Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

CHANTS REVOLUTIONNAIRES

Archives

4 octobre 2014 6 04 /10 /octobre /2014 08:12

                                                              CERVEAU

 

 

 

Les arguments humanitaires, s’ils étaient appliqués systématiquement, pourraient être utilisés pour aplatir l’ensemble du Moyen-Orient
Pourquoi nous contenter de l’EIIL quand nous pourrions bombarder tout le monde musulman ?
George MONBIOT

Bombardons le monde musulman – TOUT le monde musulman – pour sauver la vie de ses populations. Si on veut être cohérent, c’est forcément la seule conduite morale à tenir, non ? Pourquoi s’arrêter à l’Etat islamique (EIIL) quand le gouvernement syrien a assassiné et torturé tant de gens ? D’ailleurs, ça, c’était l’impératif moral de l’année dernière. Qu’est-ce qui a changé ?

Et si on faisait exploser les milices chiites en Irak ? L’une d’elles a pris 40 personnes dans les rues de Bagdad en juin dernier et les a assassinées parce qu’elles étaient sunnites.
Une autre a massacré 68 personnes dans une mosquée au cours du mois d’aout Elles parlent actuellement ouvertement de "nettoyage ethnique" et d’"éradication" après la défaite de l’EIIL.
Comme le dit un vieux responsable politique chiite : "nous sommes en train de créer des groupes radicaux chiites - Al-Qaeda qui sont aussi fous que les sunnites-Al-Qaeda”.

Quel principe humanitaire nous impose de nous arrêter là ?

A Gaza, cette année, 2100 Palestiniens ont été massacrés, y compris ceux qui avaient trouvé refuge dans les écoles et les hôpitaux. Sûrement que ces atrocités appellent à une offensive aérienne contre Israël, non ?

Et sur quel principe moral s’appuie-t-on quand on refuse de liquider l’Iran ?
Mohsen Amir-Aslani y a été assassiné la semaine dernière pour avoir osé introduire des “innovations dans la religion” (en sous-entendant que l’histoire de Jonas dans le Coran était plus symbolique que réelle).

Cela devrait motiver des actions humanitaires aériennes, ça, non ?

Le Pakistan appelle de ses vœux les bombes amies : un Britannique d’un certain âge, Mohammed Asghar, qui souffre de schizophrénie paranoïaque, attend, comme d’autres blasphémateurs, d’être exécuté pour avoir prétendu être un prophète. Un de ses gardiens de prison lui a déjà tiré dans le dos.

N’avons-nous pas le devoir de faire sauter l’Arabie Saoudite de toute urgence ?
Elle a, à ce jour, décapité 59 personnes cette année, pour des crimes comprenant l’adultère et la sorcellerie. Elle représente depuis longtemps une bien plus grande menace pour l’occident que l’EIIL aujourd’hui.

En 2009 Hillary Clinton dans une note de service secrète avait exprimé ses inquiétudes à son sujet, disant : "L’Arabie Saoudite reste une base importante de soutien financier à Al-Qaeda, aux Taliban ... et à d’autres groupes terroristes”.
En juillet dernier, l’ex-chef du MI6 (services secrets britanniques, NDT), Sir Richard Dearlove, révélait que le prince Bandar ben Sultan, qui était encore récemment directeur des services secrets saoudiens, lui avait dit : "l’heure est proche au Moyen-Orient, Richard, où on dira, au sens propre, ’Que Dieu vienne en aide aux chiites’. Il y a plus d’un milliard de sunnites qui ne les supportent plus".

Le soutien des Saoudiens aux milices extrémistes sunnites en Syrie pendant le mandat de Bandar est largement tenu responsable de l’ascension rapide de l’EIIL.
Pourquoi éliminer les sous-fifres et épargner les chefs ?

Les arguments humanitaires qui ont été avancés au parlement (britannique) la semaine dernière, s’ils sont appliqués de façon cohérente, pourraient être utilisés pour raser entièrement le Moyen-Orient et l’Asie occidentale.

Ainsi, on pourrait mettre fin à toute souffrance humaine, en libérant la population de ces régions-vallées des larmes, où ils vivent.

Peut-être est-ce l’objectif : Barack Obama a déjà bombardé sept pays à majorité musulmane, évoquant, à chaque fois, un impératif moral.

Le résultat, comme on peut le voir en Libye, en Irak, au Pakistan, en Afghanistan, au Yémen, en Somalie et en Syrie, en a été l’éradication de groupes djihadistes, des conflits, des assassinats, de l’oppression et de la torture. Le Mal a été éliminé de la surface de la Terre par les anges exterminateurs de l’occident.

Aujourd’hui, nous avons une nouvelle cible, et une nouvelle raison de semer la miséricorde depuis le ciel, avec des espoirs de succès similaires.

Oui, le programme et les pratiques de l’EIIL sont répugnants. Il assassine et torture, menace et sème la terreur. Comme le dit Obama, "c’est un réseau de la mort".

