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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 09:37

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Entrevue avec Marie Nassif-Debs,
une dirigeante du Parti Communiste LibanaisAnimation2 PCL


Par Toni Solo et Salah Ahmine
20 mars 2010


La proposition d’une “Cinquième Internationale” a provoqué assez de débat sur la nature et la forme qu’une initiative de ce genre pourrait avoir.
Avec un groupe d’écrivains et d’activistes au Nicaragua, nous avons tenté de contribuer à ce débat au moyen d’apports en espagnole et en anglais.
Nous étions préoccupés par le fait que cette possibilité d’échange nécessaire sur l’idée d’une “5ème Internationale” - ou comme le Président Daniel Ortega a appelé,
une Internationale des Peuples
- allait souffrir d’une vision trop étroite.


Nous voulions nous assurer que les points de vue d’autres régions du monde soient inclus - particulièrement
les perspectives des pays et peuples arabes et islamiques qui affrontent l’impérialisme dans sa forme la plus virulente
.
Aussi, nous avions voulu nous assurer que nos apports à ce débat seraient basés sur des expériences
très concrètes
pour éviter ainsi les prises de positions idéalistes qui évadent les réalités, les difficultés et vérités pratiques.
Nous espérons que cette entrevue avec une dirigeante du Parti Communiste Libanais aidera à élargir les termes des discussions vers un contenu opérationnel et efficace fidèlement enraciné dans les diverses luttes des peuples contre la barbarie de l’impérialisme.


Toni Solo et Salah Ahmine : Dans les difficiles conditions de la réalité Libanaise, les différentes composantes confessionnelles et politiques, les douloureuses expériences du passé, les manipulations des puissances impérialistes, que pouvez-vous nous dire sur l’expérience et l’orientation unitaire de la Résistance Nationale Libanaise ?

Marie Nassif-Debs : La Résistance nationale libanaise a fait ses premières preuves en 1969, quand les agressions israéliennes se faisaient quotidiennes au Sud du pays et, même, à Beyrouth, profitant de la théorie lancée par la bourgeoisie pro-étasunienne au pouvoir sous le mot d’ordre “ La force du Liban réside dans sa faiblesse”.

Cette Résistance commença avec “
La Garde Populaire
” (Al-Haras Al-Cha’bi) que les Communistes libanais avaient formée afin de préserver les villageois des attaques-surprises des commandos de Tel Aviv.

Puis, ce fut, un an plus tard, le tour des “
Forces des Partisans
” (Qouat Al-Ansar) qui, sous l’égide du Parti Communiste libanais, une fois de plus, rassembla des militants de plusieurs partis communistes arabes, y compris des Palestiniens.

Mais, l’expérience la plus glorieuse fut celle du “
Front de la Résistance Nationale Libanaise”, plus connue sous le nom de “ JAMOUL : Jabhat Al Mouqawama Al Wataniiya Al L
oubnaniya” et dont les militants, appartenant au PCL et à d’autres petits groupes de la Gauche libanaise, furent à la base de la libération de la majeure partie du territoire national occupé, en 1978 puis, surtout, en 1982 par les armées israéliennes.

Ce que nous devrions dire de tous ces groupes de Résistance, c’est que, même s’ils furent formés par les Communistes, il n’en reste pas moins qu’ils étaient
ouverts
à tous ceux qui voulaient participer à la libération de leur pays ; c’est ce qui, d’ailleurs, a fait, pendant de longues années, la force de ces mouvements.

Par rapport à la dernière décennie du XX° siècle et à la décennie passée, il faut dire que nos Camarades, malgré des tensions et des attaques armées, n’ont pas manqué à
la tradition d’ouverture
: ils furent présents lors de la riposte contre l’opération dite des “ Raisins de la colère” (1996), puis en 2000, lors de la Libération.

Et, là, je dois ouvrir une parenthèse pour dire que notre Camarade Souleiman Ramadan fut le dernier à quitter le camp de concentration de Khiam, après avoir soutenu, avec notre Camarade Ghassan Saïd, tous les prisonniers qui s’y trouvaient…

Nous ne devrions pas oublier
la lutte glorieuse qui nous avait unie à la Résistance islamique et à tous ceux qui se sont opposés, en 2006, à l’agression israélo-étasunienne la plus barbare et la plus meurtrière
.

Si j’évoque ces faits, ce n’est pas parce que je veux vanter le rôle de notre Parti (Le Parti Communiste libanais) et de la Gauche libanaise dans la Résistance, mais pour dire que nous avions toujours voulu
une orientation unitaire entre les forces de la Résistance au Liban ; malheureusement, ce ne fut pas toujours le cas et nos appels sont restés sans réponse, la plupart du temps. Mais nous continuerons dans la même voie, parce que nous pensons que le complot impérialiste et sioniste contre notre peuple et les peuples arabes se poursuit et qu’il est de notre devoir de faire la jonction avec ceux qui veulent contrer ce complot ; comme nous pensons, aussi, que
la Résistance d’un peuple dépasse tous les clivages confessionnels et autres…

Toni Solo et Salah Ahmine : Vu depuis la gauche et les secteurs démocratiques, est-ce que vous pouvez nous faire un résumé sur les expériences unitaires des forces politiques et sociales durant les dernières décennies dans le monde arabe ? Existerait-il une expression ou une structure de ce genre d’expérience dans
l’actualité ?

Marie Nassif-Debs : Dans les dernières décennies, les expériences unitaires dans le monde arabe ont presque disparu. Les causes, nombreuses, peuvent se résumer dans les deux suivantes : d’abord, la chute de l’Union soviétique et du Mouvement communiste international ; ensuite, la crise qui a abouti à l’implosion du Mouvement de libération nationale arabe, à la suite d’une série de déboires des armées arabes face à Israël et des dissensions aigües entre certains pôles de ce mouvement, notamment la Syrie et l’OLP.

Cependant, il y eut des alliances entre des forces progressistes dans certains pays, dont le Liban, qui avaient pour but de préserver les acquis sociaux et de promouvoir la lutte pour le changement.

Il y eut, aussi, des alliances entre des forces politiques et sociales disparates à propos de l’appui qui doit être accordé à la Résistance ; mais ces formes d’alliance ne sont pas très stables, vu qu’elles se basent sur des forces qui n’ont pas une vision commune
minimum de la situation, d’une part, et, d’autre part, vu la faiblesse de la gauche en tant que noyau dur.

Il est vrai que notre Parti a fait, en mai 2007, appel à une réunion des Communistes et de la gauche dans le monde arabe, afin de mettre au point une structure nouvelle, en alternative à celle qui venait d’imploser ; il n’en reste pas moins que, jusqu’à ce jour, rien de concret ne fut créé, bien que des luttes communes furent mises au point en ce qui concerne les problèmes arabes essentiels, à savoir : la cause palestinienne (Gaza, le droit au retour…), les territoires arabes occupés, le conflit arabo-israélien, la résistance à l’occupation des sources d’énergie en Irak et ailleurs.

Nous œuvrons également pour transformer les réunions des Partis Communistes et de gauche arabes en une structure plus stable, à la manière de la Rencontre internationale des Partis communistes et ouvriers.

Et, si nous rendons vers des structures unitaires, dépassant les simples alliances, c’est parce que, depuis la disparition du Mouvement communiste, la lutte anti impérialiste n’avance pas très rapidement.

Bien au contraire : l’offensive impérialiste a fait des percées, tant sur le plan socio politique que sur le plan militaire. Nous devrions noter que les forces impérialistes (les Etats-Unis, l’OTAN et les autres alliances, dont Israël) ont enregistré des victoires un peu partout et le Mouvement altermondialiste, malgré son expansion, n’est pas à même d’y faire obstacle.

Toni Solo et Salah Ahmine : Comment est perçue la proposition du Président Chávez pour une internationale des peuples ou une “ cinquième internationale” actuellement depuis la perspective de la gauche en affrontement direct à l’entité sioniste et aux gouvernements alliés de l’impérialisme dans la région comme l’Egypte et l’Arabie Saoudite ?

Marie Nassif-Debs : Le projet lancé, le 20 novembre, par le Président du Venezuela Hugo Chavez répond, en grande partie, à nos attentes.
Je dis bien “ en grande partie”, parce que la littérature qui concerne cette “ Cinquième Internationale” n’est pas, encore, bien précise.

Il est vrai que de par la définition que le président Chavez lui donne (un espace où les partis, les mouvements, les courants à orientation socialiste pourront coordonner une
stratégie commune contre l’impérialisme et pour le renversement du capitalisme par le socialisme), elle semble être un très grand pas très en avant dans la lutte menée contre le nouveau projet impérialiste ; il est vrai aussi que l’appel à une forme d’organisation dite “ sans manuel et sans obligation où les différences seront les bienvenues” est de nature à élargir
le rassemblement des forces anti impérialistes ; cependant, il est nécessaire d’attendre la rencontre du mois prochain et, surtout, le contenu d’une telle initiative.

