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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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14 février 2015 6 14 /02 /février /2015 09:52

 

                                                                             SNCM NAVIRE

 

 

 

 

     Pétition de soutien à la SNCM, à signer, faire signer, partager, etc, à vos collègues, amis, familles, etc. 

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14 février 2015 6 14 /02 /février /2015 09:01

                                                           lvres en ligne 1027

 

 

source:http://caiusgracchus.blogspot.fr/

"Nous sommes tous..." Le langage de L'Empire
Les frontières miroitantes d’une vocation à la domination
Par Enzo Traverso Il manifesto 6 mai 2007
Voici un compte rendu d'Ezo Traverso sur un ouvrage de Domenico Losurdo paru en 2007 en Italie et qui a récemment été traduit en français. Il est d'une brulante actualité ppour le déconstruction du discours totalitaire qui s'impose en France après le 7 janvier 2015. 
Dans son ouvrage Il Secolo mondo (Le Siècle-monde) , Marcello Flores définit le 20ème siècle comme l’âge de l’occidentalisme, résumant en ce concept les différentes manifestations d’une domination à la fois économique, politique, militaire et culturelle, à travers laquelle l’Europe et les Etats-Unis ont imposé au reste de la planète leurs hiérarchies, leurs modèles et leurs façons de vivre. Après le 11 septembre 2001, l’occidentalisme a éprouvé le besoin de reformuler ses postulats en un dessein plus ou moins cohérent qui, bien qu’élaboré souvent avec des matériaux qui datent, présente les traits d’une nouvelle idéologie impériale. C’est le lexique de cette idéologie que Domenico Losurdo soumet à un examen critique dans son dernier livre (Il linguaggio dell’Impero. Lessico dell’ideologia americana,). 
Pour le concept d’Occident, il existe nombre de définitions, pas toutes reconductibles de façon linéaire à la démocratie libérale. Les néo-conservateurs étasuniens se reconnaissent souvent comme père spirituel Léo Strauss, prophète d’un Occident issu d’Athènes (la philosophie grecque) et de Jérusalem (la Bible), mais il est paradoxal que ce critique inflexible des Lumières soit aujourd’hui revendiqué par ceux qui identifient la défense de l’Occident à la résistance de la civilisation des Lumières contre la barbarie obscurantiste. En réalité, depuis deux siècles, l’Occident a été bien des choses différentes.
Une civilisation supérieure 
L’impérialisme du 18ème identifiait l’Occident à la « mission  civilisatrice » de l’Europe,  légitimant ainsi ses entreprises coloniales. Hitler y trouvait le noeud de la « race aryenne » et la justification de la guerre nazie contre les juifs, le monde slave et la « barbarie asiatique » du bolchevisme. Pendant la guerre froide, dans une lettre au président américain Eisenhower, Churchill en résumait l’essence dans l’idée du white-English-speaking World (Monde blanc-parlant-anglais ? NDT). D’Oswald Spengler à Samuel Huntington, l’Occident est une vision de la « civilisation » opposée à ses ennemis. A cette lecture, Edward Saïd avait en son temps répliqué que les civilisations sont syncrétiques, en rappelant que l’Occident serait historiquement inconcevable sans la médiation arabo-musulmane du Moyen Age tardif, à travers laquelle la culture de la Grèce antique a rejoint l’Occident chrétien. Les frontières de l’Occident sont en outre vagues et fluctuantes. En fait, l’Occident n’est ni limité à une zone géographique précise ni simplement identifiable au marché et à la démocratie, ni même encore apanage exclusif d’une religion. Son trait distinctif, soutient Losurdo en citant  cet apologue mélancolique de la « race européenne » qu’est Tocqueville, est la vocation à la domination.
