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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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13 novembre 2014 4 13 /11 /novembre /2014 10:53

 

                                                                            MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

Alain Gresh arrêté et interrogé par la police égyptienne pour avoir discuté de politique
mercredi 12 novembre 2014
           
 
 

Le directeur adjoint du mensuel français Le Monde diplomatique et éminent spécialiste du Moyen-Orient, Alain Gresh, a été interrogé mardi pendant deux heures par les autorités égyptiennes, pour avoir discuté de politique dans un café du Caire, rapporte le site égyptien Mada Masr.

« J’étais en compagnie d’une journaliste et d’une étudiante égyptiennes, et nous discutions en anglais et en arabe. Une citoyenne égyptienne qui écoutait notre discussion nous crie : « Vous allez détruire le pays ! », a confié M. Gresh à Mada Masr.

Elle est sortie et a discuté avec des membres des forces de l’ordre présents à l’extérieur du café. Ils sont alors entrés et m’ont interrogé sur les raisons de mon séjour en Égypte et les moyens par lesquels j’y suis entré.

Ils m’ont confisqué mon passeport, et les cartes de journaliste et d’étudiante des personnes en ma compagnie. Ils m’ont rendu mon passeport une demi-heure plus tard, en gardant les autres cartes, après m’avoir demandé si j’étais muni d’une autorisation pour exercer mon métier en Égypte ».

Autorisé à quitter les lieux, M. Gresh a refusé de le faire avant la libération des personnes en sa compagnie, précise le site. Elles seront autorisées à quitter les lieux deux heures plus tard. M. Gresh a confié sa stupeur face à la facilité avec laquelle toute personne peut être détenue ou dénoncée à la police en Égypte.

Depuis l’accession au pouvoir du général Abdel Fattah al-Sissi, plusieurs figures de la société civile ont été arrêtées, souvent pour des motifs politiques.

La Commission européenne a publié mercredi un communiqué dans lequel elle a exprimé sa « consternation face aux évènements liés aux interrogatoires de police subis » par M. Gresh.

Elle précise que « M. Alain Gresh était en Egypte pour assister à un événement financé par l’Union européenne et organisé par la Fondation Anna Lindh. Cet organisme vise à favoriser le dialogue entre les cultures dans l’espace euro-méditerranéen, dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée ».

Réagissant à l’arrestation d’Alain Gresh, le leader libanais druze et socialiste Walid Joumblatt a considéré sur Twitter que « quelles que soient les raisons de son arrestation, Alain Gresh doit être libéré ».

Alain Gresh est né en Egypte en 1948. Rédacteur en chef jusqu’en 2005 du mensuel français de gauche Le Monde diplomatique, il en devient le directeur adjoint à partir de janvier 2008.(Afp)

http://www.algerie1.com/flash-dactu...

CAPJPO-EuroPalestine

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13 novembre 2014 4 13 /11 /novembre /2014 10:37

 

 

 

 

                                               Terre Corse 2

 

 

Comité de soutien: “Pour le service public de continuité territoriale et pour l’emploi. Sauvons la SNCM”


           

MAIN-DESIGNANT-2-copie-1.jpg

 

 

 

                   Pour rejoindre le comité de soutien —>

                               http://13.pcf.fr/61724

 

 

Face aux graves dangers qui menacent la SNCM, nous sommes mobilisés aux côtés  des salariés pour le service public de continuité territoriale et pour l’emploi.

Nous n’acceptons pas le scandale financier organisé avec la complicité de l’État et de la Commission européenne.

Nous n’acceptons pas que les engagements du gouvernement soient trahis, que les salariés comme la population soient trompés, que l’argent public soit gaspillé et que les intérêts privés viennent dicter la loi.

Attachés à ce principe républicain de solidarité nationale qu’est la continuité territoriale, nous réaffirmons que ce droit exige un outil adapté à l’exécution du service public dans l’intérêt général.

Par conséquent, nous rejetons la libéralisation et la dérèglementation sociale qui font la part belle aux opérateurs low cost.

Nous appelons à la mobilisation pour contraindre le gouvernement à :
- empêcher une vente à la découpe de la compagnie,
- s’assurer du bon usage des 600 M€ de la compensation financière prévus en contrepartie de l’exécution de la Délégation de service public,
- garantir l’attribution de la Délégation de service public à la CMN et à la SNCM,
- préserver les emplois en Corse  comme sur le continent,
- régulariser la participation de la CDC au capital de la SNCM.

Comité de soutien présidé par  :
Gaby Charroux Député des Bouches-du-Rhône
Dominique Bucchini Président de l’Assemblée de Corse
Marie-Christine Vergiat Députée européenne

Pour rejoindre le comité de soutien —> http://13.pcf.fr/61724

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13 novembre 2014 4 13 /11 /novembre /2014 10:23

 

                                                     solidarité internationaliste  

 

 

 

drapeau-cubagif.gifSommet des Amériques : Cuba plébiscitée, les Etats-Unis isolés  /  Salim Lamrani   / Opera Mundi 

http://operamundi.uol.com.br/conteudo/babel/38447/sommet+des+ameriques++cuba+plebiscitee+les+etats-unis+isoles.shtml

            Malgré les multiples pressions des Etats-Unis, l’Amérique latine refuse d’organiser le prochain Sommet des Amériques sans la présence de Cuba.

