Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

CHANTS REVOLUTIONNAIRES

Archives

2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 15:13

Quand l’Union européenne enferme ses voisins

      par Olivier Clochard, géographe  

                                      EUROFRANKENSTEINpg.jpg                                

Les camps d’étrangers, symbole d’une politique

Dans ce billet, le géographe Olivier Clochard, qui a conçu la carte de l’externalisation du contrôle des frontières européennes publiée dans le numéro de juin du Monde diplomatique, revient sur les conséquences de cette politique.

 La carte des morts d’étrangers aux frontières de l’Union européenne, établie par le réseau de chercheurs Migreurop, et publiée une première fois dans le numéro de mars 2004 du Monde diplomatique, est le symbole brutal des effets de la politique migratoire des trente dernières années.

 

En voici une version actualisée, avec les données de la période janvier 1993-avril 2009.

JPEG - 814 ko
Mourir aux portes de l’Europe (carte d’Olivier Clochard)

L’enfermement des indésirables n’est certes pas nouveau. Qu’on pense aux premiers camps de concentration, établis en Afrique du Sud pendant la guerre des Boers au début du XXe siècle, à l’internement des républicains espagnols en France après la victoire des troupes franquistes en Espagne à la fin des années 1930, ou encore à celui des Américains d’origine japonaise aux Etats-Unis au début des années 1940 après Pearl Harbour. Cependant, il est longtemps resté inscrit dans une logique de protection de la sécurité de l’Etat ou de surveillance de personnes présumées dangereuses. La mise en détention de ressortissants étrangers pour des motifs liés à leur seule condition de migrants ou de demandeurs d’asile est un phénomène plus récent.

En 2010, il y avait 250 camps d’étrangers dans les 27 Etats de l’Union européenne, soit près de 32 000 places. Pourtant, bien qu’il s’agisse d’une des politiques prioritaires de l’Union, il n’existe pas de données officielles publiques à l’échelle européenne. Pour réaliser cette carte, les sources d’information dont on dispose sont principalement celles des organisations non gouvernementales (ONG). Ces données sont fort lacunaires, et loin d’être homogènes. Les effectifs des personnes détenues pour des raisons liées à la législation sur l’immigration varient beaucoup d’un Etat à l’autre. En 2006, le phénomène concernait moins de 1 000 personnes en Hongrie ou Lettonie, alors qu’il y avait plus de 45 000 étrangers « retenus » en France ou en Grèce [1].

Le plus souvent, les lieux d’enfermement des migrants sont situés dans des postes de police ; parfois, dans des prisons (Allemagne, Chypre, Irlande) ; et même — dans plusieurs pays d’Europe centrale — dans de vieilles casernes de l’armée soviétique. Plus au sud, des camps insulaires apparaissent, au gré des naufrages, faits de tentes ou de bâtiments de fortune (Espagne, Grèce, Italie, Malte). Là, les conditions matérielles sont très précaires. Ailleurs, certains établissements récemment construits offrent de meilleures conditions de logement, mais leur gestion sécurisée [2] renforce leur aspect carcéral et participe de la criminalisation croissante des migrants.

Bien que les régimes administratifs et judiciaires diffèrent d’un Etat membre à l’autre, voire à l’intérieur d’un même pays, le fonctionnement de la machine à refouler les étrangers se ressemble. Partout, on constate un accroissement progressif de la durée légale de la détention administrative. En France, en 1981, la mesure de rétention ne pouvait excéder sept jours. Le délai est passé à dix jours en 1993, puis à trente-deux jours en 2003. La France reste toutefois l’un des pays où la détention est la moins longue : elle peut aller jusqu’à 8 mois en Belgique, 12 mois en Pologne, 18 mois en Allemagne. Parfois, comme à Chypre ou au Royaume-Uni, la loi ne fixe pas de limite, et des étrangers peuvent être enfermés pendant plusieurs années avant qu’il ne soit décidé de leur sort.

Depuis l’adoption, en décembre 2008, de la directive « retour » par l’Union européenne, qui en fixe la durée maximum à 18 mois, trois pays – l’Espagne, l’Italie et la Grèce – ont augmenté la durée légale de la détention des étrangers pour pouvoir mieux les expulser.

Selon les termes de cette directive, la détention des étrangers devrait rester d’un usage exceptionnel dans la procédure d’éloignement, et réservée aux cas où « il existe un risque de fuite, ou quand (l’intéressé) évite ou empêche la préparation du retour ». Les chiffres montrent que, en réalité, l’enfermement est un élément clé du dispositif. La multiplication des camps au cours des dix dernières années s’articule avec la rationalisation des modalités d’expulsion : cela se traduit notamment par leur installation à proximité de tous les grands aéroports et ports internationaux, afin de faciliter le tri dès l’arrivée et les départs par « vols groupés » (autrement dit par charter).

Nul n’est épargné : les malades, les familles avec de jeunes enfants, et plus généralement toutes les personnes dites « vulnérables » peuvent aujourd’hui être détenues, y compris, de plus en plus, les demandeurs d’asile que leur statut devrait pourtant protéger (lire l’article d’Alain Morice et Claire Rodier). Invisible, peu documenté et à peine encadré juridiquement, l’internement administratif des étrangers est tout à la fois symbolique et générateur de multiples violations des droits fondamentaux.

