tourmente avec la clé la fermeture de ce site comme cela s’est produit pour Arcelor Gandrange. Ce groupe accélérant ses restructurations pour réduire ses coûts salariaux en dépit des promesses sarkosiennes !

La résistance s’organise !

Quelques exemples :

Les Fralib qui ont mis sous leur contrôle leur entreprise pour empêcher sa fermeture.

Au projet de fermeture de la raffinerie de Berre, qui emploie 370 personnes, les travailleurs ont voté une grève reconductible de 24 heures. Avec des assemblées générales qui se tiendront dans toutes les raffineries françaises.

Les Goodyear d'Amiens Nord, avec leur syndicat CGT tiennent en échec depuis 4 ans un des géants mondiaux du pneu acharné à délocaliser l'activité de l'entreprise et se battent depuis plusieurs semaines contre la procédure de licenciement engagée contre 4 dirigeants du syndicat par la direction qui tente ainsi de briser la résistance des travailleurs.

L’industrie Française est donc en danger et les travailleurs ont raison d’engager la lutte, la grève car un pays qui n’a plus d’industrie est un pays sans avenir.

Nous n’avons pas d’autres choix que la lutte en construisant la grève générale pour faire reculer le capital. Même si nous sommes confrontés au syndicalisme rassemblé au détriment de celles et ceux qui souffrent de la politique ultra libérale menée tambour battant par Sarkozy, relayé par l'Europe de Bruxelles et soutenu par la Confédération Européenne des Syndicats.

Il n’est donc pas étonnant que lors du dernier congrès de la CES, Jaques Delors soit l’invité d’honneur. De même que la déclaration commune des centrales syndicales françaises UNSA, CFDT, CGT du 18 août, intègre l’objectif de réduction graduelle des déficits publics et demande en quelque sorte que les capitalistes cessent leur brutalité sociale et qu’ils engagent par la douceur la destruction massive des acquis pour engraisser d’avantage banquiers et spéculateurs ! Une manière sans le dire d’accepter que les travailleurs paient la crise dont ils ne sont pas responsables !

Nous ne critiquons pas les actuelles directions syndicales par plaisir, mais l’indispensable déploiement du combat et la résistance populaire nécessitent lucidité et lutte contre les orientations de collaboration de classe.

 

Et c’est précisément pour lutter contre ce syndicalisme d’accompagnement du capital qui a fait faillite et qui laisse les travailleurs sans défense organisée que le FSC a été créé.

Pas comme une chapelle, mais avec la volonté de se battre pour la reconquête et la reconstruction par les bases combatives de leur outil syndical, efficace dans les conditions d’aujourd’hui comme a pu l’être la grande CGT de Frachon à son époque.

 

Le Front syndical de Classe, 3 octobre 2011

 

site: Vendémiaire 

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 07:56

                                                                         MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

Solidarité avec Ahmad Saadate et les détenus en grève de la faim

_41438270_saadat_ap220_enleve_par_israel_dans_l_attaque_je_.jpg Ahmad Saadate, Secrétaire général du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), est dans le coma depuis dimanche. Son état est critique. Il en va de même d’autres détenu (e)s palestiniens parmi les 3000 qui font la grève de la faim, depuis plus d’une semaine, pour attirer l’attention sur leur situation dans les camps de détention de l’occupant israélien.
Les détenus nous ont envoyé un message dans lequel ils appellent à une solidarité agissante de la part des Partis Communistes et de gauche dans les pays arabes et sur le plan international.
Le Parti Communiste libanais, à la suite du communiqué qu’il avait publié, lance un appel à tous les Partis frères afin de montrer, par des actes concrets, leur solidarité avec les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes.
Mardi 11 octobre 2011, se tiendra au Liban une réunion afin de mettre au point un programme de lutte.

 

Pour le PCL
Marie Nassif-Debs
Secrétaire générale adjointe
Responsable des relations internationales

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 07:41

                                                                     MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

 

Nous reprenons un communiqué de nos camarades grecs du KKE, traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Au deuxième jour de grève en Grèce , le mouvement s'intensifie. Des centaines de milliers de manifestants encerclent le Parlement

 

Le « cœur » de la seconde journée de l'énorme mobilisation de grève de 48 heures battait dans la place centre de la capitale Grecque, la place Syntagma, où le Front militant unitaire des travailleurs (PAME)a organisé l'énorme rassemblement-encerclement du parlement grec. Et le second jour a largement dépassé les précédents des grèves de ces derniers temps. L'ampleur et la vigueur militante de la mobilisation ont donné de façon méritoire une suite aux efforts du premier jour de la grève de 48 heures. Dans le même temps, au sein du Parlement, sur demande du KKE, un vote individuel a été organisé sur les articles du projet de loi gouvernemental, par lequel les nouvelles mesures contre le monde du travail vont être mises en place.

 

Il convient de noter que les tentatives venant de la part de groupes provocateurs, avec la bienveillance de la police, de s'en prendre aux manifestants sur les bords du rassemblement se sont vues opposées une réponse énergique et organisée de la part du très bien organisé service de sécurité du PAME qui a refoulé les provocateurs cagoulés. C'est un signe que les manifestants du PAME aient eu à subir plusieurs attaques meurtrières, dont un manifestant sérieusement blessé par une attaque des anarcho-fascistes. Bien organisé, le service de sécurité du PAME a efficacement repoussé les provocateurs et a apporté une réponse combative aux efforts des organismes de la classe bourgeoise visant à disperser la manifestation.

 

20 octobre - 3Il convient de noter que ce mercredi 19, pour le premier jour de la grève, le gouvernement avec la majorité de 154 députés qu'elle possède à l'origine a adopté le projet de loi. Dans le même temps, plusieurs centaines de milliers de personnes (120 000 selon la police qui a tenté de minimiser la participation) manifestaient devant le parlement, avec les forces du syndicalisme de classe, qui sont rassemblées dans le PAME, en ayant, ce qui était généralement reconnu même par les médias bourgeois, le dessus en terme de participation et de militantisme de masse du côté des manifestants qui ont envahi le centre-ville d'Athènes, en comparaison avec les forces mobilisées par les directions des confédérations syndicales de collaboration de la GSEE et de l'ADEDY. On pouvait constater une situation similaire dans 70 villes de tout le pays, où les forces du PAME ont mobilisé des dizaines de milliers de travailleurs et organisé des manifestations gigantesques et des occupations de bâtiments publics.