            Pour la première fois de son histoire, le prochain Sommet des Amériques qui aura lieu en mai 2015 au Panama pourra compter sur la présence de Cuba, ostracisée depuis le triomphe de la Révolution de 1959 par les Etats-Unis avec son expulsion de l’Organisation des Etats américains (OEA) en 1962. La Havane n’avait pas pu participer aux précédentes éditions de 1994, 1998, 2001, 2005, 2009 et 2012. Cette septième rencontre, qui réunit les 34 pays membres de l’OEA tous les trois ou quatre ans, fait suite au Sommet de Carthagène (Colombie), d’avril 2012, où des débats virulents avaient opposé les Etats-Unis (soutenus par le Canada) et l’Amérique latine qui n’acceptait pas l’absence de Cuba. Les nations du continent avaient unanimement convenu qu’aucune autre réunion ne pourrait avoir lieu sans la présence du gouvernement de La Havane, isolant ainsi Washington.

            Durant des décennies, Cuba s’est retrouvée isolée suite aux pressions de la Maison Blanche. Ainsi, en 1962, toutes les nations, du Canada à l’Argentine, avaient rompu leurs relations avec La Havane, à l’exception notable du Mexique. Aujourd’hui, tous les pays du continent disposent de relations diplomatiques et commerciales normales avec Cuba, à l’exception des Etats-Unis.

            Washington a multiplié les pressions sur le Panama afin que Cuba ne soit pas invitée en avril 2015. En plus des intenses tractations diplomatiques directes, les Etats-Unis ont émis plusieurs déclarations publiques s’opposant à la participation de La Havane au prochain Sommet des Amériques. Le Département d’Etat, par le biais du secrétaire d’Etat pour les Affaires de l’hémisphère occidental, Roberta Jacobson, a réitéré son opposition à la présence de l’île[1].

            Juan Carlos Varela, Président du Panama, n’a pas cédé aux pressions étasuniennes et a réaffirmé sa volonté d’accueillir Cuba. « L’Amérique est un seul continent et inclut Cuba. Il faut respecter cela. La ministre des Affaires étrangères, Isabel de Saint-Malo, l’a notifié au secrétaire d’Etat John Kerry lors de sa visite à Washington […]. Tous les pays doivent être présents. […] La participation de Cuba est importante car elle pourrait apporter beaucoup au débat sur les situations politiques. Par exemple, les négociations pour la paix en Colombie se déroulent à La Havane[2] ».

            Le Panama a même symboliquement dépêché Isabel de Saint Malo, Vice-présidente de la République et également ministre des Affaires étrangères, à Cuba pour faire part de l’invitation au Président Raúl Castro[3]. « La famille américaine serait incomplète sans Cuba. En tant qu’hôte, le Panama a fait part de son souhait de compter avec la présence de tous les pays. Puisque le Sommet est celui des Amériques et que Cuba est un pays des Amériques, pour la participation soit totale, la présence de Cuba est nécessaire. Si vous invitez votre famille à déjeuner et que vous mettez de côté un membre, la famille n’est pas complète. », a déclaré Isabel de Saint Malo. De son côté, Martín Torrijos, Président du Panama de 2004 à 2009, a salué le « triomphe collectif » de l’Amérique latine qui a su résister aux pressions en provenance du Nord[4].

            Même Miguel Insulza, secrétaire général de la très docile Organisation des Etats américains, a fait part de son souhait de voir Cuba au Sommet : « Il n’y a aucun motif légal » qui empêche la participation de La Havane. Insulza a rappelé qu’il était temps pour les Etats-Unis « d’essayer autre chose » après plus d’un demi-siècle de politique hostile vis-à-vis de l’île de la Caraïbe, et d’opter pour le « dialogue »[5].

            Lors du dernier Sommet de 2012, plusieurs pays tels que l’Argentine, le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua, avaient conditionné leur participation à l’édition de 2015 à la présence de Cuba. En mai 2014, les membres de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR), qui regroupe 12 nations, a rendu publique une déclaration exprimant « sa volonté que la République sœur de Cuba soit présente au prochain Sommet des Amériques de façon inconditionnelle et sur un plan d’égalité[6] ». De la même manière, Haïti et le Nicaragua ont partagé ce point de vue. Selon Managua, « un Sommet des Amériques sans Cuba n’est pas un sommet des Amériques[7] ».

L’Equateur avait déjà boycotté le Sommet de Carthagène de 2012. Son Président Rafael Correa en avait expliqué les raisons : « Un Sommet des Amériques sans Cuba est inadmissible, tout comme était inadmissible une Organisation des Etats américains sans Cuba ». En 2009, l’OEA avait décidé d’abroger la résolution relative à l’exclusion de l’île. « L’Amérique latine ne peut tolérer cela. J’ai décidé que tant que je serai Président de la République d’Equateur, je n’assisterai plus à aucun Sommet des Amériques », sans la présence de Cuba, a-t-il ajouté[8]. 

La solidarité exprimée par l’Amérique latine vis-à-vis de Cuba est emblématique de la nouvelle ère que traverse le continent depuis une quinzaine d’années, marquée par une volonté d’émancipation, d’indépendance et d’intégration et le refus de l’hégémonie étasunienne. Elle illustre également l’isolement total dans lequel se trouve Washington et le rejet que suscite sa politique désuète et cruelle de sanctions économiques contre La Havane, lesquelles affectent les catégories les plus vulnérables de la société, à commencer par les femmes, les enfants et les personnes âgées.

Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim Lamrani est Maître de conférences à l’Université de La Réunion, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.