Ce livre ne veut pas reconstruire la formation de l’Occident  comme système de pouvoir mais en démasquer l’idéologie. De ce point de vue, c’est une précieuse contribution. Suivons en les tracs. Le premier mot est « terrorisme », un concept  générique qui englobe des pratiques très diverses, allant des attentats suicides irakiens à la guérilla colombienne. Losurdo n’en examine pas les métamorphoses – par exemple son nouveau caractère « global », non plus exclusivement « tellurique » comme dans le passé – mais il en révèle avec acuité la pluralité des acceptions.
Historiquement, le terrorisme est l’arme des pauvres, de ceux qui ne disposent pas de moyens de combat plus efficaces. La pratique du terrorisme suicide n’a pas de racines doctrinales  dans l’Islam mais il a une longue histoire de désespoir. On pourrait en trouver les origines dans la résistance des hébreux contre la conquête romaine, dont l’épilogue fut le suicide collectif des vaincus à Masada, en 74 après Jésus Christ. C.L.R. James interprétait en termes analogues le suicide des esclaves dans les plantations de Saint Domingue, comme une forme de révolte contre leurs propriétaires. Cette référence à l’histoire  est féconde, bien qu’il serait utile de distinguer le terrorisme suicide dirigé cotre l’oppresseur de celui qui atteint sans discrimination les population civiles. Il rejoint les observations qu’Esther Benbassa consacre dans son dernier essai  à l’homologie entre le culte du martyre présent dans la tradition juive (depuis Masada en suivant) et celui qui est aujourd’hui répandu dans le monde musulman,  tous les deux étant bien plus motivés par le désespoir que par la religion (La souffrance comme identité, Fayard).
Losurdo rappelle en outre que les Etats-Unis n’ont pas hésité à recourir  à des méthodes terroristes, que ce soit en organisant des attentats contre des leaders politiques ennemis, ou en piétinant les droits de l’homme le plus élémentaires des prisonniers de guerre et des populations civiles des pays vaincus. Des scalps des Peaux Rouges (femmes et enfants compris) pendant les guerres du 19ème siècle américain jusqu’aux soldats japonais pendant la seconde guerre mondiale, et des massacres du Vietnam, aux tortures de Guantanamo et Abou Ghraib, l’histoire du terrorisme d’état étasunien permettrait de monter un très riche musée des horreurs. Le fondamentalisme musulman, catégorie à laquelle l’Occident assimile aujourd’hui ses principaux opposants, est interprété par Losurdo comme un phénomène « réactionnel » : pas tellement un comportement hostile à la modernité, mais plutôt un repli sur la religion inspiré par le rejet de l’idéologie et des valeurs qui accompagnent la domination occidentale.  Cependant, cette réaction engloutit  aussi la dimension émancipatrice de l’Occident : une idée universelle d’humanité et d’égalité qui a inspiré dans le passé l’anticolonialisme et que l’idéologie impériale essaie maintenant d’instrumentaliser en présentant ses guerres comme des batailles pour la liberté et la démocratie. En somme deux fondamentalismes qui s’affrontent : d’un côté le musulman et de l’autre celui des néo conservateurs étasuniens, fervents défenseurs  du « destin manifeste » d’une nation à qui Dieu aurait confié la mission d’étendre à toute la planète les vertus de la démocratie et du libre échange.
Cette interprétation rejoint pas mal d’aspects de celle de Tariq Ali (Lo scontro dei fondamentalismi, Fazi, 2006) (Le choc des fondamentalismes) qui souligne pour sa part l’aspect non seulement réactionnel mais aussi régressif de ce fondamentalisme anti-occidental, qui a substitué la religion aux idéologies laïques, panarabes et socialistes prédominantes au Moyen-Orient au moins jusqu’au triomphe de la révolution iranienne. Il est vrai aussi, ajoute Losurdo, que les Etats-Unis n’ont pas hésité, pendant la Guerre froide, à soutenir le fondamentalisme musulman dans sa fonction antisoviétique, en contribuant à construire un boomerang qui revient sur eux aujourd’hui. Tout aussi ambigus les concepts d’antiaméricanisme, antisémitisme, antisionisme ou encore « pro islamisme ».
