Il faut bien appeler les choses par leur nom. Ceux qui conservent un grain de bon sens peuvent constater sans de gros efforts combien le réalisme s’éteint dans le monde actuel.
Quand le président des Etats-Unis, Barack Obama, fut nommé Prix Nobel de la paix, Michael Moore lui lança : « Eh bien, gagnez-le donc maintenant ! » Ce commentaire vif et ingénieux plut à bien des gens, quoique beaucoup n’aient rien vu d’autre dans la décision du Comité norvégien que démagogie et exaltation de la politicaillerie apparemment inoffensive du nouveau président, un Afro-étasunien, bon orateur et politicien intelligent à la tête d’un puissant Empire plongé dans une profonde crise économique.
Le Sommet mondial de Copenhague était sur le point de s’ouvrir, et Obama fit sourdre l’espoir d’un accord obligatoire aux termes duquel les USA se joindraient enfin au consensus mondial pour éviter la catastrophe écologique qui menace l’espèce humaine. Mais ce qu’il s’y passa fut décevant, et l’opinion publique internationale se rendit compte qu’elle avait été douloureusement bernée.
A la récente Conférence mondiale des peuples sur les changements climatiques et les droits de la Terre nourricière, qui vient de se tenir en Bolivie, les vieilles nationalités indigènes, envahies et virtuellement détruites par les conquistadors européens qui, en quête d’or et de richesses faciles, leur imposèrent des siècles durant leurs cultures égoïstes et incompatibles avec les intérêts les plus sacrés de l’humanité, ont donné des réponses pleines de sagesse.
Deux nouvelles parues hier expriment la philosophie de l’Empire qui prétend toutefois nous faire croire à sa nature « démocratique », « pacifique », « désintéressée » et « honnête ». Il suffit de lire les deux dépêches en provenance de la capitale des Etats-Unis :
« WASHINGTON. 23 avril 2010. Le président des Etats-Unis, Barack Obama, évalue la possibilité de déployer un arsenal de missiles à ogives classiques, non nucléaires, mais capables d’atteindre des cibles n’importe où dans le monde en une heure environ et dotés d’une capacité explosive extrêmement puissante.« Même si la nouvelle superbombe, installée sur des missiles du type Minuteman, n’a pas d’ogives atomiques, sa capacité destructive en sera l’équivalent, comme le confirme le fait que son déploiement est prévu dans l’accord START 2 récemment signé avec la Russie.
« Les autorités russes, après avoir réclamé, sont parvenues à faire figurer dans cet accord que les USA éliminent un de leurs missiles à tête nucléaire pour chacun de ces nouveaux missiles.
« Selon les informations du New York Times et de la chaîne de télévision CBS, la nouvelle bombe, baptisée PGS (Prompt Global Strike) devra être capable de tuer le leader d’Al-Qaeda, Osama bin Laden, dans une grotte afghane, de détruire un missile nord-coréen en pleine préparation ou d’attaquer un silo nucléaire iranien, "tout ceci sans dépasser le seuil atomique".
« L’administration Obama juge intéressant cet avantage de disposer comme option militaire d’une arme non atomique mais ayant les mêmes effets d’impact localisé.
« Le projet avait été lancé au départ par le prédécesseur d’Obama, le républicain George W. Bush, mais bloqué à la suite des protestations de Moscou. Etant donné que les Minutemen transportent aussi des ogives nucléaires, affirmèrent les autorités moscovites, il est impossible de savoir si le lancement d’une PGS n’est pas le début d’une attaque atomique.
« Mais l’administration Obama estime pouvoir donner à la Russie ou à la Chine les garanties requises pour éviter des malentendus. Les silos des missiles de la nouvelle arme seront montés en des sites éloignés des dépôts d’ogives nucléaires et pourront être inspectés périodiquement par des experts de Moscou et de Pékin.
« La superbombe pourrait être larguée par un missile Minuteman capable de voler à travers l’atmosphère à la vitesse du son et d’emporter mille livres d’explosifs. Des équipements ultrasophistiqués permettront au missile de décrocher la bombe et de la laisser tomber sur les cibles choisies avec une précision extrême.
« La responsabilité du projet PGS – aux coûts estimés de 250 millions de dollars rien que dans la première année d’expérimentation – a été confiée au général Kevin Chilton, à la tête de l’arsenal nucléaire étasunien, qui a expliqué que la PGS comblera un vide dans la gamme de choix à la disposition du Pentagone.
« "Nous pouvons frapper actuellement par des armes non nucléaires n’importe quel endroit du monde, mais en un laps de temps d’au moins quatre heures", a affirmé le général. "Pour une action plus rapide – a-t-il avoué – nous ne disposons que des options nucléaires".
« Avec cette nouvelle bombe, les USA pourront agir vite à l’avenir par des moyens classiques aussi bien contre un groupe terroriste que contre un pays ennemi, en un laps de temps bien plus bref et sans éveiller la colère internationale que causerait l’usage d’armes atomiques.
« Il est prévu de commencer les premiers tests en 2014 et d’équiper l’arsenal étasunien de cette bombe en 2017. Obama ne sera plus au pouvoir, mais la superbombe peut être le legs non nucléaire de ce président qui a déjà gagné le Prix Nobel de la paix. »
« WASHINGTON. 22 avril 2010. Un engin spatial sans pilote des forces de l’air étasuniennes a décollé ce jeudi de Floride dans le plus grand mystère quant aux objectifs de sa mission militaire.« L’engin spatial robotisé, ou X-37B, a été lancé du cap Canaveral sur une fusée Atlas V à 19 h 52 heure locale (23 h 52 GMT), selon une vidéo distribuée par l’armée.