Son nouvel ouvrage s’intitule Cuba. Les médias face au défi de l’impartialité, Paris, Editions Estrella, 2013 et comporte une préface d’Eduardo Galeano.

http://www.amazon.fr/Cuba-m%C3%A9dias-face-d%C3%A9fi-limpartialit%C3%A9/dp/2953128433/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1376731937&sr=1-1

Contact : lamranisalim@yahoo.fr ; Salim.Lamrani@univ-reunion.fr  

Page Facebook : https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel 

 

                                                                       


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12 novembre 2014 3 12 /11 /novembre /2014 16:12

 

 

                                                                 lvres en ligne 1027

 

 

ujfp--1-.jpg

"Entre Mer Méditerranée et Jourdain, Palestiniens et Israéliens sont en nombre sensiblement égal. Mais les Israéliens possèdent tout : les richesses, la terre, l’eau, les droits politiques. La Palestine est volontairement étranglée et sa société est détruite. L’inégalité est flagrante et institutionnelle.
Il faut dire les mots pour décrire ce qui est à l’oeuvre : occupation, colonisation, apartheid, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, racisme. La majorité des Israéliens espère qu’à terme les Palestiniens deviendront des indigènes marginalisés incapables de défendre leurs droits. Les gouvernements israéliens s’acharnent à fragmenter la Palestine en des entités aux statuts différents : Cisjordanie, Gaza, Jérusalem-Est, Palestiniens d’Israël, réfugiés…
Il n’y aura pas de paix si on ne la fonde pas sur l’égalité des droits dans tous les domaines, il n’y aura pas de paix sans une rupture avec le sionisme ou un dépassement de cette idéologie. Le sionisme n’est pas seulement criminel pour les Palestiniens, il est suicidaire pour les Juifs." Pierre Stambul

Pierre Stambul est juif, tout en étant athée et antisioniste. Son judaïsme est principalement issu du souvenir du génocide nazi. Parents résistants dans la MOI (main d’oeuvre immigrée), mère dont la famille a été exterminée, père qui fut dans le groupe Manouchian, déporté à Buchenwald…
Pierre Stambul milite depuis 2002 dans l’Union Juive Française pour la Paix. Pour les droits du peuple palestinien, et pour une paix au Proche-Orient fondée sur l’égalité et la justice.

 

ISRAËL/PALESTINE
Le refus d’être complice à l’engagement
Editions Acratie.

 

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12 novembre 2014 3 12 /11 /novembre /2014 15:27
État palestinien : vote symbolique à l'Assemblée nationale française le 28 novembre

L'Assemblée nationale votera le 28 novembre sur la proposition de résolution socialiste invitant le gouvernement à reconnaître l'État palestinien, a-t-on appris mardi de source parlementaire. Le débat sur ce texte, qui n'a pas encore été formellement déposé, interviendra quelques jours avant le vote au Sénat, le 11 décembre, d'une résolution communiste sur le même sujet. Dans une version provisoire de la proposition de résolution, "l'Assemblée invite le gouvernement français à faire de la reconnaissance de l'État de Palestine un instrument pour obtenir un règlement définitif du conflit".
Le vote de l'Assemblée ou du Sénat ne vaudrait pas reconnaissance par le gouvernement, mais il serait forcément très symbolique après celui du Parlement britannique mi-octobre et alors que la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, ne cesse de plaider pour un État palestinien depuis son entrée en fonctions. Il y aura "à un moment - c'est une évidence - reconnaissance de l'État palestinien par la France", a déclaré samedi le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. "La question, c'est quand et comment ? Car il faut que cette reconnaissance soit utile aux efforts pour sortir de l'impasse et contribuer à un règlement définitif du conflit", a-t-il ajouté.
L'inscription de la proposition de la résolution à l'ordre du jour le vendredi 28 novembre a été décidée mardi par la conférence des présidents de l'Assemblée, qui regroupe notamment les chefs de file des groupes politiques autour de Claude Bartolone (PS).

(12-11-2014 - Avec les agences de presse)

"Non au terrorisme d’État d’Israël" :
http://www.petitions24.net/non_au_terrorisme_de_letat_disrael

 

                                                              source:Assawra - الثورة

 


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12 novembre 2014 3 12 /11 /novembre /2014 15:16

 

LES GRANDS 2

 

 

 

   On se souvient des propos de Michel Sapin, " Notre amie, c'est la finance, la bonne finance", qui en disaient long sur le chemin parcouru, bordé de renoncements et de trahisons, par un gouvernement élu sur la promesse du discours du Bourget.

Chaque jour, par delà des apparences parfois trompeuses, il entretient cette amitié, la cultive avec un luxe d'attention et de prévention. C'est le cas pour le projet de taxe européenne sur les transactions financières (TTF) sur lequel Michel Sapin défend une position au rabais en s'opposant à ce que les produits dérivés, sur lesquels les transactions sont le plus spéculatives, soit touchés. Pour ses amies, les banques françaises et européennes, le ministre des finances laisse ainsi filer des recettes fiscales massives. Au plan européen, la France est d'ailleurs la plus farouche opposante à la TTF.

Si ces mêmes banques sont prises la main dans le sac d'un gigantesque mécano d'optimisation fiscale passant par le Luxembourg, Michel Sapin dit " que tout cela n'est plus acceptable". Fort bien. Que " la lutte doit être mondiale". C'est exact mais le ministre des Finances invite à voir grand pour éviter un examen plus précis et approfondi à l'échelle européenne et hexagonale. Quid de la responsabilité du nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, premier ministre du Luxembourg quand l'accord a été passé avec les grandes multinationales dont de très nombreuses banques ?

Dans ce gouvernement où les ministres n'ont pas le temps de lire, Michel Sapin fait exception. Il a bien retenu une pensée de Victor Hugo " la moitié d'un ami, c'est la moitié d'un traitre". Accordons à Michel Sapin de ne pas faire dans la demi-mesure. Les banquiers n'ont rien à craindre de lui. 

 

                                     Olivier Dartigolles

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12 novembre 2014 3 12 /11 /novembre /2014 13:48

 

                                                                cerveau animé

 

 

Le bougnoule: signification étymologique et évolution sémantique

En guise de commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale (1914-1918).