Parce que, selon notre humble expérience, il ne suffit plus, avec les putschs, les complots et les guerres étasuniens, d’élargir et d’ouvrir une perspective, il faut aussi
tenter de mettre au point un projet alternatif
.

De même, s’il n’est pas nécessaire de créer une organisation très centralisée, à l’exemple des Internationales précédentes,
il ne faut pas négliger l’importance d’une sorte de front commun à caractère permanent, qui regrouperait les forces et les mouvements sociaux, tant régionaux qu’internationaux, et les mobiliserait, dans un élan commun de solidarité internationale, dans le sens de trouver, ensemble, des solutions aux défis auxquels nous faisons face
.

Toni Solo et Salah Ahmine : Certains sont de l’opinion qu’une “ cinquième internationale”, du moins pour le nom qui lui est désigné, peut perpétuer le prolongement du sectarisme au sein de la gauche, quel est votre avis à ce sujet ?

Marie Nassif-Debs : Il est vrai que certains ont peur des impacts laissés par les expériences précédentes, et ils ont raison en quelque sorte, vu que ces expériences se sont soldées par un échec retentissant dont nous sommes tous responsables, à des degrés différents.

Mais, ce dont je suis sûre, c’est que nous avons beaucoup appris de ces expériences ; et ceux qui ont lancé le projet ont montré qu’ils ne tentent pas de remplacer un sectarisme par un autre.

De même, les partis de gauche, de par le monde, ont analysé, depuis 1990, leur expériences précédentes : au Liban par exemple, et malgré la douleur laissée par les assassinats des années quatre-vingts du siècle passé, le PCL a œuvré dans le sens d’
une alliance des deux Résistances, nationale et islamique
; et, si nous n’y avons pas parvenu, c’est peut-être parce que le Hezbollah n’est pas encore prêt à s’ouvrir dans le sens d’une ouverture en dehors des forces “ religieuses” et, surtout, vers un parti communiste.

Et, même maintenant, au moment où nous voyons le Hezbollah s’enfoncer dans les projets d’un gouvernement de classe, nous l’appelons, ainsi que d’autres forces se disant anti impérialistes, à un
programme commun du mouvement qui voudrait résister contre le projet impérialiste dit “ le Nouveau Moyen-Orient”.


Il nous est possible de lutter contre le sectarisme qui avait prévalu jadis, mais nous devons aussi
prendre en considération la base idéologique de certaines forces et agir en connaissance de cause pour ne pas avoir de grandes désillusions à l’avenir. Pour nous, l’ouverture est très nécessaire, mais non suffisante.

Toni Solo et Salah Ahmine : Existeraient-ils dans votre région les conditions pour une initiative efficace et pratique de ce genre ?

Marie Nassif-Debs : Oui. Déjà, d’ailleurs, il y a des regroupements qui ont fait leur preuve : il y a, d’abord, le bureau arabe des Partis communistes et ouvriers ; il y a, ensuite, les mouvements ouvriers et de masse, mais aussi des partis de résistance qui partent d’une idéologie religieuse.

Mais, le problème avec ces regroupements, c’est que leur action
ne fut pas continue
. Ils font des réunions ou des conférences, ou encore quelques rassemblements…

Toni Solo et Salah Ahmine : Quels sont les critères qui doivent être adoptés pour qu’une initiative de ce genre aie un impact positif, - y aurait-il une place pour des mouvements d’inspiration religieuse comme le Hezbollah et Hamas ?

Marie Nassif-Debs : Tout dépend des objectifs du
projet alternatif
que nous voulons ; parce que c’est sur la base d’un projet que nous déciderons des forces que nous voulons rassembler.

Si notre projet se limite à la lutte contre la présence (militaire) de l’impérialisme dans nos régions, l’éventail pourra être très large. Mais, si nous voulons poser,
en même temps
, la lutte socio-économique (la lutte de classe), alors, le front des forces sera plus restreint.

Bien sûr, chaque rassemblement a son importance. Il est très vital pour la classe ouvrière et les peuples de lutter contre la cause première des guerres, des maladies et, surtout, de l’exploitation qu’est l’impérialisme ; cependant, pour moi, il faut que cela soit lié à un
projet d’avenir. Non pas le socialisme, parce qu’il limite les forces auxquelles nous voudrions nous unir, mais, au moins, les lignes générales d’une société non basée sur l’exploitation ou, même, une société où il y aurait une certaine justice sociale
.

Je ne suis pas très d’accord avec ceux qui disent : faisons le rassemblement sans bases ; l’avenir décidera.

Je crois que nous devrions, au moins,
laisser à nos peuples la possibilité d’entrevoir de quel avenir nous parlons
, non de les entraîner à l’aveuglette. D’ailleurs, je suis sûre que le Président Hugo Chavez et ceux qui ont formé le projet de la Cinquième Internationale savent ce qu’ils font et où ils vont.

Dans une telle perspective, toutes les forces de résistances, y compris le Hezbollah, auraient leur mot à dire et leur place au sein du groupe
.

Toni Solo et Salah Ahmine : De votre point de vue, comment pourrait-on concilier l’idée d’un Front Mondial anti-impérialiste, une proposition de toujours d’un grand secteur de la gauche dans le monde, avec l’idée qui nous intéresse dans ce cas d’une “ internationale des peuples” ?

Marie Nassif-Debs : Comme je viens de le dire, nous devrions appeler au rassemblement sur des bases claires, en précisant les objectifs, à partir de la “
contradiction principale
”.

Ainsi, l’Internationale des peuples ne pourra pas entrer en contradiction avec les formations déjà existantes, parce qu’elle ne vise pas à les remplacer toutes. D’ailleurs, elle n’appelle pas, vu son point de départ et le projet qu’elle présente, à éliminer les autres formations qui pourraient, si elles le voulaient, continuer à fonctionner.

Toni Solo et Salah Ahmine : Si les conditions existent, jusqu’à quels objectifs concrets devrait-on travailler ?

Marie Nassif-Debs : Je l’ai déjà mentionné : jusqu’à un
projet social alternatif. Le capitalisme a assez prouvé qu’il est générateur de misère, de guerres et
d’exploitation. Nous devons en finir avec le capitalisme, si nous voulons préserver les acquis sociaux, mais aussi la Planète et, surtout, le genre humain menacé de disparaître.

Beyrouth, le 13/3/2010

Liban Résistance

 

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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 09:28

 

200px-Nikos Beloyannis Le Parti Communiste de Grèce rend hommage à l'homme à l'œillet rouge, Nikos Belogiannis, exécuté il y a 58 ans

 

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Le Parc de Goudi était noir de monde pour accueillir la cérémonie organisée en l'honneur du militant communiste qui a été envoyé au peloton d'exécution avec ses camarades.

 

« Le KKE continue à honorer des figures comme Belogiannis; des militants qui sont en première ligne dans la lutte pour le pouvoir populaire, pour le socialisme ». C'était le message à retenir de la musique, des discours, des images et des symboles qui ont rythmé la cérémonie organisée par la Section d'Athènes du KKE, dans une atmosphère d'intense émotion, en l'honneur du communiste Nikos Belogiannis.

 

Au cours de la cérémonie, un discours a été prononcé par la secrétaire-générale du KKE, Aleka Papariga. mpel7C'est dans le Parc de Goud i qu'il y a 58 ans, Nikos Belogiannis et ses camarades Ilias Argiriadis, Nikos Kaloumenos et Dimitris  Batsis  ont été exécutés. Travailleurs et travailleuse s, jeunes et résistants ont honoré ce communiste conséquent un jour s eulement après l'anniversaire de son sacrifice, le 30 mars 1952, avec des oeillets rouge dans ses mains, en  fredonn ant des mélodies inspirées par la lutte de notre peuple et en brandissant des drapeaux rouges. Un monument érigé par le KKE en l'honneur de Nikos Belogiannis a également été inauguré.

 

Dans son discours, la secrétaire-générale du KKE, Aleka Papariga a insisté sur les points suivants:

 

« Des militants comme Nikos Belogiannis ont fait le sacrifice suprême parce qu'ils avaient une conscience infinie de ce qu'était se battre pour les intérêts de la classe ouvri ère, du peuple; parce qu'il avait une foi profonde dans leur parti et dans la nécessité réaliste de la lutte pour une société sans exploitation de l'Homme par l'Homme, pour une société où règne la vraie liberté. Chacun d'entre nous, et particulièrement les jeunes générations de communistes, devrait faire siennes ses paroles: 'Chacun tire une force immense et inépuisable de sa foi dans le parti et dans la victoire!' Belogiannis a été assassiné parce qu'il était un cadre du KKE  et de l'Armée Démocratique de Grèce.