« "Le lancement est imminent", a dit à l’AFP Angie Blair, major des forces de l’air.
« Semblable à un transbordeur spatial en miniature, l’avion mesure 8,9 m de long et 4,5 m d’envergure.
« La fabrication de ce véhicule spatial réutilisable a pris des années, et l’armée n’a offert que de vagues explications sur son objectif ou sur son rôle dans l’arsenal militaire.
« Le véhicule est conçu pour "fournir l’environnement d’un laboratoire en orbite" afin de tester de nouvelles technologies et de nouveaux composants, avant que ces technologies ne soient confiées à des programmes de satellites en service", ont affirmé les forces de l’air dans un communiqué récent.
« Des fonctionnaires ont informé que le X-37B atterrirait sur la base aérienne Vandenberg, en Californie, mais n’ont rien dit au sujet de la durée de sa mission inaugurale.
« "A vrai dire, nous ne savons pas quand il reviendra", a dit aux journalistes cette semaine Gary Payton, second sous-secrétaire aux programmes spéciaux des forces de l’air.
« Selon Payton, l’engin pourrait rester dans l’espace jusqu’à neuf mois.
« Cet avion, fabriqué par Boeing, était à ses débuts, en 1999, un projet de l’Agence spatiale étasunienne (NASA) où il a été transféré aux forces de l’air qui prévoient d’en lancer un deuxième en 2011. »
Faut-il en dire plus ?
Ils se heurtent toutefois à un obstacle colossal : les changements climatiques désormais impossibles à endiguer. On parle de l’élévation inévitable de la température de plus de deux degrés. Les conséquences en seront catastrophiques. La population mondiale augmentera de deux milliards d’habitants en quarante ans seulement, pour atteindre alors neuf milliards. Des quais, des hôtels, des stations balnéaires, des voies de communication, des usines et des installations proches des ports se retrouveront sous les eaux en moins de temps que la génération d’un pays développé et riche qui refuse égoïstement aujourd’hui de faire le moindre sacrifice pour préserver la survie de l’espèce humaine pourra jouir de la moitié de son existence. Les terres arables et l’eau potable diminueront considérablement. Les mers se pollueront ; de nombreuses espèces marines cesseront d’être comestibles et d’autres disparaîtront. Ce n’est pas la logique qui le dit, mais les recherches scientifiques.
L’être humain était parvenu, grâce à la génétique naturelle et au transfert de variétés d’un continent à l’autre, à accroître la production par hectares d’aliments et d’autres produits utiles à l’homme et qui soulagèrent un temps la rareté d’aliments comme le maïs, la pomme de terre, le blé, les fibres et d’autres produits nécessaires. Plus tard, la manipulation génétique et l’usage d’engrais chimiques ont contribué aussi à la satisfaction de besoins vitaux, mais ces recours arrivent désormais au bout de leurs possibilités dans la production d’aliments sains et aptes à la consommation. Par ailleurs, les ressources en hydrocarbures que la Nature a mis quatre cent millions d’années à constituer sont en train de s’épuiser en à peine deux siècles. De même, des ressources minérales vitales et non renouvelables dont a besoin l’économie s’épuisent. De son côté, la science a créé la capacité de détruire plusieurs fois la planète en quelques heures. La pire contradiction de notre époque est justement la capacité de l’espèce à s’autodétruire et son incapacité à se gouverner.
L’être humain a pu élever ses possibilités de vie à des limites qui dépassent sa propre capacité de survie. Dans cette bataille, elle consomme à toute allure les matières premières qui sont à sa portée. La science a permis de transformer la matière en énergie, comme dans la réaction nucléaire, au prix d’investissements énormes, mais on n’envisage même pas qu’il soit possible de transformer l’énergie en matière. Le coût infini des investissements réalisés dans les recherches pertinentes prouve qu’il est impossible de parvenir en quelques dizaines d’années à faire ce que l’Univers a mis des dizaines de milliards d’années à créer. Faudra-t-il que l’enfant prodige, Barack Obama, nous l’explique ? La science a fait des progrès extraordinaires, mais l’ignorance et la pauvreté progressent aussi. Quelqu’un peut-il prouver le contraire ?
Fidel Castro Ruz
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C'est dans une certaine morosité que le peuple israélien s'apprête à commémorer sa fête nationale, le 14 mai. Cette date marque la proclamation de l'Etat d'Israël par David Ben Gourion en 1948, mais elle marque également le début de la « Nakba », l'expulsion de quelque 800 000 Palestiniens de leurs terres, créant ainsi le problème des réfugiés qui, après soixante-deux ans, reste entier.
Une fête nationale -dans tout le pays- est souvent l'occasion pour le peuple d'exprimer sa fierté, de sortir du placard ses symboles nationaux, de manifester son attachement à la patrie. Que le phénomène soit ou non souhaitable, une fête nationale, ça sert à ça.
En Israël, qu'en est-il ? Dans la culture juive, le Talmud nous enseigne que le monde repose sur trois piliers : la vérité, l'équité et la paix. Mais dans « Etat hébreu », une blague juive veut que la société israélienne repose sur trois autres piliers : le mensonge, la corruption et l'armée.
Le 15 avril 2010, l'ancien Premier ministre Ehud Olmert (du parti de centre droit Kadima, fondé par Ariel Sharon) a démenti devant la presse les lourdes accusations qui pèsent contre lui dans le plus vaste scandale immobilier dans l'histoire du pays.
