Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

CHANTS REVOLUTIONNAIRES

Archives

8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 08:51

              2009, année record pour les profits record

 

             Extrait du dossier de décembre du journal financier «  l’Expansion »:

Pas moins de 580 milliards de dollars c’est la somme dont été amputée la fiche de paie des salariés du monde entier en 2009 au bénéfice unique des  entreprises.

 

*En France, en sept ans de – 2003, 2009 – 24 groupes du CAC 40 croulant sous les profits, ont vu les dividendes de leurs actionnaires gonfler de 110%, pendant que la masse salariale « progressait » de 8%.

 

En 2009, TOTAL, champion toutes catégories des profits  a versé 49 milliards d’euros à ses actionnaires. Chez Vallourec, les dividendes pour les actionnaires ont bondi de 1007% (oui vous avez bien lu !) mais la masse salariale n’a augmenté que de 35% ! Chez France-Télécom, les dividendes + 462%, la masse salariale + 19%, chez Schneider les dividendes + 88%, la  masse salariale moins 6%, chez Air Liquide les dividendes ont cru de 78% mais en 2009 les salariés n’ont eu aucune augmentation de salaire etc…

 

En 2010 le CAC40 vient de verser 36 milliards d’euros soit 77% des bénéfices aux actionnaires. Chaque année, cette disparité entre les dividendes versés aux actionnaires et la part consacrée aux salaires prive les salariés de 90 à 100 milliards d’euros de revenus.

 

Pour accroître leurs profits, les entreprises suppriment massivement des emplois et augmentent la productivité :

Depuis trois ans dit le rapport, le CAC 40 se déleste chaque mois de 1900 salariés français pour augmenter ses effectifs dans les contrées asiatiques à bas salaires. Au total ce sont 674.000 emplois supprimés. Ex-Véolia (services aux collectivités locales) a supprimé 11% de ses effectifs en France et les a augmentés de 38% en Asie. En 10 ans, aux cimenteries Laffarge la productivité a augmenté de 56%, chez  Michelin la productivité par salarié croît deux fois plus vite que la masse salariale.

 

La participation piètre outil de rééquilibrage explique le rapport.

« Au niveau national ces dispositifs améliorent à peine l’ordinaire du salaire moyen : ils représentent 2,2% de la masse salariale, d’après le rapport sur la valeur ajoutée réalisé par le patron de l’INSEE Jean Philippe Cotis ». De plus, la participation et l’intéressement sont aléatoires.

 

Pour la cinquième année d’affilée la revalorisation du SMIC sera au dessous de l’inflation. Le gouvernement a décidé de l’augmenter de 1,6% au premier janvier 2011 : 21 euros mensuels.

 

Selon le rapport du Ministère du travail sorti le 30 novembre : 44,9% des salariés au SMIC ou au voisinage ( 0,8 à 1,1 SMIC ) le sont toujours trois ans plus tard, et 13% le sont encore au bout de 13 ans.

 

En 2011 les augmentations générales de salaires seront autour de 1% a estimé  le cabinet Hewit France, spécialisé dans l’étude des rémunérations.

 

Le salarié le mieux payé de France raconte « l’Expanxion »  est le bras droit du patron de LVMH (produits de luxe), le toscan Antonio Belloni : 5,428 millions d’euros de salaire annuel, auquel il faut ajouter en 2010, 17,6 millions d’euros de stocks-options (chiffres officiels donc fortement minorés). Il s’est vu décerner la légion d’honneur récompensant les étrangers oeuvrant pour la France!!!

 

« L’Expansion » conclut: Le CAC40 fait la part belle aux actionnaires et laisse les salariés sur leur faim. Et si c’était le retour de la lutte des classes » ?

 

                                                    http://www.sitecommunistes.org/

                                                           

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 14:56

Séance publique de l'Assemblée de Corse du 15 décembre 2010 - Débat sur la violence



Séance publique de l'Assemblée de Corse du 15 décembre 2010 - Débat sur la violence
            L’Assemblée de Corse se réunira en session extraordinaire, sous la présidence de Dominique Bucchini, le mercredi 15 décembre 2010,  Salle des délibérations  Hôtel de l’Assemblée à Ajaccio, à  09 h 30 :  Débat sur la violence.

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 14:53

                                                       ASSEMBLEE-CORSE.jpg             

 

LA   MOTION QUI SERA DEPOSEE PAR NOTRE CAMARADE MICHEL STEFANI A L’ASSEMBLEE DE CORSE,  AU NOM DU GROUPE « ELU(E)S COMMUNISTE ET CITOYENS DU FRONT DE GAUCHE »

-                            OBJET : LOGEMENTS SOCIAUX EN CORSE.

 

CONSIDERANT

le besoin criant de logements sociaux en Corse – entre 6 et 8 000,

CONSIDERANT

la décision de l’Etat de ponctionner les loyers perçus par les organismes HLM à hauteur de 2,5 %, ce qui représentera 340 millions d’euros par an, soit un milliard sur 3 ans,

CONSIDERANT

que cette décision de l’Etat limitera d’autant les  capacités d’investissements des organismes HLM et aggravera le manque de logements sociaux,

CONSIDERANT

le désengagement parallèle de l’Etat concernant les  aides à la pierre, notamment le nouveau règlement d’aides de l’Agence Nationale pour l’Habitat (ANAH) qui favorise nettement les propriétaires occupants au détriment des propriétaires bailleurs et par voie de conséquence les locataires les plus en difficulté,

L’ASSEMBLEE DE CORSE 

 DEMANDE

à ce que le Gouvernement renonce aux mesures d’austérité budgétaire notamment celles touchant au logement social et au règlement d’aides de l’ANAH,

DEMANDE

 au moment où doit se mettre en place l’établissement public foncier de la Corse, qu’au contraire, les crédits d’Etat soient en proportion avec les besoins, particulièrement pour la Corse.

 

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 14:42

                                                                  MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

Réponse au droit de grève en Espagne : L’état d’urgence et cour martiale !
samedi 4 décembre 2010 

de Philippe MEONI

Suite à l’extension du plan au plan de rigueur du gouvernement Espagnol, annoncé mercredi et jeudi, les contrôleurs aériens ont déclenché une grève surprise nationale, bloquant ainsi près de 600 000 passagers dans les aéroports.

Ne tolérant aucun chantage, le gouvernement Zapatero a menacé les grévistes de poursuites pénales s’ils ne reprenaient pas leur poste samedi matin au plus tard.

Samedi matin, seul 20% des effectifs avaient repris le travail. Zapatero a de nouveau menacé de décréter l’état d’urgence dans la matinée si la grève ne cessait pas.

Vers 14h, confronté à la poursuite du mouvement, le porte parole du gouvernement Espagnol décrète l’état d’urgence, réquisitionne tous les fonctionnaires à leur poste, annonçant que toute désobéissance sera traduite devant les tribunaux militaire, tel que le prévoit la constitution Espagnole.

Le recours à la force militaire dans un conflit social est considéré, par la presse et l’opposition, comme inédit en 35 ans de démocratie et s’interroge sur l’ampleur de la réponse à un simple conflit social et sur ce qui adviendrait, dans le futur, du droit de grève en Espagne.

L’opposition (Partido Popular) quant à lui accuse le gouvernement d’irresponsabilité d’avoir promulgué de nouvelles mesures de rigueur juste avant la période du "pont de l’inmaculée", l’une des fêtes les plus importantes d’Espagne, soulignant que le gouvernement ne pouvait ignorer les réactions sociales suite à de telles annonces...