 
 

Le contexte historique

A l’assaut des tranchées adverses, ployant sous un déluge d’obus, suffoquant sous l’effet des gaz mortels sur les champs de bataille brumeux et venteux du Nord-est de la France, sous la glaciation hivernale des nuits noires de novembre, à des milliers de kilomètres de leur tropique natal, les grandes rasades d’alcool galvanisaient leurs ardeurs combatives à défaut d’exalter leur patriotisme.

En ces temps là, «la chair à canon» carburait à la gnôle. Par un subterfuge dont la raison détient seule le secret, qui n’en révèle pas moins les présupposés d’un peuple, les ressorts psychologiques d’une nation et la complexion mentale de ses dirigeants, la revendication ultime préludant au sacrifice suprême -«Aboul Gnoul», apporte l’alcool- finira par constituer, par un dévoiement de la pensée, la marque d’une stigmatisation absolue de ceux qui auront massivement contribué, à deux reprises, au péril de leur vie, à vaincre, paradoxalement, les oppresseurs de leurs propres oppresseurs.

«Bougnoule» tire son origine de l’expression argotique de cette supplique ante mortem. Elle finira par confondre dans la même infamie tous les métèques de l’Empire, piétaille de la République, promus au rang de défenseurs occasionnels de la Patrie, défenseurs essentiels d’une patrie qui s’est toujours voulue distincte dans le concert des nations, qui se distinguera souvent d’une façon lumineuse (1), d’une façon hideuse parfois, traînant tel un boulet, Vichy, l’Algérie, la collaboration, la délation, la déportation et la torture, les pages honteuses de son histoire, peinant des décennies durant à expurger son passé, et, pour avoir tardé à purger son passif, en paiera le prix en termes de magistère moral.

Curieux rapport que celui qui lie la France à sa mémoire, étrange rapport que celui qui lie ce pays à lui-même, à la fois «Patrie des lumières et des Droits de l’Homme» et patrie du «Code Noir» de l’esclavage, le code de l’abomination, de la traite de l’Ebène et du mépris de l’Indigène. Etrangement curieux le rapport qui lie ce pays à ses alliés de la période coloniale, les peuples colonisés d’Outre-mer. Par deux fois en un même siècle, phénomène rarissime dans l’histoire, ces soldats de l’avant, les avant-gardes de la mort et de la victoire, goumiers Algériens, spahis Marocains, tirailleurs Tunisiens, Sénégalais et Soudano nigériens, auront été embrigadés dans des conflits qui leur étaient, étymologiquement, totalement étrangers, avant d’être rejetés, dans une sorte de catharsis, dans les ténèbres de l’infériorité, renvoyés à leur condition subalterne, sérieusement réprimés aussitôt leur devoir accompli, comme ce fut le cas d’une manière répétitive pour ne pas être un hasard, à Sétif (Algérie), en 1945, cruellement le jour de la victoire alliée de la seconde Guerre Mondiale, au camp de Thiaroye (Sénégal) en 1946, et, à Madagascar, en 1947, sans doute à titre de rétribution pour leur concours à l’effort de guerre français.

Substituer une sujétion à une autre, se faire décimer, au choix, sur les champs de bataille ou sur le terrain de la répression au retour au pays, avant d‘être mobilisé à nouveau pour la relance de l’économie de la Métropole, que de conséquences traumatiques ils pâtiront de cette «querelle de blancs». Il n’était pas question à l’époque de «seuil de tolérance» mais de sang à verser à profusion. Beaucoup acquitteront leur tribut du sang en faisant l’apprentissage de l’ébriété, sans connaître l’ivresse de la victoire. Beaucoup survivront à l’enfer de Verdun ou de Monte Cassino avant de sombrer dans le désarroi de l’incompréhension au sein de la cohorte des alcooliques anonymes. Beaucoup en perdront la raison devant une telle aberration de comportement. Beaucoup, plus tard, bien plus tard, basculeront dans une révolte libératoire qui sonnera le glas de l’empire français.

Recru d’épreuves au terme d’une vie brève mais houleuse, Lapaye Natou, vaillant combattant de l’armée de l’Union Française, miné par les ravages de l’alcool de palme, s’effondrera un crépuscule de l’été 1961. Gisant au pied du baobab de sa ville natale de Kaolack, dans la région du Sine Salloum, au Sénégal, un des centres mondiaux de l’arachide, qui fit la fortune des comptoirs coloniaux des négociants bordelais, Lapaye Natou, -l’auteur en a été le témoin-, apostrophera dans un ultime sursaut de fierté son auditoire en ces termes: «C’est moi Lapaye Natou, l’homme de l’homme, coeur de lion, peau de panthère, l’homme qui en fait son dawar, en a Mer, en a Méditerranée, en à l’Est Baden-Baden. Celui qui me connaît ça va, celui qui ne me connaît pas tant pis». En termes policés, c’est à dire en termes moins rudimentaires mais certainement moins expressifs, cela donnerait: «C’est moi Lapaye Natou, un être humain, courageux et résistant, un homme qui a répondu à l’appel du devoir en participant, loin de son pays natal, à tous les combats de la France, de la Méditerranée jusqu’au point de jonction des forces alliées au coeur de l’Europe. Je rends grâce à ceux qui reconnaissent ma valeur et voue aux gémonies ceux qui méconnaissent ma valeur et celle de mes semblables».

Que d’imprécations devant cette malédiction du destin auront ainsi été proférées en un siècle hors de portée de leurs véritables destinataires. Que de ressentiments étouffés dans l’anonymat le plus complet. Que de colères contenues devant tant de désinvolture à l’égard de ce que l’un des leurs, Frantz Fanon, qualifiera de «damnés de la terre»(2). Rares sont les populations qui auront connu pareil parcours chaotique sans jamais cultiver une idéologie victimaire, sans jamais en faire usage ultérieurement dans leur combat pour leur acceptation.

