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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 16:22

 

                                                              MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

 

«Historiquement et culturellement, la Turquie a peu en commun avec l'Europe [...]. Il serait mieux qu'elle devienne un pont avec le Monde arabe ou qu'elle forme avec lui son propre continent culturel.»

 

Le cardinal Ratzinger (futur pape Benoît XVI)

 



Ce jugement sans appel explique fondamentalement  le refus de l'Europe d'intégrer la Turquie. En Europe , on pense à tort, que le christianisme est « occidental ». Ce n’est pas vrai ! Le christianisme a été occidentalisé pour les besoins de la cause. On va jusqu’à présent Jesus comme un blond aux yeux bleus ! On en sait rien . Il est vraisemblable qu’en tant que sémite, Jésus soit plus proche de l’Arabe et qu’il parlait araméen,  langue ancêtre de l’arabe et de l’hébreu. La fameuse phrase  de Jésus sur la croix cité dans l’évangile de Mathieu (27-46) : « ,
Éloï, Éloï, lima sabactani ? » est incompréhensible pour un locuteur européen. Sa traduction «  O mon Dieu O mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » nous apprend deux choses. D’abord cette phrase est tout à fait compréhensible en arabe , on la traduit par « Ya ilahi, iYa ilahi pourquoi m’as-tu devancé ? »  "Eloi" en arameen derive de "Elahh" (Dieu) et veut dire "Mon Dieu". De même qu'en arabe ce "Eloi" est traduit comme "Ilahi" derivant de Allah.

 

Pour beaucoup d'occidentaux, Allah est le dieu des Arabes, et le terme évoque même pour certains une divinité cruelle, qui pousse ses adorateurs au fanatisme aveugle. Pourtant, on sait que dans les langues sémitiques, dont fait partie l'arabe, comme l'hébreu ou l'araméen, la racine al ou el sert à nommer Dieu.  Ainsi, l'Ancien Testament en a conservé des traces évidentes. Combien d'adorateurs du Seigneur, anges ou hommes, portent en leurs noms le signe de leur soumission à Dieu: Gabri-el, Micha-ël, Isma-ël, Isra-ël.  Dieu est appelé El, ou Elah. Le nom Elohim revient plusieurs fois dans l'Ancien Testament pour désigner le Dieu des Hébreux.  Il peut être utile de rappeler que ces prophètes ne connaissaient pas le deus latin, dont nous avons tiré le mot dieu. Il est d'ailleurs intéressant d'observer que les chrétiens de tradition orientale et d'expression arabe invoquent Dieu par le nom Allâh. En appelant Dieu du nom Allâh, les musulmans se conforment donc à une tradition prophétique millénaire Il n’y a pas deux dieux , mais un seul Dieu pour les Chrétiens et Allah pour les Musulmans, comme le martelait pendant des siècles l’Eglise . Et c'est ainsi que Allah dans le coran recommande qu'on l'appelle:  "Dis: "Invoquez Allah, ou invoquez le Tout Miséricordieux. Quel que soit le nom par lequel vous l'appelez, Il a les plus beaux noms."  Coran 17 : 110 On le voit le fond rocheux de l’aversion contre l’Islam ne repose pas sur les textes sacrés, mais sur ce qu’ont en fait les hommes.

 

Cependant, les choses bougent. S'il est une retombée positive des révoltes arabes, c'est l'avènement de la Turquie sur la scène internationale. Cette visibilité qui intrigue de plus en plus les Européens au point que des études, séminaires et autres réflexions sont faites pour expliquer ce «miracle».Au moment où la vieille Europe arc-boutée plus que jamais sur un chauvinisme, semble être en convulsion profonde sur différents aspects, notamment l'aspect économique où la débâcle de l'euro guette, la Turquie caracole avec une croissance presque à deux chiffres rejoignant de ce fait, au même titre que l'Afrique du Sud, les pays du Bric que l'on peut s'autoriser à appeler les Bricast. Le secret de cette réussite, un potentiel de travailleurs acharnés une religion, un homme, Erdogan.

 

Pour rappel, la Turquie honnie par les pouvoirs allemands et français est une vieille terre de civilisation, de culture et de religion. Elle porte mieux que tous les pays européens, la plupart des valeurs judéo-chrétiennes de l'Europe :  C’est le cas des apôtres tels que Paul qui y est né  ou de Marie la mère de Jésus (qui aurait fini sa vie près d'Éphèse). Même le mont Ararat (de l'Arche de Noé) se trouve en Turquie. Plus près de nous, l'Empire ottoman, qui a régné pendant plus de six siècles sur une partie de l'Europe et de l'Asie, était appelé «l'homme malade de l'Europe» au soir de sa puissance. Pourtant, on dit que si la Turquie était en Europe: «Ça se saurait!».


Qui est Recep Tayyip Erdogan?

 

 

Il est né le 26 février 1954 à Istanbul. Maire d'Istanbul (1994-1998), premier président du Parti pour la justice et le développement (depuis 2001), il est nommé Premier ministre de Turquie le 14 mars 2003. Erdogan fonde en 2001 le Parti de la Justice et du Développement (Adalet ve Kalkýnma Partisiou AKP), L'arrivée de l'AKP au pouvoir a fait craindre à l'Union européenne et à beaucoup d'Européens et aussi aux Turcs kémalistes, que la laïcité pourrait être menacée. Erdogan estime toutefois qu'il faut introduire en Turquie une plus grande liberté religieuse. Erdogan récuse les accusations d'islamisme et se déclare «démocrate conservateur» ou «démocrate musulman» (en référence aux démocrates chrétiens européens), il s'affirme respectueux de la démocratie et de la laïcité et relègue la religion à la sphère privée. Erdogan est proche des partis chrétiens-démocrates européens. (...) Le Vatican a dénoncé la «christianophobie institutionnelle en Turquie». Edmond Farhat, nonce apostolique à Ankara, a affirmé que la liberté religieuse n'existe que sur le papier en Turquie. Le 13 mai 2010, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a lancé un appel à ne pas discriminer les non-musulmans.(1)

 

Depuis la venue du professeur Ahmet Davutoglu aux affaires étrangères, la Turquie s'est ouverte de plus en plus vers le monde musulman et commence à faire cavalier seul dans le concert des balances géostratégiques, les prises de position sur le nucléaire iranien soutenu par le Brésil en 2009 montrent un changement de cap radical avec les gouvernements précédents et commencent à inquiéter les nations occidentales sur les véritables intentions du pouvoir islamo-conservateur. Le gouvernement cherche à projeter ses succès économiques sur le terrain politique dans les anciens territoires de l'Empire ottoman en multipliant les partenariats avec les pays arabes et prônant une politique de «zéro problème» avec son voisinage proche, on appelle cette nouvelle politique, le néo-ottomanisme.(1)

 

Toujours en politique étrangère, la cause palestinienne mobilise Ankara comme nous le lisons sur l’Encyclopédie Wikipédia.  Lors de l'opération Arc-en-ciel qui a eu lieu dans la ville de Rafah, Erdogan a dénoncé la «terreur d'État» de l'État israélien. Le 27 mars 2010, il déclare que «considérer Jérusalem comme la capitale indivisible de l'État hébreu, comme le font les Israéliens, est une folie. Jérusalem est la prunelle des yeux du monde musulman (...) et on ne peut accepter aucune atteinte israélienne à Jérusalem et aux lieux musulmans», lors du Sommet annuel de la Ligue arabe. Suite à l'abordage de la flottille pour Ghaza, Erdogan a tenu un discours avec des mots très durs à l'assemblée du pays, dénonçant un acte de «terrorisme d'État», dénonçant une «attaque insolente et irresponsable qui piétine toute vertu humaine».(2)


Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avait jugé «impossible» que la Turquie normalise ses relations avec Israël en l'absence d'excuses pour le meurtre de 9 Turcs de la flottille de la paix pour Ghaza, le 31 mai 2010. La Turquie ne voulant pas se déjuger a réagi au Rapport Palmer. La tension est montée d'un cran le 2 septembre entre l'Etat hébreu et la Turquie. Israël a réaffirmé son refus de présenter des excuses à la Turquie après la présentation du rapport de l'ONU, selon des sources diplomatiques à Jérusalem.