Notes

[1] Migreurop, Atlas des migrants en Europe. Géographie critique des politiques migratoires, Armand Colin, Paris, 2009, p. 67.

[2] C’est le cas du nouveau centre du Mesnil-Amelot de 280 places construit près de l’aéroport de Roissy.

Partager cet article
Repost0
2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 14:55

ina-balladur-sarkozy.jpg

 

Un rapport policier luxembourgeois étaie les soupçons de rétrocommissions vers la France via une société off-shore créée avec l'aval, en 1994, du ministre du budget Nicolas Sarkozy, et évoque, sans en apporter la preuve, un financement occulte de la campagne d'Edouard Balladur.

 

  

Ce rapport rédigé en janvier et révélé mercredi par le site d'information Médiapart a été réalisé à la demande de juges financiers parisiens qui enquêtent sur un espionnage informatique présumé à la Direction des constructions navales (DCN). Dans le cadre de cette enquête, les juges Françoise Desset et Jean-Christophe Hullin se sont penchés sur une société luxembourgeoise, baptisée Heine et créée en 1994 par la branche internationale de DCN avec l'aval de M. Sarkozy, à l'époque ministre du budget d'Edouard Balladur.

"DES RÉFÉRENCES FONT CROIRE À UNE FORME DE RÉTROCOMMISSION"

C'est par cette société off-shore que transitaient une partie des commissions, légales jusqu'en 2000, sur les contrats d'armement, dont la vente de sous-marins Agosta au Pakistan en 1994, susceptible d'avoir servi de mobile à l'attentat de Karachi en 2002. Selon les policiers du Grand-Duché, "une partie des fonds qui sont passés par le Luxembourg reviennent en France pour le financement de campagnes politiques françaises".

"En 1995, des références font croire à une forme de rétrocommission [illégale] pour payer des campagnes politiques en France", poursuivent les policiers luxembourgeois. "Nous soulignons qu'Edouard Balladur était candidat à l'élection présidentielle en 1995 face à Jacques Chirac et était soutenu par une partie du RPR, dont Nicolas Sarkozy et Charles Pasqua", ajoutent les policiers.

"NICOLAS SARKOZY EST AU CŒUR DE LA CORRUPTION"

Des sources proches du dossier interrogées par l'AFP ont confirmé la teneur du rapport et les indices relatifs aux rétrocommissions mais s'interrogeaient sur les éléments ayant conduit les enquêteurs luxembourgeois à conclure à un financement politique. Le chef de l'Etat avait qualifié, en juin 2009, de "fable" la thèse d'un financement occulte de M. Balladur. L'ancien premier ministre a lui aussi fermement démenti tout financement illégal de sa campagne présidentielle de 1995.

Pour l'avocat de six familles de victimes de l'attentat de Karachi, Me Olivier Morice, "ce rapport montre que Nicolas Sarkozy est au cœur de la corruption et qu'il a menti aux familles". "Nous ne sommes pas en présence d'une fable mais d'un mensonge d'Etat", a estimé l'avocat, ajoutant que "les familles sont indignées et demandent [la] démission" de M. Sarkozy.

Par valenton rouge  
Partager cet article
Repost0
2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 14:52

 

moldavie communisteEn Moldavie, l'interdiction de la faucille et du marteau comme préalable à l'interdiction du Parti Communiste


 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mardi dernier (25 mai) dans la capitale moldave Chisinau contre le projet d'interdiction des symboles communistes porté par le président du Parlement, et président provisoire de la République, Mihai Ghimpu.



Ghimpu avait proposé que le rapport préparé par la « Commission pour le bilan du communisme » soit discuté au Parlement le 1er juin et que soient mis à l'ordre du jour l'interdiction des symboles communistes, comme préalable à l'interdiction du Parti Communiste.



Calculs politiques et géo-politiques derrière cette interdiction



pcmoldaveCe plan anti-communiste est avant tout un calcul politique.

 

Le Parti Communiste, avec 45% des voix aux dernières législatives et 48 sièges sur 101, reste le premier parti moldave, bénéficiant d'un soutien populaire massif, et bloquant l'activité des partis de droite au Parlement.

 

 

 

En pleine crise politique depuis les dernières législatives, les partis de droite ne voient dans d'issue politique que dans l'interdiction de leur ennemi principal, sachant que les derniers sondages donnent les communistes  largement gagnants en cas d'élections anticipées.



Mais ce projet est aussi un calcul géo-politique, une façon de donner patte blanche aux institutions européennes et à l'OTAN.

 

Le premier ministre a pu ainsi déclarer que la présence d'un Parti communiste fort était le principal obstacle à l'entrée de la Moldavie dans l'UE et la Roumanie négocie depuis l'an dernier avec le gouvernement actuel pour délocaliser certains des boucliers anti-missiles de l'OTAN sur le territoire moldave. 



Car c'est vers la Roumanie que le gouvernement soi-disant « nationaliste » regarde. Tout en cherchant à rompre à tout prix avec le passé soviétique, et à couper les ponts avec la Russie actuelle, le gouvernement prépare le terrain pour une intégration de la Moldavie à la Roumanie, qui passerait par une « roumanisation » linguistique, culturelle et in fine politique de la Moldavie.