Philippe MEONI - En direct de Zaragoza, Espagne

 

                                                site: BELLACIAO

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 14:30

Requiem pour l’ingérence humanitaire médiatique

                                                                     kouchner.jpg

 

Trois semaines après son débarquement du Quai d’Orsay, Bernard Kouchner est plongé dans la pénombre, une situation qu’il n’a jamais connue en soixante dix ans d’existence, dans un silence réparateur, qu’il espère salvateur. Retour sur ce parcours, au départ prometteur d’une entrée triomphale au Panthéon de l’Histoire, mais dont les errances et les déviances, vouent, désormais, le fondateur de « l’Observateur des Religions » au ministère des Affaires étrangères, à la damnation des feux éternels, sinon de l’enfer, à tout le moins du purgatoire.
Jouant de malchance, l ’éviction de Bernard Kouchner s’est accompagnée de révélations de la presse française sur la mise au point d’un système de piratage de données internes au pôle audiovisuel extérieur français visant à espionner les dirigeants du groupe pour le compte de son épouse, Christine Ockrent, une dérive qui, si elle était confirmée, retentirait comme le signe du naufrage moral de l’ancien couple tendance de la vie politique française.

Ce papier est couplé avec un précédent papier intitulé: Christine Ockrent, le passe droit permanent http://www.renenaba.com/?p=2910

 

Requiem pour l’ingérence humanitaire médiatique : Bernard Kouchner, un «trophy boy», une potiche de luxe,

René Naba  | 03. 12. 2010 |  Paris RENE-NABA.jpg

 

La plus belle prise de gauche de Nicolas Sarkozy s’est révélée être un «trophy boy», un trophée, certes, un trophée de luxe même, en son trône du Quai d’Orsay, mais à usage exclusivement décoratif, une potiche dans la pleine acception du terme, reliquat d’un parcours chaotique qui le verra personnifier à lui seul, au fil de sa carrière, toutes les déclinaisons de l’humanitaire (1), l’humanitaire authentique au Biafra (1960), l’humanitaire médiatique en Somalie (1990), l’humanitaire affairiste au Gabon, en 2010.

Un parcours qui l’aura porté à l’un de postes les plus prestigieux de la République, le Quai d’Orsay, le ministère des Affaires étrangères, celui de Vergennes et d’Aristide Briand, des gaullistes Maurice Couve de Murville et Michel Jobert, des socialistes Claude Cheysson et Hubert Védrine. Au prix de graves reniements qui feront que sa désertion sera accueillie avec une satisfaction non dissimulée par ses anciens camarades du parti socialiste trop heureux de se débarrasser d’un transfuge en puissance, tant était pathétique son empressement, tant était pitoyable sa précipitation.

Au point que son débarquement ministériel, le 15 novembre 2010, sera accueilli avec un enthousiasme non moins dissimulé: «Bernard Kouchner n’est pas encore une cause humanitaire», pour s’en préoccuper, lâchera, lapidaire, François Hollande, l’ancien patron des socialistes, résumant le sentiment général de ses anciens compagnons et tout le mépris que l’opportunisme que l’humanitaire mondaine aura suscité.

En trois ans de mandature, ce symptôme baroque de la vraie rupture sarkozienne aura fait du Quai d’Orsay «un ministère sinistré», plongeant les diplomates «dans le désarroi le plus total», jugera, sans indulgence, l’écrivain Jean Christophe Rufin, ancien ambassadeur de France à Dakar (Sénégal), évincé de son poste à la demande du président Abdoulaye Wade. Propulsant les «néo conservateurs français» aux postes de commande du Quai d’Orsay, sans toutefois s’imposer dans le domaine de la politique étrangère, «le Quai d‘Orsay, sous Kouchner, a servi de vitrine à la fois « people » et morale, masquant une realpolitik» faite dans les coulisses par des réseaux parallèles affairistes de l’Elysée, ajoutera le diplomate nullement suspecté d’anti sarkozysme primaire, dans une interview au Monde en date du 7 juillet 2010. Enfonçant le clou, deux ténors de la diplomatie française, le gaulliste Alain Juppé et le socialiste Hubert Védrine, dans une démarche bi partisane, déploreront la déliquescence de l’outil diplomatique français, sous Kouchner,  dans une tribune conjointe parue, le même jour, dans le même journal.

En trois ans de mandature, cet ancien médecin à vocation humaniste a dû renoncer à l’humanitaire, sous l’effet de ses dérives médiatiques, telle l’affaire de l’Arche de Zoé, à l’humanitarisme spectacle, à la manière de Rama Yade, sa sous ministre aux indignations sélectives, sous les contraintes de la realpolitik, à l’affairisme indécent, enfin, sous l’effet des révélations corrosives sur ses connections avec les dictatures africaines, passant sans coup férir des boat people aux pages people des magazine, en tandem avec sa compagne Christine Ockrent, illustration pathologie de l’endogamie de la classe politico médiatique et du discrédit consécutif de la presse en France.

L’homme qui menaçait de ses foudres le général Omar Al Bachir du Soudan, en mars 2007, promettant la victoire aux Darfouris, aura été mutique à un moment charnière de l’ingérence humanitaire, l’assaut naval israélien contre une flottille de pacifistes européens, en pleine zone maritime internationale, le 31 mai 2010, illustration symptomatique de ses dérives et de sa démagogie. En un mot de sa mystification.

Que n’a-t-il exigé, en moment-là, la levée du Blocus de Gaza comme celui du Darfour? Exigé le percement d’un corridor reliant l’enclave soudanaise à l’enclave palestinienne? Réclamé la comparution en justice des criminels israéliens avec la même vigueur qu’il réclamait celle des criminels soudanais? Sceller, en somme, dans l’ordre symbolique, et la communauté de destin des suppliciés de l’humanité, et la cohérence de son combat. Imprecator tout au long de sa carrière, l’homme s’est dévoilé Matamore en fin de carrière. Mutique en Palestine comme auparavant à propos du Tibet pour cause de gros contrats avec le géant chinois.

Au final, son ingérence humanitaire aura eu pour zone d’intervention privilégiée, les zones pétrolifères, (Biafra, Kurdistan, Darfour, Birmanie) sans qu’il ait été possible de déterminer si cette concordance relevait de la coïncidence fortuite ou de la préméditation. L’homme focalise il est vrai la suspicion avec son rapport de complaisance pour la firme pétrolière Total en Birmanie, qu’il exonèrera de l’accusation du travail forcé des mineurs.

«Que Kouchner se soit fait marginaliser par l’Elysée, y compris sur la Géorgie, l’Algérie, la Côte-d’Ivoire, et encore, dernièrement, sur la diplomatie culturelle de la France et l’idée d’un Etat palestinien unilatéral, telle est la loi de la République sarkozyste et son univers impitoyable. Que nos ambassadeurs envoient aujourd’hui leurs dépêches en toute priorité à la cellule diplomatique de l’Elysée, telle est la réalité des choses. Que Kouchner ait joué les «idiots inutiles» et qu’il ait, dupe d’abord de lui-même, perdu tout prix et toute latitude à la minute même où il se ralliait, tant pis pour lui. Que dans sa chute et sa descente muette aux enfers dorés du Quai d’Orsay, il ait, nolens volens, relégué aux oubliettes et, de ce fait, dégradé l’idée même du devoir d’ingérence, voilà qui restera porté à son débit, politiquement, intellectuellement et moralement», estimera l’éditeur Gilles Hertzog. Dans une tribune au titre ravageur «De l’inutilité du soldat Kouchner» paru dans Libération  le 23 Mars 2010, l’éditeur invite Bernard Kouchner à un sursaut de dignité «fidèle à ce qu’il fut hier avant d’être ministre… et avec le panache qu’on lui connut jadis, de partir sur une première et dernière ingérence dont il se ferait enfin devoir vis-à-vis de lui-même». Jamais oraison funèbre ne parut aussi lugubre, et, venant de la part d’un ami, aussi sépulcral.

