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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 15:11

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Adressée aux Partis Communistes et Ouvriers

Le capital et ses gouvernements lancent dans toute l'Europe une nouvelle offensive en pleine crise économique capitaliste. La diminution drastique des salaires et des retraites, la mise en place de nouvelles taxes, le démantèlement progressif des systèmes de Sécurité Sociale et l'attaque contre le Code du travail sont mis en avant dans le cadre de cette offensive. On défend ces mesures en prenant la crise comme prétexte et elles ne sont pas temporaires; elles sont permanentes et elles ont été décidées il y a des années sur la base des Traités de l'UE, le premier étant le Traité de Maastricht, et de la Stratégie de Lisbonne.

Dans ces conditions, les forces qui ont fait le choix de la compromossion au sein du monde du travail, le mouvement syndical qui défend auprès des travailleurs une ligne de partenariat social et de collaboration de classe prétend hypocritement s'opposer à ces attaques et combattre la mise en œuvre de ces mesures. Ces forces sont la CSI et la CES, ainsi que les confédérations qui font le choix de la compromission que sont la GSEE, la Confédération des travailleurs du secteur privé en Grèce, et l'ADEDY, la confédération des travailleurs du secteur public, qui ont participé officiellement aux discussions avec l'UE et les autres organisations impérialistes pendant des décennies, collaborant et décidant aux côtés des monopoles de la manière dont on pourrait mettre en œuvre ces mesures anti-populaires dans chaque pays. Ces efforts ont aussi reçu les subventions de plusieurs « fondations », telle la « fondation Ebert » social-démocrate, qui cherchent à infléchir les positions des syndicats vers la recherche du consensus social.

Tous se sont rangés du côté de la ploutocratie européenne, la laissant faire tout son possible pour désarmer le mouvement social et s'attaquer aux droits des travailleurs. Pendant des années, ils ont signé avec les capitalistes des accords pour la diminution des salaires et des retraites, pour la réalisation de plans sociaux, pour des exonérations fiscales pour le patronat. Ils ont semé des illusions sur le fait qu'un capitalisme à visage humain était possible, que les marchés pouvaient être régulés et contrôlés et qu'ils pourraient s'attaquer à la spéculation qui est un élément inhérent et la norme de ce système d'exploitation. Ils proposent des revendications qui servent les intérêts du patronat et sa recherche de profits maximaux tandis qu'ils adoptent pleinement une ligne qui permet donc l'optimisation des profits réalisés par le capital: l'opposition de façade. Les forces réformistes et opportunistes, les forces du syndicalisme jaune que soutient la CSI voient les mobilisations qu'elle organisent pour le 24 Mars, qui sont totalement en phase avec les objectifs du capital européen, comme une « étape ».

Néanmoins, il ne s'agit pas seulement de constater que ces forces soient incapables d'organiser la résistance des travailleurs. Elles cherchent aussi à faire passer l'idée de collaboration de classe dans les rangs des travailleurs, de les désorienter; ils se retournent contre les intérêts du peuple, ils sont de l'autre côté de la barrière. Cette position doit être démasquée même s'ils font des manœuvres hypocrites sous la pression de la position des forces de classe et des travailleurs qui mèneront in fine à la désillusion et à la démobilisation des masses laborieuses et populaires.

L'expérience du KKE et sa lutte en Grèce soulignent que l'émancipation et le rassemblement du ouvrier rend nécessaire le renforcement de la lutte contre les représentants du capital au sein du mouvement syndical. Les travailleurs doivent renforcer les forces qui luttent sur des positions de classe, renforcer l'organisation sur les lieux de travail et la lutte contre la ploutocratie et les politiques anti-populaires. Le mouvement populaire ne devrait s'attendre à rien d'autre de la part de la CSI et de la CES. Ils ont été au service du capital et ils agiront encore ainsi à l'avenir. Leurs interventions, leurs mobilisations visent à s'assurer le contrôle de la riposte des travailleurs, de manipuler les travailleurs et de faire obstacle au développement de la lutte de classes.

La nécessité de la constitution d'une stratégie unifiée des forces sur des positions de classe et leur coordination à une échelle internationale à travers la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) est désormais à l'ordre du jour. Le conflit entre les forces sur des positions de classe et les forces du consensus « du partenariat social » et du « réformisme » mènent à cela. Ce conflit renforcera de manière décisive la FSM et mènera à l'émancipation des forces sur des positions de classe.

L'expérience acquise souligne la nécessité de coordonner les actions de masse menées sur les lieux de travail, dans les quartiers populaires afin d'apporter une réaction résolue à l'attaque coordonnée du capital Européen et du gouvernement bourgeois. Les travailleurs sont ceux qui produisent les richesses et devraient revendiquer d'en reprendre possession.

========
*** Many thanks to the comrades from France for the translation


e-mail:cpg@int.kke.gr
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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 14:31

J’espère que vous lirez cette lettre…

 

 

Au pays de la révolution française qui a mis fin au féodalisme et à la servitude en propageant à travers le monde les mots de « Liberté – Egalité – Fraternité » ; à Paris, capitale d’un pays qui a résisté hautement pour se libérer de la barbarie d’une armée occupante féroce et brutale ; depuis vos bureaux à l’Elysée ou ceux du Quai d’Orsay – j’espère que vous lirez ma lettre.

 

Dans l’un de ces bureaux, ma mère a été finalement reçue afin de discuter des moyens pour obtenir ma libération.

 

Nous savons tous que la démocratie fonde le respect de la diversité des êtres humains. Elle définit les bases légales qui accordent à chacun des droits et des devoirs. Elle prône l’égalité des droits humains et refuse absolument d’établir des différences négatives et ségrégatives selon la couleur de la peau, l’origine, la religion, etc.

 

Comme citoyen franco-palestinien, je pensais que les autorités françaises se devaient de me protéger (comme elles le font pour tous nos compatriotes français injustement en difficulté dans le monde) alors que je vis dans un pays sous occupation militaire décidée par un gouvernement qui refuse obstinément de reconnaître et d’appliquer le droit international.

 

Il semblerait que ce gouvernement, le gouvernement israélien, vous ait convaincu que le seul moyen pour moi de retrouver la liberté n’était pas que, lui, fasse, ce qu’il devrait faire pour cela mais qu’en plus de l’injustice que je subis que, moi, je fasse un acte d’humiliation supplémentaire : que je présente des « regrets » devant un tribunal militaire d’occupation.

 

Je voudrais vous poser une seule question : aurait-il été acceptable pour vous que les résistants français, pendant la seconde guerre mondiale, « regrettent » leurs actes devant des tribunaux d’occupation ou de collaboration ?

 

Si on ne peut comparer terme à terme les deux situations, il n’en reste pas moins que la Palestine vit aussi sous occupation étrangère depuis maintenant 62 ans. Une occupation brutale qui multiplie les meurtres, qui construit des murs, qui assiège et colonise, qui expulse le plus possible de Palestiniens de leur terre ou de leurs maisons, surtout à Jérusalem-Est où je vis avec ma famille.

 

Devant cette occupation que vit mon peuple, je ne peux rester ni indifférent ni me taire. Je suis né et j’ai grandi dans un pays occupé et, parce que je ne peux pas me taire, je suis depuis plus de 5 ans en prison. Comment pourrais-je accepter cette occupation que vous-même avez condamnée ? C’est mon droit que de la refuser.

 

Dans ces conditions il n’est pas pensable une seule minute, qu’en plus de tout cela que je subis, j’en vienne à « regretter » ou à « m’excuser » de quoi que ce soit devant un tribunal militaire d’occupation.

 

Je soutiens la résistance légitime de mon peuple qui bénéficie de la solidarité des gens libres à travers le monde.

 

Bien à vous,

 

 

                             Salah Hamouri                         salah_jpg.png

                            Prison de Guilboa

                                Section 4

                                Le 14 juillet

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 14:10

Vers une privatisation des événements sportifs… et du sport !

Suite à la publication du discours de D BUCCHINI sur sa vision de la politique sportive, il a paru intéressant à "U ROSSU" de vous informer de la vision UMP sur cette question. Veuillez pointer les différences!!!!!

Texte de Kalidja Patel à lire dans TEMOIGNAGE http://www.temoignages.re/vers-une-...  

                              http://www.temoignages.re

                                                                            

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Le député UMP des Yvelines, David Douillet, a rédigé un rapport sur "L’attractivité de la France pour l’organisation de grands événements sportifs". L’ancien judoka propose des pistes d’action pour que la France reste dans le top 10 des grandes nations organisatrices d’événements sportifs internationaux. Politique du bling bling et dos tourné au sport amateur.

Parmi les pistes du rapport Douillet, certaines concernent directement… les collectivités territoriales. Or, actuellement, près de 80% du financement public du sport français, qui s’établit à 13 milliards d’euros, provient des collectivités territoriales. Les régions y investissent 500 millions d’euros, les communes 8,4 milliards d’euros. Côté départements, ce sont plus de 2,75 milliards d’euros qui ont été affectés aux politiques sportives en 2009, dont une partie (plus de 1,1 milliard d’euros) en dépenses directes (au sein desquelles on compte 764 millions d’euros de dépenses de fonctionnement et 338 millions d’investissements directs), et une autre partie sous forme de subventions d’équipements (1,65 milliard d’euros). Un montant total qui représente 4% du budget total des départements. L’État apporte quant à lui 800 millions au financement du sport.