Un agrégé de grammaire de l’Université française, une discipline où les lauréats sont rarissimes, qui présidera par la suite aux plus hautes destinées de son pays, Léopold Sedar Senghor (3), gratifiera ces victimes muettes de l’Histoire de la dignité de «dogues noirs de la République». Ciselée avec soin par un orfèvre dans l’art sémantique pour affirmer sa douloureuse solidarité avec ses frères de race, cette formule passera à la postérité comme la marque de scarification morale de leurs cerbères et de leurs héritiers naturels. «Les dogues noirs de la République», anti-mémoire de la France, sa face cachée, ainsi que son prolongement conceptuel, la «Négritude», que cet enfant chéri de la Francité forgera par opposition identitaire à ses anciens maîtres, constitueront le levier d’affranchissement du continent noir, son thème mobilisateur vers son indépendance.

Pur produit de la culture française, un des grands motifs internationaux de satisfaction intellectuelle de la France, théoricien du métissage culturel et de la civilisation universelle, membre de l’Académie Française, condisciple du président français Georges Pompidou au Lycée Louis-le- Grand à Paris, ministre de la République Française et un des grands animateurs de l’Internationale Socialiste, Senghor sera, inexplicablement, le grand oublié de l’énarchie française à ses obsèques à Dakar, le 20 décembre 2001, à 95 ans, qu’elle réduira à sa seule africanité, illustration symptomatique de la singularité française.

Signification éthymologique 

Dans les ouvrages de référence de la société savante de l’élite française, le calvaire de leur dépersonnalisation et leur combat pour la restauration de leur identité et de leur dignité se résumeront à cette définition laconique: «Le bougnoule, nom masculin apparut en 1890, signifie noir en langue Wolof (dialecte du Sénégal). Donné familièrement par des blancs du Sénégal aux noirs autochtones, ce nom deviendra au XXme siècle une appellation injurieuse donnée par les Européens d’Afrique du Nord aux Nord-Africains. Synonyme de bicot et de raton». Avare de précision, la définition, sibylline, paraît quelque peu succincte. Masque-t-elle gêne, ignorance, indifférence ou volonté d’atténuation? 

L’expression était-elle vraiment familière? Serait-elle le fruit d’un paternalisme blanc de bon aloi envers de braves noirs «bons sauvages»? Qui sont donc ces Européens qui proféraient de telles appellations injurieuses? Des Suédois insultant des Phéniciens, les ancêtres des Carthaginois? De quelle planète étaient-ils les habitants? En quelle ère de notre Histoire? Qui sont donc ces Nord-africains à l’identité mal définie qui faisaient -qui font- l’objet d’une telle interpellation? Le dictionnaire (4) qui donnait la définition du Bougnoule date pourtant de 1979, une époque récente de l’histoire contemporaine. Il se gardait bien d’identifier les Maghrébins, 30 ans après l’indépendance de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, une nouvelle fois englobés dans le même sac de leur ancienne dénomination coloniale.

Treize ans plus tard, en 1996, ce même dictionnaire, cédant sans doute à l’esprit du temps sous l’effet des revendications des mouvements associatifs et des succès remportés par les jeunes générations issues de l’immigration, en donnera une définition laconique en un style télégraphique qui masquait mal les connexions: «familier, péjoratif, injure raciste/ 2 maghrébins, arabes» sans qu’il soit précisé s’il s’agissait d’injures racistes proférées à l’encontre des Arabes et des Maghrébins ou des injures échangées entre eux par des Arabes et des Maghrébins.

Son évolution sémantique 

Un glissement sémantique du terme bougnoule s’opérera au fil du temps pour englober, bien au delà de l’Afrique du Nord, l’ensemble de la France, tous les «mélanodermes», les «arabo-berbères et négro-africains» chers à Senghor, pour finir par s’ancrer dans le tréfonds de la conscience comme la marque indélébile d’un dédain absolu, alors que parallèlement, par extension du terme raton qui lui est synonyme, le langage courant désignait par «ratonnade» une technique de répression policière sanctionnant le délit de faciès.

Loin de relever de la casuistique, l’analyse du contenu participe d’une clarification sémantique et psychologique, d’un exercice de pistage des «non-dits» de la conscience nationale à travers un voyage dans les méandres de l’imaginaire français. Le sujet demeure largement tabou en France et le problème soigneusement occulté des manuels scolaires et débats publics. Tel un spasme, il surgit par soubresaut par suite de malencontreuses réminiscences. Craint-elle tant, la France, au point de l’exorciser, l’idée «qu’un sang impur ait abreuvé ses sillons»? Croit-elle vraiment à la réalité d’un «sang impur» si pourtant abondamment sollicité sur les champs de bataille de Champagne-Ardenne, de Bir Hakeim, de Toubrouk, de Coufra et d’ailleurs?

Loin de participer d’une hypermnésie culpabilisante, le débat ne s’en impose pas moins tant sur la contribution des «peuples basanés» à la libération du sol français, que sur leur apport au rayonnement de leur pays d’accueil. Non pas tant par appétence polémique mais pour une oeuvre de restauration de la mémoire française par la reconstitution du maillon manquant, cet assemblage des «fils visibles et invisibles qui relient les individus à leur environnement, le réel à l’Histoire» (5), une mesure de prophylaxie sociale sur les malfaisances coloniales dont l’occultation pourrait éclairer les dérives répétitives de la France, telles que -simple hypothèse d’école?- la correspondance entre l’amnésie sur les «crimes de bureau» de 1940-44 et l’impunité régalienne de la classe politico administrative sur les scandales financiers de la fin du XXme siècle, ou la corrélation entre la déroute de l’élite bureaucratique de 1940 et la déconfiture de l’énarchie contemporaine.