 

L'essor économique  de la Turquie

 

C'est un fait, ce pays se développe! C'est en lui-même un marché de 80 millions de consommateurs. Le cadre de vie en Turquie s'améliore d'année en année profitant d'une prospérité économique et financière croissante, qui laisse les Turcs de plus en plus satisfaits de la vie en Turquie, un pays de plus de 80 millions d'habitants avec une très large majorité de musulmans. Un sondage réalisé par l'Université de Bahçesehir d'Istanbul montre que le nombre des Turcs qui se déclarent satisfaits de leur vie a progressé, en l'espace de dix ans, de 18 points, passant de 59% en 2001 à 77% en 2011  L'étude 2011 de l'Université de Bahçesehir montre que pratiquement toutes les catégories de la société turque sont satisfaites de leur vie en Turquie, un pays musulman gouverné par un Etat laïc depuis 1923, date de la création de la République de Turquie par Mustafa Kemal Ataturk. Les exportateurs turcs tablent sur une hausse des exportations de la Turquie durant les douze prochaines années pour atteindre 545 milliards de dollars en 2023 au lieu de 114 milliards en 2010. Ce chiffre a été annoncé, mardi à Istanbul, par le président de l'Union des exportateurs turcs (TIM), Mehmet Buyukeksi, dans le cadre de la présentation des perspectives de développement des exportations turques à l'horizon 2023. Pour ce qui est des importations, la TIM table sur 625 milliards de dollars en 2023, contre 185,5 milliards en 2010. Les principaux partenaires commerciaux de la Turquie sont l'Allemagne, l'Irak, la Grande-Bretagne, l'Italie, la France, la Russie, les Etats-Unis et la Chine.(3)


La tournée  politique d’Erdogan dans les pays de son ancien pré-carré

 

Fort de sa puissance et de sa gestion éclairée -malgré quelques ratés notamment le problème kurde- la Turquie va à la conquête des cœurs en commençant par son ancien pré carré. Erdogan a été accueilli à son arrivée au Caire, lundi 12 septembre , par le Premier ministre égyptien Essam Charaf, et acclamé par une foule enthousiaste de plusieurs milliers de personnes. Il s'est arrêté pour aller serrer des mains. En Egypte, la confrérie des Frères musulmans notamment, le voit comme un modèle pour avoir réussi à imposer un islam modéré sur la scène politique turque, face à une armée qui veillait jalousement à la laïcité de l'Etat.

 

Recep Tayyip Erdogan a apporté le 13 septembre un soutien appuyé à la reconnaissance d'un Etat palestinien et n'a pas épargné Israël lors d'un discours prononcé devant la Ligue arabe au Caire au début d'une tournée en Afrique du Nord censée affirmer le rôle de la Turquie dans la région. «La reconnaissance d'un Etat palestinien n'est pas «une option mais une obligation», a estimé le chef du gouvernement turc conforté par l'opinion publique arabe en ce qui concerne les dissensions actuelles entre Ankara et Israël. «Il est temps de hisser le drapeau palestinien aux Nations unies. Hissons le drapeau palestinien et qu'il devienne le symbole de la paix et de la justice au Moyen-Orient. Apportons notre contribution à l'établissement d'une paix et d'une stabilité bien méritées au Moyen-Orient», a déclaré Erdogan. «Israël ne sortira de son isolement qu'en agissant comme un Etat raisonnable, responsable, sérieux et normal», a insisté le chef du gouvernement turc, qui a marqué son opposition avec les dirigeants israéliens depuis le conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Ghaza en décembre 2008.(4)

 

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en visite en Tunisie, accueilli par une foule de centaines de personnes dont le chef islamiste tunisien Rached Ghannouchi, a assuré jeudi «qu'Islam et démocratie n'étaient pas contradictoires». «Un musulman peut gérer un Etat avec beaucoup de succès», a déclaré M. Erdogan, dirigeant d'un parti islamo-conservateur, à l'issue d'un entretien avec son homologue tunisien Béji Caïd Essebsi. «La réussite du processus électoral en Tunisie va montrer au monde que la démocratie et l'Islam peuvent aller ensemble», a-t-il insisté, alors que le mouvement islamiste tunisien Ennahda (Renaissance) suscite de fortes craintes dans les milieux laïques et intellectuels tunisiens. «La Turquie est un poids lourd. Ce n'est peut être pas tout à fait innocent pour M. Erdogan de venir en Tunisie à un mois des élections, il lance un message rassurant en direction de l'opinion publique: ne craignez pas Ennahda», estime l'analyste Fayçal Chérif. «Ankara endosse depuis quelque temps le rôle de parrain dans les pays arabes. Cette position s'est renforcée avec la ligne adoptée par la Turquie vis-à-vis d'Israël», ajoute M. Chérif. M. Erdogan s'est rendu aussi le 16 septembre en Libye, dernière étape de sa tournée dans les pays du «Printemps arabe».(5)



Quel modèle de gouvernance pour le Monde arabe?

 

De fait, la Turquie semble fasciner les masses arabes sunnites qui ont aussi un autre modèle: l'Iran assez cependant éloigné du point de vue du chiisme. De ce fait, au même titre que l''Islam de l'Extrême-Orient (Indonésie, Malaisie) qui a su islamiser la démocratie, le modèle turc est peut être une voie possible de sortie du roukoud actuel des masses arabes. C'est en tout cas l'avis nuancé de Kamel Daoud du journal le Quotidien d'Oran: ««Vive Mustapha Kemal Pacha!», a crié Messali Hadj jeune dans un café tlemcénien fréquenté par des soldats français à l'époque coloniale. A l'époque, le général turc était un idéal de lutte, d'indépendance, de force et de rigueur et d'héroïsme. C'est l'image qu'on en avait dans le monde des colonisés arabes. Messali est mort, Atatürk aussi, mais la Turquie est encore vivante et de retour dans le Monde arabe. Ces jours-ci, Erdogan, le Premier ministre turc, a été accueilli comme une sorte de Saladin en Egypte. Il a été écouté, ovationné, applaudi et salué au siège de la Ligue arabe. Cet homme est revenu presque «chez lui», dans le périmètre d'un empire qui est aux siens et dans une géographie où les siens ont fait l'histoire. Les rêveurs sur une renaissance des Arabes ou une Nahda meilleure que celle des prosternations et de la marque sur le front, crient eux aussi «Vive Erdogan» aujourd'hui. La Turquie est donc à nouveau un modèle. C'est un pays qui a réussi à sauver ses meubles, à préserver sa laïcité, même si elle est encore instable, à relancer son économie par les PME/PMI et non par des discours de réformes, à gérer sa proximité avec l'Europe et Israël sans tomber dans les enthousiasmes et les passions inutiles et qui peut se promener dans le monde sans avoir honte des siens et de ce qu'il fait.(...) On comprend que, perdu entre révolution et colonisation, entre l'angoisse et la peur, entre dictatures et chaos, entre massacres et bombardements, entre réformes et mensonges, le Monde arabe voit dans cet homme un refuge et dans l'empire turc, une protection des Ottomans.(6)


On le voit ! malgré la suppression du Califat en 1923, les intellectuels et les élites politiques arabes furent séduites par Mustafa Kémal. On vit alors fleurir des cercles d'intellectuels sur le modèle «Jeunes Turcs» ce sera, «les Jeunes Algériens... Tunisiens» qui ne firent pas long feu. Le jeune Bourguiba des années vingt imita même le drapeau turc. En Algérie, l'Emir Khaled, petit-fils de l'Emir Abdelkader, crut qu'avec la «Déclaration du président américain Wilson en 14 points» les peuples allaient pouvoir disposer d'eux-mêmes, au lendemain de la Première Guerre mondiale...

 

Sans pouvoir revenir sur toutes les convulsions des peuples arabes, «Peuple des beaux départs» disait, à tort, Lawrence d'Arabie pour paraphraser le feu de paille, qu'il nous suffise de faire remarquer que l'Algérie est le seul pays arabe -macabre privilège à avoir payé chèrement son indépendance. Plus d'un million de morts ont valu à l'indépendance, une aura à nulle autre pareille. Nous savons, à notre corps défendant, ce que c'est que lutter pour la liberté parce que nous en avons été privée pendant plus de 132 ans par un colonialisme abject à qui, des nostalgériques trouvent des vertus positives. Nous attendons, de ce côté, le jugement de l'Histoire. Pour la période la plus récente, là encore l'Algérie fut aussi, la première à se faire remarquer par le culte du martyr. Ce sera Octobre 1988, puis la décennie rouge 200.000 morts plus tard avec un terrorisme qui joue les prolongations, on ose dire à l'Algérie de faire comme la Tunisie ou l'Egypte!!! L'Algérie a déjà payé son tribut à la mort.(7)

 

On le sait , la Turquie a perdu déjà cinquante ans à tenter vainement de frapper à la porte de la forteresse Europe. Des pays est européens ont été intégré  en quelques années sans problèmes . Mieux, l’Union Européenne est allé jusquà intégrer la partie grec de l’Île de Chypre ! laissant les Cypriotes turcs de l’autre côt é de la route de la partition , sans espoir de développement.  La Turquie  aurait dû se méfier des promesses qui lui ont été faites avec la série de valses-hésitations de l’Europe où on faisait miroiter l'adhésion prochaine entrecoupée périodiquement de fin de non-recevoir. La vérité crue est là: on ne veut pas de l'Islam en Europe si ce n'est à dose homéopathique.(8)


On peut donc penser que la donne a changé. La Turquie est devenu un pays émergent. L’Europe est en plein doute. De plus, la jeunesse arabe relève la tête.  A tout prendre et au vu de sa débâcle, l'Europe n'a plus le choix. Elle sera amenée à solliciter à la Turquie de «fédérer» les masses arabes comme au temps de l'Empire. On peut même penser que la Turquie laissera tomber l'Europe et s'arrimera à l'Asie en pleine essor.