Sa hantise demeure toutefois son émulation avec son faux alter ego Rony Brauman, dont il vit la comparaison comme un supplice intolérable. Un homme qui se distingue de la cohorte des idéalistes, des opportunistes ou des affairistes gravitant dans l’orbite de l’action humanitaire internationale, un homme que beaucoup voient en parfait représentant du médecin urgentiste de l’intervention humanitaire auprès des peuples en désespérance. Un curseur dans le domaine humanitaire, tant pour son humanisme que pour son humanité que pour son urbanité. Sa profession, la médecine, est une vocation qu’il vit comme une mission, et, sa judaïté, il l’assume, naturellement, comme une donnée de la naissance dont il n’éprouve aucun besoin de justification, de compensation ou de surcompensation. Une éthique de vie qui l’oblige et non un argument de vente qu’il instrumentalise pour sa promotion médiatique.

Beaucoup voient en lui une antithèse du grand gourou de l’humanitarisme médiatique, Bernard Kouchner, que ses anciens compagnons de route socialistes qualifient charitablement d’«un tiers mondiste, deux tiers mondain», pour sa flamboyance et ses extravagances, grand bourgeois parisien qui se vit comme «doublement juif parce qu’à moitié juif», comme si l’identité était quantifiable, l’engagement humanitaire conditionné par sa rentabilité politique et la solidarité humaine prédéterminée par la discrimination des critères religieux ou sociaux.

De quelle vérité puise-t-il son crédit ce discours sur le mythe des origines d’un homme qui n’aurait jamais dû ignorer la signification étymologique de son patrimoine familial –Koch noir en Hébreu et Kousner par extension un éthiopien- ces fameux Falashas, considérés comme une couche sociale inférieure de juifs car de souche arabo africaine, méprisés de ce fait par les Israéliens, descendant de la dynastie Himyarite, originaire des Arabes du sud du Yémen, à l’effet d’inciter ce «sang mêlé» à prêcher la concorde et non la discorde, le consensus et non le dissenssus, de par sa qualité de premier ministre des Affaires étrangères judéo arabe d’un pays, la France, qui abrite la plus forte communauté musulmane et la plus forte communauté juive d’Europe occidentale.

Pourquoi alors un tel ratage, à saut de puce d’une entrée triomphale au Panthéon de l’Histoire? L’explication, éloquente, provient d’un télégramme de l’ambassade américaine à Paris, révélé par le site en ligne WikiLeaks: «L’humanitaire de renommée mondiale », est « l’un des rares politiques (de gauche ou de droite) à avoir soutenu ouvertement l’invasion américaine de l’Irak », sa nomination pour diriger le Quai d’Orsay, qui représente «l’accomplissement du rêve d’une vie», résulte de «l’héritage juif de Sarkozy et son affinité pour Israël», qui feront que Bernard Kouchner sera « le premier ministre des affaires étrangères juif de la Ve République », ajoute le message publié dans le journal Le Monde en date du 2 décembre 2010. L’analyse américaine a souffert d’ européo centrisme. Une bonne maîtrise de l’anthropologie sémantique des «peuples primitifs» aurait permis à la diplomatie américaine de mieux cerner le personnage.

Que n’a-t-il prêté l’oreille à son émule, prix Nobel de la paix ? «Il y a un processus, mais il n’est pas de paix. Il est de conquête. Il est effectivement en marche et n’a jamais cessé de l’être depuis 1948. N’importe quelle personne de bonne foi, indépendamment de tout jugement moral ou politique, ne peut que constater cette dynamique d’expansion continue. A Moyen terme, je pense qu’Israël est condamné en raison de sa méprise, de ses choix impériaux qui l’ont conduit à s’adosser à l’Empire plutôt que de chercher l’entente avec ses voisins. Le bi nationalisme, pourtant l’ennemi juré du sionisme, l’a de fait emporté dans sa pire version, la sud africaine de l’Apartheid. Or l’Apartheid, cela ne peut pas durer. C’est pourquoi je pense que ce projet sioniste est condamné. Je suis particulièrement inquiet pour l’avenir de la minorité juive du Moyen orient dans les vingt prochaines années, vu la haine qu’elle a semée autour d’elle», prophétisait Rony Brauman à l’heure de l’assaut naval israélien contre la flottille de pacifistes européens contre le blocus de Gaza (2).

Natif de Jérusalem, Rony Brauman n’en tire aucun argument de pouvoir, mais une exigence de fidélité aux valeurs de l’universalisme, du socialisme et de la solidarité avec les opprimés dont se réclame précisément l’humanisme. Rigoureux, cohérent, exigeant, dans un pays tétanisé par les remugles de la collaboration vichyste de la France et l’accusation inhérente d’antisémitisme qui pend inévitablement sur quiconque s’écarte de la doxa officielle, il signera, en Août 2006, un appel contre les frappes israéliennes au Liban, à l’appel de l’Union Juive Française Pour la Paix (UJFP).

Son combat pour un état palestinien constitue pour lui une évidence et non un handicap politique, élément d’un combat plus général en vue de l’instauration de la justice au Moyen orient. Briseur de tabous, non sans risque, il signera la postface de l’ouvrage non conformiste du politologue américain, Norman G. Finkelstein, fils de déportés, portant sur un sujet tabou s’il en est, «L’Industrie de l’Holocauste: réflexions sur la souffrance des Juifs». Il s’insurgera contre «l’humanitaire spectacle» à propos de l’affaire de l’arche de Zoé, l’exfiltration clandestine d’enfants tchadiens sous couvert du conflit du Darfour, le point de déploiement médiatique de Bernard Kouchner dont le ministre atlantiste des affaires étrangères en a abusivement fait usage comme contre feu médiatique aux guerres israéliennes de destruction du Liban (2006) et de Gaza (2008).

Sa vision de l’humain est simple non simpliste, dépouillée des présupposés idéologiques: L’urgence humanitaire s’applique à tous sans discrimination et s’impose à tous sans hésitation, comme un devoir à l’égard de toute souffrance quelle que soit la religion, l’ethnie ou le degré de richesse de la zone d’intervention, se plaçant, là aussi, à contre courant de son faux frère particulièrement motivé, mais non exclusivement, pour les minorités ethniques des zones pétrolifères, allant jusqu’à blanchir, contre toute évidence, la junte birmane de l’accusation d’esclavage des jeunes travailleurs dans un rapport commandité par la firme pétrolière française «Total».

La souffrance représente pour lui réalité humaine concrète et ne relève d’aucune construction intellectuelle, encore moins d’un tropisme occidental à l’égard de l’Islam, contrairement à la tendance dominante de l’intelligentsia parisienne qui conduira en France chaque notabilité intellectuelle à disposer de sa minorité protégée, comme la marque de la bonne conscience chronique de la mauvaise conscience, comme une sorte de compensation à son trop grand désintérêt pour les Palestiniens, compensant son hostilité aux revendications du noyau central de l’Islam, la Palestine et le Monde arabe, par un soutien à l’Islam périphérique: Il en est ainsi du philosophe André Glucksmann pour les Tchétchènes, quand bien même son nouvel ami le président Nicolas Sarkozy, est devenu le meilleur ami occidental du président russe Vladimir Poutine; il en est de même de Bernard Henry Lévy, pour le Darfour, quand bien même son entreprise familiale est mentionnée dans la déforestation de la forêt africaine. Ill en est aussi et surtout de Bernard Kouchner, pour les Kurdes, ces supplétifs des américains dans l’invasion américaine d’Irak, pour le Darfour, le Biafra et la Birmanie. Au point qu’un journaliste anglais Christopher Caldwell (3) en déduira dans la prestigieuse revue London Review of Books que cette prédilection pour les zones pétrolifères stratégiques de «l’humanitarisme transfrontière de Bernard Kouchner asservit les intérêts de la politique étrangère française à ceux des Etats-Unis et que l’humanitarisme militarisé du transfuge néo sarkozyste n’est qu’une forme de néo conservatisme larvé».

