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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 12:31

« Populismes » d’Europe et démocratie


Il était une fois à Paris un journal de la « gauche caviar », affublé d’un beau nom qu’il ne mérite plus : Libération. Ses inventeurs, il y a environ quarante ans, rêvaient de grand soir maoïste, et faisaient la leçon aux militants ouvriers, bien trop modérés à leur goût. depuis l’eau du « marché » a coulé sous les ponts, les dividendes ont rempli leurs goussets et ils sont devenus les paladins haineux de l’ « establishment » occidental avec, pour se donner bonne conscience, de grandes envolées de sépulcres blanchis sur les droits de l’homme et de la femme que l’on viole, la misère des assistés qui fait pitié dans les salons, le racisme des petits blancs incultes du métro : ils ont la compassion facile comme les bourgeoises autrefois aux portes des églises, car nous sommes de gauche, que diable ! et disons pis que pendre de Sarkozy, Hortefeux et leur bande, qui risquent encore d’empêcher l’élection de notre président du FMI, Strauss-Kahn, en 2012.
Mais cette « couleur gauche » n’empêche en rien, bien au contraire, un discours militant, répétitif, obsessionnel, au service de la vieille pensée « libérale », celle des Guizot et Monsieur Thiers du 19ème siècle, des Daladier et Schumann et Pinay, au 20ème, des Fillon et Bayrou aujourd’hui, liberté d’entreprendre et d’exploiter autrui, ce qu’ils nomment « la loi du marché ». Cette religion du capitalisme a son espace international, l’Europe supranationale, acharnée à réaliser les dogmes du profit libéré des entraves, ses grands prêtres comme le franco-allemand Cohn-Bendit, qui fut Dany le Rouge en 68, et le portugo-bruxellois Barroso, qui fut maoïste autrefois. Ce discours est fort élaboré et sait depuis longtemps manipuler les mots et créer des concepts. Ainsi , depuis des mois, les idéologues de Libération, relayés par certains au PS et au Centre, pourfendent-ils quotidiennement un ennemi, le populisme, aussi dangereux selon eux pour notre liberté que la barbe de Ben Laden pour Hortefeux. Dans le numéro copieux des 31 décembre, 1 et 2 janvier 2011, « l’Europe est menacée par les populismes », « mouvements démagogiques contraires aux valeurs européennes » : il s’agit bien, dans ce titre, non du continent et de ses peuples, soumis ces derniers temps à la purge drastique organisée par les spéculateurs, les banques, et les gourous du FMI, mais de l’Union Européenne, institution supranationale dont l’objectif est d’assurer, par la répression s’il le faut, (cf la Grèce), la destruction programmée des conquêtes sociales. Le fait est que la Hongrie, dirigée par l’ultraconservateur Viktor Orban, est en janvier à la présidence de l’UE, et cela n’a rien que de lamentable. Mais dire que cette accession au pouvoir dans l’Union est « contraire aux valeurs européennes » ne manque pas de culot . Quelles politiques, sinon celles préconisées par l’Europe supranationale, a amené un succès électoral de l’extrême droite partout, en Italie et en Autriche, en Hongrie et aux Pays-Bas, en Belgique et en Suède, en Pays Baltes et en France bientôt ?

Il faut analyser les pages de ce numéro du quotidien de la « gauche libérale » française pour jauger la perversité d’un discours manipulé. Cet ennemi mortel, selon Libé, le populisme, en quoi consiste-t-il ? Comment définir ce concept fourre-tout qui n’a rien d’une définition scientifique ? Libé le définit par trois singularités : « une dénonciation de l’étranger, la méfiance envers l’état de droit », qui, jusqu’ici, étaient plutôt attribuées à l’extrême-droite, xénophobe et autoritaire depuis le fascisme de 1920. Avec une ambiguité toutefois, car la définition telle que formulée par F.Sergent condamne aussi ceux qui refusent les délocalisations inhérentes à l’ouverture des marchés, et la protection par les états nationaux des productions et des emplois (« le protectionnisme » est assimilé au racisme). Mais le plus effarant de ce tryptique « populiste » est la troisième partie de la définition selon Libé : « le mépris des élites ». L’idéologue Jacques Julliard enfonce le clou en assénant : « le populisme est un raisonnement simpliste parce qu’il considère que le peuple est unique et qu’il a toujours raison. »
Nous, naïfs engoncés dans nos définitions inventées par les Grecs d’il y a 2500 ans, réaffirmées par toutes les révolutions contemporaines, pensions que le régime politique dans lequel le souverain est le peuple, et lui seul, se nomme la démocratie, et que celui dans lequel les « élites » autoproclamées décident à la place du peuple se nomme aristocratie ou dictature.
Enfin Mr Julliard et autres penseurs de la gauche bobo nous ont ouvert les yeux : pour eux extrême-droite et extrême-gauche se valent, et les « élites » (Mme Bettencourt, ses gigolos et sa fille ? les PDG et spéculateurs qui empochent en un jour plus qu’un ouvrier en une vie ?...) méritent qu’on les laisse enfin en paix. Tous ceux, trublions, qui les critiquent, sont « populistes », au même titre que Le Pen et Al Qaïda : ce sont des « intellectuels de gauche » qui le disent. Seuls pourront être sauvés de la géhenne les timides autrefois marxistes, prêts à se couvrir la tête de cendres en expiation de leur hargne passée, les anciens communistes qui, comme Robert Hue, viennent à la télé supplier qu’on les réélise sénateurs avec des voix socialistes, centristes, vertes, jaunes, que sais-je encore…
Faut-il donc l’avouer, en ce début d’année ? Nous serons quelques-uns, que ce spectacle indigne, à refuser toute allégeance à cette vomissure, ce mépris de bourgeois bien repus, bien chauffés, pour le peuple et la démocratie et l’égalité entre les hommes et les peuples.

Nous serons quelques-uns à appeler un chat un chat, les xénophobes autoritaires d’extrême-droite européens des émules du fascisme, l’Europe supranationale une machine à accroître les profits des actionnaires et des spéculateurs, à détruire les emplois et les industries au détriment des salariés, à démanteler les conquêtes sociales en déstructurant l’Etat-nation qui en est le garant : nous serons les affreux « populistes d’extrême-gauche », persuadés que les peuples exploités ont raison de vomir les élites exploiteuses et les plumitifs grassement rétribués à leur service.
Pour que vivent et grandissent les luttes pour l’égalité et la démocratie durant l’année nouvelle.

Francis Arzalier,historien

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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 12:22

FVER-PCFL’appel "une candidature communiste pour les élections présidentielles de 2012", lancé le 4 décembre 2010 à Aubervilliers, recueille à ce jour prés de 700 signatures de 70 fédérations.

D’une manière large et diverse, de nombreux communistes expriment leur volonté d’une candidature communiste en 2012 et leur refus de la dilution du PCF. Nous sommes rentrés dans une période décisive pour rassembler cette force et gagner.

La direction du PCF, qui tente depuis plusieurs mois d’imposer la candidature de Jean-luc Mélenchon, est obligée de tenir compte de ce mouvement qui s’ancre dans la volonté des communistes de poursuivre le PCF telle qu’elle s’exprime depuis l’assemblée des secrétaires de section de décembre 2007 et le 34éme congrès.

Un appel à candidatures a été lancé – les députés communistes André Chassaigne et André Gerin ont fait savoir qu’ils étaient candidats à la candidature ainsi que le sens de leur démarche respective-.Une conférence nationale aura lieu les 4 et 5 juin pour faire une proposition aux communistes qui devront se prononcer par un vote des adhérents.

Dans ces conditions, nous proposons de :
- Poursuivre et élargir la mobilisation pour une candidature communiste en continuant à faire signer l’appel pour atteindre mille signataires. Dans cet esprit, nous appelons les communistes et les organisations du parti à faire des propositions de candidats .
- Ouvrir le chantier d’un programme communiste qui porte les ruptures nécessaires aujourd’hui en invitant tous les signataires, l’ensemble des communistes, à s’emparer de ce travail.
- Exiger qu’à l’issue de la conférence nationale de juin, les communistes puissent se prononcer clairement sur le principe d’une candidature communiste ainsi que sur le choix du candidat, sur les principaux éléments du programme et sur le cadre du rassemblement nécessaire.
- Garantir la décision finale par les communistes quelle que soient les discussions avec le partenaires du Front de gauche.



