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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 08:59

                           CHRONIQUES DU FASCISME ORDINAIRE      

 

 

 

Kharkiv Lenin-e1411951644167-1940x1090A Kharkov, la plus grande statue de Lénine en Ukraine abattue par des militants néo-nazis

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

Les vandales sont entrés dans Kharkov. La plus grande statue de Lénine d'Ukraine est abattue par une bande de nationalistes néo-nazis, avec la bénédiction du pouvoir. Terreur dans les localités, bradage du patrimoine national, xénphobie assumée : voilà la face de ces combattants de la liberté soutenus par l'Union européenne et les Etats-unis.

 

Dans la soirée du 28 septembre, une statue de Lénine est tombée en Ukraine. Une de plus, environ 150 monuments liés à l'ère soviétique auraient été abattus depuis le début de l'année. Mais ce n'est pas n'importe laquelle, la plus grande statue de Lénine en Ukraine, érigée en 1963.

 

Le scénario n'est hélas pas nouveau. 3 000 de militants nationalistes était présents place de la Liberté, avec leurs drapeaux bleu-jaune mais aussi rouge et noir, couleurs de l'Organisation nationaliste ukrainienne (OUN) de Stepan Bandera, collaborant avec les Nazis de 1941 à 1945.

 

Les drapeaux de certaines formations politiques de l'extrême-droite comme Secteur Droit, Svoboda, et la milice para-militaire du Bataillon d'Azov, sont reconnaissables.

 

Parmi eux, quelques dizaines – encagoulés, vêtus de tenues de camouflage, à mi-chemin entre des hooligans et des miliciens – ont alors passé des cables autour de la statue de Lénine et aux cris de « Ukraina ! Ukraina » ont déboulonné la statue de Lénine.

 

La suite est à l'image de la situation en Ukraine, un chaos terrifiant semé par une bande de voyous extrémistes bien minoritaires, agissant en toute impunité, protégés par le pouvoir. Pour eux : le communisme est encore l'ennemi à abattre, comme en 1941, Lénine en est le symbole.

 

BypBYD5CQAAR905.jpgD'une part, quelques militants néo-nazis vont griffonner sur le socle de la statue « Gloire à l'Ukraine ! » – le cri de ralliement du collaborateur pro-nazi Stepan Bandera –, tandis que d'autres posent avec le logo du bataillon Azov et du parti néo-nazi Assemblée nationale-sociale (SNA) : un « Wolfsangel » qui fut jadis le symbole de la sinistre division SS Das Reich, responsable du massacre d'Oradour-sur-Glane, en France.

 

D'autre part, les miliciens portant les insignes du bataillon Azov en profitent pour scier la jambe de Lénine, tandis que la foule se précipite pour avoir « son » morceau de Lénine.

 

La collaboration des autorités au coup de force

 

Une scène qui pose une question simple : mais que fait la police ?

 

La veille, le samedi 27, une manifestation « pour la paix en Ukraine » avait été violemment réprimée, plusieurs dizaines de manifestants arrêtés car identifiés comme « séparatistes ».

 

Ce 28 septembre, 3 à 5 000 personnes envahissent la « place de la Liberté » avec des fumigènes, des armes tranchantes (dont des haches ou des scies), encagoulés, en tenues de guerre. Ils abattent un des principaux monuments de la ville, sous des cris de guerre. Sans réaction.

 

L'ordre est venu du gouverneur de Kharkov, le businessman Igor Baluta qui a dit : « avoir donné l'ordre aux autorités de prendre les mesures pour enlever la statue de Lénine du registre des monuments historiques et culturels, ainsi que pour la démonter sur le terrain ».

 

Face aux poursuites engagées par la police pour « dégradation du patrimoine public et actes de vandalisme », Baluta a même publié un décret rétro-actif justifiant les destructions des monuments de Lénine au nom … de la mémoire des victimes des famines en Ukraine de 1933.

 

Baluta, qui a participé à l'acte de vandalisme, s'est même fait prendre en photo devant la tête brisée de la statue et en a récupéré un morceau pour se souvenir de ce jour de gloire.

 

Le ministre de l'Intérieur, peu soucieux de l'ordre public, Arsen Avakov – l'homme qui a créé les milices para-militaires sous hégémonie néo-nazie pour soutenir le nouvel Etat ukrainien – a même loué cet acte de vandalisme :

 

« Lénine ? Qu'il tombe. Tant que les gens ne se blessent pas. Que cette idole communiste sanguinaire, en tombant, ne fasse pas une victime de plus. ». Asakov explique qu'il a donné des ordres pour « protéger les gens (Ndlr : les vandales), pas l'idole ».