 

Le secrétariat exécutif du PAME a salué « les millions de travailleurs, partout, dans le privé comme dans le public qui ont participé à la grève, passant outre les menaces, le chantage, l'intimidation du patronat et du gouvernement ».

 

Bien entendu, certains médias Grecs et étrangers, cherchant à occulter l'ampleur de la colère populaire, se sont concentrés sur les agissements provocateurs de petits groupes – en Grèce, tout le monde sait que ces groupes sont de mèche avec les services de sécurité en vue de disperser les mobilisations de masse. Mais leurs plans ont capoté ! Le service de sécurité du PAME a une nouvelle fois sauvé la manifestation de masse de plusieurs milliers de grévistes et c'est seulement lorsque les manifestants du PAME ont quitté la rue située devant le Parlement que les incidents ont éclaté, ce sur quoi les médias ont insisté de façon trompeuse.

 

Les forces du PAME ont, aussi pour ce second jour de grève, envoyé le signal d'un conflit général contre la politique du gouvernement, de l'UE et du FMI. Avec les forces des syndicats et fédérations qui sont réunis dans le PAME, il y eut une large participation d'étudiants, la prochaine génération de la classe ouvrière, qui ont manifesté sous les banderoles du Front de lutte étudiant (MAS), du Comité de coordination des lycéens Athéniens ainsi que des travailleurs indépendants et des petits commerçants (PASEVE) et de la Fédération des femmes Grecques (OGE).

 

Ces forces ont manifesté l'opposition des travailleurs, de la jeunesse et des couches populaires à l'adoption des nouvelles mesures anti-populaires. Elles ont affirmé l'opposition du peuple à de nouveaux sacrifices pour la ploutocratie exigés par le gouvernement social-démocrate. Elles ont scandé « A bas le gouvernement et les partis du capital », « retrait de l'UE – pouvoir populaire-ouvrier ».

                                                                         aleka papariga

                                                                        Aleka Paparigas

La secrétaire-générale du Comité central du KKE, Aleka Paparigaa déclaré lors du rassemblement de grève devant le Parlement :« la lutte ne s'arrête pas aujourd'hui, elle va se continuer. Ce torrent doit être encore plus agité, plus radical, plus subversif. Il peut tout balayer sur son passage à une seule condition : qu'il ne se laisse pas voler la victoire sur le fil, comme cela s'est produit tant de fois, lorsqu'une grande partie du peuple est piégée par des illusions ».

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 07:27

 

                                                                      MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

prisonniers-palestiniens.jpgLettre conjointe et ouverte sur les punitions collectives

infligées aux prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes.

 

A l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe,

En tant qu’organisations des Droits de l’Homme œuvrant à la promotion et à la protection des Droits de l’Homme dans le territoire palestinien occupé (oPt), le Conseil Palestinien des Organisations des Droits de l’Homme exprime son inquiétude à propos d’une série de mesures punitives à caractère collectif prises durant ces derniers mois par le Service Israélien des Prisons (IPS) à l’encontre des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, mesures qui ont conduit ces prisonniers à déclencher une campagne de désobéissance incluant une grève de la faim à partir du 27 septembre 2011.

Bien que les conditions des prisonniers palestiniens se soient continuellement détériorées durant ces dernières années, notamment avec la remise en cause par l’administration des prisons de certains des acquis obtenus par le mouvement des prisonniers, l’accélération soudaine de cette dégradation durant ces derniers mois a immédiatement suivi le discours du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou du 23 juin 2011 dans lequel il a annoncé un changement de politique visant à punir collectivement les prisonniers palestinien pour l’incarcération en cours du soldat israélien Gilad Shalit.   . Depuis cette date, l’IPS a pris une série de mesure punitives collectives incluant l’interdiction désormais faite aux prisonniers de poursuivre leurs études universitaires par correspondance, l’interdiction des journaux et livres venant de l’extérieur et la réduction du nombre de chaînes de télévision accessibles aux prisonniers à trois chaînes arabes. Par ailleurs, l’IPS a imposé que pieds et mains des prisonniers soient enchaînés lors des visites, aussi bien à l’aller qu’au retour de ces visites. Dans certaines prisons, la durée de ces visites a été réduite de 45 à 30 minutes, réduction assortie de l’interdiction nouvelle faite aux enfants de moins de 8 ans d’avoir un contact physique avec leurs parents incarcérés. Nous devons rappeler dans ce contexte que depuis juin 2007, Israël a totalement interdit les visites familiales aux prisonniers provenant de la Bande de Gaza. Une mesure punitive qui suscite une grande inquiétude est l’augmentation par l’IPS de la fréquence de la détention en isolement pour prétendues « raisons de sécurité », une politique contre laquelle se sont toujours élevés les prisonniers. Jusqu’à mai 2011, le nombre des prisonniers soumis à ce régime était de 12 mais en juin, juste après le discours de Netanyahou, 7 nouveaux prisonniers les rejoignirent. En septembre 2011, le nombre de prisonniers subissant la détention en isolement pour prétendues « raisons de sécurité » était de 20. Certains de ces détenus subissent la détention en isolement depuis plusieurs années.

Du fait de la dégradation de leur situation, les prisonniers palestiniens détenus dans différentes prisons israéliennes ont annoncé une campagne de désobéissance à partir du 27 septembre 2011 afin de protester contre les mesures prises à leur encontre par l’IPS. Cette campagne inclut une grève de la faim et le refus de coopérer à l’application d’un certain nombre de règles de l’IPS parmi lesquelles le port de l’uniforme et la participation aux séances d’appel nominal multi-quotidiennes. Bien que cette campagne ait été lancée par des prisonniers affiliés au Front Populaire pour la Libération de la Palestine, des prisonniers de plus en plus nombreux appartenant à d’autres tendances ont décidé de les rejoindre et de participer trois fois par semaine à différents actions de cette campagne. Les revendications des prisonniers visent principalement à obtenir que l’IPS mette fin à son recours abusif à la détention en isolement et à son usage généralisé de la punition collective. Ils demandent que soit réinstauré pleinement l’accès à l’enseignement à distance et que soient permis les livres, les journaux, les vêtements de l’extérieur de la prison ainsi que toutes les chaînes de télévision. Ils demandent qu’il soit mis fin à la pratique de l’enchaînement des pieds et des mains lors des visites, au départ vers celles-ci comme au retour. Ils demandent aussi la levée de la restriction appliquée au temps de visite familial, la fin du recours arbitraire et excessif aux amendes infligées à des cellules entières, à des sections ou à des partis politiques et la fin des incursions nocturnes suivies de fouilles dans les cellules, incursions devenues très fréquentes.