Mais ce n’est qu’un réseau de la mort parmi tant d’autres. Pire encore, une croisade occidentale semble être exactement ce que veut l’EIIL.

Déjà, les bombardements d’Obama ont rapproché l’EIIL et Jabhat al-Nosra, une milice rivale affiliée à Al-Qaïda. Plus de 6000 combattants ont rejoint l’EIIL depuis le début des bombardements. Ils ont agité les têtes de leurs victimes devant les cameras comme appât pour les avions de guerre. Et nos gouvernements ont été suffisamment stupides pour se laisser prendre au jeu.

Et si les bombardements atteignaient leur objectif ? Si – et c’est un grand "si" – ils réussissaient à faire flancher l’EIIL, que se passerait-il ensuite ? Alors, on entendrait une fois de plus parler des escadrons de la mort chiites et de l’impératif moral de les détruire aussi – ainsi que les civils qui se trouveraient en travers de leur chemin.

Les cibles changent, pas la politique. Quelle que soit la question, la réponse, ce sont les bombes. Au nom de la paix et de la préservation de la vie, nos gouvernements mènent une guerre perpétuelle.

Alors que s’abattent les bombes, nos États sympathisent avec et défendent d’autres réseaux de la mort.

Le gouvernement des États-Unis  refuse toujours – en dépit de la promesse d’Obama – de rendre publiques les 28 pages de l’enquête conjointe menée par le Congrès US sur le 11/09, qui démontre la complicité de l’Arabie saoudite dans les attentats.

Au Royaume Uni, en 2004, le Serious Fraud Office – le SFO (Bureau des Fraudes Graves) - avait commencé à enquêter sur des présomptions que des énormes pots de vin auraient été versés par la BAE (entreprise britannique travaillant dans les secteurs de la défense et de l’aérospatiale, NDT) aux ministres saoudiens et à des intermédiaires.

Au moment-même où des preuves importantes allaient être publiées, Tony Blair était intervenu pour faire arrêter l’enquête.

Le plus grand bénéficiaire présumé était le prince Bandar. Le SFO enquêtait sur une affirmation selon laquelle, avec l’approbation du gouvernement britannique, il avait reçu un milliard de dollars de pots de vin de la BAE.

Et malgré cela, tout continuerait. Private Eye, tirant ses sources d’un dossier constitué d’enregistrements et de mails, affirmait, la semaine dernière, qu’une société britannique avait versé 300 millions de livres de dessous de table pour faciliter la vente d’armes à la garde nationale saoudienne.

Quand un lanceur d’alerte de la société a signalé ces payements au Ministère de la Défense britannique, celui-ci, au lieu de prendre des mesures, a prévenu ses patrons. Il a dû fuir le pays pour éviter de finir dans les geôles saoudiennes.

Rien ne pourra se résoudre de façon satisfaisante par une intervention militaire du Royaume Uni ou des États-Unis. Il y a des solutions politiques où nos gouvernements pourraient jouer un rôle subalterne : soutenir le développement effectif d’États qui ne reposent pas sur les assassinats et les milices, qui établissent des institutions qui ne dépendent pas du terrorisme, qui contribuent à créer des zones où on peut circuler en toute sécurité et des aides pour les personnes à risque. Oh, et qui cessent de protéger, financer et sélectionner des réseaux de la mort. Chaque fois que nos forces armées ont bombardé ou envahi les pays musulmans, ils ont rendu la vie encore plus insupportable à ceux qui y vivent.

Les régions où nos gouvernements sont intervenus le plus sont celles qui souffrent le plus du terrorisme et de la guerre. Ce n’est ni une coïncidence ni une surprise.
Et pourtant nos hommes politiques font comme s’ils n’avaient tiré aucune leçon de cela. S’acharnant à prétendre que d’autres massacres résoudront par magie les conflits profondément ancrés, ils répandent des bombes comme de la poussière de fée.

George MONBIOT

(Traduction Leo Lerouge)

Et, en marge de cet article, en voici d’autres sur le sujet (en anglais) :

Bombing Isis will be futile – and expensive / Air strikes have not worked in previous conflicts as pilots quickly run out of targets. It will be the same this time round in Iraq, par Richard Norton-Taylor.

Les "interventions humanitaires", c’est aussi ça :
"Devil and the deep blue sea : how Mediterranean migrant disaster unfolded"

Un point de vue sur la Syrie de Shamus Cooke et des intentions d’Obama.
Creating More War and Backlash /Obama Reconsiders Attacking Assad

»» http://www.theguardian.com/commentisfree/2014/sep/30/isis-bomb-muslim-...
URL de cet article 27089
Partager cet article
Repost0
3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 15:18

 

 

 

 

MALHEUR AUX VAINCUS

image

MALHEUR AUX VAINCUS

C’est la réaction de la direction bastiaise de Corse-Matin à la suite de la décision de l’opposition municipale de quitter la dernière séance du conseil municipal.