Une nouvelle étape dans la criminalisation du communisme en Europe de l'Est

 

pc moldave affichesLes communistes qui se voient comme la seule force réellement nationale du pays,  celle qui défend le droit du peuple à disposer de lui-même, et qui sont vus comme tels par un e grande partie de la population Moldave, ne laisseront pas faire.



 

 

Ils ont déjà exigé l'arrêt immédiat des travaux de la Commission sur le « bilan du communisme » tandis que le député communiste Mark Tkachuk a lui dénoncé « un coup d'Etat anti-démocratique ».



Le Parti Communiste de Moldavie en a vu d'autres, durant les années 1990, ses membres ont subi menaces, insultes publiques, poursuites judiciaires, licenciements abusifs pour seule appartenance au Parti Communiste. Cela n'a pas empêché le Parti de résister et de se renforcer puis de gérer le pays de 2001 à 2009, après le fiasco de la gestion libérale post-communiste des années 1990.



Il convient de rappeler que cette menace envers le Parti Communiste de Moldavie n'est pas isolée. Elle fait partie d'un plan européen de criminalisation du communisme. Après les pays Baltes où les partis communistes sont interdits, la tentative d'interdiction du parti en Hongrie (où les symboles communistes sont interdits) et de la jeunesse communiste en République Tchèque, et la récente interdiction des symboles communistes en Pologne, c'est au tour du puissant et gênant Parti Communiste de Moldavie d'être la cible de cet anti-communisme à l'échelle européenne.



A nous aussi, communistes français et d'Europe, d'afficher notre solidarité avec nos camarades moldaves! De montrer que nous ne laisserons pas faire!

Partager cet article
Repost0
2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 13:58

   SECOURS-POP--2.jpg     GAZAdrapeau-palestine-.gif

       Soirée culturelle & débat

             en l'honneur des

  

  Musiciens pêcheurs de Gaza

 

        avec la participation de :

               drapeau-palestine-.gif Robert Archiapati,

               drapeau-palestine-.gifles Frères Ricoveri,

               drapeau-palestine-.gif I Mantini

               drapeau-palestine-.gifDavia,

               drapeau-palestine-.gifSaïd   

     Le lundi 7 juin 2010,à 20h30

                           au théâtre San Angelo de Bastia

 

               La discussion sera animée par:

 

 

 

Petru Mari  (RCFM)

 avec la participation de Florence Jean, maître de conférences à l'Université de Corse 

 

       et le soutien de                  AVA BASTA 2

                                            RESF- 1    et  

Entrée à 10€

Partager cet article
Repost0
2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 09:25

Ci-dessous le rappel de la lettre écrite par Marie-George à B.Kouchner, le 6 mai dernier, avant le massacre au large de Gaza....

Ne faudrait-ilpas envisager la suspension(au minimum!!!) de la présence d'Israël au sein de l'OCDE?

Intégration d’Israël au sein de l’OCDE
Marie-George Buffet écrit à Bernard Kouchner

 

jeudi 6 mai 2010, par Marie-George Buffet

Marie-George Buffet
Secrétaire nationale du Pcf

à

Monsieur Bernard Kouchner
Ministre des Affaires étrangères
37, quai d’Orsay
75351 Paris cedex 07

Paris, le 5 mai 2010

Monsieur le Ministre,

L’ Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) doit se prononcer ce mois-ci sur la candidature d’Israël. Cette intégration d’Israël au sein de l’OCDE suscite nombre d’interrogations et même de très sérieuses préoccupations.

Le Parti communiste français souligne pour sa part que cette intégration ne peut être en aucun cas considérée comme un processus d’adhésion normal voire banal.

L’OCDE se réfère à des principes généraux connus : promotion d’un monde économique meilleur et de gouvernements « éthiques », aide à un meilleur niveau de vie et à l’accès à des services économiquement et socialement utiles. Comment concilier ces principes avec le blocus de Gaza et le maintien de centaines de barrages militaires en territoires occupés ? La permanence de cette fermeture aux échanges et de cette pression économique dont est victime le peuple palestinien me semble totalement incompatible avec l’esprit censé guider l’OCDE dans son activité.

J’ajoute qu’après la tragédie de Gaza et le vote du rapport Goldstone par l’Assemblée générale des Nations Unies, une acceptation de l’État d’Israël au sein de l’OCDE apparaîtrait comme la légitimation objective de l’action d’un État par ailleurs condamné pour crimes de guerre voire pour crimes contre l’humanité, par une majorité d’États membres de l’ONU.

La France peut-elle assumer ces contradictions et cette conception à géométrie variable du multilatéralisme sans problèmes pour le respect de ses propres valeurs ?

Je vous demande donc, Monsieur le Ministre, d’intervenir pour que le principe de cette adhésion soit repoussé tant que l’État d’Israël ne se conformera pas au droit international, aux résolutions des Nations Unies et aux pratiques les plus communément admises dans ce que l’on appelle la « communauté internationale ».

Je vous remercie pour l’attention que vous pourrez porter à cette sollicitation.

Je vous prie d’agréer......