 

S'agissant de l'Algérie de 2011, cinquante ans elle se cherche !  Pour avoir renié une grande partie de son  histoire elle est toujours en quête d´un projet de société avec un désir d´être ensemble. L'histoire, la culture font que nous ne pouvons vivre dans un Etat laïc. La religion bien comprise est pour nous un repère au quotidien. L'Islam bien compris et non instrumentalisé ni par l'Etat ni par les partis politiques, libère.  Il faut prendre exemple sur les pays qui travaillent et on pas sur les potentats grassouillets qui passent leur temps à se faire des coups de Jarnac.  En  définitive il nous faire  faire émerger de nouvelles légitimités basées sur le savoir, bien dans leurs identités, pétries de leur histoire et fascinées par le futur. Ce peuple n'a pas besoin du m'as-tu-vu pour croire, elle a besoin d’un guide. Notre pays doit retrouver le chemin de la sérénité. Il doit libérer les énergies en réhabilitant les valeurs du travail, de l'effort et du mérite. Il n'y a pas d'autre issue. (9)

                                                   Chems Eddine Chitour

1. http://www.bonaberi.com/forum/viewtopic.php?p=60587&sid=fea211f08c2c634345ee50e0af781f77


2. Recep Tayyip Erdogan
http://fr.wikipedia.org/wiki/Recep_Tayyip_Erdo%C4%9Fan


3. http://www.mondialnews.com/2011/07/25/turquie-les-turcs-rassures-par-la-prosperite-economique-de-leur-pays-sont-de-plus-en-plus-satisfaits-de-leur-vie http://www.casafree.com/modules/news/article.php?storyid=60072

4.
http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/accueilli-en-heros-au-caire-erdogan-appuie-un-etat-palestinien_1029453.html13/09/2011

5.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110915.AFP8985/en-tunisie-erdogan-lance-un-message-rassurant-sur-l-islam-politique.html


6. Kamel Daoud Erdogan, ma jalousie! le Quotidien d'Oran 16.09.2011

 
7. http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Chems-Eddine_Chitour.010311.htm

 

8. Chems Eddine Chitour http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article4011 9 04 2009

 

9. L'Algérie du XXIe siècle: http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article52034 07 2011

 


Chems Eddine Chitour est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.
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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 16:17

 

                                      MARE NOSTRUM-copie-1
 
LIBYE : La lutte de libération néocoloniale se poursuit


 

 

 

 

Le drame libyen

L’histoire produit ses propres héros. N’en déplaise à Blingbling Sarko personne ne lui a transmis les pouvoirs de l’Olympe. Ce César d’opérette pourrait vite déchanter après sa conquête de la néo-colonie libyenne révoltée. En Tunisie et en Égypte l’armée aux ordres des États-uniens a délogé les deux tyrans biens connus et pris le pouvoir directement, ce que certains continuent d’appeler la plus grande « Révolution » de tous les temps (1).  De fait, les peuples tunisien et égyptien, une fois revenus de cette duperie, se sont ressaisis et organisent présentement une reprise en main de leur soulèvement populaire, soulèvements qui seront de véritables mouvements anti-impérialistes posant la question essentielle du pouvoir d’État bourgeois.

En Libye il en va autrement. Mouammar Kadhafi fut tour à tour colonel putschiste, leader nationaliste bourgeois, suppôt de groupes terroristes internationaux, puis collaborateur compradore des puissances impérialistes venus piller les ressources et le peuple de Libye. Une mésentente survint entre lui et les maîtres du pillage, et entre les pilleurs eux-mêmes (L’Italie en déclin dans son ancienne colonie et la France avide d’étendre sa zone d’influence et de spoliation en Afrique du Nord). Voilà que le sous-fifre fut pris à partie par ses anciens maîtres qui souhaitaient le remplacer par un personnage moins lustré et plus approprié.

C’est-à-dire, le remplacer par un homme politique sans envergure qui n’aurait pas l’idée saugrenue de constituer une banque africaine en concurrence avec la Banque Mondiale ou avec le FMI chargés de mettre au pas ces pays africains récalcitrants. Un politicien contrit qui ne penserait pas vendre le pétrole avec une autre monnaie que le dollar, ou à financer un satellite de communication africain en concurrence avec Orange, France Télécom et leurs amis, toutes ces multinationales européennes des communications qui ont déjà assez à faire de s’entredéchirer pour dominer les marchés sans se voir opposer une entreprise née dans une néo-colonie à même l’argent réservé aux maîtres de Rome et maintenant de Paris.

Les criminels de guerre se lancent à l'assaut

Ce qui fut dit fut fait, et la France, suivie du Royaume-Uni – et par l’Italie  conscrite par l’OTAN et ses complices – se lança à la conquête néocoloniale des terres de Cyrénaïque, de Tripolitaine et des champs pétrolifères de Libye. Le chef de guerre du livre Vert ne l’entendit pas de cette manière. Voilà que l’histoire venait de produire un anti-impérialiste malgré lui. Poussé dans ses derniers retranchements, après avoir proposé de parlementer, de négocier, de voter, de capituler, rien à faire, les thuriféraires de l’autre hémisphère le menacèrent des galères et du Tribunal international pour crime de guerre.

Ceux qui bombardaient Tripoli et les villages libyens et faisaient pleuvoir leurs bombes à fragmentation et à l’uranium appauvri ; ceux qui détruisaient les infrastructures sanitaires du pays le plus moderne d’Afrique du nord ; ceux qui assoiffaient les populations révoltées ; ceux qui canardaient et tuaient les enfants et les femmes libyennes au gaz moutarde accusèrent leur ancien ami de tueries. Les héritiers de Goebbels supervisaient la chorale des médias étrangers. La vérité fut la première victime de cette  équipée néo-coloniale. La diplomatie de la canonnière frappait sans détour et les médias bourgeois chantaient les louanges du nouveau petit César (Sarkozy) de la Méditerranée.

Martyr malgré lui

Mouammar Kadhafi compris que les envahisseurs de la Libye se devaient de faire un exemple ; après Saddam Hussein, Ben Ali et Moubarak, il serait le prochain sacrifié – par les « démocrates » occidentaux  assassins, insatisfaits de leur sous-fifre – et pour que tous les autres larbins poltrons qui gèrent les affaires courantes des néo-colonies africaines et du Proche-Orient se le tiennent pour dit, ils ne doivent jamais user des privilèges qui leurs sont concédés pour s’arroger le droit de piller la caisse sans l’agrément de leurs maîtres.

C’est comme dans la mafia, un capot ne peut prétendre gouverner la famille sous prétexte qu’il gère les affaires courantes du Finistère. Les parts sont pré-partagées et personne ne doit y toucher sans l’assentiment du maître de curée.

Alors Mouammar dont la tête est mise à pris n’a pas d’autres recours que de vendre chèrement sa peau. Il a pris le maquis et tente présentement d’organiser la résistance de son peuple, d’organiser sa survie de malappris (2). Le peuple libyen acceptera-t-il de sacrifier sa vie pour sauver ce Guide de la Jamahiriya déchu ? Peut-être pas, mais le peuple libyen est tout de même coincé dans les câbles et il doit organiser sa résistance et se préparer à expulser l’alliance envahissante des gauchistes, des intégristes, des impérialistes, des opportunistes (d’anciens ministres prévaricateurs du temps de Kadhafi font partie de cette bande d’usurpateurs) qui se sont regroupés autour de la France impériale pour s’emparer de la plus value, des marchés et des richesses naturelles de la Libye et faire un exemple dont tous les autres se souviendront à la veille de cette grande crise économique qui ébranlera bientôt l’empire dans ses fondements.

Si Mouammar Kadhafi veut redorer son blason de Guide de la Révolution verte  libyenne il lui faudra se mettre totalement au service de son peuple agressé, occupé, colonisé et organiser fermement, résolument et sans compromis la résistance totale du peuple libyen pour que cette engeance envahissante et meurtrière soit boutée à la mer hors de Libye, l’indomptable (3).

Alors la mort du Guide de la Jamahiriya sera la poursuite de la lutte anti-impérialiste en Libye et donnera un sens aux sacrifices de ce peuple – et ce qui semblera une défaite sera de fait – la suite d’une longue résistance dont le peuple libyen sortira vainqueur comme les peuples irakien, somalien, libanais et afghan avant lui (4).