L’antiaméricanisme est généralement taxé de symptôme d’arriération culturelle, de nationalisme étriqué, ou de forme masquée d’antisémitisme. Ce diagnostic n’est pas faux, comme l’ont montré les travaux de Philippe Roger (L’ennemi américain : généalogie de l’antiaméricanisme français, Seuil) et Dan Diner (Feinbild America, Propyläen), mais unilatéral. « Américanisme » est aussi une étiquette qui marque des produits très différents. Heidegger l’a utilisée comme métaphore de la modernité technique et de la « massification de l’homme », en en saisissant aussi les traits dans le bolchevisme. Le Ku Klux Klan se l’est approprié  dans ses rituels racistes. Dans les années Vingt, le sociologue Roberto Michels et Adolf Hitler soulignaient les affinités du fascisme et du nazisme avec l’américanisme, considéré  par le premier comme réceptacle des énergies vitales d’une nation jeune, et par le second comme culte de la suprématie blanche.
Prenant ses distances avec une vision judéo-centrique tendant à diviser le monde en deux entités ontologiquement différentes, les juifs et les gentils, et à en raconter l’histoire comme le déploiement progressif de leur conflit, du christianisme des origines jusqu’au débouché tragique de la « Solution finale », Losurdo rétablit quelques distinctions méthodologiques. L’antijudaïsme appartient à la tradition des Lumières de la critique de la religion, dans laquelle se trouvent des philosophes  comme Voltaire ou Marx, qui s’opposaient  avec force aux discriminations contre les juifs. L’antisémitisme par contre est une forme d’hostilité à l’égard  des juifs considérés comme une race nocive. Il prend naissance dans le dernier quart du 19ème siècle, entre en osmose avec les nationalismes modernes et aboutit, en Allemagne, à l’idéologie exterminatrice du nazisme. Losurdo reconnaît les glissements possibles de la judéophobie traditionnelle à l’antisémitisme moderne, favorisés par la particularité du judaïsme comme religion d’un seul peuple, mais il n’y consacre peut-être pas l’attention voulue aux fréquentes osmoses entre les deux. Sa distinction demeure cependant méthodologiquement nécessaire, comme, aussi, celle entre antisémitisme et antisionisme.
La barbarie inventée 
S’il est vrai  que la critique d’Israël est souvent un bouclier derrière lequel se cachent les antisémites, l’identification a priori d’antisionisme et antisémitisme n’en est pas moins le prétexte facile pour légitimer à tous prix la politique israélienne. Il convient donc de rappeler, avec Hannah Arendt, que le sionisme politique des origines, celui de Herzl et de Nordau, prenait ses racines dans une vision eurocentrique du monde qui voyait dans le Moyen-Orient un espace  colonisable dans lequel les juifs auraient créé un « avant-poste de la civilisation contre les barbaries ». C’est là que résident aussi toutes les ambiguïtés de la perception occidentale de l’Islam. La critique des Lumières à propos de la religion musulmane n’est pas toujours innocente (comme le montrent les recherches postcoloniales), mais  elle a bien sûr sa légitimité. Trop souvent, toutefois, la défense de la laïcité devient le vecteur d’un anti-islamisme d’empreinte raciste. La loi française qui interdit  le port du voile musulman dans les écoles publiques est un exemple emblématique de cette insidieuse  tendance  à réaffirmer le caractère « supérieur » de l’Occident, bien qu’il soit maintenant revendiqué au nom de  la démocratie et non plus de la race. Mais le discours occidentaliste est-il vraiment si nouveau ? La prose islamophobe d’Oriana Fallacci semble reproduire littéralement les nombreux stéréotypes  de l’antisémitisme d’il y a un siècle : l’invasion des métèques, la corruption de la culture, la pénétration d’un corps étranger dans les nations chrétiennes. Bien sûr un recueil critique du lexique impérial pourrait inclure d’autres lemmes aujourd’hui répandus, de celui de « guerre humanitaire » à celui de « totalitarisme» », qui permet de réactiver le vieil arsenal idéologique de la Guerre froide contre le terrorisme islamique. Losurdo a commencé à remuer le terrain. Son livre est précieux à cet effet.
Edition de mercredi 2 mai 2007 de il manifesto. 
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13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 15:30