Ces chiffres ont été mis en avant par Claudy Lebreton, président de l’Assemblée des départements de France (ADF), lors d’une conférence de presse, le 29 juin dernier, portant sur la position des départements dans le domaine du sport. Une conférence à laquelle participaient quelques représentants du monde sportif comme le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), la Fédération française de judo ou la Fédération française de football. Tous s’inquiétaient des impacts de deux grands chantiers en cours : la réforme des collectivités territoriales d’une part, la réforme de la fiscalité locale d’autre part.

L’inquiétude des Départements et du mouvement sportif porte sur la faisabilité ou plutôt l’infaisabilité de financements croisés. En effet, le projet de réforme des collectivités veut encadrer les cofinancements apportés par les collectivités à des opérations d’investissement. Il apparaît en effet, que la participation minimale du maître d’ouvrage soit fixée à 20% du montant total des financements apportés au projet pour les communes de moins de 3.500 habitants et pour les EPCI à fiscalité propre de moins de 50.000 habitants, et à 30% pour les autres collectivités et groupements. Claudy Lebreton rappelle qu’il y une impérieuse nécessité de financements croisés. « Faute de les avoir, nous ne serons pas en capacité de mettre à disposition des équipements sportifs » confirme Jean-Michel Brun, vice-président du CNOSF.

Le rapport Douillet ne tient donc aucun compte des difficultés des collectivités locales. Pire. Il propose de "changer d’échelle en mettant au point, dans la concertation, une stratégie nationale, définie en commun par l’Etat, le mouvement sportif, les collectivités locales et les milieux économiques ..../...

Vers la privatisation

David Douillet préconise donc de « revoir le modèle économique des équipements, en faisant intervenir davantage le secteur privé, à l’image de ce qui se fait dans des pays comme les États-Unis, l’Allemagne, ou le Royaume-Uni, et en impliquant dès l’origine l’exploitant dans la conception et le dimensionnement de l’équipement ». Le rapport précise qu’il faut "sécuriser le cadre juridique de la construction et de l’exploitation de grandes infrastructures de spectacle sportif en réfléchissant à l’opportunité de reconnaître des projets privés comme services d’intérêt économique général au sens du Traité sur l’Union européenne". Et David Douillet de souhaiter que « des projets privés puissent bénéficier de concours publics, dès lors que les échanges intracommunautaires ne s’en trouveraient pas affectés, en mettant cette opération à l’abri du risque de requalification en marché public ou en concession » . L’ADF — comme l’ARF d’ailleurs — ne semblent pas fondamentalement opposés à un apport du secteur privé. À condition toutefois que cette intervention soit strictement encadrée et maîtrisée. Ce qui n’est pas la voie choisie par le rapport Douillet. C’est donc le début de la privatisation des événements sportifs, avec tout ce que cela peut entraîner, comme les retransmissions à la télévision, à des coûts sûrement élevés et tout le cortège des masses financières directement et indirectement tant aux événements eux-mêmes qu’aux disciplines pratiquées ou à la notoriété des sportifs y participant. Un pas de plus vers la suprématie des « disciplines reines » et la mise au rebut de disciplines plus confidentielles. Autre mesure préconisée par le rapport Douillet : La suppression de la taxe sur les spectacles, versée aux communes, ce qui, selon le judoka, « mettrait un terme aux inégalités de traitement entre disciplines, clubs et communes et renforcerait la compétitivité des clubs professionnels et les inciterait davantage à investir ». Avec une compensation pour les communes, versée… par l’État estimée à 17 millions d’euros. En pleine récession économique, l’idée ne manque pas d’humour…

Le sport bling bling

Et c’est surtout le début d’une politique sportive « bling bling », avec des réalisations prestigieuses et onéreuses. Mais, au fond, cela va servir à quoi ? Et surtout à qui ? Aux sportifs amateurs ? Non, bien évidemment. Le mouvement sportif amateur manque de moyens et les propositions de Douillet ne vont pas lui rapporter le moindre euro. Les effets de la crise vont obligatoirement avoir un impact sur les subventions versées aux fédérations, ligues, comités et clubs. Qui vont devoir, pour équilibrer leur budget, augmenter le tarif des licences… et c’est encore dans la poche des contribuables que l’on va piquer. Une fois de plus, les plus défavorisés vont être pénalisés. On est loin, très loin, du sport pour tous. Reste à savoir ce qui va sortir des Assises du sport qui vont être organisées prochainement par le mouvement sportif et les associations d’élus.

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 15:22
Derrière un contrat de 240 millions d'euros, un milliardaire. Celui qui payait les premières vacances du Président...
Nicolas Sarkozy rattrapé par le Paloma de Vincent Bolloré
Vendredi dans une enquête signée Lilian Alemagna et Guillaume Dasquié, Libération révélait le contenu d'un prochain contrat de 120 millions d’euros par an passé par le gouvernement pour des prestations de « conseil média, achats d’espace, et montage de partenariats médias » pour les exercices budgétaires 2011 et 2012.

Depuis, Thierry Saussez, directeur du Service d'Information du Gouvernement, se répand sur le web, depuis LePost jusqu'aux blogs, y compris celui de SarkoFrance, pour nous expliquer que non, non, non ces 240 millions d’euros vers ne serviront pas à faire du Storytelling. Quand bien même le document dont L. Alemagna et G. Dasquié ont eu copie prévoit :

«la production de contenus, dans la mesure où cela permet une visibilité et une perception différentes du message par le public, qui ne le considère alors pas comme de la publicité. […] Le titulaire doit alors pouvoir en assurer la mise en œuvre et le suivi avec les différents interlocuteurs concernés à toutes les étapes (scénaristes, production, régies publicitaires, chaînes, agences de communication, etc.) ».

Nicolas Sarkozy rattrapé par le Paloma de Vincent Bolloré
Quand bien même le budget de fonctionnement du Service d'Information du Gouvernement est passé en 4 ans de 6.9 millions d'euros à 27 millions d'euros !

Ces dépenses de "communication", quelques que soient leur destination, cachent un autre fait et un mensonge peut être plus grave.

Ce contrat de 240 millions d'euros a en effet été attribué une nouvelle fois le 30 juin dernier au groupe de publicité et de communication Aegis dont Vincent Bolloré est le premier actionnaire avec 29,8%. Ce groupe avait déjà, précise Libération, bénéficé des précédants contrats de 2008 à 2010.

De quoi nous remettre en mémoire les déclarations du Président élu, Nicolas Sarkozy, au micro d'Europe 1 et de RTL lorsqu'il tentait en mai 2007 de justifier les vacances que venant de lui offrir le milliardaire français sur son yacht de très grand luxe le Paloma :
« Je connais Vincent Bolloré depuis 20 ans. Cela fait 20 ans qu’il m’invite, 20 ans que je refuse. Mais je pense qu’avec tout ce qu’a subi ma famille, je me devais d’être avec eux le plus tranquille possible. Vincent Bolloré est un des grands industriels français. Il n’a jamais travaillé avec l’Etat.
(…)
Cela n’a pas couté un centime au contribuable. Pas un centime. Monsieur Bolloré n’a pas de marchés avec l’Etat. »

Un mensonge de plus comme Nicolas Sarkozy nous en sert en permanence depuis de longues années. Un mensonge de luxe au prix du séjour, 193 431 euros par semaine comme au prix du dernier contrat, 240 millions d'euros.

On comprend mieux l'audace d'Eric Woerth qui ne démissionne pas après la série inouïe de mensonges proférés sur RTL et qui sont aujourd'hui démentis par les faits et les témoignages concordants.

On comprend mieux l'absence de scrupules, l’effondrement des valeurs morales, puisque l'exemple vient d'en haut.

(Sources: Libération, Dailymotion, yachtchartersdeluxe.com, Sarkofrance) article de Richard Trois

http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com

 
Nicolas Maury
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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 15:06
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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 14:51

 Le bureau politique du FPLP appelle à une journée de mobilisation en octobre avec le camarade Sa’adat

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                                                                                            FPLP_Logo-copie-1.png

 

 

Le bureau politique du Front Populaire de Libération de la Palestine a publié une déclaration le 18 juillet 2010 appelant à une expression de soutien et de solidarité la plus large possible pour le camarade Ahmad Sa’adat, secrétaire général du FPLP, à la mi-octobre 2010, lorsque son maintien en isolement dans les geôles de l’occupation reviendra devant le tribunal.

 

 

La déclaration du Front dit que le camarade Sa’adat a passé plus d’un an et demi en isolement, le service des prisons et les services de la sécurité sioniste l’ayant qualifié de « menace permanente à la sécurité », justifiant ainsi son isolement loin de ses compagnons co-détenus, la restriction permanente de visites familiales et la privation d’accès aux informations et aux médias, aux livres et aux journaux.

Le FPLP dit que les 17 prisonniers palestiniens placés en isolement sont soumis à la brutalité et à la cruauté de la part de l’administration carcérale, et appelle d’urgence à une mobilisation la plus large possible contre l’usage de l’isolement qui vise les prisonniers palestiniens.