Olmert est en effet soupçonné d'avoir reçu des pots-de-vin de 700 000 euros en espèces de la part d'entreprises privées pour avoir facilité la construction du complexe « Holyland » (« Terre Sainte », sic) lorsqu'il était maire de Jérusalem entre 1993 et 2003.
Qui plus est, cet ensemble immobilier de luxe a été édifié en infraction aux normes en vigueur : hauteur des constructions, plans d'occupation des sols…
La veille, celui qui a succédé à Olmert à la mairie de Jérusalem, Uri Lupolianski (Yahadut Hatorah, coalition de partis religieux ashkénazes), a été arrêté dans le cadre de cette même enquête. Quant à Ehud Olmert, mis en examen dans l'affaire « Rishon Tours », accusé de s'être fait rembourser plusieurs fois le prix de billets d'avion pour lui-même et pour les membres de sa famille, il se trouve déjà devant les tribunaux.
Sans parler des autres inculpations qui pèsent sur lui : financement illégal de sa campagne électorale de 2006, abus de confiance, truquage des marchés publics et népotisme. Celui qui fut chef du gouvernement pendant dix ans fait donc couler beaucoup d'encre dans la presse israélienne, mais plus seulement dans les pages politiques. Son nom est désormais omniprésent dans la chronique judiciaire !
Une exception ? Malheureusement non. En août 2009, la police israélienne a recommandé la mise en examen d'Avigdor Lieberman, l'actuel ministre des Affaires étrangères (du parti Israël Beiténou, extrême droite). Ce politicien raciste, devant lequel Jean-Marie Le Pen ferait figure de modéré, a été accusé de corruption active, fraude, blanchiment d'argent sale, subornation de témoins et obstruction de la justice.
Sans jamais avoir été condamné par le tribunal compétent, ce personnage controversé est toujours en poste comme chef de la diplomatie israélienne. Pour l'image internationale d'un pays qui se veut démocratique, on aurait pu mieux faire.
Quant à Haïm Ramon, ancien ministre de la Justice (Kadima), il a été condamné par le tribunal de grande instance de Tel-Aviv non pas pour un délit lié à la corruption mais toutefois assez grave sur le plan moral : le harcèlement sexuel.
L'ancien Président d'Israël, Moshé Katsav (Likoud, parti de droite actuellement au pouvoir), a également été accusé de harcèlement sexuel en 2007. Il a préféré démissionner, laissant la place à Shimon Pérès, plutôt que d'être destitué et condamné en justice. Katsav a indemnisé sa victime dans un règlement hors cour.
Si la Présidence du pays n'est qu'un poste honorifique, celui qui préside l'Etat n'en est pas moins censé incarner une certaine autorité morale auprès de ses concitoyens. On est loin du compte.
En 2006, selon Transparency International (une ONG qui enquête sur les affaires de corruption), Israël a dégringolé de la 22e place à la 34e place des pays « les moins corrompus ». Pas de quoi être fier, quand on sait que le gouvernement israélien ne se gêne pas pour critiquer la corruption de l'Autorité palestinienne. Il ferait mieux de balayer devant sa porte. C'est ce qu'estime le Mouvement pour la probité du gouvernement, une nouvelle ONG israélienne.
Outre les élus, ni les cadres du parti au pouvoir, ni les hauts fonctionnaires n'échappent à la chronique judiciaire. Citons-en un seul : Tzahi Hangebi, accusé d'abus de confiance et de corruption électorale. Un nom parmi d'autres dans ce cas de figure : la liste est longue.
Quant aux voyages à l'étranger des hauts responsables politiques et militaires, ils sont désormais sous haute surveillance. Aucun déplacement n'est avalisé sans consultation préalable des conseillers juridiques du pouvoir.
Ainsi, l'actuel Premier ministre, Benyamin Nétanyahou (Likoud), a-t-il annulé son déplacement aux Etats-Unis le 14 avril pour le sommet sur la sécurité nucléaire. Après avoir été humilié par l'accueil glacial que Barak Obama lui avait réservé à Washington le mois précédent, Nétanyahou se sentait sur la sellette dans le dossier nucléaire, car Israël n'a jamais admis qu'il possédait l'arme atomique, un secret de Polichinelle pourtant.
En décembre 2009, Tzipi Livni (Kadima), ancienne ministre, était obligée d'annuler un déplacement à Londres pour éviter d'être interpellée par la police britannique. Un mandat d'arrêt avait été délivré contre elle par un tribunal anglais, à titre de compétence universelle en matière de crimes de guerre.
Des juges de Sa Gracieuse Majesté l'avaient épinglée pour son rôle dans le massacre de 1 400 Palestiniens dans la Bande de Gaza en janvier 2009 : déclenchement de l'opération « Plomb durci » alors que Livni était ministre des Affaires étrangères et candidate pour le poste de Premier ministre dans la campagne des législatives qui se profilait à l'horizon électoral.
Déjà en septembre 2009, des avocats palestiniens avaient demandé aux tribunaux britanniques d'émettre un mandat d'arrêt contre Ehud Barak, actuel ministre de la Défense (Travailliste), pour les mêmes motifs.
Cet incident judiciaire et diplomatique avait été immédiatement suivi par un camouflet infligé au général Moshé Ya'alon (Likoud), vice-Premier ministre et ancien chef de l'état-major. Celui-ci avait dû renoncer à un voyage au Royaume-Uni (ancienne puissance coloniale en Palestine) pour avoir ordonné, en 2002, le bombardement d'un immeuble à Gaza dans lequel 14 civils avaient perdu la vie.
