M. Jean-Guy TALAMONI (LREG) 14 159 voix et 9,85 % soit 4 siéges
M. Camille DE ROCCA SERRA (LMAJ) 39 757 voix et 27,65 % soit 12 siéges
M. Gilles SIMEONI (LREG) 37 224 voix et 25,89 % soit 11 siéges
RESULTATS DES TERRITORIALES DANS LES 18 COMMUNES DU CAP CORSE
LISTE DELA GAUCHE (L'Alternance, P.Giacobbi)
POURCENTAGES PAR COMMUNE
Barretali : 40,63
Brando : 31,49
Cagnano : 35,85
Canari : 45,60
Centuri : 58,38
Ersa : 15,89
Luri : 34,26
Meria : 48,72
Morsiglia :36,56
Nonza : 63,33
Ogliastro :25,58
Olcani : 71,79
Olmeta di Capocorso: 29,41
Pietracorbara : 31,62
Pino : 55,48
Rogliano : 39,74
Sisco: 55,85
Tomino: 73,46
Résultats de la Haute-Corse (Pourcentages)
Inscrits: 1156 569 Votants: 81 243 Exprimés: 79 367
abstentions: 29,70
Liste de la Gauche(Giacobbi): 41,41
Liste de Droite(de Rocca-Serra) : 26,16
Nationalistes(Femu a Corsica): 23,69
Nationalistes (Indépend.): 8,74
Après le camouflet, le coup de massue : la gauche a infligé une sévère défaite à la droite dimanche au second tour des élections régionales sans toutefois lui ravir son bastion historique, l’Alsace.
La gauche rassemble près de 55% des suffrages.
La Réunion est passée à droite.
Le Front national réalise des scores élevés là où il s’est maintenu, près de 22% en PACA.
L’abstention recule légèrement.
Après un score historiquement bas au premier tour (26,2%), la majorité présidentielle, qui avait appelé un électorat démobilisé à "calmer les ardeurs" de l’opposition, limite les dégâts en conquérant au moins La Réunion.
Sur l’île de Beauté, la gauche est arrivée nettement en tête mais n’a pas la majorité absolue. Tout se jouera donc la semaine prochaine lors du troisième tour, qui avait réservé des surprises en 2004.
En Alsace, enjeu symbolique de ce second tour, la liste UMP conduite par Philippe Richert l’emporte avec 46% contre 39,5% à la liste de gauche et 14,5% à la liste Front national, selon TNS-Sofres. Le rapport est de 47,1%-38,7%-15%, selon OpinionWay.
C’est pour le président Nicolas Sarkozy et son Premier ministre, François Fillon, le scénario le moins humiliant, même s’il n’élude pas l’avertissement adressé au pouvoir par les électeurs.
"C’est une réelle défaite", a souligné le président du groupe UMP à l’Assemblée, Jean-François Copé, sur France 2.
Le taux de participation a progressé d’un peu plus de deux points entre les deux tours (entre 51,5% et 52,5% selon les instituts), après une abstention record de 53,64% au premier tour, le 14 mars, mais il est en deçà de celui de 2004, lors des précédentes élections régionales.
La participation avait atteint 65,6% lors du scrutin de 2004, marqué par un raz-de-marée rose : la gauche avait conquis 13 régions à la droite au pouvoir, s’arrogeant le contrôle de 24 régions.
Le Parti socialiste, qui est parvenu cette année à des alliances avec Europe Ecologie et/ou le Front de gauche dans la quasi-totalité des régions, hormis la Bretagne et le Limousin, conforte son emprise sur les exécutifs locaux, dont Martine Aubry entend faire des "contre-pouvoirs".
Un rapport de forces que les états-majors politiques évalueront dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012. Les régionales constituaient le dernier test national avant le rendez-vous de 2012.
L’opposition engrange 52% des voix contre 35% à la droite parlementaire au plan national, selon des résultats provisoires du ministère de l’Intérieur. Le Front national recueille 10%.
La gauche signe ainsi l’un de ses meilleurs scores de l’histoire de la Ve République.
En 2004, la gauche avait recueilli 49,9% des suffrages, contre 38,6% à la droite parlementaire. Lors des élections européennes de juin 2009, l’UMP était arrivée en tête avec 27,8%, le PS reculant à 16,48%.
L’embellie enregistrée dimanche est une victoire personnelle pour Martine Aubry, mais le très bon score de Ségolène Royal, sa rivale putative pour la présidentielle, en Poitou-Charentes (plus de 61% selon TNS Sofres et Opinionay), est une épine dans cette brassée de roses.
La dirigeante socialiste devra également compter avec la voix dissidente de Georges Frêche, qui obtient selon OpinionWay 53,3% en Languedoc-Roussillon, contre 27,7% à la liste de la majorité et 19% à la liste Front national, qui s’était maintenue.
Le parti de Jean-Marie Le Pen, qui avait réussi à provoquer 12 triangulaires contre 17 en 2004, confirme son retour sur la scène politique sans pour autant réaliser une percée. Son étiage est autour de 10% contre 11,2% au premier tour.
Mais Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine améliorent leur score du premier tour, respectivement en Provence-Alpes-Côte d’Azur (24,9% selon OpinionWay, 23% selon TNS-Sofres), et dans le Nord-Pas-de-Calais (22,1% selon OpinionWay).
"Elections régionales, conséquences régionales, élections nationales, conséquences nationales", avait déclaré Nicolas Sarkozy à la veille du premier tour pour évacuer par avance une partie de la pression qu’il ne peut ignorer désormais.
Le chef de l’Etat a prévenu qu’il n’infléchirait pas sa ligne politique, même s’il a annoncé une pause dans les réformes pour 2011, mais n’exclut pas des "adaptations gouvernementales".
Reste à en déterminer l’ampleur.
Les défaites présumées des huit ministres engagés comme têtes de liste dans le scrutin - ils étaient au total vingt au front - devraient peser dans la balance.dimanche 21 mars 2010, 23:37
M. Jean-Guy TALAMONI (LREG) 14 159 voix et 9,85 % soit 4 siéges
M. Camille DE ROCCA SERRA (LMAJ) 39 757 voix et 27,65 % soit 12 siéges
M. Gilles SIMEONI (LREG) 37 224 voix et 25,89 % soit 11 siéges
Rencontre Internationale des Partis Communistes et Ouvriers à Lisbonne
Renforcer la coopération et avancer dans la lutte
En vue du sommet de l'OTAN de Novembre à Lisbonne: Pour la paix, Non à l'OTAN!
Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Ce week-end dernier s'est réuni, à Lisbonne, le Groupe de Travail de la Rencontre Internationale des Partis Communistes et Ouvriers. Les participants ont préparé la 12ème Rencontre Internatioanle des Partis Communistes et Ouvriers, prévue pour les 3,4 et 5 décembre 2010, à Johannesbourg (Afrique du Sud), décidé de marquer le 65ème anniversaire de la victoire sur le nazisme et le fascisme et adopté une déclaration commune pour la paix et contre l'OTAN, dont le sommet aura lieu en Novembre au Portugal.
Le Groupe de Travail était dans la capitale portugaise, à l'invitation du Parti Communiste Portugais (PCP) et du Parti Communiste Sud-Africain (SACP), avec l'objectif de préparer la grande réunion des Partis Communistes et Ouvriers, dont l'hôte sera le SACP, qui se tiendra avec comme thème : « L'approfondissement de la crise systèmique du capitalisme; les tâches des communistes dans la défense de la souveraineté et dans l'approfondissement des alliances sociales, en renforçant le front anti-impérialiste dans la lutte pour la paix, le progrès et le socialisme ».
« Comme cela se passe habituellement, la réunion a été ouverte à tous les partis qui participent au processus des Rencontres Internationales », explique-t-on dans le communiqué de presse, après avoir noté la présence de « tous les membres du Groupe de Travail », souligne-t-on.
« La réunion a rendu possible un échange utile d'informations et de points de vue sur les plus récents développements de la situation internationale, en mettant en évidence l'approfondissement de la crise capitaliste et l'intensification de l'offensive exploiteuse et agressive de l'impérialisme, mais aussi la forte résistance des travailleurs et des peuples, une lutte avec laquelle a été déjà exprimée une solidarité internationaliste active », ajoute-t-on dans le texte diffusé à la presse.
En ce sens, les partis présents ont adopté une motion spécifique de solidarité avec Cuba socialiste (que nous transcrirons par la suite dans son intégralité), et « ont exprimé également leur solidarité avec la lutte du peuple Chypriote contre l'occupation turque et pour la réunification de leur patrie ».
Pendant les travaux, le Groupe de Travail a encore réaffirmé « son engagement à poursuivre dans la voie des lignes d'action adoptées lors de la Rencontre Internationale réalisée à Delhi, en Novembre 2009 » et, ainsi, a décidé « de marquer le 65ème anniversaire de la victoire sur le nazisme et le fascisme avec l'adoption d'une déclaration commune et l'appel à la réalisation d'actions populaires dans les différents pays, à l'occasion du 9 Mai 2010. »
Pour la paix, contre l'OTAN
A la réunion de Lisbonne, le Parti Communiste Sud-Africain (SACP), le Parti du Travail de Belgique (PTB), le Parti Communiste du Brésil (PcdoB), le Parti Communiste de Bohême-Moravie (KSCM), le Parti Progressiste des Travailleurs de Chypre (AKEL), le Parti Communiste de Cuba (PCC), le Parti Communiste d'Espagne (PCE), le Parti Communiste de Grèce (KKE), le Parti Communiste d'Inde (PCI), le Parti Communiste d'Inde-Marxiste (PCI-M), le Parti Communiste Libanais (PCL), le Parti Communiste Portugais (PCP) et le Parti Communiste de la Fédération Russe (KPRF) ont donné une égale importance à la décision de « promouvoir des actions communes contre l'OTAN et son expansion mondiale, contre la recrudescence de l'agressivité militaire impérialiste et contre les bases militaires étrangères. »
Etant donné « la réalisation du Sommet de ce bloc politico-militaire, prévue pour Novembre, au Portugal, les partis participants ont adopté une déclaration commune où ils en appellent aux travailleurs et aux peuples du monde entier, aux forces progressistes et de gauche, au mouvement ouvrier et aux autres organisations sociales qui se mobilisent dans la lutte pour la paix, contre la guerre et l'OTAN, saluent « la 'Campagne pour défendre la paix et contre le Sommet de l'OTAN au Portugal – Oui à la Paix! Non à l'OTAN! » et manifestent leur volonté que les actions de lutte contre l'OTAN et son nouveau concept stratégique prévues pour Novembre 2010 au Portugal aient une forte expression ».
Le texte que nous publions ici dans son intégralité a comme premiers signataires tous les partis présents à la réunion de Lisbonne et est ouverte à la signature de tous les partis qui participent au processus des Rencontres Internationales.
« Pour la paix! Non à l'OTAN! »
« Dans un contexte marqué par l'approfondissement de la crise structurelle du capitalisme, par l'approfondissement de l'exploitation des travailleurs et des peuples, par les rivalités inter-impérialistes et par des processus complexes de réagencement des forces à l'échelle internationale, l'impérialisme se lance dans de nouvelles dérives anti-démocratiques et des interventions militaristes et avance avec des solutions de force pour tenter de se perpétuer et de défendre ses intérêts de classe. »
« L'offensive militarisée menée par les puissances impérialistes et par l'OTAN a un caractère global et multiforme.
« La guerre impérialiste s'intensifie à l'échelle mondiale sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Les blocs impérialistes, comme l'OTAN, se renforcent. La militarisation de l'Union Européenne s'accélère avec l'adoption frauduleuse du Traité de Lisbonne dans lequel est inscrit la conception de l'Union comme pilier européen de l'OTAN. La course aux armements se poursuit ainsi que l'investissement dans de nouvelles armes encore plus meurtrières. Les dépenses militaires atteignent des chiffres record, notamment aux Etats-Unis et dans l'Union Européenne. L'élargissement des zones d'influence et des alliances militaro-stratégiques impérialistes progresse, notamment à travers ce qu'on appelle 'les partenariats pour la paix', en Asie, dans les territoires d'ex-URSS, tout comme en Afrique.
Le maillage mondial des bases militaires des Etats-Unis et des pays de l'OTAN se densifie et leurs forces militaires se déploient de l'Amérique Latine à l'Afrique; du Moyen-Orient, de l'Océan Indien et de l'Asie Centrale à l'Europe de l'Est, au Caucase et à la Mer Noire.
« Les occupations de l'Afghanistan et de l'Irak se poursuivent et on se lance dans des agressions militaires contre plusieurs pays. Les conspirations et les manœuvres d'ingérence se succèdent en Amérique Latine et dans plusieurs pays du continent Africain et les provocations se multiplient, comme au Liban. La question palestinienne n'est toujours pas réglée, comme celle du Sahara Occidental, alors que les crimes impérialistes continuent à rester impunis. Les provocations s'intensifient contre la République Populaire de Chine, dont la vente d'armes à Taiwan par les Etats-Unis constitue un exemple particulièrement grave, ainsi que les menaces proférées contre des pays comme l'Iran et la Syrie.