 

mpel5Il a symbolisé et exprimé de la meilleure des manières que l'existence et l'action du KKE était nécessaire dans toutes les conditions, légales et illégales, en luttant contre la « sacro-sainte » légalité bourgeoise. Qui a empêché la liberté d'action du KKE et pour quelle raison? Qui e mpêche désormais la liberté d'action de Partis Communistes dans un certain nombre de pays Européens, Etats-membres de l'Union Européenne, et pourquoi? Qui fixe des conditions drastiques et sans précédents pour qu'un Parti Communiste participe aux élections, même quand son action n'est pas interdite, et pour quelle raison? Qui déclare illégal l'appel à la grève et l'action de grève elle-même et pourquoi? Qui menace de mettre à la porte les grévistes et pourquoi? Qui met en œuvre cette menace le jour d'après ou peu de temps après et pourquoi?

 

Qui a démoli les monuments de l'Armée Rouge Soviétique qui ont été construits après la fin de la Seconde guerre mondiale en URSS et à leur place, dans certaines anciennes républiques, des monuments en hommage à la SS et aux idées Nazies ont été érigées, et pourquoi? Qui considère l'armée Hitlérienne, aujourd'hui en 2010, comme une armée de libération dans les pays Baltes – Etats-membres de l'UE – et pourquoi? Il est inutile de les nommer. Nous les connaissons déjà. Ce sont les hauts fonctionnaires des gouvernements bourgeois des pays membres de l'UE, les premiers ministres et les présidents que nous voyons dans les photos de groupes traditionnelles à la fin de chaque session de l'UE, ensemble, main dans la main. (…)

 

Et même un communiste qui se trouve tout seul sur son lieu de travail sans aucun soutien contre la pression du patron, doit faire son devoir, faire grève, résister. S'il ne le fait pas, alors son camarade travailleur, qui lutte aussi contre ses propres peurs, avec la question de est-ce que j'agis bien en ne faisant pas grève, trouvera une excuse pour son manque de courage, perdra un temps précieux, et ils perdront tout. Le don de soi Communiste, le désintéressement et le sens du sacrifice n'ont jamais perdu de leur valeur et de leur importance, ils n'ont pas perdu, et ne perdront jamais leur réalité substantielle.

 

mpel6Aujourd'hui, devant ce monument, le plus grand hommage que l'on puisse rendre à ce sacrifice est une promesse: Nous continuerons à lutter inlassablement et courageusement. Belogiannis a combiné durant toute sa vie le travail organisationnel avec le travail idéologique. En suivant cet exemple aujourd'hui, nous sommes mis au défi, le Parti Communiste tout comme la KNE, afin de devenir plus efficace. Pour améliorer notre activité militante, il faut une acquisition continue de connaissances, qui sont un préalable au renforcement de la stabilité idéologique.

 

Aujourd'hui, devant ce monument, le plus grand hommage que l'on puisse rendre à ce sacrifice est une promesse: Nous continuerons à lutter inlassablement et courageusement. »

 

Mon Dec25 2006 Belloyiannis3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nikos Belogiannis tel que croqué par Pablo Picasso

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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 08:48

retraite 70 ans

 

 

1) L’âge moyen de départ à la retraite est de 61,5 ans, reculer l’âge légal de départ à la retraite ne changerait donc rien.

L’âge moyen de « départ à la retraite » est celui auquel on fait valoir son droit à pension. Ce qui est important, c’est l’âge de cessation d’activité. L’âge moyen de cessation d’activité est de 58,8 ans, et six salariés sur dix sont hors emploi (chômage, invalidité, inactivité ou dispense de recherche d’emploi) au moment de liquider leur retraite. Très souvent, les salariés ayant eu une carrière courte et/ou heurtée, en particulier les femmes, liquident leur retraite à 65 ans pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein sans décote, alors même qu’ils sont déjà hors du marché du travail. Reporter l’âge légal de la retraite au-delà de 60 ans aurait une double conséquence : les systèmes de chômage ou de préretraites vont devoir financer en plus ce que les systèmes de retraite financeront en moins, et en parallèle, la période hors emploi avant l’âge de départ en retraite s’allongera pour beaucoup, avec des ressources dérisoires ou nulles. L’âge du taux plein (65 ans) sera repoussé d’autant, signifiant qu’une proportion croissante de salarié-es devra reculer son départ pour atteindre la nouvelle borne ou bien avoir une pension amputée par la décote.

2) L’espérance de vie augmente, c’est normal de travailler plus longtemps.

L’augmentation de l’espérance de vie n’est pas nouvelle, elle n’a pas empêché que le temps passé au travail dans une vie baisse en parallèle. De plus, l’espérance de vie « en bonne santé », c’est-à-dire sans incapacité, est beaucoup plus faible que l’espérance de vie. Tout départ en retraite tardif obère de façon non négligeable le temps dont les salariés disposent pour jouir réellement de leur retraite. Enfin, les jeunes entrent de plus en plus tard dans la vie active et de nombreux salariés, dont une majorité de femmes, ont des carrières discontinues et n’arrivent déjà pas à réunir le nombre d’annuités demandé, alors même que les entreprises se débarrassent des salariés âgés. L’augmentation de la durée de cotisation ou le report de l’âge légal de départ à la retraite aurait donc des conséquences importantes lors de la liquidation de la retraite et se traduirait en pratique par une pension réduite pour le plus grand nombre.

3) Les jeunes ne pourront pas financer les pensions des futurs retraités, il faut donc que ces derniers travaillent plus longtemps.

Pour que les jeunes puissent payer les pensions des retraités, il faut qu’ils ne soient pas au chômage et donc que les salariés âgés laissent leur place sur le marché du travail aux nouvelles générations. Décaler l’âge de départ à la retraite revient à préférer entretenir le chômage des jeunes plutôt que de payer des retraites. La retraite par répartition repose sur un contrat implicite : la génération qui travaille prend en charge part à la retraite bénéficie à la génération suivante et cette dernière prend à sa charge la génération en formation, et celle partie à la retraite. Ainsi chaque génération monte sur les épaules de la précédente et la création de richesse est partagée entre actifs et retraités. C’est ce contrat intergénérationnel que le gouvernement et le patronat tentent de détruire en voulant faire travailler plus longtemps les générations les plus jeunes.

4) Le système par répartition ne sera plus capable de garantir des pensions décentes aux jeunes générations, celles-ci doivent donc d’ores et déjà se prémunir en se constituant un supplément de retraite par une épargne privée.

Si on estime possible de compléter les cotisations pour le système public par répartition par des versements dans une épargne privée, qu’est-ce qui empêche alors d’augmenter les cotisations et de garantir une meilleure retraite grâce au système par répartition ?

5) Les fonctionnaires sont des privilégiés

Le niveau des retraites est équivalent dans le secteur privé et dans la fonction publique : en moyenne 1625 euros par mois dans le privé, 1593 euros dans la fonction publique. Le mode de calcul de la retraite est différent dans le privé et dans le public, mais cela aboutit à un résultat similaire. Dans le secteur privé, elle est calculée sur les 25 meilleures années et les primes sont prises en compte. Dans le public, c’est le salaire des 6 derniers mois, mais les primes ne sont pas prises en compte et la retraite complémentaire n’est pas de même niveau que dans le secteur privé.

6) Il y aura trop de retraités et pas assez d’actifs

Les projections démographiques ne sont pas des vérités scientifiques et sont basées sur des hypothèses concernant plusieurs paramètres (fécondité, chômage, taux d’activité des hommes et des femmes, etc.). Déjà, depuis quelques années, les projections ont beaucoup varié. Ainsi, à la fin des années 1990, tous les rapports officiels prévoyaient un effondrement de la natalité. Il n’en a rien été. Jusqu’à récemment, les mêmes rapports prévoyaient un effondrement de la population active dans le futur. Les dernières prévisions de l’Insee font maintenant apparaître une augmentation de la population active jusqu’en 2015 puis une stabilisation par la suite. En outre, les hypothèses retenues sur la population active sont très pessimistes, pour ne pas dire régressives : rien ne justifie en effet de projeter, dans la tranche de 25 à 45 ans, un taux d’emploi des femmes inférieur de 15 points à celui des hommes si ce n’est renoncer définitivement à toute politique visant l’égalité entre les femmes et les hommes. De fortes marges de manœuvre existent pourtant dans ce domaine, et un niveau d’emploi égal entre hommes et femmes signifie qu’on retrouverait le même ratio retraités/actifs qu’en 1970, donc sans aucune dégradation.

7) On ne pourra pas financer les retraites

À moins de décréter la paupérisation des retraité-es, il est normal de couvrir les besoins sociaux liés à l’augmentation de leur part dans la population par un accroissement des prélèvements sur la richesse produite. Les déficits des caisses de retraite sont essentiellement dus au refus obstiné de le faire. Pourtant, le besoin supplémentaire de financement nécessaire aux retraites est réalisable puisqu’il a été chiffré en 2007 par le COR entre 1 et 2 points de PIB jusqu’en 2050, à comparer avec la chute de la part de la masse salariale de 8 points au cours des dernières décennies et avec l’explosion correspondante des dividendes, qui sont passés de 3,2 % du PIB en 1982 à 8,5 % en 2007. Il est donc juste d’augmenter la part des salaires et des pensions dans la richesse produite en s’attaquant aux profits. Le financement des retraites est possible à condition d’en finir avec l’actuel partage éhonté de la richesse au bénéfice des revenus financiers. C’est ce partage qui constitue le tabou à faire sauter, et non l’âge de départ. Il s’agit là d’un choix politique de justice et de solidarité.

