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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 15:18

 

 

 

                                                                                                                                     Terre Corse

 

 

 

Sans solidarité nationale, la régionalisation est une illusion dangereuse
                         (vidéo de Francis Riolacci)

 

 

                  

           fl-che-copie-1.gif            http://terrecorse.tumblr.com/

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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 13:54

                                                                  cerveau animé

 

 

HUMA.fr

               

Les pauvres contre les pauvres… 

Lundi, 20 Octobre, 2014

 Patrick Apel-Muller

                                        

 

Pour vous, le car sera toujours assez bien. Plus lent, moins confortable, plus dangereux, plus polluant, c’est le transport qu’Emmanuel Macron destine aux pauvres de ce pays.

 

Ce patron de banque maquille sous les dehors d’une mesure charitable une entreprise de démolition des chemins de fer publics, les condamnant à des prix élevés et à une concurrence d’avance faussée avec des opérateurs privés. « Le train, l’automobile du pauvre », écrivait Jules Renard, frappé par la stratégie du transport low cost et envahi par la fureur des dividendes, ne répondrait plus aux besoins du plus grand nombre. Une attention qui dissimule de sombres intentions.

Même procédé concernant les allocations familiales. François Hollande, déchirant une fois de plus ses promesses, présente comme une mesure de justice sociale l’exclusion de millions de ménages gagnant à deux plus de 6 000 euros. Les ménages plus pauvres ne toucheront pas un sou de plus, mais le gouvernement les presse de se réjouir !

Et pourtant ! En brisant l’universalité de la politique familiale, le président ouvre une brèche qui menacera demain les remboursements de la Sécurité sociale, voire la gratuité de l’école, et brise le principe de solidarité. Ainsi, ne fait-il plus de l’impôt sur le revenu le théâtre de la redistribution. Il dissimule derrière cette disposition radicale les cadeaux faramineux consentis aux grands patrons, tandis que toute sa politique tend à faire payer aux pauvres les frais de la crise… sans doute parce qu’ils sont les plus nombreux. Opposer aux plus miséreux ceux qui ont à peine plus ; désigner à la vindicte de qui s’échine celui qui chôme et n’en peut mais ; ignorer les 25 milliards d’euros de fraude patronale à la Sécurité sociale sous la traque aux quelques assurés indélicats qui ne rapportera que quelques centaines de millions… tout cela dessine une stratégie qui emprunte aux classiques de l’oligarchie. Elle passe de moins en moins inaperçue. Comme l’avouait le cynique Talleyrand :« Les mécontents, ce sont des pauvres qui réfléchissent. »

 

 

 

Les pauvres contre les pauvres…
Lundi, 20 Octobre, 2014
L"éditorial de Patrick Apel-Muller Pour vous, le car sera toujours assez bien. Plus lent, moins confortable, plus dangereux, plus polluant, c’est le transport qu’Emmanuel Macron destine aux pauvres de ce pays.

Pour vous, le car sera toujours assez bien. Plus lent, moins confortable, plus dangereux, plus polluant, c’est le transport qu’Emmanuel Macron destine aux pauvres de ce pays. Ce patron de banque maquille sous les dehors d’une mesure charitable une entreprise de démolition des chemins de fer publics, les condamnant à des prix élevés et à une concurrence d’avance faussée avec des opérateurs privés. « Le train, l’automobile du pauvre », écrivait Jules Renard, frappé par la stratégie du transport low cost et envahi par la fureur des dividendes, ne répondrait plus aux besoins du plus grand nombre. Une attention qui dissimule de sombres intentions. Même procédé concernant les allocations familiales. François Hollande, déchirant une fois de plus ses promesses, présente comme une mesure de justice sociale l’exclusion de millions de ménages gagnant à deux plus de 6 000 euros. Les ménages plus pauvres ne toucheront pas un sou de plus, mais le gouvernement les presse de se réjouir ! Et pourtant ! En brisant l’universalité de la politique familiale, le président ouvre une brèche qui menacera demain les remboursements de la Sécurité sociale, voire la gratuité de l’école, et brise le principe de solidarité. Ainsi, ne fait-il plus de l’impôt sur le revenu le théâtre de la redistribution. Il dissimule derrière cette disposition radicale les cadeaux faramineux consentis aux grands patrons, tandis que toute sa politique tend à faire payer aux pauvres les frais de la crise… sans doute parce qu’ils sont les plus nombreux. Opposer aux plus miséreux ceux qui ont à peine plus ; désigner à la vindicte de qui s’échine celui qui chôme et n’en peut mais ; ignorer les 25 milliards d’euros de fraude patronale à la Sécurité sociale sous la traque aux quelques assurés indélicats qui ne rapportera que quelques centaines de millions… tout cela dessine une stratégie qui emprunte aux classiques de l’oligarchie. Elle passe de moins en moins inaperçue. Comme l’avouait le cynique Talleyrand :« Les mécontents, ce sont des pauvres qui réfléchissent. »

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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 13:43

                                                                       cerveau animé

 

 

                  VOLONTAIRES POUR QUELS COMBATS?

 18 Octobre, 2014

Décidément, nous vivons un siècle de cendre, où le mensonge se travestit en vérité morale, où le fanatisme religieux ou racial se pare des vertus de la démocratie.
En 1937, des milliers de jeunes Français, notamment des ouvriers, furent volontaires en Espagne en Brigades internationales pour combattre le fascisme.
De 1941 à 1944,des milliers encore, qui étaient parfois issus de l'immigration juive,arménienne, italienne ou espagnole, furent volontaires dans la Résistance antinazie,au péril de leur vie.

Depuis une génération, la France a été balayée par un vent mauvais de contre-révolution culturelle, que soufflent les "élites" conservatrices, ou "de gauche", ses médias écrits ou audiovisuels. On n'y parle plus en 2014, à la une des quotidiens et des télés que de ces centaines de "djihâdistes", souvent issus des lambeaux les plus pauvres et les plus délabrés des immigrations africaines, passés de la délinquance mineure au fascisme islamiste. Le Monde, Libération, ces hérauts de la gauche libérale, renchérissent sur Manuel Valls, pour affoler une opinion qui rejette leur politique: "Nous sommes les derniers remparts contre les attentats djihâdistes, des Nemmouche et autres assassins revenus de Syrie ou d'Irak".