Le FPLP appelle à une journée d’action qui sera un jour de lutte et de solidarité contre l’isolement et avec les prisonniers palestiniens, et avec le camarade Sa’adat. Il appelle les forces progressistes, tous les partis et mouvements de libération palestiniens et arabes, et tous les amis du Front et du peuple palestinien dans le monde entier à organiser des événements, des actions médiatiques et politiques de solidarité en soutien au camarade Sa’adat, demandant la libération des prisonniers palestiniens et dénonçant l’horreur de l’isolement.

Il demande à toutes les branches du Front et ses partisans en Palestine et au-delà de considérer la journée de l’audition du Camarade Sa’adat comme un jour de mobilisation et de solidarité populaire avec le mouvement des prisonniers.

De plus, le communiqué du bureau politique demande que les autorités internationales pour les droits de l’homme et en particulier les Nations Unies, leurs organes et leur Secrétaire Général, prennent leurs responsabilités pour protéger les prisonniers palestiniens et mettent fin à leur aveuglement volontaire sur les crimes de l’occupation israélienne contre les prisonniers.

 


Source : Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP)

 

 

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 14:10

SPORT et ARGENT

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Dominique BUCCHINI, Président de l’ASSEMBLEE de CORSE le SAMEDI 17 JUILLET à l' ASSEMBLEE GENERALE des CLUBS (LIGUE CORSE DE FOOTBALL)

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,

Je souhaiterais tout d’abord vous remercier pour m’avoir invité à l’assemblée générale ordinaire de la Ligue Corse de Football dont la date de création (1922) et le nombre de clubs qu’elle fédère (107) illustrent bien la relation forte qu’entretient notre île avec le ballon rond.

Aujourd’hui, alors que la piètre prestation de l’équipe nationale lors du dernier Mondial illustre bien le fait que le football professionnel est à la croisée des chemins, l’ancien n°10 des équipes de Sartène et de l’OM devenu le Président de l’Assemblée de Corse voudrait rappeler ici l’importance du sport en général et du football amateur en particulier.

Et ce, d’autant que les médias annoncent volontiers les énormes gains de quelques professionnels, les montants des droits de télévision ou de contrats de sponsorisation. Cela pourrait laisser croire que le sport est riche mais ce n’est surement pas ce que ressentent la plupart de nos clubs, associations locales … n’est-ce pas ?

Et pourtant le sport amateur est champion de l’économie non marchande car quand des personnes créent une association, elles apportent leur capital : leur temps, leur travail, leur talent. L’association sportive est une société à capital humain. La richesse première du football amateur réside dans ce corpus de valeurs qu’il véhicule et qu’il construit chaque jour au quotidien dans la relation Joueur/Educateur-Entraîneur/ Dirigeant d’autant qu’aujourd’hui le football prend son essor auprès des catégories les plus jeunes, souvent les plus influençables, en quête d’insertion ou de reconnaissance sociale.

  • Le sport dans ses différentes dimensions
  • La dimension éducative
  • La dimension sociale : principe d’égalité des chances, fondateur de la rencontre sportive, le sport favorise la mixité sociale, on doit s’y côtoyer librement quelque soit son origine, sa position et son âge. Le sport est créateur de lien social et il est l’une des rares activités où l’on se rencontre indépendamment de son origine sociale. Cette mixité sociale s’exerce sur des valeurs fondées sur le respect de la règle, des autres et de soi même.
  • Le sport facteur d’intégration
Valoriser la culture sportive

Le sport revêt une fonction symbolique avec une charge historique et affective forte. Les évènements de vos différents clubs, au-delà même des trophées jalousement conservés, constituent une trace dans laquelle ses adhérents d’hier comme d’aujourd’hui se reconnaissent. Le sport réunit non seulement des héritages transmissibles mais aussi des occasions de découverte dans la connaissance de soi, de son corps et de son environnement au travers de créations (exploits)

Le rôle et la responsabilité des éducateurs est grande et complexe. Elle doit surtout être adaptée. Autant vous dire que le rôle de l’éducateur aujourd’hui ne s’arrête plus à la gestion simple d’un groupe et que ses responsabilités en termes d’éthique, de sociabilisation et d’épanouissement sont incontournables, sur des stades où incivisme et violence, prennent parfois le dessus sur le plaisir et le respect des autres.

  • Préparation et animation des séances d’entrainement.
  • Gestion de l’équipe lors des rencontres (choix des joueurs, choix tactiques). Soutien et guide des membres de l’équipe dans les moments les plus difficiles : un rôle exemplaire, un comportement positif et modéré dans toutes circonstances.
  • Veiller à l’intégration collective de chaque joueur, lui permettant d’évoluer et de s’épanouir dans un environnement sécurisant.
  • Garantir l’éthique et l’équité sportive, instaurer le respect des autres et de soi-même, apprécier la victoire au même titre que la défaite, voici des missions et des mots d’ordre inévitable pour l’éducation de nos jeunes. Chaque catégorie n’aura pas les mêmes besoins en termes d’éducation, d’adaptation, de civilité, c’est pourquoi l’éducateur doit envisager une formation adaptée au milieu dans lequel il va encadrer.
A cet égard la principale force du mouvement sportif réside dans la dimension de son institution associative, solidaire entre les membres et entre les pratiques même si je n’ignore pas une certaine difficulté à s’engager dans les responsabilités associatives en particulier en raison d’obligations administratives et réglementaires de plus en plus lourdes et d’une judiciarisation croissante.

Votre rôle à tous est d’autant plus important dans la mesure où la société est traversée par ce que le sociologue Roger Sue définit comme « un double mouvement de sens inverse » avec d’une part, une critique de la représentation politique et de la politique en général et d’autre part, une valorisation de l’engagement associatif.

Le lien social semble se construire désormais par la base entre les individus eux-mêmes beaucoup plus qu’à travers les institutions, le travail, la famille et les corps intermédiaires classiques, le mouvement associatif pouvant apporter une réponse collective. En fait le sport amateur est une véritable école de citoyenneté dans la mesure où par l’associativité, le sportif apprend à agir avec les autres et il peut s’y réaliser tout autant sur le terrain que dans l’exercice de responsabilités.

En effet, au-delà de la formation ou de l’entretien du corps, on apprend dans son club la morale du sport, une morale fondatrice de la vie sociale.

Par son engagement volontaire associatif, le sportif adhère librement à une activité qui a pour principe fondamental l’égalité des chances et qui, par la rencontre, par la sociabilité exprime une fraternité.

U Rossu estime que ce discours important dédié au Football peut s'appliquer dans sa TOTALITÉ à toutes les pratiques sportives de notre Région.
                     A DIFFUSER TRÈS LARGEMENT
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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 14:56

 

  le 19 Juillet 2010

 

Le vrai « job » de Florence Woerth chez Clymène

 

Les comptes de la société qui gère pour 436 millions d’euros de titres de placement de Liliane Bettencourt révèlent qu’il s’agit d’une pure machine à spéculer. L’épouse du ministre Éric Woerth était chargée, jusqu’à sa démission récente, de placer l’argent notamment dans les fameux « hedge funds ».

Beaucoup de questions se posent à la lecture des comptes de la société Clymène, que nous nous sommes procurés. Il apparaît clairement que cette holding, dont le directeur général est Patrice de Maistre et Liliane Bettencourt la présidente, a pour unique fonction de spéculer sur les marchés financiers, de faire de l’argent avec l’argent. Clymène, domiciliée à Neuilly, non loin de la résidence de la milliardaire, dispose d’un portefeuille de titres de placement évalué au bilan à 436 millions d’euros.

Des actifs « pourris »

Dans quoi ce pactole est-il placé ? Ni les rapports des commissaires aux comptes du cabinet britannique PricewatherhouseCoopers, ni le rapport d’activité signé par Liliane Bettencourt elle-même ne le précisent, mais ils lèvent un coin du voile. Dans la partie consacrée aux « principes et méthodes comptables », il est indiqué que des placements dans des fonds de private equity (capital-investissement) et de hedge funds (fonds spéculatifs) à haut rendement mais très risqués sont effectués. Dans quelles proportions ? Cela, on ne le sait pas. On peut seulement remarquer que l’importance des pertes affichées par Clymène en 2008 donne à penser que la société disposait d’importants actifs « pourris » à caractère spéculatif. Toutes les hypothèses sont permises et l’on peut même se demander, par exemple, si en 2009 la société n’a pas spéculé contre les titres de dette publique européenne, grecque notamment. Au total, les placements effectués ont permis cette année-là de dégager un résultat net de 20 millions d’euros contre une perte de 66 millions d’euros en 2008. Justement la fonction de Florence Woerth, embauchée chez Clymène en novembre 2007 par Patrice de Maistre à la demande d’Éric Woerth, l’actuel ministre du Travail, était de concourir à organiser ces placements afin d’en tirer le plus grand profit pour les intérêts de la fortune de Liliane Bettencourt.

Autre aspect notable qui ressort des comptes, c’est l’importance des salaires versés. En 2008, les rémunérations brutes des cinq salariés de l’entreprise se sont élevées à 1,5 million d’euros, soit une moyenne par personne de 300 000 euros par an et de 25 000 euros par mois. En 2009, la masse salariale versée a reculé, tombant à 462 346 euros, une chute qui s’explique probablement par une réduction de l’effectif de la société, effectif qui, cette année-là, n’a pas été précisé.