« Les attaques contre la souveraineté des Etats s'intensifient, notamment à travers des modifications de frontières, dont l'indépendance auto-proclamée de la province serbe du Kosovo est un grave exemple. Le Droit International, produit du rapport de force résultant de la défaite du nazisme et du fascisme lors de la Seconde guerre mondiale, est sérieusement remis en cause et la cible d'un processus qui vise à sa destruction.
« Au nom de la 'sécurité' et du 'combat contre le terrorisme', on relance des dérives sécuritaires, on attise le nationalisme xénophobe et l'intolérance religieuse et culturelle, des crimes se commettent contre les droits de l'Homme, comme contre les droits économiques, sociaux, démocratiques et de participation et d'organisation politique et sociale; des campagnes anti-communistes se développent et on persécute les forces qui résistent à l'offensive de l'impérialisme et défendent les droits sociaux et nationaux des peuples.
La réalité dément les campagnes de réhabilitation de l'impérialisme
« La réalité mondiale de ce début de XXIème siècle dément les campagnes de réhabilitation de l'image de l'impérialisme nord-américain déclenchées autour de l'élection de Barack Obama. La nature et les objectifs de la politique des Etats-Unis et de l'OTAN sont clairs désormais: la domination sur les ressources natures et énergétiques, le contrôle des technologies, l'expansion des marchés, la domination militaire et géo-stratégique. Autrement dit, une réponse par la force à l'affaiblissement relatif de la position des Etats-Unis au niveau international.
« La rhétorique du 'multilatéralisme' et du 'dialogue' est démasquée par la politique belliciste et interventionniste des Etats-Unis, l'Union Européenne et l'OTAN, par l'offensive impérialiste en cours et par le risque réel de nouveaux conflits militaires du Moyen-Orient et de l'Asie Centrale à l'Amérique Latine. En dépit des antagonismes entre les Etats-Unis et l'Union Européenne, les deux convergent dans l'offensive contre les droits sociaux et nationaux des peuples.
« La guerre et l'agression sont l'autre visage de la mondialisation économique impérialiste et l'OTAN est une pièce maitresse de sa stratégie de domination hégémonique et de persécution des forces et des pays qui s'y opposent. L'OTAN joue un rôle central dans la militarisation des relations internationales et dans la course aux armements, en étant le principal fauteur des conflits et de la tension qui rythment l'actualité. Sous l'allusion aux 'nouvelles menaces globales' – doctrine qui se substitue au vieux prétexte de 'menace communiste' – l'OTAN impose une escalade belliciste et militariste à grande échelle – dont la guerre en Afghanistan est un élément clé.
« L'OTAN organisera, en Novembre, au Portugal, un Sommet dans lequel elle cherchera à rénover sa doctrine stratégique et qui représentera un nouveau et extrêmement dangereux saut qualitatif dans le rôle, la mission et les objectifs de l'Organisation.
« Avec sa nouvelle doctrine stratégique, l'OTAN envisage de changer sa doctrine pour y inscrire ce qu'elle fait déjà en pratique: étendre son champ d'intervention et la projection de ces forces sur l'ensemble du globe; élargir le cadre de ses missions à des questions comme l'énergie, l'environnement, les migrations et les questions de sécurité interne des Etats; se réaffirmer comme un bloc militaire nucléaire malgré la rhétorique du désarmement militaire, en prévoyant l'usage de l'arme nucléaire dans des attaques militaires; développer davantage le complexe militaro-industriel et la recherche militaire et exiger de tous leurs membres une augmentation des dépenses militaires; inclure dans ses missions des actions d'ingérence directe et d'occupation sous couvert de missions d'interposition et de maintien de la paix; aller plus loin dans l'instrumentalisation de l'ONU pour poursuivre ses objectifs et approfondir son rôle de bras armé de l'impérialisme.
Les peuples luttent et résistent
« L'impérialisme paraît être tout-puissant, mais il ne l'est pas. Comme la réalité nous le montre, aux grands dangers résultant de la réponse par la force de l'impérialisme à la crise du capitalisme s'opposent à la lutte progressiste et révolutionnaire des peuples. Dans de nombreuses régions du monde, les peuples prennent entre leurs mains la défense de leurs droits et de la souveraineté et de l'indépendance de leurs pays, résistent sous les formes les plus variées et imposent des revers importants à la stratégie de domination impérialiste.
« En ce sens, et en exprimant notre profonde conviction que, par la lutte, il est possible de mettre en échec l'OTAN et ses objectifs bellicistes et militaristes, il est possible de construire un avenir de paix, de progrès et de justice sociale, où chaque peuple peut décider librement de son destin, inséparable de la lutte pour le socialisme, nous, Partis Communistes et Ouvriers signataires de cette déclaration:
● « Exigeons la fin de la course aux armements, le désarmement nucléaire en commençant par les plus grandes puissances nucléaires du Monde, comme les Etats-Unis, la destruction complète des armes chimiques et biologiques, la fin des bases militaires étrangères.
● « Lançons un appel aux travailleurs et aux peuples du monde entier, aux forces progressistes et de gauche, au mouvement ouvrier et aux autres organisations sociales qui se mobilisent et renforcent la lutte pour la paix, contre la guerre et l'OTAN. Nous réaffirmons notre soutien de toujours au mouvement pour la paix. Nous félicitons le Conseil Mondial de la Paix pour son 60ème anniversaire et pour sa campagne contre l'OTAN.
● « Déclarons notre intention de marquer les 65 ans de la victoire sur le nazisme et le fascisme comme une importante journée de lutte pour la paix et contre la distorsion monumentale de l'Histoire qui tente d'effacer le rôle central des communistes dans la libération des peuples du joug nazi et fasciste et mettre sur le même plan nazisme et communisme.
● « Réaffirmons notre solidarité avec les peuples qui résistent aux occupations, agressions et ingérences de l'impérialisme et qui mènent de rudes batailles pour leur auto-détermination et leur indépendance, notamment avec les peuples du Moyen-Orient, les peuples palestiniens, libanais et syrien, et d'Asie Centrale. Nous exigeons le retrait immédiat de toutes les troupes engagées en Irak et en Afghanistan et dans toutes les autres interventions impérialistes dans le monde.