8 ) La solution pour financer les retraites qui consiste à augmenter les cotisations patronales serait néfaste à la compétitivité des entreprises.

Différents scénarios ont été étudiés, avec l’hypothèse sur laquelle travaille le COR d’un gain de productivité de 1,5% par an. Un de ces scénarios établit qu’il est tout à fait possible de garantir à la fois le maintien du taux de remplacement (retraite moyenne/salaire moyen) et une progression identique du pouvoir d’achat des retraités et des salariés (de 1, 2%/an, soit une progression un peu moindre que celle de la productivité) par une augmentation de 6 points des cotisations patronales entre 2009 et 2050 : cette augmentation n’aurait aucun effet sur la sacro-sainte compétitivité des entreprises, puisque ce scénario est fait en prenant l’hypothèse du maintien à son niveau actuel de la part de la masse salariale (salaires et cotisations) dans la valeur ajoutée, donc sans impact sur les coûts. Ce scénario, même s’il n’est pas le plus favorable aux salarié-es et retraité-es puisqu’il suppose que la part de la masse salariale reste à son niveau actuel qui est historiquement bas, rend totalement inopérant le seul argument du Medef contre l’augmentation des cotisations. Un scénario plus favorable aux salariés et retraités est celui qui permet que la part de la masse salariale augmente en rognant sur les dividendes, ce qui laisse inchangé le coût du travail.

9) Pour financer les retraites, il faut une croissance productiviste

Fonder le financement des retraites sur le partage des gains de productivité ne signifie pas que l’on mise sur une croissance économique forte. Quels que soient les gains de productivité futurs, ils devront être partagés entre le niveau de vie de tous, actifs comme retraités, la satisfaction de nouveaux besoins sociaux et la diminution du temps de travail.

10) Les dispositifs familiaux dont bénéficient les femmes sont contraires à l’égalité entre les hommes et les femmes.

Ce sont très majoritairement les femmes qui prennent en charge les enfants et la gestion du foyer. De ce fait, elles sont pénalisées dans leur carrière, elles s’interrompent ou travaillent à temps partiel. Même en intégrant ces dispositifs familiaux, leur retraite est en moyenne inférieure de 40 % à celles des hommes. Ils sont donc encore aujourd’hui essentiels pour réduire les inégalités de pension entre femmes et hommes. Pourtant, le droit communautaire européen remet ponctuellement en cause l’existence de tels dispositifs. C’est une incohérence, puisqu’il reconnaît par ailleurs la notion de discrimination indirecte, c’est-à-dire la légitimité à donner un avantage particulier dès lors que celui-ci permet de réduire des inégalités sociales ou de sexe. Il est impossible de se réclamer du principe d’égalité pour augmenter les inégalités.

 

ATTAC- Fondation Copernic

 

 

http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article314

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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 08:17
     site:   LE GRAND SOIR    
 Chronique de l’Anti-empire
"Merci de patienter, les Etats-Unis vont donner suite à votre appel."
William BLUM

Quand est-ce que ça a commencé, tous ces « Merci de patienter, nous allons donner suite à votre appel, nous faisons tout notre possible pour réduire votre attente » ? Avec cette invention tout droit sortie de l’enfer, le répondeur téléphonique ? Toujours est-il que vous êtes là en train d’attendre depuis une éternité tandis que le service que vous tentez de joindre vous assure qu’ils font tout ce qui est humainement possible pour donner suite à votre appel. Décidément, nous vivons dans une société extrêmement serviable et attentionnée.

La BBC a rapporté le mois dernier que les médecins de la ville irakienne de Falloujah signalent un taux élevé de malformations chez les nouveaux-nés et certains accusent les armes employées par les États-Unis lors des massacres de 2004 et les suivantes qui ont détruit la majeure partie de la ville. « Ce fut comme un séisme, » a déclaré un ingénieur local candidat à l’Assemblée nationale au Washington Post en 2005. « Après Hiroshima et Nagasaki, il y a eu Falloujah.  » A présent, il paraît que les taux de malformations cardiaques chez les nouveaux nés est 13 fois supérieur qu’en Europe.

Le correspondant de la BBC a aussi vu dans la ville des enfants qui souffraient de paralysie ou de malformations au cerveau, et la photographie d’un enfant né avec trois têtes. Il a ajouté qu’il avait souvent entendu dire que les officiels de Falloujah décourageaient les femmes de faire des enfants. Un médecin de la ville a comparé le taux de mortalité actuel avec celui d’avant 2003. Avant, elle constatait un cas tous les deux mois. Aujourd’hui, elle constate plusieurs cas par jour. « J’ai vu des vidéos d’enfants nés avec un oeil au milieu du front, un nez au milieu du front  » a-t-elle dit.

Un porte-parole de l’armée étasunienne, Michael Kilpatrick, a déclaré que l’armée prenait « très au sérieux » les affaires de santé publique, mais « qu’aucune étude n’avait révélé un problème d’environnement qui pourrait représenter un risque précis pour la santé. » (1)

On pourrait remplir des volumes entiers avec la liste des horreurs infligées à l’environnement et aux êtres humains par les États-Unis à Falloujah et en d’autres parties de l’Irak après sept ans de phosphore blanc, de bombes à neutrons, d’armes au laser, d’armes à faisceaux d’énergie, d’armes à micro-ondes et autres merveilles technologiques de l’arsenal de science-fiction du Pentagone. La liste des abominations et manières grotesques de mourir est longue et la cruauté gratuite de la politique américaine choquante.

Au mois de novembre 2004, l’armée US a attaqué l’hôpital de Falloujah « parce que les militaires croyaient que l’hôpital était à l’origine des rumeurs qui faisaient état de nombreuses victimes. » (2) Voilà qui vaut largement la fameuse phrase prononcée au cours d’une autre glorieuse guerre américaine, au Vietnam : « nous avons détruit la ville pour la sauver. »

Comment réagir face à un comportement aussi bestial ? (Et tout ce qui précède ne fait qu’effleurer la réalité de la politique internationale des États-Unis) C’est à cet effet que la Cour Pénale Internationale (CPI) fut créée à Rome en 1998 (entrée en fonction le 1er juillet 2002) sous l’égide des Nations Unies. La Cour est domiciliée à La Haye, aux Pays Bas, pour enquêter et inculper des individus, mais pas des états, pour « crime de génocide ; crime contre l’humanité, crime de guerre ; ou crime d’agression. » (Article 5 des statuts de Rome). Depuis le début, les États-Unis ont refusé d’adhérer à la CPI et n’ont jamais ratifié les statuts parce que la CPI pourrait abuser de ses pouvoirs et inculper des citoyens Américains de manière « désinvolte ».

Les autorités américaines étaient si préoccupées par cette éventualité qu’elles ont fait le tour du monde en employant des menaces et la corruption pour convaincre des pays à signer avec les Etats-Unis des accords bilatéraux qui stipulent que des citoyens américains accusés de crimes de guerre ne seraient pas extradés vers la CPI. A ce jour, plus de 100 gouvernements on accepté de signer sous la pression. En 2002, le Congrès US, sous l’administration Bush, a adopté une loi de « protection des soldats américains en service » qui exige d’« obtenir la libération de tout soldat américain ou allié détenu ou emprisonné par (...) la Cour Pénale Internationale (...) par tous les moyens nécessaires et appropriés.  » Au Pays-Bas, par dérision, cette loi est appelée la loi « d’invasion militaire de la Haye » (3) Cette loi est toujours en vigueur.

Les officiels américains ont souvent exprimé leurs craintes devant les inculpations « désinvoltes » - c’est-à-dire des soldats, sous-traitants civils ou militaires, ou d’anciens officiels qui se verraient inculpés pour des motifs politiques –, mais il ne fait aucun doute que leur réelle préoccupation concerne les inculpations « sérieuses », pour des motifs concrets. Cela dit, ils n’ont pas vraiment de souci à se faire car le mythe de « l’Amérique vertueuse » est vivant auprès de la Cour Pénale Internationale tout comme il l’est auprès de la plupart des organisations internationales et même chez la majorité de la population de la planète.

La Cour Pénale Internationale, dans ses premières années sous le Procureur en Chef Luis Moreno-Ocampo, un Argentin, a rejeté plusieurs centaines de plaintes pour crimes de guerre portées contre les États-Unis, dont 240 relatives à la guerre en Irak. Les plaintes ont été rejetées pour cause de manque de preuves, d’absence de juridiction, ou parce que les États-Unis avaient la capacité d’effectuer eux-mêmes leurs propres enquêtes et procès. Mais le fait que les États-Unis n’ont jamais procédé à de telles enquêtes ou procès n’a pas l’air d’avoir marqué plus que ça les esprits des juges de la CPI.