 

 

 

 

 

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13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 14:54

 

                                                                cerveau animé

 

                                                                                HUMA.fr

 

 

Procès Carlton, une plaidoirie pour l’abolition
Marie Barbier
Vendredi, 13 Février, 2015
L'Humanité
Photo : Thomas Samson/AFP
23 novembre 2013 à Paris, manifestation contre le système prostitutionnel et contre les violences faites aux femmes.
Photo : Thomas Samson/AFP
Chaque jour depuis deux semaines, les parties civiles témoignent de la réalité abjecte de la prostitution. Face à elles, les prévenus ne semblent capables que de mépris ou d’indifférence. Des débats qui brisent les préjugés sur le système prostitueur et soulignent l’urgence d’une loi d’abolition.

Lille (Nord), envoyée spéciale.  C’est sans doute pire que prévu. Les associations de lutte contre la prostitution attendaient du procès Carlton qu’il raconte la réalité sordide de la prostitution, sa banalisation dans les milieux des affaires et du luxe, qu’il mette à nu l’indifférence des clients. Depuis le premier jour d’audience, le 2 février dernier, pas un jour ne se passe sans qu’un silence glacial ne s’abatte sur la grande salle au sous-sol du tribunal de Lille. Devant le micro qui résonne sur les murs en bois et en béton, les anciennes prostituées racontent l’horreur. Et le public, chaque jour plus nombreux à côté des centaines de journalistes accrédités, écoute tétanisé cette réalité, ces mots insupportables, ces scènes qui resteront à jamais gravées dans la tête de ceux qui les écoutent.

Faut-il tout raconter ? La question est chaque jour plus prégnante. Parce que les débats sont parfois graveleux ? Parce que certains médias s’en délectent dans un traitement « putassier », comme l’a dénoncé l’hébdomadaire Politis ? Mais si les quatre parties civiles qui témoignent dans ce procès, ces anciennes prostituées terrorisées à l’idée que leurs identités puissent être dévoilées, ont le courage de venir à la barre, c’est aussi pour que cette réalité soit entendue. « Ne rien dire, c’est laisser dire des choses fausses », a résumé mardi l’une d’entre elles.

La plus spectaculaire est Jade. Elle a une voix claire et haute, qui se brise parfois à l’évocation de ses souvenirs et décrypte avec une intelligence remarquable les rouages de sa propre vie. Au deuxième jour du procès, Jade a eu cette phrase, qui restera certainement emblématique du procès. Au président qui lui demande comment elle a commencé, elle répond : « Un soir, j’ai ouvert mon frigo, il était vide ou presque, je me suis dit qu’il fallait que je me lance… J’ai composé sept, huit fois le numéro d’une petite annonce. J’étais morte de trouille. J’avais rendez-vous avec un chauffeur, on a dû s’arrêter sur l’autoroute, j’étais indisposée tellement j’avais peur. » Toutes ont plongé pour des raisons financières, elles racontent les enfants en bas âge, le père absent, les sollicitations sexuelles. Il y a aussi ce dont elles ne parlent pas : les traumatismes de l’enfance, des abus sexuels pour au moins deux d’entre elles.

"Chaque fois que je vois sa photo (DSK), je subis cet empalement de l’intérieur qui me déchire", raconte Jade

Avec des mots de plus en plus crus, Jade raconte la soumission du corps et la domination des clients. « Avez-vous parlé à Dominique Strauss-Kahn ? » lui demande le président Bernard Lemaire. « Je ne pouvais pas, je l’avais en bouche », répond-elle, prosaïque. Les prostituées ne bavardent pas. « On est payé pour accomplir un acte sexuel », résume Jade. Quitte à ce que celui-ci se transforme en viol. Car que penser de cette scène de l’hôtel Amigo à Bruxelles, où Jade subit une sodomie forcée de la part de l’ancien directeur du FMI ? « Quand j’ai tourné le dos, j’ai subi une pénétration à laquelle j’aurais dit non si j’avais eu le temps. Chaque fois que je vois sa photo, je subis cet empalement de l’intérieur qui me déchire. » Voilà la réalité de la prostitution. N’en déplaise à DSK qui n’avait pas « réalisé », dit-il avec désinvolture, à quel point il avait « choqué » Jade. Visiblement, le plaisir féminin n’est pas la priorité du « libertin »…

Un linguiste se régalerait au procès du Carlton. Les mots employés d’un côté et de l’autre de la barre en disent long sur le fossé qui sépare les parties civiles de la défense. D’un côté les mots durs des anciennes prostituées qui parlent d’« abattage » et de « boucherie » ; de l’autre les euphémismes. Les prévenus, en costumes sombres, parlent « parties fines », « partouzes », « libertinage », « plaisir », « fête », « sexualité ludique ». Dans les SMS échangés entre Fabrice Paszkowski, organisateur des soirées et recruteur des prostituées, et Dominique Strauss-Kahn, lus hier matin à l’audience, les deux hommes désignent les femmes par toutes sortes de qualificatifs : « matériel », « cadeau ». « J’ai de très belles et nouvelles choses pour mon déplacement. Je pars à Courchevel mercredi pour tester », écrit par exemple Fabrice Paszkowski. Les prostituées sont chosifiées au sens propre, déshumanisées. « Dans les SMS, on se lâche facilement, se défend DSK. Ce n’est pas destiné à être lu. » Mais cela en dit long sur leur conception des femmes – qu’ils sachent ou non que ce sont des prostituées.