Caroline Andréani, Paul Barbazange, Floriane Benoît, Marie-Christine Burricand, André Gerin, Jean-Jacques Karman, Jean-Claude Kordé, Jean-Pierre Meyer,Pascale Noizet, Alain de Poilly, Hervé Poli, Jean-Louis Rolland, Laurent Santoire,

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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 11:21

                                                                                         MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

vendredi 28 janvier 2011

VENDREDI DE LA COLERE









LES LIBERTES AU PAYS DE MOUBARAK


Les autorités anticipent sur « Vendredi de la Colère » en interrompant les services de communication par Internet et par SMS et un mobilisant en masse les « forces des opérations spéciales » au Caire, ceci après d’importantes arrestations.

Hier, jeudi 27 janvier 2011, elles avaient procédé à l’interruption des sites comme FaceBook et Twitter, ainsi que l’interruption des messageries instantanées sur tout le territoire national, espérant ainsi réduire à néant toute possibilité d’appel à des grands rassemblements.

Quant au ministère de l’intérieur, il avait promis de prendre toutes les dispositions à l’encontre des opposants décidés à organiser des rassemblements et manifestations après la prière de Vendredi.

 

 

 

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 11:46

 

             ELECTIONS CANTONALES des 20 et 27 MARS 2011

 

                                         CANTON DE CAPOBIANCO

 

    PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS-FRONT DE GAUCHE

 

                   REUNIONS PUBLIQUES  ELECTORALES

 

 

Candidat titulaire                                                        Candidate suppléante

                                                      

 Ange Francioni                                                                Marie-Hélène Marchini

 

Lundi 7 février          10 H. :       Mairie de Barrettali

                                    14 H. :       Mairie de Pino

                                    17 H. :       Mairie de Morsiglia

 

Mardi 8 février :        10 H         Mairie de Rogliano

                                     14 H.        Mairie d’Ersa

                                     17 H.        Mairie de Centuri

 

Mercredi 9 février      14H30     Mairie de Meria

                                     17H        Confrérie de Luri

 

Jeudi 10 février          10H         Mairie de Tomino

                                     15H 30   Mairie de Cagnano

 

 

 

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 07:25

 

Envoyé par Joëlle Girard

 

Ce 20 Janvier 2011, plusieurs organisations de la gauche radicale en Tunisie, notamment le PCOT(Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie) et le PTPD (Parti du Travail Patriotique et Démocratique), se sont constitués en Front. Ce front porte le nom de « Front du 14 Janvier » en référence à la date de la fuite de Ben Ali, le président déchu. 

 

Front du 14 janvier

 

Il se donne pour but notamment d'organiser la résistance au gouvernement de transition actuel auquel participe toujours les caciques du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), le parti de Ben Ali, et de construire une alternative populaire issue des comités de vigilance créés dans plusieurs quartiers de Tunisie pour se défendre de la terreur semée par les appareils du RCD et de la police présidentielle. L'appel s'adresse à toutes les forces de progrès politiques, syndicales et associatives pour accomplir les objectifs voulus par la révolution populaire tunisienne. Voici la traduction du texte fondateur :


Affirmant notre engagement dans la révolution de notre peuple qui a combattu pour son droit à la liberté et à la dignité nationale et a fait de grands sacrifices dont des dizaines de martyrs et des milliers de blessés et de détenus, et afin d'achever la victoire contre les ennemis intérieurs et extérieurs et de s'opposer aux tentatives avortées pour écraser ces sacrifices, s'est constitué « le Front du 14 Janvier » comme un cadre politique qui s'emploiera à faire avancer la révolution de notre peuple vers la réalisation de ses objectifs et de s'opposer aux forces de la contre-révolution. Ce cadre comprend les partis, les forces et organisations nationales progressistes et démocratiques.


Les tâches urgentes de ce Front sont:


1 – Faire tomber le gouvernement actuel de Ghannouchi ou tout gouvernement qui comprendrait des symboles de l'ancien régime, qui a appliqué une politique antinationale et antipopulaire et a servi les intérêts du président déchu.


2 – La dissolution du RCD et la confiscation de son siège, de ses biens, avoirs et fonds financiers étant donné qu'ils appartiennent au peuple.


3 – La formation d'un gouvernement intérimaire qui jouisse de la confiance du peuple et des forces progressistes militantes politiques, associatives, syndicales et de la jeunesse.


4 – La dissolution de la Chambre des Représentants et du Sénat, de tous les organes fictifs actuels et du Conseil supérieur de la magistrature et le démantèlement de la structure politique de l'ancien régime et la préparation des élections à une assemblée constituante dans un délai maximum d'un an afin de formuler une nouvelle constitution démocratique et fonder un nouveau système juridique pour encadrer la vie publique qui garantit les droits politiques, économiques et culturels du peuple.


5 – Dissolution de la police politique et l'adoption d'une nouvelle politique de sécurité fondée sur le respect des droits de l'homme et la supériorité de la loi.


6 – Le jugement de tous ceux qui sont coupables de vol des deniers du peuple, de ceux qui ont commis des crimes à son encontre comme la répression, l'emprisonnement, la torture et l'humiliation – de la prise de décision à l'exécution – et enfin de tous ceux qui sont convaincus de corruption et de détournement de biens publics.


7 – L'expropriation de l'ancienne famille régnante et de leurs proches et associés et de tous les fonctionnaires qui ont utilisé leur position pour s'enrichir aux dépens du peuple.


8 – La création d'emplois pour les chômeurs et des mesures urgentes pour accorder une indemnisation de chômage, une plus grande couverture sociale et l'amélioration du pouvoir d'achat pour les salariés.


9 - la construction d'une économie nationale au service du peuple où les secteurs vitaux et stratégiques sont sous la supervision de l'État et la re-nationalisation des institutions qui ont été privatisées et la formulation d'une politique économique et sociale qui rompt avec l'approche libérale capitaliste.


10 – La garantie des libertés publiques et individuelles, en particulier la liberté de manifester et de s'organiser, la liberté d'expression, de la presse, de l'information et de pensée ; la libération des détenus et la promulgation d'une loi d'amnistie.


11 – Le Front salue le soutien des masses populaires et des forces progressistes dans le monde arabe et dans le monde entier à la révolution en Tunisie, et les invite à poursuivre leur appui par tous les moyens possibles.


12 – La résistance à la normalisation avec l'entité sioniste et sa pénalisation et le soutien aux mouvements de libération nationale dans le monde arabe et dans le monde entier.


13 – Le Front appelle toutes les masses populaires et les forces nationalistes et progressistes à poursuivre la mobilisation et la lutte sous toutes les formes de protestation légitime, en particulier dans la rue jusqu'à l'obtention des objectifs proposés.


14 – Le Front salue tous les comités, les associations et les formes d'auto-organisation populaire et les invite à élargir leur cercle d'intervention à tout ce qui concerne la conduite des affaires publiques et les divers aspects de la vie quotidienne.


Gloire aux martyrs de l'Intifada et Victoire aux masses révolutionnaires de notre peuple.   


Tunisie, le 20 Janvier 2011


** Ligue de la gauche travailliste
** Mouvement des Unionistes Nassériens
** Mouvement des Nationalistes Démocrates (Al-Watad)
** Courant Baasiste
** Gauche Indépendante
** PCOT (Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie)
** PTPD (Parti du Travail Patriotique et Démocratique)

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 07:05
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Quel avenir pour le communisme italien ?
Un entretien avec Domenico Losurdo

Sara Milazzo. Nous sommes à Urbino, avec le professeur D. Losurdo, professeur d’histoire de la philosophie à l’Université « Carlo Bo », philosophe de renommée internationale et président de l’association Marx XXI. Il nous reçoit en un moment où nous sommes confrontés à une attaque du capital (contre tout le monde du travail, contre la démocratie, contre la Constitution issue de la Résistance) qui est une des plus aigües et dangereuses de toute l’histoire de notre république. Face à cette attaque s’étend un désert, l’absence d’opposition de classe et de masse qui puisse repousser l’offensive de la réaction et relancer une contre-offensive. Nous lui posons la question : comment est-on arrivé à tout cela ? Que manque-t-il, comment reconstruire une digue, une résistance, une contre-attaque ?