Sans donner à ses lecteurs les éléments complets d’information,l’éditorialiste du journal écrit que “personne ne fut bouleversé par cette initiative qui a suscité

plus d’ironie qu’autre chose.” De la part de la majorité municipale, sans doute. Mais faut-il que le journal traite de la même façon les manquements graves de la municipalité au respect des règles démocratiques que l’opposition de gauche a dénoncés avec force arguments et les quolibets d’une partie du public dont elle a été victime ?

"Etre dans l’opposition, poursuit-il, doit être terrible…on parle pratiquement pour ne rien dire car tout ce que l’on estime digne d’intérêt n’est jamais pris en compte". Autrement dit, puisque la majorité municipale ne prend jamais en compte les interventions de l’opposition, le journal ne juge pas" digne d’intérêt" de les porter à la connaissance de ses lecteurs. Parmi ceux-ci, les 7600 électeurs qui, par leurs suffrages, ont choisi de se faire entendre sur les affaires communales par la voix des élus de l’opposition. Ils doivent se rendre à l’évidence: leur quotidien considère que leur choix n’est pas "digne d’intérêt". Curieuse conception du pluralisme de l’information.

"Cela ne sert strictement à rien, poursuit l’éditorialiste de Corse-Matin, car la loi de la jungle politique veut que le plus faible reste toujours sur le carreau".Terrible conception de la politique! Les élections passées, les perdants,qu’ils soient élus ou citoyens, n’auraient plus aucun droit face aux vainqueurs. D’ailleurs, les reportages de ce journal des conseils municipaux et d’agglomération nous ont déjà privés de parole.Nous n’existons plus, comme les 45% de bastiaises et de bastiais qui nous ont élus. Il ne nous reste qu’une chose à faire: ne plus siéger au conseil municipal et à la CAB et ceux qui nous ont élus quitter la ville! La démocratie, version bastiaise de Corse-Matin, c’est malheur aux vaincus!

Pourtant, à la lumière des derniers événements, marqués par une agression insupportable à l’encontre d’une journaliste de ce quotidien ou par des tags antisémites sur la synagogue de Bastia,face aux dérives qui menacent la Corse et à “la jungle politique” qui étouffe la démocratie, que l’on soit élu, simple citoyen, et, à fortiori, journaliste dans le seul quotidien local, faisons vivre la parole, libérons-la, ne mettons aucun bâillon, aucune censure.Tout le monde doit avoir la garantie de pouvoir parler, d’être écouté,d’être respecté, même et avant tout les faibles et les perdants. Cela s’appelle la République!

LES ELUS COMMUNISTES AU CONSEIL MUNICIPAL DE BASTIA ET DE LA CAB

Francis Riolacci Toussainte Devoti

Bastia, le 02 octobre 2014

Partager cet article
Repost0
3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 14:35

 

 

Publié le vendredi 03 octobre 2014 à 14h30

 

 

 

Le responsable de la CGT en Haute-Corse met en cause le président du conseil exécutif dans cet épineux dossier, affirmant que sans l’enveloppe de continuité territoriale, la CTC remet son budget à l’équilibre…

Le chômage atteint en Corse des niveaux historiques. Les liquidations judiciaires se multiplient dans les tribunaux de commerce. La situation économique de l'île est des plus catastrophiques.

C'est sans doute pour cela que les journalistes de France 3 Corse, de RCFM et de Corse-Matin ont décidé de faire venir, pour la première fois sur le plateau de l'émission Cuntrastu, Jean-Pierre Battestini, secrétaire de la CGT pour la Haute-Corse. Pendant cinquante-deux minutes, il a donc été question d'économie, de pression fiscale, de la SNCM et de compagnies low cost.

Mais c'est par les chiffres du chômage que Jean-Vitus Albertini (France 3 Corse ViaStella), Patrick Vinciguerra (RCFM) et Roger Antech (Corse-Matin) ont entamé cette émission. « Il y a 24 000 chômeurs en Corse toutes catégories confondues. Nous sommes la région où il y a le plus d'emplois précaires et le moins de CDI »,souligne Jean-Pierre Battestini. « Ce n'est pas tant qu'il y a des destructions d'emplois mais cela manque de créations de postes. Tout comme il n'y a pas assez d'emplois qualifiés. Et ce qui est inquiétant, c'est la précarité en Corse qui ne cesse d'augmenter. Il y a eu 2 000 ruptures conventionnelles de contrat en 2014 en Corse. »

«L'argent public ne profite pas à l'emploi»

Pour remédier à cette situation, il faut selon Jean-Pierre Battestini arrêter de faire des cadeaux aux entreprises. « Aujourd'hui, nous passons notre temps à faire des cadeaux fiscaux aux patrons. Cet argent public ne profite pas à l'emploi, ni au social. Si nous avions maintenu la fourchette fiscale au même niveau qu'il y a trente ans, le déficit public serait réduit de moitié. Au lieu de cela, nous avons fait des cadeaux fiscaux aux plus riches. On souffre de dumping fiscal. La pression fiscale est déséquilibrée. Les revenus n'ont pas augmenté, mais les impôts, oui, ça, c'est un scandale. Il faut faire payer les riches et arrêter de distribuer des dividendes. »