Nous saluons votre récente décision d’accorder au Conseil National Palestinien le statut de « partenaire pour la démocratie » et notons que l’une des questions à laquelle l’Assemblée Parlementaire va accorder une grande attention est celle des progrès à accomplir vers la libération du soldat israélien Gilad Shalit. Dans ce contexte, nous devons attirer votre attention sur le sort des 5734 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes dont les conditions se sont gravement détériorées ces derniers temps en soulignant que les mesures récemment prises à leur encontre par l’IPS, suite à des ordres que celui-ci a reçu du gouvernement israélien, constituent clairement une forme de punition collective que l’article 33 de la Quatrième Convention de Genève interdit. A cet égard nous vous demandons d’user de tous les moyens dont vous disposez pour faire pression sur le gouvernement israélien afin de l’amener à satisfaire les revendications légitimes des prisonniers et à accorder à tous les prisonniers palestiniens, jusqu’à leur libération, le traitement qui leur est dû selon le droit international. Israël doit être rappelé à son obligation de se conformer aux Conventions de Genève y compris pour ce qui concerne le traitement des prisonniers et détenus.

 Sincère considération,

 Le conseil Palestinien des Organisations des Droits de l’Homme

Sahar Francis

General Director

Addameer Prisoner Support and Human Rights Association

Shawqi Issa

General Director

Ensan Center for Human Rights and Democracy

Khalil Abu Shammala

General Director

Al-Dameer Association for Human Rights

Issam Aruri

 General Director

 Jerusalem Center for Legal Aid and Human Rights

Shawan Jabarin

General Director

Al-Haq

Iyad Barghouti

General Director

Ramallah Center for Human Rights Studies

‘Issam Younis

Director

Al Mezan Center for Human Rights

Maha Abu Dayieh

General Director

Women’s Centre for Legal Aid and Counselling

Rifat Kassis

General Director

Defence for Children International - Palestine Section

 

Le 5 octobre 2011 - Traduction : Najib Aloui

(photo : B’Tselem)

 

 

Source : Info Palestine                    

                               site: El diablo
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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 13:19

 

Clio

Clio, la muse de l'Histoire

                                                                           Octobre-noie

 

 

 

Aujourd'hui, nous sommes le : 20 Octobre 2011

Le PCF et le 17 octobre 1961 : le témoignage d’Henri Malberg

Vous étiez militant communiste parisien à l’époque du 17 octobre 1961. Quel souvenir gardez-vous de ces années de guerre ?

Henri Malberg. J’avais 16 ans au moment de la guerre du Viêt-Nam, 24 ans lors du déclenchement de ce qu’on a appelé les événements d’Algérie, et 32 ans à Charonne. Donc ma génération, celle qui est venue très jeune au communisme au sortir de la guerre, a passé seize années de sa vie à mener le combat anticolonialiste. N’étant pas historien, j’évoque cette période à partir de mes propres souvenirs de cette époque et de tout ce que j’en ai lu depuis. Quand je regarde en arrière, j’ai un sentiment d’honneur en tant que militant, et l’impression d’avoir servi les intérêts de la France qui n’avait rien à gagner à cette guerre. On a du mal à imaginer aujourd’hui ce que furent ces années de la guerre d’Algérie. Des années de lutte farouche du peuple algérien et de leurs dirigeants, mais aussi de résistance du système colonial et impérialiste français allant jusqu’à la barbarie. On a du mal à imaginer ces gouvernements qui furent tour à tour centristes, socialistes, gaullistes, et qui ont nié la réalité de l’aspiration du peuple algérien à l’indépendance, et ont cru pouvoir y faire face par la répression. Ce furent des années très

dures, dures aussi politiquement pour les communistes et les gens de progrès nombreux, intellectuels, étudiants, policiers, soldats, qui ont longtemps souffert de l’isolement au milieu d’un peuple qui, dans sa masse, a longtemps pensé qu’il fallait faire des réformes en Algérie mais sans accepter l’indépendance.

Comment avez-vous vécu la soirée du 17 octobre 1961 et les jours qui suivirent ?

Quand la journée du 17 octobre 1961 commence, j’ignore que le soir 20 000 Algériens, hommes, femmes, enfants endimanchés vont marcher dans Paris pour protester contre le couvre-feu. Cette manifestation était clandestine, si bien que la masse des Algériens eux-mêmes ignoraient le matin où ils iraient le soir. Les dirigeants du FLN n’avaient pas prévenu la direction du Parti communiste, en tout cas je n’en ai eu aucun écho. Donc, de la journée elle-même, je n’ai pas de souvenir précis. Avec le recul, un regret me vient : peut-être qu’un rassemblement commun du peuple français et des Algériens contre le couvre-feu auraient fini différemment. Mais on ne réécrit pas l’histoire. Les événements du soir, je les apprends donc le lendemain matin, en lisant l’édition spéciale de l’Humanité imprimé dans la nuit. La prise de conscience de la gravité des événements est immédiate : le 17 octobre est un massacre des innocents, un événement rare dans la capitale, une sorte de Commune des travailleurs algériens qui, dans leur masse, étaient des ouvriers accourus des banlieues et des quartiers populaires de Paris.

On conteste souvent au Parti communiste et à son journal l’Humanité, son engagement aux côtés des Algériens réprimés le 17 octobre et dans les jours qui suivirent. Partagez-vous cette lecture de l’histoire ?