C'est oublier un peu vite que si cette cohorte de volontaires pour l'intégrisme islamiste sont partis de France rejoindre les insurgés longtemps soutenus par la France et l'occident, c'est parce qu'ils combattaient le gouvernement syrien, accusé durant des années par les médias français de tous les crimes.

N'est-il pas un peu hypocrite de s'étonner à grands cris les enlèvements de citoyens français ou leur exécution par les bandes armées islamo-délinquantes, alors que la France fait la guerre et bombarde en Irak après l'avoir fait en Libye, et menace de le faire en Syrie et à nouveau en Libye? Les interventions militaires de ces dernières années,de Kaboul à Tripoli et Bagdad, avaient toutes pour prétexte d'éradiquer les " Djihâdistes".elles en ont multiplié le nombre par cent!

Clemenceau disait " la guerre est une affaire trop sérieuse pour être décidée par les militaires ". On peut dire aujourd'hui en France que c'est trop grave et a trop de conséquences pour être confié à des politiciens qui ne rêvent que de remonter dans les sondages sans y parvenir tant leur politique est néfaste. Il est déplorable de voir les dirigeants français jouer les " Messieurs Plus " de l'impérialisme occidental d'Afrique en Asie, en toute irresponsabilité, et en utilisant les médias à leur botte pour affoler l'opinion .

Le Monde du 8 septembre 2014, qui menace les Français à pleines pages du Grand Loup Djihâdiste, révèle en un entrefilet de 6 lignes que la France est le premier des pays d'émigration vers Israël, avec plus de 5000 départs au total en 2014.Parmi eux, des centaines de Français rejoignent les colonies Sionistes, implantées par la force en Cisjordanie palestinienne, et des dizaines de jeunes Français sont allés participer à l'offensive de l'armée israélienne à Gaza.

En quoi est il plus grave de rejoindre les bandes islamistes de Syrie ou d'Irak que d'aller contribuer sciemment au vol des terres palestiniennes et à l'écrasement des familles Gazaouies sous les bombes?

Le mouvement progressiste français de 2014, englué dans ses petits calculs électoralistes et carriéristes, doit s'interroger: pourquoi a -t-il été incapable de donner à ces jeunes du XXIème siècle, un rêve, une raison de vivre et de mourir, et laisse- t-il ce soin au fanatisme " religieux " le plus fascisant?

                                     Francis Arzalier

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19 octobre 2014 7 19 /10 /octobre /2014 12:38

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Moduler les allocations familiales : une grave faute politique (PCF)

La question de l'universalité de la Sécurité sociale est déterminante. La protection sociale n'a pas vocation à réduire les inégalités sociales mais à compenser la maladie, le coût de l'enfant, le travail...


S'il faut une politique de réduction des inégalités sociale, c'est avec l'égalité salariale femmes/hommes, l'augmentation des minima sociaux et le plein emploi.


Les parlementaires socialistes et le gouvernement font payer à la sécurité sociale leur absence d'ambition et de courage politique à affronter le patronat dans une politique de réduction des inégalités sociales. Ils préfèrent que les assuré-e-s sociaux se répartissent la protection sociale en régression.
Moduler les droits, c'est créer de fait des catégories qui seront utilisées à termes comme levier pour diviser les travailleurs, les salarié-e-s et détruire le système de protection sociale. Ce qu'il faut moduler, c'est un impôt vraiment progressif et une vraie mise à contribution du capital et des entreprises notamment les revenus financiers.
C'est une question politique centrale. Le PS vient à nouveau de lâcher un repère historique de la Sécurité sociale. Les mobilisations sont indispensables pour reconquérir une protection sociale solidaire. Les communistes y sont déterminés.

Parti communiste français,
Paris, le 17 octobre 2014.

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19 octobre 2014 7 19 /10 /octobre /2014 12:19

 

                                                                          MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

                                                                                          drapeau-palestine-.gif

 

 

Repenser de fond en comble la stratégie des Palestiniens

Un diplomate s’exprime à coeur ouvert

  > 17 octobre 2014

Le 9 octobre, le nouveau premier ministre palestinien Rami Hamdallah est entré solennellement à Gaza, à la tête du nouveau gouvernement d’union nationale. Le 12 octobre au Caire, la conférence des donateurs a promis 4,3 milliards d’euros pour la reconstruction de la bande de Gaza, ravagée par 52 jours d’agression israélienne l’été dernier. Et le 13 octobre, le Parlement britannique a voté la reconnaissance de l’État palestinien, vote non contraignant pour le gouvernement du Royaume-Uni mais qui envoie un signal fort à Israël - trois députés français veulent suivre cet exemple. Le 3 octobre, le gouvernement suédois, lui, a annoncé sont intention de reconnaître formellement la Palestine.

 

 


La série d’avancées diplomatique obtenues par l’Autorité palestinienne, en moins de quinze jours, reste symbolique et fragile. Rien ne dit que le gouvernement d’union nationale, composé pour l’instant de «  technocrates  », aboutira à une véritable réconciliation politique entre l’Autorité palestinienne, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le Hamas. La reconstruction dépendra du bon vouloir des autorités israéliennes, qui ont obtenu le droit de veto sur chaque projet de réhabilitation. Et les progrès sur le front diplomatique restent du domaine du virtuel. Le blocus est loin d’être levé, comme l’avaient pourtant demandé tous les dirigeants palestiniens, de l’OLP au Hamas.