 

Le conseiller du ministre, Anton Gersachenko, a même proposé qu'à la place de Lénie soit érigé un monument à la gloire de « tous les héros qui ont lutté et qui sont morts pour l'indépendance et l'unité de l'Ukraine ». Comme Stepan Bandera et ses amis de l'OUN ?

 

La rage de la population locale, l'avertissement du Parti communiste

 

Un chêne qu'on abat, pour le festin des vandales. Et les humbles de Kharkov pleurent. Toute la journée de lundi, plusieurs milliers d'habitants de la deuxième ville d'Ukraine ont exprimé leur émotion, leurs regrets, leur rage. Certains ont déposé des fleurs au socle de la statue, d'autres ont effacé les graffitis des nationalistes.

 

Une manifestation s'est même formée ce lundi par quelques centaines de manifestants pacifiques, elle a été agressée par une bande d'ultra-nationalistes, qui ont tiré des grenades lacrymogènes, des pétards contre la foule, jetant les fleurs à terre, scandant des chants nationalistes, lynchant certains manifestants pris à parti et piégés dans les escarmouches.

 

Selon la mission de l'OSCE en Ukraine : « La foule (NdlR : des contre-manifestants) était composée d'hommes et de femmes, et même de mineurs, mais elle était menée par des membres du bataillon Azov, ainsi que des jeunes gens encagoulés ».

 

Face à ce mouvement populaire pour défendre la statue de Lénine, le maire de Kharkov, Guennadi Kernes, a promis de restaurer le monument.

 

Il faut savoir que Kernes est la bête noire des ultra-nationalistes ukrainiens car il est juif et perçu comme pro-russe – même si il s'est rallié depuis à Porochenko. Il a même été victime d'une tentative d'assassinat le 28 avril dernier dans les rues de Kharkov.

 

Petro Simonenko, secrétaire du Parti communiste d'Ukraine (KPU), lui-même menacé par un processus d'interdiction, a rendu un communiqué lourd de sens dénonçant les « vandales » qui, avec les « statues de Lénine font éclater l'intégrité de l'Ukraine » :

 

« La destruction des monuments soviétiques, de Lénine, c'est chez les représentants nationalistes, pro-fascistes maintenant, les oligarques et les nouveaux riches, une façon de détruire la mémoire historique de notre pays, de celui qui a fait tant pour la science, la culture, l'industrie, pour les travailleurs (…)

 

Avec les monuments de la période soviétique, ce sont aussi l'intégrité territoriale que l'on détruit, l'Etat ukrainien.

 

Ce n'est pas un hasard. Chaque action de ces voyous politiques a coûté et coûte cher à des centaines, des milliers, des millions de citoyens ukrainien. On a perdu notre patrie, notre Etat, notre territoire, nos acquis sociaux, le droit au logement, un certain nombre d'avantages dans l'éducation, la santé, la garantie de l'emploi, la stabilité des tarifs : tous ces avantages pour les travailleurs. Aujourd'hui, le gouvernement, ce qu'il reste de l'Etat est utilisé pour satisfaire les ambitions des grands propriétaires fonciers et les oligarques, et pour accuellir les multi-nationales américaines et européennes. (…)

 

A Kharkov, un acte e vandalisme est commis : un monument en l'honneur de Lénine s'effondre à la face de tout le pays. C'est la preuve la plus claire de l'arrivée au pouvoir des vandales.

 

En décembre dernier, une journaliste m'a posé une question en désignant un fragment de granit : Qu'est-ce que c'est ? Elle essayait de comprendre ma relation émotive à ce bout de pierre issu d'une statue de Lénine. Je lui ai alors répondu : « ce sont des morceaux de l'Ukraine ».

 

Une inquiétante ré-écriture de l'histoire : le nazisme blanchi

 

Cette belle et tragique anecdote de Petro Simonenko interpelle. Un puissant mouvement réel de révisionnisme historique est en marche en Europe de l'est, sous le bruit des bottes, alors que l'Occident se crève les yeux pour ne pas voir une réalité qui l'arrange.

 

D'un côté, les forces communistes sont interdites en Hongrie début 2014, des dirigeants de gauche lituaniens poursuivis en justice pour proposer une vision non-conforme de l'histoire. En Ukraine, la troisième force du pays avec ses 14 %, seule force dévouée sans ambiguité à l'unité et l'indépendance du pays, est sous le coup d'un procès pour interdiction.

 

De l'autre côté, en Lituanie, Lettonie, Estonie, les vétérans de la Waffen-SS sont honorés comme héros, les monuments en l'honneur de l'Armée rouge déboulonnés. En Hongrie, le maréchal Horthy est réhabilité comme héros national. En Ukraine, les forces fascistes et néo-nazis prennent une place prééminente, sous l'égide de la figure du nationalisme ukrainien, le collaborateur Stepan Bandera.

