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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 15:32

 

                                                                             MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

Dimanche 2 octobre 2011 7 02 /10 /Oct /2011 14:27

Syrie et couleurs nationalesNous tenons à vous présenter une brève analyse des événements successifs qui se sont déroulés dans notre pays, la Syrie, afin de mettre en lumière certains faits, d’une part, et tordre le cou à certains mensonges montés de toute pièce et médiatisés par la propagande impérialiste visant la Syrie.


Depuis que les événements ont commencé en mars dernier, des dizaines de chaînes de télévision en Amérique, en Grande-Bretagne et en France, certaines chaînes dans le monde arabe, et des centaines de sites internet ont travaillé d’arrache-pied pour falsifier la réalité sur ces événements, en tout cas pour l’opinion publique mondiale, avec des programmes spécifiques diffusés en ce sens, jour et nuit.


Le président Américain fait des déclarations quotidiennes comprenant des menaces directes visant la Syrie, ainsi qu’une ingérence flagrante dans les affaires internes du peuple Syrien. Plusieurs hauts dignitaires de  l’Union européenne suivent les pas du président Américain.


Ces menaces et ces ingérences ont atteint un sommet lorsque le président Américain a affirmé l’illégitimité du régime Syrien. Des sanctions sévères et injustes ont été imposées au peuple Syrien et à son économie. Plus dangereux encore, des plans sont discutés et impulsés par l’OTAN afin de lancer des vagues de frappes aériennes pendant plusieurs semaines contre 30 sites stratégiques en Syrie, ressemblant exactement à ce qui s’est passé en Yougoslavie.


Certains hauts dignitaires Européens ne vont pas hésiter à appeler à traiter la situation en Syrie avec des méthodes qui en ferait une pâle copie de la crise Libyenne. Des dizaines de milliers de civiles ont été massacrés, des dizaines d’usines et de sites économiques ont été détruits par des frappes aériennes, et pendant ce temps, la Libye est divisée.


Des Etats-membres de l’alliance impérialiste internationale essaient, par tous les moyens possibles, de faire adopter une résolution du Conseil de sécurité condamnant la Syrie, qui serait suivie par des résolutions successives contre la Syrie et la soumettre au chapitre 7 de la Charte de l’ONU, afin qu’une campagne agressive puisse être légitimée. Grâce à l’opposition de la Russie et de la Chine, accompagnées de l’Afrique du sud, l’Inde, le Brésil et le Liban, les tentatives impérialistes au Conseil de sécurité de l’ONU sont tout simplement, jusqu’à présent, un échec.

Toutes ces manœuvres sont justifiées de deux façons :

  1. Des manifestants sont tués en Syrie, on a recours à des méthodes sécuritaires dans le traitement des manifestations ;
  2. La manipulation des insuffisances du régime en Syrie, tels que le manque de démocratie et le monopole du pouvoir exercé par le parti au pouvoir, afin de faire pression sur le régime pour qu’il adopte des changements internes, bien que tout changement interne doive être considéré comme une partie intégrante de la souveraineté nationale de n’importe quel pays ;


En fait, plusieurs manifestations ont eu lieu dès le mois de mars, appelant à des réformes sociales, économiques et démocratiques. La majorité de ces revendications ont été soutenues par notre parti comme une façon de s’opposer aux effets néfastes de la mise en œuvre de mesures économiques libérales, issues des accords passés avec le FMI, et de la transformation de la Syrie en une économie de marché. Les effets ont été très mauvais sur le niveau de vie des pauvres et des couches moyennes.


La direction politique du pays a été constamment mise en garde, par la presse du parti, des rencontres officielles ou des mémorandum officiels, le dernier il y a cinq semaines de cela. Les manifestations étaient pacifiques.


Elles ont été bien vite manipulées par des religieux fondamentalistes et des groupes radicaux à l’idéologie obscurantiste.


De pacifiques, les manifestations sont devenues armées, visant à atteindre des objectifs qui n’ont rien à voir avec des réformes politiques et sociales. Les forces de sécurité ont commis plusieurs erreurs injustifiables dans le traitement de ces manifestations. Des dizaines de civils et de soldats ont été tués. Des gangs armés se sont constitués, attaquant des propriétés publiques et privées, et mettant en place des barricades dans certaines villes où ils ont pris le dessus. Dans les tout derniers mois, ces bandes armées se sont chargées de mettre sur pied des sites armés dans les régions frontalières entre la Syrie, d’une part, et la Turquie, la Liban, la Jordanie et l’Irak pour s’assurer une continuité dans le ravitaillement en armes et en équipements divers.

Quoi qu’il en soit, les bandes armées n’ont pas réussi à établir une base frontalière stable. Cela a coûté à la vie à des centaines de civils et de soldats, plus de 2 000 victimes. Dans le même temps, certains événements ont été exagérés. Des faits ont été falsifiés. Les équipements dernier cri électroniques et médiatiques ont été utilisés afin de faire passer l’armée Syrienne comme étant complètement responsable de ces actes, et de déresponsabiliser totalement les bandes armées.


Pressé par les événements, le gouvernement a adopté plusieurs réformes sociales et démocratiques comprenant : l’annulation des lois d’urgence, des tribunaux exceptionnels, et le caractère légal accordé aux manifestations pacifiques. Récemment, une nouvelle loi électorale et une loi permettant la création de partis politiques ont été adoptées. Est en cours de préparation une nouvelle constitution ou une constitution modifiée.


De nouvelles lois couvrant les domaines des médias et de l’administration locale ont également été adoptées.


Les objectifs de ces lois et mesures sont : casser le monopole du pouvoir exercé par le parti Baath, pour établir une société pluraliste et démocratique, pour garantir les libertés publiques et privées, pour aider au développement de la liberté d’expression et à la reconnaissance du droit de l’opposition à une activité politique pacifique.


En dépit de nos réserves quant à certains articles, ces lois sont très importantes. Pendant plus de quarante années, notre parti a lutté pour que de telles lois soient adoptées. Si ces lois étaient mises en œuvre, elle pourraient être un pas important en avant, dans la transition de la Syrie vers une société démocratique et pluraliste.


De vastes secteurs de l’opposition nationale pacifique ont accueilli positivement ces mesures, tandis que l’opposition fondamentaliste et armée s’en tient toujours au slogan du renversement du régime, attisant les tentions communautaires.


Tenter de dépeindre le problème comme s’il s’agissait d’une lutte communautaire ou religieuse serait une falsification flagrante des faits.


Nous pouvons résumer la situation de la façon suivante :


  • Les tentions armées dans les villes Syriennes ont diminué. Les bandes armées ont subi de lourdes pertes. Cependant, certaines d’entre elles sont capables de reprendre leurs activités.
  • Les manifestations pacifiques n’ont pas disparu et ne sont pas confrontées à la violence de l’État, à moins qu’elles se soient accompagnées d’agissements violents.
  • L’État a invité l’opposition nationale à participer à un dialogue politique général visant à contribuer à la réalisation de la transition à la démocratie et au pluralisme de façon pacifique. Ce dialogue doit affronter de nombreuses difficultés, la plus importante d’entre elles est la pression de groupes armés qui s’opposent au dialogue pacifique et à une solution pacifique, et dépendant du soutien de l’étranger.
  • Les menaces impérialistes et colonialistes contre la Syrie se sont intensifiées. Bien que ces menaces posent de nombreuses difficultés, nous devons être prêts à les affronter.


 

Pour ce qui est de la situation dans notre pays, il apparaît que :

 

  • Les mouvements de protestation existent toujours à différents niveaux. Ils diffèrent d’un gouvernorat à l’autre. On peut remarquer que la plupart des mouvements partent des mosquées, des zones rurales et des taudis, pour se diriger vers les centres-villes .
  • Les mouvements parmi les minorités ethniques ou religieux sont rares. Dans les usines, les universités et les syndicats, il n’y a pas de mouvement ;
  • Dans les cercles de la grande bourgeoisie, qu’elle soit industrielle ou économique, en particulier dans les grandes villes comme Aleppo, Lattakia et Damas, il n’y a pas de mouvement.
  • Il n’y a aucun mouvement parmi les clans et les tribus.
  • L’opposition se compose d’un large spectre de partis très divers. Certains sont patriotiques, s’opposant à l’ingérence étrangère et aux bandes armées. De plus, il faut compter avec les Frères musulmans qui peuvent être considérés comme le parti le plus actif et le mieux organisé dans le pays et à l’étranger.

 
 

Il y a également plusieurs groupes traditionalistes avec différentes orientations, dont l’influence devient clairement visible dans des rassemblements et manifestations dans différentes régions. Ces groupes ne cachent pas leurs objectifs qui sont typiquement réactionnaires et sectaires.


Sur place, les groupes les plus actifs et importants depuis le début des manifestations sont les coordinations locales qui comprennent des groupes de jeunes n’ayant pas d’orientations ou de plans idéologiques communs clairs si ce n’est le slogan : « A bas le régime ! ». Ils sont vulnérables aux pressions externes et internes.

 

L’opposition en exil composée essentiellement d’intellectuels, de traditionalistes, de personnes qui ont abandonné le régime et ont certains contacts à l’intérieur (Khadam et Refaat Al Assad).


Durant la dernière période, ces forces ont organisé plusieurs conférences à l’étranger (exceptée une rencontre organisée à l’hôtel Samir Amis à Damas par l’opposition interne), dans l’objectif de mobiliser des forces et de coordonner leurs positions Des différences idéologiques, politiques ainsi que d’intérêts l’ont emporté. Certaines forces d’opposition à l’étranger ont travaillé dur pour obtenir le soutien des forces étrangères colonialistes.