Ces petites avancées ne corrigent en rien les avertissements du diplomate palestinien Majed Bamya, le 15 septembre 2014 devant quelques dizaines de spectateurs rassemblés à l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO). Ce haut fonctionnaire de 31 ans chargé du dossier des prisonniers a été l’une des voix de la Palestine pendant l’offensive contre Gaza. Il a acquis une célébrité instantanée le 28 août dernier en contrant vigoureusement un porte-parole israélien dans un débat sur la chaîne France 24. Partisan d’une communication «  agressive  » selon ses propres termes, cet homme au discours structuré en plusieurs langues, dont le français, n’épargne pas son propre camp. Fixant peu de limites à son franc-parler, il s’est donné la mission de dénoncer les faiblesses de son propre camp aussi bien que les calculs de l’adversaire.

 

Les positions palestiniennes après Gaza
iReMMO, rencontre avec Majed Bamya, 15 septembre 2014, animée par Dominique Vidal, journaliste et historien— YouTube

 

L’indispensable unité nationale

Ce nouveau langage a une limite : Majed Bamya avertit qu’il s’exprime en son nom propre, et non en tant que diplomate, prix de sa liberté de parole. Une liberté qu’il exerce pleinement. Pour les Palestiniens, tout reste à faire, affirme-t-il. L’urgence, c’est l’union politique pleine et entière. «  La concurrence politique doit cesser, le Hamas a le droit d’avoir son siège à l’OLP  », l’OLP qui représente tous les Palestiniens, des territoires occupés et de la diaspora, et qui rassemble le Fatah et plusieurs autres partis. Le Hamas n’en fait pas partie. Il faut l’y admettre, et sans conditions, dit le diplomate : «  il n’a pas à payer pour cela  ». Les différences dans les positions politiques ne peuvent servir de prétexte à repousser un rapprochement indispensable selon lui. Le Hamas et le Fatah ne sont pas d’accord sur plusieurs points fondamentaux  ? Ce n’est pas un problème, dit l’électron libre, qui donne en exemple les débats au sein de l’OLP avant les accords d’Oslo : le Front de libération de la Palestine (FPLP) n’était pas d’accord, il s’est plié à la volonté de la majorité. «  Après, ils sont restés opposés à ces accords, ils ont continué à exprimer leur opposition, mais ils l’ont fait dans un cadre responsable  ».

Assez, plaide Majed Bamya, de cette atmosphère de méfiance où «  chacun doute de l’autre  » et «  cherche à nouer des alliances internationales alors que la seule alliance qui compte c’est l’alliance nationale  ». Allusion qu’il décode lui-même en évoquant les rumeurs voulant que le Hamas cherche à se rapprocher des États-Unis en vue de nouer des négociations spécifiques.

Ces divisions, constate-t-il avec une certaine amertume, font le jeu d’Israël, et les stratégies de l’un et de l’autre lui semblent toujours aller dans des directions divergentes. Seule solution, répète Bamya, une véritable unité nationale. Depuis, le Hamas a certes semblé faire un pas dans cette direction en acceptant de transmettre le pouvoir à Gaza au gouvernement d’union nationale. Mais s’il se retire — pour le moment — en tant que gouvernement séparé de la bande de Gaza, le Hamas reste ce qu’il est au premier chef : un puissant mouvement politico-militaire qui n’a pas l’intention de désarmer. Et qui reste aussi en dehors du rassemblement politique des Palestiniens au sein de l’OLP.

La coordination sécuritaire, un jeu de dupes

L’usage des armes n’est pourtant pas un tabou pour Majed Bamya. S’exprimant toujours à titre personnel, il ne craint pas de dénoncer la coordination sécuritaire entre l’Autorité palestinienne et Israël. L’Autorité n’a rien à gagner dans ce qu’il considère comme un jeu de dupes. Elle dit qu’elle protège les Palestiniens, explique-t-il, mais «  ma position personnelle, c’est que cette coordination n’a pas de sens tant qu’il y a incursions et arrestations  ». Logique au début des accords de paix, ajoute-t-il, «  elle ne l’est plus maintenant qu’il est évident que nous n’avons pas de partenaire  ».

Le diplomate s’explique d’ailleurs sur le fond. Pour lui, «  partisan de la non-violence avant l’agression de Gaza  », les Palestiniens «  n’ont pas à assurer la sécurité de la puissance occupante, et la résistance est légitime  » tant qu’elle ne vise que des soldats et exclut les civils. Bamya n’hésite d’ailleurs pas à citer comme exemple le Général de Gaulle, Jean Moulin et le Front de libération nationale (FLN) algérien. On reconnaît là la doctrine de Marwan Barghouti, l’un des principaux leaders de la deuxième intifada, arrêté par Israël le 15 avril 2002 et condamné à la prison à perpétuité. Barghouti, dont Bamya est proche, recommandait que la résistance «  marche sur deux jambes  », celle des armes et celle de la négociation. Une vision qui n’est certes pas celle de Mahmoud Abbas aujourd’hui, mais qui semble gagner du terrain chez les jeunes Palestiniens exaspérés par l’absence de perspective politique.

Pour un réveil diplomatique

Les reproches du jeune diplomate à l’Autorité palestinienne ne se limitent pas aux relations avec Israël. Il accuse sa direction d’une certaine inertie diplomatique, ce qui peut paraître paradoxal au vu des derniers succès internationaux remportés par les Palestiniens, de l’admission à l’ONU aux récentes reconnaissances de la Suède et du Parlement britannique. Mais ces réussites, affirme-t-il, masquent l’absence de vision à long terme, alors qu’Israël déploie une stratégie «  Israël investit dans sa relation avec la Russie, avec les Kurdes, avec la Chine…Elle a investi en Afrique à un point que vous ne pouvez pas imaginer. L’Afrique, (qui fut) notre terrain de prédilection...  ».