Une vraie vache à fric

Clymène cependant n’est qu’une dépendance réduite de l’empire Bettencourt. Elle est la filiale d’une société bien plus importante : Téthys. Cette holding, domiciliée dans le 8e arrondissement de Paris, également dirigée par Patrice de Maistre, assisté cependant par Jean-Pierre Meyers, mari de Françoise Bettencourt, la fille des Bettencourt, rassemble les titres de participation de Liliane et Françoise Bettencourt au sein du numéro 1 mondial des cosmétiques, L’Oréal. Téthys, c’est en 2009 1,1 milliard d’euros de titres de participation, 118,5 millions d’euros de valeurs mobilières de placement, aucune dette financière, 2,3 millions d’euros de salaires bruts annuels versés à trois salariés.

Depuis cinq ans, Téthys a dégagé plus de 700 millions d’euros de bénéfices : 86 en 2004, 112 en 2006, 145 en 2007, 192 en 2008, 180 millions d’euros en 2009. La société est une vraie vache à fric. Elle n’a pourtant aucune activité, son chiffre d’affaires dépasse à peine les 300 000 euros, tout est tiré de la finance : 267 millions d’euros de produits financiers de participation, 4 millions d’euros d’intérêts sur les prêts accordés à Clymène, près de 10 millions d’euros de gains de change et 485 000 euros de produits de cessions de titres de placement, soit un total de 281,5 millions d’euros de produits financiers ! D’où vient cette manne ? 267 millions d’euros sont des dividendes versés en rémunération de parts du capital de L’Oréal possédées par la famille Bettencourt au titre de l’exercice 2008. Téthys SAS contrôle 18,2 % du capital de la multinationale. En effet, plus de 90 % du patrimoine réel réévalué de la société est constitué de ces titres. Une précision encore, le montant des jetons de présence que se sont votés les membres du conseil de surveillance pour 2010 est de 71 000 euros. Une bonne année tout de même !

L’examen des comptes officiels de Clymène et de Téthys confirme une chose très importante quant au rôle joué par Florence Woerth dans la nébuleuse Bettencourt : contrairement à ce qui a été affirmé, déclaré, imprimé, sa fonction jusqu’à sa démission récente et forcée n’a pas consisté à gérer d’une façon générale la fortune de Liliane Bettencourt. Son rôle était plus précis. Il s’agissait pour elle de faire fructifier ce capital par tous les moyens offerts par les marchés financiers. En bon français, cela s’appelle de la spéculation sur titres.

Pierre Ivorra

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 14:13

18 Juillet Réunion des colistiers FDG à CORTE

Les colistiers du Front de Gauche s’étaient donnés rendez vous hier Dimanche 18 Juillet à Corte pour faire le point du travail accompli, et celui qui reste à faire, lors de ces 4 premiers mois de mandature… Repérages terminés, restent des « gros » dossiers qui viennent à l’ordre du jour :

  • Energie
  • PADDUC
  • Education
  • Transports aériens et maritimes
  • Chemin de fer
  • Culture et Sport
  • Politique sociale, pauvreté et précarité
  • Maitrise du foncier et logement
  • Déchets

Nous ne citons ici que les principaux…pour lesquels, nos élu-e-s, et nos candidats gardent une attention particulière, et tiennent à faire avancer les points pour lesquels ils ont reçu mandat. La Région a un rôle à jouer sur l’ensemble de ces problèmes, même si la politique nationale de Sarkozy, du tout libéralisme, de bradage du service public se renforce chaque jour davantage.

 Un échange de 4 heures a permis de marquer le profond accord sur la manière d’aborder notre travail. Cependant les événements qui ont posé question quant à la loyauté de toutes les composantes de la majorité relative...

  • L'élection à la présidence du Conseil de Surveillance de la CCM ne reste pas un événement anodin,
  • La subvention au SCB au regard des problèmes généraux de sous équipement sportif de la région.

...ne doivent pas passer au compte « Pertes et profits »…

Reste la volonté de tous et de toutes :
  • De faire partie intégrante de la majorité, de proposer, faire partager nos idées et les difficultés de la population, et voter…
  • Que le Groupe des Elu-e-s Communistes et Citoyens du Front de Gauche trouve un bon équilibre entre la nécessaire autonomie politique et la non moins nécessaire solidarité majoritaire.
  • Que les composantes du Front de Gauche s’expriment sur les questions régionales en toute indépendance.
  • Il est prévu des rencontres trimestrielles d’échanges entre élu-e-s et composante du FDG sur des thèmes à préparer, ainsi que les l’examen des futures échéances électorales.

Une bonne séance de travail dans la moiteur de cette mi-juillet.

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 15:08
présentée par Mesdames et Messieurs Roland MUZEAU, Martine BILLARD, Jacqueline FRAYSSE, Huguette BELLO, Marie-Hélène AMIABLE, François ASENSI, Alain BOCQUET, Patrick BRAOUEZEC, Jean-Pierre BRARD, Marie-George BUFFET, Jean-Jacques CANDELIER, André CHASSAIGNE, Jacques DESALLANGRE, Marc DOLEZ, André GERIN, Pierre GOSNAT, Jean-Paul LECOQ, Alfred MARIE-JEANNE, Daniel PAUL, Jean-Claude SANDRIER et Michel VAXÈS,députés
Proposition de loi garantissant le financement du droit à la retraite à 60 ans
EXPOSÉ DES MOTIFS

MESDAMES, MESSIEURS,

Nota : Contraints par les règles constitutionnelles de recevabilité financière, les signataires ne peuvent faire valoir par voie législative toutes les exigences ci-dessous énumérées.

Les député-e-s communistes, républicains, du parti de gauche et ultramarins apparentés contestent la pertinence du choix de l’allongement de la durée de cotisation comme paramètre d’ajustement aux besoins de financement des régimes de retraite.

Ils défendent l’abrogation du dispositif Fillon d’indexation de la durée de cotisation et de l’âge légal de départ en retraite sur l’évolution de l’espérance de vie.

Ils se prononcent pour le retour à une durée de cotisation égale à celle qui prévalait alors pour les salarié-e-s du privé.

Ils réitèrent leur exigence d’un maintien de l’âge légal de départ en retraite à 60 ans à taux plein assorti de la barrière des 65 ans.

Ils demandent que les périodes d’études, de chômage, de formation, de stage et d’apprentissage soient prises en compte pour le calcul des droits à la retraite.

Ils exigent le retour au calcul de la pension sur la base des 10 meilleures années d’exercice, sa ré-indexation sur les salaires et la garantie d’un taux de remplacement au moins égal à 75 % permettant de servir des pensions au moins égales au SMIC pour tou-te-s.

Ils demandent la reconnaissance collective des métiers pénibles, ouvrant automatiquement droit au départ anticipé à la retraite à taux plein dès 55 ans.

Ils souhaitent que les salarié-e-s ayant commencé à travailler très jeune puissent faire valoir leur droit au départ anticipé à la retraite à taux plein dès 55 ans.

Le droit à la retraite : un enjeu de civilisation.

Le Gouvernement s’apprête à porter un nouveau coup à notre système de protection sociale. Les député-e-s communistes, républicains, du parti de gauche et ultramarins apparentés dénoncent ce projet et réaffirment leur attachement à cet ensemble historique de droits sociaux dont la retraite est la clé de voûte.

Dans la première moitié du XXe siècle, à une époque où l’espérance de vie ne dépassait pas 50 ans et où la cessation d’activité rimait avec dépendance et pauvreté, la retraite a de prime abord été envisagée comme une forme d’accompagnement social vers la mort.

Le Plan français de Sécurité sociale prévu par le programme du Conseil national de la Résistance (CNR) et mis en œuvre par Ambroise Croizat et Pierre Laroque visait « à assurer à tous les citoyens les moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail. » Il n’envisageait pas encore la retraite comme un temps de vie.

À partir des années 1950-1960, sous l’effet conjugué de l’essor économique et démographique d’après-guerre, des luttes sociales, des progrès de la médecine et de l’évolution des modes de vie, l’espérance de vie et son corollaire, l’espérance de vie en bonne santé, ont considérablement augmenté, creusant progressivement l’écart avec l’âge légal de la retraite.

La retraite est dès lors devenue un bien social commun, un droit ouvert par le travail à une nouvelle période de vie dégagée des contraintes du salariat et de l’exploitation patronale, pendant laquelle le travailleur peut choisir de ne pas travailler ou de produire gratuitement, autrement.

Le droit à la retraite concrétise l’aboutissement des luttes sociales du XXe siècle, menées en faveur de l’aménagement des différents temps de la vie : éducation, travail, congés, retraite...

Il constitue un véritable enjeu de civilisation face au « travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy.

Un droit continuellement remis en cause depuis 1993.

Depuis l’apparition de notre système de protection sociale, et plus encore depuis 1993, le patronat, la droite libérale et les socio-libéraux n’ont cessé de chercher à remettre en cause cet acquis social, qui repose sur la répartition des richesses produites et freine du même coup les processus variés d’accumulation privative des richesses (capitalisation, financiarisation, spéculation…)

Une accumulation de profits qui se fait au détriment des revenus du travail et ne sert qu’à la spéculation et aux gaspillages destructeurs de la planète.