Domenico Losurdo. Nous pouvons distinguer deux problèmes qui accompagnent l’histoire de la République dans toute sa durée. Le premier problème est la disproportion entre nord et sud : Togliatti, déjà, avait souligné que la « question méridionale » est une question nationale et nous sommes aujourd’hui en train de voir comment le déficit de solution du sous-développement du sud risque de mettre en danger l’unité nationale.

L’autre problème est l’injustice sociale qui se manifeste de façon particulièrement criante dans le phénomène de l’évasion fiscale. C’est peu dire que ce fléau n’a été contenu en aucune manière : il est même, au contraire, devenu plus scandaleux, plus explicite, jusqu’à être encouragé par le Président du Conseil : celui-ci en a parlé comme de quelque chose qui peut être toléré dans le cas où un individu singulier, soit le riche capitaliste, estime avoir été trop atteint par la pression fiscale. Si ces deux problèmes accompagnent l’histoire de la république dans toute la durée de son évolution, nous pouvons, nous, ajouter qu’il y a aujourd’hui de nouveaux problèmes qui font penser à une véritable contre-révolution. Peut-être l’année du tournant est-elle celle de 1991, l’année qui voit la fin du Parti Communiste Italien. Cette fin avait annoncée par d’emphatiques attentes : les ex-communistes déclaraient que, en en finissant avec un parti lié au discrédité « socialisme réel », tout serait devenu plus facile : on se serait libéré du « plomb dans l’aile », et la démocratie et l’Etat social allaient se développer ; en somme, tout irait pour le mieux. C’est peu dire qu’en réalité nous nous trouvons devant une contre-révolution, qui n’est certes pas une exclusivité italienne, car elle a un caractère international, mais qui se manifeste de façon particulièrement virulente dans notre pays.

Voyons quels sont les éléments de cette contre-révolution : la République Italienne née de la Résistance, et marquée par la présence d’un parti communiste fort dans l’opposition, ne s’était jamais engagée directement dans des opérations guerrières ; de nos jours au contraire, la participation à des guerres de caractère clairement colonial est considérée comme quelque chose de normal, si ce n’est comme un devoir.

On assiste en outre à une attaque contre l’Etat social, et son démantèlement : tout le monde a cela sous les yeux. Moins évident par contre est un fait sur lequel je voudrais attirer l’attention : l‘attaque contre l’Etat social n’est pas déterminée en premier lieu par le problème des compatibilités économiques, par la nécessité de l’épargne parce que l’argent manquerait (on se comprend). Rappelons-nous qu’un des patriarches du néo-libérisme (qui a même été couronné par le prix Nobel d’économie), Friedrich August Von Hayek, déclarait dès les années 70 du siècle dernier que les droits sociaux économiques (ceux protégés justement par l’Etat social), étaient une invention qu’il considérait comme catastrophique : ils étaient le résultat de l’influence exercée par la « révolution marxiste russe ». Et il appelait donc à se débarrasser de cet héritage encombrant. On comprend bien que, à la disparition du défi que représentait l’Union Soviétique et un camp socialiste fort, ait correspondu et continue de plus en plus à correspondre le démantèlement de l’Etat social.

Il y a enfin, un troisième aspect de la contre-révolution, que nous ne devons pas, nous, perdre de vue. C’est la véritable attaque à la démocratie qui prend des formes particulièrement criantes à l’usine. Ici la contre-révolution est évidente au point d’être quasiment déclarée : le pouvoir patronal doit pouvoir s’exercer sans trop de limites, la Constitution ne doit pas être une cause de gêne dans les rapports de travail. Mais il y a un aspect qui va bien au-delà de l’usine et qui concerne la société dans son ensemble : c’est l’avancée du « bonapartisme soft » (que j’ai défini dans mon livre Démocratie ou bonapartisme) incarné dans notre pays par le Président du Conseil. A propos de l’ascension de ce personnage, je voudrais attirer l’attention sur un autre phénomène non moins inquiétant : aujourd’hui la richesse exerce un poids politique immédiat. Tant qu’existait en Italie le système proportionnel, celui-ci rendait plus aisée la formation de partis politiques de masse, et cela permettait de contenir à l’intérieur de certaines limites le poids politique de la richesse, qui aujourd’hui par contre s’exprime de façon immédiate voire impudente. Nous assistons à l’émergence et à l’affirmation d’un leader politique qui, à partir de la concentration des moyens d’information et en faisant un usage sans préjugés de l’énorme richesse à sa disposition, prétend exercer, et en effet exerce, un pouvoir décisif sur les institutions politiques et révèle une capacité totale de corruption et de manipulation.

On peut tracer, en ce point, un premier bilan : le tournant de 1991, qui avait vu la dissolution du PCI et qui aurait du favoriser le renouvellement démocratique et social de l’Italie, a été en réalité le point de départ d’une contre-révolution qui est certes de dimensions internationales, mais qui se révèle de façon particulièrement douloureuse en Italie, dans ce pays qui, grâce à la Résistance et à la présence d’une gauche forte et d’un Parti communiste fort, avait permis des conquêtes démocratiques et sociales assez importantes.

A ce propos une question : comment a-t-il été possible que dans un pays qui devrait justement avoir un souvenir encore frais de ce qu’a été la Résistance, on en soit arrivé à une anesthésie des consciences telle que notre Président du Conseil soit aimé jusque du point de vue personnel, qu’il soit même envié ? Comment expliquer d’un côté la fascination pour le « self made man » et de l’autre des phénomènes tels que l’antipolitique de Grillo [1] ? Et si l’on pense à ce que l’on pourrait définir comme le troisième pôle : comment expliquer la fascination qu’éprouve la gauche pour une personnalité comme celle de Vendola [2] qui jusqu’à hier faisait partie de Rifondazione Communista et qui aujourd’hui remplit le vide qui s’est génériquement ouvert à la gauche du Partito Democratico ?

Nous assistons à une contre-révolution dont j’ai déjà défini les éléments politiques centraux ; mais nous ne devons pas oublier que cette contre-révolution se joue aussi au niveau idéologico-culturel. On est en train de réécrire de façon absolument fantaisiste et honteuse l’histoire non seulement de notre pays mais de tout le 20ème siècle.

Quels sont les éléments fondamentaux de cette histoire ? A partir de la Révolution d’Octobre ont commencé trois gigantesques processus d’émancipation. Le premier est celui qui a investi les peuples coloniaux : à la veille du tournant de 1917 les pays indépendants n’étaient qu’en nombre assez restreint, presque tous situés en Occident. L’Inde était une colonie, la Chine un pays semi-colonial ; toute l’Amérique du Sud était soumise au contrôle de la doctrine Monroe et des USA. L’Afrique avait été partagée entre les diverses puissances coloniales européennes. En Asie, étaient des colonies l’Indonésie, la Malaisie etc. Le gigantesque processus de décolonisation et d’émancipation qui a mis fin à cette situation a vu sa première impulsion dans la Révolution d’octobre.

Le second processus est celui de l’émancipation des femmes : il est important de se rappeler que le premier pays dans lequel les femmes ont joui de la totalité des droits politiques et électoraux (actifs et passifs) a été la Russie révolutionnaire entre février et octobre 1917. Ce n’est que dans un deuxième temps que sont arrivés à ce même résultat l’Allemagne de la République de Weimar, issue d’une autre révolution, celle de novembre 1918, puis les Etats-Unis. Dans des pays comme l’Italie et la France les femmes n’ont conquis leur émancipation que sur la vague de la Résistance anti-fasciste.