Rien de tout cela chez les Palestiniens, qui selon lui se reposeraient sur leurs lauriers en se réjouissant des 138 voix obtenues à l’ONU pour sa reconnaissance. «  Israël regarde vers l’avenir et nous, nous sommes fiers de notre passé  ». Majed Bamya plaide alors pour une diplomatie professionnelle, dont on comprend bien que pour lui, elle reste à construire. Il faut, par exemple, travailler les liens avec l’Allemagne, dit-il en choisissant l’exemple le plus épineux pour les Palestiniens. Bien sûr, l’Allemagne est astreinte par son passé à prendre des positions pro-israéliennes, mais cela ne durera pas toujours. Il faut donc selon lui «  travailler maintenant pour récolter dans dix ans  ». Un plaidoyer pro domo  ? Dans dix ans, Majed Bamya n’aura que 41 ans.

 

 

 

 

 

 

 

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19 octobre 2014 7 19 /10 /octobre /2014 07:48

 

                                                                     cerveau animé

 

Tourner la page du Front de gauche
Aurélien BERNIER

En janvier 2014, dans un livre intitulé La gauche radicale et ses tabous, j’avançais une explication à l’échec électoral du Front de gauche et à la montée, simultanée, du Front national. Cette explication est double : un problème stratégique, d’une part – celui du lien qui perdure entre le PCF et le Parti socialiste – et un problème programmatique – celui du manque de clarté sur les questions du libre échange, de l’Union européenne et de la souveraineté

. Les élections du printemps 2014 ont malheureusement confirmé cette analyse. Contrairement à ce que j’espérais, le Front de gauche n’a ni coupé les ponts avec les socialistes au pouvoir, ni porté le seul message qui soit audible par les classes populaires : pour pouvoir gouverner à gauche, il faut sortir du libre échange et de l’ordre juridique et monétaire européen. Comme si ce n’était pas suffisant, nous avons assisté, par médias interposés, aux batailles rangées entre partisans de Jean-Luc Mélenchon et soutiens de Pierre Laurent, aux flots d’insultes sur les réseaux sociaux ou aux règlements de comptes dans les assemblées des collectivités locales. Tout cela ne peut plus durer.

À la fin de l’été, Jean-Luc Mélenchon annonçait le lancement d’une nouveau mouvement pour la Sixième République, autour d’un appel à signatures. Cette démarche a deux intérêts. Le premier est de dépasser la cadre du Front de gauche pour s’adresser directement au peuple, et de tenter ainsi de s’extraire des batailles d’appareils. Le second est de chercher à redresser l’image déplorable qu’ont les partis politiques dans l’opinion, en proposant des ruptures institutionnelles. Pourtant, en l’état, cette initiative me semble être une impasse. En restant « un pied dedans, un pied dehors », Jean-Luc Mélenchon et le Parti de gauche refusent de tourner la page du Front de gauche. Ils sont prisonniers de cette règle stupide en vigueur dans la sphère partisane (tout particulièrement à gauche), qui consiste à ne jamais vouloir endosser la rupture d’une alliance. Le Parti de gauche est toujours officiellement lié au PCF, lui-même lié au Parti socialiste. Jean-Luc Mélenchon peut s’épuiser à traiter François Hollande et Manuel Valls de tous les noms, il reste lié, par communistes interposés, à la majorité en place. Le problème stratégique n’est donc toujours pas réglé.

À cette première épine dans le pied de Jean-Luc Mélenchon s’en ajoute une deuxième : sa nouvelle démarche n’a pas réglé non plus le problème programmatique. La première préoccupation du peuple que l’on souhaite fédérer est, de très loin, celle de la crise économique. La question institutionnelle est certes importante, mais elle ne répond pas directement à la violence qui s’abat chaque jour un peu plus sur les classes populaires. Je suis personnellement favorable à une Sixième République et sans doute en phase avec la vision que Jean-Luc Mélenchon et le Parti de gauche peuvent en avoir. Mais on ne peut substituer la question institutionnelle à l’urgence sociale. Il faut donc porter, en même temps que l’idée de Sixième République, un programme clair de rupture avec le capitalisme qui en finisse avec les trois tabous de la gauche radicale : le libre échange, l’Union européenne et la souveraineté.

Jean-Luc Mélenchon et le Parti de gauche pourraient choisir un tout autre scénario : tourner la page du Front de gauche. Cette alliance était une belle idée, qu’il fallait tenter de mener le plus loin possible. Mais il est évident qu’elle n’a pas abouti aux résultats espérés : permettre au PCF de se désintoxiquer de sa dépendance au Parti socialiste, porter un programme crédible et battre les sociaux-libéraux et le Front national dans les urnes. Il faut cesser les affrontements internes entre organisations, les pseudo-réconciliations qui ne débouchent que sur de nouveaux affrontements. Le PCF a choisi une stratégie, celle du maintien des élus dans les collectivités locales, qui suppose des alliances avec le Parti socialiste. Le Parti de gauche a choisi de couper tous les ponts avec la majorité. Ces deux stratégies sont inconciliables, et le Front de gauche n’est donc plus crédible. Dans deux, cinq ou dix ans, les choses seront différentes. Le PCF sera peut-être décidé à sacrifier ses positions locales pour regagner une crédibilité nationale. Peut-être alors, un nouveau rassemblement sera possible. En attendant, mieux vaut suivre des chemins différents que de poursuivre ce lent suicide politique en direct.

Sur les questions programmatiques, la séparation entre le PCF et le Parti de gauche permettrait à ce dernier de construire ce qu’il n’a, pour la grande majorité des électeurs, jamais eu : un programme. Le Parti de gauche s’est constitué dans le but de créer le Front de gauche. Dès le départ, il est entré dans des négociations programmatiques avec le Parti communiste. Dans les élections nationales, il n’a jamais porté que des programmes « partagés » : L’humain d’abord en 2012 et celui des élections européennes de 2014. Un travail programmatique existe bien, mais personne, en dehors des militants, ne le connaît réellement. Et ceux qui le connaissent savent qu’il est loin d’être abouti. Dans ces conditions, appeler à s’organiser autour de la seule idée de Sixième République serait une erreur.