● « Exigeons la dissolution de l'OTAN et soutenons le droit souverain des peuples à décider de la sortie de leurs pays de cette alliance agressive. Nous réaffirmons notre opposition frontale à la militarisation de l'Union Européenne et à sa politique militariste et impérialiste, à l'élargissement de l'OTAN et à la mise en place du nouveau 'système anti-missile' des Etats-Unis et de l'OTAN en Roumanie et en Bulgarie. Nous exprimons notre solidarité avec le peuple de Chypre (Greco-Chypriotes et Turco-Chypriotes) et à sa lutte contre l'occupation turque et pour la réunification de leur patrie, pour une solution juste au problème chypriote.
● « Exigeons la fin des provocations et des ingérences en Amérique Latine et dans les Caraibes. Nous exprimons notre solidarité avec Cuba Socialiste et avec les peuples, les forces politiques et les gouvernements nationaux de nature démocratique, progressiste, populaire et anti-impérialiste de la région comme ceux du Vénézuela Bolivarien, de la Bolivie, de l'Équateur et du Nicaragua. Nous exigeons la libération des cinq patriotes cubains injustement prisonniers aux Etats-Unis. Nous réitérons notre soutien à la lutte du peuple hondurien pour la démocratie et contre le régime putschiste et pour son droit à décider de son avenir. Nous exigeons le retrait de la IV ème Flotte Nord-Américaine dirigée contre l'Amérique Centrale et du Sud, la fermeture des bases militaires des Etats-Unis dans la région, notamment celle de Guantanamo et les bases en Colombie. Nous dénonçons l'intervention militaire des Etats-Unis à Haïti et réclamons que les Nations Unies interviennent, dans le cadre d'une mission civile, dans ce Pays. Nous revendiquons que les actions de solidarité et de coopération avec le peuple haïtien contribuent au renforcement de l'État national indépendant et au développement économique et social du pays.
● « Exprimons notre solidarité avec les peuples d'Afrique dans leur lutte pour le droit au développement et avec le peuple du Sahara Occidental pour le droit à son auto-détermination. Nous exigeons la fin de la militarisation et de l'ingérence impérialiste sur le continent, notamment sur les côtes de Somalie, dans toutes la région de la corne de l'Afrique, en République Démocratique du Congo et au Soudan. Nous réaffirmons notre engagement à poursuivre la lutte contre le commandement militaire nord-américain sur le continent (AFRICOM)
● « Exprimons notre soutien au mouvement de la paix, au mouvement syndical de classe, de jeunesse, des femmes et à d'autres organisations qui au Portugal ont animé la Campagne pour la Paix et contre l'OTAN. Nous prenons l'engagement de faire tout ce qui est à notre pouvoir pour soutenir et mobiliser pour des actions de lutte contre l'OTAN et sa nouvelle doctrine stratégique prévues pour Novembre de cette année au Portugal.
Lisbonne, 14 Mars 2010
Les participants à la réunion du Groupe de Travail de la Rencontre Internationale des Partis Communistes et Ouvriers
Parti Communiste Portugais (PCP)
Parti Communiste Sud-Africain (SACP)
Parti du Travail de Belgique (PTB)
Parti Communiste du Brésil (PCdoB)
Parti Communiste de Bohême-Moravie (KSCM)
Parti Progressiste des travailleurs (AKEL)
Parti Communiste de Cuba (PCC)
Parti Communiste d'Espagne (PCE)
Parti Communiste de Grèce (KKE)
Parti Communiste d'Inde (Marxiste)
Parti Communiste d'Inde
Parti Communiste Libanais
Parti Communiste de la Fédération de Russie (KPRF)
AUTEUR: Agustín VELLOSO
Traduit par Esteban G..Édité par Fausto Giudice
Il semble que la troisième Intifada de l’ère israélienne ait officieusement commencé le mardi 16 mars 2010. On ne parle presque jamais de celles antérieures à 1948, comme si la résistance était un phénomène récent.
On oublie la Brigade Arabe des années 50 du XXème siècle et les résistants comme le Cheikh Ezzedine Al Qassam, enseignant, leader des ouvriers, des paysans et des groupes de guérilla dans les années vingt et les années trente de ce même siècle.
À la différence d’Abu Mazen, Ezzedine Al Qassam a combattu, de toutes ses forces et avec honneur, jusqu’à sa mort, les Français, les Britanniques et les sionistes.
Dès demain, la souffrance des Palestiniens va s’amplifier, mais avant que le sang des blessés et des morts ne vienne recouvrir l’Esplanade des Mosquées, comme cela c’était produit le 28 septembre 2000, sur ordre d’Ariel Sharon, il faudra célébrer le nouveau soulèvement des Palestiniens.
Aujourd’hui, comme lors du déclenchement de la seconde Intifada, et en mémoire des dizaines de Palestiniens assassinés ce jour-là, on peut entendre une nouvelle fois les cris :
Vive le combat du peuple palestinien ! À bas l’occupation ! Fin des pourparlers ! Fin du siège de Gaza !
À ceux qui ont la mémoire courte, il est bon de rappeler, qu’à cette date c’était George Mitchell qui présidait la commission internationale qui portait son nom dont un autre notable pro-sioniste faisait partie : Javier Solana. Cette commission porte la responsabilité du sort des Palestiniens qui priaient en ce lieu, mitraillés par les soldats israéliens, qui avaient été envoyés par leur gouvernement, pour les éliminer.
Logiquement, dans les années qui ont suivi – sans compter l’attaque de décembre 2008 – Israël avait tué plus de 4000 Palestiniens. Pour quelle raison s’en serait-il privé ?
Et qui est, aujourd’hui, l’envoyé spécial d’Obama au Moyen-Orient ? Tiens tiens, c’est le même Mister Mitchell ! Un type qui compte plus d’années au Moyen-Orient que les pyramides, bien que sans aucun mérite. Il sera dans peu de temps candidat au Prix Nobel de la Paix, après avoir été professeur à l’École d’Éthique Mondiale Appliquée – on se demande ce qu'est ce machin - et président de la compagnie Walt Disney (ou peut-être inversement).
Pour sa part, ce Solana d’alors avait amplement démontré aux maîtres du monde son regret d’avoir écrit un document intitulé « 50 raisons pour dire non à l’OTAN ».Le Kosovo a été la meilleure manière qu’il avait trouvé pour le leur dire : je le reconnais, ce fut un péché de jeunesse, je l’ai confessé, maintenant je peux bombarder sans l’autorisation de l’ONU, je peux attaquer des objectifs civils et tuer des civils.
C’est très probable que pour ce Prix il rivalise avec Mitchell, car en plus de sa contribution pour la paix et pour le progrès de l’Europe, récompensée par le Prix Charlemagne en 2007, il faut ajouter son soutient constant et ferme au sionisme, un substantiel mérite pour parvenir à décrocher le Prix.