Il est de bon ton aujourd’hui, à la télévision ou dans certains journaux, de dire que le Parti communiste n’a pas fait ce qu’il fallait lors de cette journée et dans les jours qui suivirent, qu’il est coupable, que son journal l’Humanité est coupable. C’est profondément injuste et inexact. En relisant les journaux de cette semaine cruciale, l’émotion m’étreint. Chaque fois, je suis frappé du courage, de l’intelligence politique qui s’exprime dans ces colonnes, et je peux dire, dans cette semaine là : honneur à ce journal. Ainsi, dans la seconde édition imprimée la nuit même, l’Humanité, qui n’avait pu rédiger qu’un encadré dans la une de sa première édition, consacre cette fois une page intérieure entière sous le titre : « Par milliers, les algériens ont manifesté hier dans Paris », avec une photo de la mobilisation prise sur les Grands boulevards.« Il y a des morts », écrit le journal sans pouvoir annoncer de chiffre, « certainement plus élevé » que deux comme annoncé par les dépêches d’agence. Les seuls journaux qui condamnent le gouvernement sont l’Humanité et le Libération de l’époque, celui de d’Astier de la Vigerie. Les autres s’interrogent selon leur ligne politique sur les responsabilités. Le 19, l’Humanité publie deux articles importants. L’un porte sur les « débrayages hier dans plusieurs usines contre la répression qui frappe les Algériens », qui donne écho aux protestations des salariés de Thomson, Saviem, Renault. L’autre est la publication de la déclaration du bureau politique du PCF, écrite au matin de la nuit tragique, et qui dénonce la « gravité des événements du 17 octobre », la « brutalité sans précédent » de la « répression contre les Algériens » et « la politique colonialiste du pouvoir gaulliste, illustrée une fois de plus par les sanglants événements d’hier ». Le PCF parle d’un « gouvernement en train d’élargir le fossé creusé entre Français et Algériens par sept années de guerre » et qui favorise la "discrimination et la haine" et compromet « les relations futures entre la France et l’Algérie ». Il en appelle à « la solidarité indispensable des travailleurs français et algériens » pour "en finir avec la guerre d’Algérie". Le PCF conclut en insistant « sur la nécessité de développer l’action unie pour imposer une véritable négociation avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne sur la base de l’application du principe de l’autodétermination dans le respect de l’unité du peuple algérien et de l’intégrité du territoire de l’Algérie ». Quelle force politique peut dire qu’elle a tiré dans les vingt-quatre heures un tel enseignement de cette manifestation ? Le 20, l’Humanité rapporte l’interpellation du ministre de l’Intérieur Frey par le député communiste Jacques Duclos : « Qui a donné l’ordre de tirer ? » lui demande-t-il, tandis que le journal mène l’enquête et pose les questions qui dérangent : « Combien y a-t-il eu de morts au cours des nouvelles manifestations d’Algériens » du mercredi 18 ? « Est-il exact que 12 Algériens ont été, la semaine dernière, précipités dans la Seine ? » Toute la semaine qui suit et au-delà, le journal relate sans relâche les débrayages dans les usines, les manifestations de protestation d’Algériens, d’étudiants, de la Jeunesse communiste rassemblant « plusieurs milliers de jeunes » tenant « des meetings, des assemblées », organisant des « délégations à l’Elysée ». Et continue les révélations et les témoignages directs de violences, de brutalités, de gens morts. De cette lecture, il ressort que le 17 octobre, contrairement à ce que j’ai lu, n’a pas provoqué d’indifférence dans la partie la plus avancée du peuple français. Au contraire. Et au sein de la réaction de masse des communistes, les élus communistes se sont montrés particulièrement actifs. Lors d’une séance extraordinaire du Conseil de Paris qui suit le massacre, les élus communistes interrogent brutalement le préfet de police en lui demandant des comptes sur les noyés, les gens tués, les gens matraqués, les Algériens expulsés. C’est un moment dramatique, durant lequel le préfet accuse les Algériens de tirer sur les policiers, et prétend qu’il n’y a à déplorer que deux morts la nuit du 17. A l’Assemblée nationale, Robert Ballanger, au nom des communistes, dénonce les « brutalités sauvages » des forces de répression.

Cette journée s’inscrit dans une période d’affrontements durs, cet automne-là, à vous entendre, comme si la violence avait atteint son paroxysme après sept ans de guerre. Pourtant, il faudra moins de cinq mois, à partir de cette date, pour en finir avec la guerre d’Algérie. Peut-on parler alors du 17 octobre 1961 comme d’un « tournant » ?

On ne peut pas appréhender le 17 octobre comme si c’était un acte isolé, une tragédie incompréhensible dans ses origines, et sans prendre en compte son devenir. Nous sommes en 1961, la guerre dure depuis sept ans, la France et les pouvoirs qui se sont succédé ont tout essayé pour briser la résistance du peuple algérien. Ils se sont accrochés farouchement à ce morceau d’Empire, à ce pays qui comptait un million d’européens sur dix millions d’habitants. Ce conflit a connu plusieurs phases. En 1954, au début de la guerre, on traite l’insurrection algérienne par le mépris, comme un groupe de terroristes minoritaires, fanatiques, qui ne représente pas le peuple algérien, et on prend des « mesures d’ordre » qui cache une sauvagerie sans nom, c’est le temps des massacres du Constantinois. Pour le gouvernement de Pierre Mendès-France, l’Algérie ce n’est pas le Viêt-Nam. Le ministre de l’Intérieur, François Mitterrand, déclare : « L’Algérie, c’est la France ». Mais cette politique de répression échoue, alors que monte en France la volonté de ne pas s’engager dans une nouvelle guerre : les premiers envois du contingent provoque des manifestations, des casernes se révoltent et refusent de partir en Algérie. Cette volonté de paix débouche, aux élections du 2 janvier 1956, sur une victoire du Front républicain mené par le Parti socialiste et un grand succès du Parti communiste qui, avec 25,36 % des voix, fait élire 150 députés. L’idée majoritaire est alors qu’il faut éviter la guerre en Algérie en privilégiant la recherche d’une solution politique. Une chance historique se présente, qui aurait pu, si elle avait été saisie, épargner les vies de centaines de milliers d’Algériens et de 30 000 jeunes soldats français. Que de souffrances, que de deuils, que de honte auraient ainsi été évités. L’histoire en a décidé autrement : le premier ministre socialiste Guy Mollet chassé d’Alger sous les tomates des partisans de l’Algérie française, engage le contingent, avec un mot d’ordre en apparence de gauche : celui du combat de la République laïque de liberté, d’égalité et de fraternité contre les forces obscures. C’est terrifiant. Ce sont ces mêmes arguments que l’on retrouvera plus tard chez Reagan et sa lutte contre "l’Empire du Mal ". Mais Guy Mollet aussi échoue, avec le coup de force d’Alger du 13 mai 1958 qui ramène De Gaulle au pouvoir. Pendant deux ans, ce dernier fait tout pour gagner la guerre. Il propose la paix des braves en exigeant la