Le Gouvernement de François Fillon porte une réforme qui s’inscrit dans cette logique : il légifère sous la pression du capital et des marchés financiers, à la faveur d’une crise qu’il minimise d’un côté et instrumentalise de l’autre. Ainsi le gouvernement se drape-t-il dans un catastrophisme comptable pour justifier sa précipitation, et dans le fatalisme démographique pour convaincre l’opinion du caractère inéluctable des régressions sociales qu’il souhaite faire accepter, après de précédentes réformes qui ont déjà fortement dégradé les droits des retraité-e-s.

La réforme et le simulacre de concertation qui l’a précédée s’inscrivent dans la continuité des offensives conduites depuis bientôt 20 ans contre le système par répartition, sous couvert de son sauvetage.

La réforme Balladur de 1993 a marqué un tournant dans la dégradation du droit à la retraite après le passage en 1987 de l’indexation des retraites sur l’indice des prix, lequel évolue moins rapidement que celui des salaires.

Cette modification de l’indexation, l’allongement de 37,5 ans à 40 ans de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein et par dessus tout le calcul de la pension sur les 25 meilleures années contre 10 précédemment ont contribué à faire chuter considérablement le niveau des pensions versées. Les femmes et les salarié-e-s ayant connu des périodes de précarité ont été les premiers pénalisés par ces mesures.

Pour la première fois depuis l’instauration de la Sécurité sociale, le droit à la retraite auquel pouvaient prétendre les actifs allait être moins accessible et moins favorable que celui de leurs aîné-e-s.

Les réformes de 2003 et de 2008 ont aggravé la situation en faisant entrer dans la loi le principe de l’augmentation de la durée de cotisation, basé sur l’augmentation de l’espérance de vie. Mais elles ont également mis en concurrence le système de répartition en favorisant de nouvelles formes de capitalisation, ménageant ainsi une place de choix aux acteurs financiers.

Alors qu’historiquement notre système de retraites avait pour vocation de résorber la pauvreté des travailleurs âgés, les gouvernements de droite organisent depuis deux décennies la paupérisation des futur-e-s retraité-e-s en durcissant les conditions d’accès à ce droit social.

Les contrevérités assénées par le Gouvernement.


Les chiffres montrent que les retraites sont avant tout malades de la crise qui amplifie les déficits, de l’enracinement d’un chômage de masse, du développement de l’emploi précaire, de la stagnation des salaires et du partage inéquitable des richesses produites.

Faisant peu de cas de ces réalités économiques, le Gouvernement, dans un discours purement idéologique, se livre à la manipulation des chiffres, des défis et des enjeux pour « vendre » une réforme faite de solutions économiquement inadaptées et socialement injustes.

L’obsession démographique.

S’ils ne nient pas l’enjeu que constitue le vieillissement démographique, les auteurs de ce texte réfutent en revanche l’utilisation qu’en fait le Gouvernement et estiment que, loin de constituer un obstacle, ce défi démographique conforte le bien-fondé de notre système de protection sociale.

La conjoncture démographique actuelle est marquée par le départ en retraite des papy-boomers et par l’allongement de la durée de vie, qui ne constitue pas un problème mais une bonne nouvelle. Si défi il y a, il réside dans l’adaptation de nos modes de vie et dans notre capacité collective à accompagner le vieillissement de la population.

Car en dépit de l’explosion du nombre de retraité-e-s dans la société, et même si bien souvent la retraite ne correspond plus à la vieillesse, cette question n’a jamais été autant occultée : on parle de cet âge de la vie comme d’une source de difficultés nouvelles pour la collectivité alors qu’il est urgent d’inventer la Cité pour tous les âges, de « passer d’un regard qui dévisage à un regard qui envisage » (Cocteau).

C’est là encore, par delà la question des retraites, un enjeu de civilisation.

Les déclarations alarmistes du Gouvernement sur le nombre grandissant des personnes âgées passent sous silence le fait que la population française vieillit moins vite que celles de ses voisins européens, notamment l’Allemagne, souvent prise en exemple par le Gouvernement. Elles occultent aussi le fait que la fécondité en France assure presque le renouvellement des générations et rend par conséquent moins précaire le financement de la protection sociale à moyen terme.

Le financement des pensions des actuels retraité-e-s ne dépend d’ailleurs pas de l’évolution des variables démographiques mais du rapport entre le nombre de retraité-e-s et le nombre de cotisant-e-s, ce dernier étant la variable déterminante.

Or en France, si le nombre de cotisant-e-s est encore élevé par rapport au nombre de retraité-e-s, il faut constater qu’à peine plus de la moitié de ces actifs occupe un emploi à temps plein ou équivalent. Les déficits des régimes de retraites et de protection sociale sont moins la conséquence d’un phénomène démographique que d’un mode de croissance économique non durable, incompatible avec un système social fondé sur la juste répartition des richesses au profit de l’intérêt général.

La question posée est donc bien celle de la répartition des richesses.

Si l’aggravation conjoncturelle du déficit du régime général (26,8 milliards d’euros) de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse et du Fond de Solidarité Vieillesse (9,3 milliards d’euros) est bien réelle, elle résulte essentiellement de la crise. Les 680 0000 suppressions d’emploi de ces 18 derniers mois sont venues s’ajouter aux effets désastreux des politiques économiques et de l’emploi entraînant une baisse inédite de la masse salariale et par conséquent des ressources des régimes.

Des solutions gouvernementales économiquement inadaptées et socialement injustes.

Les solutions proposées par le Gouvernement pour faire face aux besoins de financement ne diffèrent ni dans la forme ni dans l’esprit de celles des précédentes réformes.

Mesures phares de cette réforme, l’allongement de la durée de cotisation, le report à 62 ans de l’âge légal de départ en retraite et le report en conséquence à 67 ans de l’âge d’annulation de la décote auront les mêmes effets que précédemment : elles toucheront encore davantage les femmes, les ouvrier-e-s, les carrières longues et les salarié-e-s ayant connu des périodes de précarité, et amplifieront la paupérisation des retraité-e-s.

En définitive ces mesures creuseront plus encore les inégalités déjà profondes entre les hommes et les femmes, et entre les salarié-e-s eux-mêmes.

Les mesures restrictives envisagées en ce qui concerne la pénibilité reviennent ni plus ni moins à instaurer au cas par cas et sur contrôle médical, pour les salarié-e-s usés par le travail, une retraite sur ordonnance. Plutôt que de reconnaître la pénibilité de tel secteur ou tel métier, le Gouvernement exigera de chaque salarié-e qu’il justifie d’une incapacité de travail d’au moins 20 % pour être autorisé à ne plus travailler à partir de 60 ans sans être pénalisé.

Peut on trouver meilleur emblème du mépris du Gouvernement et du patronat à l’égard des salarié-e-s souffrant d’une maladie professionnelle non reconnue, des salarié-e-s exposés aux produits dangereux et de toutes celles et ceux qui ont contribué au-delà de leurs forces à la production des richesses de l’entreprise et de la Nation ? Rappelons qu’en France, à l’âge de la retraite, l’espérance de vie d’un travailleur manuel est inférieure de 7 ans à celle d’un cadre.

En outre, sans tenir le moindre compte de la situation alarmante de l’emploi des jeunes, le Gouvernement envisage d’aider pendant un an les entreprises qui embaucheront une personne âgée de plus de 55 ans, au risque d’une précarité accrue pour les salarié-e-s de moins de 30 ans et de plus de 50 ans… À l’instar des mesures d’exonération de cotisations sociales sur les bas salaires ou sur les heures supplémentaires, cette incitation se révélera coûteuse et socialement désastreuse.

La validation automatique de 6 trimestres (au lieu de 4 actuellement) pour les chômeurs non indemnisés, en lieu et place d’une véritable politique de l’emploi en direction des jeunes, porte témoignage de la radicale insuffisance des mesures proposées sur le terrain de la solidarité.

Il en va de même de l’intégration de l’indemnité journalière perçue pendant le congé maternité dans le salaire de référence servant de base au calcul de la retraite.

Les sanctions visant les entreprises qui n’établiraient pas de diagnostic de situation en matière d’inégalités salariales relèvent là encore de l’affichage, les employeurs n’étant pas sanctionnés pour la discrimination qu’ils pratiquent délibérément. L’égalité salariale est pourtant, à l’évidence, une des clés du financement de la protection sociale, et la seule garantie pour les femmes de partir en retraite avec une pension décente.

Pour tenter de masquer l’injustice de sa réforme, le Gouvernement présente comme des mesures d’équité de bien maigres prélèvements sur les revenus du capital et les hauts revenus, et la remise en cause des prétendus privilèges des agents de la Fonction publique. Mais ces mesures ne font en réalité que confirmer l’injustice sociale au cœur du projet gouvernemental.

Les recettes supplémentaires sur les revenus du capital et les hauts revenus, l’augmentation des prélèvements sur les stock-options et les retraites chapeaux, la suppression de deux niches fiscales alors qu’il en existe plusieurs centaines, la taxation au premier euro des plus-values de cessions mobilières, l’augmentation d’un point de l’imposition de la plus haute tranche des revenus (alors que les fonctionnaires devront fournir un effort beaucoup plus important) et le calcul annualisé des allègements de charge sur les salaires rapporteront 3,7 milliards par an, pour un rendement de 4,6 milliards en 2020. Ces chiffres sont à comparer avec les effets attendus de l’allongement de la durée de cotisation, le report de l’âge de la retraite et l’alignement du public sur le privé, sensés rapporter plus de 25 milliards d’euros à l’horizon 2020… Preuve s’il en fallait que la contribution du capital reste symbolique. Alors que 50 % des déficits sont dus à la crise financière, les salarié-e-s devront supporter 85 % du poids de la réforme.