«Humanitaire, diplomatie et droits de l’homme» (4), le dernier ouvrage de Rony Brauman (Editions du Cygne) met en rapport les termes du débat contradictoire qui anime depuis près d’un demi siècle l’action humanitaire internationale, dont les deux anciens présidents de «Médecins Sans frontières», Rony Brauman et Bernard Kouchner, en ont alimenté la controverse à fronts renversés. Mais, paradoxalement, celui qui devrait personnifier le mieux cette dualité, théoriquement complémentaire, celui qui devait par principe privilégier la diplomatie à double titre, au titre de médecin et au titre de chef de la diplomatie française, paraîtra constamment fasciner par les avantages d’un bellicisme purificateur, suscitant l’émotion de la communauté diplomatique internationale par des propos alarmistes sur l’Iran le 15 septembre 2007.

De retour d’une visite en Israël, et relayant sans doute les préoccupations de ses interlocuteurs, Bernard Kouchner, ce récidiviste en la matière, partisan auparavant d’une intervention musclée en Irak pour évincer Saddam Hussein, n’a pas écarté l’hypothèse d’une guerre contre l’Iran rejoignant en cela les thèses atlantistes de son nouveau mentor Nicolas Sarkozy, auteur d’une équation aussi sommaire que rudimentaire «la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran», seul dirigeant au Monde d’ailleurs à adopter ouvertement sur ce thème un lexique identique aux Israéliens, désignant Gaza de «Hamastan» et le Hezbollah libanais de «terroriste». Toute honte bue, Kouchner n’hésitera pas, non plus, à revendiquer le bénéfice de la politique menée par son prédécesseur Dominique de Villepin, qu’il couvrait pourtant de sarcasme, pour son hostilité à l’invasion américaine de l’Irak.

Pis, à l’apogée de sa gloire ministérielle, au poste prestigieux de ministre des affaires étrangères de la France, Bernard Kouchner reniera ses idéaux de jeunesse et le combat de sa vie: «J’ai eu tort de demander ce secrétariat. Il y a contradiction permanente entre les droits de l’homme et la politique étrangère d’un Etat, même en France », dit-il dans le journal «Le Parisien» à propos de la création d’un pote de secrétariat aux droits de l’homme dans le premier gouvernement de la présidence Sarkozy et son attribution à Rama Yade. «Cette contradiction peut être féconde, mais fallait-il lui donner un caractère gouvernemental en créant ce secrétariat d’Etat tant il est vrai et qu’on ne peut pas diriger la politique extérieure d’un pays uniquement en fonction des droits de l’homme».

Ah la belle découverte tardive, ce constat, pour un homme qui a fondé sa carrière sur la transgression, sa popularité médiatique sur la subversion de la diplomatie traditionnelle. Un constat qui a retenti comme un reniement, et par contrecoup, comme un désaveu de celui qui passe pour s‘être servi du combat pour la défense des Droits de l’homme comme un tremplin vers le pouvoir politique, et au delà vers le maroquin ministériel.

Un moment, un seul, Bernard Kouchner a songé à démissionner vers la fin de son mandat, quand tous les oracles prédisaient son débarquement du gouvernement. C’était le 30 août 2010, au terme d’un été extraordinairement actif dans les refoulements d’étrangers, extraordinairement musclé à l’égard des Roms, relevant pourtant de la «Maison commune de l’Europe », puis, se ravisant, il considérera ce geste de courage moral comme une «désertion»: «Aussi réaliste que l’on soit, peut-on, quand on a fondé Médecins sans frontières par exemple, admettre la mise à l’index de catégories entières, ou encore l’identification sommaire de l’étranger au délinquant ? Il y faut une dose dangereuse de reniement. C’est ce qui arrive aux ministres d’ouverture. Ils auraient pu se démarquer, quitte à mettre en jeu leur démission. Mais pour cela, il aurait fallu se redresser. Manifestement, ceux-là se sont déjà trop courbés pour pouvoir l’envisager», lui concédera charitablement Laurent Joffrin, directeur du Journal Libération, un quotidien qui s’est longtemps pâmé d’admiration devant le «French Doctor» dans son éditorial en date du 31 août  2010.

Dans le cas de Rony Brauman, ce risque là est inexistant. Partisan de l’ingérence sous sa forme pacifique à l’époque de la guerre froide, Rony Brauman en devient un critique constant lorsque celle-ci se transforme en justification d’invasions armées. Considérant que les mésaventures de l’Arche de Zoé sont plus un symptôme qu’une dérive, il soutient que toute forme de secours ou de solidarité ne relève pas nécessairement de l’humanitaire et toute action humanitaire n’est pas nécessairement bonne. Et Plutôt que d’asséner des principes ou réitérer des idéaux, Rony Brauman fait le choix de s’interroger sur les limites d’une forme d’action dans laquelle il reste engagé.

Avant d’être ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner avait promu trois idées fortes: les droits de l’homme, l’action humanitaire et le devoir d’ingérence. Devenu ministre de Nicolas Sarkozy, il n’a quasiment rien avancé dans ces trois domaines, ni guère davantage ailleurs, mais il n’était pas attendu qu’il se distingue sur la diplomatie «diplomatique», apanage présidentiel s’il en est.  Une des rares personnalités à parler vrai en connaissance de cause, Rony Brauman n’a jamais brigué d’autres responsabilités qui ne relèvent de la médecine ou de l’humanitarisme, sans le moindre débordement sur le plan politique, sans la moindre tentation carriériste, sans le moindre soupçon d’affairisme, contrairement au «cosmopolite» Bernard Kouchner et ses contrats gabonais qui permirent au ministre français des affaires étrangères de cachetonner sans état d’âme pour une dictature corrompue (5). En somme, le Fondateur de «Médecins Sans Frontières» et son successeur constituent les déclinaisons antinomiques d’un même brillant, celui qui démarque le clinquant fondateur de l’étincelant successeur.

La rebuffade qu’il a essuyée à Beyrouth lors de sa tournée d’adieu, le 5 novembre 2010, avec le refus du président de la chambre des députés Nabih Berri, de le recevoir en audience, donne la mesure de l’érosion de la diplomatie française sous le tandem Sarkozy Kouchner, dans un pays qui a longtemps constitué le point d’ancrage de la France au Moyen orient, et, au-delà, dans l’ensemble du monde arabe. Les révélations de la presse française, notamment les hebdomadaires Le Point et Marianne sur la mise en place d’un système de piratage interne du pôle audiovisuel extérieur français au profit de son épouse, Christine Ockrent, une dérive qui, si elle était confirmée, retentirait comme le signe du naufrage moral de l’ancien couple tendance de la vie politique française (6).

Le Kouchner interventionniste d’hier est apparu comme tétanisé par sa duplicité, mais au-delà de cet état d’âme, somme toute anecdotique au regard des enjeux, le seul et grand perdant de ce psychodrame personnel aura été le droit d’ingérence, que son parangon d’hier remisa dans les limbes quand il avait enfin les moyens de le mettre en pratique. Ce fait là n’est pas pardonnable. Ce fait là ne sera pas pardonné à Bernard Kouchner, un homme qui passera à la postérité comme un médecin à vocation auto proclamée humanitariste, à projection médiatique à tremplin politique, autrement dit un homme qui aura asservi la cause humanitaire en instrumentalisant les médias pour la satisfaction d’une ambition politique, sinistrant durablement la cause humanitaire.