L’ « absence de juridiction » signifie que les États-Unis n’ont pas signé l’accord. Ce qui paraît plutôt étrange. Ainsi donc, les états seraient libres de commettre des crimes de guerres s’ils n’ont pas signé le traité qui interdit les crimes de guerre ? Hum... Voilà qui ouvre un vaste champ de possibilités.

Selon une étude du Congrès des Etats-Unis et publiée au mois d’aout 2006, le procureur général de la CPI a démontré des « réticences à enquêter sur les États-Unis » suite à des accusations sur leur comportement en Irak. (4) Sic transit gloria CPI...

Pour ce qui concerne le crime d’agression, les statuts de la Cour précisent qu’elle « exercera sa juridiction sur le crime d’agression lorsque … la définition d’un tel crime sera précisée, ainsi que les conditions dans lesquelles la Cour pourra exercer sa juridiction sur ce crime.  » Autrement dit, le crime d’agression échappera à la juridiction de la Cour Pénale Internationale tant que le terme « agression » n’aura pas été précisé. Diana Johnstone a écrit que « Cet argument est spécieux dans la mesure ou la notion d’agression a déjà été clairement définie par la résolution 3314 de l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1974, qui précise que « l’agression est le recours à la force armée par un état contre la souveraineté, l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un état tiers », et donne une liste de sept exemples précis,  » dont :

- «  l’invasion ou l’attaque par des forces armées d’un état contre le territoire d’un autre état, ou toute occupation militaire, même temporaire, résultant d’une telle attaque ou invasion, ou toute annexion par la force d’un territoire ou partie de territoire d’un autre état ; et

- le bombardement par des forces armées d’un état contre le territoire d’un autre état ou l’emploi de toute arme contre le territoire d’un autre état.

La résolution de l’ONU a aussi précisé qu’« aucune considération de quelque nature qu’elle soit, politique, économique, militaire ou autre, ne peut servir de justification à une agression. »

En réalité, si l’agression échappe à la juridiction de la CPI, c’est parce que les États-Unis, qui ont joué un rôle important dans l’élaboration de ses statuts avant de finalement refuser de les ratifier, y sont fermement opposés. On comprend pourquoi. On peut noter aussi que les cas « d’agressions » sont plus faciles à identifier, puisqu’ils sont purement factuels, que les cas de « génocides » qui présupposent une volonté délibérée. (5)

Au mois de mai (2010) se tiendra une conférence de la CPI à Kampala, en Ouganda, et la question de la définition d’« agression » y sera abordée. Les États-Unis sont préoccupés par cette conférence. Voici ce qu’a dit Stephen J. Rapp, Ambassadeur itinérant sur les Crimes de Guerre, lors d’une intervention devant l’assemblée des pays membres de la CPI (111 pays ont signé à ce jour) à la Haye, le 19 novembre (2009) dernier :

« Je me dois de vous faire part de notre préoccupation quant à la question en suspens devant cet organisme et à laquelle nous attachons beaucoup d’importance : la définition du crime d’agression, qui doit être abordée à la conférence de Kampala l’année prochaine. La position des États-Unis sur les crimes d’agression est bien connue, et prend en compte le rôle et la responsabilité spécifiques qui ont été attribués au Conseil de Sécurité par la Charte des Nations Unies dans le cas d’une agression ou la menace d’une agression. Les États-Unis ont aussi des préoccupations quant à la définition proposée et sa formulation. Nous pensons depuis toujours que si les statuts de Rome devaient être amendés pour inclure une définition du crime d’agression, alors la juridiction ne saurait être précisée avant que le Conseil de Sécurité n’ait déterminé si une agression a bien été commise ou non. »

Vous voyez où M. Rapp veut en venir, n’est-ce pas ? Il dit que c’est le Conseil de Sécurité des Nations Unies qui devrait décider si une agression a bien été commise ou non. Ce même organisme où les États-Unis ont un droit de veto.

La raison principale pour laquelle les États-Unis ont décidé de participer à la conférence est probablement pour empêcher l’adoption d’une définition de l’agression qui pourrait s’appliquer à la politique étrangère des États-Unis. Et si les États-Unis assistent à cette conférence, leur présence sera probablement présentée comme un exemple de plus du changement qui s’est produit dans la politique étrangère des Etats-Unis sous Obama. Mais comme avec pratiquement tous ces exemples, il ne s’agit que de propagande.

C’est comme pour la couverture du magazine Newsweek du 8 mars, où on pouvait lire en gros caractères « la Victoire, enfin : la naissance de la démocratie en Irak. » Avant même la récente farce électorale irakienne – où on a vu des candidats qui avaient remporté le scrutin se faire arrêter ou prendre la fuite (6) – si un tel titre avait fait la couverture de la Pravda ou des Izvestia (en URSS) pendant la guerre froide, les Américains seraient morts de rire.

(...)

William BLUM
http://killinghope.org/bblum6/aer80.html

traduction partielle par VD pour le Grand Soir

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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 08:06

                                                       MARE NOSTRUM-copie-1

Les prisonniers palestiniens en grève : soutenons leur résistance

 

 par Cirepal

En ce mois d’avril 2010, le mouvement des prisonniers a lancé un mouvement de grève pour protester contre les conditions humiliantes dans lesquelles se déroulent les visites des familles et contre la détérioriation des conditions de détention. Il mène une grève des visites familiales pendant tout le mois d’avril et une grève de la faim de dix jours (du 7 au 17 avril). Ce mouvement est suivi dans les dix prisons centrales sionistes, que ce soit par les prisonnières, les enfants ou les adultes palestiniens et arabes. Depuis quelques années, une répression croissante sévit contre les prisonniers et leurs familles. Privés de plusieurs moyens d’information indépendants, les prisonniers sont depuis plus d’un an interdits d’avoir par exemple la chaîne al-Jazeera. L’administration carcérale a, de plus, interdit l’entrée des livres et a récemment interdit, dans la prison de Ofer, l’utilisation de la bibliothèque.
Bien que le droit des visites est un droit légalement reconnu, les autorités sionistes en ont fait un parcours de l’humiliation et un moment douloureux pour des milliers de prisonniers, qui en sont privés soit pour des « raisons sécuritaires » soit parce que les prisonniers sont de la bande de Gaza. Ce que réclament les prisonniers, par leur grève de protestation, c’est la liberté des visites dans la dignité. Récemment, deux femmes de prisonniers ont été fouillées à nu alors qu’elles se rendaient aux visites des leurs. Bien qu’elles aient protesté et refusé de poursuivre leur trajet à cause de ces fouilles, les représentantes de l’armée sioniste ont cependant insisté pour les fouiller à nu. Par leur mouvement, les prisonniers espèrent attirer l’attention de la Croix Rouge Internationale qui fait la sourde oreille et accepte le diktat israélien sur les conditions humiliantes et répressives des visites. Le droit aux visites est un droit légalement reconnu pour tous les prisonniers dans le monde, et il est de plus un droit acquis par la lutte du mouvement des prisonniers.
Parmi les revendications du mouvement des prisonniers, figure celui de l’autorisation à passer les examens du baccalauréat pour des centaines de prisonniers (tawjihi), jeunes et moins jeunes. C’est selon l’humeur du moment que les autorités sionistes autorisent ou non les prisonniers à passer leurs examens. Il y a quelques années, alors que les étudiants prisonniers s’y préparaient, les autorités carcérales ont supprimé l’autorisation, à la dernière minute, par mesures punitives et pour démoraliser les prisonniers. Il est à craindre que l’arrestation et la détention de dizaines d’enfants, au cours de la révolte d’al-Quds, en mars 2010, soient l’occasion pour une interdiction, par vengeance, de tous ces jeunes de passer leurs examens de fin d’année et notamment le baccalauréat pour certains d’entre eux.
Le mouvement des prisonniers réclame également le suivi régulier des cas des prisonniers malades et gravement atteints. Les cas de décès deviennent de plus en plus fréquents, même après leur libération, à cause des mauvais traitements subis et à cause de la négligence médicale intentionnelle dont font preuve les autorités carcérales. Là aussi, Israël bafoue toutes les lois internationales relatives aux soins qu’il doit dispenser aux prisonniers palestiniens et arabes dans ses prisons. Il faut mentionner à ce propos que les autorités sionistes utilisent les prisonniers comme cobayes pour leurs expériences pharmaceutiques. Ces expériences ont été prouvées il y a plusieurs années par des députés israéliens, mais il semble que le silence de plomb qui plane sur cette affaire et l’impunité dont jouit l’entité sioniste dans le monde, devenu de plus en plus sourd aux cris des opprimés, ont favorisé une recrudescence des expériences, ce dont ont témoigné plusieurs prisonniers, victimes de ces pratiques inhumaines et illégales.
C’est pourquoi le mouvement des prisonniers, soutenu par de nombreuses associations palestiniennes et arabes de solidarité avec les prisonniers, réclame que des médecins indépendants puissent entrer et consulter les prisonniers, et même les soigner. C’est la mort que les prisonniers affrontent tous les jours, tant qu’ils sont à la merci des geôliers sionistes.
50 parmi les 340 enfants prisonniers dans les geôles de l’occupation sioniste sont classés malades. Malgré leur jeune âge, les autorités carcérales ne leur fournissent aucun soin approprié. Il faut également rappeler que récemment, plusieurs des enfants détenus dans la prison de Telmond ont été empoisonnés par la nourriture fournie par l’autorité de la prison.
Le mouvement des prisonniers réclame également la fin de la mise en isolement de plusieurs dirigeants de la lutte nationale palestinienne. Les autorités carcérales sionistes ont isolé depuis plusieurs mois dans des cellules individuelles 18 dirigeants : Ahmad Saadate dont l’état de santé s’est détérioré il y a plus d’un mois, Yihya Senouar (très malade, il risque la mort), Thabit Mardawî, Hassan Salameh, Ahmad al-Moghrabi, Abdallah Barghouty, Muhammad Jamal Natché, Ibrahim Hamed, Mu’tazz Higazi, Jamal Aboul Hayga, Mahmoud Issa, Salih Dar Mousa, Hisham Shurbati, Mahwash Ni’mat, Atwa al-Ammour, Iyad Abu Hasne, Muhannad Shrayem, ‘Ahid Ghulme, ainsi que la prisonnière Wafa’ al-Biss de la bande de Gaza.
Le dernier rapport concernant les prisonniers palestiniens et arabes dans les geôles de l’occupation sioniste mentionne 8200 prisonniers (sans prendre en compte les récentes arrestations dans la ville d’al-Quds, où ce sont surtout des enfants qui ont été arrêtés). Parmi ces prisonniers, 800 sont de la bande de Gaza, 500 de la ville d’al-Quds, des territoires occupés en 48 et du Golan syrien.
Après la libération récente de Muhammad Hashshash, 47 ans, membre du Hamas du camp de Breij, dans la bande de Gaza, qui a passé 20 ans en prison, le haut comité des prisonniers formé par le ministère chargé des prisonniers et libérés, dans la bande de Gaza, a publié un communiqué dans lequel il précise que le nombre des anciens prisonniers (plus de 15 ans de détention) est actuellement de 313 prisonniers, dont 115 prisonniers (plus de 20 ans de détention), 14 d’entre eux sont prisonniers depuis plus de 25 ans et 3 ont franchi les 30 ans de détention.