Le troisième processus, enfin, a été l’effacement de la discrimination censitaire qui, en matière de droits politiques, continuait à discriminer négativement les masses populaires : dans l’Italie libérale et des Savoie, au lieu d’être élu par le bas, le Sénat était un apanage de la grande bourgeoisie et de l’aristocratie. La discrimination censitaire se faisait sentir aussi en Angleterre, et pas seulement par la présence de la Chambre des lords ; en 1948 encore, il y avait 500.000 personnes qui jouissaient du vote pluriel et donc de la faculté de voter plusieurs fois : elles étaient considérées comme plus intelligentes (bien sûr, il s’agissait de riches de sexe masculin).

Pour conclure. Au cours du 20ème siècle s’est développé sur trois fronts un gigantesque processus d’émancipation qui est parti de la Révolution d’octobre et de la lutte contre la guerre et le carnage du premier conflit mondial. Tout ceci est à présent oublié et refoulé à un point tel que dans l’idéologie aujourd’hui dominante, l’histoire du communisme devient l’histoire de l’horreur.

Le paradoxe est qu’à cette gigantesque manipulation n’a pas participé seulement la droite proprement dite ; Fausto Bertinotti [3] lui a fourni une large contribution, ainsi que Vendola qui est son héritier et son disciple. Il ne fait aucun doute que lui aussi s’est employé dans la tentative d’effacer de la mémoire historique le gigantesque et multiple processus d’émancipation issu de la Révolution d’octobre : de ce grand chapitre d’histoire, Bertinotti a tracé un aperçu qui n’est pas très différent de celui tracé par l’idéologie et la classe dominante.

On en est ainsi venu à constituer une culture, ou plus exactement une « inculture », qui est d’un grand recours pour l’ordre existant. Comme sur le plan plus proprement politique, sur le plan idéologique aussi est à l’œuvre ce que j’ai défini (toujours dans Démocratie ou bonapartisme) le régime de « monopartisme compétitif ». Nous y voyons à l’oeuvre un parti unique qui, par des modalités diverses, renvoie à la même classe dominante, à la bourgeoisie monopolistique. Bien sûr, le moment de la compétition électorale est toujours là, mais il s’agit d’une compétition entre couches politiques dont chacune essaie de réaliser des ambitions à court terme, sans mettre en aucune manière en discussion le cadre stratégique, l’orientation culturelle de fond et la classe de référence, c’est-à-dire la bourgeoisie monopolistique ; de tout cela, on ne discute même pas. Voilà la situation devant laquelle nous nous trouvons : le Monopartisme Compétitif. L’effacement du système proportionnel en a favorisé la consolidation.

Et, en l’absence de vraie alternative, on comprend les phénomènes de l’antipolitique, du « grillismo » : malgré leurs déclarations, ils finissent par faire partie intégrante du régime politique et du même désolant panorama que j’ai essayé de décrire brièvement.

Ces phénomènes sont donc une autre forme d’anesthésie, une tentative de brider quelque type de réaction que ce soit, même celles venant des mêmes couches sociales...

C’est un fait qu’il manque aujourd’hui une force politique organisée et structurée qui s’oppose à la manipulation idéologique et historiographique et au monopartisme compétitif qui règnent aujourd’hui. S’avèrent ainsi incontestés la domination et l’hégémonie de la bourgeoisie monopolistique ainsi que la contre-révolution néo-libériste et pro-impérialiste dont j’ai déjà parlé.

Un mouvement communiste serait nécessaire justement pour les questions de fond qui envahissent l’Italie et le monde entier. Pourquoi dans notre pays le mouvement communiste vit-il une crise aussi profonde ?

À partir de 1989 on a assisté à une vitalité nouvelle des forces conservatrices et réactionnaires et cette vitalité s’est manifestée aussi en Italie. Cela ne doit pas nous étonner. C’est autre chose qui doit susciter notre questionnement : pourquoi dans notre pays cette offensive contre-révolutionnaire a-t-elle trouvé une aussi mince résistance, voire pas de résistance du tout et dans certains cas, comme je l’ai déjà dit, elle a même pu bénéficier d’un encouragement de la part de ceux qui devaient constituer la gauche ?

À partir de 1989, à gauche aussi on a commencé à dire que le communisme était mort. A propos de ce mot d’ordre, qui revient sans cesse, je voudrais faire quelques considérations en tant qu’historien et en tant que philosophe. Il se présente comme quelque chose de nouveau mais en réalité il est assez vieux : le communisme a toujours été déclaré mort, tout au long de son histoire ; on pourrait même dire que le communisme a été déclaré mort avant même sa naissance. Il ne s’agit pas d’un paradoxe ou d’un mot d’esprit. Voyons ce qui se passe en 1917 : la Révolution d’octobre n’a pas encore éclaté, par contre le carnage de la première guerre mondiale fait rage. C’est justement cette année-là qu’un philosophe italien de stature internationale, Benedetto Croce, publie un livre intitulé Matérialisme historique et économie marxiste. La préface s’empresse de déclarer immédiatement que le marxisme et le socialisme sont morts. Le raisonnement est simple : Marx avait prévu et invoqué la lutte de classe prolétaire contre la bourgeoisie et le capitalisme, mais où était à ce moment-là la lutte de classe ? Les prolétaires s’égorgeaient entre eux. À la place de la lutte de classe on assistait à la lutte entre les Etats, entre les nations qui s’affrontaient sur le champ de bataille. Et, donc, la mort du marxisme et du socialisme étaient sous les yeux du monde entier. C’est-à-dire que, avant même que n’émerge et ne se développe le mouvement communiste proprement dit, qui verra son acte de naissance dans la Révolution d’octobre et ensuite avec la fondation de l’Internationale communiste, avant même tout cela ce mouvement avait déjà été déclaré mort, par les soins de Benedetto Croce. Nous savons aujourd’hui, après coup, que la dispute pour l’hégémonie et la guerre impérialiste, considérées par Croce comme un fait immuable, ont constitué le point de départ de la Révolution d’octobre, qui s’est imposée justement dans la lutte contre le carnage provoqué par le système capitaliste et impérialiste. C’est ainsi qu’a commencé le mouvement communiste. Et les déclarations de mort se sont succédées…Pendant que dans la Russie soviétique était introduite la NEP, de nombreux journaux européens et états-uniens et des intellectuels de premier plan et d’éminents hommes politiques ont opiné : voilà, il n’y a plus de collectivisation totale des moyens de productions, qui avait été proposée et sollicitée par Karl Marx ; même Lénine a été obligé de prendre acte de la nécessité du virage ; donc le communisme est mort. Il suffit de lire quelque livre d’histoire un peu plus fouillé que les manuels consensuels pour réaliser combien est récurent le mot d’ordre dont nous discutons. Ceux qui continuent à affirmer que le communisme est mort, en croyant annoncer quelque chose de nouveau, ne se rendent pas compte, à cause de leur ignorance historique ou par leur adhésion acritique ou leur soumission à l’idéologie dominante, qu’ils sont tout simplement en train de répéter un slogan récurrent dans l’histoire de la lutte de la bourgeoisie et de l’impérialisme contre le mouvement communiste.

Sur ce point on pourrait quasiment conclure par une boutade : il y a un proverbe selon lequel l’individu considéré comme mort, et dont on prononce l’éloge funèbre alors qu’il est encore vivant, est destiné à embrasser la longévité. Si ce proverbe devait valoir aussi pour les mouvements politiques, ceux qui se réclament du communisme peuvent avoir toute confiance dans l’avenir.

Partant du présupposé qu’il y ait une nécessité sociale et historique en faveur d’une nouvelle vague révolutionnaire et que la renaissance d’un Parti Communiste soit absolument nécessaire, quelles sont les caractéristiques qu’il devrait avoir, quels sont les pas à accomplir, et qui devrait les accomplir et de quelle manière ?