Aujourd’hui, "le jour de la colère" a été proclamé. Cela vaut pour les Palestiniens, mais pour Abou Mazen et l’Autorité Palestinienne c’est le « jour de l’infamie ». Les enfants lançant des pierres contre les blindés et les femmes brandissant dans la rue des drapeaux (palestiniens) face à trois mille policiers et soldats israéliens ayant le feu vert pour tirer et tuer, et lui (Abou Mazen) en même temps, en train de négocier avec le chef de ces forces armées ?
C’est aussi le jour de l’infamie pour les médias, qui décrivent les Palestiniens comme des agitateurs lorsqu’ils protestent et qu’ils se défendent comme ils peuvent contre la spoliation et la colonisation de leur terre, alors que ces mêmes médias ne disent pas un mot sur le fait que ceux-ci vivent sous l’occupation militaire, bloqués par un mur et des centaines de postes de contrôle militaire en Cisjordanie, assiégés et emprisonnés à Gaza, réfugiés et sans droit de retour s’ils sont en dehors de la Palestine.
Ils ne mentionnent pas non plus le fait contraire à la justice et à la paix, que les Palestiniens vivent constamment exposés aux attaques d’une des armées les plus puissantes du monde, sans que l’ONU, ni le Quartet pour le Moyen-Orient, ni la « communauté internationale » ne fassent rien d’autre que pleurer sur ce qu’ils appellent des actions excessives de la part d’Israël pour se défendre, d’encourager les Palestiniens à poursuivre les pourparlers de paix avec leur bourreau – au lieu de soutenir leur droit légitime à la résistance ou, mieux encore, d’empêcher Israël de poursuivre impunément son agression qui dure depuis des décennies – et donner de l’argent à quelques dirigeants palestiniens afin qu’ils brident bien le peuple, de façon à ce qu’Israël n’ait pas besoin de le faire sous les yeux du monde.
Oui, tout est ligué contre les Palestiniens, mais même avec tout ça, ils ne cèdent pas, n’abandonnent pas, et les Intifadas se répètent, même sans avoir récupéré du châtiment démentiel qu’ils ont souffert il y a près d’un an et avec le poids de la souffrance qui dure depuis plus de soixante ans.
Il n’y a aucun doute ; ils sont disposés à résister et à mourir plutôt que laisser la terre aux voleurs sionistes et à leurs adeptes. Les sionistes le savent par expérience, mais ils s’obstinent à croire que leur pouvoir militaire et leur amitié avec les USA et l’Union Européenne leur permettront d’expulser tous les Palestiniens ou de les tuer si c’est nécessaire.
Ceux qui ont la volonté de chercher la justice et en conséquence la paix en Palestine, n’ont qu’une seule voie, celle de soutenir les Palestiniens dans leur combat. Ne pas le faire, c’est se mettre du côté de l’agresseur et être complice de son infamie.
Les modèles à succès du développement durable à Cuba – alimentation, logement et santé – sont désormais copiés à travers toute l’Amérique latine
Cuba a célebré la 50eme anniversaire de sa révolution en 2009. Le peuple cubain a résisté à 5 décennies d’hostilité de la part des Etats-Unis et de leurs alliés internationaux. Cuba a résisté notamment par la réaffirmation de sa souveraineté nationale mais aussi par la création d’un modèle de développement alternatif centré sur l’environnement et l’humain.
En appliquant à la société cubaine les indices de développement économique classiques, par exemple en focalisant sur le niveau de revenu par habitant, le PNB ou le niveau de consommation, les commentateurs concluent souvent que la révolution a échoué à sortir le peuple cubain de la pauvreté. Mais ils oublient que l’état cubain garantit à chaque citoyen une « ration » alimentaire de base ; que la plupart des revenus ne sont pas imposables ; que la plupart des gens sont propriétaires de leur logement ou paient un loyer minime ; que le coût des charges, du transport et de la médecine sont symboliques ; que l’opéra, le cinéma et la ballet sont accessibles à tous. Une éducation et une santé de qualité sont gratuites. Tous ces éléments font partie des richesses matérielles de Cuba et ne peuvent être ignorés - comme si le seule indice de croissance économique était la consommation de DVD ou de caméras digitales.
Le défi pour nous consiste à comprendre la distinction entre développement et croissance économique. Face à d’énormes obstacles, Cuba a réussi malgré tout à passer d’une « néo-colonie » sous-développée à un état indépendant qui affiche les indicateurs de développement humain parmi les plus élevés au monde, une éducation, des programmes de santé et un développement durable solidaires au niveau international.
Ce n’est pas un hasard si Cuba est le seul pays au monde, selon le rapport annuel Living Planet de 2006 de la WWF, à pratiquer un développement durable, c’est-à-dire connaître une amélioration de la qualité de vie tout en préservant les capacités de son écosystème.
Solutions locales
L’effondrement du bloc socialiste entre 1989 et 1991 a provoqué l’effondrement du commerce extérieur de Cuba. En mars 1993, le PNB avait chuté de 35% et le pays connaissait de graves pénuries d’énergie, de fertilisants, d’aliments importés, de médicaments, de ciment, d’équipements et de ressources dans tous les secteurs. Cuba s’est trouvée dans l’obligation de chercher des solutions locales.
Dans l’agriculture, les fertilisants et pesticides biologiques, les techniques de rotation des cultures et les jardins urbains biologiques appelés organoponicos ont été développés, tandis que les tracteurs étaient remplacés par la main-d’oeuvre et la traction animale. Des vélos ont été importés de Chine et le co-voiturage instauré. Au fur et à mesure de l’amélioration de l’économie, Cuba a étendu ces mesures en introduisant l’écotourisme et l’énergie solaire.
Tandis que des réformes économiques étaient mises en place, dont quelques concessions au « libre marché », la santé universelle et gratuite, la planification par l’état et la prédominance de la propriété publique ont été maintenues. Incroyablement, eu égard à la sévérité de la crise, entre 1990 et 2003 le nombre de médecins cubains a augmenté de 76%, celui des dentistes de 46% et des infirmières de 16%. Le nombre de maternités a augmenté de 86%, de centres de soins pour les personnes âgées de 107% et les logements pour les handicapés de 47%. Le taux de mortalité infantile est tombé et l’espérance de vie a augmenté. Les échanges internationaux ont augmenté aussi et des milliers de spécialistes cubains, dont des professionnels de la santé et de l’éducation, se sont portés volontaires pour travailler dans des communautés pauvres à travers le monde. En novembre 2008, Cuba avait prés de 30.000 médecins et professionnels de la santé travaillant dans 75 pays, fournissant soins et formations sur place. Son programme d’alphabétisation a permis d’apprendre à lire et à écrire à plus de 3,6 millions de personnes dans 23 pays.