 

(1) http://oumma.com/Alain-Chouet-ancien-responsable-de

(2) http://www.comite-valmy.org/spip.php?breve606

(3) http://news.stcom.net/modules.php?name=News&file=article&sid=6157  

(4) http://oumma.com/Alain-Chouet-ancien-responsable-de  

 


 Mondialisation.ca

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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 08:48

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Le Parti Communiste libanais dénonce la violence en Syrie et réaffirme son soutien à l’opposition démocratique

 par الحزب الشيوعي اللبناني

Le Bureau politique du Parti Communiste libanais a discuté la situation politique libanaise et régionale, et a publié le communiqué suivant :
Le bureau politique du PCL dénonce la tendance sanglante prise par les événements en Syrie, durant la semaine passée. Le cercle de violence s’est élargi à de nombreuses régions syriennes face au mouvement populaire qui revendique des réformes démocratiques au sein du régime. Le nombre des martyrs a augmenté, suite aux exactions des forces de sécurité, d’une part, et des hordes armées, d’autre part, tandis que s’estompait la voix du dialogue et que se rétractaient les initiatives politiques qui auraient dû ouvrir la voie à la réalisation des revendications brandies par le peuple syrien, que ce soit sur le plan des changements démocratiques, dont en premier lieu la suppression de l’article 8 de la Constitution, ou sur le plan socio-économique, surtout que les nouvelles politiques économiques ont instauré une corruption et un appauvrissement généralisés, puisque 80% de la population syrienne se trouve en-dessous du seuil de pauvreté.
Il trouve que la poursuite de telles exactions, ajoutée au ralentissement, injustifié, de la part du régime syrien à réaliser les réformes dont il avait reconnu le bienfondé, non seulement affaiblit le mouvement populaire, mais elle renforce aussi les mouvements politiques liés à l’impérialisme et au sionisme ainsi que tous ceux qui veulent déstabiliser la Syrie à partir d’une intervention militaire dirigée par les Etats-Unis et l’OTAN.
Il réaffirme son appui inconditionnel à l’opposition nationale et démocratique syrienne qui brandit le slogan de la création d’un Etat civil démocratique. Il voit que cette opposition est la seule capable de garantir l’unité nationale, sur la base de l’approbation populaire, d’éloigner le spectre de la sédition intérieure et de faire obstacle aux forces qui tentent de s’en prendre au rôle de la Syrie.
En même temps, il dénonce la campagne, orchestrée, de certains régimes arabes inféodés aux Etats-Unis, surtout que ces régimes constituent un exemple flagrant de la tyrannie, de la répression et de l’injustice vis-à-vis de leurs peuples mais aussi de par l’aide qu’ils apportent à d’autres régimes arabes pour réprimer les mouvements populaires dans leurs pays, comme c’est le cas actuellement au Yémen et au Bahrain.
Le Bureau politique du PCL évalue positivement la position prise par le gouvernement libanais au Conseil de sécurité des Nations Unies. En même temps, il dénonce les tentatives de certaines forces politiques libanaises visant à impliquer le Liban dans le conflit syrien aux côtés de l’une ou de l’autre des deux parties qui se fnt la guerre ; et il appelle le gouvernement à prendre les mesures capable de mettre fin à ces tentatives qui ne manqueront pas d’exposer notre pays à des dangers pouvant menacer sa sécurité et sa paix sociale.
Il réitère, enfin, que les positions du Parti ainsi que ses choix politiques sont fixés par ses instances dirigeantes. Voilà pourquoi il appelle tous les Communistes à s’en tenir aux décisions prises.

Beyrouth le 10 août 2011
Le Bureau politique du Parti Communiste libanais

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 12:30

                                                               MARE NOSTRUM-copie-1

 

  Note préalable: Le stratège, depuis les Grecs Anciens, suivant son étymologie même, conduit ses troupes ; le stratégiste dresse des plans de guerre.

 

 Lors de sa rencontre avec Tzipni  Livni, ministre israëlienne, le 4 septembre dernier, le stratégiste en chef( également expert en droits de l'homme-occidental), Bernard-Henry Levy  a déclaré:

   


BHL : "Il faut que Bachar Al Assad sache qu’il est le suivant sur notre listeC’est ainsi la politique "
Et Tzipni Livni a ajouté à la fin de leur rencontre:
 
" Les sanctions économiques ne sont que le début "
Avec de tels lascars, la paix, ce n'est pas pour demain.
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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 12:25

 

 

 

Vous lirez, ci-dessous, la copie d’un courrier qu’une auditrice a adressé aux rédacteurs de « France Inter ». Ceci pour leur rappeler que la liberté de la presse n’est pas un droit pour les journalistes mais un droit des gens à être correctement informés ; que le devoir de chaque journaliste est d’informer le public dans le respect de la vie humaine, dans le respect que l’on doit aux victimes ; qu’il est d’autant plus impératif que les journalistes envoyés dans des pays en guerre s’attachent à éclairer des faits que les puissances belligérantes s’emploient à camoufler.

 

Des journalistes aux ordres

En 2003, la France s’oppose à la seconde guerre d’Irak, les journalistes de la radio nationale soutiennent alors la décision de leur gouvernement. Ils défendent la légitimité morale de ne pas attaquer un pays souverain.

En 2011, le pouvoir en France a changé de mains et dès l’annonce de la résolution du Conseil de Sécurité de l’Onu, les journalistes de « France-Inter » se sont mis en rang derrière la coalition occidentale et l’Otan. Ils ont systématiquement rapporté et commenté les événements depuis la perspective des « rebelles ». Leurs experts en tous genres entendus à l’antenne renforcent régulièrement ce parti-pris.

Pourtant à leur corps défendant, les mensonges se dévoilent parfois d’eux-mêmes. Ainsi « Le téléphone sonne » du lundi 22 août, animé de façon enjouée par le journaliste et ses invités alors que Tripoli est sous les bombes de l’Otan, commence par évoquer la nécessité de « protéger les civils » en Libye pour en venir somme toute assez vite à la véritable nécessité : l’Europe doit se rendre maître des moyens de sa puissance si elle veut encore exister entre les États-Unis et la Chine.

« Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris lalala.... »

« France-Inter en dit tant, France-Inter en fait tant, France-Inter est pour l’Otan ! »

 

Un langage désobligeant, violent et indécent.

Puisqu’officiellement, il n’y a pas de guerre en Libye, que l’Otan est venu au secours d’un peuple qui lutte pour la démocratie, il ne reste qu’un seul personnage à abattre, le Colonel Kadhafi et les « quelques fidèles qu’il compte encore »...

La Libye demeure néanmoins pour l’heure un État souverain. Un État qui n’a violé aucune résolution de l’Onu, qui n’a menacé ni attaqué aucun autre État, proche ou lointain.

Les journalistes vont alors docilement jouer le rôle qu’ils ont accepté de jouer : ridiculiser, discréditer et diaboliser le dirigeant de la Libye et ignorer les nombreux Libyens qui ne sont pas d’accord de voir leur pays détruit par des envahisseurs étrangers. Ces journalistes n’ont aucun problème à répéter que Kadhafi est « un criminel », « un tyran » détesté, « un dictateur » redouté, qu’il amuse parfois la galerie avec ses « bouffonneries ». Ses déclarations ne sont que des « diatribes », il « harangue ses partisans » qui sont des gens « impitoyables », « le numéro 1 libyen est-il fou ? », etc..., etc...

L’arrestation non vérifiée de deux de ses fils est annoncée comme une nouvelle réjouissante. Les mauvais traitements que subissent les prisonniers ne les dérangent pas. Alors que des images permettent de comprendre que les rebelles se conduisent en barbares et procèdent à des exécutions sommaires, les journalistes les suivent comme s’ils étaient des héros, ils vont même jusqu’à les trouver « sympathiques », et ils présentent leurs actes de barbarie comme des victoires !

Le sommet de l’indécence est atteint quand les rédactions des différents journaux acceptent d’annoncer une fois encore d’un ton plaisant que « la tête de Kadhafi est mise à prix à .... de dollars » ! Quelle barbarie ! Auditrice de « France-Inter » à qui une telle information est destinée, je suis remplie d’effroi : comment est-il possible de diffuser de tels messages piétinant toutes les règles du droit national et international ? Tous les droits humains fondamentaux ? Comment la radio nationale publique peut-elle se faire complice d’une incitation au meurtre pur et simple d’un être humain en dehors de tout tribunal ?

 

Des reportages de perroquet.

Pourquoi avoir des « envoyé,e,s spéciaux » s’ils sont « Embedded » ? Pour faire illusion sur l’authenticité et la réalité des enquêtes sur place ? Au fil des comptes rendus et des entretiens avec « les correspondant,e,s », on est fixé sur le manque de sérieux et l’objectivité de leur travail.

Ainsi, les journalistes envoyés en Libye nous abreuvent de témoignages individuels d’ « insurgés » s’exprimant souvent en anglais, sans intérêt parce qu’ils n’éclairent rien et n’apportent aucune information sur ce qui se passe réellement, sur ce que ressent la population que l’on ne voit pas. Ou encore, de leur propre aveu, ils rapportent des rumeurs. Quand il y en a, les communiqués lacunaires de l’Otan sont fidèlement répétés, ponctués de ce commentaire puéril : « On n’en saura pas plus » !

A Paris, à la rédaction de « France-Inter », on entend des journalistes connus, qui ont des années de métier, dont les commentaires se situent invariablement du côté des rebelles et des forces de l’Otan ; leurs analyses se bornent à évaluer ou à vanter les moyens d’action aérienne, navale, et terrestre de la plus puissante organisation militaire du monde contre un petit pays de 6 millions d’habitants.

Par ailleurs, bien qu’il soit établi que les membres du Conseil de transition soient pour la plupart d’anciens hauts responsables du gouvernement de Kadhafi qui, lui, doit être liquidé, les journalistes de France-Inter évitent soigneusement de parler de leur activité passée et de mener des enquêtes à leur sujet.

 

La responsabilité du « crime contre la paix ».

Le contrôle de l’information constitue le premier acte de la guerre. Un journaliste qui se met au service d’un camp renonce de facto à exercer son métier. Ridiculiser, diaboliser, répandre sans vérification des informations incitant au mépris, à la haine et au meurtre contre le camp des perdants, engage la responsabilité de celles et ceux qui contribuent ainsi à la guerre. Ils prennent de graves responsabilités car ils devront répondre de « crime contre la paix », tel que défini par la Charte des Nations Unies en 1948. En plus de devoir rendre des comptes à leur conscience, ils pourraient un jour avoir à rendre des comptes publiquement.