capitulation des Algériens qui la refusent, et c’est à l’issue de ces trois temps que s’annonce 1961, année centrale parce que c’est durant cette année que De Gaulle arrive à la conclusion que la France ne pourra pas gagner la guerre et que le principe de l’autodétermination du peuple algérien est adopté. Rappelons-nous le contexte : le 23 avril 1961, le coup de force des généraux d’Alger est brisé par la résistance de De Gaulle et le soutien à la République qu’affirment les communistes, les syndicats, la majorité du peuple et du contingent, qui refuse de suivre les ultras de la guerre. Simultanément naît l’OAS, organisation fasciste, tandis que les négociations se poursuivent avec le gouvernement provisoire de la République algérienne, et qu’un véritable front hostile à la guerre s’est mis en place, comprenant les intellectuels, les syndicats, les communistes, qui s’élargit sans cesse au rythme effréné des manifestations. C’est dans ce contexte de tensions et de violences que survient le 17 octobre, mouvement de révolte des Algériens de métropole qui refusent la chasse au faciès et le statut de citoyen de seconde zone, malgré la violence de la répression. C’est ce mouvement que Papon et le gouvernement choisissent de briser, parce qu’il contribue à la recherche d’une solution pacifique en Algérie, en montrant la force des Algériens de France. Le 17 octobre 1961, c’est donc une répression sauvage, mais ce n’est pas que cela : c’est aussi un moment politique majeur, d’autant plus que dans l’appareil d’Etat une partie des gens qui soutenaient De Gaulle l’ont lâché. Après l’année cruciale 1961, on s’approche de la semaine cruciale, celle qui entoure la manifestation de Charonne, en février 1962.

Le massacre de Charonne s’inscrit-il dans le prolongement de la nuit du 17 octobre ?

Le 17 octobre 1961 est le prélude à ce que j’appelle la semaine décisive, parce que c’est elle qui donne le signal que, cette fois, on va en finir une bonne fois pour toutes avec cette guerre, et aller vers le droit à l’indépendance du peuple algérien. L’OAS, qui sent le vent tourner, installe la guerre en France. C’est en réaction à ses agissements qui choquent l’opinion que la manifestation de Charonne a lieu, sous le mot d’ordre : « A bas le fascisme, OAS assassin, paix en Algérie ». Après le crime de Charonne, la cause est entendue parce que converge un mouvement populaire irrésistible en France. Charonne reste une grande date dans l’Histoire de France. Les obsèques de Charonne sont à la fois un acte de douleur et de souffrance mais aussi l’une des plus grandes manifestations politiques de l’histoire d’après guerre. Les grèves et ce million de gens qui viennent crier leur peine au Père Lachaise, c’est immense et, objectivement, c’est ce qui donne les forces à De Gaulle pour conclure la paix, parce que le peuple a dit assez, parce que De Gaulle veut mettre fin à cette guerre, et puisque l’OAS est isolée. Les obsèques ont lieu le 13 février, les accords d’Evian sont signés le 18 mars. Il y a donc bien une année de basculement, et le 17 octobre en est un moment.

Des questions subsistent sur la ligne du PCF durant toutes ces années de guerre. On lui a souvent reproché de ne pas avoir donné de mot d’ordre clair en faveur de l’indépendance algérienne, lui préférant celui de paix en Algérie, souvent perçu comme une marque de distance vis-à-vis de l’aspiration nationale algérienne. Selon vous, le PCF a-t-il failli à son engagement anticolonial concernant l’Algérie, ou sa position a-t-elle été caricaturée ?

Que l’on ait été caricaturé, c’est clair, puisque, dans tous ses textes fondamentaux, le PCF est tout à fait convaincu que l’indépendance est au bout du chemin. Cela vient de très loin : Maurice Thorez parlait déjà, avant la guerre, de l’Algérie comme d’une nation en formation. La position s’infléchit certes après la guerre, où le PCF soutient, en 1946-1947, la création de l’Union française, que même Ho Chi Min, à un moment donné, a considéré comme une voie possible dans le contexte d’après-guerre, avec la poussée des forces progressistes, le programme du CNR et la présence des communistes au gouvernement, qui ont fait espérer une union de peuples permettant à ces pays de trouver un chemin d’émancipation. Mais la Guerre froide, la passion impérialiste de la bourgeoisie française et le profit qu’elle tirait de la colonisation ont fait rapidement de cette issue une utopie appartenant à l’Histoire. Reste que le mot d’ordre de paix en Algérie est une question très complexe, qui nous a fâchés avec des gens. C’était bien plus dur que pour le Viêt-Nam. Parce que l’Algérie est de l’autre côté de la Méditerranée, parce qu’elle comptait un million d’Européens sur dix millions d’habitants. Nous étions tenaillés par l’idée de ne pas demeurer un petit groupe isolé de la majorité du peuple, et de gagner cette majorité à nos vues. Dans cette optique, l’idée arrêter cette guerre, de faire la paix et de ramener le contingent était le mot d’ordre le plus juste. Et pendant longtemps, nous avons été quasiment les seuls à agir en ce sens. Lorsque le mouvement a gagné en force, des intellectuels et des communistes ont alors monté le réseau Jeanson d’aide au FLN. En tant que parti politique, nous avons considéré que ce type d’actions ne menait nulle part et contribuerait à nous isoler. Avec le recul, je regrette ce que j’ai pensé de ces gens. C’était leur conscience, nous étions du même côté de la barricade, même si je persiste à penser que nous aurions commis une erreur historique en les imitant, car l’évolution décisive dont j’ai parlé n’aurait peut-être pas eu lieu. Alors bien sûr, les communistes n’ont pas toujours eu, à la minute près, le bon mot juste, le bon éditorial, la bonne attitude. Mais j’observe qu’il est quand même insupportable que, alors que toutes les grandes formations politiques, droite comme PS, ont été au-dessous de toute dignité dans cette histoire, on ne parle jamais de leur attitude : eux ont tous les droits de se tromper, les communistes aucun. Mitterrand a quand même laissé guillotiner plusieurs dizaines d’Algériens quand il était Garde des Sceaux de Guy Mollet ! Et on voudrait nous dépeindre comme inhumains, dans le sens d’une intelligence supérieure qui à chaque moment doit deviner la suite de l’histoire ? Non, cela ne se passe pas ainsi.

Les critiques se cristallisent sur un moment particulier : celui du vote des pouvoirs spéciaux à Guy Mollet, le 12 mars 1956, qui sert d’exemple pour affirmer que, finalement, le Parti communiste ne s’est pas distingué des autres partis ou, pour le moins, n’a pas été plus vertueux. Qu’en pensez-vous ?