Les low cost détruisent l'emploi

Autre cible du syndicaliste de la CGT, les prix à la consommation qui sont dans certains domaines excessifs. Les premiers visés par cette attaque sont les agriculteurs :« Cet été, j'ai vu des prix affichés pour des fruits et des légumes corses très élevés. Il me semble que le principe de l'agriculture existe pour nourrir la population pas pour enrichir quelques-uns. »

Quand un syndicaliste de la CGT se retrouve sur un plateau de télévision, il est hors de question de faire l'impasse sur les transports et notamment sur la situation de la SNCM. L'avis de Jean-Pierre Battestini est clair. Sans jamais citer la Corsica Ferries, il mène une argumentation à charge contre la compagnie aux bateaux jaunes :« Les low cost contribuent à détruire l'emploi et à créer des déficits. Pour la SNCM, c'est la même situation. L'ouverture des lignes à la concurrence avec une compagnie low cost a entraîné les déficits. L'office des transports était excédentaire avant l'ouverture de ces nouvelles lignes par la compagnie concurrente. Les salariés de la SNCM demandent depuis le début que la concurrence soit loyale. La compagnie régionale a montré ses limites en Sardaigne où 1 600 salariés se sont retrouvés au chômage. Pour Paul Giacobbi, avoir une compagnie régionale lui permettrait de faire des économies en ne finançant plus l'enveloppe de continuité territoriale. Il veut faire des économies sur le dos des salariés de la SNCM et ainsi équilibrer le budget de la CTC qui est déficitaire. »

Des attaques qui feront sans doute réagir le président de l'exécutif territorial à n'en pas douter. Autre cible dans le viseur de Jean-Pierre Battestini, le Corssad qui est au centre d'une enquête judiciaire de vaste ampleur. Mais dont le syndicaliste ne voit pas pour l'instant les avancées : « La situation est toujours en l'état. Tout le monde est au courant et les dirigeants, qui touchent des salaires mirobolants, sont toujours en place. Pourtant, tous les responsables, du conseil général à l'ARS, savent ce qui se passe. C'est scandaleux, d'autant que la déléguée syndicale de la CGT a été placée dans un bureau insalubre et respire toute la journée de l'urine de chat. »

 
Partager cet article
Repost0
3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 13:59

                                                                     MARE NOSTRUM-copie-1

La diaspora chrétienne de Palestine dans le monde

Par Olivier de Trogoff

A l’heure actuelle, au sein de l’Etat d’Israël, en Cisjordanie occupée et à Jérusalem, on dénombre près de 500 000 chrétiens. Plus de la moitié sont d’obédience grecque orthodoxe. Les autres sont catholiques romains et melkites. Ces communautés chrétiennes se réduisent chaque année un peu plus. La majorité des chrétiens de Palestine, descendants pour partie des premières communautés chrétiennes, vit désormais à l’étranger. Un phénomène permanent d’émigration qui dure en effet depuis près de 150 ans. La diaspora est installée partout dans le monde et diffuse ainsi la culture palestinienne, tout en l’adaptant à celle des pays d’accueil.

Une émigration en plusieurs vagues

L’émigration des chrétiens résulte d’une longue tradition qui remonte au XIXème siècle. A l’époque, les migrants palestiniens sont tous chrétiens (l’exil des populations musulmanes ne débute pour sa part qu’à partir de 1948). Entre 1860 et 1914, plusieurs milliers de personnes quittent la Palestine pour s’installer dans l’Empire ottoman ainsi qu’en Amérique du sud. Ces premiers départs sont l’une des conséquences involontaires des interventions européennes dans la région. En effet, afin d’affaiblir l’Empire et d’y conquérir une clientèle chrétienne, la France et l’Angleterre tentent de renforcer leur présence au sein de l’Empire ottoman. L’idée est de promouvoir la présence européenne dans la région en bénéficiant du soutien d’une partie de la population. Cela se révèlera être un échec car les Occidentaux ne prévoyaient pas d’émigration massive des populations chrétiennes. Le soutien des gouvernements européens aux chrétiens du Moyen-Orient concerne surtout le Liban et la Palestine. Les gouvernements occidentaux utilisent largement les institutions religieuses, et ce même après la séparation de l’église et de l’Etat en France. A partir de 1840, l’évêché anglo-protestant ainsi que les patriarcats latins et orthodoxes de Jérusalem sont créés. Plusieurs congrégations s’installent et fondent des écoles missionnaires. Ces écoles sont confessionnelles et sont destinées aux chrétiens. Nombre d’entre eux ont donc pu accéder à un niveau d’études, de qualification et de vie plus élevé, que le reste de la population. Une majorité de chrétiens palestiniens bénéficie donc rapidement de conditions de vie supérieures à la moyenne. En outre, l’accès à d’autres langues et cultures a très tôt favorisé l’émigration et a ouvert les chrétiens sur l’Occident.
Parallèlement, de nombreux jeunes hommes fuient leur pays pour échapper à la conscription. En effet, à partir de 1909, les autorités ottomanes abolissent l’exemption de service militaire accordée jusque-là aux juifs et aux chrétiens. Les familles chrétiennes veulent d’une part que leurs enfants échappent aux conflits très meurtriers menés par la Sublime porte à l’époque et d’autre part, ils refusent d’être intégrés à l’Empire. Ce mouvement d’émigration volontaire se poursuit jusqu’en 1948. Les chrétiens choisissent de quitter la Palestine pour le monde arabe, l’Europe ou le continent américain, essentiellement dans des pays majoritairement chrétiens.