Dans un article récent, Thierry Meyssan, actuellement en danger à Tripoli sous la férule des « démocrates » du Conseil de transition, rappelle précieusement « qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’Assemblée générale des Nations Unies a par quatre fois légiféré pour interdire et condamner ce type de pratique.

La Résolution 110, du 3 novembre 1947, relative aux « mesures à prendre contre la propagande en faveur d’une nouvelle guerre et contre ceux qui y incitent », sanctionne « la propagande de nature à provoquer ou à encourager toute menace à la paix, rupture de la paix, ou tout acte d’agression ».

La Résolution 381, du 17 novembre 1950, consolide cette condamnation en condamnant la censure des informations contradictoires comme partie intégrante de la propagande contre la paix.

Enfin, la Résolution 819, du 11 décembre 1954, sur « la suppression des obstacles au libre échange des informations et des idées », pose la responsabilité des gouvernements à supprimer les obstacles qui entravent le libre-échange des informations et des idées.

Ce faisant, l’Assemblée générale a élaboré sa propre doctrine en matière de liberté d’expression : elle a condamné les mensonges qui conduisent à la guerre et a érigé la libre-circulation des informations et des idées et le débat critique en armes au service de paix. »

Michelle Verrier

Philosophe

(Courrier adressé à «France Inter» par Mme Michelle Verrier le 28 août 2011)

 

site: El Diablo


              

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 12:08

 

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 « CAC 40 : la crise, quelle crise? titre un éditorialiste des "Echos".

Toute la presse confirme. Les grandes entreprises françaises du CAC 40 se portent très bien.

Les résultats du 1er semestre 2011 montrent que tous les indicateurs sont à la hausse, chiffres d'affaires et profits en premier.

Chiffre d'affaire global: 657 milliards d'euros + 7,3%

Profits: 46,2 milliards + 9,5%

Et ce n'est pas fini. Les analystes s'attendent également à une nette croissance dans le futur. Ils prévoient autour de 94 milliards de bénéfices en 2011 soit une hausse de plus de 9%. Ils anticipent quelques 104 milliards en 2012, un montant proche du record de 2007 (106,5 milliards).

Tous ces grands groupes accélèrent leur croissance financière:

- par les fusions acquisitions dans le monde entier. Ils s'étendent mondialement et conquièrent ainsi de nouveaux marchés.

Ces fusions acquisitions ont augmenté de 31% en volume dans le monde et de 51% en France  sur les douze derniers mois. 23 entreprises du CAC 40 en ont opérées... Elles précisent qu'elles utilisent pour ce faire leurs liquidités (elles disposent de 173 milliards dans leurs caisses).

- par la spéculation. Elles achètent leurs propres actions.

Le système est simple, les spéculateurs observent, achètent ou vendent en fonction de la fluctuation des cours de la Bourse. Exemple: Bouygues  profitant de la baisse de la Bourse  a racheté  pour 1,25 milliards d'euros de ses propres actions, soit 11,7% de son capital.

La spéculation est un élément central du développement du capitalisme.

Faire payer les riches ?

Les bons milliardaires veulent payer plus d'impôts. Chaque jour apporte son lot d'annonces. Même les patrons s'y mettent, Ainsi Beigbeder, membre du MEDEF prône une sécu à plusieurs vitesses pour moins rembourser les riches...

Le partage des richesses est le grand slogan à la mode, de la droite au PS et Cie.

De grandes déclarations la main sur le cœur qui ne coûtent rien à ceux qui les font ni surtout à ceux qui possèdent tout. Pendant ce temps, le pouvoir poursuit son plan d'austérité pour faire payer le peuple de plus en plus cher. La pauvreté se développe, 8.500.000 personnes au-dessous du seuil de pauvreté, 7 millions d'autres au bord de la pauvreté.

Les capitalistes et leurs milliardaires ne lâcheront rien de bon gré. Il n'y a que la lutte pour les contraindre.

Pour que ça change, il faut extirper la racine du mal. Pour libérer les forces productives, permettre le développement de la société, satisfaire les besoins humains, pas d'autre solution que d'arracher la propriété au capitalisme.

Le capitalisme, on est pour ou on est contre et on le combat. La ligne de partage se situe là.

Nous appelons à le combattre sans ambiguïté.

--------------

Quelques exemples des profits du 1er semestre,  en milliards d'euros:

TOTAL: 6,672   - BNP PARIBAS : 4,744 - AXA : 3, 999 - GDF SUEZ : 2,738  - VIVENDI : 2,558 - EDF: 2,554  - SANOFI: 2,224  - France Télécom: 1,945  - ARCELOR MITTAL: 1,854 - SOCIETE GENERALE : 1,663  - CREDIT AGRICOLE: 1,339  - LVMH : 1,310 - RENAULT : 1,220  - DANONE: 861 millions - SCHNEIDER ELECTRIC : 802 millions - MICHELIN : 667 millions - BOUYGUES 391 millions.

Source : « site communistes »

 

 

 

 

 


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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 07:41

 

  Libye: le pétrole et les réserves d'or de la Lybie

 

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Encore une fois la chaine de télévision Russia Today offre un point de vue intéressant sur les véritables raisons de l'attaque en Lybie.

Le pétrole est certes une explication possible mais il s'agirait surtout d'empecher Kadhafi de vendre son pétrole en Gold Dinars (en or) au détriment du dollars, de changer le système bancaire de la nation Lybienne en imposant une banque centrale privée et mettre la main sur les réserves d'Or colossales de la Lybie.

La Lybie vend pour des milliards de dollars de pétrole chaque année, comme tous les pays producteurs de pétrole elle doit vendre son pétrole en dollars ce qui soutien le cours du dollars en créant une demande d'achat de dollars necessaire à l'achat de pétrole.

Le cours du dollars est dépendant de l'offre et de la demande, plus y a de demande plus le cours augmente, plus les gens ont confiance dans le dollars.

Autrement dit vous devez d'abord acheter des dollars avant de pouvoir acheter du pétrole car les achats/ventes de dollars se font dans la monnaie de réserve internationale, le dollars.

Kadhafi en menaçant de vendre son pétrole en Or (Gold Dinar) aurait tout simplement diminué drastiquement la demande en dollars, ce qui aurait eu des répercutions sur le cours du dollars, provoquant sa chute et accélérant la chute du système monétaire actuel.

Pour rappel, le dernier chef d'état ayant menacé de vendre son pétrole en Or est Saddam Hussein.

( on Aug 4, 2011)

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 07:38

 

 

 

 

 

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 07:19
tunisie-revolution-monde-arabe.1295531101-300x224Monde arabe : révolte, réaction ou révolution ?

Par Angelo Alves, membre du bureau politique et responsable du secteur international du PCP pour la revue théorique O Militante !



Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Les événements dans le monde arabe révèlent bien à quel point la situation internationale est caractérisée par de grands périls mais dans le même temps par de réelles potentialités de développement de la lutte des travailleurs et des peuples.



Quand, au début de l'année, les tunisiens et les égyptiens descendirent dans la rue pour réclamer de meilleurs conditions de vie et les droits démocratiques, nombreux furent ceux qui affirmèrent que, dans une région traditionnellement sous la domination coloniale et impérialiste, plus rien ne serait comme avant. La question était de savoir : dans quel sens allait évoluer leur situation, vers des avancées de nature progressiste et démocratiques ou vers de nouvelles et plus sophistiquées formes d'exploitation et de domination impérialiste et néo-coloniale.



Effet domino ?



Les événements dans cette partie du monde – riche en ressources stratégiques comme le pétrole et le gaz naturel, carrefour de voies de transport fondamentales de marchandises et d'énergie et où se tiennent d'importantes batailles autour de ressources vitales comme l'eau – sont une expression manifeste des différentes tendances et dynamiques de fond de la situation internationale actuelle, marquée par l'approfondissement de la crise structurelle du capitalisme et par l'offensive de l'impérialisme face à cette même crise.



Contrairement aux thèses qui tentent de présenter les situations de ces pays comme identiques, et la région comme un bloc homogène réagissant de la même façon (la théorie du « domino »), l'analyse de la réalité démontre combien nous nous trouvons devant des situations fort différentes. Il y a des évolutions diverses selon la situation sociale et politique de chaque pays et son rapport avec le système de domination impérialiste dans la région.



En analysant quelques indicateurs économiques et sociaux, on constate des niveaux très différents de développement économique et social. Les valeurs de l'Indice de développement humain (IDH) vont du Yémen (0,439 – 133ème position mondiale) à la Libye (0,755 – 53ème position, l'IDH le plus élevé de tout le continent africain. La part de la population vivant en-dessous du seuil de pauvreté part de chiffres très faibles, comme en Tunisie (3,8%) à des chiffres impressionnants, comme au Yémen (42%), selon les données même du régime Yéménite, en passant par des chiffres, comme en Égypte, de 22%.