 

  • Jusqu’à présent, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne mènent la campagne internationale de menaces et de provocation contre le régime en Syrie visant à imposer de plus en plus de sanctions contre la Syrie, en particulier des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU et d’autres organisations internationales, la Russie et la Chine continue de s’opposer à de telles sanctions et mesures. La Turquie a choisi une position opportuniste qui fluctue en fonction de ses intérêts régionaux et politiques. Grosso modo, il y a une unanimité internationale dans l’opposition aux mesures militaires directes contre la Syrie, comme cela s’est produit en Libye, étant donné que la Ligue arabe et le Conseil de sécurité de l’ONU n’adoptent pas de résolutions ouvrant la voie à cette perspective. Le conflit sur cette question est féroce.
  • Excepté le Qatar qui joue un rôle vital et important dans la conjuration contre la Syrie, il existe différentes opinions et position dans le monde Arabe concernant la situation en Syrie ;
  • Jour après jour, la situation économique se détériore, la pression sur les conditions de vie des masses s’intensifie ;
  • Le régime est cohérent et offre de grandes potentialités. Cinq mois après le début des événements, aucune des institutions de base (le parti, l’armée, la sécurité, les institutions d’État, les ambassades, les organisations populaires, les syndicats, le Front national progressiste…) n’a connu de divisions ;


 

  

Assurément, le tableau n’est pas statique, et doit être perçu dans ses aspects dynamiques, son évolution et son développement jour après jour.


Parmi les scénarios possibles :

  • La crise pourrait continuer encore pendant une longue période, menant à d’autres catastrophes, bains de sang et souffrances ;
  • Un effondrement menant à l’anarchie générale, une guerre civile ou quelque chose de ce genre, ouvrant la voie à une intervention extérieure ;
  • Une division claire dans l’opposition peut se produire, faisant en sorte qu’une partie d’entre elle s’ouvre à un dialogue sérieux avec le régime pour parvenir à un nouveau contrat social dans le pays ;
  • Un terme aux divergences d’approches et à l’ « immobilisme » en ce qui concerne les forces du régime ;
  • Un terme aux divergences d’approches et à l’ « immobilisme » en ce qui concerne les forces du régime ;

 

Il y a deux issues possibles : soit l’avancée vers une solution politique à la crise rendant possible une fin rapide et définitive, soit la poursuite du recours au traitement sécuritaire de la crise quelqu’en soit le prix.

Il est difficile de prédire la manière dont une solution décisive sera atteinte.


Certains événements inattendus peuvent se produire, poussant tous les partis à trouver un accord, ou à accepter un accord imposé par des puissances étrangères pour aider le pays à trouver une issue au tunnel dans lequel il s’est engouffré.


Où en est le parti désormais ?


Pour commencer, nous aimerions attirer votre attention sur le fait que notre parti a envoyé un mémorandum au commandement régional à la veille de la 10ème conférence nationale du parti Baath en 2005. Le parti a demandé à ce que l’État soit séparé du parti, que la démocratie et les libertés soient garanties, que les lois d’urgence soit levées, qu’une loi démocratique pour les partis soit adoptée, que les prisonniers d’opinion et politiques soient libérés, que l’on mette un terme à la domination du parti Baath sur les syndicats, que la corruption soit combattue, etc.


En outre, nous tenons à ajouter que le parti a affirmé, dans tous les documents adoptés dans la dernière période, qu’il soutenait la position nationale de la Syrie.


Pour réaliser cet objectif, les besoins sociaux, économiques et démocratiques des masses populaires doivent être satisfaits. Nous avons discuté en détail de ces revendications dans nos conférences et documents.


Dans son analyse de la crise profonde actuelle de notre pays, notre parti avait indiqué clairement que la principale contradiction se trouve entre la formule politique selon laquelle le pays est gouverné depuis des décennies et les revendications de démocratie, de développement social, économique et culturel dont a besoin la société syrienne.


Le fond de notre position, c’est que cette formule politique repose sur le monopole de l’autorité par le parti Baath, la tutelle sur le mouvement populaire et ses organisations. Cette formule a mené à la décadence et à la bureaucratie, et à la corruption de l’appareil d’État. Par conséquent, les plans de réforme économique et sociale doivent être pris en considération, mis au niveau des exigences de progrès.

 

En bref, notre parti estime que le fond de la crise actuelle réside dans le décalage entre la structure du régime et les tâches que doit affronter la Syrie. Dans le même temps, le parti insiste sur le fait que l’ennemi et les forces impérialistes font de leur mieux pour utiliser ce décalage interne pour rendre possible la conjuration contre la Syrie, et l’utiliser comme un cheval de Troie pour servir son objectif bien connu, comme nous l’avons mentionné ci-dessus.


En conséquence, le Parti communiste syrien (unifié) n’est pas neutre pour ce qui est de l’alternative nécessaire, d’une part, et des moyens nécessaires pour atteindre cet objectif, d’autre part.


Une solution politique passant par la poursuite de réformes véritables et radicales est la seule issue à la crise. Les mesures sécuritaires ne font que développer les facteurs de la crise, et l’approfondir toujours plus tout en vidant de son sens le contenu des réformes.


Nous affirmons que la situation actuelle rend nécessaire un dialogue constructif et loyal entre toutes les forces patriotiques et honnêtes, indépendamment des différences d’opinions et d’idées dans l’objectif de parvenir à un accord ou à un plan de réformes radicales répondant aux besoins des masses populaires et des garanties sur la création d’un État civil laïc et démocratique s’opposant aux plans impérialistes et Israéliens dans la région.


Si le dialogue nécessite l’existence d’un climat propice, le dialogue même pourrait contribuer à créer un tel climat, car les autres options ne conduiraient qu’à de nouveaux bains de sang, de nouveaux désastres pour le pays et pour le peuple.


Chers camarades, 


Étant donné la faiblesse des médias syriens face aux gros médias de l’impérialisme, à la mobilisation des forces du monde entier contre la Syrie, et à l’alliance anti-syrienne composée des puissances impérialistes ainsi que de leurs marionnettes dans la région, y compris la Turquie, qui a adopté une politique pragmatique pour se partager l’hégémonie dans la région avec les pays européens, pour toutes ces raisons, notre parti espère que tous les partis communistes, ouvriers et démocratiques dans le monde contribueront à diffuser ces précisions dans l’opinion publique de leurs pays respectifs.


Palestine communisteAinsi, nous appelons ces partis à soutenir la Syrie car elle est le plus important des pays Arabes à résister aux plans impérialistes de domination du Moyen-Orient, et à s’opposer fermement au plan américano-israélien visant à diviser la région en diverses entités communautaires dont le contrôle serait rendu plus facile. La Syrie soutient également la résistance nationale en Palestine, au Liban et en Irak. De plus, elle soutient le droit du peuple palestinien à libérer ses territoires et à fonder un État national avec Jérusalem comme capitale. 

 

                                                 site:  www.resistance-politique.fr

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 15:24

 

                                                               MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

 

© Da Maia Nogueira023200 000 travailleurs portugais ont répondu à l'appel de la CGTP, dans les rues de Lisbonne et Porto, et dit « Non au programme d'agression » du gouvernement, du FMI et de l'UE

 

Communiqué du Parti communiste portugais (PCP)



Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



« Nous sommes venus ici en force, pour la lutte qui s'annonce ! »un des mots d'ordre entendu durant les trois heures de la grande manifestation de la CGTP-IN [NdT : syndicat organiquement lié au PC Portugais], de la place du Duc de Saldanha jusqu'à la Place des restaurateurs, à Lisbonne – résume le message fondamental de cette journée de lutte.



Les près de 200 000 personnes qui sont descendues dans la rue – 130 000 dans la capitale et 60 000 à Porto, et près d'un millier à Funchal – ont donné du corps et de la voix à cette manifestation juste « Contre la paupérisation et les injustices », et ont fait défiler dans un cortège unique les diverses batailles qui ont dernièrement impliqué des travailleurs de différents secteurs et entreprises, tout comme d'autres couches du peuple, les usagers de services publics, notamment ceux de la santé.



Mais ces milliers de portugais et de portugaises sont venus également dire qu'ils ne se plient pas au diktats de l'entente entre la troïka, défenseur des intérêts des financiers qui veulent continuer à pomper la richesse nationale, et la troïka des partis [Le Parti socialiste et les deux partis dits de droite : PSD et PP] qui s'en tiennent aux politiques de droite et acceptent de se soumettre au pacte d'agression.



A Lisbonne, la manifestation fut menée par un groupe des travailleurs de la TNC [Transportadora nacional de camionagem, entreprise de transport national par camion], encadré de six camions avec des banderoles. Suivaient les dirigeants de la CGTP-IN ainsi qu'un groupe de militants enthousiastes d'Interjovem [Secteur jeunes travailleurs de la CGTP]. A côté du personnel de l'entreprise de camionnage, sur l'estrade montée sur la Place des restaurateurs, un autre cas exemplaire de détermination dans la lutte pour la défense des emplois et de l'appareil productif a été mis à l'honneur avec la participation des travailleurs des Porcelaines Bonvida, de Batalha, et du supermarché Leclerc, de Portimão. A Lisbonne, ont manifesté des travailleurs des districts du Sud, notamment ceux de Castel Branco, Santarém et Leiria. Sur la Place des restaurateurs, sont intervenus Isa Girão, d'Interjovem, et Manuel Carvalho da Silva, secrétaire-général de la CGTP-IN. Une délégation du PCP comprenant le secrétaire-général Jeronimo de Sousa, a salué le passage des manifestants et a fini par intégrer également le défilé, Avenue de la Liberté.