Ces incidents embarrassants pour Tel-Aviv rappellent le mandat d'arrestation émis en Belgique contre l'ancien Premier ministre Ariel Sharon, toujours à titre de compétence universelle en matière de crimes de guerre.
Les dirigeants israéliens peuvent également considérer l'Espagne comme un pays à éviter : des officiers haut gradés de l'armée israélienne furent cités en 2008 par des avocats à Madrid suite à une plainte déposée avec le concours du PCHR (Centre palestinien pour les droits humains).
Qui plus est, le rapport Goldstone -rédigé sous la direction de ce juriste sud-africain mandaté par l'ONU pour enquêter sur les violations du droit international à Gaza- a sérieusement écorché les dirigeants israéliens.
Avec une élite politique et militaire quasiment « assignée à résidence » à l'intérieur des frontières israéliennes -sous peine d'une arrestation humiliante- que vaut aujourd'hui l'image d'Israël, pays qui se targue d'être « la seule démocratie au Moyen-Orient » ?
Moshé Ya'alon n'est pas l'unique militaire à être traqué par la justice hors des frontières d'Israël. En avril 2007, Interpol a émis un mandat d'arrêt international contre trois officiers israéliens, Yaïr Klein, Melnik Ferry et Tzedaka Abraham. Ils sont accusés d'avoir entraîné les milices paramilitaires d'extrême droite en Colombie et d'avoir travaillé dans les années 1990 pour les hommes de Pablo Escobar, narcotrafiquant colombien qui purge actuellement une peine de prison à perpétuité.
Quant à Yaïr Klein, il avait auparavant servi comme mercenaire en Sierra Leone, au Liberia et au Panama. Voilà une autre activité « internationaliste » chère à une partie de la caste militaire israélienne : le mercenariat.
De la corruption à la guerre, il n'y a qu'un pas. Comble de l'ironie, face au discours sécuritaire ambiant en Israël, le pays fut ébranlé en 2007 par une révélation qui a laissé pantois bon nombre d'Israéliens. 35 soldats furent inculpés pour avoir volé du matériel militaire dans les casernes. Dans quel but ? Pour les revendre… aux combattants palestiniens et au Hezbollah libanais !
Certains rapports des renseignements militaires israéliens ont évoqué 2 345 pièces d'artillerie, 15 roquettes antichars et des dizaines de milliers de munitions volatilisées, dont 24 000 balles pour la seule année 2006.
Des journalistes, citant des sources officielles israéliennes, ont révélé ces faits déjà connus de bon nombre d'Israéliens (la conscription étant obligatoire) mais sujet tabou, que peu de gens voulaient avouer au grand jour.
Les trafiquants, des réservistes pris entre des officiers peu regardants et le chômage qui les guette à la fin de leur service militaire, n'ont pas trouvé mieux pour assurer leurs revenus qu'un lucratif trafic d'armes, même si ces dernières doivent se retourner contre eux sur le terrain des opérations militaires dans des affrontements avec la résistance palestinienne.
Chômage, précarité, violence, contrebande du matériel militaire, le tout dans une société rongée jusqu'à l'os par la corruption généralisée, telle est l'ambiance en Israël à la veille de la « fête nationale ».
Les Israéliens, pourront-ils un jour être fiers de leur pays ? Sans doute. A condition que ce pays renonce à l'occupation, rapatrie les colons, démantèle le Mur de la honte, reconnaisse le droit au retour des réfugiés et s'assure que chaque citoyen juif parle aussi bien l'arabe que ses citoyens palestiniens parlent l'hébreu.
Israël doit faire amende honorable pour toutes les horreurs du passé en demandant solennellement pardon à ses victimes et à leurs familles.
Quant aux 11 000 prisonniers politiques palestiniens qui peuplent des geôles d'Israël, ils doivent bénéficier d'une amnistie générale et laisser leur place derrière les barreaux à une bonne partie de la classe politique, de la hiérarchie militaire et de l'élite corrompue actuellement au pouvoir.
Ce n'est peut-être pas demain la veille, mais seul un scénario de ce genre sera à même d'apporter les conditions d'une véritable paix juste dans la région. Ça prendra le temps que ça prendra, mais dans la mesure où tout changement profond commence par un premier pas modeste, autant commencer tout de suite. Ce ne serait pas trop tôt.
Ce n'est pas dans nos habitudes de citer ici des sites ouvertement religieux. Mais une fois n'est pas coutume...
U cursinu rossu
Site : Oumma.com
Carla Bruni-Sarkozy favorable à la polygamie
Que fait la police ? En 2007, celle qui n’était pas encore la première dame de France se prononçait ouvertement en faveur de la polygamie. Une posture à contre-courant du gouvernement et une éventuelle source d’embarras pour Nicolas Sarkozy qui n’a toujours pas commenté l’affaire Hebbadj.
« Je suis monogame de temps en temps mais je préfère la polygamie et la polyandrie ». Lorsqu’elle confesse en février 2007 ses délicates inclinations, Carla Bruni ne se doute pas de la portée que pourrait prendre, trois ans plus tard, ce propos pour le moins badin. L’ancien mannequin, reconvertie dans la chanson et alors favorable à la candidate Ségolène Royal, se dévoilait à l’occasion d’un auto-portrait accordé au Figaro Madame. « Je m’ennuie follement dans la monogamie », précise-t-elle, ajoutant qu’elle « ne cherche pas particulièrement l’établissement des choses : l’amour et le couple ne (la) rassurent pas ». Et, si parfois ces « sentiments supposés féminins » tels « la responsabilité, la culpabilité, le remords » l’envahissent, elle reconnaît, en riant selon l‘hebdomadaire, être « fidèle à elle-même » et savoir, « comme les hommes, très bien compartimenter ». Quelques mois plus tard, Carla Bruni fera la rencontre d’un certain Nicolas Sarkozy, président de la République.