"Pourquoi vous dites massages et pas fellation ?"

Chez ces puissants qui comparaissent aujourd’hui pour proxénétisme, on ne dit pas les mots. Trop vulgaire, sans doute. À la barre, David Roquet parle des « massages » dont il a bénéficié, en faisant de grands moulinets avec ses bras.

« Des massages, c’est-à-dire ? » lui demande la substitut du procureur, Aline Clérot.
« Eh bien des massages, répond-il gêné, en continuant ses moulinets. Des fellations quoi.
– Pourquoi vous dites massages et pas fellation ?
– Ah non, moi je ne dis jamais fellation, je dis massage, les gens comprennent parce que j’ai l’air heureux. »

Mordante, la représentante du ministère public reprend aussi Fabrice Paszkowski qui parle de ses « copines » : « C’était des prostituées, monsieur. » Depuis le début du procès, l’organisateur de ces soirées répète qu’il ne comprend pas ce qu’il fait là : « Je n’ai jamais eu le sentiment de commettre des actes répréhensibles. » « C’était d’une banalité ordinaire », soupire David Roquet.

"Le vagin d’une femme n’est pas fait pour être pénétré dix fois d’affilée", dit Bernard Lemettre, délégué régional du Nord pour le Mouvement du nid.

Et soudain, au milieu de cette fange, un vieux monsieur se lève et se présente à la barre. Avec sa couronne de cheveux blancs et sa voix grave, il ressemble à un moine. En fait c’est un « ange gardien », celui des parties civiles, qu’il soutient et accompagne depuis des années. Bernard Lemettre, délégué régional du Nord pour le Mouvement du nid, association de terrain qui vient en aide aux prostituées et partie civile dans le procès du Carlton. Le temps est comme suspendu à ses mots, ceux que l’on n’a pas entendus depuis dix jours. Le vieil homme parle de « pute », de « bordel », de « viol ». Il dit simplement : « Le vagin d’une femme n’est pas fait pour être pénétré dix fois d’affilée. » Il suit Jade depuis trois ans. « Sortir de la prostitution, c’est comme sortir d’un tombeau. Celles qui sont encore prostituées disent qu’elles sont heureuses, elles ne peuvent pas dire autre chose. Ce discours est malheureusement exploité par les médias. Ensuite, quand on a travaillé sur soi, on réalise la violence. Il faut alors accepter de vivre dans un corps qui a été pénétré. C’est un travail de longue haleine. »

D’une voix posée, avec des mots simples, Bernard Lemettre plaide pour l’abolition : « Notre société doit un jour se débarrasser de la prostitution. C’est un rêve et j’espère qu’un jour ce sera la réalité. En France, la loi arrive au Sénat, mais ça ne va pas être immédiat. Je voudrais que cette loi serve aux petits garçons d’aujourd’hui, pour qu’ils grandissent dans un pays où être client ne sera plus la normalité. » La salle est figée. Me Henri Leclerc, quatre-vingts ans, se lève. « Monsieur, je voudrais vous remercier pour ce moment d’humanité », dit-il visiblement ému. Ancien président de la Ligue des droits de l’homme, il est aujourd’hui l’avocat de Dominique Strauss-Kahn. Le procès du Carlton est décidément un procès pour proxénétisme hors du commun.

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13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 14:31

                                                                 cerveau animé

 

 

Le nouveau président du Musée national de l'Histoire de l'immigration explique au micro de l'Humanité.fr en quoi la connaissance de l'histoire de l'immigration en tant que partie intégrante de l'Histoire commune est un facteur indiscutable et nécessaire de cohésion nationale.


Il insiste également sur le travers qui consiste à réduire l'apport des immigrés à leurs particularismes religieux ou culturels en oubliant qu'ils ont été et restent aujourd'hui les bâtisseurs du pays où ils vivent et travaillent et que nombre d'entre eux sont aux avant-postes de la résistance, de la militance, et des luttes sociales et politiques qui font progresser la liberté et les droits de tous.