 

Pour l'UE, les Etats-unis, le camp du « bien », de la « démocratie », c'est incontestablement le deuxième. Car ces dirigeants-là leur promettent des marchés faciles, des champs et des mines bradés, une main d'oeuvre peu onéreuse ainsi que leur haine farouche du mouvement ouvrier, communiste ainsi que du peuple russe (et accesssoirement des juifs et des étrangers!).

 

On sait le poème de Martin Niemoller : « Quand ils sont venus chercher les communistes, Je n'ai rien dit, Je n'étais pas communiste / Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, Je n'ai rien dit, Je n'étais pas syndicaliste / quand ils sont venus chercher les juifs, je n'ai pas protesté, Je n'étais pas juif / quand ils sont venus chercher les catholiques, Je n'ai pas protesté, Je n'étais pas catholique. Puis ils sont venus me chercher, Et il ne restait personne pour protester ».

 

Aujourd'hui, ce sont les communistes – ultimes défenseurs de l'unité, l'indépendance, la démocratie, l'honnêteté en Ukraine – qui sont pourchassés par un pouvoir sous hégémonie fascisante. Personne ne dit rien car « on n'est pas communiste ».

 

Que se passera-t-il quand les nostalgiques de Bandera, les fanatiques du « national-socialisme » ukrainien, bercés à l'anti-communisme, l'anti-sémitisme, la russophobie, mais aussi la haine des valeurs démocratiques, auront éliminé leurs opposants et conquis l'hégémonie politique ?

 

On comprendra alors qu'avec le Goodbye Lenin célébré par certains, c'était aussi – comme le souligne le KPU – l'adieu à la démocratie et surtout Goodbye Ukraine.

 

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3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 08:53

 

 

 

 

 

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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 16:11

 

 

 

 

Le monde regarde la France avec stupéfaction

             Jose Fort

 

 

Carlos Ghosn affirmait, mercredi matin sur France Inter, que l’image de la France dans le monde n’était pas aussi ternie qu’on voulait bien le dire. Le patron de Renault/Nissan préserve ses arrières. La vérité est différente et il va falloir malheureusement se faire une raison : aux yeux des opinions publiques mondiales, la France est devenue un vassal des Etats-Unis, un obligé de l’Allemagne, une sorte de République bananière baignant dans les affaires. La France, pays des droits de l’homme ? La France, nation souveraine ? La France tolérante, accueillante, solidaire ? La France des conquêtes sociales ? La France des Lumières ? Une histoire pour beaucoup dans le monde à ranger aujourd’hui au placard.

 

Le putsch ultra libéral mené par l’équipe Hollande/Valls pour le compte du patronat, la mort lente de l’industrie et l’affaiblissement de la recherche, la paupérisation d’une grande partie de la population, l’accumulation des détournements de fric et de performances d’alcôves où se débattent les droites et le parti socialiste, les héritiers du pétainisme affichant des ambitions alarmantes, tels sont quelques-uns des thèmes faisant la « une » des commentaires sur la France dans la presse internationale. Souvent accompagnés de commentaires assassins.

 

La présidence Sarkozy avait donné le signal. L’énervé à paillettes de Neuilly avait provoqué la risée puis la franche rigolade. Avec Hollande et Valls, la moquerie a laissé place à la stupéfaction, à l’inquiétude. Que pouvez-vous répondre à un ami africain de passage à Paris qui me disait l’autre jour : « Vu de loin, j’ai l’impression que les socialistes français font tout pour assurer le retour de la droite au pouvoir en 2017. » Il aurait pu ajouter : « Dans un fauteuil. »

 

José Fort

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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 16:02

 

                                                                 cerveau animé

 

 

Barbarie disent-ils…
Mercredi 1er octobre 2014,

Les décapitations filmées d’otages occidentaux en Irak et d’un randonneur français en Algérie suscitent légitimement un sentiment d’horreur et une condamnation unanime et sans appel. Ces assassinats insensés ne peuvent être le fait que de criminels pervers au service d’une idéologie déviante. Ces mises en scène macabres viennent à la suite d’images tout aussi insoutenables montrant des exécutions de masse d’hommes désarmés. L’émotion produite par ce théâtre de la cruauté est cependant froidement manipulée par des médias et des relais politiques en Occident. La qualification sans cesse reprise de « barbaries », perpétrées par des « barbares », répond à la volonté de déshumaniser les auteurs de ces atrocités. Hors du limès de la Civilisation, ils ne relèvent plus du droit commun et ne sont plus passibles des lois ordinaires. Il s’agit pour la propagande blanche, conforme à ses usages établis et ses traditions éprouvées, de dénoncer l’irréductible barbarie de « l’autre » présenté comme totalité indistincte pour mieux soumettre ou exterminer, au-delà des criminels, toute une société. Ou comme dans les cas de l’Irak et de la Syrie de détruire des Etats.