Réalité honteuse longtemps niée et même déniée par une sorte de péché d’orgueil, la permanence d’une posture du mépris et de l’irresponsabilité -la singulière «théorie du fusible à la française»- et d’une idéologie protofasciste inhérente à un pan de la culture française, finiront par s’imposer dans toute leur cruauté à l’occasion des élections présidentielles de 2002 en plaçant les Français devant l’infamant dilemme de choisir entre un «escroc» et un «facho» (6), entre un «super menteur» et un «superfacho» (7), deux septuagénaires vétérans politiques de l’époque de la guerre froide occupant le devant de la scène depuis près de quarante ans, les deux candidats les plus âgés, les plus fortunés et les plus décriés de la compétition, mutuellement confortés dans une campagne sécuritaire, l’héritier d’un gaullisme dévoyé dans l’affairisme le plus débridé (8) face à l’héritier d’un vichysme sublimé par un ancien tortionnaire de la Guerre d’Algérie.

Le premier, Jacques Chirac, auteur d’une formule chauvine d’une démagogie achevée sur les «bruits et les odeurs» des familles immigrées qui ponctionnent la sécurité sociale par leur prolificité génésique, le second, Jean Marie Le Pen, auteur d’une formule d’une abomination absolue sur le «Durafour crématoire (…) point de détail de l’Histoire». «Une des plus grandes bévues démocratiques de l’histoire contemporaine de la France» (9), selon l’expression de l’écrivain indo britannique Salman Rushdie, la première consultation populaire à l’échelon national du XXIme siècle révélera aux Français et au monde médusés, le délitement moral d’un pays volontiers sentencieux et le discrédit de son élite non moins volontairement obséquieusement arrogante, incapable d’assumer au terme d’un pouvoir monopolisé tout au long de la seconde moitié du Xeu siècle, au niveau économique, la mutation postindustrielle de la société française, au niveau sociologique, sa mutation postcoloniale, au niveau de son opinion nationale, sa mutation psychologique, signe de l’échec patent de la politique d’intégration de sa composante afro musulmane.

«Si une France de 45 millions d’habitants s’ouvrait largement, sur la base de l’égalité des droits, pour admettre 25 millions de citoyens musulmans, même en grande proportion illettrés, elle n’entreprendrait pas une démarche plus audacieuse que celle à quoi l’Amérique dut de ne pas rester une petite province du monde anglo-saxon»prophétisait déjà en 1955, Claude Lévi-Strauss en un saisissant résumé de la problématique post-coloniale dans laquelle se débat la société française depuis un demi-siècle (10).

La France ne saurait être le dépotoir de l’Europe, mais ni les Arabes, pas plus que les Africains ne sauraient être l’exutoire à tous les maux de la société française. L’HISTOIRE est incomplète sans le témoignage des perdants. La rationalité cartésienne, transcendance symbiotique de l’intelligence athénienne et de l’ordre romain, quintessence de l’esprit critique, aura ainsi engendré des monstruosités dans ses moments d’assoupissement. Nul pays n’est à l’abri de telles dérives devant les grands bouleversements de l’histoire et l’ingratitude passe pour être une loi cardinale des peuples pour leur survie. Mais l’exception française si hautement revendiquée d’une nation qui se réclame de la grandeur est toutefois antinomique d’une culture de l’impunité et de l’amnésie, une culture érigée en un dogme de gouvernement et, à ce titre, incompatible avec la déontologie du commandement et les impératifs de l’exemplarité.

       Références

1-Valmy: Première victoire militaire de la République remportée par les généraux Dumouriez et Kellermann, en 1792, dans cette localité de la Marne, elle inspira à Goethe, qui a en été le témoin, cette exclamation: «D’aujourd’hui et de ce lieu date une ère nouvelle dans l’histoire du monde».

2-Psychiatre et révolutionnaire d’origine martiniquaise, spécialiste du phénomène de la dépersonnalisation liée à la situation coloniale, représentant diplomatique des indépendantistes algériens au sein des instances internationales. Auteur de «Peau noir, Masques blancs», 1952, «Les Damnés de la terre» (1961) et «Pour la Révolution Africaine» (1969).

3-Léopold Sedar Senghor, décédé à 95 ans le 20 décembre 2001, a été le premier Président de la République du Sénégal (1960-1980). Ni le président néo-gaulliste Jacques Chirac, ni le premier ministre socialiste Lionel Jospin ne se sont rendus à ses obsèques, s’attirant de violentes critiques de la presse contre ce «manquement injustifiable».

4-Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française Le Petit Robert Tome 1/ Société du nouveau Littré. 1979. page 205

5-Lise Sourbier-Pinter, chargée de mission à l’état-major de l’armée de terre française. Interview au journal Libération samedi 14-Dimanche 25 juillet 2001 «Le 14 juillet symbole d’intégration des différences».

6-«Escroc contre Facho», cf. Le Canard Enchaîné N°4252 24 avril 2002.

7-«La gauche orpheline se résigne à avaler la couleuvre Chirac», par Marie Joëlle Gros et Julie Lasterade, cf. journal Libération du 3 Mai 2002.

8-cf.«Noir Chirac» de François-Xavier Verschave, Editions les Arènes, Mars 2002, «Les Gaullistes et l’argent, un demi siècle de guerres intestines» par Philippe Madelin, Ed. l’Archipel 2001, ainsi que «Rafic Hariri, un homme d’affaires premier ministre», Ed.L’Harmattan-Novembre 2.000.