(Pascal BavencovePascal Bavencove)

 

                                                              HUMA.fr

 

 

 

 

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13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 14:13

                                                                     parthenon

 

13 Février 2015

Publié par Michel El Diablo

Europe - USA : SYRIZA veut faire échouer le traité de libre-échange

 

Depuis lundi (2 février 2015) s'est ouvert à Bruxelles le huitième round des négociations du traité transatlantique de libre-échange (TTIP) entre l'Union européenne et les États-Unis. En gestation dès 2011 mais réellement débattu que depuis l'été 2013, ce projet d'accord vise à faciliter davantage les échanges économiques entre les deux continents qui pèsent à eux deux 45 % des échanges mondiaux. Une délégation de Washington est donc arrivée à Bruxelles pour tenter d'avancer sur cet épineux dossier qui se heurte à l'hostilité d'une partie de la classe politique européenne, notamment d'extrême gauche. Cette semaine de négociations s'annonce vitale pour le devenir du TTIP, censé amener 0,5 % de croissance supplémentaire au continent européen grâce à une harmonisation des normes entre les deux continents.

 

Mais depuis le précédent round de négociations qui s'étaient tenu à Chevy Chase dans le Maryland en septembre dernier, un séisme politique est venu secouer la Grèce avec la victoire de Syriza. Le nouveau gouvernement à Athènes a déclaré hier qu'il comptait utiliser son droit de veto pour faire sombrer ce traité économique s'il était signé. «Je peux vous assurer qu'un parlement où Syriza détient la majorité ne ratifiera jamais l'accord de libre-échange» a déclaré Georgios Katrougkalos, ministre adjoint pour la réforme administrative.

 

En effet, actuellement c'est la Commission européenne de Jean-Claude Juncker qui mène les négociations avec l'administration Obama pour le compte de l'Europe. Mais en cas d'accord (qui n'interviendrait que fin 2015, début 2016), le traité devrait être validé par le conseil des chefs d'états européens puis encore ratifié par les 28 parlements nationaux. C'est durant cette étape que le gouvernement grec veut utiliser son veto pour bloquer le TTIP.

 

Le gouvernement grec rejoint la position de plusieurs mouvements politiques d'extrême gauche en Europe qui ne souhaitent pas ajouter une dose supplémentaire de libéralisme sur le Vieux continent. En cause notamment, l'harmonisation des normes, notamment en matière agricole qui cristallise des crispations parfois infondées.

Ces négociations seront suivies de près par les industriels européens (automobile, aéronautique…) qui voient dans le TTIP un levier pour intensifier le commerce, baisser les coûts, améliorer la compétitivité et donc créer des emplois. Le nerf de la guerre actuellement…


Que négocie-t-on dans le TTIP ?

Ce nom barbare de TTIP signifie «Transatlantic Trade and Investment Partnership». Le but de l'accord de libre-échange est d'abaisser les barrières douanières là où elles existent encore mais surtout de lever les barrières non tarifaires ou du moins les harmoniser entre l'Europe et les USA. Il s'agit de toutes les normes de sécurité, environnementales, les obstacles réglementaires… qui pénalisent les échanges entre les entreprises américaines et européennes. Un sujet qui a fait polémique dans la première phase des échanges (la création d'un tribunal arbitral permettant à une entreprise d'attaquer un état en cas d'entrave au commerce) a été mis de côté. Au menu donc des échanges cette semaine : la reconnaissance des appellations d'origine contrôlée, l'ouverture des marchés publics américains, l'harmonisation des normes dans l'industrie.

Gil Bousquet

 

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13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 08:01

 

                                                                  MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

n_78076_1.jpgDes dizaines de milliers de manifestants à Istanbul pour défendre l'éducation laïque
Le gouvernement islamiste turc tente de passer en force pour liquider l'éducation laique en Turquie. La résistance s'organise, elle a mobilisé en masse dans les rues d'Istanbul. Et la lutte ne fait que commencer.



La place de Kadiköy noire de monde. Les chiffres varient, on parle de dizaines de milliers de personnes, certains évoquent les 100 000 manifestants. La bataille pour la défense de l'éducation publique est montée d'un cran ce 8 février en Turquie.