Na’il Barghouty : 33 ans de détention dans les prisons de l’occupation sioniste
Arrêté et détenu depuis le 4 avril 1978, Na’il Barghouty est le plus ancien détenu dans les prisons sionistes et mondiales. Sa détention a battu le triste record du monde. Cette vérité est une preuve supplémentaire de la barbarie de l’Etat sioniste, Etat exceptionnellement meurtrier et colonial. Il a été condamné à la prison à vie.
Fakhri Barghouty, cousin de Na’il, vient en seconde position dans la durée de sa détention. Il a été arrêté le 23 juin 1978 et a été condamné à la prison à vie. Son fils Shadi est détenu également depuis 2003 et est condamné à perpétuité. Et son autre fils Hadi a été détenu pendant quatre ans.
Une campagne internationale, initiée par des associations palestiniennes, est en cours, pour faire connaître et réclamer la libération immédiate des anciens prisonniers, pour qu’ils ne demeurent plus uniquement un chiffre. Participez à cette campagne autant que vous le pouvez, écrivez partout les noms des anciens prisonniers palestiniens, à commencer par Na’il et Fakhri Barghouty, symboles de l’endurance du peuple palestinien et de la lutte contre l’oppression sioniste.
Akram Mansour, de la ville de Qalqylia, a été arrêté et détenu en août 1979. Il fait partie des trois prisonniers palestiniens détenus depuis plus de 30 ans.
Fouad Razzam est le plus ancien prisonnier de la ville d’al-Quds. Il a été arrêté et détenu le 30 janvier 1981.
Parmi les anciens prisonniers, figure également Sami Salameh Younis, né en1929, et arrêté et détenu depuis janvier 1983. Il avait été condamné à la peine de mort, mais sa peine a été réduite à 40 ans de prison. Sami Younis est père de famille et est malade. Il est le plus âgé des prisonniers. Il fait partie des 109 prisonniers de l’intérieur (c’est-à-dire des Palestiniens qui vivent dans l’Etat sioniste, la Palestine occupée en 48). Parmi les prisonniers de l’intérieur, 21 son condamnés à une ou plusieurs perpétuités, 5 sont condamés à plus de 30 ans de prison. 4 d’entre eux sont en prison de plus de 25 ans, et 12 d’entre eux ont passé entre 20 et 25 ans de leur vie en prison.

Solidarité avec le mouvement des prisonniers
Plusieurs associations palestiniennes de solidarité avec les prisonniers sont en état d’alerte depuis le début du mois d’avril, pour accompagner le mouvement de protestation des prisonniers : la grève des visites pendant tout le mois d’avril 2010 et la grève de la faim du 7 au 17 avril 2010, jour national des prisonniers. Dans la bande de Gaza, les familles et les organisations protestent tous les jours, devant le siège de la Croix-Rouge international, et en Cisjordanie, des activités locales se déroulent, sans prendre cependant l’ampleur générale que devrait avoir un mouvement de solidarité avec les prisonniers. Dans la ville d’al-Quds, en Palestine 48 et dans le Golan syrien, c’est la mobilisation générale ! Ce vendredi, les familles de prisonniers et les associations diverses organisent la prière du vendredi devant les prisons de Hasharon et de Haddarim, dans un mouvement ascendant qui culminera le 17 avril prochain et qui a commencé dès la première semaine d’avril dans un rassemblement populaire devant la prison de Gilboa.
Dans un appel aux régimes arabes, à la Ligue arabe et à la conférence islamique, dr. Bahr, adjoint à la présidence du conseil législatif palestinien, a réclamé que la question de la libération des prisonniers palestiniens figure dans leurs programmes d’action envers les instances internationales. Il a rappelé que la solidarité avec la grève des prisonniers est un devoir légal, national, moral et humain, d’autant que les revendications des prisonniers relèvent de leurs droits humains. Il a également appelé les organisations internationales de solidarité avec les peuples opprimés et leurs droits humains d’organiser les protestations et de dénoncer, devant les instances de l’ONU et autres internationales, le sort fait par les autorités sionistes aux prisonniers palestiniens et arabes.

. MOBILISONS-NOUS POUR RECLAMER LA LIBERATION IMMEDIATE DE TOUS LES PRISONNIERS PALESTINIENS ET ARABES DANS LES PRISONS DE L’OCCUPATION !
. RECLAMONS DES INSTANCES INTERNATIONALES ET NOTAMMENT DE L’ONU D’INTERVENIR AUPRES DES CRIMINELS SIONISTES POUR RESPECTER LES DROITS DES PRISONNIERS : droit de visite dans la dignité, droit à l’enseignement, droit aux soins dignes et appropriés.
. LES PRISONNIERS PALESTINIENS ET ARABES SONT DES RESISTANTS ET DES COMBATTANTS DE LA LIBERTE : ils doivent avoir le statut de prisonniers de guerre.
. LES PRISONNIERS NE DOIVENT PAS ETRE UNE MARCHANDISE de négociation entre l’Autorité palestinienne et l’Etat sioniste : ils doivent être libérés dans la dignité et ne pas être un prétexte pour faire encore plus de concessions !

CIREPAL (Centre d’Information sur la Résistance en Palestine)
Jeudi, 08 avril 2010

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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 08:03

      NOTES DE LECTURES

"Le Printemps des Sayanim"

 

"Le Printemps des Sayanim"
de Jacob Cohen
Ed. L’Harmattan
ISBN : 978-2-296-11284-1
Avril 2010 - 174 pages
Prix éditeur : 16,5 €

***

Les sayanim - informateurs en hébreu - sont des Juifs de la diaspora qui, par "patriotisme", acceptent de collaborer ponctuellement avec le Mossad, ou autres institutions sionistes. Leur nombre en France se situerait, selon les auteurs, autour de trois mille. Ils se recrutent principalement au sein du Bnaï Brit (franc-maçonnerie juive internationale) et autres organisations juives nationales.
Mêlant réalité et fiction, le récit explore cette nébuleuse à Paris, aux ramifications étendues et insoupçonnées. Youssef El Kouhen, fils d’immigrés marocains, professeur d’histoire, en fera l’amère expérience.