Il est tout aussi important de constater les relations différentes entretenues par ces pays avec les principales puissances impérialistes. Des pays comme l’Égypte, l'Arabie saoudite, le Bahreïn et le Yémen furent et sont des piliers fondamentaux de la domination impérialiste nord-américaine dans la région. L’Égypte de Moubarak, un des alliés les plus importants des États-Unis dans la région, alignée sur la politique d’Israël génocidaire envers le peuple palestinien, est le second pays au Monde pour l « aide » reçue des États-Unis (essentiellement pour maintenir sa puissante armée). La monarchie du Bahreïn est aux ordres de la dictature saoudienne et des États-Unis, abritant sur son territoire la Vème flotte nord-américaine. Le Yémen (où l'intervention et l'ingérence extérieures des États-Unis et de l'Arabie saoudite furent décisives pour mettre un terme au processus révolutionnaire dans le Sud du pays et où le régime actuel a épousé la « guerre contre le terrorisme ») est un des points stratégiques les plus importants pour le contrôle nord-américain du Golfe d'Aden et de l'entrée en mer Rouge. D'autre part, des pays comme la Syrie et la Libye, avec une forte tradition de lutte contre le colonialisme, l'impérialisme et l'agression sioniste (dans le cas de la Syrie) et avec des politiques économiques qui au fil des ans ont mis leurs ressources naturelles au service du développement social, sont, encore aujourd'hui, des pays souverains qui en dépit des dernières évolutions négatives (comme l'adhésion de la Libye à « la lutte contre le terrorisme » de Bush, les accords de Kadhaffi avec le FMI et la capitulation progressive du gouvernement d'Al Assad à l' « économie de marché ») représentent des obstacles à la domination de l'impérialisme nord-américain dans la région, et de plus en plus à l'impérialisme européen. La Syrie est un important point d'appui pour les mouvements de libération arabes, comme c'est le cas des mouvements palestiniens.



Nous ne sommes donc pas face à des situations identiques avec des développements copiés avec du papier carbone. Nous sommes, au contraire, face à la convergence de divers facteurs internes et externes qui évoluent et rentrent en interaction dialectiquement. Dans la région coexistent une présence importante et une offensive impérialiste et des mouvements divers de résistance, liés à une des plus importantes batailles géo-stratégiques actuelles.



La crise comme toile de fond



S'il est important d'avoir en tête les différences mentionnées ci-dessus, il est nécessaire et possible d'identifier des tendances qui sont indissociables de l'approfondissement de la crise structurelle du capitalisme et qui sont à l'origine de certains de ces événements.



C'est le cas pour la question centrale de l'emploi au sein des générations les plus jeunes. Les données disponibles sur les taux de chômage révèlent encore une fois des réalités bien différentes qui vont des chiffres inférieurs au taux officiel portugais, comme c'est le cas de la Syrie et de l’Égypte – avec des taux de chômage de 8,4% et 9,2% en 2010, respectivement – jusqu'à 13% en Tunisie ou 34% au Yémen, selon les données du régime yéménite même.



S'il y a une tendance qui marque la réalité de l'immense majorité des pays du monde arabe, c'est une forte et continue croissance démographique. L’Égypte a vu sa population augmenter de 70 millions de personnes, dans la dernière décennie, à plus de 84 millions. Le résultat ce sont des sociétés extrêmement « jeunes » où les systèmes économiques et politiques – marqués par la corruption généralisée, par le fait que les recettes provenant de ses ressources naturelles (comme le pétrole) sont accaparées par les grandes bourgeoisies et le capital étranger, se soumettant de plus en plus au néo-libéralisme, fidèles maîtres d’œuvre des politiques du FMI et du Consensus du Washington, inféodés à l'impérialisme et aux intérêts des multi-nationales – ne parviennent pas à répondre à la nécessité de création d'emplois qui garantissent le droit au travail et des perspectives de vie aux immenses masses de jeunes.



De plus, les politiques anti-sociales, découlant de l'offensive qui vise à faire porter les conséquences de la crise sur le dos des masses ouvrières et populaires, accentuent ces phénomènes. S'il est vrai que le problème vient de loin, les conséquences de la crise économique du capitalisme et les politiques néo-libérales appliquées das la majorité de ces pays ont augmenté la pression d'une « cocotte-minute » qui se trouvait déjà à la limite, comme le démontrent les chiffres du chômage dans la région pour la tranche d'âge des 15-24 ans, dont la moyenne se situe entre 30 et 40%, ou encore le creusement d'énormes inégalités sociales et la polarisation des richesses dans cette région, bien visible dans les chiffres très élevées de l'indice de Gini.



Mais les déclencheurs de la révolte populaire ne se limitent pas aux questions centrales du droit au travail et de la polarisation des richesses. La crise alimentaire et la crise énergétique sont également à l'origine de véritables explosions de révolte. En plus du manque d'emplois et de perspectives pour des couches importantes de la population, en particulier les jeunes, s'ajoutent les conséquences de l'augmentation brutale des prix des aliments au niveau mondial. Selon les données de l'Organisation pour l'agriculture et l'alimentation des Nations unies (FAO), la valeur sur le marché des principaux biens alimentaires a augmenté de 138% dans les huit dernières années. En décembre 2010, les prix du blé, de l'huile, du maïs, du riz, de la viande et du lait ont atteint des prix record et on s'attend à de nouveaux records cette année. Le maïs a augmenté de 60%, le blé de 43% et le sucre de 77%. Conséquence générale de l'aggravation de la crise structurelle du capitalisme, de telles augmentations ont eu, et continuent d'avoir, des effets dévastateurs du point de vue social dans une région qui importe près de 60 à 70% de ses aliments, en particulier dans des pays comme l’Égypte et la Tunisie, où près de la moitié des budgets des familles est réservé à l'alimentation. En Égypte, cette tendance est ressentie encore plus durement si on prend en compte la pression démographique dans un pays avec une partie très importante du territoire occupée par le désert, ainsi que les conséquences des politiques de libéralisation du secteur agricole et l'épuisement progressif des terres arables sur les bords du Nil.



La crise énergétique eut également une incidence dans certains de ces pays. Encore une fois, l’Égypte est un cas symptomatique. D'une part, la forte croissance de sa population entraîne une croissance significative de la consommation énergétique du pays, d'autre part, le fait que le pays ait déjà atteint son pic de production de pétrole et livré au capital étranger une partie très importante de son exploitation pétrolière, font que le pays est passé ces dernières années de la condition de pays exportateur de pétrole à un pays importateur. Les conséquences se firent rapidement sentir dans les bourses des Égyptiens, via des augmentations brutales du prix des combustibles et de l'énergie.



En conclusion, certaines des raisons des soulèvements populaires dans des pays comme l’Égypte, la Tunisie et d'autres pays, résident dans la question sociale et la distribution de richesse, à savoir dans la lutte de classe, et sont des faits indissociables de l'approfondissement de la crise structurelle du capitalisme sous ses diverses formes – économique, financière, alimentaire et énergétique.



Des luttes qui ne naissent pas d'aujourd'hui



Beaucoup de ces raisons ne naissent pas d'aujourd'hui, tout comme ne naissent pas d'aujourd'hui les contradictions du capitalisme, la crise qui lui est intrinsèque et les contradictions de classe grandissantes. Ni que les peuples du monde arabe « se sont réveillés » seulement maintenant face à ces problèmes, comme certains s'empressent de le conclure avec légèreté.



Non ! En Égypte et en Tunisie, il y eut une convergence de facteurs qui intensifient les contradictions de classe dans ces deux pays avec des régimes dictatoriaux violents, et par conséquent sans « soupape de sécurité » qui fasse baisser un peu la pression de la « cocotte-minute ».



Comme le prouvent les diverses luttes et mouvements de grève qui marquent depuis des années la réalité égyptienne et tunisienne, les problèmes de ces sociétés ne naissent pas d'aujourd'hui. Ce ne sont pas non plus les réseaux sociaux et les nouvelles technologies qui furent les facteurs déterminants contribuant, comme par miracle, à l'éveil d'une nouvelle conscience sociale au sein du peuple. En Égypte, les utilisateurs d'Internet étaient en décembre 2010, 24,5% de la population et à cette heure le taux de pénétration de Facebook était approximativement de 7%. Comme le rappelait un militant égyptien à l'époque des grandes mobilisations de la Place Tahrir, Facebook fut essentiellement utilisé pour faire connaître les actions et ses résultats, et non pour organiser les actions et encore moins définir son contenu politique.



La vérité, c'est que les problèmes de ces sociétés existaient déjà et étaient la cible des travailleurs et des forces progressistes écrasés par les dictatures soutenues par les États-Unis, l'Union européenne et l'Internationale socialiste.



Luttes qui en Égypte furent violemment réprimées (comme en 2008 et 2009) et qui provoquèrent la création de nouveaux syndicats rompant avec la centrale syndicale égyptienne contrôlée par le régime de Moubarak, qui jouèrent un rôle important dans l'impulsion des grèves qui finirent par se révéler fondamentales dans le renversement de Moubarak.



Luttes qui, dans le cas de la Tunisie, furent fondamentales pour faire glisser l'UGTT sur des positions opposées au régime de Ben Ali, et pour, grâce à l'action de différentes forces progressistes, y compris les communistes, construire rapidement un front populaire et progressiste qui mette en échec les tentatives successives d'écrasement et de subversion de la révolte tunisienne, démontrant ainsi combien il est important d'allier à la créativité, et même la spontanéité, des masses en mouvement à l'action de forces organisées porteuses de projets et de stratégies de lutte politique et idéologique capables d'imprimer aux mouvements de révolte le caractère de mouvements de véritable transformation sociale.