Il faut distinguer la dimension idéologico-politique de celle organisationnelle. Je me concentrerai sur la première. Que signifie donc parler de mort du communisme, quand nous nous trouvons face à une situation dans laquelle la guerre est revenue à l’ordre du jour, et quand s’aggrave de jour en jour le danger d’un conflit à vaste échelle ? Oui, jusqu’à présent nous avons assisté et nous assistons encore à des guerres de type colonial classique : elles ont lieu alors qu’une puissance armée jusqu’aux dents et avec une nette supériorité technologique et guerrière se déchaîne contre un pays, ou contre un peuple, qui ne peut opposer aucune résistance. Sont des guerres coloniales, par exemple, celle que l’OTAN a lancé contre la Yougoslavie en 1999, les diverses guerres du Golfe, la guerre contre l’Afghanistan. Sans parler de la guerre interminable, la plus infâme de toutes, qui continue à faire rage contre le peuple palestinien.

Mais aujourd’hui les grands organes d’information internationaux observent qu’existe le danger concret de guerre à vaste échelle : celle qui ferait suite à l’agression déchaînée par les Etats-Unis et Israël contre l’Iran. Nous ne savons pas quels pourraient en être les développements et les complications internationales. Et surtout, nous ne devons pas perdre de vue la guerre (pour le moment froide) que les USA commencent à mener contre la République Populaire de Chine : il faut être très provincial pour ne pas réaliser cela. Nous nous trouvons face à une situation qui rend urgent le devoir de lutter contre l’impérialisme et sa politique d’agression et de guerre, et cela nous ramène évidemment à l’histoire du mouvement communiste.

L’autre élément don nous devons tenir compte est la crise économique. Qui ne se souvient des discours triomphaux, selon lesquels le capitalisme avait désormais dépassé ses crises périodiques, ces crises dont Marx avait parlé ? Et même -nous assurait-on- devait-on parler non seulement de fin de la crise mais carrément de fin de l’histoire. À présent au contraire, la crise du capitalisme est sous nos yeux et nombreux sont ceux qui pensent qu’elle est destinée à durer ; il n’est pas facile de prédire ses développements, mais il ne s’agit certes pas d’un phénomène purement contingent.

Donc, claire est la permanence des problèmes, des questions centrales qui sont à l’origine du mouvement politique communiste.

Venons en maintenant au second aspect ; que signifie parler de fin du communisme quand nous voyons un pays comme la Chine, qui représente un cinquième de la population mondiale, être dirigée par un parti communiste ?

Nous pouvons et nous devons discuter les choix politiques des groupes dirigeants, mais on ne peut pas ne pas avoir d’admiration pour l’ascension prodigieuse d’un pays aux dimensions continentales qui libère de la faim des centaines de millions de personnes et qui en même temps change en profondeur (dans un sens défavorable à l’impérialisme) la géographie politique du monde.

En ce point il est nécessaire de se poser une question : quel a été le contenu politique central du 20ème siècle ? J’ai déjà parlé des trois mouvements d’émancipation qui caractérisent l’histoire du 20ème siècle. Arrêtons-nous sur ce qui a eu le développement planétaire le plus ample : tout le 20ème siècle est traversé par de gigantesques luttes d’émancipation, menées par des peuples coloniaux ou menacés de subir l’assujettissement colonial : qu’on pense à la Chine, au Vietnam, à Cuba, à l’Union Soviétique même qui, dans la lutte contre la tentative hitlérienne de créer un empire colonial en Europe orientale précisément, a du mener la Grande guerre patriotique. Ce gigantesque processus s’est-il évanoui au 21ème siècle, dans le siècle où nous vivons ? Non, il continue. Mais il y a du nouveau. A part des cas tragiques, comme celui du peuple palestinien qui est contraint à subir le colonialisme dans sa forme classique et la plus brutale, dans les autres pays la lutte anti-coloniale est passée de la phase proprement politico-militaire à la phase politico-économique. Ces pays essaient de s’assurer une indépendance qui n’est plus seulement politique mais aussi économique ; ils sont donc engagés à rompre le monopole technologique que les Etats-Unis et l’impérialisme avaient cru conquérir une fois pour toutes. En d’autres termes, nous nous trouvons devant la continuation de la lutte contre le colonialisme et l’impérialisme qui a constitué le contenu principal du 20ème siècle. Et comme dans le siècle désormais passé où ce sont des partis communistes qui ont stimulé et dirigé ce mouvement, ainsi voyons-nous aujourd’hui des pays comme la Chine, le Vietnam ou Cuba guider au 21ème siècle cette nouvelle phase du processus d’émancipation anticolonial. Ce n’est certes pas un hasard si ces trois pays sont dirigés par des partis communistes. Ceux qui déclarent mort le mouvement communiste, et pensent même dire ainsi une chose évidente, ne se rendent pas compte qu’ils répètent une idiotie macroscopique.

Donc les conditions objectives matérielles existent pour une relance même en Italie d’un Parti Communiste de cadres et avec une ligne de masse ?

Je crois vraiment que oui, j’en suis même convaincu : on ne voit pas pourquoi l’Italie devrait être une anomalie par rapport au cadre international. S’il est vrai qu’en Europe orientale entre 1989 et 1991 le mouvement communiste a subi une défaite sévère, dont il faut évidemment prendre acte et tenir compte, il est aussi vrai que la situation mondiale dans son ensemble présente un cadre passablement plus varié et décisivement plus encourageant. Par exemple, je reviens d’un voyage au Portugal, où j’ai eu l’occasion d’apprécier la présence du Parti Communiste. Il est clair qu’en Italie nous avons une grande tradition communiste derrière nous et il n’y a aucune raison de ne pas s’en réapproprier, de façon certes critique. Je crois qu’il existe aussi les présupposés non seulement idéaux mais aussi politiques pour mettre fin au fractionnement des forces communistes. En circulant dans notre pays, pour des manifestations culturelles plus encore que politiques, j’ai noté que le potentiel communiste est réel. Les communistes sont simplement fragmentés en diverses organisations, parfois même en petits cercles : il faut retrousser ses manches et se mettre au travail pour l’unité, en s’appuyant en premier lieu sur les forces communistes qui sont présentes déjà de façon plus ou moins organisée au niveau national. Je pense à L’Ernesto, qui agit dans le cadre de Rifondazione Comunista, et au PdCI (Partito dei Comunisti italiani, NdT) : en s’unissant, ces deux forces devraient être en mesure de lancer un signal aux cercles communistes diffus sur le territoire national, une invitation à abandonner la résignation et le sectarisme pour se mettre au travail afin de concrétiser les idées et un projet communistes.

Donc ce qui empêche la construction d’un Parti Communiste unique en Italie est à votre avis cette fragmentation, cette fatigue pour affronter à nouveau des luttes que nombre de camarades ont déjà faites ?

En Italie se ressent le poids d’une situation particulière : l’action négative d’un parti, celui de Rifondazione comunista, longtemps conduit par des dirigeants avec une vision substantiellement anti-communiste, des dirigeants qui se sont employés activement à liquider l’héritage de la tradition communiste dans le monde et en Italie. Il est clair que nous devons nous libérer de cette phase tragique et grotesque de l’histoire que nous avons derrière nous ; de ce point de vue la reconstruction du Parti est non seulement un devoir organisationnel, mais c’est un devoir en premier lieu théorique et culturel. Je crois que ces problèmes peuvent être affrontés et résolus positivement.

Nous sommes aujourd’hui dans une situation dans laquelle nous avons assisté à un changement du point de vue même culturel. Tandis qu’au 20ème siècle, l’hégémonie culturelle était l’apanage du mouvement communiste, aujourd’hui le terme communiste est vécu presque avec embarras si ce n’est avec une honte manifeste, jusqu’à en arriver aux déclarations de Bertinotti sur l’imprononçable du terme communiste ou sur la réduction de sa signification, dans la meilleure des hypothèses, à quelque chose de purement culturel. Comment en est-on arrivé là et comment pouvons-nous nous libérer de tout cela ?