L’épisode des pouvoirs spéciaux n’a duré que trois mois. Des camarades pensent aujourd’hui que c’était une erreur, car selon eux, la suite était inscrite, et donc, en réfléchissant bien, nous n’aurions pas dû voter les pouvoirs spéciaux à Guy Mollet. Je continue à penser quant à moi qu’il fallait le faire, pour des raisons simples : le peuple avait voté massivement pour une politique de paix en Algérie, Guy Mollet se présentait non pas comme un ultra mais comme un homme qui voulait les pleins pouvoirs pour trouver des solutions politiques. Je préfère endurer le reproche que nous avons eu tort au regard de la suite des événements, plutôt que celui de n’avoir pas saisi la chance de mettre fin à cette guerre, quand bien même il n’y en avait qu’une sur mille. Le vote des communistes n’avait rien à voir avec une carte blanche accordée à Guy Mollet : au contraire, notre vote était conditionné à l’application d’une politique bien définie. Et on peut relire cette explication de vote un demi-siècle après avec honneur. Ceci étant dit, nous ne sommes pas à chaque instant comptable de l’avenir du monde, l’histoire nous a montré d’ailleurs que c’est lorsqu’on croit cela que l’on commet les erreurs les plus lourdes.

Comment expliquez-vous le relatif silence qui entoure les événements d’octobre 1961 au regard des intenses commémorations de Charonne ?

Je pense que, pendant longtemps, on a sous-estimé la portée du 17 octobre 1961. Pendant des années on s’est tu là-dessus. Tenant compte que Charonne s’est produit à la toute fin de la guerre d’Algérie, il est logiquement devenu le moment clé, historiquement. Mais cela commence à changer. Avec le retour de l’intérêt pour l’histoire dans la vie politique française, les langues se délient autour de la signification du 17 octobre 1961. Cinquante ans après, au lieu de se concentrer uniquement sur le dénouement, apparaissent aujourd’hui plus clairement les points forts de cette histoire. Ceci dit, il ne faut pas en rajouter, on ne découvre quand même pas aujourd’hui ce que fut cet événement. Il n’y a qu’à lire l’Humanité Dimanche d’il y a vingt ans pour s’en convaincre, où j’ai retrouvé une page tout à fait remarquable. Mais le lien entre le 17 octobre et Charonne s’établit davantage aujourd’hui à mes yeux comme l’une des « arêtes » de cette histoire.

Que s’est-il passé exactement la nuit du 17 octobre 1961 ? De Gaulle y a-t-il joué un rôle ? Ou s’agit d’une répression déclenchée par les ultras pour contrecarrer le chemin vers l’indépendance ? Et dans ce cas, ce massacre n’a-t-il pas desservi d’abord la cause des assassins en créant un basculement dans l’opinion en faveur de la fin de la guerre ?

Sur le dernier point, je pense que oui, car à cette époque, je le répète, les assassins tuaient tous les soirs. Le 17 octobre manifeste le sentiment massif de la population et des travailleurs algériens, et il a des conséquences profondes sur l’opinion française malgré les manipulations médiatiques et les mensonges du gouvernement. Plusieurs écrivains et historiens ont tenté de dresser un bilan des morts. Ils continuent de diverger, l’écart allant de 50 à 200 tués. Mais la certitude est qu’il s’est agi d’un vrai carnage. Quant aux responsabilités, Papon a assumé la répression, le ministre de De Gaulle, Roger Frey, a couvert Papon, lequel Papon avait clairement donné carte blanche à ses policiers dans la semaine précédant le massacre en promettant de les couvrir. Il a fait passer cette consigne dans les commissariats en s’appuyant sur le ressentiment créé par l’exécution de policiers par le FLN. Quant à De gaulle, ma conviction personnelle est que je ne l’imagine pas disant : « Tuez deux cents arabes ». Mais je pense qu’il ne voulait pas être sous la pression de la rue au moment où les discussions se poursuivaient avec les Algériens. Je pense, mais je n’en ai aucune preuve, que sa volonté était de faire régner l’ordre pour avoir les mains libres dans ses négociations avec les Algériens. Comme déjà durant la Résistance, il n’a jamais aimé l’intervention populaire, se réservant sa liberté de choix politique. Et puis il n’appréciait pas dans ce moment l’action des communistes, même s’il en tenait compte. En tout cas, l’instruction est venue d’en haut, on ne déplace pas des milliers de policiers sans ordre du pouvoir.

Entretien mis en ligne le 17 octobre 1961 sur le site du journal L’Humanité (des extraits sont parus dans l’édition papier).

 

                                                                site: la faute à Diderot.net

 

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 12:05

                                                                  MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

19 octobre - 1 Plusieurs centaines de milliers de manifestants répondent à l'appel du PAME, syndicat de référence des communistes, pour une manifestation géante à Athènes au premier jour de la grève générale

 

Communiqué du Parti communiste grec (KKE)

KKE--2--1-.jpg

Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Une marée humaine sans précédent de plusieurs centaines de milliers de personnes ont participé à la formidable manifestation de grève du PAME, envahissant la ville d'Athènes, une manifestation telle qu'on en a pas vu dans les dernières décennies, pour le premier jour de la grève générale nationale de 48 heures. Tous les axes du centre-ville d'Athènes ont été occupés par des foules immenses de travailleurs pendant plusieurs heures

 

Des rassemblements massifs inédits par leur ampleur et leur vigueur militante se sont produits dans des villes de toute la Grèce.

 

Ces forces se sont réunies afin que le projet de loi prévoyant des mesures anti-populaires ne soit pas adopté avec comme ligne : A bas le gouvernement et les partis de la ploutocratie, organisation et alliance ouvrière-populaire partout, voilà la solution à la question du pouvoir. Le mot d'ordre que l'on entendait pendant le rassemblement était « Sans toi, travailleur, aucun rouage ne tourne, tu peux te débrouiller sans les patrons », « Désobéissance envers la ploutocratie, que le peuple fasse front face au pouvoir ».

 

L'énorme succès de la grève a reposé sur la paralysie d'innombrables usines, de grandes unités de production et d'autres lieux de travail par les ouvriers et les employés qui vivent la pauvreté, la misère et l'impasse du chômage. Son ampleur considérable et sa vigueur militante ont reposé également sur la fermeture de nombreux petits commerces qui se trouvent désormais face au danger de fermer définitivement leurs portes. Nombreux furent les travailleurs qui ont participé pour la première fois à la grève apportant une dynamique toute particulière à la lutte contre la brutalité des mesures du gouvernement, de la ploutocratie, du FMI, de l'UE.