Quelqu’un m’a dit que tu m’aimais encore
Si le libertinage assumé de celle qui n’avait pas encore un destin national pouvait alors prêter à sourire, de tels propos, reflétant une conviction profonde de l’épouse du chef de l’Etat, sont désormais dissonants dans le discours politique ambiant.
L’affaire Hebbadj, du nom de ce radical musulman résidant avec quatre femmes, est passée par là. Et chacun depuis, au gouvernement, d’aller de son couplet pour dénoncer une polygamie qui pourtant, du point de vue juridique, n’est tout simplement pas établie.
Entre le porte-parole Luc Châtel qui suggère, sibyllin, que la « polygamie cachée n’est pas la bienvenue en France » et le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, qui a demandé, vendredi dernier, à son collègue Eric Besson d’envisager une procédure de déchéance de la nationalité française à l‘encontre du présumé coupable, la surenchère a d’ores et déjà démarré. Sans oublier les seconds couteaux telle la secrétaire d’Etat à la Ville, Fadela Amara, qui condamne, sans avancer également la moindre preuve, ce « détournement de la loi par un imam » et appelle à « prendre des mesures » face à « des groupuscules qui veulent nous ramener en arrière et nous faire vivre dans le Moyen Age ».
A la recherche de la nouvelle star islamiste
Liès Hebbadj, entrepreneur certainement polyvalent (trois commerces différents) et prétendument polygame (quatre femmes auprès de lui, dans ses résidences, dont une épousée civilement), ne pouvait rêver d’une meilleur tribune médiatique pour afficher sa conception singulière, et surtout ultra minoritaire, de l’islam. L’homme, âgé de 35 ans, s’est pris visiblement au jeu en ayant organisé une conférence de presse, à la suite de la verbalisation de sa femme au volant pour le port d’un voile intégral. Facétieux et retors, il dissocie la notion juridique du mariage civil et monogame avec la réalité sociale d’une vie maritale agrémentée de « maîtresses » parfaitement consentantes. Un interlocuteur à la hauteur du plaisantin ministre auvergnat. A la manière de duettistes chargés d’entretenir le spectacle politico-médiatique, Brice Hortefeux et Liès Hebbadj exécutent leur partition à la perfection : l’un en capitalisant électoralement sur la stigmatisation d’une communauté musulmane hexagonale, pourtant hostile ou défavorable, dans sa vaste majorité, au concept même de polygamie, et l’autre en incarnant une image, authentique et archaïque mais extrêmement marginale, de l’islam de France. Et à la faveur de ce jeu de dupes, ce sont deux idéologies, à la conquête des esprits, qui s’alimentent mutuellement : d’un côté, l’islamophobie, toujours en vogue au gré de certains faits divers ou saugrenus, et de l’autre, un radicalisme islamique de la tendance piétiste, ultime recours, en désespoir de cause, pour ceux qui préfèrent s’exclure d’emblée de la société plutôt que d’en être, estiment-ils, sournoisement écartés.
Sexe, allocations familiales et niqab
Dans moins d’un mois, le projet de loi interdisant la burqa sera abordé en conseil des ministres. Entre-temps, l’enquête préliminaire ouverte par le procureur de Nantes sur ce nouveau feuilleton sensationnaliste, à savoir la définition juridique de la vie maritale de Lies Hebbadj et l’imputation de fraudes aux allocations familiales, va suivre son cours. A ce jour, le président de la République n’a pas souhaité commenter la dernière péripétie mettant en scène la figure récurrente de l’islamiste-hostile-aux-lois-de-la-République. Mais sans doute peut-il exprimer une certaine gratitude envers Eric Besson pour avoir tempéré les ardeurs pseudo-républicaines de son collègue Brice Hortefeux. Le ministre de l’Immigration a reconnu qu’une déchéance de la nationalité française serait juridiquement difficile à appliquer à l’encontre de Liès Hebbadj. Et même s’il envisage désormais une « évolution législative » sur le sujet, il est d’ores et déjà probable que la polygamie, en tant que « valeur » indésirable sur le sol français, devienne une question taboue en la présence de Carla Bruni-Sarkozy. Quel interviewer politique, par exemple, osera, lors d’une prochain entretien formaté avec la première dame de France, aborder la position sulfureuse de l’intéressée ? A défaut d’une question journalistique impertinente, espérons du moins que Brice Hortefeux, l’ami de 30 ans de Nicolas Sarkozy, ne brandisse pas également une menace de déchéance de sa nationalité à l’endroit de la célèbre Franco-Italienne. Déchue, exilée, bannie du paradis élyséen pour avoir défendu et pratiqué jadis la polygamie, Carla Bruni-Sarkozy pourrait presque en devenir une martyre pour la frange, branchée people, des fondamentalistes musulmans. Chiche
L’infâme ragoût qui nous est servi depuis les élections régionales à l’enseigne de la sarkozy baigne dans une même sauce. C’est d’abord l’ère du soupçon pour les plus modestes. Que signifie cette menace de suspension des allocations familiales si ce n’est que l’on va enfoncer encore plus les familles qui ont le plus de mal à s’en sortir ? Avec cette argumentation digne de ces dames patronnesses de jadis qui venaient faire la morale aux pauvres : S’ils ne sont pas capables de s’occuper de leurs enfants, ils doivent être sanctionnés pour leur bien. C’est absurde, c’est totalement déconnecté de la vie réelle dans les quartiers qui sont appelés difficiles et le sont, parce qu’ils cumulent, en premier lieu, toutes les difficultés en termes d’emplois, de services publics, d’écoles, d’équipements sociaux, d’animateurs, de police de proximité« †La politique de la droite en termes de logement social, de carte scolaire a encore précipité les problèmes. Sa politique en matière d’absentéisme, de prévention de la violence est exactement à l’inverse de ce que préconisent les pédagogues, les éducateurs aussi bien que les psychologues qu’il a prétendu consulter. Ce n’est pas une politique visant à résoudre les problèmes, c’est un salmigondis idéologique stigmatisant les plus pauvres.