A Porto, se sont tenus deux rassemblements, un Place des Lions (pour les manifestants de Porto même) et l'autre Place de la Bataille (pour ceux des autres districts du Centre et du Nord du pays), d'où les manifestants ont défilé vers une destination commune : l'Avenue des alliés, où est intervenu João Torres, de la Commission Exécutive de la CGTP-IN.



Semaine de lutte


cartaz 20111001 750Avec toute la force affichée aujourd'hui, la CGTP-IN et les travailleurs partent avec un moral gonflé à bloc pour la réalisation de la « semaine de lutte », que la centrale va mettre en œuvre entre le 20 et le 27 octobre avec des grèves totales ou partielles et des actions publiques, « dans une lutte qui doit être de plus en plus générale » - comme l'affirme la résolution issue des manifestations d'aujourd'hui.



Vidéo du PC Portugais montrant des images de la manifestation ainsi qu'une intervention du secrétaire-général Jeronimo de Sousa : http://www.youtube.com/watch?v=7z9SDyDCkUI&feature=player_embedded



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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 15:20

http://www.humanite.fr/societe/christian-laval-l%E2%80%99ecole-est-au-centre-des-nouvelles-luttes-des-classes- L'Humanité

educmanifparis.jpg

 

Co-auteur de la Nouvelle École capitaliste (La Découverte, 2011), ce sociologue, membre de l’Institut de recherches de la FSU, décrypte les conséquences de la logique d’entreprise appliquée, chaque année un peu plus, à l’éducation.

Vous expliquez dans votre dernier ouvrage La nouvelle école capitaliste que notre système scolaire est aujourd’hui à un « tournant historique ». Lequel ?

Christian Laval. Au-delà des réformes connues du gouvernement Sarkozy, comme la destruction des postes ou la suppression de la formation des enseignants, l’école et l’université sont l’objet depuis une vingtaine d’années d’un changement plus profond. Au gré d’une succession de mesures, parfois peu perceptibles, se construit, brique après brique, un autre modèle éducatif que nous appelons la nouvelle école capitaliste. Ce modèle n’est, certes, pas encore entièrement  réalisé, on peut encore le contenir et le combattre, mais c’est une tendance bien réelle.

Qu’est-ce qui la caractérise ?

Christian Laval. Selon ce modèle, l’école a désormais une fonction qui se voudrait essentiellement, voire exclusivement, économique. La connaissance, qu’elle soit élaborée par la recherche ou diffusée dans l’école, est envisagée comme une valeur économique et intègre la logique dominante de l’accumulation du capital.

Comme cela se concrétise-t-il ?

Christiant Laval. L’aspect le plus visible est lorsque l’enseignement devient une affaire d’achat et de vente. On le voit, par exemple, avec la montée de l’industrie du soutien scolaire ou le développement actuel de différentes  formes de coaching payant. On le voit également avec l’accroissement de la part du privé dans le financement de l’école et l’université. Tout cela relève d’un phénomène de marchandisation. Mais il ne faut pas s’arrêter-là. Moins visible mais plus fondamental, on s’aperçoit que la norme sociale du capitalisme tend à devenir la règle de fonctionnement des systèmes d’enseignement qui sont régulés de plus en plus par la concurrence. De fait, les politiques néolibérales importent dans le champ éducatif et au sein même du service public les logiques propres au marché. Plus qu’à une marchandisation, on assiste donc à une « mise en marché » des services publics d’enseignement, avec des écoles et des universités qui, même si elles restent publiques, tendent à fonctionner comme des entreprises. L’exemple le plus concret est la loi LRU qui instaure de manière délibérée une concurrence entre les universités. C’est également, dans le premier et le second degré, l’assouplissement, voire la suppression, de la carte scolaire qui conduit aussi à une mise en concurrence des établissements.

Quels sont les effets de cette mise en concurrence ?

Christian Laval. Elle a des effets considérables sur le fonctionnement des systèmes scolaires. Partout où elle a été mise en place, comme en Angleterre, en Nouvelle-Zélande ou encore en Australie, elle aboutit à une polarisation sociale et ethnique des établissements. Les études comparatives internationales sont, sur ce point, sans ambiguïté. C’est donc en toute connaissance des conséquences que ces politiques ont été conduites dans notre pays comme dans d’autres, et qu’elles ont été soutenues aussi bien par la droite que par la gauche socialiste. Une unanimité qui dit bien à quel point la norme néolibérale a été imposée et intériorisée par tous les gouvernements.

Qui ces politiques servent-elles ?

Christian Laval. Cette compétition, bien évidemment, favorise les groupes sociaux qui ont des capitaux culturels, des réseaux, bref, les familles les plus riches, celles qui peuvent payer du soutien scolaire ou des écoles qui réclament des droits d’inscription très élevées. C’est donc un facteur supplémentaire de reproduction sociale et cela explique, très largement, pourquoi les inégalités scolaires en France, non seulement ne se réduisent pas mais s’accroissent. Mais ce n’est pas tout. De manière plus générale, ces systèmes éducatifs, régis selon les orientations néolibérales, doivent rendre des services aux entreprises en étant directement soumis aux impératifs d’employabilité et en calquant leur organisation  sur la hiérarchie professionnelle. Ce qui est recherché n’est pas tant la diffusion d’une culture commune mais l’organisation du système scolaire en fonction des différents seuils d’employabilité requis par l’économie elle-même. La nouvelle école capitaliste se structure  donc non seulement comme un marché mais elle se met également au service des marchés ! Avec pour objectif de produire du capital humain directement utilisable par les entreprises à des niveaux de compétence différenciés selon les besoins en main-d’œuvre.

La logique d’apprentissage par « compétences », développée actuellement dans les écoles, va-t-elle dans ce sens ?

Christian Laval. Tout à fait. La logique des compétences n’a rien à voir avec des considérations pédagogiques relevant d’une philosophie éducative plus progressiste. Ce serait un contre-sens de l’analyser comme un élément de dispute classique entre « pédagos » et enseignants « traditionnels ». Ce sont des experts économistes des organisations internationales ou intergouvernementales, comme l’OCDE ou la Commission européenne, qui ont défini ces niveaux d’employabilité différents, avec un niveau minimal qu’on appelle le « socle commun de compétences clés ». Ce sont donc d’abord des considérations économiques qui déterminent aujourd’hui les contenus d’enseignement.

Cette école soumise au marché est-elle réellement nouvelle ?

Christian Laval. Lorsque Bourdieu et Passeron écrivent La reproduction au début des années 70, l’école sert bien la reproduction sociale mais son fonctionnement interne n’est pas entièrement et directement soumis à une norme sociale capitaliste. Aujourd’hui, cette norme pénètre jusque dans la classe, dans le geste professionnel et le contenu de l’enseignement. Cette transformation de l’école se fait de manière très opaque puisque la justification de cette logique de compétences relève, officiellement, de considérants pédagogiques. Ce que croient d’ailleurs encore certains syndicats ou partis politiques.

N’ont-ils pas un peu raison de la croire ?

Christian Laval. L’histoire même de ce socle de compétences démontre quelle logique est à l’œuvre. Le point essentiel est de bien comprendre que nous avons progressivement abandonné les grandes orientations démocratiques du 20e siècle, en particulier la référence au plan Langevin-Wallon. Ce mouvement de réformes progressistes et démocratiques a été en quelque sorte "retourné" et détourné  par la réforme néolibérale. Dans certains pays, comme l’Angleterre, la rupture a été tranchée à l’époque de Margaret Thatcher. Dans d’autres pays, cette rupture est moins nette et certains pensent encore que par « réforme » on doit et on peut encore entendre le prolongement du grand mouvement de démocratisation des systèmes éducatifs qui s'est produit au XXe siècle. Ils n’arrivent pas à comprendre que derrière les mêmes mots se cachent des réalités opposées. Le mot « réforme » ou celui de « compétence » ont changé de signification depuis vingt ans. Désormais, ces termes appartiennent à des logiques qui n’ont plus rien à voir avec le progressisme scolaire, ils participent  de l'imposition de la norme néolibérale.

Comment analysez-vous les oppositions, y compris au sein de la gauche, autour de cette question du « socle de compétence » ?

Christian Laval. Les oppositions actuelles entre partis de gauche ou entre syndicats sur la question du « socle de compétences » relève d’une grande confusion. Le problème stratégique d’aujourd’hui est de retrouver le grand élan de l’école démocratique qui a été trahi et détourné par la réforme néolibérale telle qu'elle est promue aujourd'hui  par l’OCDE et l’UE. Cette confusion est liée, me semble-t-il, à une méconnaissance du fait qu’à partir des années 80 et 90, la réforme néolibérale devient l’objectif central de l’Union. Il suffit de lire la littérature européenne sur la formation et l’éducation pour se rendre compte que le projet d’harmonisation scolaire et universitaire à l'échelle européenne n’a strictement rien à voir avec ce qu’on entendait avant par réforme démocratique. Elle n’a d’autre but que de mettre l’école en phase avec le nouveau capitalisme. Dès 2000, l’argumentaire de la stratégie de Lisbonne, qui veut faire de l’Europe "l’économie de la connaissance la plus compétitive du monde", déploie ce programme de transformation des systèmes éducatifs, faisant de la connaissance un facteur exclusivement économique au détriment des dimensions  et motivations morales, culturelles, politiques de la transmission des savoirs… Les « compétences » y sont  considérés comme des habiletés professionnelles négociables sur le marché, des "marketable skills" pour reprendre la traduction anglaise complète qui équivaut à nos "compétences" et non plus des connaissances requises pour comprendre le monde, penser ce que l’on est et ce que l’on fait. Ces nouvelles orientations économicistes  et utiliaristes de l’école attaquent au plus profond les fondements humanistes sur lesquels sont construits les systèmes éducatifs européens. Il s'agit là, et je pèse mes mots, d'une véritable autodestruction de l’héritage européen. Le capitalisme colonise l’école par le biais de politiques publiques qui, au fond, introduisent dans l’école la norme capitaliste.