 

Dès l'aube, les forces du PAME avec leurs piquets de grève ont soutenu de manière résolue les travailleurs dans les lieux de travail « ghettos » qui ont décidé de partir en grève pour la première fois, défiant l'intimidation patronale et même la mobilisation civile, que le gouvernement avait imposé contre la grève des éboueurs municipaux, ainsi que d'autres mécanismes de casse de la grève auquel a eu recours le gouvernement.

 

Les groupes provocateurs sortis des rangs des confédérations syndicales de collaboration GSEE et ADEDY ont cherché encore une fois à créer des incidents mis en scène.

 

Néanmoins, ils ne sont pas parvenus à occulter l'ampleur de la manifestation et ses revendications, la participation organisée et sécurisée des travailleurs aux manifestations du PAME où pas un seul incident ne fut à déplorer.

 

 

Giorgos Perros, membre du secrétariat exécutif du PAME, a affirmé entre autres à la tribune : « il n'y a pas de PASOK pour le peuple. Il n'y a pas de gouvernement pour le peuple, qu'il porte l'étiquette de « centre-gauche » ou de « gauche », qui ne rentre pas en conflit avec les monopoles, dont le programme ne comprenne pas la rupture avec les monopoles ou en d'autres termes leur socialisation. Soit du côté du peuple, soit du côté des monopoles. Pouvoir populaire-ouvrier ou pouvoir des monopoles. Il n'y pas d'autre voie ! Ne perdons pas un seul instant. Ripostons tous ensemble ! Demain, jeudi, nous devons tous participer à l'encerclement du Parlement par le PAME, à partir de tous les côtés, de toutes les rues. »


 

19 octobre - 2Processus en cours dans les partis bourgeois pour endiguer le torrent de colère populaire :

 

 

L'énorme succès de ce premier jour de grève met la pression sur les partis de la ploutocratie et son gouvernement. Ainsi, en ce moment, il y a une intensification des processus de re-configuration du système politique de la part du PASOK et de la ND ainsi que d'autres partis bourgeois, avec des scénarios de « grande coalition PASOK-ND », ainsi que des efforts pour s'assurer d'un consensus afin de faire passer les mesures anti-populaires même contre le torrent de la grève qui a inondé Athènes et d'autres villes aujourd'hui.

 

La secrétaire-générale du comité central du KKE, Aleka Papariga, a évoqué par rapport à ces processus, dans ses déclarations aux médias, la chose suivante : « Je ne pense pas que M.Papandreou attend de nous de la modération et un acquiescement. Peut-être pour des raisons qui ont à voir avec l'image que cela donne à l'étranger, il rencontre les partis afin de montrer qu'il bénéficie de leur soutien. Il ne recevra aucun soutien de notre part. Pas le moindre. Ce qu'il aura de notre part, c'est notre opposition radicale, totale, véritable et organisée. »

 

A la fin de la rencontre qu'elle a eu avec le premier ministre, qui a organisé une série de rencontres avec tous les dirigeants de parti, la secrétaire-générale du Comité central du KKE a déclaré :

 

« A partir de maintenant, les choses devront être bel et bien décidées par le peuple souverain et non par des négociations que le gouvernement mènera ou par des conseils et des réunions avec les autres partis ». Aleka Papariga a appelé le peuple à aller de l'avant sans crainte, sans illusions jusqu'à la victoire finale et elle a ajouté :« Il existe une seule solution : les richesses qui se trouve dans ce pays doivent devenir patrimoine du peuple. Nous devons briser les chaînes qui nous lient à l'UE et annuler unilatéralement la dette. Il n'existe pas de solution intermédiaire. »

 

Il convient de noter que toutes les forces sur des positions de classe seront rassemblées pour la seconde journée de grève, jeudi, et pour l'encerclement du Parlement qui constituera un nouveau jalon dans la lutte contre les mesures anti-ouvrières, con

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 16:42

 

                                                                MARE NOSTRUM-copie-1

 

                                                 

Célébrations en Espagne du 75eme anniversaire de la création des Brigades Internationales.

batailloncommune.gif Il y a soixante quinze ans, 30.000 volontaires venus du monde entier (9000 Français) rejoignaient l’Espagne pour défendre la République agressée par un putsch militaire dirigé par le général Franco puissamment aidé par Hitler, Mussolini et Salazar. L’épopée des Brigades Internationales demeure un moment essentiel de la solidarité internationale contre le fascisme, pour la liberté et la démocratie.

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 16:38

 

 

 

 

                                                                               Salah-Hamouri.jpg

 

                                                             image: site: Camarades

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 16:32

                                                                   ANTICOMMUNISME

 

 

600px-Coat of arms of the Soviet Union.svg-1-Sur les mesures anti-communistes en Géorgie et au Kazakhstan : « L'anti-communisme ne passera pas ! »

 

Déclaration de partis communistes et ouvriers d'ex-URSS

 

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Dans la région correspondant à l'ex-Union soviétique, l'hystérie anti-communiste bat de nouveau son plein. A la veille de l'anniversaire de l'exécution du pouvoir Soviétique, à Moscou en 1993, un tribunal au Kazakhstan a suspendu l'activité du Parti communiste.

 

Le régime a trouvé en réalité un prétexte bien ridicule pour interdire le Parti communiste du Kazakhstan. Ce fut la participation du premier secrétaire du Parti communiste du Kazakhstan à une initiative d'une association de citoyens non-reconnue par le gouvernement. Avant cela, un certain nombre de militants du parti avaient été victimes de la persécution policière. Un des dirigeants des organisations régionales du parti, Nurijah Abdrimova, a été condamnée à une lourde amende seulement parce qu'elle a osé s'adresser aux travailleurs de l'entreprise « KasMunaiGas » qui se sont mis en grève.

 

La suspension de l'activité du parti est un nouvel acte scandaleusement tyrannique de la part des autorité du Kazakhstan. Le régime semi-monarchique de M.Nazarbaev ne peut pas tolérer la seule force force d'opposition du pays, qui forge la conscience de classe, lutte courageusement contre les licenciements de masse et la paupérisation des travailleurs, et lutte inlassablement pour l'amitié entre les nations.

 

Auparavant, le parlement de Géorgie sur ordre de M.Saakashvili a adopté une Loi de persécution qui stipule qu'il est interdit aux anciens membres du PCUS et de la Jeunesse communiste, ainsi qu'aux anciens employés des institutions d'Union soviétique, d'occuper des positions dans l'appareil d’État et d'enseigner à l'université.

 

Nous exprimons notre solidarité avec le Parti communiste du Kazakhstan et du Parti communiste unifié de Géorgie. Nous condamnons fermement l'anti-communisme brutal et obscurantiste des régimes Géorgien et Kazakh !