2006 fut l’Année de la Révolution Energétique à Cuba, une initiative majeure destinée à économiser et rationaliser la consommation d’énergie : installations de nouveaux générateurs, expérimentations d’énergies renouvelables et remplacement des vieux appareils (réfrigérateurs, téléviseurs et cuisinières) par des modèles plus économiques. Dix millions d’ampoules à basse consommation [note du traducteur : faut-il rappeler ici comment les journalistes se sont moqués à l’époque des "ampoules de Castro" ?] et plus de six millions de cuiseurs de riz électriques et d’auto-cuiseurs à pression ont été distribués gratuitement. L’objectif était d’améliorer la production électrique de l’île tout en économisant des millions de pesos consacrés à subventionner le carburant. Les subventions de l’état signifient que la consommation de l’énergie n’est pas rationnée par le marché : ce sont les rendements énergétiques, et non les augmentations de tarifs, qui constituent le principal moyen pour réduire la consommation.
En s’appuyant sur la campagne d’économie d’énergie, Cuba a lancé en 2008 une nouvelle campagne pour augmenter la production alimentaire. A la suite de la fermeture de nombreuses centrales sucrières (*), en 2007 prés de 50% des terres arables étaient encore inexploitées et 80% des aliments toujours importés. L’augmentation des prix des aliments et des carburants a provoqué une augmentation de 1 milliard de dollars en importations entre 2007 et 2008. A présent, les terres inexploitées ont été distribuées en usufruit (prêt gratuit) à ceux qui désirent produire des aliments biologiques.
Désormais, les organoponicos de la Havane couvrent la totalité des besoins en fruits et légumes de la capitale. Ils sont complétés par des patios urbains, dont plus de 60.000 rien qu’à la Havane. Selon Sinan Koont, du Département des Etudes Latino-américaines de l’université de Dickinson, en Pennsylvanie, « Ce n’est pas qu’une question d’économie, de production alimentaire ou de création d’emplois. C’est aussi une question de développement communautaire et de préservation et d’amélioration de l’environnement, par l’introduction dans les villes d’un mode de vie plus sain. »
Pour comprendre ces réussites, il faut comprendre le rôle joué par l’état à Cuba. L’étatisme et la planification ont permis une utilisation rationnelle des ressources en équilibrant les exigences écologiques et de qualité de vie avec les objectifs économiques. Les critiques qui soulignent l’absence d’élections multipartites et de « société civile » à Cuba ne comprennent pas comment le système alternatif, composé d’organisations de base et de démocratie participative, garantit que l’état est représentatif de sa population et agit dans le sens de l’intérêt collectif. Sous le capitalisme, le secteur privé considère les ressources naturelles de la planète comme un apport « gratuit » de capital. Le parlementarisme à l’occidental dissuade les gouvernements élus pour un mandat limité de calculer les impacts humains ou écologiques à long terme produits par leurs politiques, tandis que le secteur privé pousse à la croissance économique qui est perçue comme une bonne chose par l’électorat. Or, l’exigence d’un développement durable crée une contradiction irréconciliable pour le capitalisme car dans le cadre d’un tel développement, la recherche de profit ne peut plus être le moteur de la production.
Le modèle de l’ALBA
Au mois de décembre 2004, Cuba et le Venezuela ont concrétisé leur alliance par la formation d’une Alliance Bolivarienne pour les Amériques (ALBA – "aube" en espagnol). Entre 2006 et 2009, La Bolivie, le Nicaragua, la Dominique et le Honduras (sous la présidence de Zelaya – càd avant le coup d’état récent... NdT), l’Equateur, Saint Vincent et les Grenadines, ainsi que Antigua-et-Barbuda ont rejoint l’ALBA, transformant celle-ci en une zone de commerce significative. Les membres sont engagés dans des projets de coopération humanitaires, économiques et sociales à travers des échanges non mercantiles et à but non lucratif. La banque de l’ALBA a été inaugurée en décembre 2008 avec un capital de 2 milliards de dollars. Ses prêts ne sont pas assortis de conditions et elle fonctionne sur la base d’un consensus entre tous ses membres. Elle contribue à libérer des pays des diktats de la Banque Mondiale et du FMI. Au mois de janvier 2010, une nouvelle devise « virtuelle » qui sert de base aux échanges au sein de l’ALBA a été créée et permet de soulager l’étau exercé par le dollar US.
ALBA est le fruit du modèle de développement internationaliste cubain basé sur le bien-être. Elle est aussi l’expression des mouvements intégrationnistes pan-latino américains et de la montée des mouvements sociaux qui représentent les intérêts des communautés indigènes et les défavorisés. Ces secteurs exigent la mise en oeuvre de développements rationnels qui respectent leurs traditions et l’environnement. La déclaration de l’ALBA d’avril 2009, « Le capitalisme menace la vie sur terre » fait écho à ces préoccupations.
La crise économique globale, le changement climatique, la crise alimentaire et la crise énergétique sont le résultat du capitalisme qui représente une menace pour la vie sur terre. Pour éviter une telle issue, il est nécessaire de développer et de forger une alternative au système capitaliste. Un système basé sur la solidarité et non la concurrence ; un système qui soit en harmonie avec la Terre Mère au lieu de piller ses ressources.
La 50eme anniversaire de la Révolution Cubaine ne doit pas être célébrée comme un événement historique mais comme une illustration vivante, et de plus en plus pertinente, de la possibilité de vivre dignement, et durablement, en dehors de la course au profit du capitalisme, avec le bien-être et l’environnement placés au centre des stratégies de développement. C’est une leçon qu’il nous faut apprendre d’urgence car, selon les mots de Fidel Castro lors du Sommet de la Terre en 1992, « Demain, il sera trop tard ».
Helen Yaffe
auteure de Che Guevara : The Economics of Revolution, éd. Palgrave Macmillan 2009, enseigne l’histoire de l’Amérique latine à University College of London et au London School of Economics.
Article original (accessible uniquement sur paiement - merci qui ?)
http://www.resurgence.org/magazine/author1249-free-helen-yaffe.html
Traduction "encore Cuba ? - Ben oui, pourquoi ?" par VD pour le Grand Soir
(*) lire Cuba est une île, de D. Bleitrach, Viktor Dedaj, J-F Bonaldi, éd. Le temps des Cerises. Une place importante y est consacrée à la restructuration de l’industrie sucrière et la manière extraordinairement démocratique que l’opération fut menée. http://www.legrandsoir.info/Cuba-es...
Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Dans la politique bourgeoise, les vérités ne se dévoilent pas seulement quand les commères se chamaillent*. Elle apparaissent aussi d'habitude dans la bouche des fous.
C'est ce qui s'est passé la semaine dernière quand deux députés du Parlement Allemand ont formulé la proposition que la Grèce puisse vendre une partie de son territoire et de son patrimoine culturel – notamment l'Acropole d'Athènes – pour affronter la situation précaire des comptes publics.
La « proposition » est de telle nature qu'il y a eu un vaste effort médiatique pour la minimiser. D'une part, parce que « ceux qui l'ont formulé étaient deux députés d'extrême-droite ». D'autre part, parce que le journal qui l'a publié, Bild, est un « tabloïd sensationnaliste ». Mais la question fondamentale, que l'on cherche ainsi à occulter, est toute autre.
C'est ce qui emmène deux politiciens allemands à adresser de telles propositions à un pays souverain, dans la situation actuelle. Et la situation actuelle, c'est celle d'une UE dans laquelle, avec l'entrée en vigueur du « Traité de Lisbonne », les dogmes monétaristes et néo-libéraux prennent force de loi, et dans laquelle les grandes puissances capitalistes ont pris les commandes et veulent le montrer.
Ce que les deux « députés d'extrême-droite » allemands ont fait, c'est exprimer de manière brutale ce que la bureaucratie européenne formule de manière plus prudente: la voie vers laquelle nous emmène « l'intégration européenne », c'est celle de la perte accélérée de souveraineté des Etats les plus dépendants.
Et si les Etats aliènent leur souveraineté, pourquoi n'aliéneraient-ils pas également leur territoire sur lequel ils l''exercent, ou un patrimoine national sur lequel repose une partie fondamentale de son identité nationale?
Cela fait partie de la nature du capitalisme de transformer tout en marchandise. En citant Marx et Engels, « L'argent seul est marchandise! Tel est maintenant le cri qui retentit sur le marché du monde ». Ainsi fonctionne l'actuelle Union Européenne.
Dans la Constitution d'Athènes, Aristote rappelle la situation antérieure à Solon: « La terre était tout entière entre les mains d'un petit nombre d'hommes, et si les cultivateurs ne payaient pas leur redevance, ils s'exposaient à être vendus, eux et leurs enfants: car les débiteurs étaient soumis à la contrainte par corps »
Ces mots nous viennent de la Grèce, et ont été écrits il y a vingt-six siècles. Et la lutte continue aujourd'hui contre ceux qui veulent tout transformer en marchandise, des réalisations artistiques millénaires jusqu'à la souveraineté des peuples et aux droits des travailleurs.
*Allusion à un proverbe portugais « Zangam-se as comadres, descobrem-se as verdades » - Quand les commères se chamaillent, on découvre la (les) vérité(s)
Numéro 1893 du 11 mars d'Avante – hebdomadaire du PC Portugais
Gloria Gonzalez Justo
La Havane
Le texte bouleversant envoyé par notre amie Graciela Ramirez, correspondante de la revue Resumen latinoamericano, et également présidente du Comité international pour la libération des Cinq à La Havane, nous rappelle qu’il existe dans le monde des causes bien plus nobles à défendre que de s’attaquer à Cuba : celle de millions de personnes exploitées – notamment des femmes -, fuyant la misère endémique laissée par des siècles de colonisation européenne, et par la politique néolibérale impitoyable imposée par les États-Unis.
Les députés de l’Union européenne qui ont signé cette résolution infâme contre Cuba, feraient bien de prendre exemple sur Helena Maleno et de se mobiliser réellement en faveur des milliers de SDF qui dorment sur les trottoirs de leurs grandes villes, aux millions de chômeurs qui hantent les bureaux de l’ANPE, aux millions de grévistes qui enflamment leurs pays, aux paysans qui renversent leur lait et détruisent leur récolte, aux prisonniers, politiques ou de droit commun, qui croupissent sans droit dans des prisons officielles ou non, dans les pays les plus « respectables » de la planète… la liste serait longue de tous les motifs réels d’indignation et de signature de résolution.
Après cela, Cuba, ce petit pays de 11 millions d’habitants, cette île dans la mer des Caraïbes, si petite et si inoffensive - qu’on peut se questionner sur les véritables motifs de l’intérêt des Eurodéputés pour Cuba… - cesserait sans doute de les empêcher de dormir. Au contraire, ils pourraient porter sur elle un regard plus impartial.
Ils se rendraient compte que Cuba est une île qui préserve son indépendance et sa souveraineté grâce à l’immense capacité de son peuple à résister à 50 ans de blocus, à des opérations terroristes mercenaires de toutes sortes, et aux violentes campagnes médiatiques de déstabilisation planifiées et dirigées dans les bureaux de la CIA et dont ils se font les complices éhontés.
Cuba, pays pauvre, du tiers monde, insignifiant dans la marche du monde... MAIS où la population est éduquée, cultivée et en bonne santé. Un pays internationaliste qui envoie ses médecins soigner les populations abandonnées du premier monde, qui invente dans ses laboratoires scientifiques de pointe des médicaments qui seront fabriqués et vendus aux pays pauvres, sans bénéfices, dont les pédagogues ont inventé une méthode d’apprentissage de la lecture pour alphabétiser les populations laissées dans l’ignorance dans les coins les plus reculés de la planète, qui a accueilli
10 000 jeunes de pays pauvres – y compris des États-Unis - dans son Ecole latino-américaine de médecine (ELAM) afin de former des médecins qui retourneront soigner les malades dans les villages isolés de leur pays.
Pour conclure, les Eurodéputés et leurs maîtres auraient-ils peur de ce pays, certes imparfait, comme toute œuvre humaine, mais EXEMPLAIRE, et qui prouve au quotidien qu’une autre société, plus digne et plus juste, est possible ?
Nous ne pouvons pas terminer sans leur suggérer de se mobiliser pour une cause, une seule, qu’ils connaissent depuis plusieurs années déjà :
Rédiger une résolution exigeant des États-Unis, sous peine de sanctions, d’accorder, après 9 refus consécutifs en près de 10 ans, un visa humanitaire à Adriana Perez, épouse de Gerardo Hernandez, et à Olga Salanueva, épouse de René Gonzalez, afin qu’elles puissent entrer aux États-Unis pour rendre visite à leurs époux, prisonniers politiques aux États-Unis.