                                                                    
                                                                      U cursinu rossuu-cursinu-rossu-copie-2.jpg
Partager cet article
Repost0
2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 09:21

                                                        MARE-NOSTRUM.jpg

"Flottille de la liberté"
Appel du Parti communiste libanaisAnimation2 PCL

 

lundi 31 mai 2010, par Marie Nassif-Debs

Aux Partis Communistes et Ouvriers,

Chers Camarades,

Un nouveau crime contre l’Humanité vient d’être exécuté par le terrorisme d’Etat israélien. Ce crime, qui vient s’ajouter à tous ceux perpétrés depuis 1948 contre les peuples arabes, et en premier lieu contre le peuple palestinien, eut lieu dans les eaux territoriales de la Palestine.
Le gouvernement Netanyahu-Liebermann, appuyé par les Etats-Unis et l’OTAN, ainsi que par des gouvernements de l’Union européenne, profite de ces appuis et de la faiblesse de l’ONU pour poursuivre ses violations de toutes les conventions internationales, surtout que la majorité des gouvernements arabes sont sous la coupe de Washington et font, depuis longtemps, la sourde oreille sur tout ce qui se passe dans les territoires arabes occupés.

Chers Camarades,

Nous sommes sûrs que vous avez déjà commencé vos actions de solidarité ; cependant, nous voudrions vous demander de faire en sorte que ces actions ciblées aillent dans deux sens :
Le premier, dans le sens des ambassades d’Israël et des Etats-Unis, responsables du terrorisme d’Etat qui se pratique contre nos peuples et tous ceux qui sont solidaires avec leur juste lutte pour le droit du peuple palestinien au retour sur la terre de ses ancêtres et à y ériger son Etat indépendant, ayant Al-Qods pour capitale.
Le second, dans le sens de vos gouvernements, afin de les pousser, non seulement à condamner ce terrorisme d’Etat, mais aussi à voter des sanctions contre le gouvernement israélien, dont le gel des relations diplomatiques et des conventions bilatérales passées avec cet Etat. Nous appelons, dans ce sens, les Camarades européens à œuvrer pour mettre fin aux traités favorisant la coopération politique, économique et militaire avec le gouvernement de Tel Aviv, surtout l’utilisation de leurs territoires comme point de départ des agressions contre nos peuples arabes.

Le Bureau politique
Du Parti Communiste libanais

Partager cet article
Repost0
2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 08:41

 

marns 31 mai Grève des marins du 31 mai



Un grand succès qui annonce une intensification de la lutte contre les armateurs et le patronat en général

 

 

Communiqué du Parti Communiste Grec (KKE)

 

Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net

 

 

Les efforts déployés pour intimider et calomnier les grévistes du PAME se heurtent à la réponse offerte par la solidarité populaire

                                                      AKROPOLI2  

 

La grève nationale de 24 heures des marins, ce 31 mai, de toutes les catégories de navire constitue un grand pas en avant dans l'intensification de la lutte des marins et de tous les travailleurs contre l'offensive générale contre les droits du peuple. Ce fut une bataille marquée par une solidarité populaire de grande échelle, qui a levé un bouclier contre les efforts et les manœuvres des armateurs, du gouvernement et du patronat du secteur touristique pour intimider les grévistes.

 

Dès 6 heures du matin, les marins étaient sur le pont déterminés à défendre leurs droits; à repousser l'attaque sur les acquis de la Sécurité sociale; à ne pas permettre que les navires soient transformés en « ghettos flottants » avec des contrats non-déclarés, sous la coupe de véritables esclavagistes, comme le veulent les armateurs, le gouvernement et l'UE, par la dérégulation des transports défendue dans un premier temps pour les navires de croisière et ensuite pour tous les types de navires. Dans le même temps, ils ont exigé la signature de conventions collectives qui prennent en compte l'augmentation de leurs besoins.

 

Les armateurs ont essayé toute la journée de briser la grève en instrumentalisant les passagers de deux navires qui attendaient de monter à bord. Ils les ont forcé à patienter pendant des heures, pris au piège dans des autobus. C'est seulement après l'intervention des syndicats de classe des ouvriers non-qualifiés responsables aux machines et des ingénieurs de la marine marchande (PEMEN et STEFENSON) qui ont rejoint le PAME, que les compagnies maritimes ont été contraintes de leur fournir un hébergement en hôtel. Il est à noter que lorsque les touristes Chinois ont réalisé ce qui se passait, ils ont écrit sur une grande banderole blanche: « LOUIS CRUISES: Ils savaient pour la grève, ils n'ont rien fait. Ils nous ont laissé dormir dans la rue. »

 

Une poignée de gros commerçants d'Athènes et du Pirée ont aussi essayé de casser la grève et de retourner les touristes contre les grévistes. Néanmoins, leurs efforts sont tombés à plat et ont rencontré la réponse des petits commerçants qui sont venus sur le port afin d'exprimer leur solidarité dans la pratique.

 

Les forces de classe du PAME ont organisé de nouvelles manifestations ce mardi 1er juin contre l'offensive anti-populaire et le massacre au large de Gaza orchestré par l'armée Israélienne.