Le Gouvernement manipule à l’envi le concept d’équité pour justifier la restriction des droits des fonctionnaires en alignant leurs taux de cotisations salariales sur ceux du privé, en fermant le dispositif de départ anticipé pour les parents de 3 enfants après 15 ans de service – au détriment une fois encore des femmes – en alignant, enfin, les régimes d’obtention du minimum garanti.

Les pistes retenues par le Gouvernement organisent une véritable régression sociale qui viendra renforcer les inégalités. Il s’agit de faire payer aux salarié-e-s l’impact de la crise sur la protection sociale et de satisfaire aux exigences des agences privées de notation.

Malgré toutes ces dispositions, le Gouvernement n’atteint pas l’objectif de financement pérenne des régimes de retraite. Il envisage donc de piller dès 2011 le Fond de Réserve des Retraites (34 milliards d’euros) qui devait être abondé jusqu’en 2020 pour faire face au « pic » démographique. Signe que le défi démographique n’est pour lui qu’un prétexte à la mise en œuvre précipitée de sa réforme.

Le refus obstiné de jouer sur les bons leviers condamne le Gouvernement à l’échec.

Des politiques de l’emploi inefficaces.

« La Sécurité sociale […] commande l’élimination du chômage. Elle suppose d’abord une organisation adaptée, assurant le plein emploi […] » (Pierre Laroque, 1946).

Dans son aveuglement, le Gouvernement refuse de reconnaître le caractère contre-productif de ses politiques économiques et de l’emploi.

La loi Travail Emploi Pouvoir d’Achat (TEPA) d’août 2007 constitue le premier et principal marqueur de la politique du Gouvernement Fillon. Les exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires et sur les heures supplémentaires sont une réponse à l’exigence récurrente du patronat d’une réduction du coût du travail (au profit des revenus du capital). Combinées à des gains de productivité particulièrement élevés (la France se place au premier rang des pays industrialisés) et à des attentes en termes de rentabilité, ces exonérations contribuent au maintien d’un fort taux de chômage et d’un faible niveau des salaires, et sont donc largement responsables de l’assèchement des cotisations sociales.

Ces politiques de l’emploi ne poursuivent en réalité qu’un seul objectif : la réduction par tous les moyens des prélèvements sociaux, désignés sous le vocable impropre de « charges sociales ».

Les tenants de cette vision de l’économie défendent l’idée que ces prélèvements sociaux doivent être supportés non par les entreprises mais par l’impôt ou par les travailleurs eux-mêmes, dans une logique d’individualisation de la prise en charge des risques (maladie, chômage, retraite).

Cette conception est contraire à la philosophie de notre système de protection sociale, fondé sur la solidarité, où les prélèvements sociaux servent à redistribuer une partie de la richesse produite sous forme de prestations sociales afin de protéger chacun contre les risques de la vie. Elle remet en cause l’existence même de la retraite par répartition. Le modèle défendu par le gouvernement ne poursuit d’autre dessein que d’augmenter la part des profits au détriment de l’investissement productif et de l’emploi.

Les auteurs de cette proposition rejettent vigoureusement cette approche qui fait fi de la responsabilité propre des entreprises et de la contribution centrale des salarié-e-s à la création de richesses.

L’enjeu de l’égalité hommes-femmes.

Les femmes ont été déjà beaucoup plus frappées que les hommes par les réformes passées qui se sont soldées en moyenne par une baisse de 20% de leurs pensions. Les inégalités de retraite entre les hommes et les femmes sont très importantes (811€ en moyenne pour une femme, contre 1 410€ pour un homme). Le Gouvernement n’envisage pourtant pour elles que des dispositions marginales, traitées dans le volet solidarité de la réforme.

En 2004, seules 44% des femmes avaient une carrière complète (contre 86 % des hommes). 82% des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes, elles sont davantage touchées par le chômage et perçoivent des salaires inférieurs à ceux des hommes.

Pour elles, les réformes qui se sont succédées depuis près de 20 ans constituent de véritables régressions. Il en va ainsi de l’allocation parentale d’éducation étendue en 1994, aux parents de deux enfants, qui éloigne durablement les femmes de l’emploi (en 4 ans, le taux d’activité des mères de deux enfants a chuté d’au moins 18 points).

La comparaison des taux d’emploi des femmes dans les 27 pays de l’Union européenne est d’ailleurs instructive : la France vient au 15e rang, avec un taux d’emploi féminin inférieur de plus de 13 points à celui des pays comme le Danemark ou la Suède.

L’amélioration du taux d’emploi des femmes est donc possible. Elle suppose la création d’emplois de qualité, à temps complet, à l’opposé des emplois atypiques et précaires qui leur sont trop souvent proposés.

Le développement d’un service public de la petite enfance, le rattrapage des salaires des femmes et la majoration de cotisations employeurs pour ceux d’entre eux qui pratiquent des discriminations salariales ou imposent des temps partiels à leur personnel féminin sont de puissants leviers pour rétablir l’équilibre et tendre vers une réelle égalité hommes-femmes.

L’exigence d’une nouvelle répartition des richesses.

La crise a porté sur le devant de la scène l’épineuse question du partage des richesses. Le Gouvernement fait tout pour occulter ou contourner cette question pourtant centrale s’agissant des retraites. La majorité, sous la houlette du Président de la République, s’est tristement illustrée dès le début du quinquennat en faisant voter le bouclier fiscal, qui en dit long sur la conception que nos dirigeants actuels se font du partage des richesses créées au nom de l’intérêt général.

« Tous les chiffres sont sur la table […], si nous voulons sauver notre système de retraites, nous ne pouvons plus différer les décisions. » lançait N. Sarkozy, le 15 février 2010.

Force est pourtant de constater que tous les chiffres ne sont pas sur la table. Le Gouvernement et les principaux médias se gardent bien d’évoquer les deux points noirs du débat économique et social : le partage des richesses créées et la financiarisation de l’économie. Les mécanismes spéculatifs ne sont pas compatibles avec la logique redistributive.

Selon la Commission européenne, la part des salaires dans la valeur ajoutée a chuté en France de 9,3% entre 1983 et 2006 (soit l’équivalent de près de 100 milliards d’€ par an qui bénéficient au capital plutôt qu’au travail) tandis que sur la même période, la part des dividendes versés aux actionnaires passait de 3.2% à 8.5% du PIB (et de 5 % de la valeur ajoutée à près de 25%).

La proportion croissante des revenus accaparés par le capital se double de l’utilisation des revenus du capital contre l’emploi (spéculation, délocalisation).

Trois chiffres illustrent l’impossible coexistence du capitalisme financier avec notre système de protection sociale par répartition : entre 1993 et 2009, le volume des cotisations sociales a augmenté de 19% tandis que le PIB (notamment en raison des gains de productivité) augmentait de 33% et que les revenus financiers des entreprises et des banques progressaient de 143%.

Par ailleurs la part des produits financiers dans la valeur ajoutée des entreprises est désormais près de deux fois supérieure (29% contre 15%) à celle de leurs cotisations sociales.

Il devient donc de plus en plus difficile pour les entreprises et le secteur financier de concilier le maintien d’un taux d’emploi élevé, leur contribution au financement de la protection sociale et les revenus qu’ils doivent servir au capital, eux-mêmes détournés de l’investissement productif.

Seule une meilleure répartition des richesses entre travail et capital, combinée au développement de l’emploi qualifié et rémunéré à sa juste valeur permettra de répondre efficacement à l’enjeu du financement de notre modèle de protection sociale et de préserver cet acquis précieux et libérateur.

Ces objectifs ne peuvent être atteints que par la désintoxication de l’économie à la financiarisation.

C’est le sens de la présente proposition de loi, que les député-e-s communistes, républicains, du parti de gauche et apparentés ultramarins vous demandent de bien vouloir délibérer et adopter.
***

L’explosion des revenus financiers des entreprises et des banques (+143% entre 1993 et 2009 ; +626% entre 1980 et 2009 – Source INSEE, Comptes de la Nation), qui traduit une tendance forte de l’ensemble des sociétés à privilégier les revenus du capital au détriment de l’emploi, et la très faible progression du volume des salaires impactent mécaniquement les ressources disponibles pour notre système de protection sociale en général et pour les régimes de retraites en particulier.

Le chapitre premier de la présente proposition porte donc un dispositif dynamique poursuivant deux objectifs, transcrit dans les deux articles solidaires qui le composent : le financement des régimes de retraite et le développement de l’emploi.

L’article 1er propose d’assujettir les revenus financiers des sociétés financières et des sociétés non financières à une contribution d’assurance vieillesse, à un taux égal à la somme des taux de cotisation d’assurance vieillesse à la charge des employeurs du secteur privé (9.9 %). Cette nouvelle contribution, qui apportera un surcroît de recettes de l’ordre de 30 milliards d’euros, poursuit un double objectif : un financement rapide des régimes obligatoires de retraite, et une incitation forte pour les entreprises à privilégier le facteur travail.