Les débats actuels sur l’école vous semblent-ils à la hauteur des enjeux ?

Christian Laval. Pour ce qui est de l’UMP, rien ne freine plus la droite dans son projet de construction de l’école la plus purement capitaliste qui soit. Il s’agit de façon très ouverte de mettre en place une école concurrentielle, fonctionnant pour l’élite, et qui vise à faire de chaque établissement une petite entreprise avec à sa tête un "patron" qui aura tout pouvoir sur les enseignants. C’est en somme un programme à la fois néolibéral et néoconservateur des plus radicaux. Pour ce qui est du programme des socialistes, ce qui est frappant, c’est sa pauvreté. Il donne l’impression d’une simple répétition d’orientations très anciennes tirées des rapports des années 70 ou 80. C'est un programme, si on peut l'appeler ainsi, qui ne parvient pas à saisir le contexte nouveau dans lequel nous sommes. Les socialistes se sont interdit de comprendre depuis trente ans que l’école était soumise de plus en plus à une norme néolibérale. Lorsqu’ils promeuvent l’autonomie des établissements, ils ne semblent pas du tout comprendre que cette autonomie peut être prise dans des sens très différents et que, dans le contexte actuel de concurrence entre établissements, elle peut avoir des effets extrêmement négatifs sur l’objectif officiel que se donne le programme de lutte contre les inégalités. Il y a là une méconnaissance, volontaire ou non, du nouveau paradigme mondial de l’éducation.

Quelle résistance peut-on construire dans cet environnement dominé par la norme néolibérale ?

Christian Laval. On est en train d’observer des luttes très intenses dans le champ de l’enseignement. C’est devenu un domaine hautement conflictuel. La mobilisation des élèves, des étudiants, des parents, des enseignants, montre que l’école n’est pas hors des combats sociaux. Au contraire, je dirais même que l’école est au centre des nouvelles luttes de classes. A l’échelle mondiale, les luttes contre le néolibéralisme se focalisent très souvent sur le domaine scolaire et universitaire. Depuis quatre mois, les étudiants chiliens combattent le modèle néolibéral qui s'est mis en place depuis la dictature de Pinochet. Non seulement, ils luttent contre le modèle de l’école privatisée et concurrentielle mais ils entrainent l’ensemble de la société à combattre la totalité du modèle néolibérale. D’une certaine façon, le terrain scolaire et universitaire, extrêmement sensible comme on le voit partout, peut être le lieu de cristallisation d’une opposition plus globale aux orientations néolibérales. Cela se voit au Mexique, en Grèce, au Portugal, dans l'ensemble du mouvement mondial des indignés. On est déjà entré dans une phase de mobilisation et de contestation qui dépasse le cadre de l’école. Dès lors, que reste-il à faire ? On peut constater aujourd’hui l’absence d’un modèle alternatif crédible. Il faut donc réinventer l’école démocratique et comprendre qu’elle ne pourra se déployer dans le cadre d’une société aussi inégalitaire où le capitalisme à imposé sa loi  dans toutes les sphères de l’existence. Nous ne pouvons pas réinventer l’école démocratique si nous ne réinventons pas un projet de société démocratique. Mais les choses viennent. On voit bien aujourd’hui que la démocratie est menacée jusque dans son coeur par la logique financière. On observe également   l’émergence de processus révolutionnaires qui pose la question de la réinvention d’une société où la démocratie serait "réelle". Ce qui supposerait une nouvelle école démocratique.

A quoi devrait ressembler cette nouvelle école démocratique ?

Christian Laval. Elle aurait plusieurs dimensions. Elle devrait s'organiser autour de la lutte contre les inégalités scolaires,  laquelle ne va pas sans une lutte contre les inégalités sociales. Elle devrait également comporter une refonte des enseignements qui devraient avoir pour principe de donner aux élèves les moyens de la participation la plus active à la vie politique. Ceci supposerait le déploiement plus ambitieux d' instruments de compréhension d’un monde devenu  plus complexe, ce qui voudrait dire, par exemple, une place autrement plus importante donnée aux  sciences sociales, à l'histoire, à la philosophie,  pour que tous les élèves et les étudiants puisent mieux comprendre dans quel monde ils vivent, et quelle orientation lui donner. Cela voudrait dire aussi que la vie démocratique à l'intérieur du fonctionnement de l’école elle-même soit mieux organisée, soit plus effective, ce qui implique une rupture avec le mode managérial du règne des petits chefs et des petits patrons  qui a été mis en place dans le cadre du "nouveau management public". Cela supposerait également que la pédagogie s’inspire bien plus de pratiques  coopératives dans l'organisation de la classe et dans les façons d'apprendre. La synthèse de toutes ces dimensions  pourrait constituer une sorte de programme directement opposable au modèle de la nouvelle école capitaliste et s'intégrer au projet plus global de  la « démocratie réelle », comme le disent les indignés du monde entier.

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 15:14

 

 

L’affaire Karachi appelle une nouvelle République,

 

L’affaire Karachi appelle une nouvelle République, tribune publiée dans l'Humanité du 30 septembre 2011

 

Jean-Jacques CANDELIER, Député PCF du Nord

 

J’ai en mémoire la venue, le 28 avril 2010, d’Édouard BALLADUR à l’Assemblée nationale. Après avoir longtemps refusé de venir s’exprimer devant la mission d’information sur l’affaire Karachi (la droite arguant d’incompatibilités de toutes natures), le candidat à la présidentielle de 1995, acculé par la presse, avait souhaité être entendu.

Il confirma que des millions de francs avaient été versés en espèces sur son compte de campagne. Les rapporteurs du Conseil constitutionnel avaient préconisé le rejet de ce compte, doutant de l’origine de fonds, notamment de 10,25 millions de francs. Pour eux, cette somme colossale ne pouvait être inscrite à la ligne « dons des personnes physiques », ni provenir de « ventes de gadgets et T-shirts ». Au dernier moment, 77,5 % des recettes en espèces avaient été versés d’un coup, sans justificatif, pour un montant 26 fois supérieur à celui du candidat Jospin ! Selon les aveux d’un ancien membre de l'association de financement de la campagne, il était impossible que les fonds proviennent des quêtes de meetings.

La défense de BALLADUR ne tenait pas. À l’époque, je m’attendais à des mises en examen. Nous y sommes. Les langues se délient. Il faut s’en réjouir. Mais ce que révèle l’affaire Karachi, en plus du summum du sordide et de la corruption, c’est qu’un clan utilise de manière scandaleuse tous les moyens d’État pour faire entrave à la vérité.

Interrogé en juin 2009 sur l'hypothèse d'un lien entre l'attentat et l'arrêt, par Jacques CHIRAC, du versement de commissions suspectes, Nicolas SARKOZY avait qualifié la thèse de « grotesque ». « Qui peut croire à une fable pareille ? ». Le but était de tourner en dérision le travail d’un juge d’instruction. Comment le Président de la République, garant de l’indépendance de la justice, pouvait-il s’exprimer ainsi ?

En 2010, quand le juge Renaud VAN RUYMBEKE se proposait d’instruire la plainte déposée par les familles de victimes pour corruption, le procureur de la République décidait de faire appel de l’ordonnance. Michèle ALLIOT-MARIE, Ministre de la Justice, indiquait à l’Assemblée nationale en octobre 2010 que « le cadre juridique choisi n’a pas paru être le plus approprié pour cette enquête, non pas sur le fond mais sur la forme ». Je l’interrogeais en vain : en quoi l’ouverture d’une information judiciaire pour corruption ou abus de biens sociaux serait inappropriée pour approfondir l’enquête préliminaire ouverte ? Il y avait manifestement une tentative d’étouffement de la procédure. On comprend mieux pourquoi l’exécutif avait dans ses plans la suppression du juge d’instruction !

Suite aux mises en examen de deux proches du chef de l’État, l'Élysée a dénoncé « calomnie et manipulation politicienne ». Là encore, il faut s’interroger. En quoi des mises en examen, basées sur des indices graves ou concordants, peuvent justifier une réaction aussi violente ? Puis, de manière maladroite, l’Élysée a indiqué : « s'agissant de l'affaire dite de « Karachi », le nom du chef de l'Etat n'apparaît dans aucun des éléments du dossier. Il n'a été cité par aucun témoin ou acteur de ce dossier. » Je viens de relayer la colère des magistrats auprès du Ministre de la Justice Michel MERCIER : comment la présidence s’est procuré des informations couvertes par le secret de l’instruction ?

Nouvelle affaire dans l’affaire, le porte-flingue Hortefeux a été pris la main dans le sac d’une tentative d’obstruction à la justice. La chronologie des faits est accablante. Elle démontre qu'il était bien informé des déclarations devant la justice d'Hélène de Yougoslavie, bien avant que la presse n’en fasse écho…

Valises de billets, immixtion dans la justice, utilisation de moyens de police à des fins personnelles, mise en cause des magistrats indépendants, obstruction des procédures, parquet aux ordres, entrave du Conseil constitutionnel et du « secret défense »… L’affaire Karachi était une affaire d’État, elle devient une affaire de régime.