Cette émigration originelle est suivie d’une émigration non souhaitée et qui touche l’ensemble de la population palestinienne, aussi bien chrétienne que musulmane, à partir de 1948. En décembre 1947, la première guerre israélo-arabe éclate et entre 780 000 et 800 000 Palestiniens fuient dans les pays voisins sans possibilité de retour. Les réfugiés sont dispersés dans le monde entier, mais plus particulièrement en Irak, Syrie, Liban et Transjordanie. On dénombre entre 50 et 60 000 chrétiens, soit environ 35% des chrétiens de Palestine qui ont du fuir leur pays par la force. Les chrétiens bénéficiant de ressources financières supérieures et ayant créés de nombreux liens avec l’Occident, se dirigent majoritairement vers l’Australie, les Etats-Unis ou encore l’Europe. D’autres s’implantent dans l’un des pays arabes avoisinants et tentent souvent de s’intégrer aux minorités chrétiennes locales. Ce choix s’explique par les proximités linguistiques et culturelles au Levant, qui facilitent les déplacements de population. Seule une minorité défavorisée se retrouve dans les camps de réfugiés de Cisjordanie, de Gaza ou encore des pays arabes avoisinants la Palestine. Parmi eux, celui de Dbayeh au Liban, dont nous reparlerons ultérieurement. Les réfugiés chrétiens doivent parfois changer de pays d’accueil en fonction de l’évolution de la situation politique. Ainsi, en 2003, après la chute de Saddam Hussein en Irak, des réfugiés ont fui à nouveau pour finalement s’installer au Chili et y rejoindre les communautés déjà présentes.

Aujourd’hui encore, la communauté chrétienne de Palestine connaît toujours un taux d’immigration bien plus élevé que le reste de la population palestinienne. A l’inverse des autres communautés du Moyen-Orient, et contrairement aux idées reçues sur le sujet, l’émigration des chrétiens de Palestine n’est pas uniquement causée par les tensions avec la population musulmane. Les départs s’expliquent par une longue tradition d’émigration qui a permis aux chrétiens de multiplier les liens familiaux à l’étranger. D’autre part, ils sont souvent dans une situation socio-économique aisée, ce qui leur permet bien plus facilement d’être candidats à l’émigration. De plus, en tant que minorité, ils sont plus sensibles aux troubles sécuritaires, politiques et économiques qui frappent la Palestine depuis un demi-siècle. Enfin l’islamisation d’une partie des mouvements politiques de libération de la Palestine, comme le Hamas, a contribué ces dernières années à l’augmentation des menaces pesant sur les chrétiens, incitant ces derniers à partir.

Une diaspora éparpillée

On estime qu’aujourd’hui 56% des palestiniens chrétiens vivent hors de Palestine. On les retrouve dans l’ensemble du monde arabe - et notamment en Jordanie, au Liban, en Syrie, en Egypte, au Maghreb ou encore dans les pays du Golfe - mais également dans des pays majoritairement chrétiens, à savoir en Europe, en Amérique du nord et en Amérique du sud.

L’Amérique du sud, et tout particulièrement le Chili, le Pérou et la Bolivie accueille ainsi la plus grande diaspora chrétienne de Palestine. Dès leur arrivée les chrétiens se lancent principalement dans des activités de commerce et se reconvertissent ensuite dans l’industrie. Après une phase originelle d’intégration économique, la diaspora s’affirme progressivement dans la sphère politique et sociale, jusqu’à devenir partie intégrante de la société. A leur arrivée, la plupart des migrants étaient d’obédience grecque-orthodoxe et ont progressivement adopté le catholicisme, majoritaire en Amérique du sud, sans que cela pose de problèmes identitaires.
Le Chili accueille la diaspora chrétienne la plus importante. Entre 300 000 et 500 000 Chiliens auraient aujourd’hui des origines palestiniennes, la plupart d’entre eux étant chrétiens. Ils sont aujourd’hui parfaitement intégrés à la population chilienne mais revendiquent leur identité au sein de celle-ci. Il existe ainsi des paroisses et une presse palestinienne. La communauté soutient activement les mouvements de libération palestiniens. En témoigne l’équipe de football El Deportivo Palestino représentant la diaspora palestinienne et évoluant dans le championnat chilien de football, qui a récemment créé la polémique pour avoir remplacé le chiffre « 1 » de leur maillot par le contour d’une carte de la Palestine. Ce fort soutien populaire à la cause palestinienne peut expliquer les positions politiques de l’actuel gouvernement chilien, qui reconnaît l’existence de l’Etat palestinien et qui a rappelé son ambassadeur en Israël lors de la dernière intervention de l’armée israélienne dans la bande de Gaza en août 2014, en raison de « Graves violations du Droit international humanitaire ».