Pour répondre à la demande sociale des classes populaires et aux enjeux géopolitiques actuels, un programme de gauche radicale doit reposer sur trois piliers. Le premier est celui de la démondialisation. Ce terme a l’intérêt de condenser les mesures de rupture économique que la gauche radicale devra mettre en œuvre dès son arrivée au pouvoir : le protectionnisme pour relocaliser la production et taxer les capitaux, la sortie de l’ordre juridique et monétaire européen, l’affrontement avec la finance internationale. Le deuxième pilier est celui de l’internationalisme : il faut sortir de la concurrence internationale et lancer des stratégies de coopération à contre-courant des doctrines ultralibérales et libre-échangistes. Il faut faire voler en éclat l’idée, martelée depuis des décennies, que sans développement du commerce international et des investissements spéculatifs, il n’y a pas de relations possibles entre États. Au contraire, il y a des dizaines de façons de coopérer et d’entretenir des relations pacifiques : dans l’échange culturel, dans la recherche, dans l’éducation, dans la santé, dans la protection de l’environnement... Enfin, le troisième pilier est celui de la décroissance ou, pour ceux à qui le mot déplaît, de l’anti-productivisme. Il faut être clair : nous n’aurons plus jamais le taux de croissance des Trente Glorieuses, et c’est une très bonne chose. Cela nous oblige à construire un programme de gauche dans un cadre où le Produit intérieur brut, tel qu’il est calculé aujourd’hui, est amené à baisser. Cela nous oblige à développer le secteur non-marchand, mais aussi à taxer fortement les richesses pour redistribuer, tout en relocalisant la production. Ce n’est pas le manque de croissance qui génère le chômage et la crise, c’est le libre échange et l’austérité des politiques publiques. En assumant l’objectif de sortir du capitalisme et le moyen d’y parvenir qu’est la démondialisation, la gauche radicale n’a plus besoin de croissance pour assurer le plein emploi et transformer la situation des classes populaires.

Si la gauche radicale n’ose pas assumer ces positions (ce que Jean-Luc Mélenchon pourrait faire avec talent), d’autres en tireront les bénéfices aux prochaines élections nationales de 2017. Marine Le Pen, bien-sûr, qui joue très habilement du rejet de la mondialisation par les classes populaires tout en défendant un projet économique illusoire et inacceptable : celui du redressement du capitalisme français dans une concurrence internationale inchangée. Mais aussi le socialiste dissident Arnaud Montebourg, dont il ne faut pas sous-estimer les forces. Partisan d’une certaine forme de démondialisation, productiviste acharné, Arnaud Montebourg joue finalement sur le même terrain que Marine Le Pen, celui de l’imposture d’une nouvelle croissance, d’une relance de la compétitivité française, d’un capitalisme bleu-blanc-rouge, certes régulé, mais conquérant. Il est le pendant de gauche de la Présidente du Front national, respectable et rassurant pour les grandes entreprises françaises, et les médias se réjouissent à l’avance d’un match qui devrait faire grimper en flèche leur audimat et leur lectorat. Dans un tel scénario, un Front de gauche version 2012 ou un mouvement pour la Sixième République aux contours flous seraient totalement marginalisés.

Aurélien Bernier,

auteur de La gauche radicale et ses tabous, Seuil, 2014.

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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 13:28

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France info et le laboratoire israélien TEVA
jeudi 16 octobre 2014
 
 
 

Pas très ragoûtantes les pubs de France Info pour le fabricant israélien de médicaments génériques TEVA, à chacun de ses bulletins météo ! France Info se garde d’ailleurs bien de préciser qu’il s’agit d’un labo israélien, car bon nombre de ses auditeurs pourraient se demander comment on peut se soigner avec les médicaments d’un pays qui empêche les Palestiniens de se soigner et qui largue des bombes au phosphore sur les femmes et les enfants ?

Quand on s’intéresse à la santé des gens, comme le laissent croire les pubs pour TEVA auxquelles on a droit plusieurs fois par jour sur France Info, une radio publique qui vit grâce à nos impôts, on ne tire pas sur les populations civiles, sur les ambulances et sur les dépôts de médicaments.

L’argent donné à TEVA profite à l’Etat et à l’armée israéliennes, celles-là mêmes qui refusent aux malades de Gaza de sortir pour se faire soigner, les laissant mourir, et qui laissent les femmes palestiniennes accoucher d’enfants mort-nés aux checkpoints, en Cisjordanie.

Il ne faut pas être dégoûtés ! Et avoir une curieuse conception de la santé pour vanter les mérites de TEVA.

Vous avez le droit et le devoir de le dire à France Info, d’autant que votre argent de contribuable alimente cette radio publique.

MERCI ECRIRE NOTAMMENT A :

matthieu.gallet@radiofrance.com : (PDG)

Laurent.guimier@radiofrance.com : (Directeur)

sandrine.marcy@radiofrance.com (redaction en chef)

gael.hamayon@radiofrance.com(en charge des partenariats)

bruno.rougier@radiofrance.com (en charge de la santé)

                     source: CAPJPO-EuroPalestine

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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 12:29

 

                                                                      MARE NOSTRUM-copie-1

  Clio

Clio,la muse de l'Histoire

 

                             La Sicile islamique
13/10/2014

Par Nicolas Hautemanière

 source:http://www.lesclesdumoyenorient.com/

Si l’appartenance de la Sicile à l’Occident peut aujourd’hui sembler aller de soi, elle n’en a pas moins constitué de 831 à 1071 un des hauts lieux de développement de la culture musulmane. Loin des préoccupations politiques de l’Europe, elle fut alors l’objet d’une lutte d’influence entre le califat abbasside de Bagdad, l’Empire byzantin et les Fatimides d’Egypte. Les réformes engagées par ces derniers furent à l’origine d’une civilisation urbaine nouvelle dynamisant les échanges dans l’ensemble du monde méditerranéen.