Le terme communisme serait-il imprononçable ? En tant qu’historien je dois tout de suite observer qu’alors nous devrions renoncer aux termes qui servent de référence aux mouvements politiques actuels en général. Comment s’appelait aux USA le parti qui a défendu jusqu’au bout l’institution de l’esclavage des Noirs ? Il s’appelait Parti Démocrate. Et comment s’appelait, encore aux USA, le parti qui, même après l’abolition formelle de l’esclavage, a défendu le régime de la suprématie blanche, la ségrégation raciale, le lynchage des Noirs organisé comme torture lente et interminable et comme spectacle de masse ? Il s’appelait, encore une fois, Parti Démocrate. Oui, les champions de l’esclavage et du racisme le plus honteux ont fait profession de démocratie. Devrions-nous conclure que « démocratie » est imprononçable ? Penser que le terme démocratie a une histoire plus belle, plus lisse, plus immaculée, que le terme communisme signifie ne rien connaître de l’histoire. Ce que j’ai dit à propos du terme démocratie pourrait être tranquillement repris pour d’autres termes qui sont une part essentielle du patrimoine de la gauche. Comment s’appelait le parti d’Hitler ? Il s’appelait Parti national-socialiste : doit-on aussi considérer le terme socialiste comme tabou ? Pour être exacts, le parti d’Hitler s’appelait Parti national-socialiste des ouvriers allemands. Serait-il alors inconvenant et inacceptable de faire référence aux ouvriers et à la classe ouvrière. Aucun mot ne peut exhiber le statut de la pureté. Hitler et Mussolini prétendaient être les promoteurs et protagonistes d’une révolution ; voici un autre terme qui, dans la logique de Bertinotti, devrait se révéler imprononçable.

En réalité, ces propos sur l’imprononçabillité du terme « communisme » présuppose non seulement une totale subalternité par rapport à l’idéologie dominante mais aussi une incapacité de jugement historique et politique. Pour clarifier ce dernier point je prendrai appui sur une comparaison que j’ai illustrée dans mon livre Controstoria del liberalismo (Contre histoire de la démocratie, NdT). Dans les années trente du 19ème siècle deux illustres personnalités françaises visitent les USA. L’un est Alexis de Tocqueville, le grand théoricien libéral ; l’autre Victor Schoelcher, celui qui, après la révolution de février 1848, abolira définitivement l’esclavage dans les colonies françaises. Tous deux visitent les USA dans la même période mais indépendamment l’un de l’autre. Ils constatent les mêmes phénomènes : le gouvernement de la loi et la démocratie sont en vigueur dans la communauté blanche ; mais les Noirs subissent l’esclavage et une oppression féroce, pendant que les Peaux-rouges sont progressivement et systématiquement effacés de la surface de la terre. Au moment de conclure, dès le titre de son livre (La démocratie en Amérique), Tocqueville parle des USA comme d’un pays authentiquement démocratique, et même comme du pays le plus démocratique au monde ; Schoelcher par contre voit les USA comme le pays où fait rage le despotisme le plus féroce. Qui des deux a raison ?

Imaginons qu’au 20ème siècle Tocqueville revenant et Schoelcher revenant aient fait le tour du monde. Le premier aurait fini par célébrer le gouvernement de la loi et la démocratie en vigueur aux USA et dans le « monde libre » et considérer comme peu importantes l’oppression et les pratiques génocidaires imposées par Washington et par le « monde libre » dans les colonies et semi colonies (en Algérie, au Kenya, en Amérique du Sud etc.), l’assassinat systématique de centaines de milliers de communistes organisé par la CIA dans un pays comme l’Indonésie, la discrimination, l’humiliation et l’oppression infligées jusque dans la métropole capitaliste et « démocratique » aux dépens des peuples d’origine coloniale (les Noirs aux USA, les Algériens en France etc.). Schoelcher revenant aurait par contre concentré son attention justement sur tout cela et aurait conclu que c’était le soi-disant « monde libre » qui exerçait le pire despotisme. On comprend bien que l’idéologie dominante s’identifie sans réserve avec le Tocqueville proprement dit et avec le Tocqueville revenant. Le sort réservé aux peuples coloniaux et d’origine coloniale ne compte pas !

Je répète, contre cette vision, ce que j’ai déjà dit : les communistes doivent savoir regarder de façon autocritique leur histoire mais n’ont pas à avoir honte et ne doivent pas se laisser aller à l’autophobie ; c’est le mouvement communiste qui a mis fin aux horreurs qui ont caractérisé la tradition coloniale (qui a débouché ensuite dans l’horreur du Troisième Reich, dans l’horreur du régime qui a subi sa première et décisive défaite grâce à l’Union Soviétique).

Nous pouvons donc dire que la voie pour la reconstruction du Parti communiste passe inévitablement par le choix de se réapproprier ce qui a constitué ses propres racines, ce qui a été l’orgueil communiste et aussi le langage qui en fait partie ?

Cela ne fait pas de doute. Cette réappropriation doit être totalement critique, mais cette attitude non plus n’est pas une nouveauté. Quand Lénine a lancé le mouvement communiste, il s’est d’une part relié à la tradition socialiste précédente, mais il a su d’autre part réinterpréter cette tradition dans un sens critique, en gardant à l’esprit les développements de l’histoire de son époque. De nos jours il ne s’agit en aucune manière d’éviter un bilan autocritique, qui s’impose absolument. Mais ceci n’a rien à voir avec l’acceptation du cadre manichéen proposé ou imposé par l’idéologie dominante. Ce cadre ne correspond en aucune manière à la vérité historique mais seulement au besoin politique et idéologique des classes dominantes et exploitantes de faire taire toute opposition de poids.

Donc, pratiquement comment devrions-nous travailler pour redonner à la classe ouvrière un Parti Communiste qui soit à la hauteur des thèmes et de l’affrontement de classe ? Comment pouvons-nous avoir un rapport fécond avec les citoyens italiens ?

Le modèle du Parti communiste élaboré en particulier par Lénine me semble rester valide ; évidemment, il faut tenir compte que son Que faire ? se référait à la Russie tsariste et donc aussi aux conditions de clandestinité dans lesquelles le parti était contraint d’évoluer. Dans tous les cas, il s’agit de construire un parti, qui ne soit pas un parti d’opinion et qui ne se caractérise pas par le culte de la personnalité, comme cela a été longtemps le cas de Rifondazione Comunista. Il faut un parti capable de construire un savoir collectif alternatif aux manipulations de l’idéologie dominante, un parti qui doit savoir être présent dans les lieux du conflit et doit savoir aussi, quotidiennement, construire une alternative à la fois sur le plan idéologique et sur celui de l’organisation politique. Je voudrais conclure avec deux observations. La première : l’exemple de la Lega (Ligue du Nord, parti xénophobe et sécessionniste de Umberto Bossi, NdT) (un parti qui a des caractères réactionnaires et qui nous met en présence de scénarios très inquiétants) démontre qu’était peureusement erronée la vision selon laquelle il n’y avait plus de place pour un parti enraciné dans le territoire et sur le lieu du conflit. La seconde observation me ramène exactement au début de notre entretien, où je rappelais l’enseignement de Togliatti concernant la question méridionale comme une question nationale. Aujourd’hui une constatation amère s’impose : le défaut de solution de la question méridionale est en train de mettre en crise, ou risque de mettre en crise, l’unité nationale de notre pays : dans un pays caractérisé par de forts déséquilibres régionaux, le démantèlement définitif de l’Etat social passe à travers la liquidation de l’Etat national et de l’unité nationale. Le parti communiste que nous sommes appelés à reconstruire en Italie fera la démonstration de son internationalisme concret dans la mesure, aussi, où il saura affronter et résoudre la question nationale. Adhérer aux mouvements sécessionnistes ou même seulement ne pas les combattre jusqu’au fond signifierait rompre avec la meilleure tradition communiste. Il faut toujours garder à l’esprit la leçon de la Résistance : le Parti communiste est devenu un fort parti de masse dans la mesure où il a su relier la lutte sociale et la lutte nationale, interpréter les besoins des classes populaires et en même temps prendre la direction d’un mouvement qui luttait pour sauver l’Italie.