 
Partager cet article
Repost0
2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 08:29

arton1242-65679.jpg

 

Le vendredi 28 et samedi 29 mai se déroulaient les élections législatives anticipées en République Tchèque après le renversement du gouvernement de droite de Mirek Topolanek (ODS) en mars 2009. Le dernier scrutin de 2006 avait donné égalité parfaite au Parlement entre les partis de droite (ODS, démocrates-chrétiens, verts) et les partis de gauche (sociaux-démocrates et communistes), 100 députés de chaque bord.

Voir en ligne : http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Avec une participation en stagnation (62%), ce scrutin marque surtout une lassitude et une sanction des deux partis dominants. Les sociaux-démocrates (CSSD) qui perdent 10 points ainsi que 18 députés, sortent en perdants bien qu’ils sortent en tête du scrutin avec 22,04% des voix et 56 sièges.

Et surtout le Parti de la Démocratie Civique (ODS) de Mirek Topolanek, Vaclav Havel et du président Vaclav Klaus qui chute de 15 points et se trouve amputé de 28 députés. Il ne recueille que 20,22% des voix et garde 53 députés.

Déroute équivalente dans les proportions pour les deux petits partis traditionnels de droite que sont les Verts qui tombent à 2,44% et perdent leurs six députés ainsi que pour les Chrétiens-démocrates qui ne passent pas la barre des 5% et perdent également leurs treize députés.

Ce sont deux nouveaux partis de droite qui sont les grands gagnants de ce scrutin, gonflés par une campagne médiatique destinée à canaliser le mécontentement populaire vers des partis qui font du neuf avec du vieux, et à former ex-nihilo des partenaires rêvés pour le vieux parti de droite discrédité, engagés à appliquer le plan d’austérité exigé par l’Union Européenne. Ainsi, le parti européiste et ultra-libéral TOP-09 (Tradition-Responsabilité-Prospérité) qui a fait campagne sur la réduction des dépenses publiques a réalisé 16,70% des voix alors que le parti populiste-libéral du VV (Affaires Publiques) qui a fait c ampagne sur la lutte contre la corruption obtient un peu plus de 10% des voix.

Le Parti Communiste, avec près de 12% des voix, a fait mieux que résister

A côté de cette hécatombe dans les partis tchèques traditionnels, seul le Parti Communiste de Bohême-Moravie (KSCM) résiste et fait même mieux que résister avec entre 11 et 12% des voix (les dernières estimations lui donneraient 11,3% des voix). Le KSCM connaîtrait un léger recul de 1 à 1,5% par rapport aux résultats de 2006 mais conserve ses 26 députés. Le score du Parti Communiste reste homogène dans l’ensemble du pays, ne descendant en dessous des 10% que dans une région sur quatorze (Prague), avec des pics aux deux extrémités du pays, dans des régions à forte concentration industrielle. Au Nord-Ouest, il atteint ses résultats maximaux dans le coeur industriel et minier de la Tchèquie, l’Aussig-sur-Elbe (13,64%), et réalise un très bon score dans la région des eaux et des mines d’argent, Karoly Vary, ex-Karlsbad (13,04%). Et à l’Est, où il obtient des scores honorables dans la région minière de Silésie (12,61%) et dans l’industrielle Olomouc (13,18%).

A contre-courant des autres partis dominants, le Parti Communiste a axé sa campagne sur un programme de sortie de crise par la gauche : augmentation des salaires et des retraites, arrêt de la privatisation de la sécurité sociale et des grandes entreprises publiques (chemins de fer, poste, aéroports etc.), gratuité de l’enseignement supérieur, suppression des dé-remboursements médicaux et hospitaux et baisse de la TVA de 10% à 5% sur les produits de première nécessité. Notre rêve secret ? C’est battre les communistes disait le leader du nouveau parti de droite TOP 09 C’est en gardant le cap de la défense des travailleurs, au moment où la droite, renforcée par une intense campagne idéologique, prépare la piqûre d’austérité, que le Parti Communiste a pu éviter la marginalisation que lui promettent depuis 20 ans les médias et les partis dominants.

Car le président du nouveau parti TOP-09, Miroslav Kalousek a lâché le mot, son parti n’avait qu’un « rêve secret » : battre les communistes. Vojtech Filip, secrétaire-général du Parti Communiste, a lui dénoncé après le scrutin cette campagne de haine de la part du parti TOP 09 et de la droite en général.

Grande alliance des droites en vue et résistance dans l’opposition pour les communistes tchèques

En l’attente d’une analyse complète du vote, les dirigeants du Parti Communiste parlent malgré tout de succès comme l’a affirmé Vojtech Filip devant la presse : «  Le KSCM a remporté un succès lors de ses élections, bien qu’il ait perdu 1,5% par rapport aux dernières élections. Nous avons gardé le même nombre de sièges. Les autres partis ont perdu beaucoup plus, certains 10%, d’autres même plus ». Bien que les dirigeants du Parti Communiste n’aient pas encore rendu de déclaration officielle quant à leurs pré-dispositions à former un pacte de gouvernement à gauche, cette hypothèse semble peu probable, d’une part au vu des tensions visibles entre communistes et sociaux-démocrates durant la campagne, d’autre part parce que cela supposerait d’inclure le parti populiste de droite du VV dans la coalition. Le secrétaire-général du Parti Communiste s’est par ailleurs réjoui de la démission de Jiri Paroubek, président du Parti social-démocrate (CSSD) : « Il doit assumer la responsabilité de la campagne de haine qu’il a mené et qui a découragé de nombreux électeurs de voter à gauche, et à ce sujet il faut bien dire que le KSCM reste le seul parti de gauche en République Tchèque. »

Ce sera donc, sans doute, face à un Bloc des droites OSD-TOP 09-VV que les communistes tchèques, qui ne sortent pas affaiblis de ce scrutin, devront mener la lutte contre le plan d’austérité « à la Grecque » qui devrait être importé en République Tchèque dans les prochaines semaines.