Références

1. A propos de la problématique du Droit international humanitaire Cf. «Le Droit International Humanitaire» par Patricia Buirette et Philippe Lagrange – Edition la Découverte collection Repères N° 196 2eme édition 2008

2. Interview à la Revue Moyen orient N°6 Juin Juillet 2010 «Regard de Rony Brauman sur l’action humanitaire dans le Monde et le Moyen orient» propos recueillis par Frank Tétard et Chiara Rettennella.

3. «Kouchner ou l’ambiguïté à la française», Christopher Caldwell London Review of Books 1e Août 2009

4. Rony Brauman Humanitaire, diplomatie et droits de l’homme Editions du Cygne ISBN: 978-2-84924-152- Spécialisé en pathologie tropicale, de nationalité française, Rony Brauman est né le 19 juin 1950 à Jérusalem. Ancien président de Médecins sans frontières de France (de 1982 à 1994), il est lauréat du Prix de la Fondation Henri Dunant 1997. Coréalisateur avec le cinéaste israélien Eyan Sivan d’un documentaire (1999) sur le procès d’Adolf Eichmann (1961) dont le scénario est basé sur l’essai Eichmann in Jérusalem de la philosophe Hannah Arendt, il est l’auteur de plusieurs ouvrages notamment. Penser dans l’urgence : Parcours critique d’un humanitaire, Seuil, 2006 – entretien avec Catherine Portevin. Éloge de la désobéissance (Le Pommier, 1999, document d’accompagnement du film intitulé Un spécialiste: portrait d’un criminel moderne, réalisé à partir des archives vidéo du procès d’Eichmann, avec le cinéaste Eyal Sivan), Les médias et l’humanitaire (avec René Backmann, Victoires, 1998), Devant le Mal. Rwanda, un génocide en direct, Arléa, 1994, Le crime humanitaire. Somalie. Arléa, 1993

5. «Le Monde selon K.» par Pierre Péan Fayard Février 2009

6. http://www.marianne2.fr/Espionnage-AEF-pourquoi-Christine-Ockrent-est-mise-en-cause_a200301.html

Avec en additif dans la version papier

http://www.marianne2.fr/A-lire-cette-semaine-dans-Marianne-Kouchner-Ockrent-la-chute_a200318.html

Kouchner-Ockrent : La chute. (Comment Christine Ockrent espionnait son patron, Comment Bernard protégeait son épouse, comment ils ont naufragé France 24»

 

 

                                    site: http://www.renenaba.com/?p=2981

 

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 08:59

                                                                    MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

par Gérard Filoche

Aux dernières élections locales grecques, l’abstention et le vote blanc ont atteint des records : 54 % d’abstentions (alors que le vote est obligatoire, sous peine d’amende !) et 6 % de votes blancs ou nuls. A Athènes, l’abstention culmine à 66 % et le vote blanc à 11,6 %

15 % des suffrages exprimés sont allés aux partis de gauche qui, tel le KKE (le parti communiste grec), refusent l’austérité.

Les partis prônant l’austérité (de droite ou de gauche) ne totalisent donc que 34 % des suffrages des électeurs grecs inscrits : 40 % des suffrages exprimés dont il faut déduire les 6 % des électeurs inscrits ayant opté pour les partis de gauche refusant l’austérité.

Le parti de Papandréou, le PASOK recueille, au total, moins de 20 % des voix des électeurs inscrits. Ce sont les suffrages d’une partie du salariat qui a voté sans le moindre enthousiasme pour tenter de limiter la casse en sachant qu’une austérité de droite serait encore pire que l’austérité actuelle. Difficile, donc, de trouver un rejet plus massif de sa politique de soumission aux banques, aux spéculateurs, à l’Union européenne libérale, à un  FMI tout aussi libéral.

normalement lorsqu’on est « social » et « démocrate », on ne peut qu’être attentif à un tel phénomène,  et le déplorer. Cela signifie un message clair du peuple horrifié par les manipulations de la droite et déçu par la gauche.

Ce n’est pas du tout la vision de DSK qui a déclaré, le 15 novembre, sur France Inter que « le gouvernement en place, avec le programme du FMI, a été compris par l’opinion et que l’opinion est derrière le gouvernement ». Ce n’est pas bien de mentir aux Français en spéculant sur leur ignorance des faits exacts sur la situation en Grèce : avec moins de 20 % des électeurs inscrits qui le soutiennent, DSK ne peut sérieusement faire croire que l’opinion grecque est derrière le gouvernement Papandréou !

Pourtant DSK va plus loin dans la déformation ds faits : il  précise même « Ce n’est jamais arrivé que, malgré un programme aussi dur que celui que les Grecs sont amenés à supporter, on arrive à faire comprendre à la population que c’était nécessaire et que finalement, en majorité, elle soutienne le gouvernement en place ».

Le Parti Socialiste Grec, le PASOK, obtient moins de 20 % des suffrages des électeurs inscrits, 60 % des Grecs s’abstiennent ou votent blanc, mais, pour DSK c’est la majorité de la population qui soutient le gouvernement en place ! C’est une attitude qui n’est ni démocrate, ni sociale. D’autant que tout cela revient a donner raison « aux hordes des loups spéculateurs » qui ont pillé la Grèce comme ils pillent l’Irlande aujourd’hui.

 

DSK, l’Union européenne et la démocratie

Dans un discours, le 19 novembre à Francfort, DSK s’est prononcé pour une plus grande « intégration de l’Union européenne ».

Mais, pour DSK, cette intégration signifie encore moins de démocratie pour les institutions européennes qui en sont déjà pourtant très  éloignées. Le Parlement européen, la seule institution européenne élue au suffrage universel est aussi celle qui détient – et de loin- le moins de pouvoir. Toutes les autres, la BCE, la Commission, la Cour de justice, Les Conseils des Ministres n’ont qu’un rapport très lointain avec la démocratie et les comptes à rendre aux citoyens.

Dans ce discours, DSK prône « la création d ‘une autorité budgétaire centralisée, aussi indépendant politiquement que la Banque Centrale Européenne ». Il précise que cette « autorité fixerait les orientations budgétaires de chaque pays membre »

L’indépendance de la BCE est une fable. C’est devenu aveuglant avec la crise bancaire et celle des dettes publiques. La BCE est, certes, totalement indépendante des décisions démocratiques des citoyens. Elle est par contre, entièrement soumise à la volonté des « marchés financiers », c’est-à-dire des spéculateurs qui fixent, comme ils l’entendent, la valeur de l’euro. Une valeur pourtant décisive pour les exportations et la croissance. En Europe.

Instaurer une « autorité budgétaire » du même type, ce serait retirer aux Etats et aux parlements nationaux, élus au suffrage universel,  qui votent les budgets l’un de leurs pouvoirs essentiels. Et, ce pouvoir ne serait pas pour autant attribué à un organisme européen démocratique, mais à un organisme qui, comme la BCE, serait entièrement soumis aux « marchés financiers » ou aux spéculateurs, ce qui revient au même.

Comment peut on en arriver à prôner une forme de dictature incontrôlable par les citoyens quand on est républicain, démocrate et social ? Comment peut on ne pas rechercher une alternative à la spirale infernale qui plonge l’UE dans l’échec, l’euro aussi ? Car la récession, les austérités qui sabrent les droits et revendications des peuples pour les subordonner aux hold up des banques, ce sont des voies que nous ne pouvons que combattre…

Comment DSK, membre et peut être candidat du Parti socialiste  peut il nous proposer un  pareil programme de subordination institutionnalisé aux diktats de la finance et à son cortège de spoliations, de chômage, de misère?