Ces assassinats médiatiques sont représentés par les organes de propagande comme des actes irrationnels d’une radicale altérité, quasiment non-humaine. Mais bien davantage, des échelles du Levant à celles de Barbarie, ces atrocités seraient inhérentes à une sphère ethnico-religieuse, l’Islam, qui malgré des nuances langagières, reste intrinsèquement dangereuse, quasi-incompréhensible et systématiquement opposée à un Occident dont, par essence et définition, les valeurs humanistes sont définitivement supérieures à toutes les autres.

Dans un amalgame éhonté mais clairement assumé, les musulmans d’ici et d’ailleurs, suspectés de connivence « culturelle » avec les assassins, sont sommés par des policiers de la pensée de se désolidariser publiquement de ces crimes. Il leur est enjoint d’approuver la nouvelle guerre moyen-orientale de l’Occident et les bombardements « vengeurs » décidés par la Civilisation.

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Ces arguments d’une propagande essentialiste visant à diaboliser des communautés toutes entières sont odieux et totalement ineptes. Cette propagande de stigmatisation et de culpabilisation est d’autant plus inacceptable que ces journalistes-procureurs seraient particulièrement bien placés, s’ils faisaient leur métier, pour évoquer, en spécialistes, la sauvagerie systématique et des exactions d’une ampleur sanguinaire inouïe de ceux dont les armes se tournent contre les populations arabo-musulmanes depuis des décennies.

Ces journalistes, qui martèlent le mot de barbarie, qu’ont-ils écrit sur les centaines de milliers de morts civils en Irak, sur le recours au phosphore blanc et aux munitions à l’uranium appauvri contre des populations civiles ? Qui parmi ces parangons de la civilisation a évoqué le sort de ces dizaines d’enfants mal formés à Falloujah et ailleurs du fait de l’utilisation d’armes interdites ?

A-t-on entendu des cris d’indignation de la part de cette presse au garde-à-vous, lorsque la très civilisée Madeleine Albright, ancienne secrétaire d’état américaine, justifiait la mort de cinq cent mille enfants irakiens ? Qui de cette presse ou de ces chaines de télévision s’est insurgé devant le fait que dans ce pays des droits de l’homme, des criminels au moins aussi sadiques que ceux de l’État Islamique puissent mourir dans leurs lits grâce aux amnisties et à l’amnésie d’État ?

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Mais il n’est nul besoin de remonter aux guerres coloniales au nom des « Lumières » de la génération précédente pour reconnaitre une même sauvagerie contemporaine, tout aussi indécente, qui se drape des valeurs de la Démocratie et des Droits de l’Homme. Barack Obama, prix Nobel de la paix, peut ainsi mener sept guerres depuis qu’il a reçu cette distinction qui a définitivement perdu toute signification morale. Qui parmi ces médias évoque les dizaines de milliers de victimes innocentes des frappes de drones à travers le monde ? La mort, sous les missiles guidés et les bombes « intelligentes » de cinq cent enfants de Ghaza n’est-elle pas une « barbarie » ? Tout comme les bombardements d’écoles gérées par les Nations Unies seraient tout au plus les dégâts collatéraux de frappes chirurgicales. Il est vrai que sans images et ensevelis sous la mystification et le silence complice des journalistes de l’infotainment, les dizaines de milliers de morts des guerres asymétriques n’existent pas. Pures statistiques, les cadavres déchiquetés de pauvres et de désarmés ne suscitent aucune émotion.

Il n’est donc nul besoin d’effectuer de minutieuses recherches pour découvrir que la réalité de la « barbarie » est fort différente de ce que cette presse en battle-dress veut faire accroire. On ne tentera pas non plus d’établir ici la généalogie politique de l’islamisme fanatique fabriqué par les monarchies du Golfe et armé par l’Occident. Qui se souvient des missiles français Milan, des armes anglaises et américaines généreusement fournis aux « moudjahidine » afghans, hier freedom-fighters et aujourd’hui talibans extrémistes ?