J’ai déjà eu l’occasion de déplorer le manque de collaboration du Gouvernement pendant les travaux de la mission d’information. Le 17 juin 2010, les députés communistes et du Parti de Gauche exigeaient une commission d’enquête pour poursuivre les auditions (notamment de Jacques CHIRAC, Dominique DE VILLEPIN et Ziad TAKIEDDINE).

 

La justice doit avoir tous les moyens pour contrer ces intouchables, c’est une évidence. J’ai apporté personnellement ma contribution, en lui communiquant les documents dont je disposais. Mais, de manière complémentaire, pour restaurer le sens de la République, une commission d’enquête s’impose. En toute circonstance, pour respecter la séparation des pouvoirs, le Parlement doit pouvoir enquêter pour éclairer sur des faits. C’est impossible dans le cadre de l’ordonnance du 17 novembre 1958 : lorsque les faits ont donné lieu à des poursuites judiciaires et aussi longtemps que ces poursuites sont en cours, les parlementaires ne peuvent pas créer de commission d’enquête. C’est une amputation inacceptable de leurs prérogatives, contraire à la vraie séparation des pouvoirs qui voudrait que Parlement et justice puissent agir de manière autonome et complémentaire. L’affaire Karachi appelle donc ni plus ni moins qu’à une nouvelle République.

 

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 15:04

                 FVER-PCF

 

 Enjeux économiques et sociaux des révolutions arabes :

quelques éléments de réflexion par Mohamed Ali Marouani
 

L’économie étant de plus en plus une affaire d’expertise technique et de moins en moins politique, elle dérange peu les dictatures. Elle a même été « domestiquée » pour permettre aux régimes de tirer le meilleur parti du système en place, sans le remettre en cause. Le meilleur exemple est le Chili de Pinochet avec ses fameux Chicago Boys, courroie de transmission essentielle des idées de Reagan et Thatcher. Les régimes arabes les moins riches ont tenté tant bien que mal de copier le modèle chilien avec l’aide des Institutions de Bretton-Woods (IBW) ; et ceci pendant près de deux décennies avec plus ou moins de succès selon les pays. En tous cas suffisamment pour les maintenir au pouvoir.

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Indépendamment des résultats obtenus, ce schéma où les débats économiques et sociaux sont confinés entre gouvernements, experts et institutions internationales est aujourd’hui remis en cause par les révolutions arabes. Aujourd’hui, les gouvernements provisoires sont sommés de rendre des comptes, de débattre notamment des projets engageant le pays en termes d’endettement pour les décennies à venir.

Le cas de la Tunisie est emblématique à cet effet puisque ce pays était considéré comme le modèle à suivre par les pays arabes non pétroliers. Tout en suivant les prescriptions standards des IBW, le régime tunisien a toujours conservé une marge de manœuvre pour éviter de mécontenter les foules. Depuis la « révolte du pain » de janvier 1984, le Ministère du Commerce joue ainsi un rôle clé pour assurer la stabilité des prix des produits agricoles et alimentaires. Le coût est supporté non seulement par le budget de l’Etat, mais aussi par les agriculteurs qui paient pourtant leurs intrants de plus en plus chers. Ces écarts à l’orthodoxie ont été souvent soulignés par les institutions financières internationales, mais vite pardonnés car elles avaient besoin de success stories et la Tunisie n’en était pas l’une des moindres. Le contexte international où cette orthodoxie était de plus en plus remise en cause, y compris au sein même d’institutions telles que la Banque mondiale, a pu aider à trouver des compromis. Les rares désaccords affichés publiquement avec la Banque mondiale concernaient les questions de gouvernance.

Ce modèle tunisien qui fonctionnait avec un taux de croissance moyen de 5% a néanmoins rapidement montré ses limites dès que les cohortes de jeunes nés dans les années 1980 sont arrivées sur le marché du travail, avec un niveau d’éducation supérieur à celui des générations précédentes. Elles ont mis en évidence la faiblesse majeure du modèle tunisien : une spécialisation basée sur les productions à bas coûts de main-d’œuvre. Pertinente dans les années 1970 vu le niveau d’éducation de la population et les préférences accordées par l’Europe, elle n’a plus aucun sens dans un monde globalisé face à des concurrents tels que le Bangladesh, la Chine ou le Vietnam. D’où le fort taux de chômage des diplômés synonyme de frustrations et de la fin du rêve de mobilité sociale qui était bien réel après l’Indépendance. Le régime a essayé de colmater la brèche en réservant de plus en plus de moyens à des politiques actives du marché du travail (notamment des stages financés par l’Etat et un programme de micro-crédit), mais ces programmes n’ont eu qu’un impact limité, notamment pour créer des emplois stables.

Ce problème fondamental a été aggravé par la faiblesse du taux d’investissement en raison de l’insécurité croissante des droits de propriété, imposée par l’appétit insatiable des familles au pouvoir. La piètre qualité de l’investissement a également joué puisque la part des activités de captation de rente et de spéculation immobilière n’a cessé d’augmenter. Cette dernière a été encouragée par une fiscalité de plus en plus accommodante.

Le diagnostic est probablement similaire pour des pays tels que l’Egypte ou la Syrie, voire le Maroc avec des circonstances aggravantes dues à un secteur informel plus développé et donc une couverture sociale plus faible. En outre, ces pays ayant commencé leur transition démographique plus tard, ils n’ont pas encore atteint le pic en termes de chômage des diplômés atteint par la Tunisie. Ce qui signifie que les années à venir seront encore plus dures.

Entre-temps, que s’est-il passé en Tunisie depuis le 14 janvier ? Un des premiers constats est que l’activité économique s’est contractée, notamment dans les secteurs les plus sensibles à la situation politique tels que le tourisme. Le conflit en Libye a largement amplifié ce phénomène. Par ailleurs des revendications salariales ont émergé dans tous les secteurs, souvent légitimes, mais parfois extravagantes, notamment dans le secteur public. L’incertitude sur l’avenir politique du pays, notamment sous les deux premiers gouvernements, a découragé la relance de l’investissement local et étranger. Ceci a deux conséquences principales. A court terme, le chômage des jeunes risque d’atteindre des niveaux pouvant mettre en danger le processus politique dans son ensemble. Le gouvernement de transition l’a d’ailleurs bien compris en mettant en place un programme de grande ampleur visant l’insertion des jeunes chômeurs de longue durée. Son principal bénéfice visible pour les chômeurs à ce stade est l’aide financière qu’ils reçoivent, et qui explique la très forte participation au programme. A plus long terme, le modèle basé sur la sous-traitance pour l’Europe grâce à une main-d’œuvre bon marché n’a plus aucune chance de survivre.

L’urgence est donc de relancer la croissance, puis de réfléchir au modèle de développement et enfin de s’attaquer aux inégalités. La première condition de relance est l’amélioration de la visibilité politique, ce qui sera probablement le cas après les élections de la constituante du 23 octobre. L’équipe gérant la transition a beaucoup insisté sur cet aspect. Par contre, elle a peu utilisé le levier macro-économique, et notamment les politiques monétaires et de change qui sont restées très conservatrices, probablement par hantise de l’inflation. Pour stimuler l’investissement privé et international, le gouvernement de transition a préparé un plan de grande ampleur présenté au G8. Ce programme est toutefois critiqué par de nombreux économistes tunisiens du fait qu’il n’ait pas été discuté sur la place publique alors qu’il engage la Tunisie en termes d’endettement pour de nombreuses années.

S’agissant du modèle de développement, comme l’a récemment souligné Dani Rodrik [1], si les services peuvent fournir des emplois de très haut niveau, leur potentiel en termes de création d’emplois créés reste très limité. En conséquence, seule l’industrie manufacturière peut créer des emplois stables pour une fraction importante de la population. Dans les deux cas, il convient de développer des politiques industrielles spécifiques et veiller à la cohérence avec les autres politiques telles que la politique commerciale, de change ou d’éducation. L’insertion de la Tunisie dans l’économie mondiale doit être repensée, et notamment les liens avec l’Europe, mais aussi avec les voisins arabes et africains.

L’agriculture a aujourd’hui aussi une chance historique de redevenir une activité rentable depuis la crise alimentaire de 2008 et l’augmentation spectaculaire des prix agricoles. La sécurité alimentaire peut être atteinte sans nécessairement déverser des milliards de subventions à l’image des américains ou des européens au cours des décennies écoulées. L’investissement dans le secteur a aussi l’avantage de réduire les inégalités régionales en Tunisie puisque les régions les plus pauvres sont aussi essentiellement rurales et basées sur une agriculture à très basse productivité.

Le débat sur la distribution des revenus reste essentiellement confiné à cette dimension régionale depuis la Révolution. En effet, la Révolution étant partie des régions de l’intérieur les plus pauvres, un consensus s’est dégagé (du moins dans le discours) pour réduire l’écart avec les régions côtières. Mais comment ? Avec quelles ressources ? Par ailleurs, les inégalités sociales au sein des régions ne sont pas forcément moins importantes que les inégalités inter-régionales. Celles-ci se manifestent non seulement en termes de revenus et de patrimoine, mais aussi de qualité de l’éducation et de la santé, ce qui signifie des perspectives de mobilité sociale plus faible dans l’avenir.