C’est encore mieux bien entendu quand on peut assaisonner tout cela avec une bonne dose de racisme voilé et d’instrumentalisation de l’islam. La République, nous en sommes tous d’accord, ne peut s’accommoder du port de la burqa. Mais cela justifie une loi en toute urgence ? C’est la burqa qui est responsable des licenciements, de la montée du chômage, des bas salaires, de la crise du capitalisme, des salaires faramineux des grands patrons et bientôt de la faillite de la Grèce ? Mais en plus de cela, voilà qu’à la faveur d’une contravention tombant à point nommé, Brice Hortefeux découvre un époux radical, plusieurs femmes qui escroqueraient les Allocations familiales.
Et quand bien même cela serait ? Cela relève de la justice, pas de l’état de siège idéologique. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Mobilisation générale jusqu’à l’absurde, les imbéciles au premier rang.
Hier, un député UMP se flattait d’avoir déposé une proposition de loi pour le retrait des allocations familiales aux familles polygames. Mais la polygamie est interdite en France ! Et si la justice n’a pas les moyens de faire appliquer la loi, pourquoi le pouvoir retire-t-il des moyens à la justice ?
Quelles que soient les appréciations que l’on peut porter sur chacun de ces problèmes en particulier, car il y des divergences chez celles et ceux qui sont attachés aux valeurs de progrès, on ne peut être dupe de l’ampleur de l’offensive menée par le chef de l’État et ses lieutenants les plus zélés. De son ampleur et de ses objectifs. D’abord, cimenter la droite autour de ses thèmes les plus conservateurs. Les pauvres désorganisent la société, l’islam est dangereux. Tous abusent des services sociaux et c’est à eux que vont nos impôts (malgré notre précieux bouclier fiscal). Ensuite détourner l’attention de l’ensemble des Français des véritables problèmes posés à la nation, dont évidemment la question des retraites. Tenter pour cela de casser l’unité des syndicats, les rapprochements de la gauche, en les entraînant à des polémiques. Enfin et en même temps, poursuivre l’œuvre entreprise d’atomisation de la conscience sociale, d’exacerbation des communautarismes et de mise en pièces des solidarités dans la société. C’est comme cela que l’on transforme des citoyens en variables d’ajustement au profit du marché. La riposte ne peut attendre.
«La décision du gouvernement à avoir recours au mécanisme de prêts UE-FMI constitue un choix d’alliance visant à servir les intérêts de la ploutocratie grecque à long terme, afin que le gouvernement ait des appuis forts pour imposer de nouvelles mesures, plus violentes, au détriment du peuple. Cette décision était depuis longtemps préméditée.
Les allégations du gouvernement et de ses alliés ne sont que de prétextes et visent à désorienter. L’allégation qu’il n’y a pas d’argent est fausse, parce qu’en même temps on offre 17.5 milliards aux banquiers et des dizaines de milliards aux industriels et aux armateurs à travers la loi de développement, on réduit les impôts pour le capital et on augmente ses privilèges. On donne des milliards pour des armements pour l’OTAN et des centaines de millions pour maintenir des troupes d’occupation par-delà les frontières.
La coopération du gouvernement avec l’UE et le FMI marque l’intensification de la guerre des monopoles contre le peuple. Elle ne donnera pas de solution aux problèmes ; au contraire, elle les aggravera et elle impliquera le pays, encore plus, à l’antagonisme des capitaux et des gouvernements qui s’intensifie tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’UE.
Le peuple doit apprendre par son expérience. Comme c’était le cas hier avec l’UEM, les sacrifices que les partis de la ploutocratie veulent imposer au peuple aujourd’hui, afin que le capital grec soit plus fort et plus compétitif, ne lui apporteront aucun bénéfice. Au contraire, on amène le peuple à un désastre sans fin.
C’est un moment de responsabilité pour les travailleurs et le peuple. Il est temps pour l’unité populaire de classe et la mobilisation avec le KKE pour le renversement de la politique antipopulaire.