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Les mises en scène d’assassinats abjects dans des circonstances horribles par des psychopathes apolitiques ne peuvent, en aucun cas, servir de prétexte à des manipulations haineuses. Le discours sur la barbarie asséné par les relais de propagande, destiné à désigner de faux ennemis intérieurs, vise à faire taire ceux parmi les musulmans en Europe qui dénoncent les aventures guerrières au Moyen-Orient. A faire oublier ceux commis par les alliés de l’Occident. Et également, en jouant sur la peur à jeter en pâture des minorités visibles « d’apparence musulmane » à une opinion matraquée que l’on cherche à conditionner depuis des années. Ces gesticulations autour d’une soi-disant barbarie musulmane ne parviennent pas à masquer la vérité sanglante d’un Occident colonialiste hier, impérialiste aujourd’hui, qui assume sans discontinuer depuis le dix-neuvième siècle ses guerres éminemment civilisées et très sanguinaires dans le monde arabo-musulman. Les criminels de l’État Islamique ont été à bonne école.

Dans le dispositif éprouvé de préparation psychologique, la barbarie de l’autre est la justification ultime de la guerre. Or, les « guerres » éternelles contre le terrorisme, engagées depuis des dizaines d’années, loin d’avoir endigué le phénomène, l’ont généralisé et complexifié. Il ne fait guère de doute, à la lumière de l’expérience, que le refus d’approches politiques et la fascination pour la guerre manifestée par les dirigeants occidentaux, outre une dangereuse régression du droit international, ne produira qu’un surcroit de subversion.

Les premiers et les pires barbares sont parmi nous.

Fondation Frantz Fanon
27 septembre 2014

Voir en ligne : http://fondation-frantzfanon.com/ar...

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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 15:52

 

 

                                                             cerveau animé

 

 

 

 

Je me définis d’abord et avant tout comme Français. Beaucoup de mes amis ne sont pas des catholiques de France, des protestants de France, des musulmans de France, des athées de France... mais des Français.

Une tribune de François Rachline.

Tout récemment, Le Monde titrait: «L’inquiétude des juifs de France». La lecture de cette accroche m’a immédiatement conduit à penser qu’il existait des juifs d’Allemagne, des juifs d’Italie, des juifs d’Amérique et ainsi de suite. Et que donc, juif moi-même, je n’étais plus un Français né dans la religion juive, ce que je croyais être depuis ma naissance à Paris, il y a de cela 66 ans, mais un juif de France. Etant blond, je me demande maintenant si j’appartiens aussi aux blonds de France. La réponse viendra peut-être prochainement, dans Le Monde ou ailleurs.

Certains de mes compatriotes, baptisés –si j’ose dire– musulmans de France, doivent ressentir le même trouble que moi. Certes, mon père naquit en Russie et ne fut naturalisé qu’en 1938. Me dira-t-on bientôt que je suis un Français de la deuxième génération, en tout cas pas de souche? Et qu’importe j’imagine si ce père, cofondateur en 1927 de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, ce Lazare Rachline (Lucien Rachet), ce résistant, porta sur ses épaules, avec d’autres, l’honneur de la France pendant la Seconde Guerre mondiale «au moment où c’était le plus difficile», comme l’écrivit le général de Gaulle à ma mère, dans sa lettre de condoléances.

Ma première réaction fut d’en vouloir au Monde de ce renoncement au génie de la France. Atteint dans mon intégrité de Français, ma raison l’emporta néanmoins sur mon émotion: l’expression «juif de France» témoigne du glissement auquel nous assistons dans notre pays. Ce journal ne fait que le traduire, même sans s’en rendre compte. D’ailleurs, dans son édition datée du 2 octobre 2014, il persiste en publiant cette fois une enquête sur les «juifs français» qui émigrent vers Israël.

Non seulement je ne suis pas un juif de France, mais je ne suis pas non plus un juif français. Et beaucoup de mes amis ne sont pas des catholiques de France, des protestants de France, des athées de France, mais des Français. Je me définis d’abord et avant tout, moi aussi, comme Français. Je suis un de ces hommes qui aiment son pays pour sa diversité culturelle, historique, géographique, culinaire, folklorique, climatique et que sais-je encore. Un de ces hommes qui ne comprennent pas très bien pourquoi l’un des pays les plus riches du monde par sa diversité –il n’est que de le parcourir– ne s’appuie pas sur cet atout déterminant dans le concert international. Un de ces hommes aussi qui avait appris à l’école que ses ancêtres étaient des Gaulois, qui l’a cru, qui s’en est imprégné, et à qui on susurre (avant de le crier?) que ce pourraient être plutôt des Hébreux.

Le modèle français de l’assimilation a pour principe d’accueillir tous ceux qui sont prêts à épouser la culture française, à s’y fondre en lui apportant aussi l’originalité de leur origine. Le comte Stanislas de Clermont-Tonnerre en résuma le fondement d’une formule, en 1789:

«Il faut tout refuser aux juifs comme nation et tout accorder aux juifs comme individus.»