Si on observe l’échiquier politique tunisien aujourd’hui, les trois principaux partis (d’après les premiers sondages) proposent des réductions d’impôts, notamment pour les entreprises. Ce qui n’a aucune justification économique dans un pays où la pression fiscale est relativement faible et où l’impôt sur le revenu des salariés (prélevés à la source) et la TVA constituent les principales ressources budgétaires. Par ailleurs, à ma connaissance on n’aborde pas la fiscalité sur le foncier et l’immobilier qui a été fortement réduite par le régime précédent. Taxer la spéculation foncière et immobilière aurait le triple intérêt de fournir des ressources à l’Etat, de freiner la bulle et d’inciter les acteurs économiques à investir dans d’autres secteurs moins lucratifs à court terme, mais permettant d’augmenter le potentiel de croissance du pays à long terme.

Un réel changement se dessinera si les rapports de force en présence y sont favorables. Qui sont les principaux acteurs en Tunisie aujourd’hui ? D’abord les patrons des grands groupes, assez hétérogènes dans leurs liens à l’ancien régime. Un statu quo dans la gestion des affaires économiques du pays leur conviendrait, c’est-à-dire les avantages du système précédent sans ses inconvénients. Même les anciens proches pourraient prospérer dans un tel système grâce aux fortunes amassées. Les jeunes entrepreneurs seraient eux, certainement plus favorables à un système beaucoup moins conservateur. L’UGTT, syndicat historique est lui aussi très hétérogène. Sa direction, très accommodante avec l’ancien pouvoir, risque de changer au prochain congrès. Ses structures régionales ont été très impliquées dans la Révolution. L’orientation de la nouvelle direction risque de peser lourdement sur les choix économiques et sociaux à venir. Quant aux partis politiques ayant le plus de chances de gouverner, ils semblent plutôt se situer au centre de l’échiquier, ce qui signifie qu’ils ne prendront probablement pas beaucoup de risques en matière de choix économiques et sociaux. Enfin, la rue, nouvel acteur majeur en Tunisie, risque de se rappeler au bon souvenir des décideurs si les progrès se font trop attendre.



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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 14:59

        Clio                             HISTOIRE

 clio, la muse de l'Histoire

 

Guy Poussy(Combat communiste)

DEFENSE DE PARLER DE LA KOLLABORATION

DU PATRONAT FRANÇAIS AVEC L’OCCUPANT NAZI

 

Va-t- on vers l’interdiction de publier des écrits et des photos évoquant la collaboration du patronat français avec l’occupant durant les années 1940 1944 ? La question est posée.

Un article de cinq pages, prévu le 7 septembre dans le bimensuel »Géo Histoire » a été supprimé. Il était écrit à partir de documents de PRISMA-PRESSE*,filiale du groupe Allemand d’édition GRUNER-JAHR qui s’appuient sur l’ouverture, en Allemagne de nouvelles archives. Elles ouvrent la porte à un immense champ de recherches. Le 14 septembre le « Canard enchaîné » expliquait que l’enquête censurée à GEO HISTOIRE- qui s’appuie sur des travaux d’historiens- mettait en cause les activités de certaines entreprises françaises sous l’occupation, parmi lesquelles, BERLIET, RENAULT,BOUSSAC, Louis VUITTON. L’article de 5 pages a été supprimé sur décision du service publicité de GEO HISTOIRE qui craignait des représailles, et la perte de gros budgets de publicité. Ainsi les lecteurs de Géo Histoire, et les autres, ne connaitront pas ce qui était dévoilé sur les entreprises concernées. Le titre de la première des 5 pages censurées était : Quand la guerre rimait avec affaires.

D’autre faits récents viennent illustrés cette volonté de censurer ce qui rappelle la kollaboration avec l’ennemi nazi. Ainsi le jugement du tribunal de Limoges de juillet 2010 donnant raison aux héritiers de Louis RENAULT qui exigeaient que le centre de la mémoire D’ORADOUR/GLANE retire la photo de Louis  Renault paradant avec HITLER et GOERING au salon de l’automobile de BERLIN en 1935. Cette photo est pourtant inséparable de la collaboration avec le régime nazi, avant même l’occupation de la France.

Le petit fils de Louis Renault vient aussi de faire pression sur le comité d’histoire de la ville de Paris. Il exige le retrait de l’exposition » La vie au quotidien des parisiens sous l’occupation » d’un texte qui déclare » Les usines Renault produisent des chars pour l’armée allemande sont bombardées trois fois ». Comment nier cette vérité historique ? Que dit, entre autre, l’ordonnance de nationalisation du 16 janvier 1945 signée par le Général De GAULLE » Dès juin 1940 Monsieur RENAULT qui se trouvait en mission en Amérique s’était empressé de regagner la France afin de mettre ses usines  à la disposition de la puissance occupante, c’est en considération de ces faits, que d’autre part les usines Renault ont constitué un instrument entre les mains de l’ennemi que le gouvernement a décidé de procéder à la nationalisation de ces usines, ainsi qu’à la confiscation des biens et participation de Louis RENAULT. Le gouvernement provisoire de la République Française est ainsi conscient, en proposant ces mesures d’une part de contribuer au redressement moral et matériel du pays dans le cadre de l’effort de guerre des Nations Unies, d’autre part de répondre par des réformes hardies aux vœux de la Résistance Française et de la classe ouvrière toute entière »

Aujourd’hui les héritiers de Louis RENAULT osent demander d’importantes réparations financières à l’état. Le 5 octobre prochain la procédure judiciaire s’engage devant le tribunal de grande instance de Paris. Les héritiers mettent en œuvre des moyens considérables pour parvenir à leurs fins. Les tribunaux vont-ils couvrir cette vaste entreprise négationniste ?

Faut il aussi passer sous silence la collusion de la direction Renault avec la police de Vichy ? Il existe de nombreux rapports de police  des années 1940 1944 confirmant que la direction Renault a livré à la police de Vichy et à Gestapo, de nombreux travailleurs de Billancourt, certain furent fusillés au Mont Valérien, d’autres déportés, certains  sont morts dans les camps. Ces crimes de trahison doivent être connus du grand public.

Aujourd’hui lutter pour faire connaître la vérité, c’est lutter pour faire respecter les voeux de la Résistance Française exprimée par le programme du CNR. Ce combat est d’une brûlante actualité. NON les kollabos revanchards n’auront pas le dernier mot.

 

 

 

 

 

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 15:53

bench_web.jpg L’abandon des classes populaires était déjà opéré : voici qu’il est théorisé. Consciemment, la gauche cède les ouvriers/employés au Front National. Les valeurs morales comptent plus, désormais, que les conquêtes sociales. Voici sous quels augures s’ouvre la présidentielle de 2012. À moins qu’on y oppose une autre « stratégie »

 

« Gauche : quelle majorité électorale pour 2012 ? » Il faut la lire avec attention, cette note de la « fondation progressiste » Terra Nova, qui officie autour du Parti socialiste. Pas seulement comme une pièce livrée par l’ennemi, à dénoncer – mais comme un signe de l’époque, qui dépasse ses auteurs. Comme la confirmation d’un tournant politique. Nous allons donc la citer longuement.

Le socle se dérobe

L’exposé historique, d’abord :

Depuis le Front populaire en 1936, la gauche en France (socialiste, mais surtout communiste) a accompagné la montée en puissance du monde ouvrier. Autour de ce cœur ouvrier s’est constituée une coalition de classe : les classes populaires (ouvriers, employés) et les catégories intermédiaires (les cadres moyens). Ce socle historique de la gauche se dérobe aujourd’hui. Les ouvriers votent de moins en moins à gauche. L’érosion est continue depuis la fin des années 1970 et prend des allures d’hémorragie électorale ces dernières années.

Pourquoi cette « hémorragie » ?

À partir de la fin des années 1970, la rupture va se faire sur le facteur culturel. Mai 68 a entraîné la gauche politique vers le libéralisme culturel : liberté sexuelle, contraception et avortement, remise en cause de la famille traditionnelle… Ce mouvement sur les questions de société se renforce avec le temps pour s’incarner aujourd’hui dans la tolérance, l’ouverture aux différences, une attitude favorable aux immigrés, à l’islam, à l’homosexualité, la solidarité avec les plus démunis. En parallèle, les ouvriers font le chemin inverse. Le déclin de la classe ouvrière – montée du chômage, précarisation, perte de l’identité collective et de la fierté de classe, difficultés de vie dans certains quartiers – donne lieu à des réactions de repli : contre les immigrés, contres les assistés, contre la perte de valeurs morales et les désordres de la société contemporaine. Malgré cette discordance sur les valeurs culturelles, la classe ouvrière continue au départ à voter à gauche, qui la représente sur les valeurs socioéconomiques. Mais l’exercice du pouvoir, à partir de 1981, oblige la gauche à un réalisme qui déçoit les attentes du monde ouvrier. Du tournant de la rigueur en 1983 jusqu’à ‘l’Etat ne peut pas tout’ de Lionel Jospin en 2001, le politique apparaît impuissant à répondre à ses aspirations. Les déterminants économiques perdent de leur prégnance dans le vote ouvrier et ce sont les déterminants culturels, renforcés par la crise économique, ‘hystérisés’ par l’extrême-droite, qui deviennent prééminents dans les choix de vote et expliquent le basculement vers le Front national et la droite.

L’analyse, jusqu’alors, paraît plutôt juste – et même teinté d’autocritique. Ce serait moins, au fond, les classes populaires qui auraient abandonné (électoralement) la gauche que l’inverse : la gauche qui, d’abord, aurait abandonné (socialement, économiquement, même culturellement) les classes populaires.