Une lente conquête. La Sicile islamique sous domination abbasside et fatimide (826-962)

L’intégration de la Sicile dans la sphère d’influence du califat abbasside de Bagdad ne se fit pas en un jour mais est le fruit d’un conflit de longue durée ayant opposé la jeune puissance musulmane à l’Empire byzantin pour l’hégémonie en Méditerranée. Par sa centralité, la Sicile constituait une base navale permettant le contrôle des flux commerciaux entre les rives Est et Ouest de cet espace maritime. Après les premières incursions musulmanes en Sicile sous le califat d’Uthman (644-656) et de ses successeurs, un fragile équilibre s’était instauré, permettant à la puissance byzantine de garder le contrôle de l’île. Cet équilibre fut brisé en 826 lorsqu’Euphemius, commandant de la flotte de Byzance, décida de se rebeller contre l’empereur Michel II en appelant à l’aide l’émir Ziâdat-Allâh, membre de la dynastie aghlabide gouvernant la province d’Ifriqiya au nom du calife de Bagdad. Un tel retournement étonna les responsables politiques musulmans, qui s’étaient jusque là engagés dans une politique de stabilisation des frontières en Méditerranée. Après consultation des juristes de l’émirat, Ziâdat-Allâh décida néanmoins de ne pas laisser passer l’occasion et fit proclamer le jihâd. Une flotte aghlabide fut envoyée en Sicile. La conquête de l’île pouvait alors commencer.

De la prise de Palerme en 831 à la conquête de Taormine, à l’Est de l’île, en 902, il fallut pourtant plus de soixante-dix ans aux émirs aghlabides pour intégrer ce territoire à leur domaine d’influence. En cause, la résistance des Grecs, mais aussi les violents conflits internes aux troupes conquérantes. Les soldats envoyés appartenaient en effet à des tribus concurrentes, d’origine arabe ou berbère, que les émirs aghlabides peinaient à pacifier. Les grands historiens arabes que ce sont Ibn Al-Athir et Ibn Idhâri, par lesquels ces événements nous sont connus, parlent à plusieurs reprises de « fitna », c’est-à-dire de grande discorde amenant à une division infrangible de la société musulmane, notamment à l’occasion d’une guerre entre les cités de Palerme et d’Agrigente en 899.

La Sicile connut de nouvelles agitations avec l’arrivée au pouvoir des Fatimides en Egypte. Cette nouvelle dynastie, chiite, renversa l’émirat aghlabide d’Ifriqiya en 909 et entendait ne plus prêter allégeance au calife abbasside de Bagdad. Les responsables politiques Siciliens hésitèrent à s’aligner et ne se rangèrent sous l’autorité du nouveau calife fatimide qu’après une nouvelle guerre civile, qui prit fin en 917. Malgré ces secousses initiales, la conquête fatimide de la Sicile fut l’occasion d’un profond renouveau pour l’île. Les nouveaux dirigeants entendaient en faire un véritable laboratoire urbain, qui servirait de modèle à l’ensemble de l’Etat fatimide. Ils firent ainsi construire un quartier entièrement neuf à Palerme, la Khâlisa, qui fit office de prototype pour la fondation de la nouvelle capitale d’Ifriqiya en 969 : le Caire.

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The Tabula Rogeriana, drawn by al-Idrisi for Roger II of Sicily in 1154, an important ancient world map. World History Archive
ANN RONAN PICTURE LIBRARY PHOTO 12 AFP

L’âge classique de la Sicile islamique : la période kalbite (962-1071)

A partir de 947, la dynastie des Kalbites se vit remettre les rênes de la Sicile islamique, pour la gouverner au nom du calife fatimide et y poursuivre les efforts amorcés par celui-ci. Sous le règne de ces nouveaux émirs, toujours fidèle au calife du Caire, la Sicile connut une stabilité politique qui permit l’essor d’une civilisation urbaine nouvelle.

Sur décision du calife Mu’izz, les Kalbites mirent ainsi en œuvre une politique d’incastellamento, c’est-à-dire de regroupement de l’habitat dispersé des campagnes en de petits villages (madinâ), construits autour d’une mosquée. En parallèle, une immigration alimentée par les crises frumentaires que connut l’Afrique du Nord au début du XIe siècle contribua à faire croître la population insulaire et à dynamiser son économie. De nouvelles cultures originaires de l’ensemble de l’espace musulman firent ainsi leur apparition en Sicile : mûriers à ver à soi, indigo, henné, coton, pistaches et papyrus sont adoptés par la paysannerie locale. La culture et le pressage de la canne à sucre furent pour la première fois importés sur la côte nord de la Méditerranée. La céréaliculture, héritée de l’époque romaine, restait également une activité d’importance capitale. De nouveaux systèmes d’irrigation, basés sur le stockage de l’eau en citerne et l’utilisation du siphon, sont également importés de l’espace moyen-oriental.

Cette économie rurale diversifiée et florissante trouvait son débouché naturel dans les ports de Mazara et de Palerme, au Nord-Est de la Sicile. Les récits de voyages (notamment celui du persan Nâsir-i Khosraw) et documents notariés contemporains attestent de la présence de navires palermitains dans les ports d’Alexandrie, de Mahdiyya (actuelle Tunisie), de Tripoli et d’Amalfi (en Campanie) des années 1030 à 1050. Palerme, la « Ville de Sicile » (madîna Siqilliya), est alors l’une des plus grandes métropoles de l’espace méditerranéen et concentre en son sein 300 000 habitants. Des édifices typiques de la culture urbaine arabe s’y développent : à la fin du Xe siècle, le voyageur Ibn Hawql dénombre plus de 300 mosquées dans la ville et fait état de la présence de nombreux bains, sur le modèle de ceux que l’on peut aujourd’hui encore observer à Céfalù, à l’est de Palerme.

Une société multiculturelle, un modèle de tolérance ?