Patriotisme est l’unité populaire et la contre-offensive aux monopoles ; que la ploutocratie fasse faillite et non pas le peuple. Le peuple ne doit rien, on lui doit. Les sacrifices qui valent ne sont que les sacrifices de la lutte. Il n’y a qu’une solution à l’intérêt du peuple et du pays : le pouvoir populaire, la socialisation des monopoles, le désengagement par les organisations impérialistes. »
NOTES DE LECTURES
AUTEUR: Ramzy BAROUD Traduit par Anne-Marie Goossens. Édité par Fausto Giudice |
Dans notre camp de réfugiés, les écoles étaient fermées pendant de longues périodes tout comme les autres écoles de la bande de Gaza. Un matin d'une de ces journées sans école, mes frères et moi faisions la grasse matinée. Ma mère s’apprêtait à regarder une rediffusion matinale de “MacGyver”, une série US qui passait à la télévision jordanienne. Parfois, elle me demandait de lire les sous-titres, mais ce matin-là, elle se contenterait de regarder MacGyver transformer des événements quotidiens banals en prouesses impressionnantes qui stupéfiaient ses adversaires, en se passant de mes commentaires. Mon père repérait la chaîne pendant que ma mère partait préparer le thé. Brusquement, j'ai été réveillé par une grosse botte appuyée contre mon visage. Mes frères aînés étaient particulièrement casse-pieds, mais mettre leur pied sur mon visage pendant que je dormais aurait été trop cruel, même pour eux. En me réveillant, je me suis trouvé entouré d’une foule de soldats qui avaient envahi la maison. Ils avaient poussé la grande porte, étaient entrés silencieusement et s’étaient frayés un chemin jusqu'à la chambre à coucher principale où mes frères et moi étions endormis. Anwar avait le sommeil lourd et il ne s'est réveillé que lorsque deux soldats ont commencé à le bourrer de coups de pied et à s’en prendre à son matelas. Ma mère est arrivée en courant de la cuisine, pensant que le chahut venait d'une bagarre entre ses cinq fils, et elle est tombée sur une unité de l'armée israélienne passant les menottes à ses enfants qu’ils traînaient vers la rue. La scène était courante. Les soldats envahissaient souvent les maisons et cassaient les bras et les jambes des hommes et des garçons de manière à envoyer un avertissement sévère aux autres habitants du voisinage pour que ceux-ci comprennent que le même sort leur serait réservé s'ils poursuivaient leur intifada. Mon père parlait un bon hébreu ; il l’avait appris pendant les années où il avait fait des affaires en Israël. Ma mère ne le parlait pas du tout, mais même si elle avait connu la langue, elle n'aurait pas été capable d'articuler la moindre phrase. Après un moment de silence, elle a poussé un cri et les a interpellés : « Je t’en supplie, soldat. Mes fils dormaient. Ils n'ont rien fait de mal. Je te baise la main, ne leur casse pas le bras. Je t'en supplie, qu’Allah te rende à ta famille sain et sauf. Que dirait ta mère si quelqu'un venait casser les bras de ses enfants ? Ô Allah, viens à mon secours. Mes enfants sont la seule chose que j'ai dans cette vie. Ô Allah, j'étais orpheline et j'ai grandi dans la pauvreté et je ne mérite pas cela ». Au début, les soldats n'ont pas prêté attention aux supplications de ma mère et lui ont simplement répliqué : « Ferme-la et rentre », mais ses pleurs ont alerté les femmes du voisinage qui servaient de première ligne de défense dans de telles circonstances. Celles-ci se sont rassemblées devant leur maison en hurlant et en criant alors que les soldats nous alignaient contre le mur et apportaient leurs battes. Les soldats avaient pour habitude de demander à celui qui avait été désigné pour un tabassage : « Tu écris avec quelle main ? » et lui cassaient ce bras-là d’un coup de batte, puis ils cassaient l'autre bras et ensuite les jambes. Quand le soldat a posé l'horrible question à un de mes frères, les supplications de ma mère se sont transformées en cris inintelligibles ; elle est tombée à terre et elle serrait les jambes du soldat comme dans un étau. Le soldat essayait de se dégager et deux autres sont venus à sa rescousse. Ils frappaient la frêle femme dans la poitrine avec la crosse de leur mitraillette tandis que mon père s’interposait entre le soldat en colère et ma mère désespérée. Encouragées par la violence du spectacle, d'autant plus que ma mère semblait se noyer dans le flot de sang s’écoulant de sa bouche, les femmes du voisinage se sont rapprochées en jetant des pierres et du sable sur les soldats. Ce qui devait être un tabassage ordonné de plusieurs garçons s’est transformé en une scène chaotique dans laquelle les femmes bravaient les fusils et le gaz lacrymogène et les insultes lancées par les soldats israéliens, lesquels ont finalement battu en retraite dans leurs véhicules militaires et ont quitté la zone. Grâce à ma mère, nos os sont restés intacts ce jour-là, mais elle en paya le prix. Elle était couverte de coups et saignait. Sa poitrine était meurtrie et elle avait plusieurs côtes cassées. On l'a emmenée d'urgence à un hôpital local et elle est restée immobilisée pendant plusieurs jours. Sa santé se détériorait au grand étonnement des médecins de l'hôpital Ahli qui espéraient qu'elle finirait par se remettre. Quelques jours plus tard, les médecins ont découvert que ma mère avait un myélome multiple. Apparemment, elle était malade depuis un certain temps, mais sa maladie avait été exacerbée par la violence de l’affrontement, ce qui n’augurait pas bien de la suite. Elle a alors annoncé à la famille qu'elle souhaitait mourir à la maison car il n'y avait rien que les hôpitaux locaux, sous-équipés, puissent faire pour elle. Mon père ne voulait même pas en entendre parler. Mais comment soigner une malade atteinte de cancer qui a des côtes cassées, sans assurance-maladie, avec peu d'argent, dans une zone paralysée