 

Cet article a été écrit par Gérard Filoche, publié le 27 novembre 2010

Par Gérard Filoche/Vendémiaire  
Partager cet article
Repost0
7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 08:54

                                                             MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

1449833_3_397f_a-belgrade-lundi-6-decembre-des-sympathisant.jpg

 

Le petit-fils de Tito va marcher sur les traces de son célèbre grand-père, Josip Broz Tito, l'ancien dirigeant yougoslave toujours très populaire dans les Balkans : lundi 6 décembre, il a fondé un nouveau Parti communiste censé "rendre la dignité au peuple".

Trente ans après le décès de celui qui dirigea sans partage la Yougoslavie pendant plusieurs décennies, Josip Joska Broz a réuni les 12 000 signatures nécessaires pour valider, en vertu de la loi, la formation de ce nouveau parti politique et les a remises aux autorités, a rapporté l'agence de presse Beta.

S'exprimant devant la presse et plusieurs dizaines de sympathisants, M. Broz a expliqué vouloir "rendre la dignité au peuple, aider les jeunes à se scolariser, les vieux à se soigner […], réunir les forces de la gauche en Serbie". Le nouveau Parti communiste se donne pour ambition de "réinstaurer l'ancien système des valeurs". Il "défendra le nom de Josip Broz Tito et son héritage issu de la seconde guerre mondiale et de la lutte contre le fascisme", a poursuivi M. Broz.

"RÉCONCILIATION"

Un parfum de nostalgie flottait lors de cette conférence de presse. Des militants, pour la plupart des personnes âgées de la cinquantaine et plus, agitaient fièrement des drapeaux rouges et des drapeaux de l'ancienne Fédération yougoslave. Trente ans après sa mort, le 4 mai 1980, Tito reste populaire, en particulier chez les plus âgés, nostalgiques du monde qui allait s'effondrer quelques années après dans le chaos et les guerres des années 1990, donnant naissance aux différents pays issus de l'unité yougoslave.

Josip Joska Broz a plaidé en faveur de "la réconciliation entre les peuples" et entre les Etats issus de l'ex-Yougoslavie : "Il faut qu'il existe une certaine forme d'association dans la région car nous ne pouvons pas nous passer les uns des autres." M. Broz a estimé encore nécessaire que les Etats issus de l'ex-Yougoslavie tissent des liens sur le plan social et économique, tout en admettant que les frontières dans la région ne changeraient pas.

Le Parti communiste de Yougoslavie a cessé d'exister en 1990. Les partis communistes des six républiques qui formaient la Yougoslavie (Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Croatie, Macédoine, Serbie et Slovénie) se sont transformés en d'autres formations ou ont disparu de la scène politique. Le possible impact de ce nouveau Parti communiste en Serbie paraît difficile à cerner, dans la mesure où le Parti socialiste, membre de la coalition au pouvoir, a été créé sur les cendres de l'ex-Parti communiste de Serbie, en 1990.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 08:45

 

 

 

      Demain, 8 décembre,  un débat aura lieu à Paris. contre le racisme en Israël. Organisé par l’ »UJP, ATMF, la FTCR. En arabe on dit « tarabout », en hébreu  « Hithabrut », en français « Tous ensemble »[on connait le slogan crié lors des manifs « Tous ensemble, tous ensemble, tous…] .

Hitabrut, c’est le nom d’une organisation  israélienne qui travaille contre les discriminations afin de rapprocher les citoyens d’origine différente, les juifs et les Palestiniens, bien entendu mais également les juifs orientaux les Falashas et les autres minorités en Israël. Si l’association s’est donnée un nom arabe, c’est pour mieux rappeler qu’un Israélien sur 5 est Palestinien. Pas dans les territoires occupés mais à l’intérieur même des frontières internationalement reconnues de « l’état hébreu ». A travers leur participation dans les luttes sociales, tarabout essaie de construire des liens entre les Israéliens qui sont discriminés oppressés, dépossédés. Tarabout s’est donné comme projet de réunir des citoyens dans une optique de changement social sans a priori dogmatique.

 C’est Marcello Weksler,  Israélien d’origine argentine qui  parlera des activités de Tarabout à Paris, en présence de membres de l’UJFP, de l’ATMF et de la FTCR de retour d’Israël après une mission civile judéo - arabe en Palestine et en Israël.

 

   

Racisme en Israël: confondant

 

Chèr(e)s ami(e)s,

 

Veuillez trouver [.....]  un article paru dans la presse israélienne au sujet du racisme ambiant en Israël, traduit de l'hébreu par les soins de Michel Bilis, membre du Bureau francilien de l'UJFP. Il s'agit de l'histoire d'un Français installé dans la ville israélienne de Raanana. Cet article nous donne une idée de l'ampleur de la tâche des associations antiracistes comme Tarabout. Joyeuse Hanouka à tout le monde,

 

Richard Wagman

Président

UJFP Ile-de-France

 

Union juive française pour la paix (UJFP)

 

Raanana : la sortie anti-arabe du nouveau conseiller municipal

 

 

  «  Le grand nombre d’arabes en ville est une des choses qui suscite le plus ma colère. Nous laissons faire tandis qu’ils sont en train de prendre le dessus. Ils voudront bientôt une mosquée. » Le docteur Shlomo Lisha, premier français au conseil municipal de Raanana, dégaine tous azimuts.

 

 

Jeudi prochain, pour la première fois, un français fera son entrée au conseil municipal de Raanana. Il fera vraisemblablement, beaucoup parler de lui : il s’appelle Shlomo Lisha, dentiste de son métier, et il professe, c’est le moins qu’on puisse dire, une idéologie controversée.

 

Dans une première interview, il fait part de ses intentions révolutionnaires pour la ville, et pourquoi il se sent comme un citoyen de deuxième catégorie. Voici ce qu’il pense de la présence des arabes dans la ville : son principal sujet de mécontentement, selon ses dires. « Il nous faut nous réveiller, sinon il se passera ici la même chose qu’en France », déclare t’il de façon catégorique.

 

Nouvellement élu à Raanana, il n’a pas encore pris ses fonctions, mais il s’est déjà mis au travail. Il a de grands projets : il veut promouvoir la population française dans la ville, améliorer l’enseignement religieux, mais surtout, il veut s’attacher à tout faire pour préserver le caractère juif de l’Etat.

 

« Il faut se battre pour l’Etat », a déclaré Lisha, cette semaine. « Nous avons créé un mouvement local que nous avons intitulé : « Réveillez- vous », …. « Nous voulons, avec l’aide de Dieu, préserver le caractère juif et l’intégrité du pays. C’est mon Etat, Je suis né en Tunisie, et j’en suis parti. J’ai vécu en France, et je l’ai quittée. Maintenant, je suis ici et je ne veux pas partir ni partager l’Etat avec qui que ce soit. »

 

 

Le souci patriotique des frontières de l’Etat cède très vite la place aux idées extrémistes sur nos voisins arabes et sur la façon dont il conviendrait de les traiter. « Quand mon fils faisait son service militaire, il est entré, par erreur, à Hébron, en compagnie de quelques autres soldats, et ils ont failli se faire lyncher ». Il poursuit : « Deux soldats ont été blessés et Tsahal n’a même pas réagi. J’ai été très déçu. On ne les a pas punis, on ne les a pas enfermés dans la Casbah, on n’a pas dynamité des boutiques ». « La morale de cette histoire c’est qu’on peut s’en prendre aux soldats de Tsahal, et on donne à penser aux arabes qu’ils peuvent tout faire. On ne peut pas construire dans les territoires, mais eux, les arabes, peuvent construire tout ce qu’ils veulent. Il y a aussi beaucoup d’accidents de la circulation à cause d’eux : ils conduisent sans permis et sans plaque d’immatriculation ».