Alevis, communistes, syndicats : pour une éducation laïque et universelle



La mobilisation a été portée d'abord par les organisations de la communauté Alevi soucieuse de résister à l'islamisation et la « délaicisation » de l'éducation en Turquie



Les Alevis – apparentés à une forme plus « libérale » de l'islam, souvent associée au chiisme ou aux alaouites – représentent plus de 15 % de la population et surtout une minorité constamment discriminée, réprimée.



Ils en ont développé une forme de radicalisation à gauche, très marquée dans les milieux « progressistes », jusqu'aux communistes, défendant notamment le caractère laïc et public de l'éducation.



La manifestation a trouvé un relais important dans les partis de gauche, dont en premier lieu le Parti communiste (KP), ainsi que dans les syndicats de lutte comme les Fédérations KESK (Syndicat des fonctionnaires) et DISK, ce dernier menant en parallèle la lutte pour défendre la grève des métallurgistes, interdite par le gouvernement



Les mots d'ordre étaient centrés sur la défense de l'éducation laïque mais aussi plus généralement de l'enseignement scientifique et rationaliste, d'une éducation publique et gratuite ainsi que d'une conception du service public non-discriminante pour toutes les populations de Turquie.



La « guerre culturelle » d'Erdogan : islamiser les écoles



Car les dangers sont multiples à un moment où le gouvernement Erdogan décide de jouer la la guerre-éclair (blitzkrieg) pour gagner la bataille sur le front culturel, une véritable « guerre culturelle » (Kulturkampf) pour la conquête des écoles.



Cela a commencé à la rentrée par deux mesures d'importance à la rentrée 2014 : (1) l'autorisation du voile islamique dans les collèges dès l'âge de 10 ans ; (2) la transformation forcée de plusieurs dizaines d'établissements laïques en collèges religieux : les Imam Hatip qui forment traditionnellement les imams et les prêcheurs, défendant une vision fondamentaliste de la religion.



Les Imam Hatip ont pris une importance considérable dans l'enseignement secondaire, alors qu'ils avaient quasiment disparu au début des années 2000. Depuis l'arrivée au pouvoir de l'AKP, le nombre d'élèves dans ces écoles religieuses a augmenté de 90 %, passant de 2 % à 10 % des étudiants scolarisés dans le secondaire.



La réforme du cadre général de la scolarité actée en 2012 étendait la scolarité obligatoire de 8 à 12 ans avec les 4 (école) + 4 (collège) + 4 (lycée). L'étape « collège » (pour utiliser une terminologie française) avait été effacée pour casser le pouvoir des Imam Hatip dans la société, son rétablissement constitue un coup de force pour les remettre sur le devant de la scène.



Des cours de religion obligatoires … dès l'âge de 3 ans !



La querelle actuelle porte sur l'extension des cours obligatoires sur la religion. Déjà obligatoires après 10 ans, le gouvernement veut les étendre à l'école primaire, sans possibilité de dispense. Il propose même l'enseignement de « valeurs religieuses » à la maternelle, dès l'âge de 3 ans.



Selon la minorité alévi, ces cours constituent une atteinte au principe de laïcité/sécularisme tout en représentant la diffusion d'un Islam sunnite univoque, orthodoxe, discriminant leurs propres croyances ainsi que celles des autres minorités, qu'elles soient chrétiennes ou kurdes.



Mais pour le président Erdogan, il s'agit d' « élever une génération pieuse ». A cette fin, il est prêt à aller beaucoup plus loin, si il ne rencontre pas de résistance.



Plusieurs propositions radicales ont été portées devant le Ministère de l’Éducation en décembre dernier. Elles n'ont pas été adoptées telles quelles, mais prises en considération. Elles constitueraient toutes un recul sans précédent pour l'éducation laïque en Turquie.



Ce serait d'abord (1) la remise en cause de l'éducation mixte dans les établissements scolaires publics, suivant l'exemple ; (2) des cours obligatoires de langue ottomane – avec alphabet arabe, dans une langue mêlant turc, arabe et persan – une provocation face au nationalisme kémaliste, mais aussi une façon de renouer avec l'héritage impérial.



« Nous demandons l'égalité, sans distinction de religion, couleur de peau, langue »



Avant l'initiative, le Parti communiste (KP) appelait à la lutte « contre les cours religieux obligatoires et l'islamisation/religionisation de tous les aspects de nos avis, contre les tentatives de façonner notre vie politique et sociale en fonction de normes religieuses, nous défendrons le fait qu'il y a un avenir pour la science et la culture dans ce pays ».