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10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 07:54

Résultats des régionales - Commentaire publié sur le site du PCF national Régionales: une analyse de Gautier Weinmann (fédération 62) sur le site du PCF national 

 

 Qu'attend le parti dans cette période pour faire s'exprimer les citoyens sur un programme communiste de rupture ? Il faut des assises du communisme du XXIe siècle. Un site Internet national dédié est le minimum. Il faut le mettre en route. Pas la peine de négocier avec d'autres : allons déjà avec NOS propositions communistes pour CONVAINCRE les abstentionnistes, les travailleurs, leur donner goût à la lutte pour une société meilleure, certes, mais surtout COMPLÈTEMENT NEUVE ! Ensuite, la lutte. Il faut une lutte RÉVOLUTIONNAIRE. « Être à côté » des syndicats, la plupart réformistes (pour moi, le réformisme ne se définit pas dans les déclarations de bonnes intentions, mais bien dans cette manière de saucissonner les luttes et de ne pas vouloir les mener jusqu'à leur terme : la victoire du monde du travail), n'est pas suffisant. Avec cette stratégie électorale du PCF, les coups risquent bien de continuer de pleuvoir sur la tête du monde du travail. Il ne faut pas espérer le changement en 2012 suite à une élection. Tirons les leçons de la gauche plurielle et de toute l'histoire des prises de pouvoirs de la gauche en France. Il faut espérer le changement ici, tout de suite et maintenant, à la manière du Front populaire : les luttes impulsent le progrès social. La droite et le patronat sont au plus mal pour faire passer leur réforme des retraites. Nous avons une perspective historique, il faut la saisir sans plus attendre. Tout le moral des travailleurs est conditionné à la possibilité d'une victoire sur les retraites, absolument pas dans le gavage outrancier de sondages sur une possible victoire de la « gauche » à la présidentielle ! Victoire pour quoi faire, d'ailleurs ? Il faut surtout concentrer nos efforts sur la défense et la sauvegarde des retraites, en prouvant par A + B qu'il existe de l'argent, et que l'on sait comment le prendre. Ensuite, il faut le faire, il faut mettre tout le monde en mouvement pour prendre effectivement l'argent et rendre cette nécessité irrésistible. Un vrai PCF de lutte de classes ne passerait pas tout son temps à s'interroger pour savoir si, oui ou non, son avenir est entre les mains de JL Mélenchon. Ce dernier est un socialiste-réformiste assumé, consécutivement mitterrandiste, jospiniste, fabuisien qui se fait passer pour « plus rouge que rouge » pour devenir aubryste, certainement. N'ayons pas de doute là-dessus, même si, oui, je frise le procès d'intention. Conclusion : faisons notre programme communiste, avançons NOS propositions fièrement, gagnons cette bataille sur les retraites : c'est la clé de l'avenir du communisme en France et l'utilité du PCF.

                          Gautier WEINMANN, PCF Leforest (62)

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10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 07:52

Braouezec, Zarka, Martelli, Fraysse… annoncent leur retrait du PCF : pourquoi maintenant ?

 

28 notables du courant « refondateur » ont annoncé leur intention de quitter le PCF dans la semaine suivant les élections régionales. Leurs déclarations de rupture se succèdent depuis à un rythme régulier : Braouezec, Zarka, Martelli, Fraysse...

 

A vrai dire, c’est une décision logique qui se situe dans la continuité de leur positionnement. Depuis une quinzaine d’années au moins, ils estiment que le PCF n’a plus de raison d’être. Ils théorisent sur la nécessité du « dépassement de la forme parti », en fait uniquement de la forme « Parti communiste », de la « matrice bolchévique », comme l’écrit Martelli.

 

Derrière les formules, les communistes ont pu mesurer la dérive politique.

 

En prétendant promouvoir la « démocratie participative », les « refondateurs » se détournent de l’organisation politique  révolutionnaire qui a seule permis à la classe ouvrière, aux salariés d’intervenir sur le champ politique essentiel, celui de la lutte des classes. Souvent élus ils s’intègrent au contraire dans le cadre institutionnel de la démocratie bourgeoise délégataire.

 

Ils sont partisans de longue date de l’intégration et du dépassement du PCF dans un « pôle de radicalité », à la « gauche » du PS. L’expérience des « collectifs antilibéraux » en 2006, dont ils ont été ardents supporters, a bien traduit l’esprit de clubs politiciens auquel ramène leur projet. Dans la pratique, cet affichage de « radicalité » coïncide avec une collaboration rapprochée avec le PS dans les cadres institutionnels.

 

Sur les positions de fond, les refondateurs poussent loin le révisionnisme. Le philosophe estimé, Lucien Sève, a théorisé sur le dépassement de l’objectif de propriété collective des moyens de production. Depuis les années 90, il va jusqu’à promouvoir le développement de l’actionnariat salarié. Ses thèses ont servi à justifier justifié les privatisations de l’ère Jospin, cautionnées par Hue, Buffet et Gayssot (France télécom, Air France…).

 

Logique, le départ des refondateurs ne représente pas non plus un grave affaiblissement pour le PCF. Certes, ces personnalités sont connues. Leur décision est largement relayée dans les media. Elles sont aussi, pour certaines, reconnues dans le Parti pour leur apport passé, notamment en tant qu’intellectuels communistes (Sève, Martelli). Mais les refondateurs n’ont jamais représenté un courant nombreux dans le Parti et notamment parmi les militants. Bien conscients de cette réalité, ils se sont bien gardés, encore au 34ème congrès, de soumettre au vote des communistes leur plate-forme alternative.

 

Non, la vraie question qui appelle l’attention des communistes est surtout : « pourquoi ils partent maintenant ? ».

Jusqu’à présent, tout en affichant leur rejet de la « forme PCF » et des désaccords avec la direction du Parti, la plupart des personnalités de cette mouvance avait décidé de rester dans le Parti, ne suivant pas les générations précédentes de « rénovateurs » et « reconstructeurs » jusqu’au bout de leur cheminement vers le PS.

Ils ne voulaient visiblement pas se couper des communistes et de l’héritage du Parti, dont ils se réclament. Il faut dire aussi qu’ils doivent principalement au PCF leur notoriété et leurs postes d’élu.

 

Qu’est-ce qui peut avoir changé aujourd’hui, au lendemain d’élections comme les régionales qui ne sont pas vraiment capitales ?

Et puis pourquoi partir maintenant au moment même où la stratégie de la direction du Parti colle de si près à leurs positions de toujours? Depuis la « Mutation », en passant par la « gauche plurielle », du Congrès de Martigues jusqu’aux collectifs antilibéraux, la direction du PCF les avaient suivis. Aujourd’hui, le « Front de gauche » fait bien directement écho au « pôle de radicalité » et semble le rejoindre.

 

Justement !

Sans doute les refondateurs ont-ils trouvé un nouveau cadre qui leur permet d’agir et de développer leur ligne en dehors du PCF.

A côté ou dans le « Front de gauche », ils peuvent espérer conserver un lien avec les adhérents du PCF et un cadre pour garder leurs positions d’élus, indépendamment de son appareil. Ceux d’entre eux qui ont des positions dans les fédérations du PCF ont annoncé pragmatiquement qu’ils y resteraient...

 

En même temps, dans le « Front de gauche », les refondateurs et leurs amis (ex : Clémentine Autain) ont intérêt à exister en tant que tels, avec maintenant leur FASE (Fédération pour une alternative sociale et écologique), pour ne pas être supplantés, dans la recomposition en cours, comme dans la course à 2012 par d’autres comme le Pg.

L’éviction de certains des leurs aux régionales (notamment en Ile-de-France et au second tour en Seine-Saint-Denis et dans le Val d’Oise) aurait été un avertissement.

 

Indépendamment du PCF, ils peuvent aussi œuvrer à l’élargissement d’un « Front de gauche » tout azimut. Dans une interview au Monde, Braouezec tend de nouvelles perches à des fractions du NPA, du PS et de l’Europe-écologie de Cohn-Bendit que le maire refondateur de Sevran, Stéphane Gatignon a déjà rejoint pour les régionales.

 

Enfin en quittant de façon bien orchestrée et médiatisée, ils participent à la campagne visant à donner l’idée d’une décomposition du PCF.

 

Garder, récupérer le mot « communisme », en se débarrassant de toute sa signification historique, en particulier en termes d’organisation, en jetant le PCF, c’est l’objectif politique théorisé par Roger Martelli. Certains pensent y arriver maintenant hors du PCF. D’autres pensent important d’y rester pour continuer à le vider de son identité révolutionnaire et accompagner sa dilution dans le « Front de gauche ».

 

Au contraire pour nous et, pensons-nous pour de nombreux communistes, le mot « communisme » a trouvé son sens par son histoire et les organisations qui l’ont fait vivre dans le combat de classe et dans la perspective du socialisme.

Nous le revendiquons plus que jamais en lien avec notre bataille pour faire vivre et renforcer le PCF.

                        site: Vive le Parti Communiste Français

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10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 07:34

Le 8 avril, s’est tenue, au lycée Giocante de Casabianca de  Bastia et comme annoncé sur Bandera Rossa, une conférence organisée par le Conseil de la Laïcité de Haute-Corse, sur le thème :

« Le modèle laïque français et la laïcité en Europe ». Le conférencier, rappelons-le, était Henri Pena Ruiz, maître de conférences à l’IEP de Paris, philosophe et écrivain.