Ceux qui récusent cette logique, quels que soient leurs motifs ou leurs finalités, militent pour la juxtaposition des communautés. Leur monde est une mosaïque de moins en moins soudée, propice à la disparition de toute unité nationale.

Je sais bien que ces deux forces conceptuelles aujourd’hui se télescopent sur notre territoire et dans nos esprits, mais la France éternelle du mélange doit réagir. Que les ennemis de l’assimilation la combattent, plus ou moins consciemment, est désolant; que ses amis se laissent endormir est grave. Je t’en supplie mon beau pays, réveille-toi. Vite.

 

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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 07:43

                                                             Terre Corse

 

 

 

DES VIDEOS AVEC.....

 Francis, Jean-Claude et Jean-Pierre ....

 

                                                          SUR 

 

                http://terrecorse.tumblr.com/

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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 07:40

 

 

 

Réélue présidente de la Conférence Régionale de Santé et de l’Autonomie de Corse (CRSA)

Josette RISTERUCCI sera l’invitée du club de la presse sur RCFM le lundi 06 octobre de 12h00 à 13h00.

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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 07:36

 

                                                                CERVEAU

 

 

 

 

La lutte contre l’EI, un écran de fumée pour masquer la mobilisation US contre la Syrie et l’Iran
Mondialisation.ca, 1er octobre 2014


La menace de l’EIIL, ou EI, est de la poudre aux yeux. La force de l’EIIL a été délibérément gonflée pour que le public soutienne le Pentagone et pour justifier les bombardements illégaux de la Syrie. Elle est utilisée également pour justifier la mobilisation de ce qui apparaît de plus en plus comme un déploiement militaire massif, dirigé par les États-Unis, au Moyen-Orient. La puissance de feu et les moyens militaires engagés dépassent ce qui est nécessaire pour combattre les escadrons de la mort de l’EIIL.

Alors que les États-Unis ont assuré leurs citoyens et le monde qu’aucun soldat ne serait envoyé sur le terrain, cela est très peu probable. C’est peu probable tout d’abord parce qu’il faut des soldats sur le terrain pour identifier et choisir les cibles. De plus, Washington considère que la campagne contre les combattants de l’EIIL va durer des années. C’est un double discours. Il s’agit en fait d’un déploiement militaire permanent ou, dans le cas de l’Irak, d’un redéploiement. Cette force pourrait être transformée par la suite en une plus grande force d’attaque qui menacerait la Syrie, l’Iran et le Liban.

 

Un dialogue sur la sécurité entre les État-Unis et
la Syrie et entre les États-Unis et l’Iran?

Avant le début des bombardements américains en Syrie, des informations non vérifiées avaient commencé à circuler que Washington avait entamé, par l’intermédiaire de canaux russes et irakiens, un dialogue avec Damas pour discuter de coordination militaire et de la campagne de bombardements du Pentagone. Ces rapports avaient quelque chose d’étrange. Les agents de confusion étaient à l’oeuvre pour légitimer les bombardements de la République arabe syrienne.

Les allégations d’une coopération entre les États-Unis et la Syrie par l’entremise de canaux russes et irakiens font partie d’une série d’articles d’intoxication et de désinformation. Les affirmations de coopération des États-Unis avec la Syrie ont été précédées d’affirmations similaires au sujet d’une coopération entre les États-Unis et l’Iran en Irak.

Il y a quelques semaines, Washington et les médias américains avaient laissé entendre qu’un accord de coopération militaire avait été conclu entre Washington et Téhéran pour combattre l’EIIL et coopérer à l’intérieur de l’Irak. Cela avait été démenti catégoriquement et dénoncé comme de la désinformation par de nombreuses personnes de l’establishment politique iranien et par des commandants militaires iraniens de haut rang.

Après que les Iraniens aient dit clairement que les affirmations de Washington étaient de la fiction, les États-Unis ont déclaré qu’il ne serait pas pertinent que l’Iran se joigne à une coalition anti-EIIL. L’Iran a réfuté tout cela. Washington était malhonnête et déformait les faits parce que les responsables américains avaient demandé plusieurs fois à Téhéran de se joindre à la coalition anti-EIIL.