 

 

Parti communiste de la Fédération russe


Union des partis communistes – PCUS


Parti communiste d'Ukraine


Parti communiste du Bélarus


Parti des communistes de la République de Moldavie


Parti communiste d'Arménie


Parti communiste d'Azerbaidjan


Parti des communistes du Kirghizistan


Parti communiste d'Ossétie du sud


Parti communiste d'Abkhazie


Parti communiste Transnistrien



Ont également signé la déclaration ouverte à de nouvelles signatures : PADS (Algérie), Parti communiste du Bangladesh, Parti du travail de Belgique, Parti communiste de Grande-Bretagne, Nouveau parti communiste de Grande-Bretagne, Parti communiste français, Parti communiste de Grèce, Parti communiste d'Israel, Parti communiste libanais, Parti communiste du Luxembourg, Parti communiste du Mexique, Parti communiste de Norvège, Parti communiste du Pakistan, Parti communiste philippin, Nouveau parti communiste de Yougoslavie, Parti communiste sud-africain, Parti communiste de Suède, Parti communiste de Turquie.

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 15:56

 

                                                                        MARE NOSTRUM-copie-1

 

 aleka papariga

Aleka Papariga,

Secrétaire du KKE

4102011 15429Sur la grève de 48 heures de mercredi et jeudi et l'encerclement du parlement

 

Que le peuple organise sa révolte avec le PAME !

 

Communiqué du Parti communiste grec (KKE)



Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Lors d'une conférence de presse, le lundi 17 octobre, la secrétaire-générale du Comité central du KKE, Aleka Papariga, a lancé un appel au peuple afin qu'il déploie une activité militante en mesure d'aboutir au retrait du projet de loi brutal qui supprime en fait les négociations collectives par branche, licencie des milliers d'employés du secteur public au moyen de la « réserve de travail », diminue lees salaires des employés du public de 40% ainsi que les retraites de base et complémentaires et les allocations sociales déjà faibles. Elle a livré le constat suivant :


 

« Nous lançons un appel urgent au peuple Grec, à ceux qui luttent, pour qu'ils continuent leur lutte et à ceux qui ne sont pas encore entrés dans la bataille pour qu'ils y prennent part. Un temps considérable a été perdu, en fait depuis 1992 après le Traité de Maastricht mais aussi après 2008 quand les nuages de la crise s’amoncelaient en Grèce.


 

Le plus brutal des projets de loi va être voté au Parlement, et si les conditions ne changent pas, ce ne sera pas le dernier. Il s'agit du projet de loi le plus brutal jamais connu, si on le compare à ceux des dernières années et à ceux déjà vus au 20ème siècle.


 

Le KKE estime que si les Grecs s'opposent tous ensemble à ce projet de loi ; si la grève est suivie à 100% sur chaque lieu de travail, dans chaque quartier, chaque secteur, chaque bureau, chaque rue, et que chacun d'entre eux devient le cœur d'une activité systématique et si ils convergent dans un seul torrent ; si des millions de personnes encerclent le Parlement et tous les lieux importants en Grèce, alors le retrait du projet de loi est possible et réalisable.


 

Voilà l'objectif. Le retrait du projet de loi. Ce serait une victoire importante du peuple. Le mot d'ordre qui doit s'imposer parmi le peuple est : A bas le gouvernement, à bas les partis qui servent le capital et les monopoles. Prenons nos distances avec les partis qui nourrissent l'illusion qu'un gouvernement composé de forces progressistes de gauche, sous l'égide des monopoles, et dans le cadre de l'Union européenne puisse conduire à un avenir meilleur.


 

Nous sommes dans une phase où les choses sont littéralement « noires » ou « blanches », il n'y a pas de solutions intermédiaires. Soit le pouvoir des monopoles sera renversé, soit il se reconfigurera, il se consolidera et aura le dessus sur le mouvement pendant plusieurs années. Ce n'est pas un hasard si en Grèce, en dépit du rapport de forces négatif, par rapport au reste de l'Europe les luttes qui se sont développées sont plus importantes, plus solides, plus puissantes et ont un impact au niveau international et européen. Nous posons la question suivante : la situation actuelle en Grèce n'est pas liée à l'activité de longue date et à l'action militante du KKE et surtout au fait que – malheureusement je dirais – il s'agit du seul parti qui propose une alternative radicale au pouvoir actuel ? Nous disons que ce n'est pas du tout un hasard. Dans les autres pays européens, ces mesures brutales ont été adoptées il y a un bon bout de temps et la résistance fut bien moindre (…)


 

J'aimerais clarifier la chose suivante : l'encerclement et le blocage du Parlement qui a été décidé par les syndicats et d'autres organisations, une décision que nous soutenons, n'a rien à avoir avec une initiative visant à empêcher les députés d'entrer au Parlement. Elle a un seul objectif : faire voter autant de députés que possible contre le projet de loi. Voilà ce qui nous intéresse. Car si cette loi est adoptée, il y en aura d'autres. Car il y aura une désillusion populaire que nous voulons à tout prix éviter. Voilà le rôle du blocage du parlement. Former la majorité la plus large possible pour le « Non ». Et ainsi la chute du gouvernement sera la conséquence logique de la pression populaire (…)


 

Il y a une troïka en Grèce sans même parler de la troïka du FMI, de l'UE et de la BCE [Ndlr : cela renvoie à la déclaration commune de trois ministres qui ont exprimé ces derniers jours leurs décision commune de défendre par tous les moyens possibles ces mesures brutales et d'intensifier les mesures répressives au nom de la lutte contre les 'groupes d'intérêt spéciaux']et c'est pourquoi la lutte doit avoir sa propre dynamique interne afin d'avoir un impact extérieur (…) bien sûr qu'il y a des députés qui sont effrayés du coût politique de ces mesures, ils sont effrayés de la position négative qu'adoptera le peuple à leur égard.


 

Indépendamment des motivations individuelles de chacun, le peuple dans son ensemble sera gagnant si le projet de loi est retiré. Le 23 octobre, il faut que l'UE soit dans une situation difficile pour faire adopter ce type de mesures. Il ne faut pas oublier que des mesures similaires seront adoptées au Portugal, en Irlande et en Espagne. Si une brèche s'ouvre en Grèce, il s'agit de l'agrandir. Et ce ne sont pas les Berlusconi, les Coelho et les autres qui vont l'agrandir... ».

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