La « France de demain »

Vient l’heure des recommandations : comment faire, alors, malgré ce divorce, pour remporter la présidentielle ? En se rabibochant avec les ouvriers ?
« C’est la tentation naturelle de la gauche, qui ne peut se résoudre, pour des raisons historiques, à perdre les classes populaires. » Un archaïsme, on devine, une telle « tentation ». Car cette « stratégie se heurte désormais à un obstacle de taille : le nouveau Front national. En voie de dé-diabolisation, et donc bientôt fréquentable, le FN de Marine Le Pen a opéré un retournement sur les questions socioéconomiques, basculant d’une posture poujadiste néolibérale (anti-État, anti-fonctionnaires, anti-impôts) à un programme de protection économique et sociale équivalent à celui du Front de gauche. Pour la première fois depuis plus de trente ans, un parti entre à nouveau en résonance avec toutes les valeurs des classes populaires : protectionnisme culturel, protectionnisme économique et social. Le FN se pose en parti des classes populaires, et il sera difficile à contrer. » Mieux vaut donc renoncer à la reconquête des ouvriers/employés. Et les laisser à l’extrême droite…

À la place, le rapport recommande « la stratégie centrale ‘France de demain’ : une stratégie centrée sur les valeurs » : « Si la coalition historique de la gauche est en déclin, une nouvelle coalition émerge. Sa sociologie est très différente : 1. Les diplômés. 2. Les jeunes. 3. Les minorités et les quartiers populaires. 4. Les femmes. Contrairement à l’électorat historique de la gauche, coalisé par les enjeux socioéconomiques, cette France de demain est avant tout unifiée par ses valeurs culturelles, progressistes : elle veut le changement, elle est tolérante, ouverte, solidaire, optimiste, offensive.  »

1984, année clé

L’abandon des classes populaires était déjà opéré : voici qu’il est théorisé. Sciemment dirait-on, écrit noir sur blanc, ces penseurs envoient les ouvriers/employés dans la gueule du fascisme soft. Eux préfèrent ce risque, ce pari hardi, plutôt que de mettre en œuvre, eux-mêmes, directement, un « protectionnisme économique et social ».
C’est un remake, croirait-on.
En 1984, le chômage grimpait de 25% en douze mois. Les premiers contrats précaires, dits TUC – Travaux d’Utilité Collective – sont votés en décembre. L’ouverture des Restos du Cœur ne tardera plus. Les sidérurgistes lorrains sont liquidés, eux s’attaquent au château du « maître des forges » et affrontent les CRS dans les rues de Paris. Que fait alors le nouveau Premier ministre, Laurent Fabius ? Défend-il cette classe ouvrière qui, à 74%, a voté pour le candidat socialiste au second tour de la présidentielle ? Tout le contraire, il enfile les habits de la gauche moderne et sermonne les rétrogrades : « La dénonciation systématique du profit est désormais à ranger au magasin des accessoires ». Après la « lutte des classes », refrain du Mitterrand de la décennie 70, succédait une autre bataille : « la bataille de la compétitivité et de l’emploi ». Le lâchage, alors, est manifeste. Il démarre ce jour-là.

Cette même année 1984, on retrouve Jean-Marie Le Pen – sur FR3 Lorraine, justement : « Ça ne vous paraît pas évident que le nombre de plus de six millions d’étrangers en France est en relation directe avec le fait qu’il y ait trois millions de chômeurs ? Ca me paraît évident et ça paraît d’ailleurs évident à beaucoup de Français. » Cette « évidence » gagnait du terrain, en effet : longtemps groupusculaire, le Front national franchissait cette année-là la barre des 10% aux élections européennes...

Comment, dès cette époque, la gauche pouvait combattre efficacement la montée de l’extrême droite ? En abreuvant les médias de discours moralisants ? Ou en défendant les intérêts des travailleurs, en s’opposant à un libre-échange qui balayerait bientôt le textile, la confection, la métallurgie, etc. ? Le choix fut clair : en 1984 toujours, se créait SOS Racisme, téléguidé depuis l’Élysée. Et le socialiste Jacques Delors partait pour Bruxelles, en 1984 encore, relançant une Europe de la « libre circulation des marchandises et des capitaux » main dans la main avec la « European Round Table », le Medef européen. Toute l’équation fut posée alors. Le rapport de Terra Nova ne fait que la prolonger, qu’en tirer les conclusions ultimes. Avec franchise, cette fois.

Jusque chez Solidaires

C’est le Parti socialiste, cette note, haussera-t-on les épaules. Et même plutôt son aile droite. Soit. Mais j’intervenais, invité par Solidaires, lors d’une journée syndicale en Ardèche : « Vous dites que les usines se délocalisent, m’interpelait un participant. Bon, et alors ? Les ouvriers vont faire autre chose, ils vont suivre des formations, ils deviendront qualifiés, ou ils occuperont des emplois de service, ou ils se lanceront dans le tourisme... Ça prendra un peu de temps, peut-être, une ou deux générations, mais il suffit de s’adapter. »
Un militant, donc, qui énonçait ça. Malgré des nerfs en boule, j’attaque posément :
– Vous faites quoi, comme métier ?
– Enseignant. Pourquoi ?
– Est-ce que votre recteur vous a déjà annoncé que, à la rentrée, il supprimait votre poste ? Que vous devriez songer à une reconversion comme mécanicien ?
– Non non, d’accord...
– Est-ce que, à un de vos collègues, on a déjà proposé de conserver son emploi, mais en Tunisie par exemple et pour quatre fois moins cher ?
– ...
– Dites-moi ?
– Non, bien sûr.
Donc ça va, vous, vous ne vous sentez pas trop menacés par le professeur chinois ? Moi, c’est pareil : France Inter ne va pas recruter tout de suite des reporters roumains. Et c’est pareil pour les médecins, qui ne redoutent pas trop l’arrivée du stomatologue polonais, ou pour les avocats, ou pour les éditorialistes, etc. Et nous qui sommes bien à l’abri, nous qui n’avons pas à subir cette mise en concurrence, on vient leur dire : ’C’est pas si grave... Devenez qualifiés...’ Quand on songe que, durant un siècle, la gauche avait lié son destin à la classe ouvrière, c’est bizarre, quand même, non, ce discours ici ? »

Le lâchage des classes populaires était moins conscient, ici, mais c’était le même.

Les deux cœurs de la gauche

Il y a une dizaine d’années, dans L’Illusion économique, le démographe Emmanuel Todd observait déjà le « divorce des deux cœurs sociologiques de la gauche » :

Les enseignants, qui constituent l’un des cœurs sociologiques de la gauche, sont faiblement menacés par l’évolution économique. N’ayant pas à craindre au jour le jour le licenciement ou une compression de salaire, ils ne se sentent pas menacés d’une destruction économique, sociologique et psychologique. Ils ne sont donc pas mobilisés contre la pensée zéro. (...) Sans être le moins du monde ‘de droite’, statistiquement, ou favorables au profit des grandes entreprises, ils sont atteints de passivisme et peuvent se permettre de considérer l’Europe monétaire et l’ouverture des échanges internationaux comme des projets idéologiques sympathiques et raisonnables. L’immobilité idéologique des enseignants les a séparés de cet autre cœur sociologique de la gauche que constituent les ouvriers, qui eux subissent, depuis près de vingt ans, toutes les adaptations, tous les chocs économiques concevables. Les résultats électoraux des années 1988-1995 mettent en évidence cette dissociation, peut-être temporaire, des destins. La stabilité du vote enseignant pour la gauche, aux pires moments de la plongée du Parti socialiste, a contrasté avec la volatilité du vote ouvrier, désintégré, capable de se tourner vers le Front national comme vers l’abstention.

Dans son ouvrage suivant, Après la démocratie (2008), le même intellectuel citait un sondage :

« Pour chacune des questions suivantes, pouvez-vous me dire si elle évoque pour vous quelque chose de très positif, d’assez positif, d’assez négatif ou de très négatif ?’ Concernant le protectionnisme économique, 53 % des sondés lui étaient favorables, 31% défavorables. Sans opinion : 16 %. « Les plus favorables au protectionnisme sont les 18-24 ans (67 % contre 18 %) et les ouvriers (63 % contre 19 %). Ce résultat est tout à fait rassurant sur l’état mental de nos concitoyens parce qu’il est adapté à la réalité économique : les jeunes et les ouvriers sont les principales victimes du libre-échange. »

Il y a une dizaine d’années également, nous lancions Fakir. Autour de nous, à Amiens, de Honeywell à Whirlpool en passant par Magneti-Marelli, nous avions tout loisir d’observer les coups portés au monde ouvrier. Et pire, sans doute : cette violence sociale ne suscitait que de l’indifférence parmi nos élites municipales de droite (qui titraient sur « Un Carnaval fou et gratuit ! » la semaine où Yoplait fermait ses portes), et nos élites nationales de gauche (avec un Lionel Jospin parti en campagne présidentielle sans prononcer le mot « ouvrier », et sans croiser une licenciée de chez Lu).
On connaît la suite.
Elle est méritée.

C’est comme si l’histoire repassait aujourd’hui les plats et que, malgré les 55 % de « non » le 29 mai 2005, malgré le naufrage de l’idée libérale dans la crise, nous n’avions rien appris. C’est comme si les pesanteurs sociologiques, cette emprise de la petite-bourgeoisie intellectuelle – dont nous sommes – sur les partis, les syndicats, les médias, maintenait la bien-pensance libre-échangiste tel un carcan, et ouvrait – consciemment désormais – un boulevard à l’extrême-droite. Avec la modestie de nos moyens, nous poursuivrons notre effort inverse : réunir les deux cœurs sociologiques de la gauche, car rien de beau, rien de grand, ne se fera sans ces deux forces.