Mais ce n’est pas parce qu’ils sont chrétiens que leur intégration dans les différents pays d’accueil de culture chrétienne est pour autant toujours aisée. En effet, de par leur origine arabe, les Palestiniens chrétiens forment toujours une minorité fragile.
C’est notamment le cas sur le continent américain (Etats-Unis et Amérique du sud), mais également au Moyen-Orient. Pour les Etats-Unis, en témoigne le film Amreeka, réalisé en 2009 par Cherien Dabis, qui retrace l’histoire d’une famille palestinienne et chrétienne installée aux Etats-Unis, lors de la guerre en Irak. Elle doit faire face à l’hostilité montante des Américains envers l’islam, et à leur incompréhension du conflit israélo-palestinien. En Amérique du sud, les chrétiens se sont très tôt regroupés en associations, comme le club union arabe palestino au Pérou, pour défendre leurs intérêts et obtenir une représentation politique et institutionnelle. Au Moyen-Orient, et notamment au Liban, la communauté doit faire face au rejet des maronites qui tiennent l’ensemble des Palestiniens pour responsables de la guerre civile qui secoue le pays du cèdre à partir de 1975, et ce même si les chrétiens n’ont pas participé aux mouvements armés de libération de la Palestine.

L’émigration affaiblit progressivement et durablement la communauté chrétienne toujours présente en Israël et en Cisjordanie. L’hypothèse de sa disparition ou de sa marginalisation dans les années à venir n’est pas à écarter. La fuite des élites a relégué les chrétiens au second plan dans la sphère politique et dans l’avènement du mouvement national palestinien. Les chrétiens dénoncent aujourd’hui le fait que les Palestiniens soient automatiquement considérés comme musulmans. D’autre part, si l’émigration se poursuit, l’assimilation des populations chrétiennes de Palestine au sein de nouveaux pays risque de mener à une lente dissolution de l’identité culturelle millénaire, unique et fragile des Palestiniens chrétiens.

Bibliographie :

- Dir Farouk Mardam-Bey et Elias Sanbar, Le droit au retour. Le problème des réfugiés palestiniens, Paris, Actes Sud, 2002, 401p.

- Jalal Al Husseini et Aude Signoles, Les Palestiniens, entre Etat et diaspora : le temps des incertitudes, Paris, Editions Karthala et IISSM, 2011.

- Jonathan Adelman et Agota Kuperman, The christian exodus from the Middle-East, Foundation for the defense of democracies. 19 décembre 2001.

- « Un siècle d’immigration palestinienne au Pérou. La construction d’une ethnicité spécifique », Denys Cuche, Revue européenne de migrations internationales, 2001, Volume 17, pp. 87-118.

- « L’effet papillon du conflit israélo-palestinien sur un maillot chilien », Adrien Pécout, Le Monde du 10/01/2014.

Partager cet article
Repost0
3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 09:38

 

                               CHRONIQUES DU FASCISME ORDINAIRE  

 

Dans les rues de Budapest en 2012

                                              Dans les rues de Budapest en 2012

 source:Canaillle  Le ROUGE

Partager cet article
Repost0
3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 09:35

                                                                            MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

Produits en Palestine: le nouveau slogan pour vendre les produits israéliens
 
 
 

"La Palestine profite de franchises douanières et de facilités liées à l’export dans ses échanges avec les pays de l’Union européenne, de sorte que des sociétés israéliennes coopèrent avec des commerçants palestiniens pour pouvoir exporter les dattes produites dans les colonies illégalement installées en Cisjordanie vers l’Union européenne, tout en bénéficiant de telles exemptions."

Partager cet article
Repost0
3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 09:30

 

 

Clio

 

Clio, la muse de l'Histoire

 

drapeau-cubagif.gifLes Archives Nationales de Cuba fêtent l’anniversaire de La Route de l´Esclave
mardi 30 septembre 2014 par RG

 

Promouvoir la connaissance d´une partie de l´Histoire de l´Afrique en Amérique

Les chercheurs et les spécialistes des Archives Nationales de la République de Cuba (ANRC) développeront diverses activités jusqu’à la fin de l’année pour commémorer le 20e anniversaire du projet international de l’UNESCO « La Route de l´Esclave : résistance, liberté et patrimoine ».

Le prochain numéro du Boletín del Archivo Nacional, sera dédié au 170e anniversaire de la Conspiration de La Escalera, avec un ouvrage sur le legs de l´esclavage en Amérique et un hommage spécial à l’historienne Gloria García.

De même, les sources liées à la Diaspora Africaine de la part des spécialistes de l’ANRC lors d’événements sur ce sujet ainsi que la publication d’articles ayant trait à son importance seront divulguées sur le site Web du centre et dans d’autres publications numériques.