Cependant, les questions sociales ne sont pas les seules à être à l'origine de ces soulèvements. Comme cela est particulièrement évident dans les situations du Yémen et du Bahreïn, la révolte contre la présence étrangère et la domination nord-américaine (souvent identifiée à raison par les masses comme une des principales causes des nombreux problèmes économiques et sociaux et de la corruption généralisée) eut une incidence importante dans le déroulement des événements. Tout comme, effectivement, en Égypte, joua un rôle important la question de la solidarité avec le peuple palestinien et la condamnation du régime de Moubarak pour son soutien à la stratégie des États-Unis et d’Israël, surtout après les accords de Camp David en 1979, raison pour laquelle le nouveau régime, bien qu'étroitement lié aux intérêts de l'impérialisme nord-américain, s'est vu forcer de prendre la décision d'ouvrir le passage de Rafah, allégeant le blocus criminel israélien contre la Bande de Gaza.



Indépendamment des développements ultérieurs, les soulèvements dans des pays comme la Tunisie, l’Égypte, le Yémen (des pays avec une longue tradition progressiste et même révolutionnaire) et le Bahreïn ont lié de manière naturelle la lutte sociale à un sentiment anti-impérialiste. Ce fait ne peut être dissocié de l'Histoire de résistance et de lutte des peuples du monde arabe et c'est pour cette raison que l'impérialisme a vu ces mouvements comme de réels dangers pour son système déjà en décomposition de domination économique, politique et géo-stratégique dans la région. A un moment où l'impérialisme tente de revenir au vieux projet de Bush du « Grand Moyen-Orient », les événements dans le monde arabe ont une importance capitale. Indépendamment de son issue finale, ils ont réveillé parmi les masses de véritables sentiments anti-impérialistes, ce qui fait que ces peuples rentrent en contradiction avec les projets de l'impérialisme pour cette région.



La contre-offensive de l'impérialisme



Mais comme on pouvait s'y attendre, l'impérialisme n'est pas resté « assis » face à la remise en cause de son pouvoir dans la région et sa réaction ne s'est pas fait attendre. L'approfondissement de la crise du capitalisme ; l'aggravation du déclin économique relatif des puissances du centre impérialiste ; le déplacement colossal des « plaques tectoniques » de l'économie mondiale avec l'entrée en scène des puissances émergentes à la recherche de matières premières et de ressources énergétiques pour soutenir leurs croissances économique et démographique, autant de facteurs qui ont déclenché de nouveaux épisodes de l'offensive des principales puissances impérialistes pour assurer et renforcer leur domination du continent Africain à la Asie centrale, ces événements ont vu l'accélération de projets comme celui du « Grand Moyen-Orient » – relancé par Obama dans sa véritable déclaration de guerre aux peuples de la région que fut son dernier discours sur le monde arabe – ainsi que les vieux projets de domination de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Italie et de l'Espagne qui virent dans ces événements, et dans la réaction face à ceux-ci, une opportunité pour accroître leur part du pillage des richesses naturelles de la région et pour monter d'un cran dans la hiérarchie de la domination impérialiste dans la région, rêvant de retrouver des positions perdues avec la fin de leurs empires coloniaux.



En dépit des contradictions inter-impérialistes qui s'intensifient de jour en jour, les États-Unis et les principales puissances de l'Union européenne se sont rapidement mis d'accord, ont manœuvré et conspiré contre les peuples en lutte, tentant dès lors ouvrir des fronts d'offensive et d'ingérence qui « ré-équilibrent » la « balance » dans la région.



En affrontant la force irrépressible des manifestations populaires en Tunisie et en Égypte, l'impérialisme a tenté de regagner du terrain et de gagner du temps pour contenir et « domestiquer » les soulèvements et, dans le même temps, regagner une certaine « crédibilité » complètement perdue avec la défense jusqu'au boutiste des dictateurs. Ayant été contraints de lâcher Moubarak et Ben Ali, les principales puissances impérialistes se sont empressés ensuite de faire émerger des figures et d'élaborer des solutions politiques qui lui garantissent le maintien de l'essentiel de son pouvoir économique, politique et militaire, y compris avec la mise en avant de forces islamiques dites « modérées », comme les Frères musulmans.



Dans le même temps, fut lancée une campagne idéologique et médiatique de dimension mondiale autour du concept « révolution » (largement répandu par la chaîne Al-Jazeera, basée au Qatar et clairement au service de la réaction arabe et de l'impérialisme), qui, tirant partie de la volatilité de la situation sur le territoire, de la relative faiblesse des forces progressistes et du mouvement ouvrier, a maintenu dans les limites de l' « acceptable » les conséquences des mouvements populaires allant ainsi jusqu'à s'opposer à certaines franges des bourgeoisies nationales qui souhaitent une sorte de « modernisation » du même système d'exploitation et d'oppression auquel ils avaient besoin de donner une « couverture » démocratique. Il s'agit de « révolutions de façade » gonflées de plans d' « aide » du FMI, de la Banque mondiale et de l'Union européenne, qui tentent d'empêcher de véritables révolutions populaires, démocratiques et nationales, d'accentuer la dépendance de ces pays vis-à-vis des principales puissances impérialistes mondiales et, dans le même temps, d'acheter les bourgeoisies nationales et de lier encore plus leurs intérêts aux intérêts des grands groupes économiques transnationaux.



Il s'agit de manœuvres qui furent dès le début soigneusement préparées par les services secrets, les agences et agents de l'impérialisme nord-américain et européen et qui furent plus une démonstration d'hypocrisie et de leur détermination à ne pas laisser d'espace et de marge de manœuvre à la souveraineté des peuples, à la véritable démocratie et au respect de la volonté populaire.



Cela fut plus qu'évident dans la manière dont les États-Unis et l'Union européenne ont traité les situations au Yémen et au Bahreïn, deux territoires trop importants du point de vue géo-stratégique (ayant toujours en tête l'affrontement et le conflit militaire latent avec l'Iran) pour que l'on puisse jouer le jeu des « révolutions de façade ». Dans ces deux pays, la réaction à plusieurs mois de mouvements de masse puissants se solda par des centaines e morts et des milliers de blessés, et une persécution et une répression brutales. Au Bahreïn, l'Arabie saoudite, aux ordres de l'administration américaine, a envoyé sur le territoire (sous le couvert d'un mandat de la Ligue arabe complètement instrumentalisée par les États-Unis) 1 500 soldats saoudiens avec comme mission d'écraser par la force les manifestations populaires, tirant et tuant des manifestants pacifiques. Au Yémen, les États-Unis jouent la carte de la division ethnique, bombardant le Sud avec ses forces aériennes au nom du combat contre la toujours pratique et utile Al Qaed, et le régime d'Ali Abdullah Saleh est impliqué dans les complots qui ont permis, au nom de la « lutte contre le terrorisme », d'accentuer encore plus la répression contre les mouvements populaires.



Les cas de la Libye et de la Syrie



C'est en prenant en considération cette stratégie de réponse multiforme et nécessaire aux événements et les grandes tendances de fond de la situation internationale – notamment la réponse nécessaire de l'impérialisme à la crise du centre capitaliste, tirant profit de son avantage militaire (réponse manifestée dans le concept stratégique de l'OTAN adopté lors du Sommet de Lisbonne) – que doivent être analysés les événements en Libye et en Syrie.



Les situations de ces pays diffèrent, en mieux, de la situation dans les pays déjà analysés ici. Cela ne signifie pas qu'il n'y existe pas de nombreux problèmes d'ordre social, économique et politique. Que ce soit le gouvernement libyen, ou l’État syrien et les deux Partis communistes qui s'y trouvent reconnaissent l'existence de problèmes. Ces systèmes politiques ne sont pas pour les communistes portugais des exemples de démocratie et de participation populaire, en dépit de leurs traditions progressistes et anti-impérialistes.



Mais ce serait une grossière erreur d'analyse d'attribuer exclusivement (ou même essentiellement) à des facteurs internes les causes des développements actuels dans ces deux pays. S'il est certain qu'il existe un mécontentement populaire et que la situation sociale s'est dégradée en raison de l'adoption progressive de l' « économie de marché », de l'application des recettes du FMI (Libye), de la poursuite de politiques de privatisation et de désinvestissement dans les fonctions sociales (Syrie), le fait est que si la situation a rapidement glissé vers des conflits armés internes, cela fut le résultat de fortes activités extérieures de déstabilisation et d'incitation au conflit, qui cherchaientt à préparer et justifier l'ingérence et l'agression extérieure contre ces pays qui sont dans la ligne de mire de l'impérialisme nord-américain depuis de nombreuses années et qui, comme cela est manifeste dans le cas de la Syrie, sont la cible de provocations et d'attaques continuelles.



L'espace qui nous est réservé ne permet pas la dénonciation détaillée des multiples plans subversifs des États-Unis et des pays européens, comme la Grande-Bretagne, dans la préparation de l'agression contre la Libye, ou encore la remise en cause de mensonges comme ceux du « bain de sang » mené par le régime Libyen par des « bombardements de civils par les forces aériennes ». Des accusations démenties par l'ambassadeur du Portugal à Tripoli, dont les déclarations furent délibérément occultées et ignorées par le gouvernement portugais, qui a voté au Conseil de sécurité de l'ONU l'agression et l'ingérence dans les affaires intérieures de la Libye pour ce qui est un affront indiscutable fait à la Constitution de la République et à la Charte des Nations unies.