Dans les villes et les campagnes siciliennes cohabitaient alors des communautés d’une diversité tout à fait exceptionnelle. Ni les Aghlabides ni les Kalbites ne cherchèrent à imposer systématiquement l’islam et la culture arabe aux populations indigènes. Si islamisation il y eut, celle-ci fut principalement alimentée par l’immigration, et resta surtout cantonnée à la région du Val di Mazara, au nord-ouest de l’île. Dans le Val di Noto, au sud, les groupes arabes islamisés ne représentaient sans doute pas la majorité de la population. A l’est, dans le Val Demone, ils sont toujours restés minoritaires.

Les minorités – qu’elles soient grecques, lombardes, berbères ou juives – étaient regroupées par communauté religieuse et se voyaient octroyer un statut juridique à la fois inégalitaire et protecteur, celui de dhimmi. Le paiement d’une capitation – la jizya – et la loyauté à la dynastie en place étaient récompensés par la reconnaissance d’une certaine autonomie religieuse. On constate ainsi qu’un évêque catholique était présent aux côtés de l’émir musulman à la cour de Palerme. En y regardant de plus près, on observe d’ailleurs qu’une certaine souplesse régnait quant à l’application des règles coraniques censées organiser la cohabitation islamo-chrétienne. Le voyageur Ibn Hawql, que nous avons déjà évoqué, s’offusquait en effet de l’adoption courante de la religion chrétienne par les enfants des couples mixtes réunissant une femme chrétienne et un homme musulman, ce qui était en principe interdit par la shari’a. Plus précisément, Henri Bresc note que « les femmes et les filles maintiennent des lignées féminines de foi différente de celle de leurs maris et de leurs frères. (…) La coexistence entre majorité musulmane et minorité chrétienne passe ainsi au sein des familles [1] ». On a ainsi l’impression d’une certaine cohésion sociale au sein d’une population plurielle, ayant pour ciment la fidélité politique à l’émirat kalbite et au califat fatimide.

Cela dit, on aurait tort de dépeindre de manière naïvement irénique la situation sociale de la Sicile islamique. Si la coexistence pacifique semble être la règle, les affrontements interreligieux se multipliaient chaque fois que la situation politique se fragilisait, confirmant ainsi que c’est bien la fidélité commune au pouvoir politique qui était garante de la paix sociale. Avec l’éclatement de la domination kalbite et fatimide, les crises politiques et religieuses connurent une recrudescence certaine. Elles ne prirent fin qu’avec la conquête normande de la Sicile.

Zénith et déclin : la conquête normande

Dans les années 1030 et 1040, une violente crise politique vint frapper la Sicile islamique et sonner le glas de la domination fatimide sur l’île. Cette crise toucha d’abord le califat du Caire lui-même. A l’ouest, il était concurrencé par l’apparition de la dynastie berbère des Zîrides, adoptant rapidement la religion sunnite et refusant de prêter allégeance à un califat chiite. A l’est, il dut faire face à la reconstruction de la puissance maritime byzantine sous l’égide du général Georges Maniakès, qui se traduisit par de nouvelles incursions grecques à Syracuse et Messine (1037-1042). Soumise à cette lutte d’influence, l’unité politique de la Sicile ne tarda pas à éclater. Dès 1044, les Kalbites perdirent Palerme. En 1061, l’un des potentats locaux, Ibn al-Thumma, décida de faire appel aux mercenaires normands alors présents en Italie du Sud, dans le but d’affermir sa domination sur l’île. De même que les Aghlabides avaient été invités à intervenir à l’occasion d’une guerre civile grecque en Sicile, de même les Normands se servirent-ils de l’appel d’Ibn al-Thumma pour construire une nouvelle entité politique sur ce territoire. Dès 1071, Robert Guiscard et Roger de Hauteville achevèrent la conquête d’une Sicile politiquement éclatée et y entamèrent la construction d’un nouvel Etat.

Cette conquête ne signifiait naturellement pas la fin de la présence musulmane en Sicile. L’Etat des Hauteville était au contraire appuyé sur l’intégration des populations locales – y compris islamiques – dans les structures administratives. L’exemple le plus emblématique est sans doute celui du cartographe musulman Al-Idrisi (1100-1165), qui réalisé pour le compte du roi Roger II l’un des grands monuments de la cartographie islamique médiévale, le Livre de Roger. Dans les premiers temps du royaume normand, la Sicile continuait même d’attirer de nouvelles populations musulmanes, parmi lesquelles figuraient des poètes et érudits dont la célébrité dépassait largement les frontières de l’île, tels Ibn Hamdis ou le grammairien Al-Makkî.

Néanmoins, la reconquête normande mettait un terme définitif à l’appartenance de la Sicile à l’espace politique du Maghreb et du Moyen-Orient. Sous le règne de Frédéric II (1198-1250), l’intégralité des Musulmans encore présents en Sicile furent déportés dans les Pouilles, ce qui contribua à faire tomber dans l’oubli l’identité autrefois islamique de la Sicile. Elle ne fut redécouverte qu’au milieu du XIXe siècle par un érudit sicilien, Michele Amari, avant que les historiens postcoloniaux ne portent de nouveau leur regard vers cette Sicile médiévale qu’ils se plaisaient à célébrer comme un « pont entre l’Orient et l’Occident » au Moyen-Âge.

Bibliographie

- Ahmad Aziz, La Sicile islamique, Paris, 1991.

- Bresc Henri, « La Sicile musulmane », sur http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/la_sicile_musulmane.asp, consulté le 01/10/2014

- Lafi Nora, « Aspects du gouvernement urbain dans la Sicile musulmane », Cahiers de la Méditerranée, vol. 68, Paris, 2004, pp. 1-16.

- Nef Annliese, « La fitna sicilienne, une fitna inachevée ? », Médiévales, vol. 60, Paris, 2011, pp. 103-116.

Peters-Custot Annick, « Construction royale et groupes culturels dans la Méditerranée médiévale : le cas de la Sicile à l’époque des souverains normands », Le Moyen-Âge, 2012, n°3/4, Paris, 2012, pp. 675-682.