La base de données Tradecub II, sur le commerce et la traite négrière, et celle dédiée à José Luciano Franco, incluant la présentation d´un multimédia sur la vie et l’œuvre de l’illustre chercheur seront ouvertes au public par l’intermédiaire d’Intranet.

L’ANRC proposera aussi une exposition de documents liés à la répression de 1844 contre les hommes et les femmes noirs, libres et esclaves, et une journée de l’Atelier d’Archivistique et d’Histoire sera dédiées aux travaux de recherche sur l´esclavage et son legs.

Selon Bárbara Danzie León, investigatrice de l´ANRC : « Ces activités visent à promouvoir la connaissance d´une partie de l´Histoire de l´Afrique en Amérique. À partir de la valeur testimoniale qu’offrent les documents historiques, on peut confirmer l´endroit qui correspond aux peuples africains comme un élément essentiel dans la formation de notre identité afro-américaine et, en outre, ils constituent une forme de lutte contre le racisme ».

Le projet La Route de l´Esclave a été fondé en 1994 par l´UNESCO afin de briser le mur du silence sur la signification de la traite négrière et de faire connaître son importance dans les relations entre les peuples liés à ce crime historique

Partager cet article
Repost0
3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 09:23
Partager cet article
Repost0
3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 09:18

 

Michel costume

Michel Stefani

         Le pire, le moins pire et la « fachotte »

2 Octobre 2014

Nicolas Sarkozy se lance à nouveau dans la course au pouvoir suprême.

Deux ans et demi après sa défaite il pense se repaître des valeurs de gauche, assassinées par le duo libéral social Hollande-Valls. Il peut en effet tout à loisir se rependre dans les fractures béantes d’un paysage politique dévasté par le non respect des engagements pris, les mensonges, les affaires et la corruption du pouvoir libéral monarco-républicain. Quant à l’UMP sur lequel M. Sarkozy veut reprendre la main, il semble bien à l’agonie. D’un congrès calamiteux à des élections internes douteuses, des ambitions personnelles au vol de l’argent des adhérents, des petits arrangements entre jeunes loups aux prestations surfacturées de conseils ultralibéraux, l’écurie serait promise à une nouvelle appellation pour faire oublier ses turpitudes.

Pour compléter le portrait du grand ami de Bolloré, habitué du Fouquet’s et amateur de Rolex, il y a un long cortège d’affaires pendantes et louches au parfum de scandale. Sarkozy parle d’alternative. Pour lui, la stratégie est simple : traverser le champ de ruines en dénonçant l’incapacité de Hollande ; se refaire comme au poker, non sur un contenu politique anti-austérité, antilibéral n’en parlons même pas, mais sur la promotion de sa seule personne dont la caractéristique essentielle reste l’amour de l’argent et le service du capital. Fondamentalement, il ne trouve rien à redire à l’actuelle politique sinon qu’avec lui cela irait encore plus loin, plus vite et plus fort dans la désintégration des droits économiques et sociaux. Voilà pourquoi son retour nous a été servi comme un événement planétaire, éclipsant la crise, les guerres, les ravages d’Ebola, les manifestations pour sauver le climat...

Antenne 2, la chaine du service public, ne pouvait faire moins, qu’accorder à cet homme politique, exemplaire dans sa conduite et ses pratiques politiques, 45 minutes au 20 heures. Ainsi, tout est fait, -à peine à mi-mandat de F. Hollande- pour engager la campagne présidentielle, comme dans un cirque alors que les souffrances sociales, résultant du chômage, de la précarité, des baisses de pouvoir d’achat, rendent la vie quotidienne de l’immense majorité des familles populaires de plus en plus insupportable. Cette quête permanente du pouvoir royal-présidentiel, accentuée par le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, creuse irrémédiablement le fossé entre les citoyens et ladite représentation politique. Cette forme de représentativité où tout dépend constitutionnellement d’un seul homme, camoufle en définitive les raisons de la crise et la responsabilité politique des décideurs, pour soumettre l’Etat à la finance contre l’intérêt général. L’artillerie idéologique assure, par médias interposés et aux ordres, le pilonnage des cerveaux pour imposer le renoncement à une véritable alternative économique, sociale, culturelle et écologique, capable de répondre aux attentes des français.

Le locataire actuel de l’Elysée a d’ailleurs été très insistant à ce propos lors de sa conférence de presse rituelle, en indiquant qu’il n’y avait pas d’autre choix que l’austérité et en omettant les propositions du Front de gauche et du Parti communiste mais surtout celles qui montent à l’intérieur de son propre parti, le Parti Socialiste. C’est plus qu’un signe ! A travers ce processus sclérosant pour la démocratie, un piège est tendu aux électeurs visant à les enfermer dans un triumvirat – Hollande ou Valls-Sarkozy-Le Pen. Le seul moyen d’y échapper c’est de montrer avec force la contradiction qui s’aiguise autour des intérêts divergents entre le travail et le capital. Cela implique de résister et de combattre avec détermination les choix de plus en plus lestés par l’austérité. Forces populaires et mouvement social sont ici au rendez-vous des luttes, des convergences et du rassemblement pour obtenir dans l’immédiat un changement de cap et reconstruire l’espoir à gauche sur une alternative antilibérale.