 

http://www.lescommunistes.org/spip.php?article1242

Partager cet article
Repost0
2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 08:24

1864-ART_300200_-L1-2147483647-L2-2147483647-432.jpg

 

De passage en France cette semaine, père Manuel Musallam, curé de Gaza de 1995  jusqu’à cette année, témoigne des Intifadas et des opérations israéliennes vécues auprès des Palestiniens. Paroles d’un résistant.

Manuel Musallam est à 72 ans un résistant sans armes. Qui a appris à prôner une paix juste et prêcher l’amour du prochain quand tout incite à la haine. Il est un de ces héros qui a survécu à l’opération israélienne « Plomb durci » l’hiver 2008-2009. Maintenant, il refuse le silence.

De passage en France jusqu’au 10 juin à l’occasion du lancement d’un livre d’entretiens écrit avec Jean-Claude Petit (éd l’Aube, 18 euros) (1), il donne des conférences où il évoque les souffrances et la lutte de son peuple. Le 28 mai, il a donné une conférence de presse à Paris devant des journalistes. Nous l’avons écouté.

« Gaza est toujours sous la pression d’un crime contre l’humanité. C’est un crime de guerre qui dure depuis des années », dit-il d’emblée en évoquant la politique israélienne à l’égard de Gaza avec les bouclages et les opérations militaires.

Ainsi « Plomb durci » en décembre 2008-janvier 2009 qui a causé la mort d’environ 1500 Palestiniens dont plusieurs centaines d’enfants. « C’était comme n’importe quelle attaque israélienne avec des chars, des bombardiers et des soldats. Mais au lieu de durer un jour, elle a continué pendant 22 jours. C’était terrible ! »

Manuel Musallam évoque avec beaucoup d’émotion la terreur vécue par les enfants. Directeur de l’Ecole de la Sainte-Famille, il a accueilli et aidé des écoliers et leurs familles tout au long de l’opération et pendant les mois difficiles qui ont suivi.

« Les enfants étaient … comment vous dire … étourdis. Ils ne jouaient plus, ils ne parlaient plus, ils étaient tous malades. Je ne les avais jamais vus comme ça. Pendant la journée, quand les bombardements avaient cessé, ils venaient à l’école, s’installaient à leur place, et ne bougeaient que pour aller aux toilettes. Certains avaient vu des membres de leurs familles se faire massacrer. D’autres avaient vu leur maison s’effondrer. C’est à ces enfants-là qu’on va essayer de dire que la paix est possible. Mais la paix ne peut pas pénétrer leurs cœurs. Ils sont nourris par la haine. »

Mourir pour la Palestine?

Le curé de Gaza a lui-même vécu de nombreuses privations comme tout le monde. Or la guerre donne parfois l’occasion d’innover : « Pendant un mois, on n’avait pas de l’eau potable. Mais la Providence nous a donné des carottes ! On les donc pressées pour obtenir du jus. C’est ainsi que j’ai survécu », se souvient-il en souriant.

Mais le manque d’eau n’était qu’un détail dans cette terreur au quotidien. « Nous disons en tant que croyants que la souffrance fait partie de la vie. Mais cette souffrance-là n’est pas salvifique. C’est trop. On en arrive à se poser la question suivante : faut-il devenir esclave d’Israël ou mourir ? Je n’accepte pas d’être esclave. »

Mourir pour la Palestine ? Comme tant de ses compatriotes, Manuel Musallam doit souvent se poser cette question malgré lui. L’armée israélienne ne donne guère le choix. Mais ce n’est pas le message qu’il dit : « Nous ne voulons pas mourir pour la Palestine ! Nous voulons vivre pour construire la Palestine ! » Et puis il hausse le ton et lance avec émotion cette question rhétorique : « Mais que voulez-vous ? Qu’on meurt ?! Les Israéliens nous traitent comme des esclaves. Qui l’accepterait ? Ce conflit israélo-palestinien est une question de libération d’un peuple. »

Manuel Musallam n’achète pas l’explication officielle selon laquelle « Plomb durci » était une attaque contre le Hamas. « Alors la guerre était-elle contre le Hamas ? » ironise-t-il. « Parmi les 1500 personnes tuées, seules 40 appartenaient au Hamas. »

Qassam

A la question indignée d’une journaliste sur la souffrance des enfants israéliens et une riposte nécessaire aux roquettes Qassam que les militants du Hamas lançaient contre Israël, il répond en donnant les statistiques israéliennes : « Depuis 2001, 24 000 roquettes Qassam ont été lancées contre Israël. Ces armes, qui sont artisanales, ont tué 13 Israéliens et 50 Palestiniens. En effet, beaucoup de Qassam sont tombés à l’intérieur de Gaza. Contrairement à Israël, nous n’avons pas de chars ou d’avions bombardiers. »