Dans le cas de la Libye, la réalité s'est chargée rapidement de démentir l'argument fallacieux de la « protection des civils », euphémisme utilisé pour justifier l'application du nouveau concept stratégique de l'OTAN d'intervention militaire dans les conflits internes. Comme le PCP l'a dénoncé, la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies – une étape et un précédent gravissimes de la part de cet organe dans le mépris le plus total pour le Droit international et pour la souveraineté des peuples, révélateur du degré d'instrumentalisation à laquelle l'ONU est soumise – visait à déclencher (en dépit des contradictions mises en évidence par les positions de pays comme l'Allemagne) une guerre typique d'agression impérialiste, qui vise à soumettre, partager ou occuper le pays disposant des réserves de pétrole et de gaz naturel les plus importantes du continent africain. Une guerre en tout point similaire aux guerres de Yougoslavie, d'Irak et d'Afghanistan, construite sur la base de mensonges, d'actions de déstabilisation et de division interne et d'une vigoureuse campagne médiatique de diabolisation et d'isolement du gouvernement Libyen légitime. Les bombardements des complexes résidentiels et de diverses infrastructures civiles (y compris des structures fondamentales pour le fonctionnement des hôpitaux libyens), les centaines de morts et les milliers blessés victimes des bombardements de l'OTAN, les rapports sur la présence d'instructeurs de l'OTAN dans le commandement d'opérations terrestres des dits « rebelles », l'utilisation de mercenaires yéménites, égyptiens et algériens dans la guerre contre l'armée régulière libyenne, comptent parmi les nombreuses preuves du crime que l'OTAN commet là-bas, au mépris même de la résolution criminelle déjà citée 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU.



Les richesses naturelles de la Libye, la possibilité d'installer là-bas l'AFRICOM et, surtout, le danger qu'une Libye indépendante et souveraine pourrait signifier pour les plans de l'impérialisme, dans une région en plein bouleversement, sont les véritables raisons de cette guerre. Mais il y en a une troisième : c'est que cette agression est déclenchée contre le peuple libyen mais aussi contre tous les peuples de la région. C'est un message clair envoyé par l'impérialisme aux masses populaires en lutte que cette « chose étrange » qu'est la volonté souveraine et populaire a des limites et qui concerne ceux qui sont intégrés au système de domination de l'impérialisme et le remettent en cause. C'est pour cela qu’indépendamment des critiques que l'on pourrait – et que l'on peut – faire au régime actuel libyen, la solidarité avec la résistance de ce peuple à l'agression extérieure est un devoir internationaliste et un acte de solidarité pour tous les peuples de la région et du Monde.



Nous ne savons pas quelle sera l'évolution des événements en Syrie au moment de la publication de cet article, mais les données disponibles indiquent clairement une même stratégie de déstabilisation extérieure et une possible agression militaire. Effectivement, la Libye et la Syrie font partie de la liste bien connue, élaborée par l'administration Nord-américaine et rendue publique par le général Wesley Clark, des sept pays qui, après 2001, devaient être, tôt ou tard, la cible d'interventions militaires de la part des États-Unis et d'invasions, pays qui comprenaient l'Irak et l'Afghanistan ainsi que l'Iran. La consolidation de l'axe Iran/Syrie en réponse à la politique criminelle et de génocide d’Israël, des États-Unis et de l'Union européenne contre le peuple palestinien et dans la résistance au projet de « Grand Moyen-Orient » sont quelques-unes des raisons qui sont derrière la décision de procéder à la déstabilisation et à la possible agression contre le peuple syrien.



Dans les médias, est lancée une campagne de diabolisation du Gouvernement syrien et d'incitation à la violence, en occultant de façon méthodique des faits comme le massacre de plus d'une centaine de policiers syriens – qui, bien sûr, ne peut qu'être le résultat d'une opération militaire d'une ampleur considérable ; la saisie par les autorités syriennes, dans les semaines qui ont précédé la dégradation de la situation sur le terrain, de navires et d'automobiles chargés d'armes provenant du Nord du Liban ; les rapports selon lesquels des réfugiés irakiens vivant en Syrie (près d'un million) étaient payés pour participer à des manifestations contre le gouvernement de Bachar Al-Assad, ou encore la révélation selon laquelle une prétendue blogueuse syrienne lesbienne, supposée victime de la répression, se trouvait finalement être un citoyen écossais.



Tout comme en Libye, en Syrie la question n'est pas de savoir s'il existe ou non des problèmes. Ils existent et ils sont bien dénoncés par ses deux Partis communistes. Les luttes vraiment populaires pour plus de justice sociale et d'avancées démocratiques (qui ne datent pas d'aujourd'hui) ont toute notre solidarité, tout comme la lutte du peuple syrien pour l'intégralité territoriale de son pays et pour la récupération des territoires occupées par Israël, en particulier le plateau du Golan.



L'enjeu en Syrie en ce moment est précisément sa souveraineté, son indépendance et son intégralité territoriale. Il est temps de manifester, sans réserves, notre solidarité envers ce peuple, de condamner les manœuvres de déstabilisation et de dénoncer la tentative d'instrumentalisation de difficultés internes pour l'ouverture d'un nouveau front de guerre impérialiste contre un pays souverain du Moyen-Orient. Pays qui, au fil des ans, a refusé de se soumettre à la domination impérialiste dans la région, opposant une résistance acharnée à la politique terroriste de l’État d’Israël.



Les peuples auront le dernier mot...



Les événements dans le monde arabe sont étroitement liés aux tendances de fond de la situation internationale. C'est un fait que la réponse de l'impérialisme s'est révélée forte, bien orchestrée et subtile, et elle compte sur d'énormes ressources économiques, politiques et militaires et un large soutien des médias dominants. Mais il est également vrai que, en dépit des insuffisances, flous et faiblesses des forces progressistes et révolutionnaires dans la région, les peuples du monde arabe se sont soulevés, ont retrouvé leur dignité et ont fait explosé des préjugés construits ces dernières années autour du concept de sinistre réputation du « choc de civilisations ». Opprimés et souillés par le discours de l'impérialisme pendant des décennies, ces peuples ont démontré à nouveau que les travailleurs et les peuples, unis, mobilisés et à la tête de puissants mouvements de masses, ont en fait le pouvoir de transformer le Monde. Nous espérons que, malgré l'ampleur de la contre-offensive de l'impérialisme dans cette région, les peuples savent de quel côté de la barricade il faut être à chaque instant, s'assurant que, dans une situation extrêmement complexe et pleine de contradictions, ce soient eux qui aient le dernier mot, triomphant de la réaction et transformant des révoltes en véritables révolutions.

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 07:14

piggy-bank-on-money-lg.jpg S’il y en a un qui doit se réjouir de l’issue de la guerre, c’est bien le géant pétrolier français qui est bien placé pour faire main basse sur une belle part de l’or noir libyen.


Qui était parmi les tous premiers Français à venir début mars à Benghazi encourager les insurgés libyens ? Un représentant de Total. Et l’entreprise peut aujourd’hui se frotter les mains : l’empressement de l’Elysée à reconnaître le CNT, comme à défendre l’intervention militaire a fait rentrer le groupe dans les bonnes grâces du futur régime.
Car si les insurgés libyens sont sur un champ de ruines politique, ils ont déjà réorganisé une filière du pétrole avec l’entreprise AGOCO. Celle-ci vient d’annoncer que les pays qui n’ont pas activement soutenu la rébellion se verraient certainement privés du marché pétrolier libyen. A savoir la Russie, qui se dit résignée à y perdre ses intérêts, la Chine, qui proteste déjà vigoureusement pour tenter de sauver ses 50 projets et 36000 emplois, et le Brésil. A l’inverse, AGOCO aurait promis une part conséquente du gâteau à Total.

Avant la guerre, la compagnie pétrolière française n’exploitait qu’une part marginale de la production libyenne : 3 % des 1,6 millions de barils par jour extraits dans le pays. C’est une victoire très importante pour Total, d’autant plus que la Libye dispose de réserves très importantes. Ce que les marchés financiers ont très bien compris puisque avec l’entrée des insurgés à Tripoli, l’action du groupe a bondit de plus de 4 % dès lundi. Autre signe des négociations en cours, l’inquiétude d’Eni, qui a préféré ne pas attendre la fin de la guerre pour revenir en Libye et tenter de préserver ses intérêts qui y sont très importants.

Autre acteur français qui pourrait bien bénéficier de l’engagement militaire français en Libye : GDF-Suez. Le pays contient d’importantes ressources en gaz également, et le groupe français y est totalement absent. Pour l’instant, puisque des négociations seraient en cours. Ce que GDF refuse de commenter, mais signe qui ne trompe pas, l’action du groupe a elle aussi bénéficié grandement de la victoire de Tripoli (+ 5%).
Cette guerre du pétrole reste risquée. Le CNT est profondément divisé et il est fort probable qu’il peine à maintenir la paix, une fois la guerre terminée, ce qui n’est pas encore fait. On peut en ce cas parier que la France devrait trouver un prétexte pour maintenir des troupes dans la région, même si c’est contraire à la résolution de l’ONU.

 
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