Un détail : elles sont cubaines et leurs époux défendaient la Révolution, infiltrés dans des groupes terroristes contre-révolutionnaire. Serait-ce là la raison de la sourde oreille de ces Eurodéputés courageux depuis des années ?
Gloria Gonzalez Justo
La Havane
Graciela Ramírez
Resumen Latinoamericano
Depuis cette Europe qui, avec un cynisme total et sans le moindre sens de la honte, tente de donner des leçons à Cuba, avec l’objectif évident de participer à la campagne médiatique planifiée froidement depuis les États-Unis, après la mort lamentable d’un prisonnier de droit commun utilisée jusqu’à satiété par ceux qui veulent détruire les réussites sociales obtenues par la Révolution cubaine, et ramener ce petit pays, bloqué et assiégé, au capitalisme sauvage, depuis cette Europe démocratique qui continue à posséder des royaumes par la grâce divine, qui occupe avec ses troupes des pays comme l’Irak et l’Afghanistan, qui permet l’utilisation de son territoire pour l’implantation de prisons clandestines où l’on enferme et torture les prisonniers, cette Europe qui méconnaît le droit à l’autodétermination de ses propres populations, qui continue de maintenir des enclaves coloniales pour saccager nos ressources après 500 ans de destruction, qui abuse et criminalise sans pitié les émigrants maghrébins, latino-américains et africains, de cette Europe raciste, avec les indices les plus hauts de chômage, nous arrive ce texte qui nous déchire le cœur.
Souhaitons qu’il existe un semblant d’éthique dans ce monde à l’envers, et que ce texte parvienne, comme une gifle, à chacun des responsables de la scandaleuse résolution de l’Union européenne contre Cuba.
Ici aussi, il y a un mort : seulement le mort est un enfant, un enfant de plus qui est mort, et c’est le fils d’une immigrée.
Nos entrailles
Tanger 16 février 2010
Madrid, 8 mars 2010
Imagine que tu aies accouché dimanche dernier dans un hôpital public marocain. Un bébé magnifique.
Imagine qu’on t’ait fait sortir le jour suivant, lundi.
Imagine que tu sois revenue chez toi, fatiguée, saignant encore, avec ces mêmes douleurs dans l’utérus qui cherche à reprendre sa place.
Imagine que chez toi, ta petite fille de 2 ans et deux mois et ton compagnon t’attendent.
Imagine que ce matin, pendant que tu faisais la toilette du bébé, tu te sois aperçu qu’il avait du mal à respirer.
Imagine que tu aies couru à l’hôpital public marocain.
Imagine qu’on t’ait dit qu’on ne pouvait pas s’occuper de toi.
Imagine que tu y sois allé à deux reprises.
Imagine que la troisième fois, ton bébé ait cessé de respirer presque à la porte de l’hôpital.
Imagine que tu aies demandé de l’aide pour ton bébé mort.
Imagine qu’on l’ait emmené à la morgue de l’hôpital.
Imagine que toi, ta petite fille de 2 ans et deux mois et ton mari, on vous ait emmenés au commissariat.
Maintenant, imagine, tes entrailles se tordant de douleur, la douleur aigre de la mort de ton enfant, la douleur d’un utérus qui te rappelle que tu viens d’accoucher, la douleur du lait qui monte vers tes seins durs comme la pierre. Mais imagine que tu es NOIRE, imagine que tu es AFRICAINE, imagine que tu es SANS PAPIERS.
Tu es assise, pliée en deux sur ton ventre, dans ce bureau sale de policiers qui vont et viennent et te parlent dans une langue que tu ne comprends pas. Là, je te regarde et j’essaie de te traduire les questions qui me paraissent stupides, cruelles et inhumaines.
Ils veulent savoir ce que vous faites dans leur royaume, comment vous êtes entrés et depuis combien de temps vous êtes là. Ils veulent savoir comment vous vous appelez, comment s’appellent vos parents et pourquoi vous êtes venus.
Ton mari crie et demande pitié. Il sait que toutes les questions sont destinées à justifier une déportation dans le désert. Il crie et te rassure en t’appelant « honey ».
Ta petite fille sourit, joue avec son bonnet et chante « haleluya ».
La police cherche un interprète de l’arabe à l’anglais pour faire le rapport et vous emmener au Tribunal.
Tu me dis que si on te déporte dans le désert et que là-bas on te viole, tu ne crois pas que tu le supporteras parce que tu viens d’accoucher.
Un policier s’approche de moi et me demande: Pourquoi vous faites ça? Par plaisir ? Ce policier appelle « ça » accompagner des parents soumis à la douleur, acheter de quoi manger à une petite fille qui n’a rien avalé toute la journée et essayer d’apporter un peu d’humanité ou pour le moins de bon traitement dans ce foutu commissariat.
Je le regarde alors, sa froideur me terrorise et je lui réponds, nous le faisons par amour. J’éprouve de la pitié.
Ils gardent ton mari au commissariat et me disent que pour des raisons humanitaires, ils te renvoient dormir chez toi. Demain, tu devras te présenter au Tribunal avec ton mari.
Tu t’effondres. C’est la première fois que je te vois dresser ton ventre endolori. Tu cries et tu pleures jusqu’à ce qu’un policier t’ordonne de te taire.
Je ne supporte pas cette scène, et je lui demande de comprendre que ton fils est mort hier, que tu viens d’accoucher, que ton ventre te fait souffrir.
Il me répond avec mépris que dans ce royaume, il y a des lois, qu’ici on fait ce qu’ordonne le procureur du roi et que tu es UNE NOIRE CLANDESTINE.
Demain nous irons au Tribunal, demain un homme de ce royaume décidera s’il te jette, toi et ta fillette, dans le désert au milieu de la nuit. A partir de là, au sort de décider si tu seras violée, si ta fille sera enlevée ou pourquoi pas violée elle aussi.
Imagine que tout cela t’est arrivé aujourd’hui.
Imagine que toutes nous avons mal à ses entrailles.
Imagine que toutes nous avons mal à nos entrailles.
* Helena Maleno, diplômée en Sciences de l’information, est chercheuse spécialisée dans les phénomènes migratoires, spécialement concernant les mineurs et les victimes de traite des personnes à des fins d’exploitation et regroupant les réseaux de trafic de personnes depuis l’Afrique subsaharienne. Spécialiste en recherche action-participation, et des questions de genre et de développement. Collaboratrice de l’organisation Women Worldwide Link. Déléguée à la CEAR (Commission d’aide aux réfugiés) au Maroc pour des cas de femmes et d’hommes réfugiés. Bénévole à Caritas Tanger et membre du réseau d’appui Caminando Fronteras (Traversant les frontières).