Je revendique un « protectionnisme économique et social » allié au « progressisme culturel », et sans y voir nulle contradiction : il faut de la confiance en soi, dans son avenir, se sentir rassuré pour ses enfants, protégé dans son emploi, son logement, sa retraite, pour accueillir avec sérénité le changement, la nouveauté, l’étranger.

Les pleureuses du 1er mai

Quand le FN grimpera à 15, 20 ou 25 %, oseront-ils encore nous servir des leçons de morale ? Monopoliseront-ils à nouveau les antennes pour nous appeler à des « sursauts républicains » et compagnie ?
Oui, ils oseront.
Ils osent déjà.
Le premier mai, j’entendais ça, au journal de 8 heures, sur France Inter :
« Pour Bernard Thibault et François Chérèque, l’enjeu est de ne pas laisser la rue au FN. Depuis quelques mois, alors qu’une poignée de militants d’à peu près tous les syndicats ont affiché leur appartenance à l’extrême droite, l’intersyndicale s’attache à combattre le discours social de Marine Le Pen. Un texte commun contre la préférence nationale a été diffusé, et la lutte pour l’égalité des droits et contre les discriminations est mise en avant dans l’appel à manifester. Un FN dont la montée dans les classes populaires ne laisse pas d’inquiéter les grandes confédérations. » Interviewée ensuite, Nadine Prigent, de la CGT, se lançait dans des « C’est dangereux pour les salariés », « Il faut une forme de mobilisation », etc. Des bonnes intentions, des leçons de morale. À croire qu’on n’en est jamais lassés. Au journal de 9 h, un « expert des relations sociales et syndicales », Bernard Vivier, « directeur de l’Institut Supérieur du Travail », nous enfonçait dans cette impasse : « Le FN développe aujourd’hui un discours qui se veut social et qui est en train de concurrencer les principes d’action de syndicats que l’on qualifie de républicain. Le projet qui manque, c’est un discours d’ouverture qui fasse barrage à un discours uniquement centré sur le repli sur soi et le nationalisme. »
Et si ce qui manquait, au contraire, à gauche, c’était un discours ferme et de fermeture ? Oui, de fermeture, partielle, des frontières aux marchandises et aux capitaux ? Car pour l’ « ouverture », ça fait trente ans qu’elle est menée grandeur nature. Depuis bien assez longtemps, en tout cas, pour que les Français – et les « classes populaires » aux premières loges – en tirent des conclusions logiques. Et si ce qui manquait, à nos partis et nos syndicats, c’était une révision franche, brutale, de leurs positions à l’égard du libre-échange et du protectionnisme – qui les mettent en phase avec les attentes populaires ?

 

http://www.fakirpresse.info/Le-grand-lachage-de-la-classe,245.html

                             site: valenton rouge

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 10:18

 

 

 

Liste des sénateurs du groupe Communiste Républicain et Citoyen
Au lendemain des élections sénatoriales du 25 septembre 2011

 
Nicole Borvo Cohen-Seat, Présidente du groupe, Sénatrice de Paris (75) Réélue le 25/09/11
Guy Fischer, Sénateur du Rhône (69) Non Renouvelable
Eliane Assassi Sénatrice de Seine-Saint-Denis (93) Réélue le 25/09/11
Marie-France Beaufils Sénatrice d’Indre-et-Loire (37) Réélue le 25/09/11
Michel Billout Sénateur de Seine-et-Marne (77) Réélu le 25/09/11
Eric Bocquet Sénateur du Nord (59) Elu le 25/09/11
Laurence Cohen Sénatrice du Val-de-Marne (94) Elue le 25/09/11

 Cécile Cukierman Sénatrice de la Loire (42) Elue le 25/09/11
Annie David Sénatrice de l’Isère (38) Réélue le 25/09/11
Michelle Demessine Sénatrice du Nord (59) Réélue le 25/09/11
Evelyne Didier Sénatrice de Meurthe-et- Moselle (54) Réélue le 25/09/11
Thierry Foucaud Sénateur de Seine-Maritime (76) Non renouvelable
Christian Favier Sénateur du Val-de-Marne (94) Elu le 25/09/11
Brigitte Gonthier-Maurin Sénatrice des Hauts-de-Seine (92) Réélue le 25/09/11

Robert Hue Sénateur du Val-d’Oise (95) Réélu le 25/09/11
Gérard Le Cam Sénateur des Côtes-d’Armor (22) Non renouvelable
Michel Le Scouarnec Sénateur du Morbihan (56) Elu le 25/09/11
Isabelle Pasquet Sénatrice des Bouches-du- Rhône (13) Non renouvelable
Mireille Schurch Sénatrice de l’Allier (03) Non renouvelable
Paul Vergès (puis Gélita Hoarau) Sénateur de la Réunion (97) Elu le 25/09/11
Dominique Watrin Sénateur du Pas-de-Calais (62) Elu le 25/09/11

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 10:09

 

          drapeau rouge agitédrapeau rouge agitédrapeau rouge agitédrapeau rouge agité

 

 

 

DEPUTE-E-S COMMUNISTES, REPUBLICAINS, CITOYENS

ROLAND MUZEAU, PORTE-PAROLE

 

  

 

 

 Paris, 23 septembre 2011

 

Retraites : l'aveu de Fillon

 

Il n'aura pas fallu attendre bien longtemps pour que ce gouvernement et son premier Ministre passent aux aveux. En plaidant en faveur d'un "âge commun" des retraites entre la France et l'Allemagne, François Fillon vient donc de promettre un nouveau "travailler plus pour gagner moins".

Comme n'ont cessé de le dire les parlementaires communistes et du Parti de gauche, la réforme des retraites votée l'an dernier par la majorité présidentielle, particulièrement injuste, n'était qu'une étape vers de nouvelles aggravations pour les salariés. Cet été, un décret a déjà amputé les droits à retraite pour les jeunes et particulièrement les apprentis. Aujourd’hui, c'est un nouveau recul annoncé de l'âge de la retraite pour toutes et tous!

La raison en est simple : ce gouvernement n'a qu'une obsession, celle de servir toujours mieux le Medef et les marchés financiers au détriment de l'intérêt général.

D'autres choix sont nécessaires et possibles. Ils consistent à mettre, enfin, à contribution ceux qui voient en permanence leurs cotisations allégées pour se livrer à un véritable pillage des richesses produites par les salariés et qui plombent, du même coup, les comptes sociaux en multipliant les licenciements boursiers.

La retraite à 60 ans, à taux plein, pour toutes et tous est possible à condition de rompre avec cette logique folle de la course aux profits financiers que ce gouvernement accompagne et favorise.

 

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 07:19

                                                                                      MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

La Lybie après Kaddhafi  ALGER REPUBLICAIN           

Mouammar EL KADDAFI a été certes un dictateur qui a pris le pouvoir par la force et l’a gardé plus de 40 ans, mais nous devons reconnaître à la vérité que les libyens ont eu les avantages suivants qu’aucune autre nation n’a su offrir à ses citoyens :

1- L’électricité à usage domestique est gratuite !

2- L’eau à usage domestique est gratuite !

3- Le prix d’un litre d’essence est de 0,08 EUROS !

4- Les banques libyennes accordent des prêts sans intérêts !

5- Les citoyens n’ont pas d’impôts à payer, et la TVA n’existe pas !

6- La Libye est le dernier pays dans la liste des pays endetté ! La dette publique est à 3,3% du PIB ! En France, elle est à 84,5% ! Aux US, 88,9% ! Au Japon à 225,8% !

7- Le prix pour l’achat d’une voiture (Chevrolet, Toyota, Nissan, Mitsubishi, Peugeot, Renault...) est au prix d’usine (voitures importées du Japon, Corée du sud, Chine, Etats Unis...)

8- Pour chaque étudiant voulant faire ses études à l’étranger, le « gouvernement » attribue une bourse de 1 627,11 Euros par mois !

9- Tout étudiant diplômé reçoit le salaire moyen de la profession du cursus choisi s’il ne trouve pas d’emploi !

10- Lorsqu’un couple se marie, l’ »Etat » paie le premier appartement ou maison ( 150 mètres carrés ) !

11- Chaque famille libyenne, sur présentation du livret de famille, reçoit une aide de 300 EUROS par mois !

12- Pour tout employé dans la fonction publique, en cas de mobilité nécessaire à travers la Libye, l’Etat fournit une voiture et une maison gratuitement. Et quelque temps après, ces biens sont à lui.

Quel pays démocratique dans le monde peut se targuer d’en faire autant avec ses concitoyens. Et dire que ce pays va être transformé en un espace de ruine, de malheur et de pauvreté comme le sont l’Irak et l’Afghanistan par les bons voeux des occidentaux, d’israel et de l’OTAN, avec comme bouc émissaire le CNT et ce qu’il est convenu d’appeler les rebelles. Les Libyens avaient certes besoin indéniablement d’espace démocratique mais pas de ce genre de chaos qui a engendré des milliers de morts en plein mois sacré de Ramadan.... Ils vont le regretter amèrement quant ils vont s’apercevoir de la supercherie de l’aide des occidentaux non pas à installer une démocratie mais à réduire un pays en cendre pour pouvoir bien "gérer" leur manne pétrolière......

 

ZENATA Karim

PhD student

 

Faculté des Sciences. Université d’Oran.

Es-Sènia. Algérie

 


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