L’article 2 propose une modulation des cotisations patronales d’assurance vieillesse en fonction des choix des entreprises en matière de répartition des richesses : les entreprises privilégiant une répartition des richesses en faveur du capital et au détriment de l’emploi, des salaires et de la formation professionnelle sont soumises à deux cotisations additionnelles d’assurance vieillesse.

L’une est calculée en fonction de l’évolution du ratio de répartition des richesses de l’entreprise (entendu comme la part de la masse salariale augmentée des dépenses de formation de la société, dans la valeur ajoutée augmentée des produits financiers) par rapport à l’évolution moyenne du ratio de répartition des richesses à l’échelle nationale. La seconde est calculée en fonction de l’écart entre le ratio de répartition des richesses de l’entreprise et le ratio moyen de répartition des richesses du secteur (INSEE, Nomenclature des Activités Françaises en vigueur, niveau 1) dont elle relève. Ces deux cotisations additionnelles sont cumulatives.

Lorsque le ratio de répartition des richesses de l’entreprise est supérieur au ratio du secteur dont elle relève, l’entreprise reste assujettie au taux de cotisation patronale de droit commun.

De même, lorsque la variation du ratio de répartition des richesses de l’entreprise est positive et supérieure à celle du ratio national, elle reste assujettie au taux de cotisation patronale de droit commun.

En revanche, lorsque le ratio de répartition des richesses de l’entreprise est inférieur à celui du secteur dont elle relève, elle est assujettie à une cotisation additionnelle dont le taux est égal à l’écart entre le ratio du secteur et celui de la société.

Par ailleurs, lorsque la variation du ratio de répartition des richesses de l’entreprise est positive ou nulle mais néanmoins inférieure à la variation du ratio national, ou négative, l’entreprise s’acquitte d’une cotisation additionnelle d’assurance vieillesse assise sur la totalité de sa masse salariale, dont le taux est égal à la différence entre le taux de variation du ratio de l’entreprise et le taux de variation du ratio national.

La question de l’emploi, de la réduction du sous-emploi et de la revalorisation des salaires est une clé essentielle du financement des retraites et de la protection sociale en général. Pour les salarié-e-s, majoritairement les femmes travaillant à temps partiel, cette précarité qui enferme dans la pauvreté laborieuse se répercute durement au moment de la retraite. Dans certains secteurs, dont celui du commerce, des services aux entreprises, de l’éducation, de la santé et de l’action sociale, le taux de salarié-e-s employés à temps partiel s’élève à plus de 20%. Dans les services aux particuliers, c’est plus de 31% !

L’article 3 propose de majorer de 10 % les cotisations sociales patronales des entreprises de plus de 20 salarié-e-s comptant dans leurs effectifs au moins 20 % de salarié-e-s à temps partiel, afin de décourager le recours au temps partiel subi et inciter à l’accroissement de la durée d’activité.

La baisse du coût du travail via les exonérations de cotisations sociales patronales, fil conducteur des politiques libérales de l’emploi, fait largement débat aujourd’hui dans la mesure où l’efficacité quantitative en matière de création d’emploi reste à chiffrer alors que les effets négatifs sur la qualité de l’emploi et l’effet « trappes à bas salaires » sont démontrés. Le coût pour le budget de l’État et le manque à gagner pour la protection sociale se chiffre à plus de 30 milliards d’euros.

Les articles 4 et 5 visent, dans le cadre de la réforme globale du financement de la protection sociale portée par les auteurs de la présente proposition de loi et afin de lever la pression à la baisse sur les salaires et sur les rentrées de cotisations sociales, à revenir sur les allègements généraux de cotisations sociales qui représentent plus des trois quarts des mesures d’exonérations et proposent la suppression des deux dispositifs phares du gouvernement que sont la réduction générale de cotisations patronales dite Fillon jusqu’à 1,6 SMIC (article 4) – 22,1 milliards d’euros en 2009 – et les exonérations au titre des heures supplémentaires et complémentaires (article 5) – 2,9 milliards d’euros en 2009.

D’autres dispositifs tels la participation financière, l’actionnariat salarié ou la protection sociale complémentaire en entreprise, exemptés d’assiette de cotisations sociales, impactent très négativement les comptes de la protection sociale. La perte de recettes résultant des niches sociales serait de 9,1 milliards d’euros. Les auteurs de cette proposition de loi envisagent donc de faire contribuer les revenus tirés de la participation et les revenus du capital au financement de la protection sociale.

L’article 6 modifie en ce sens les articles L. 137-15 et L. 137-16 du code de la sécurité sociale relatifs au forfait social, contribution de l’employeur créé par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009, portant sur des éléments de rémunération soumis à la CSG mais exclus de l’assiette des cotisations sociales de Sécurité sociale. Actuellement, les sommes versées au titre de l’intéressement, au titre de la participation, les abondements de l’employeur aux plans d’épargne d’entreprise (PEE et Perco), les contributions des employeurs au financement des régimes de retraite supplémentaire, sont assujettis à cette contribution à un taux de 4 %. Le produit de cette contribution revient à la Cnam.

Au regard, d’une part, du fort développement de ces dispositifs au détriment des formes directes de rémunération soumises, elles, à cotisations sociales et, d’autre part, de la perte de recettes conséquente pour la protection sociale, il est proposé de porter de 4 à 20 % le taux du forfait social et de répartir le produit de cette contribution, estimé à 3,8 milliards d’euros, entre les régimes obligatoires d’assurance maladie et vieillesse dont relèvent les bénéficiaires.

Les articles 7 à 11 intéressent plus particulièrement la mise à contribution des hauts revenus, qu’il s’agisse de ceux des dirigeant-e-s d’entreprises (membres du directoire, président-e-s, directeurs généraux ou directeurs généraux délégué-e-s) ou de la part variable de rémunération des certaines catégories de salarié-e-s, tels les opérateurs de marchés financiers.

L’article 7 propose en premier lieu de porter de 10 à 40 % et de 2.5 % à 10 % le taux des contributions patronales et salariales sur les attributions d’options de souscription ou d’achat d’actions et sur les attributions d’actions gratuites prévues aux articles L. 137-13 et L. 137-14 du code de la Sécurité sociale. Nous proposons également de faire en sorte que ces contributions, instituées en 2007 au profit des seuls régimes obligatoires d’assurance maladie bénéficient au régime d’assurance vieillesse. Rappelons que la Cour des comptes chiffrait en 2007 à plus de 3 milliards d’euros les pertes de recettes pour la Sécurité sociale générées par le dispositif des stock-options. L’application d’une telle mesure permettrait d’engranger aujourd’hui en année pleine environ 800 millions d’euros de recettes supplémentaires au bénéfice de la protection sociale.

L’article 8 vise la contribution sur les régimes de retraite conditionnant la constitution de droits à prestations à l’achèvement de la carrière du bénéficiaire dans l’entreprise, notamment les fameuses « retraites chapeaux ». Nous proposons que les différentes contributions patronales prévues à l’article L. 137-11 du code de la Sécurité sociale ne soient pas perçues comme actuellement au profit du seul fonds de solidarité vieillesse mais encore au bénéfice du régime général d’assurance vieillesse, selon des modalités définies par décret. Nous proposons en outre de relever les différents taux de cette contribution et de soumettre les contributions des employeurs destinées au financement de ces régimes à la CSG et à la CRDS.

L’article 9 instaure quant à lui une nouvelle contribution visant l’ensemble des éléments de rémunération, indemnités et avantages mentionnés aux articles L. 225-42-1 et L. 225-90-1 du code du commerce, soit les contrats instaurant des rémunérations différées au bénéfice des mandataires de sociétés cotées, lesquels sont soumis, depuis la loi n° 2005-842 du 26 juillet 2005, au régime des conventions réglementées. Cette contribution, fixée au taux de 40%, concernerait les « parachutes dorés » et autres indemnités de départ, comme les indemnités versées en raison d’une clause de non-concurrence.

L’article 10 vise à instaurer une nouvelle contribution patronale sur la part variable de rémunération des opérateurs de marchés financiers qui excède le plafond annuel de la Sécurité sociale, soit 34 620 euros en 2010. Cette contribution fixée au taux de 40% serait perçue au profit des régimes d’assurance maladie et d’assurance vieillesse.

L’article 11 a enfin pour objet de porter le taux du prélèvement social de 2 à 12% sur les revenus de capitaux mobiliers et les plus-values, gains ou profits, en particulier ceux réalisés sur les marchés financiers. Les dispositions des articles 7 à 11 sont difficiles à chiffrer : les données sur le montant global des retraites chapeaux, par exemple, sont trop parcellaires pour pouvoir donner lieu à des estimations précises. Nombre de ces mesures ont en outre autant vocation à dissuader certaines pratiques et réorienter les revenus du capital vers l’emploi et les salaires qu’à engranger directement des recettes nouvelles.

L’article 12 propose, en dernier lieu, la suppression du dispositif dit du « bouclier fiscal » afin que l’ensemble des contributions sociales sur les revenus du patrimoine, les revenus d’activité ou les revenus de placement ne puisse faire à ce titre l’objet d’une restitution de la part de l’État.