Cette combativité est d’autant plus nécessaire que l’Europe de Junker négocie en catimini le TAFTA pour le compte de Merkel et de ses amis banquiers et industriels. Les banques doivent être contraintes au financement de la transition écologique et à la relance de l’industrie comme de l’agriculture, lesquelles filières s’appuieraient sur les avancées technologiques pour répondre aux besoins humains et environnementaux. Au lieu de laisser pénétrer partout l’économie low cost et la finance sulfureuse, il s’agit de promouvoir les services publics pour les besoins des populations et la démocratie aussi bien dans la société que dans l’entreprise. C’est une nouvelle République dont il est question pour « l’humain d’abord » et non pour la finance, où le peuple reprendrait le pouvoir. Dans le contexte actuel, il est de la responsabilité des forces de gauche qui portent une alternative à l’austérité ultralibérale d’inventer ensemble avec les citoyens, d’autres chemins qui permettront d’échapper au scénario pré-écrit par les forces de l’argent mêlant le pire, le moins pire et la « fachotte ». L’invention commune est à l’ordre du jour.

Michel Stefani

Partager cet article
Repost0
3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 09:04

 

 

 

Moulins Maurel de Marseille: "Une intervention policière scandaleuse" (Laurent, PCF)

Publié le 02.10.2014

Le secrétaire national du français, Pierre Laurent, venu rencontrer jeudi à Marseille les salariés qui occupaient le site de la minoterie Moulins Maurel, a qualifié leur expulsion dans la matinée par les CRS d'"intervention policière scandaleuse".
"On a des salariés qui ont une solution pour la reprise du site et la seule chose que trouve à faire le , c'est d'envoyer les CRS, une intervention policière scandaleuse", a tempêté le secrétaire national du Parti , venu à la rencontre des salariés expulsés vers 6h00 par les forces de l'ordre de la Grande Minoterie de la Méditerranée (GMM) (ex Moulins Maurel) qu'ils occupaient depuis 10 mois.


M. Laurent s'est rendu ensuite aux journées parlementaires du Front de gauche à Martigues (Bouches-du-Rhône), affirmant que les salariés avaient "le soutien de tous les parlementaires du Front de gauche".
Le propriétaire du site, le groupe Nutrixo, souhaite fermer la minoterie alors que la trentaine de salariés restant exigent que le groupe négocie avec un repreneur qui, selon eux, est "toujours sur les rangs alors qu'il n'a obtenu aucune des informations qu'il demandait à Nutrixo".
"Le rôle de la préfecture devrait être de tout mettre en oeuvre pour faire une table ronde avec les salariés, les élus locaux, le repreneur et le propriétaire. Il y a un repreneur qui s'est manifesté, il faut l'entendre", a affirmé M. Laurent.
Les salariés de la minoterie avaient repris jeudi l'occupation de leur usine, après avoir brièvement interrompu leur mouvement, espérant alors que la médiation de la préfecture des Bouches-du-Rhône, où s'était tenue une table ronde, pourrait infléchir la position de Nutrixo.
Vers 15h00 jeudi, une réunion à la préfecture des Bouches-du-Rhône a tourné court lorsque les représentants des salariés ont appris que le déménagement des machines de leur usine avait commencé sous la protection des CRS.
"Le gouvernement accompagne le démantèlement du site", a déploré le secrétaire départemental de la CGT Eric Chenais, expliquant que la délégation de salariés avait immédiatement quitté la réunion préfectorale dès la nouvelle du déménagement connue.
"On voulait parler des propositions autour du repreneur, car plusieurs industriels se sont positionnés, et Nutrixo refuse toujours de communiquer les éléments nécessaires (au montage du dossier, Ndlr)", a ajouté le syndicaliste.
Selon le délégué CGT du site, Edouard Pagny, une délégation chinoise est venue dernièrement à Marseille visiter la minoterie et un groupe marocain, également prêt à investir, devrait faire de même dans les prochains jours.
Nutrixo avait annoncé en 2012 son intention de fermer ce site qui produisait, selon M. Pagny, 500 tonnes de farine et 500 tonnes de semoule par jour et qui compte encore une trentaine de salariés.
GMM, dont l'activité avait commencé en 1860 (sous le nom de Grands Moulins Maurel), avait été rachetée à Panzani en 2008 par le groupe NutriXo. Ce dernier avait annoncé en juillet 2012 qu'il cesserait son activité en novembre 2013 en raison de ses pertes (8,5 millions d'euros) et faute de pouvoir renégocier un contrat de production de semoule avec Panzani, son principal client.
La CGT accuse Nutrixo de vouloir fermer le site pour réaliser une plus-value immobilière en revendant le terrain de 16.000 m2 sur lequel il est situé.

Partager cet article
Repost0