 

 

 

« J’aime les arabes »

 

Lisha n’hésite pas à dire très explicitement sa crainte de la présence d’arabes dans la ville.  « Il y a des choses dans la ville qui m’exaspèrent, et notamment, le nombre d’arabes à Raanana », dit-il. « J’aime les arabes, mais qu’ils restent chez eux ».

 

« Moi, je ne vais pas à Oum Al Fakhem, tandis qu’eux, ils viennent librement jusqu’ici. Je me retrouve avec eux dans l’ascenseur du bâtiment de mon dispensaire, et je me sens étranger dans mon propre pays. Je ne sais pas comment on pourrait les empêcher d’entrer à Raanana, mais il faut penser à des solutions, face à cette situation ».

 

 

« Il faut simplement leur expliquer que nous ne sommes pas des plaisantins. Ils ne connaissent pas l’hymne, il ne faut pas les encourager à rester ici, dans ce pays. Il faut leur rendre la vie dure, mais nous faisons tout le contraire. Nous leur rendons la vie facile, et la nôtre difficile. Si on est dur avec eux, on en recueillera les fruits ».

 

 

Lisha tente d’expliquer d’où il puise une telle inspiration. « Il faut se réveiller, autrement, il se produira exactement la même chose qu’en France. Au début, ils sont entrés pour travailler dans les usines, puis leurs femmes ont aussi commencé à travailler, et maintenant ce sont eux qui dominent ».

 

 

« Nous assistons à cela dans l’indifférence ; déjà deux pharmaciens arabes travaillent avec mon épouse. Bientôt, les arabes diront qu’ils travaillent dans la zone industrielle et qu’ils veulent une mosquée sur place. Ils vont librement dans notre pays, ils parlent arabe, ils rient au centre commercial, et un peu partout. Tu vas les voir et tu leur dis : « Attendez, c’est mon Etat ou c’est le vôtre ? », dit-il en colère.

 

 

Lisha est né en Tunisie où il a vécu jusqu’à l’âge de 18 ans. Il est ensuite parti en France où il a fait des études d’odontologie. Il a rencontré Olivia, son épouse, lors d’une visite en Israël pour un stage volontaire dans l’armée. « Nous habitions dans la banlieue au sud de Paris. Nous nous étions installés dans un endroit pas très confortable, car il était clair que nous allions émigrer en Israël. Nous pensions que si nous habitions dans Paris, nous n’aurions peut-être plus envie de partir. Nous avons donné à nos enfants des prénoms hébreux, sachant que nous ne resterions pas en France. Nous avons émigré en Israël en 1998, moi-même, ma famille et mes parents, et j’ai une fille âgée de 7 ans, « sabra » née ici.

 

« Nous sommes arrivés au centre d’intégration, et, au début, on était déçu. On ne se sentait pas au pays, il n’y avait pas de marché, il n’y avait même pas un endroit où acheter un fallafel. Nous recherchions avant tout, des lieux israéliens authentiques, mais il était difficile d’en trouver à Raanana ».

 

Avec le temps, et bien que ce n’ait pas été simple, ma femme et moi, nous nous sommes intégrés à la ville. Mon épouse, qui est pharmacienne de métier, et moi-même, nous avons dû passer à nouveau toutes les épreuves pour faire reconnaître nos diplômes professionnels. C’était humiliant, mais nous l’avons accepté, car nous aimons Israël. Le travail ici est à peu près le même qu’en France, mais les revenus sont le tiers ou le quart de ce que nous gagnions là-bas.

 

 

Selon Lisha, il y a à Raanana, environ 2000 familles françaises, soit quelques 8000 habitants, qui représentent à peu près 10% de la population locale. Lisha, on l’a vu, sera le premier représentant politique local de cette population.

Lisha raconte que, si lui-même et son épouse se sont acclimatés dans cette communauté, il n’en n’a pas été de même pour tous les français : « Les obstacles de la langue sont importants, et beaucoup de français continuent de travailler avec la France, ou même en France, car ils n’assimilent pas l’hébreu. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai accepté d’aller au conseil municipal ; cela ne faisait pas partie de mes projets ».

 

 

Article de Nathalie Bienstock

Publié le 19.11. 2010 sur Ynet (édition électronique de Yéddiot Akhraronot)

 

 

Traduit de l’hébreu par Michel Bilis

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 08:36

par Jean Ortiz

 

Pour l’ancien chef du « commando sud » de Washington pour l’Amérique du sud, le général Jammes Hill, pas l’ombre d’un doute : la menace principale aujourd’hui sur le « sous-continent », c’est « le populisme radical qui menace le processus démocratique » (Le Monde diplomatique, décembre 2007). Hier le communisme, aujourd’hui le « populisme », tous deux satanisés.

 

 Le populisme est un concept flou et attrape-tout

Le populisme est un concept flou, commode et attrape-tout, réactivé pour stigmatiser les changements en cours, dénigrer leurs acteurs (dirigeants et peuples). Et çà marche ! De Libération à Le Monde en passant par El Pais, ils tapent tous sur le même clou. Le sommet d’éthique fut atteint par Le Figaro, le 18 août 2004. L’omniscient éditorialiste Alexandre Adler y qualifia le chavisme de « populiste antisémite » et traita le président métis Hugo Chavez de « gorille bolivarien ». On a les élégances que l’on peut et des préjugés de classe et de race tenaces.

Le concept de populisme remonterait à la République romaine, à Spartacus, etc. Il concernerait plus une façon de gouverner que le contenu d’une politique. On trouve des populistes au 19e siècle en Russie, aux États-Unis, au Mexique… et au 20e en Amérique latine, plutôt des progressistes : les présidents Lazaro Cardenas, Haya de la Torre, Velasco Alvarado, Paz Estensorro, le leader colombien Eliecer Gaitan, le controversé Peron et son inévitable Evita… Puis vinrent des « néo-populistes » ultralibéraux : Menem, Fujimori…, très autoritaires, corrompus, qui privatisèrent à tout va, et vidèrent leurs pays de toute substance démocratique.

Le populisme se présente donc comme une notion difficile à cerner, ambivalente, changeante selon les contextes et les rapports de force, très connotée négativement en Europe mais beaucoup moins, et souvent assumée comme un « élément positif », en Amérique latine, continent en butte à l’impérialisme le plus puissant. Il convient par conséquent de contextualiser le concept, de ne pas le séparer des conditions et spécificités historiques (tradition des « caudillos », domination étrangère…), d’examiner le contenu des politiques appliquées, et la place des couches populaires dans les processus. Ce concept (critiquable parce qu’il peut effacer les clivages de classes) contient souvent une critique radicale de la « démocratie libérale », de la société inégalitaire, de la corruption des élites… et peut parfois, il est vrai, verser dans le « tous pourris », comme lors de la crise argentine (« Qu’ils s’en aillent tous ! »). Et beaucoup l’étaient…

 

Être proche du peuple serait être « populiste »

En Europe, on l’oppose généralement à la démocratie, on l’assimile à l’autoritarisme, à l’anti-intellectualisme. Les présidents Chavez, Morales, Correa, qui mènent, étymologiquement, « une politique qui vise à défendre les intérêts du peuple » et tiennent leurs promesses, sont populistes donc autocrates. Gouverner pour le peuple et avec le peuple, dans un lien direct et permanent, condamne à être taxé de « dictateur ». Rechercher des formes complémentaires à une démocratie représentative dégradée, condamne à l’opprobre politique. Essayer de « démocratiser la démocratie », de trouver de nouveaux espaces d’expression et de pouvoir populaire, renvoie au goulag.