Puis il ajoute ces mots qui reflètent ce que pensent généralement les Palestiniens : « Israël est responsable d’un terrorisme d’Etat. Nous avons besoin d’être protégés. Voila la réalité. »

Quant à la politique d’Israël en Cisjordanie, il refuse également les justifications sécuritaires d’Israël. « Ce qui se passe actuellement à Jérusalem Est et Sud, où Israël détruit des maisons et s’approprie des terrains comme il veut, est une invasion contre l’entité palestinienne. On peut comprendre que l’armée israélienne tue un palestinien armé isolé pour défendre Israël. On peut même comprendre que l’armée détruit sa maison. Je ne suis pas naïf. Mais comment peut-on dire que la politique actuelle est faite pour la sécurité d’Israël ? »

Chrétiens palestiniens

Le curé de Gaza prend soin de préciser la nécessité de dialoguer avec les Israéliens. Mais comment rencontrer des Israéliens chez eux ? « D’Israël, on connaissait les colons à Gaza. Ils ne se mêlaient pas avec nous. Maintenant nous n’avons de relations qu’avec les soldats israéliens qui nous humilient. Ce ne sont pas des amis, ni même des amis possibles. »

Quant aux problèmes de « cohabitation » que les chrétiens palestiniens auraient avec les musulmans, Manuel Musallam tient à préciser plusieurs choses : « Nous les chrétiens sommes d’abord Palestiniens. Nous ne voulons pas cohabiter avec les musulmans. Nous voulons vivre avec les musulmans. Je ne suis pas le curé seulement pour les 300 catholiques de Gaza, mais pour 1,4 million de personnes qui vivent à Gaza. »

Puis il conteste la thèse de la persécution anti-chrétienne en Palestine. « Les chrétiens ne souffrent pas des musulmans. Les chrétiens souffrent du conflit, comme tout le monde. Et certains chrétiens s’en vont pour cette raison-là. Il est vrai qu’à Gaza, à l’époque des caricatures du Prophète publiées en Europe, il y avait des tracts anti-chrétiens. Il était écrit qu’il fallait « tuer les chrétiens ».

Mais, chez nous, c’est le Hamas et les Salafistes qui ont protégé l’église. En réalité, « les chrétiens » signifient « les croisés », c'est-à-dire les Occidentaux agressifs et en l’occurrence chrétiens. Les chrétiens sur place sont des « nazares » et sont protégés par les musulmans. »

En tout cas, on imagine mal comment ce curé-là en particulier pourrait souffrir d’une quelconque persécution religieuse. A l’école qu’il dirigeait, les professeurs sont musulmans comme l’immense majorité des 1200 élèves, dont des fils de ministres du Hamas.

Manuel Musallam a reçu une nouvelle mission. De retour à Bir Zeit, en Cisjordanie, d’où il est originaire, il est membre d’un comité islamo-chrétien qui prépare un colloque en novembre prochain sur l’avenir de Jérusalem. Il a aussi été chargé par l'Autorité palestinienne de présider le département « Monde chrétien » pour développer des relations avec des responsables chrétiens au niveau international.

 

 

31 mai 2010

 

http://www.temoignagechretien.fr/articles/article.aspx?Clef_ARTICLES=1864&Clef_RUBRIQUES_EDITORIALES=1

Partager cet article
Repost0
2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 08:11

 

 

israel_child.jpg

 

L’assaut donné le 31 mai à l’aube par l’armée israélienne contre la flottille de bateaux transportant une aide humanitaire à Gaza aurait fait une vingtaine de morts. Cette attaque s’est déroulée dans les eaux internationales. Elle a suscité de nombreuses condamnations, y compris de pays européens et du gouvernement français. Bernard Kouchner a déclaré que « rien ne saurait justifier l’emploi d’une telle violence, que nous condamnons ». Plusieurs pays, dont la Suède, l’Espagne, la Turquie et la France ont convoqué l’ambassadeur israélien. La Grèce a suspendu des manœuvres aériennes avec Israël et annulé une visite du chef de l’armée de l’air israélienne.

Bien sûr, ces condamnations sont les bienvenues. Même s’il reste quelques personnes qui osent trouver des justifications à l’action israélienne. Ainsi, le porte-parole de l’UMP, l’ineffable Frédéric Lefebvre, a fait savoir, selon l’AFP, que son parti « regrette » les morts, mais dénonce les « provocations » de « ceux qui se disent les amis des Palestiniens ».

La veille de cette action militaire, faisant preuve d’une préscience qui fait partie de ses innombrables qualités, Bernard-Henri Lévy, déclarait à Tel-Aviv : « Je n’ai jamais vu une armée aussi démocratique, qui se pose tellement de questions morales. » (Haaretz.com, 31 mai). Il est vrai que, lors de la guerre de Gaza, notre philosophe s’était pavané sur un char israélien pour entrer dans le territoire. Réagissant à l’attaque aujourd’hui, Lévy l’a qualifiée, selon l’AFP, de « stupide » car risquant de ternir l’image d’Israël. Pas un mot de condamnation, pas un mot de regret pour les tués...