[1Bresc Henri, « La Sicile musulmane », sur http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/la_sicile_musulmane.asp, consulté le 01/10/2014

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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 12:01

 

 

       CHRONIQUES DU FASCISME ORDINAIRE       

                                                                                                                  Maréchal, nous voila!

petain

 

                         

 

 

 

 

 

 

Tribune permanente pour l'extrême-droite sur les chaînes de télévision : le MRAP va saisir le CSA

  site:Oumma.com

 
 

Dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 octobre, sur France 2, dans le cadre de l’émission « on n’est pas couché », le journaliste d'extrême-droite Eric Zemmour, s'est livré à de nouveaux débordements racistes, anti-musulmans, négationnistes et homophobes à l'occasion d'une campagne de promotion de son dernier livre organisée par la chaîne publique.

Théorisant sur l'impossibilité du « mélange » entre « français et arabes », il prophétisait la guerre civile. Il comparait l'immigration avec l'invasion allemande durant la dernière guerre mondiale et s'inscrivait dans les théories du « grand remplacement » de Renaud Camus.

IL se faisait ensuite l'avocat du régime de Vichy qui aurait, selon ses termes, sauvé « 100 % » des juifs de France.

De fait Zemmour se voit attribuer le rôle de bouffon d'extrême-droite raciste et négationniste auquel les animateurs et la programmation opposent des intervenants modérés, censés défendre les thèses adverses. Ce jeu de ping-pong entre le bouffon raciste et ses contradicteurs, n'a pas pour vocation d’informer le public, mais de faire monter l'audimat de la chaîne  pour ces émissions « d'information-divertissement-spectacle. »

Au mépris des lois en vigueur, le racisme n'est alors plus un délit, mais une opinion qui s'oppose à l'opinion adverse.
Les contradicteurs républicains, malgré leur bonne foi, jouent le rôle de faire-valoir du chroniqueur d'extrême-droite.

Les tribulations racistes, homophobes et sexistes d'Eric Zemmour - du Figaro à France 2 en passant par RTL et i-télé, -  apparaissent alors comme une tribune permanente offerte à l'extrême-droite radicale, sous couvert de liberté d'expression. 

Ces débordements de Zemmour ne sont plus tolérables, car trop c'est trop !

Le MRAP va en saisir le CSA, car il n’est pas acceptable que le racisme, l'homophobie ou le sexisme bénéficient d'une telle vitrine dans les médias télévisés.

 

 

     courriel 2 u-cursinu-rossu.jpg U Cursinu Rossu:   Un de nos correspondants réguliers, et  arabisant confirmé, irrité par la permanence des manifestations racistes de ce triste personnage, a effectué des recherches sur l'origine du nom "Zemmour".

...Lire ce qui suit:

 

"Ca lui va bien à Eric Zemmour de conspuer l'immigration, nous écrit-il: "alors qu'un regard sur le dico Abdel Nour[dico arabe-français_ndlr] montre  que son nom est bien d'origine arabe :
"Zammara" c'est trompetter  en arabe, "klaxonner", et Zemmour = la trompette;  Il y a même une expression "sans tambour ni trompette ",  "bila tabel  oua zamrin" exactement comme en français.
Est ce qu'il sait qu'il y a une sourate du Coran qui s'appelle la sourate Zummur ?
 
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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 10:11

                                                                         LETTRE-DE-CUBA-copie-1.jpg                                                 

 

source:CUBASI

16 octobre 2014

traduction Françoise Lopez

La candidature vénézuélienne a été soutenue par 181 votes sur les 182 présents. Le pays a reçu depuis le début le soutien de l'Amérique Latine. Après cette approbation, la nation sud-américaine fera partie de cet organisme pour 2 ans.

Le Venezuela a reçu ce jeudi l'approbation pour intégrer le Conseil de Sécurité des Nations Unies (ONU), un fait qui dénote un large soutien régional et une reconnaissance mondiale du leadership de la nation sud-américaine.

En tant que membre non permanent, l'Etat vénézuélien, qui a obtenu 181 voix alors qu'il en fallait seulement 122, n'aura pas le droit de vote. Cependant, il participera aux prises de décision.

L'entrée du Venezuela dans cet organisme est une chose pour laquelle le pays travaillait depuis des années. En 2006, le leader de la Révolution Bolivarienne, alors président, Hugo Chavez, avait déjà exprimé l'intention d'entrer dans cet organisme pour lui donner plus d'équilibre et le rendre plus représentatif dans la construction d'un monde multipolaire.

Avant le Venezuela, on a annoncé l'entrée de l'Angola (avec 190 vois) et de la Malaisie (187 voix).

Le soutien unanime à la candidature du Venezuela pour représenter la région dans cette instance clef s'est exprimé dans une réunion à huis-clos qui a eu lieu le 23 juillet au siège de l'ONU.

Ce pays a toujours eu une attitude en faveur de la paix, d'une solution politique aux problèmes mondiaux, à l'union et à l'intégration des peuples du monde, ainsi qu'un solide engagement dans la protection du milieu ambiant.

Le contexte.

Le Conseil de Sécurité est composé de 5 membres permanents (Etats-Unis, russie, Chine, France et Royaume Uni) qui ont le droit d evote et de 10 membres non permanents qui sont élus pour 2 ans.

Avec le poste que libèrera l'Argenitne, on votera en octobre pour 4 autres, dont 1 reviendra à l'Afrique, un autre à l'Asie-Pacifique et 2 au groupe connu comme Europe Occidentale et Autres.

Pour ces 2 places - qu'aujourd'hui occupent le Luxembourg et l'Australie - concourent l'Espagne, la Nouvelle Zélande et la Turquie.

Le Venezuela a fait partie du Conseil de Sécurité à A périodes différentes depuis sa création, la première dans les années 1962 et 1963 et la dernière entre 1992 et 1993.

Source Telesur

URL de cet article:

http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2014/10/venezuela-le-venezuela-entre-au-conseil-de-securite-de-l-onu.html

Venezuela: LE Venezuela ENTRE AU CONSEIL DE SECURITE DE L'ONU
cubasifranceprovence dans Venezuela ONU
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