Avant de recevoir son congé de l’hôpital après une chirurgie de la prostate, l’Ayatollah Ali Khamenei, qui occupe le poste le plus élevé de la République islamique d’Iran, a déclaré à la télévision iranienne le 9 septembre 2014 que les États-Unis avaient demandé à trois reprises que Téhéran et Washington coopèrent en Irak. Il a expliqué que l’ambassadeur des États-Unis en Irak avait transmis un message à l’ambassadeur d’Iran en Irak dans lequel il demandait à l’Iran de se joindre aux États-Unis, alors que, dans ses propres mots, « le même [John Kerry]— qui avait déclaré devant les caméras et devant le monde entier qu’il ne voulait pas que l’Iran coopère avec eux— a demandé à M. Zarif [ministre iranien des Affaires étrangères de l'Iran] que l’Iran coopèrent avec eux sur cette question, mais M. Zarif a refusé cette [demande] ». La troisième demande a été faite par la sous-secrétaire américaine Wendy Sherman au vice-ministre des Affaires étrangères iranien Abbas Araghchi.

De plus, Khamenei a catégoriquement exclu toute coopération avec Washington sur la question. « Sur cette question, nous n’allons pas coopérer avec l’Amérique notamment parce qu’elle a les mains sales », a-t-il publiquement confirmé tout en expliquant que Washington avait de mauvaises intentions et des visées malveillantes en Irak et en Syrie.

Comme la Russie, l’Iran soutient la Syrie et l’Irak contre l’EIIL. Tout comme Moscou, Téhéran s’est également engagé à combattre l’EIIL, mais ne se joindra pas à la coalition anti-EIIL de Washington.

 

Nouvelle(s) invasion(s) et projets de changement de régime en préparation?

Comme cela a été révélé le 20 juin 2014, pour Washington le gouvernement fédéral de Nouri Al-Malaki à Bagdad devait être écarté parce qu’il avait refusé de se joindre au siège américain de la Syrie, s’était aligné sur l’Iran, avait vendu du pétrole aux Chinois et avait acheté des armements à la Russie. La décision de l’Irak de participer à la construction du gazoduc Iran-Irak-Syrie a également contrarié les plans des États-Unis et de leurs alliés pour gagner le contrôle des flux d’énergie du Moyen-Orient et entraver l’intégration eurasienne.[1]

Le gouvernement Al-Malaki à Bagdad a commis deux autres péchés capitaux impardonnables aux yeux de Washington. Cependant, ces offenses doivent d’abord être replacées dans leur contexte géopolitique.

Souvenez-vous du slogan du gouvernement Bush II après le 11 Septembre, 2001, au début de sa série de guerres ? C’était le suivant: « N’importe qui peut aller à Bagdad, mais les vrais hommes vont à Téhéran ! » Ce que voulait dire ce slogan belliciste est que le Pentagone considérait que le chemin de Téhéran passait pas Bagdad et Damas.[2]

Comme pour la Syrie, les péchés capitaux du gouvernement Al-Malaki sont liés au fait qu’il bloquait le chemin de Téhéran. En premier lieu, le gouvernement irakien avait expulsé le Pentagone d’Irak à la fin de 2011, ce qui avait forcé les États-Unis à retirer les troupes américaines directement stationnées à la frontière occidentale de l’Iran. En second lieu, le gouvernement fédéral irakien cherchait à expulser les militants iraniens hostiles et à fermer le Camp d’Ashraf, qui pouvaient être utilisés dans une guerre ou des opérations de changement de régime contre l’Iran.

Le camp d’Ashraf était la base de l’aile militaire de l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI). L’OMPI est une organisation antigouvernementale iranienne qui a comme objectif le changement de régime à Téhéran. Cette organisation a même ouvertement appuyé les attaques menées par les États-Unis contre l’Iran et la Syrie.

Bien que le gouvernement américain ait inscrit l’OMPI sur sa liste d’organisations terroristes, quand les États-Unis et la Grande-Bretagne, leur fidèle allié, ont envahi l’Irak, Washington a commencé à resserrer ses liens avec l’OMPI. Paradoxalement, les États-Unis et la Grande-Bretagne avaient hypocritement utilisé le soutien de Saddam Hussein à l’OMPI pour qualifier l’Irak d’État soutenant le terrorisme et également justifier l’invasion anglo-américaine de l’Irak. Depuis, les États-Unis protègent l’OMPI.

Depuis 2003, les États-Unis financent l’OMPI. Washington protège l’OMPI pour, d’une part, faire pression sur Téhéran et, d’autre part, se garder la possibilité de l’installer au pouvoir à Téhéran dans le cadre d’une opération de changement de régime contre l’Iran. L’OMPI a littéralement été incorporée à l’arsenal du Pentagone et de CIA contre Téhéran. Même après que les États-Unis aient transféré le contrôle du Camp d’Ashraf à Bagdad, le Pentagone a maintenu des troupes à l’intérieur du camp de l’OMPI.