Entretien avec Domenico Losurdo réalisé par Sara Milazzo pour le site de la revue L’Ernesto. Mis en ligne le 24 novembre 2010 sur le site de cette revue.
Traduction Marie-Ange Patrizio, mise en ligne sur le site du Comité Valmy et le site Vendémiaire

Toutes les notes ont été écrites, pour la version française de cette interview, par Stefano G. Azzarà (s.azzara@uniurb.it), historien de la philosophie à l’université d’Urbino (Italie) http://materialismostorico.blogspot.com/ Publié le mercredi 5 janvier 2011, par Comité Valmy

Notes :

[1] Beppe Grillo : acteur comique très connu en Italie. Engagé à l’époque dans une polémique avec le PSI de Bettino Craxi qui imposa son exclusion de la télévision publique, il est maintenant leader d’un mouvement (« 5 Stelle », 5 étoiles) aux allures qualunquistes (poujadistes, NdT), qui invite au boycott des partis et des institutions et en appelle à une forme peu probable de démocratie directe corrélée à Internet. Il faut cependant préciser que son mouvement a une grande audience surtout chez les lecteurs qui votaient autrefois pour les partis communistes et pour la gauche radicale ; ces électeurs se sont tournés vers Grillo, déçus par la maigre autonomie de ces partis et leur participation malheureuse au gouvernement Prodi (« ils sont tous pareils »).

[2] Nicola -Nichi- Vendola : est né et a grandi dans le PCI, il est proche des positions organisationnelles de la gauche de Pietro Ingrao, et a été un des principaux leaders du PRC. Fervent partisan de la méthode des primaires, il a été élu président de la Région Puglia où il exerce à présent son deuxième mandat. Battu dans la course au secrétariat du PRC, il a fondé un parti personnel, Sinistra Ecologia e Libertà (Gauche, Ecologie et Liberté). Toujours par la méthode des primaires, il vise désormais le remodelage, dans une perspective plus radicale, de la gauche modérée italienne : il a lancé à cet effet sa propre candidature comme président du Conseil, en concurrence avec les candidats du Partito Democratico. Héritier de Fausto Bertinotti, il est aussi le théoricien d’un populisme rhétorique de gauche, de veine soi-disant poético-littéraire.

                                                                       SITE:lafauteadiderot


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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 09:16
Lundi 24 janvier 2011 1 24 /01 /Jan /2011 11:12
Alors que le "français" est mal maîtrisé en CM2
que 16.000 postes d'enseignants
seront supprimés en 2011
Chatel propose
l'apprentissage de l'anglais
dès trois ans

Le ministre de l'Education veut «réinventer l'apprentissage de l'anglais» à l'école.

 

Pour imposer la langue du Maître, du Big Boss ?

 

"Je veux réinventer l'apprentissage de l'anglais dans notre pays", a-t-il affirmé lors du "Grand Rendez-Vous" Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France.

 

"D'abord, il nous faut tirer toutes les conséquences de l'apport des nouvelles technologies dans l'enseignement des langues, et donc revoir en profondeur les pratiques pédagogiques", a jugé le ministre.

"J'installerai dans les prochains jours un comité stratégique sur l'enseignement des langues, avec des membres de l'Education nationale (...) mais aussi des personnalités extérieures, pour que nous réfléchissions par exemple sur un apprentissage généralisé précoce de l'anglais (...) dès trois ans", a-t-il ajouté.

 

Autre "levier" dans cet apprentissage: "la mobilité" dans les collèges et les lycées. Le ministre a souhaité que "dans chaque lycée et chaque collège il y ait une autre lycée, collège partenaire, en Allemagne, en Angleterre, aux Etats-Unis" pour qu'à 18 ans "tout enfant ait fait au moins une fois dans sa vie un séjour à l'étranger".

 

Troisième volet: Luc Chatel entend que le Cned (enseignement à distance) mette en place un "outil pour permettre un apprentissage à distance de l'anglais".

(Source AFP)

 

 

                       site:canempechepasnicolas

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 08:15

 

                                                                         MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

Election présidentielle au Portugal : bon résultat du candidat communiste, revers pour le candidat socialiste

portugal-2011-pcp.jpgBon résultat pour le candidat communiste au Portugal, avec 7,2% des voix, alors que le candidat PS soutenu par le « Bloc de gauche » essuie un revers historique

Ce dimanche 23 janvier, près de 10 millions d'électeurs portugais étaient appelés à élire le président de la République en pleine crise capitaliste et alors que le pays est soumis par le gouvernement socialiste à une cure d'hyper-austérité soutenue par le président de droite sortant Cavaco Silva et dictée par l'Union européenne de José Manuel Barroso.

Contrairement à ce que les médias portugais tendaient à faire croire ce dimanche soir, le grand gagnant du scrutin n'est pas le candidat de la droite, le président sortant Anibal Cavaco Silva.

C'est l'abstention qui sort vainqueur de ce scrutin avec un chiffre record de 53%. Du jamais vu depuis les premières élections consécutives au rétablissement de la démocratie en 1976.

Le consensus Parti social-démocrate (PSD/droite)-Parti Socialiste (PS/centre-gauche) autour du plan d'austérité, soutenu au-delà des joutes verbales par les deux autres chouchous médiatiques que sont la CSD (droite nationaliste) et le Bloc de gauche (gauche pseudo radicale), a achevé de discréditer l'ensemble de la classe politique auprès de la masse des électeurs portugais, subissant de plein fouet les conséquences de la rigueur.

Dans ce désaveu général, certes, le candidat du Parti social-démocrate Anibal Cavaco Silva brigue donc un second mandat, avec 53% des suffrages exprimés. Mais avec un aussi faible taux de participation, le leader charismatique du parti de José Manuel Barroso ne sera le président que d'1 portugais sur 4.

Effrayés devant les conséquences que pouvait engendrer le dégoût général des portugais envers leur classe politique, les médias avaient créé leurs propres candidats de diversion. Parmi eux se distinguait Fernando Nobre intronisé « troisième homme » officiel.

Le troisième homme officiel: l'opportuniste Fernando Nobre, de MSF à la droite, du PS au Bloc de gauche...

Le consensuel responsable portugais de Médecins sans frontières, régulièrement placé parmi les personnalités politiques des portugais, est aussi un remarquable opportuniste politique, exprimant ses sympathies ces dernières années tantôt pour le PSD, tantôt pour le PS (soutien au candidat du PS Soares aux présidentielles de 2006)... tantôt pour le Bloc de Gauche (candidature Bloc de gauche aux européennes de 2009).

Au final, Nobre a su canaliser dans une impasse les voix (14% au final) d'une partie non-négligeable des portugais dégoûtés de la vie politique traditionnelle, sans voir que ce dernier était à la fois l'incarnation et l'instrument de cette classe politique déclinante.

A gauche, le scrutin est riche d'enseignements quant au duel qui opposait le candidat soutenu par les « Pères la rigueur » socialistes et le « Bloc de gauche » soi-disant de gauche alternative, Manuel Alegre, et le candidat présenté par le Parti communiste Francisco Lopes.

Fiasco historique pour la candidature socialiste soutenue par le Bloc de gauche avec moins de 20% des voix

La direction du Parti socialiste avait tenté de créer la confusion en présentant le « socialiste dissident » Manuel Alegre, qui avait créé la sensation en devançant en 2006 le candidat officiel et dirigeant historique du PS Mario Soares.

Mettant en évidence à cette occasion sa vocation de voiture-balai de la social-démocratie, le « Bloc de gauche » (coalition de gauche radicale anti-communiste composée d'éléments trotskistes, maoïstes, communistes liquidateurs, socialistes etc.) a apporté son soutien au candidat présenté par le Parti socialiste.

Pourfendeur en paroles du plan d'austérité du Parti socialiste, le Bloc de gauche rejoint, au moment des actes, la maison-mère socialiste.

Mais la ficelle était trop grosse. Le fiasco est historique puisque Manuel Alegre, le candidat de la « gauche unie », avec 19,7%%, ne parvient même pas à dépasser la barre symbolique des 20%.

A titre de comparaison, en 2006, le socialiste Manuel Alegre avait obtenu seul sans investiture 20,74% des voix, tandis que le candidat du PS Mario Soares obtenait 14,31% et le candidat du Bloc de Gauche Francisco Louça 5,34%.