Le conférencier a conclu un brillant exposé, grâce auquel  on a bien compris qu'il n'y avait ni "laïcité ouverte" ni "laïcité moderne"mais la laïcité tout court, par la récitation du poême "La Rose et le réséda" d'Aragon.

 Salle comble : des enseignants, des DDEN, le recteur d’académie, M.Michel Barrat, des représentant syndicaux dont Charle Casabianca pour la FSU,  une forte  représentation des élèves du lycée Giocante de Casabianca , Michel Stefani , réélu à l'Assemblée de Corse et secrétaire régional du PCF…etc…

 

 Cette salle, cependant, ne s’est pas remplie grâce aux média.

 

 Certains média en effet, n’avaient pas jugé nécessaire  d’informer spectateurs et lecteurs…Et même, dans certain village du Cap Corse où l’info avait été publiée, l’affiche fut arrachée…

 Cent ans après la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, la laïcité fait-elle toujours donc si peur ?...

 

                                                         LAICITE-copie-1.jpg

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 09:32

                Mettre en échec le gouvernement sur les retraites-

                        Là est aussi le choix de société fondamental

 

                        http://pcfsaintquentin.unblog.fr/

 

 

Eric Woerth était délégué au gouvernement à la casse des politiques publiques et sociales comme ministre du budget et artisan de la RGPP. Sarkozy vient de l’affecter, comme ministre du travail à la place de Darcos, à sa deuxième grande priorité de la fin du quinquennat, avant la campagne électorale de 2012 : la nouvelle étape du démantèlement du système solidaire de retraite par répartition. Les contours de la nouvelle contre-réforme des retraites sont prévisibles.

La « concertation » annoncée sera une mascarade destinée à tenter d’associer les organisations syndicales et à lui donner un semblant de légitimité. On prépare l’opinion à un recul de l’âge du droit au départ (61, 62 ans…), à un nouvel allongement de la durée de cotisation (43,5 annuités envisagées maintenant d’ici 2050).

D’autres mesures, plus discrètes, pourraient avoir aussi de lourdes conséquences : de nouvelles remises en cause des retraites de réversion, de la prise en compte des années d’apprentissage ou de chômage, du droit au départ à taux plein à 65 ans… Le procédé politique est toujours le même, utilisé pour la contre-réforme Veil-Balladur de 1993, la loi Fillon1 de 2003 ou l’attaque contre les régimes spéciaux en 2007.

Les gouvernements fabriquent des déficits en bloquant le moteur du financement des retraites, la cotisation sociale, en multipliant les exonérations pour le patronat, en encourageant les bas salaires. Puis, au nom des déficits sociaux, il dégrade les prestations.

Cette année, le Medef espère aller plus loin dans la casse de l’ensemble du système. Le patronat ne renonce jamais à remettre la main entièrement sur ce qu’il a dû céder en 1945, grâce notamment au ministre communiste Ambroise Croizat : la solidarité entre salariés actifs et retraités, par la part socialisée du salaire, la cotisation sociale. Mme Parisot veut ainsi « plafonner les cotisations retraites » (Figaro du 17 février). M. Saint-Geours, patron des patrons de la métallurgie, estime que le « financement par les cotisations sociales de la solidarité en termes de retraite ne paraît pas cohérent » (Les Echos du 22 mars). Leur objectif, commun au gouvernement et à l’UE (sommet de Barcelone en 2002), se précise. La retraite par répartition serait progressivement supplantée, d’un côté, par un minimum vital, de type minimum vieillesse, financé via l’impôt par les salariés eux-mêmes, de l’autre par l’épargne par capitalisation, inégalitaire et qui permet aux capitalistes de drainer vers la finance une part des salaires net. C’est « la fusée à trois étages ». Les conditions du rapport de forces existent dans le pays pour mettre en échec ce plan de casse des retraites. Les salariés ont à leur disposition tous les arguments pour contrer l’offensive idéologique du pouvoir. - Il est absurde de prétendre faire travailler les plus de 60 ans lorsque de 3 à 7 millions de plus jeunes sont au chômage. - Le prétexte démographique, mis à mal par la montée du taux de fécondité en France, ne tieint pas devant les gains de productivité du travail (une comparaison adéquate : 800.000 agriculteurs nourrissent mieux les Français en 2010 que 10 millions en 1945). - Les 7,7 milliards d’euros de déficit fabriqué de la branche vieillesse en 2009, année de « crise », sont à comparer avec les 33 milliards d’euros d’allègements de cotisations sociales patronales. - Avec la « crise » et la chute de la bourse, la capitalisation a du plomb dans l’aile. Les retraités et futurs retraités américains ont vu leur épargne retraite, placée dans des fonds de pension, fondre de 27% en 2008. Les salariés sont aussi forts de l’expérience des luttes de 2003, de 2007, de 2009.

La démonstration est faite : aucune des promesses des contre-réformes précédentes n’a été tenue, mais le niveau moyen des retraites a baissé de 20% depuis 1993. L’entreprise de division entre salariés du privé et du public, contre les régimes spéciaux en 2007, la fonction publique en 2003, en jouant des différences réelles (ex : évolution de carrière, prise en compte des primes), a servi à faire reculer la situation de tous. Elle ne doit plus prendre : tous les salariés ont intérêt à défendre ensemble les régimes de chacun. Les retraites représentent un point de convergence objectif, évident, de toutes les luttes qui montent dans le pays. La question du rassemblement est prioritaire. On peut tirer les enseignements de l’expérience du déroulement de la lutte en 2003 contre la loi Fillon1, celle des grandes journées de mobilisation, espacées, sans revendications convergentes précises, du premier semestre 2009. La recherche de l’unité des organisations ne doit pas être un frein au rassemblement des salariés, des jeunes, des retraités, au plan syndical comme au plan politique. Le 17 janvier, Martine Aubry a lâché qu’elle envisageait le report de l’âge de départ à 62 ans. François Hollande accepte l’idée d’un allongement de la durée de cotisation. Le PS, comme la social-démocratie des autres pays (Espagne), partagent les orientations de l’UE. La perspective pour gagner la nouvelle bataille des retraites ne peut être d’attendre l’alternance en 2012 ou de s’abaisser au niveau des positions du PS. Elle se situe dans la mobilisation de masse, avec un soutien très majoritaire, possible pour mettre en échec la nouvelle contre-réforme du gouvernement.

 L’urgence, c’est d’inverser le processus de démantèlement, précisément c’est : - de défendre le droit à la retraite au plus tard à 60 ans pour tous (55 ans pour les métiers pénibles), - de refuser tout allongement de la durée de cotisation. Mais il est aussi nécessaire d’aller plus loin. Le droit à la retraite à 60 ans, à taux plein (75% du salaire brut) est de moins en moins satisfait. L’âge moyen de départ recule chaque année: 61,7 ans avec 72% du salaire en 2009. De nombreuses femmes notamment sont pénalisées. Quant au pouvoir d’achat des retraités, il ne cesse de reculer. Aucune retraite ne devrait se situer en dessous du SMIC. Pour améliorer le niveau de retraite, il faut revenir sur les contre-réformes passées. - Les retraites doivent être à nouveau indexées sur l’évolution des salaires (et non sur l’inflation officielle). - Le départ à 55 ans doit être accordé aux métiers pénibles. - Pour des retraites décentes à 60 ans, on peut et on doit revenir, pour commencer, aux 37,5 annuités de cotisation et au calcul sur les 10 meilleures années. Ce mode de calcul des retraites assure la légitimité du système pour les salariés et son lien avec le travail. Il ne faut surtout pas l’abandonner. Au centre du financement doit rester et être pleinement rétablie la cotisation sociale, lien solidaire entre travailleurs actifs et retraités. Taxer les revenus financiers, c’est très bien ! Mais on ne peut asseoir les retraites sur cette ressource aléatoire dépendant du capital. La finance ne crée pas de richesses, elle pompe celles créées par le travail. Le besoin de financement actuel du système peut être satisfait rein que par la suppression des 33 milliards d’euros d’allègement de cotisations sociales patronales, dont la moitié de cotisations vieillesse. Elles ne servent qu’à nourrir les profits des grandes entreprises et les dividendes des actionnaires. Même la Cour des comptes a dû reconnaître leur absence d’effet sur l’emploi. L’augmentation des salaires, les embauches, dans le privé comme dans la fonction publique, augmentent naturellement les ressources des différents régimes de retraite. 100 euros d’augmentation pour tous les salariés représenteraient 10 milliards d’euros de cotisations retraites supplémentaires. Des formes de rémunération, notamment pour les patrons eux-mêmes (stock-options…) échappent scandaleusement aux prélèvements sociaux. Enfin, on ne voit pas pourquoi, le cours de l’histoire du progrès social devrait s’interrompre. Quand le besoin s’en fera sentir, il faudra augmenter le taux des cotisations patronales, bloqué depuis 1979. Les gains de productivité, la richesse produite doivent aller aux travailleurs actifs et retraités.

Là est aussi le choix de société fondamental

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