S'adressant aux manifestants, Baki Düzgün, vice-président de la Confédération des Alevis-Bektasi a ainsi déclaré que « l'éducation publique laïque est un système qui devrait garantir un traitement égal à tous les citoyens (…) Aujourd'hui, la politique d'islamisation de l'AKP est l'instrument d'une politique injuste, répressive, tyrannique.



Nous croyons à l'égalité entre tous les êtres, indépendamment de leur religion, leur couleur de peau et la langue qu'ils parlent. Nous demandons enfin une citoyenneté égale pour tous dans ce pays. »



Dans l'immédiat, un vaste mouvement de boycott des écoles a été lancé pour aujourd'hui, 13 février. Le gouvernement a déjà menacé les enseignants qui suivraient ce mot d'ordre. La lutte s'annonce très tendue dans les écoles du pays.



Alors que les dirigeants turcs étaient accueillis récemment à Paris en grande pompe pour défendre la « liberté d'expression », ils ne cessent de la bafouer chez eux en renforçant l'appareil répressif étatique et en bafouant la liberté de conscience de ses citoyens. Dénonçons aussi l'hypocrisie de nos dirigeants, avec celle de nos meilleurs alliés !

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13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 07:47

 

 

 

 


                           A BASTIA: FORZA SYRIZA 

Dimanche 15 février, journée de mobilisation européenne en soutien à Syriza et au peuple grec engagés dans 

un bras de fer avec l'Union européenne pour « en finir avec le désastre des politiques d’austérité ».

CONTRE LES POLITIQUES D'AUSTÉRITÉ, POUR UNE EUROPE SOCIALE, ÉCOLOGIQUE ET DÉMOCRATIQUE

Le PCF- Front De Gauche organise un apéritif de soutien à la lutte du Peuple Grec.
                    sur la place St Nicolas, Dimanche 15 Février à 11H00.
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12 février 2015 4 12 /02 /février /2015 11:51

                                                            Terre Corse

 

 

 

          Thomas Piketty: « on a fait de l’argent avec la dette grecque »

L’économiste est notamment revenu sur la victoire, du parti de gauche radicale Syriza aux élections législatives grecques de dimanche 25.

 

 

                   fl-che-copie-1.gif       http://terrecorse.tumblr.com/

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12 février 2015 4 12 /02 /février /2015 11:40

 

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Départementales : le ministère de l’intérieur recompose la vie politique par voie administrative

 

 

   Le ministère de l’Intérieur a décidé d’étiqueter les binômes des élections départementales selon les intérêts politiques conjoncturels du gouvernement. Les binômes composés de titulaires issus du Parti communiste français-Front de gauche et d’Europe écologie les verts seraient étiquetés « divers gauche », alors que tous les binômes alliant un candidat du PS à un titulaire d’une autre formation de gauche, se verraient qualifiés « d’union de la gauche ». Ainsi le ministère de l’intérieur se permet de recomposer la vie politique française par voie administrative.

Cela aussi pose un problème de respect de la loi électorale. En effet les élections départementales ont été définies par le législateur comme un scrutin où les deux candidats titulaires sont à égalité de droit et de devoir. Il ne s’agit en aucune manière d’un scrutin de liste comme aux municipales ou aux régionales. Il n’y a donc aucune raison d’effacer l’appartenance politique d’un des membres du binôme au profit de l’autre, ni d’inventer des étiquettes politiques complètement décalées ou inexactes par rapport à la réalité des rassemblements noués au travers des binômes de candidats. Chaque membre du binôme avec sa formation politique peut légitimement se revendiquer de l’intégralité des voix qui se portent sur leur binôme.

C’est pourquoi le PCF demande au ministère de l’Intérieur d’arrêter de se mêler de politique. Il doit attribuer les voix de chaque candidat à sa formation ou au rassemblement politique auquel il se réfère. Toute autre solution produirait une comptabilité nationale faussée des voix qui profiterait notamment aux binômes 100% FN dont le score serait ainsi survalorisé.

Le PCF veut croire que le ministère de l’Intérieur renoncera à cette tentation étiquetage arbitraire des binômes pour retrouver le chemin de l’impartialité et de la rigueur au service de l’État.


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