9-«En France, des illusions dangereuses», par Salman Rushdie, auteur des «Versets Sataniques» cf. journal Libération 30 Avril 2002, pages «Rebonds».

10-Claude Lévi-Strauss «tristes Tropiques». L’ouvrage de l’ethnologue français est paru en 1955, cf. «Etats d’âme» par Bertrand Poirot-Delpech, journal Le Monde 30 avril 2002.

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12 novembre 2014 3 12 /11 /novembre /2014 10:41

 

                                                                                 cerveau animé

 

 

 

SPD_Die_Linke.jpgAllemagne - Die Linke à la tête d’une région en collaboration avec le SPD : une analyse critique

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

Trois événements concomitants ont marqué ce week-end en Allemagne : la grève des cheminots qui a irrité Merkel prête à liquider le droit de grève, la commémoration de la chute du mur de Berlin et l’accession attendue d’un dirigeant de Die Linke à la tête d’une région (land) allemande. Des événements liés entre eux.

 

Doit-on se réjouir de l’arrivée à la tête d’un « ancien communiste » dans un land d’Allemagne de l’est, Thuringe, 25 ans après la chute du mur de Berlin ?La réponse semble évidente.

 

Le président et la chancelière dénoncent le spectre du communisme

 

Le président Joachim Gauck, et la chancelière Angela Merkel ont beaucoup pesté ce week-end. Ils ont vu leur commémoration de la fin du communisme en Allemagne gâchée par deux événements.

 

Le président Gauck, ancien pasteur dissident en RDA et anti-communiste viscéral, a critiqué le choix démocratique des électeurs comme la combinaison politicienne entre Die Linke, le SPD social-démocrate et les Verts, 25 ans après le 9 novembre 1989 :

 

« Les gens qui ont connu l’Allemagne de l’est, qui ont mon âge, doivent faire de sacrés efforts pour l’accepter ». Pour lui, Die Linke est l’héritier du SED est-allemand, assimilé à des idées répressives « qui font partie de ce parti, d’où mon manque de confiance ».

 

La présidente de Die Linke, Katja Kipping, a justement condamné ces propos « inacceptables pour un président », et a ajouté qu’elle « récusait le moindre doute sur l’adhésion des membres et électeurs de Linke à l’ordre constitutionnel démocratique allemand ».

 

La chancelière Merkel – autrement plus puissante que Gauck –  a concentré son attaque ailleurs. Sur la grève de quatre jours des cheminots. Elle a relancé l’attaque contre le droit de grève, une restriction au nom de la représentativité syndicale (« tariffeinheit »), qui annihilerait de fait le pouvoir des syndicats de base, réduirait drastiquement le droit de grève.

 

Cela ne l’a pas empêché de lancer sa pique contre l’entrée de « Karl Marx au gouvernement régional » (sic). L’anti-communisme est toujours le pilier fondateur de la RFA.

 

Une normalisation : Die Linke ne fait pas peur à l’ordre établi en RFA

 

Revenons sur les faits, mis dans leur contexte.

 

Le 14 septembre dernier, les électeurs du land est-allemand de Thuringe ont donné la victoire à la droite, la CDU (33, + 2 pts), devant Die Linke en stagnation (28 %, + 0,8 pt). La social-démocratie plonge (12 % , - 6 pts), les Verts glissent (5 %, - 0,5 pt). La droite anti-euro (Alliance pour l’Allemagne) fait une percée remarquée : 10,6 %.

 

Deux combinaisons étaient possibles : une « grande coalition » CDU-SPD ou une coalition « rouge-rouge-verte » menée par Die Linke, et son chef régional, Bodo Ramelow.

 

La nouveauté, c’est que les dirigeants comme les militants régionaux du SPD ont accepté la deuxième option, permettant pour la première fois aux ex-communistes d’accéder à la tête d’un Land – une entité qui a sensiblement plus de pouvoirs qu’une région française.

 

On peut se réjouir de cette normalisation. Elle peut nous questionner aussi.

 

Attaqués, les dirigeants de Linke s’empressent d’assurer de leur pleine adhésion à l’ordre constitutionnel d’un régime qui n’est que l’élargissement de la RFA, non la rencontre des deux modèles ouest et est-allemands, deux conceptions de la démocratie différentes.

 

Suspicieux, les dirigeants du SPD – comme l’ensemble de la classe dominante – acceptent un gouvernement mené par Die Linke, inoffensif pour l’ordre établi en Allemagne, en Europe.

 

Die Linke, une caution de gauche à une Allemagne toujours plus à droite

 

Beaucoup d’est-allemands regrettent – malgré ses défauts, ses excès – un régime socialiste qui offrait un mieux-être réel, des relations humaines plus solidaires, la démocratisation de la culture, l’éducation pour tous ou la garantie d’un emploi.

 

Le PDS (Parti du socialisme démocratique) a incarné la continuité avec cet héritage.

 

Il fut liquidé, transformé en « Die Linke » en 2007, qui a maintenu un courant communiste culturel, fait vivre le folklore est-allemand, tout en annihilant la perspective politique de construction d’un socialisme au XXI ème, reprenant le meilleur, de façon critique, de celui du XX ème.

 

« Die Linke » sert aujourd’hui de caution de gauche, est-allemande, à la résurgence d’une Allemagne de plus en plus conservatrice, anti-sociale, militariste et impérialiste.

 

Collaborer avec la social-démocratie … au moment où elle détruit les acquis sociaux, mène les guerres impérialistes ?