PROPOSITION DE LOI

CHAPITRE 1ER
Nouvelles recettes pour le financement dynamique des retraites et le développement de l’emploi
Article 1er

I. Après l’article L. 245-16 du code de la sécurité sociale, est insérée une section 6 ainsi rédigée :
« Section 6
« Contribution des revenus financiers des sociétés financières et non financières »

« Art. L. 245-17. – Les revenus financiers des prestataires de service visés au Livre V du code monétaire et financier entendus comme la somme des dividendes bruts et des intérêts nets reçus, sont assujettis à une contribution d’assurance vieillesse dont le taux est égal à la somme des taux de cotisation d’assurance vieillesse à la charge des employeurs mentionnés à l’article D. 242-4 du code de la sécurité sociale.

« Les revenus financiers des sociétés tenues à l’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés conformément à l’article L. 123-1 du code du commerce, à l’exclusion des prestataires visés au premier alinéa du présent article, entendus comme la somme des dividendes bruts et assimilés et des intérêts bruts perçus, sont assujettis à une contribution d’assurance vieillesse dont le taux est égal à la somme des taux de cotisation d’assurance vieillesse à la charge des employeurs mentionnés à l’article D. 242-4 du code de la sécurité sociale.

« Les contributions prévues au présent article ne sont pas déductibles de l’assiette de l’impôt sur les sociétés.

« Un décret fixe les taux de répartition de ces ressources entre les différentes caisses d’assurance vieillesse. »

II. Après le 5° bis de l’article L. 213-1 du code de la sécurité sociale, est inséré un 5° ter ainsi rédigé :

« 5° ter Le recouvrement de la contribution mentionnée à l’article L. 245-17 du présent code ».

III. Un décret en Conseil d’État fixe les modalités d’application du présent article.
Article 2

I. Après l’article L. 242-7-1 du code de la sécurité sociale, est insérée une section 2 ainsi rédigée :
« Section 2
« Cotisations assises sur la masse salariale

« Art. L. 242-7-2. – Pour l’application du présent article :

« La répartition des richesses des sociétés à l’échelle nationale est définie annuellement par le calcul du ratio Rn de la masse salariale augmentée des dépenses de formation, sur la valeur ajoutée augmentée des produits financiers au sens de l’article L. 245-16 du code de la sécurité sociale de l’ensemble des sociétés ayant leur siège sur le territoire français.

« La répartition des richesses des sociétés à l’échelle des sections du niveau 1 de la Nomenclature des Activités Françaises de l’INSEE en vigueur est définie annuellement par le calcul du ratio Rs, correspondant au ratio moyen Re de l’ensemble des sociétés qui composent la section.

« La répartition des richesses d’une société est définie annuellement par le calcul du ratio Re de la masse salariale augmentée des dépenses de formation, sur la valeur ajoutée augmentée des produits financiers au sens de l’article L. 245-16 du code de la sécurité sociale de la société.

« Les ratios Rn et Re de l’année précédant la promulgation de la loi n° … du … garantissant le financement du droit à la retraite à 60 ans servent de référence pour le calcul des taux de variation annuels de Rn et Re exprimés en %.

« Les sociétés immatriculées au Registre du Commerce et des Sociétés conformément à l’article L. 123-1 du code du commerce s’acquittent annuellement, selon les modalités définies au présent article, d’une cotisation additionnelle d’assurance vieillesse calculée en fonction de l’écart entre le ratio Re et le ratio Rs d’une part, et d’une cotisation additionnelle d’assurance vieillesse calculée en fonction de l’écart entre les taux de variation de Re et de Rn d’autre part.

« Les sociétés dont le ratio Re est supérieur ou égal au ratio Rs de la section dont elles relèvent, ou dont le taux de variation annuel du ratio Re est positif ou nul et supérieur au taux de variation annuel du ratio Rn, restent assujetties aux taux de cotisation d’assurance vieillesse de droit commun.

« Les sociétés dont le niveau annuel de Re est inférieur au niveau annuel de Rs de la section dont elles relèvent s’acquittent d’une cotisation additionnelle d’assurance vieillesse assise sur la totalité de leur masse salariale dont le taux est égal à l’écart entre Rs et Re.

« Les sociétés dont le taux de variation annuel du ratio Re est positif ou nul mais inférieur au taux de variation du ratio Rn, ou négatif, s’acquittent d’une cotisation additionnelle d’assurance vieillesse assise sur la totalité de sa masse salariale, dont le taux est égal à l’écart entre les taux de variation Rn et Re.

« Les cotisations additionnelles mentionnées au présent article sont cumulatives.

« Les cotisations prévues au présent article ne sont pas déductibles de l’assiette de l’impôt sur les sociétés.

« Un décret fixe les taux de répartition de ces ressources entre les différentes caisses d’assurance vieillesse. »

II. Après le 5° ter de l’article L. 213-1 du code de la sécurité sociale, sont insérés un 5° quater et un 6° ainsi rédigés :

« 5° quater Le recouvrement de la contribution mentionnée à l’article L. 242-7-2 du présent code.

« 6° Le contrôle et le contentieux du recouvrement prévu aux 1°, 2°, 3°, 5°, 5° ter et 5 quater ».

III. Un décret en conseil d’État fixe les modalités d’application du présent article.
Article 3

Après l’article L. 242-10 du code de la sécurité sociale, il est inséré un article L. 242-10-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 242-10-1. Les entreprises d’au moins vingt salariés et dont le nombre de salariés à temps partiel est au moins égal à 20 % du nombre total de salariés de l’entreprise, sont soumises à une majoration de 10 % des cotisations dues par l’employeur au titre des assurances sociales, des accidents du travail et des allocations familiales pour l’ensemble de leurs salariés à temps partiel. »
Article 4

L’article L. 241-13 du code de la sécurité sociale est abrogé.
Article 5

I. Les articles L. 241-17 et L. 241-18 du code de la sécurité sociale sont abrogés.

II. En conséquence, l’article 81 quater du code général des impôts est abrogé.
CHAPITRE 2
Contribution des revenus du capital au financement de la protection sociale
Article 6

I. L’article L. 137-15 du code de la sécurité sociale est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Cette contribution à la charge de l’employeur est affectée aux régimes obligatoires d’assurance maladie et vieillesse dont relèvent les bénéficiaires selon une clé de répartition définie par décret. »

II. À l’article L. 137-16 du même code, le taux : « 4% » est remplacé par le taux : « 20% ».
Article 7

I. Au premier alinéa du I de l’article L. 137-13 et au premier alinéa de l’article L. 137-14 du code de la sécurité sociale, après les mots : « au profit des régimes obligatoires d’assurance maladie », sont insérés les mots : « et d’assurance vieillesse ».

II. Au II de l’article L. 137-13 du même code, le taux : « 10% » est remplacé par le taux : « 40% ».

III. Au premier alinéa de l’article L. 137-14 du même code, le taux : « 2,5% » est remplacé par le taux : « 10% ».
Article 8

L’article L. 137-11 du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

I. Au premier alinéa du I, après les mots : « au profit du fonds mentionné à l’article L. 135-1 du présent code », sont insérés les mots : « et du régime général d’assurance vieillesse, selon des modalités définies par décret, ».

II. Au 1° du I, les mots : « , pour la partie excédant un tiers du plafond mentionné à l’article L. 241-3 » sont supprimés et le taux : « 16% » est remplacé par le taux : « 35% ».

III. Au dernier alinéa du 2°, les taux : « 12% » et « 24% » sont remplacés respectivement par les taux : « 20% » et « 50% ».

IV. Au IV, les mots : « ni aux contributions instituées à l’article L. 136-1 et à l’article 14 de l’ordonnance n° 96-50 du 24 janvier 1996 relative au remboursement de la dette sociale. » sont supprimés.
Article 9

Après l’article L. 137-26 du code de la sécurité sociale, est insérée une section 12 ainsi rédigée :
« Section 12
« Contribution patronale sur les formes de rémunération différées mentionnées aux articles L. 225-42-1 et L. 225-90-1du code du commerce

« Art. L. 137-27. – Il est institué, au profit des régimes obligatoires d’assurance maladie et d’assurance vieillesse dont relèvent les bénéficiaires, une contribution due par les employeurs assise sur le montant des éléments de rémunération, indemnités et avantages mentionnés aux articles L. 225-42-1 et L. 225-90-1 du code du commerce, à l’exclusion des options et actions visées aux articles L. 225-177 à L. 225-186 et L. 225-197-1 à L. 225-197-5 du code du commerce.

« Le taux de cette contribution est fixé à 40%. »
Article 10

Après l’article L. 137-27 du code de la sécurité sociale, est insérée une section 13 ainsi rédigé :
« Section 13
« Contribution patronale sur la part variable de rémunération des opérateurs de marchés financiers

« Art. L. 137-28. – Il est institué, au profit des régimes obligatoires d’assurance maladie et d’assurance vieillesse une contribution de 40%, à la charge de l’employeur, sur la part de rémunération variable dont le montant excède le plafond annuel défini par l’article L. 241-3 du présent code versée, sous quelque forme que ce soit, aux salariés des prestataires de services visés au Livre V du code monétaire. »
Article 11

Le I de l’article L. 245-16 du code de la sécurité sociale est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Les revenus mentionnés au c et e du I de l’article L. 136-6 du présent code sont assujettis au taux de 12%. »
Article 12

Les articles 1er et 1649-O A du code général des impôts sont abrogés.
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