Au Venezuela, le régime prône la démocratie participative, mais tous les processus d’intermédiation, de légitimation par le vote, de séparation des pouvoirs, demeurent infrangibles. A côté de l’État classique émergent des formes de cogestion, de repolitisation de l’espace social, de déconcentration du pouvoir et de l’économie : coopératives, organisations et « missions » sociales, conseils communaux, organes de citoyenneté active, autogérant des projets de quartier… Il existe même un ministère de la Participation Populaire et le président peut être révoqué à mi-mandat (article 72 de la constitution). Populisme ? Fantasmes absolutistes des médias occidentaux ?

 

Et si l’actuel « populisme latino-américain » était la participation populaire aux chantiers d’émancipation ?

S’il y a des « chefs charismatiques », les « masses » ne sont nullement passives. Force est de reconnaître le rôle de Chavez, de ses discours, de son Verbe, dans la mobilisation des pauvres, et y compris dans une sorte de « communion » avec eux, jadis « invisibles ». Cette forme de démocratie didactico-pédagogique n’a rien de tyrannique.

Quand l’Europe ouvrira-t-elle les yeux écrivait en 1815 Simon Bolivar (« Lettre de Jamaïque ») ? « Elle n’aurait plus d’yeux pour reconnaître la justice ? »

 

Publié par le MPEP http://www.m-pep.org/spip.php?article1939

Partager cet article
Repost0
6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 09:43

                                                                 MARE NOSTRUM-copie-1

                                                                                 PC ISRAELjpg

 

israelfirenew295 Pour les communistes israéliens, par sa gestion désastreuse des incendies et son recours éculé au bouc-émissaire, « la droite Israélienne joue avec le feu »



Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Voici la lettre d'un militant du Parti communiste et du Hadash, le professeur de sociologie Avishai Ehrlich, publiée par le Parti communiste d'Israël comme élément porté à la réflexion dans le cadre de l'analyse critique de la gestion par le gouvernement de droite Israélien des récents incendies de forêt qui ont ravagé le pays et causé la mort de plusieurs dizaines de personnes



Je suis à Tel-Aviv – à 70 km des feux, je ne vois même pas le nuage de fumée qui surplombe la région de Haifa alors qu'il se dirige vers la mer et pourrait avoir atteint Chypre avant qu'il ne parvienne jusqu'à moi. Les images que je vois derrière mon téléviseur sont, toutefois, très tristes. On peut voir des dizaines de milliers de personnes évacuées de leurs domiciles et le plus magnifique éco-système d'Israël, les forêts du mont Carmel, détruit pour au moins 50 à 60 ans. Il est également tragique que plus de quarante cadets de la police, venus apporter leur aide, aient trouvé la mort alors que leurs bus se sont trouvés piégés par les flammes.



Ce qui est ahurissant, c'est que pour un pays qui se prépare à la guerre et à des attaques de missiles (qui peuvent également provoquer de grands incendies) à tout moment, les gouvernements d'Israël ont, depuis de nombreuses années, négligé, en dépit d'avertissements répétés de la part des organismes publics de contrôle, les forces de lutte contre les incendies, en les maintenant dans un état de sous-effectif et de sous-équipement. L'absence de commandement autonome dans la lutte contre les incendies est seulement le résultat de la faible priorité accordée à ce secteur en termes d'allocations budgétaires! C'est la conséquence de la décision gouvernementale néo-libérale, calcul d'épicier, (incroyables dans une 'société en état de guerre permanente'!) de ne pas avoir une Autorité nationale de lutte contre les incendies ayant des fonds propres alloués et entretenue par le gouvernement central. En laissant les services de lutte anti-incendie être financés entièrement par les autorités locales, la plupart d'entre elles sont trop pauvres pour pouvoir entretenir leurs propres services de lutte anti-incendie grâce aux impôts locaux.



La demande monte désormais pour la constitution d'une commission d'enquête publique, sauf qu'en Israël, nous avons quantité de commissions d'enquête, celle sur le massacre de la flotille Mavi Marmara n'a même pas encore rendu ses conclusions! Tout le monde sait bien que les Commissions d'enquête sont un stratagème pour faire descendre la pression, pour apaiser la rage de l'opinion publique, pour laisser la colère s'estomper avec le temps. Elles tiennent ordinairement pour responsables des bouc-émissaires, des gens simples. Les véritables coupables, les ministres et le premier ministre, n'en paient jamais le prix. Il est moins important de trouver, une fois que le feu a déjà eu lieu, ce qui a mal tourné dans tel cas particulier, nous savons déjà que c'est la conséquence de négligences sur le long-terme. Le plus important désormais, tant que la question est encore brûlante, est de d'exiger que cela ne se reproduise plus! Le gouvernement ne doit pas se dérober; on doit le pousser à s'engager à mettre en place maintenant, et non dans un avenir lointain, une Autorité nationale de lutte contre les incendies réellement financée par l'État.



Je me souviens d'avoir lu alors que les feux encerclaient Athènes que les Grecs se sont également plaints du fait que les brigades de pompiers étaient sous-équipés. Désormais, les Grecs ont dans une certaine mesure amélioré leur dispositif et peuvent nous venir maintenant en aide. Peut-être que dans quelques années, à la suite de ces feux, nous serons capables de faire de même dans un pays-tiers! Ce qui est impressionnant par ailleurs, c'est que de l'aide est parvenue rapidement de Turquie, de Jordanie et d'Égypte. Même les Palestiniens nous ont envoyé deux camions de pompiers en solidarité. Chypre, la Grèce, la Russie, l'Italie, la France et les Etats-unis nous ont également aidé, bien sûr, mais ce sont des pays amis. Le premier ministre Benjamin Netanyahu a passé beaucoup de temps à parler à la télévision, afin que nous puissions le voir remercier les dirigeants des pays qui nous ont aidé, il a même remercié Erdogan! Pour lui, c'est une occasion de nous montrer que ses politiques contre la paix, fortement critiquées à l'étranger, des politiques qui ont fait d'Israël un paria, n'ont pas provoqué l'isolement d'Israël, qu'Israël a encore beaucoup d'amis quand il a besoin d'eux. Pour nous, cela devrait nous prouver que même nos adversaires politiques les plus résolus savent faire la différence entre des politiques menées par un gouvernement et la solidarité envers des personnes qui souffrent.



Politiquement, l'aspect le plus inquiétant à propos de ces feux est l'accusation de la police selon laquelle les feux ont été provoqués délibérément par des pyromanes. On pointe du doigt les citoyens Palestiniens d'Israël. Cela se produit au beau milieu de lois ethniques, anti-Arabes mises en œuvre par la coalition gouvernementale la plus droitière qu'est connu Israël depuis de nombreuses années. Un sondage, publié cette semaine, par l' « Institut Démocratie » a démontré qu'une majorité d'Israéliens soutient le nettoyage ethnique des Arabes en Israel. En cas de guerre, la majorité des Juifs soutient l'incarcération des Arabes israéliens dans des camps de détention, comme les Américains ont traité les Japonais pendant la seconde guerre mondiale. Une large majorité des Israéliens ne pense pas que les citoyens Arabes devraient prendre part aux grandes décisions prises, telles que les conditions de paix. La région du Carmel est habitée par des Juifs autant que par des Arabes, les villages Arabes sont tout autant détruits que les autres. Ces allégations sans aucun fondement sont elle-même des cocktails Molotov lancés par des pyromanes politiques sur un terrain déjà inflammable entre Arabes et Juifs en Israël.



La droite en Israël joue avec le feu!

 

 

Partager cet article
Repost0