La seule question qui se pose maintenant est de savoir quel prix le gouvernement israélien devra payer pour ce crime. Car, depuis des années, les Nations unies ont adopté des dizaines de résolutions (« Résolutions de l’ONU non respectées par Israël », Le Monde diplomatique, février 2009), l’Union européenne a voté d’innombrables textes, qui demandent à Israël de se conformer au droit international ou, tout simplement au droit humanitaire, en levant, par exemple, le blocus de Gaza. Ces textes ne sont jamais suivi du moindre effet. Au contraire, l’Union européenne et les Etats-Unis récompensent Israël.

C’est ce qu’a prouvé l’admission d’Israël dans l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), la semaine dernière, et la visite en France du premier ministre israélien Nétanyahou pour assister à l’intronisation de son pays. Comme le précisait un communiqué de l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS) du 30 avril, « Israël à l’OCDE ? Un mauvais coup contre la paix ! », cette adhésion valait acceptation de l’inclusion de la Cisjordanie et du Golan dans le « périmètre » israélien. Le fait qu’Israël se permette quelques jours plus tard d’attaquer la flottille de la paix confirme que cet Etat voit dans ces bonnes manières un feu vert pour toutes ses actions.

Cela avait déjà été le cas en décembre 2008. C’était alors l’Union européenne qui avait décidé le « rehaussement » des relations bilatérales avec Israël, donnant à cet Etat des privilèges dont ne disposaient jusque-là que quelques grandes puissances. Les chars israéliens pouvaient quelques jours plus tard partir à l’assaut du territoire de Gaza et commettre, en toute impunité, des « crimes de guerre », voire des « crimes contre l’humanité ».

Richard Falk, envoyé spécial des Nations unies pour les territoires occupés, écrivait, dans Le Monde diplomatique (mars 2009) un texte intitulé : « Nécessaire inculpation des responsables de l’agression contre Gaza ». Quelques mois plus tard, la commission des Nations unies présidée par le juge sud-africain Richard Goldstone, remettait ses conclusions. Elles étaient accablantes pour Israël, même si elles n’épargnaient pas le Hamas. Le texte confirmait que c’était bien l’armée israélienne qui avait rompu le cessez-le-feu et mettait en lumière les crimes commis. Ce texte confirmait de nombreux rapports déjà publiés par Amnesty International et Human Rights Watch.

Ces textes n’ont débouché sur aucune sanction contre le gouvernement israélien. Un des arguments avancé pour justifier cette passivité est que les faits incriminés seraient l’objet d’enquêtes sérieuses en Israël, ce que dément de manière argumentée la juriste Sharon Weill, dans Le Monde diplomatique « De Gaza à Madrid, l’assassinat ciblé de Salah Shehadeh ». (septembre 2009) :

On assiste d’ailleurs en Israël à une offensive sans précédent contre les organisations de défense des droits humains, qu’elles soient internationales ou israéliennes, considérées désormais comme une menace stratégique pour l’Etat, juste après la menace de l’Iran, du Hamas et du Hezbollah. Une véritable entreprise de déligitimation se déploie contre ces organisation à travers des groupes soutenus par le gouvernement et l’extrême droite comme NGO Monitor, menée parallèlement à une guerre de propagande pour justifier l’injustifiable (lire Dominique Vidal, « Plus le mensonge est gros... », Le Monde diplomatique, février 2009). Est-il vraiment étonnant que des soldats israéliens considèrent les militants venus apporter du ravitaillement à Gaza comme des « terroristes » et les traitent comme tels ?

L’impunité durera-t-elle ou certains gouvernements oseront-ils prendre des mesures concrètes pour sanctionner Israël, pour faire comprendre à son gouvernement (et aussi à son peuple) que cette politique a un prix, que la répression a un prix, que l’occupation a un prix ?

Dans le cadre de l’Union européenne, Paris pourrait suggérer à ses partenaires de suspendre l’accord d’association en vertu de l’article 2, qui affirme explicitement qu’Israël doit protéger les droits humains (lire Isabelle Avran, « Atermoiements de l’Union européenne face à Israël », La valise diplomatique, 25 juin 2009).

La France pourrait déjà, seule, sans attendre l’accord de ses partenaires européens prendre trois mesures :

 D’abord, et ce serait seulement se conformer au droit et aux décisions de l’Union européenne, lancer une campagne pour tracer l’origine des produits israéliens exportés en France et interdire (pas seulement taxer) les produits des colonies ;

 ensuite, affirmer que l’installation de colons dans les territoires occupés n’est pas acceptable et que ceux-ci devraient donc être soumis à une demande de visa s’ils désirent se rendre en France, une mesure facile à mettre en œuvre à partir des adresses des individus désirant visiter notre pays ;

 enfin, proclamer que des citoyens français qui effectuent leur service militaire en Israël ne sont pas autorisés à servir dans les territoires occupés. Leur participation aux actions d’une armée d’occupation pourrait entraîner des poursuites judiciaires.

Bernard Kouchner a annoncé qu’il n’y avait pas de citoyens français parmi les personnes tuées sur les bateaux. Mais sait-il s’il y a des citoyens français parmi ceux qui sont responsables de ce crime ?

 

http://blog.mondediplo.net/2010-05-31-Israel-l-impunite-jusqu-a-quand

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0