par les grèves, les couvre-feux et la violence quotidienne ? Odyssée Mon père a utilisé ce qui restait des économies de la famille pour soigner la maladie agressive de ma mère. Il a loué un taxi qui les accompagnait dans les dispensaires, les hôpitaux et les pharmacies. Les jours où on annonçait une grève générale, ils devaient marcher parfois pendant des heures. Ils étaient fréquemment absents, et ils rentraient épuisés. Ma mère se jetait sur son lit et mon père restait assis pendant de longues périodes entre quintes de toux et larmes. Mais ma mère s'est encore affaiblie et avec le temps elle ne pouvait pas bouger sans de terribles douleurs. Mes parents ont décidé qu'ils ne pouvaient plus nous laisser seuls dans notre quartier qui était devenu très dangereux. Ils nous ont donc envoyés vers des endroits «sûrs » : la maison de parents ou d'amis, et à un moment, dans une petite hutte au milieu d'un verger sans eau courante, sans électricité, où nous vivions dans la peur continue d'être découverts et peut-être tués par des soldats israéliens. Mes deux grands frères sont partis chez des amis, près de Gaza-Ville, tandis que moi-même et mes deux jeunes frères restions dans la hutte du verger à Gaza. Ma mère a été hospitalisée en ville et mon père partageait son temps entre elle et nous. Quand il arrivait, chargé de sacs de pains, de pommes, de bananes et d’eau, nous courions à sa rencontre pour le saluer. Les nouvelles étaient de plus en plus mauvaises. « Le sort de votre mère est entre les mains de Dieu », répétait-il en guise de pronostic médical. Il a finalement décidé de l'emmener en Égypte pour la faire soigner à l'hôpital Palestine au Caire. Zarefah a refusé ; elle a dit qu'elle préférait mourir dans sa maison, dans le camp de réfugiés. Mais lui insistait : il restait de l'espoir et il ne renoncerait jamais, jusqu'à son dernier souffle. Ils sont partis en Égypte avec mes jeunes frères. Mes frères aînés et moi avons été logés dans une petite chambre sur le toit d'un bâtiment à Deir Al Balah. Nous n'avions pas de téléphone et bientôt nous n'avions plus d'argent. Deux mois plus tard mes parents sont revenus. La voiture dans la rue J'ai été réveillé par un ami qui m'a dit d'une voix sombre que mes parents étaient rentrés. Il allait en dire davantage, mais je ne lui en ai pas laissé l'occasion ; j'ai rejeté la couverture et j'ai couru pour leur faire des signes depuis le toit. Mon père recevait l'accolade des voisins devant un pick-up. À l'intérieur il y avait un cercueil enveloppé dans le drapeau palestinien. C'était ma mère. Mon père a bientôt monté les escaliers. Il nous a serrés dans ses bras et nous pleurions tous. Il m’a remis un petit sac en plastique rempli de babioles que ma mère avait achetées pour moi en Égypte. « Elle vous envoie son amour et beaucoup de baisers », a dit mon père. J'ai caché ses cadeaux sous mon matelas et j'ai rejoint les autres dans le camp de réfugiés pour l'enterrer. Nusseirat était sous couvre-feu et l'armée israélienne a autorisé l'enterrement à condition que seule la famille immédiate y assiste sous la surveillance des soldats israéliens. Nous sommes arrivés au cimetière chargés du cercueil et avons bientôt été rejoints par Mariam, la mère de Zarefah, qui est arrivée en courant en appelant le nom de sa fille. Nous avons commencé à creuser, mais les voisins qui guettaient par la fenêtre ont rapidement compris que Zarefah était morte et que nous étions en train de l’enterrer. Ma mère était très aimée dans le voisinage, particulièrement par les femmes âgées du camp qu'elle traitait avec une extrême gentillesse. «Allahou Akbar” a lancé une voix venant d'une des maisons des réfugiés. «Oum Anwar est morte », a crié une autre.
Source : Which Hand Do You Write With? Extrait du chapitre 10 (pp. 142-145) du livre de Ramzy Barouds My Father Was A Freedom Fighter, Gaza’s Untold Story |
LA CGT COMMUNIQUE :
Pour les retraites, l’emploi et les salaires.
UN 1er MAI POUR GAGNER.
Plus de 30 ans d’une politique, faisant la part belle aux plus riches et aux patrons et de baisse des salaires, ont conduit à une crise financière, économique et sociale sans précédent.
Pourtant, loin de la fatalité et de la résignation, les salariés luttent en Corse pour l’emploi, les salaires ou la défense des services publics (Géant Casino, Hôpital de Bastia, SNCM-CMN). A chaque fois, ce sont des victoires sociales, des avancées qui sont obtenues.
C’est dans ce contexte que s’ouvre un débat essentiel sur un choix de société : les retraites.
La façon dont le gouvernement engage le débat n’est pas honnête. De tout temps, la durée du travail n’a cessé de baisser et la durée de vie d’augmenter. Si leur nombre augmente, les retraités ne sont pas une charge mais une richesse.
Reculer l’âge de la retraite serait inefficace, alors que l’immense majorité des salariés sont sortis du travail bien avant l’âge de leur départ à la retraite.
La CGT propose :
· Garantir la possibilité de prendre sa retraite dès 60 ans.
· Des pensions d’au moins 75% du salaire pour une carrière complète.
· Justice et réduction des inégalités.
· Assurer le financement des retraites, notamment en faisant contribuer tous les revenus.
Le 1er mai 2010 va être déterminant pour porter un autre projet, un autre avenir pour les retraites pour toutes les générations.
Les décisions du gouvernement ne seront pas les mêmes si nous sommes nombreux à manifester samedi.
Le 1er Mai, dans l’unité, pour l’emploi, les salaires les retraites.
TUTTI INSEME : 10 H - Palais de Justice BASTIA
Retraités, on vous ment !
Le Gouvernement nous dit que l’on ne va pas toucher à vos pensions…. C’est FAUX !!!!!
La preuve
Une femme de 76 ans, bien informée, a ainsi repris un travail pour préserver le niveau de vie de son ménage.
Ouf un ménage de sauvé.
(source: correspondant)