Le résultat du candidat communiste, avec 7,2%, confirme les bons scores précédents et contraste avec l'effondrement de la « gauche unie »

Seul face à la propagande médiatique sur le déclin du communisme portugais, seul face au rouleau-compresseur de la « gauche unie » PS/Bloc de Gauche, mais fort des derniers scores excellents et en progression obtenus par le PCP et qui démentent la thèse du déclin (8,64% aux présidentielles de 2006; 7,86% aux législatives de 2008; 10,64% aux européennes de 2009), le candidat présenté par le Parti communiste portugais, Francisco Lopes, réalise un score encourageant, dépassant les 7%, avec 7,2% exactement.

Certes en recul par rapport au score historique de Jeronimo de Sousa en 2006, il convient de rappeler que le score de Lopes dépasse celui réalisé par Abreu aux élections de 2001 (5,16%) et, fait remarquable, il égale presque celui du premier candidat communiste aux présidentielles. En 1976, Octavio Pato avait réalisé 7,59% des voix.

Le candidat communiste réalise ses meilleurs scores dans les bastions historiques du communisme portugais, en particulier dans l'Alentejo où Francisco Lopes s'empare de la seconde place dans le district de Beja (26,44%), dépasse la barre des 20% dans le district d'Evora (21,67%) et réalise encore un excellent score dans le district de la capitale, Setubal (18,14%).

Le candidat du PCP a déclaré à l'issue du scrutin que: « les centaines de milliers de voix portées sur cette candidature signifient des centaines de milliers de voix qui aujourd'hui se lèvent pour dire que cela suffit, pour exiger le changement, une nouvelle politique, un avenir meilleur (…) Comptez sur notre conviction, notre détermination, notre projet, notre confiance dans les travailleurs, dans le peuple et dans le Pays. Nous avons déjà rendez-vous demain et dans les tous les jours qui suivent dans la lutte qui continue et va s'intensifier pour triompher du déclin national et des injustices sociales, pour construire un avenir pour le Portugal, une société plus juste ».

Au Portugal comme en Grèce, le choix des candidatures présentées par le Parti communiste, sans aucune ambiguïté, paye!

La performance du candidat communiste au Portugal prouve qu'une candidature présentée par le Parti communiste, dans une conception juste du rapport de subordination des élections par rapport aux luttes, face à la « gauche unie » composée des sociaux-libéraux Parti socialiste et des pseudo-radicaux du « Bloc de gauche » peut faire mieux que résister!

 

                                               site:solidarité internationale PCF

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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 16:07
                          GUERRE AUX PAUVRES
Luc Chatel, favorable à la suspension des allocations familiales,dont le décret d'application est paru ce dimanche au Journal officiel.

 

Cette mesure, dite abusivement "de justice", pénalisera  surtout les familles populaires en difficultés.

Les notions d'accompagnement et d'explication sont, semble-t-il inconnues d'un ministre chargé principalement de démanteler l'Ecole laïque et républicaine.

 

La guerre aux pauvres est la marque de fabrique de ce régime.

Elle n'est pas limitée à l'E.N.

 

 

 

 

                                                                U Cursinu Rossuu-cursinu-rossu.jpg

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 10:14
Déclaration conjointe de Partis communistes et ouvriers, à l'initiative du Parti communiste portugais
L’importance de la lutte pour la paix, contre l’exploitation et l’oppression impérialistes
Déclaration des Partis Communistes et Ouvriers: Vingt ans après la guerre du Golfe
Vingt ans se sont écoulés depuis le début de la guerre du Golfe. Le 17 janvier 1991, les forces armées des États-Unis, de l’OTAN et de ses alliés déclenchaient – avec la ratification du Conseil de sécurité des Nations unies – leur première guerre à grande échelle au Moyen-Orient. Indissociable des changements profonds et négatifs qui sont allés de pair avec la liquidation du socialisme en Union soviétique et dans l’Europe de l’Est, cette guerre a été un prélude à vingt années d’agressions, d’invasions et d’ingérences impérialistes à grande échelle. Du Golfe à la Yougoslavie, de l’Afghanistan à l’Irak, au Liban et à la Palestine, l’impérialisme a tenté d’imposer sa domination dans chaque pays et dans le monde entier, cherchant ainsi à s’assurer le contrôle direct des principales ressources énergétiques de la planète, à annihiler les droits souverains des peuples et à soumettre la planète entière à l’exploitation et aux intérêts du grand capital. Cette offensive militariste et belliciste s’est développée conjointement avec des attaques en règle contre les droits sociaux, économiques et politiques des travailleurs et des peuples – même dans les centres mêmes de l’impérialisme – et a contribué à accentuer les contradictions entre les puissances impérialistes.

Grâce à la résistance et à la lutte des peuples – et, avant tout, des peuples qui ont été les victimes de l’agression –, l’offensive impérialiste a dû affronter des obstacles et a subi d’importants revers. Mais les dangers pour la paix et pour les peuples n’ont pas disparu, au contraire. La crise économique profonde du capitalisme et l’impuissance des classes dirigeantes à la surmonter se traduisent – comme dans le passé – par une tentative d’asseoir leur pouvoir par le biais de la violence, de l’autoritarisme, de la guerre et d’offensives brutales contre les droits et niveaux de vie des travailleurs et des peuples.

Les menaces de guerre et d’agression sont évidentes dans les attaques contre les mouvements ouvriers et populaires en lutte contre l’impérialisme, les qualifiant d’« ennemis intérieurs ». Elles l’ont été aussi lors du récent sommet de l’OTAN et du nouveau projet stratégique de cette organisation impérialiste militariste et agressive – que le traité de Lisbonne considère comme son aile armée, approfondissant ainsi le processus d’affirmation de l’Union européenne en tant que bloc économique, politique et militaire impérialiste. Elles le sont également dans les incessantes menaces, provocations et ingérences de l’impérialisme dans de nombreuses parties du monde. Et elles le sont enfin au vu des dépenses sans cesse croissantes en appareils militaires et dispositifs sécuritaires.

Les partis signataires appellent les travailleurs et les peuples du monde à renforcer le combat pour la paix et contre les plans de guerre et d’agression de l’impérialisme, à renforcer la lutte contre l’exploitation capitaliste et pour la défense de la souveraineté et des droits de tous les peuples du monde. Ils insistent sur le fait que le combat pour la paix, la coopération et le progrès est un élément indissociable de la lutte pour le renversement du capitalisme et la construction du socialisme.

Ils expriment leur solidarité avec les peuples et envers les forces anti-impérialistes révolutionnaires, progressistes et de libération nationale qui luttent contre les agressions, ingérences et menaces de l’impérialisme. Ils expriment en particulier leur solidarité avec les communistes et autres forces anti-impérialistes du Moyen-Orient et, plus spécialement, du peuple palestinien dans sa lutte pour le droit d’instaurer un État palestinien indépendant dans les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem comme capitale.

Signataires :

1. Algerian Part for Democracy and Socialism
2. Communist Party of Bangladesh
3. Communist Party of Brazil
4. Worker's Party of Belgium
5. New Communist Party of Britain
6. Communist Party of Canada
7. AKEL, Cyprus
8. Communist Party in Denmark
9. Communist Party of Finland
10.Communist Party of Greece
11.New Communist Party of the Netherlands
12.Hungarian Communist Workers Party
13.Communist Party of India (Marxist)
14.Communist Party of Ireland
15.Workers Party of Ireland
16.Party of the Italian Communists
17.Workers' Party of Korea
18.Lebanese Communist Party
19. Communist Party of Luxembourg
20.Communist Party of Mexico
21.Communist Party of Norway
22.Palestinian Peoples Party
23.Peruan Communist Party
24.Communist Party of Philippines
25.Portuguese Communist Party
26.South African Communist Party
27.Communist Party of the Russian Federation
28.Communist Party of Spain
29.Party of the Communists Catalonia, Spain
30.Communist Party Peoples of Spain
31.Communist Party of Turkey
32.Communist Party of Venezuela
33.New Communist Party of Yugoslavia
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