 

Habituel dans les Lander d’Allemagne de l’Est où Die Linke a souvent apporté une caution de gauche – comme à Berlin – à un SPD qui a mené sa politique social-libérale à l’échelon national comme régional, cette coalition « rouge-rouge-vert » est inhabituelle uniquement parce que Die Linke la mène.

 

Le hic, c’est que la politique menée par le SPD au niveau régional ne peut être dissociée de celle qui mène au niveau national. Elle est même complémentaire.

 

En novembre 2014, le SPD est le partenaire de la « grande coalition » CDU-SPD menée par Merkel. Cette coalition mène une série de gravissimes attaques, où le SPD joue un rôle de premier plan, dont deux en particulier

 

-          La remise en cause du droit de grève. Le projet de loi proposé au Bundestag privant les syndicats de base de toute représentativité, de tout droit à la grève, est portée par la Ministre du Travail, la social-démocrate (SPD) Andrea Nahles.

 

 

-          Le soutien aux guerres impérialistes. L’Allemagne est sur le terrain au Mali, en Centrafrique. Elle est en première ligne en Ukraine, en Irak. Le fer de lance de cette politique est le Ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, un social-démocrate (SPD) ;

 

 

 

On pourrait ajouter l’ensemble des lois votées sous l’ère Schroder (1998-2005), dont les cadeaux fiscaux aux entreprises, la génération « Hartz IV » des chômeurs déguisés rémunérés 400 € par mois, la casse des monopoles publics. Aucune de ces mesures, parmi tant d’autres, n’ont été remises en cause depuis par le SPD.

 

C’est dans ces conditions que la classe dirigeante allemande a pu laisser des « ex-communistes », qui ne croient plus au communisme en 2007, peut-être déjà en 1989, accéder à un poste aussi important que celui de président de Land.

 

Il s’agit, de façon plus subtile, à la RFA de montrer sa capacité de rassemblement, d’intégration – non sans contradiction – des anciens communistes, héritiers de la RDA. Une réunification, mais uniquement au prix du reniement du passé est-allemand, communiste.

 

Communistes français, poursuivons cette analyse critique. Ne nous réjouissons pas de ce qui légitime un régime menant le combat en Allemagne contre les travailleurs, le droit à la grève, en Europe, dans le monde, contre l’indépendance des peuples

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11 novembre 2014 2 11 /11 /novembre /2014 14:00

 

 

 

Berlin 1989 : Une histoire par certains égards très sartrienne

 

  SOURCE:CANAILLE LE ROUGE
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11 novembre 2014 2 11 /11 /novembre /2014 13:45

 

 

 

                                                                                  cerveau animé

  Capture d’écran 2014-11-10 à 22.33.26

 

Depuis plusieurs semaines, des provocations de la part d’extrémistes israéliens ont lieux sur l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam. Ces personnes revendiquent la possibilité de prier également sur ce lieu.

En réalité, le projet du gouvernement israélien depuis des années est de faire en sorte que Jérusalem tout entière soit israélienne et d’abolir l’idée que Jérusalem-Est puisse appartenir aux Palestiniens un jour.

C’est dans ce sens que le « tramway de la honte » reliant les colonies à différents endroits de la ville a été construit, que le quartier palestinien de Sheikh Jarrah est visé par des expulsions locatives par centaines depuis des années ou bien encore que des fouilles archéologiques farfelues justifient d’autres expulsions de Palestiniens de leur maison.

Cela intervient dans un contexte général particulier. Après le sénat irlandais, le parlement britannique, le gouvernement suédois, ce sont les élus français qui ont réagis ces dernières semaines.

Ainsi, les élus communistes au Sénat, que l’on sait régulièrement mobilisés sur la question, ont déposé une demande de résolution sur la reconnaissance de l’Etat palestinien. Cette résolution sera examinée le 11 décembre.

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A l’Assemblée Nationale cette fois-ci, le groupe socialiste prépare une résolution sur le même sujet. Celle-ci, si elle était adoptée, ne serait pas contraignante mais demanderais au gouvernement d’agir dans le même sens.

Dans le même temps, Alain Juppé, ex-ministre des Affaires Etrangères (de 2010 à 2012) s’est également prononcé pour la reconnaissance de la Palestine par la France, alors même qu’il avait fallu batailler pour qu’il agisse pour la libération de Salah Hamouri et que le gouvernement de l’époque aurait déjà pu opter pour la reconnaissance.

En tous les cas, force est de constater que la reconnaissance de l’Etat palestinien fait consensus à gauche comme à droite, ce qui est le simple reflet de la volonté des Français qui pensent à 80% qu’il faut un Etat palestinien.

 


Nous devons appuyer pour que cette reconnaissance se fasse bien. Nous serons le 28 novembre prochain au ministère des Affaires Etrangères pour remettre nos 30.000 pétitions à ce propos, afin de maintenir la pression sur le gouvernement. Le 28 et le 29 novembre seront également l’occasion de grands rassemblements partout en faveur de la paix et de la justice  en Palestine.

Nous devons rester mobiliser jusqu’à la reconnaissance mais également après. Car si cela semble être une question de jour pour que le gouvernement français prenne cette décision, le long combat des Palestiniens ne s’arrêtera pas là.

Il faut donc également soutenir les démarches de l’Autorité palestinienne qui va déposer à l’ONU un plan de décolonisation de la Palestine et qui est actuellement en train de préparer son adhésion à la Cour Pénale Internationale pour attaquer Israël en justice pour différents motifs (ils ne manquent pas !).

 

Continuons de faire signer notre pétition pour poursuivre nos nombreuses discussions avec un maximum de jeunes autour de nous. Ne lâchons rien jusqu’à ce que le peuple palestinien accède à l’auto-détermination ! Notre gouvernement doit prendre ses responsabilités. 

                                          MJCF

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