André Gerin et la burqa : « L’Europe se fera en reconnaissant nos racines judéo-chrétiennes ». Sans nous ! Et nous, sans lui !
Ses déclarations multiples, hétéroclites, intempestives permettent à certains journalistes de présenter André Gerin, député du Rhône, comme un « chef de file » des « orthodoxes » dans le PCF. Est-ce pour mieux déconsidérer notre parti et les communistes qui veulent le faire vivre sur une base de lutte de classe ?
Disons le tout de suite, rédacteurs de ce site internet, nous ne sommes pas « orthodoxes », ni doctrinaires. Et en rien, André Gerin ne saurait être un repère pour nous.
Ses positions n’engagent que lui-même. Sur de très nombreux sujets, elles l’éloignent de nous et l’isolent de l’immense majorité des communistes.
Des lecteurs nous ont fait part déjà, outrés, de déclarations de Gerin en faveur de la collaboration avec « le capitalisme des métiers et des savoir faire ».
A propos de la burqa, indépendamment de notre opposition à toutes les pratiques sectaires d’où qu’elles viennent, l’initiative menée par le pouvoir apparaît, en ce qui concerne Gerin, de moins en moins comme une erreur et de plus en plus comme un engagement profond, éloigné, contradictoire avec celui des communistes.
Nous reproduisons ci-dessous l’interview donnée par André Gerin à la revue « Familles Chrétiennes », numéro 1687, datée du 12 mai 2010. La conception ethno-religieuse, « judéo-chrétienne », de l’Union européenne qu’il prône, laissant une place, « pas à n’importe quel prix », à l’Islam, nous révulse.
Les passages soulignés le sont par nous.
Le communiste André Gerin et la burqa : « L’Europe se fera en reconnaissant nos racines judéo-chrétiennes »
- famillechretienne.fr
- 10/05/2010
- Par Samuel Pruvot et Emmanuel Pellat
Le projet de loi sur l’interdiction du voile intégral devrait passer le 19 mai en conseil des ministres. À l’origine de ce débat national – virant parfois au pugilat – une initiative du député maire communiste de Vénissieux, André Gerin. Un an après, le président de la mission parlementaire sur le voile intégral persiste et signe.
Le gouvernement ira-t-il selon vous jusqu’au bout de l’interdiction du voile intégral ?
J’ai lu la dernière mouture du projet de loi. Le texte est bon, très équilibré. Il va passer. Il ne stigmatise personne et donne les moyens de lutter contre l’islamisation de nos banlieues. Il ne s’agit pas d’arracher le voile aux femmes ! Cette loi s’adressera d’ailleurs autant aux hommes qu’aux femmes. Elle va permettre à la République française d’être impitoyable avec les imams gourous qui agissent dans notre pays. Tous ces "talibans français" ont du souci à se faire...
La situation est-elle si grave ?
Il existe un vrai système d’enfermement et d’endoctrinement dans certains milieux. Dès l’enfance, et tout au long de l’adolescence, on inculque la charia. Cela pose des problèmes considérables dans les hôpitaux, les écoles, les mairies, etc. Des médecins sont agressés physiquement, des agents de la fonction publique menacés et des élèves contestent les enseignements d’histoire ou de sciences naturelles ! Est-ce acceptable ? Les fondamentalistes ne sont pas forcément nombreux, mais ils ont de l’influence. Dans certains collèges, 50% des filles sont "dispensées" de natation ! Cela dure au moins depuis quinze ans ! Quinze ans que la classe politique est paralysée par un discours de victimisation élaboré par une minorité. Comme si on ne pouvait rien dire à cause de notre passé colonial. Il faut en finir avec la politique de l’autruche !
Pourquoi cette question déchaîne-t-elle autant de passion ?
Parce qu’il s’agit au fond d’un problème de civilisation. C’est tout l’enjeu de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne ! La vraie question n’est pas tant de savoir si nous voulons ou non de la Turquie. Mais quelle place sommes-nous prêts à faire à l’Islam ? Le fait que les racines judéo-chrétiennes de l’Europe ne soient pas mentionnées dans la Constitution européenne est symptomatique. Une erreur dommageable. Nous avons du mal à affronter cette question en face. L’Europe de demain se fera en reconnaissant nos racines et en faisant la place aux musulmans qui vivent avec nous. Mais pas à n’importe quel prix.
Samuel Pruvot et Emmanuel Pellat