En 2012, les forces de l’OMPI ont été transférées à l’ancienne base militaire américaine de Camp Liberty, qui est maintenant appelé par un nom arabe, le Camp Hurriya.

Le chef du bureau d’Istanbul du Christian Science Monitor, Scott Peterson, explique que les responsables américains ont commencé à réellement soutenir l’OMPI au début du printemps arabe en 2011. Ce soutien est lié aux rêves de changement de régime de Washington. Scott Peterson écrit que les responsables américains « parlent rarement du passé violent et anti-américain de l’OMPI et présentent ce groupe non pas comme des terroristes mais comme des combattants de la liberté ayant ‘des valeurs semblables aux nôtres’, comme des démocrates en attente prêts à servir d’avant-garde au changement de régime en Iran. »[3]

 

Washington n’a pas abandonné ses rêves
de changement de régime à Téhéran

Washington n’a pas abandonné ses rêves de changement de régime à Téhéran. Est-ce une coïncidence que le soutien des États-Unis et de l’Union européenne à l’OMPI augmente alors que la menace de l’EIIL en Irak commence à recevoir une grande attention ?

Le 27 juin 2014, 600 parlementaires et hommes politiques, pour la plupart des pays de l’OTAN, ont participé à un grand rassemblement de l’OMPI à Villepinte, en banlieue nord-est de Paris. La demande principale de ce rassemblement était un changement de régime en Iran. Des fauteurs de guerre et des personnalités sans scrupules comme l’ex-sénateur des États-Unis Joseph Lieberman, le porte-parole et apologiste d’Israël Alan Dershowhitz, l’ancien représentant du gouvernement Bush II et commentateur à Fox News John Bolton, l’ancien maire de New York Rudy Giuliani, et l’ancien ministre français et ancien chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK) Bernard Kouchner ont participé à ce rassemblement de l’OMPI pour promouvoir la guerre et le changement de régime. Selon l’OMPI, il y avait plus de 80 000 personnes à ce rassemblement de changement de régime. Des partisans des insurrections en Irak et en Syrie étaient également présents au rassemblement de Villepinte et ont appelé à un changement de régime en Irak, en Syrie et en Iran.

L’ironie est que cet événement a été financé probablement par le gouvernement américain lui-même. Les alliés des États-Unis ont probablement contribué aussi. Ce financement a servi aux activités de lobbying de l’OMPI auprès du Congrès américain et du Département d’État des États-Unis, qui fait du recyclage d’argent. Des gens comme Rudy Giuliani – probablement l’un des maires les plus détestés de l’histoire de la ville de New York jusqu’aux événements tragiques du 11 septembre – sont maintenant dans les faits des lobbyistes de l’OMPI. Selon le Christian Science Monitor, « un grand nombre de ces anciens hauts responsables américains – qui représentent l’ensemble de l’éventail politique – ont été payés des dizaines de milliers de dollars pour parler en faveur de l’OMPI. »[4]

Rudy Giuliani participe aux événements de l’OMPI depuis au moins 2010. En 2011, il a réclamé publiquement un changement de régime à Téhéran et à Damas lors d’un rassemblement de l’OMPI. « Que diriez-vous si nous faisions suivre le printemps arabe par un été persan ? » a-t-il déclaré rhétoriquement.[5] Mais la phrase suivante de Giuliani montre bien que le soutien à l’OMPI est un produit de la politique étrangère des États-Unis: « Nous avons besoin d’un changement de régime en Iran, plus que nous en avons besoin en Égypte, ou en Libye, et tout autant que nous en avons besoin en Syrie ».[6]

Le sénateur John McCain, partisan de la guerre et ami de Joseph Lieberman, n’a pas pu se déplacer, mais il s’est adressé par vidéo à ce rassemblement pour le changement de régime de la banlieue parisienne de Seine-Saint-Denis. Le représentant Edward Royce, président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, a également envoyé un message vidéo d’appui à un changement de régime en Iran, tout comme le sénateur Carl Levin et le sénateur Robert Menendez.

Des délégations importantes des États-Unis, de France, d’Espagne, du Canada et d’Albanie étaient présentes. En plus des personnes déjà mentionnées, parmi les participants américains au rassemblement du 27 juin 2014, il y avait:

1. Newt Gingrich, ancien président de la chambre basse (Chambre des représentants) du Congrès bicaméral des États-Unis;
2. John Dennis Hastert, un autre ancien président de la Chambre des représentants;
3. George William Casey Jr., commandant de la Force multinationale en Irak qui a envahi et occupé l’Irak ;
4. Hugh Shelton, cadre dans l’industrie des logiciels et ancien chef d’état-major des armées des États-Unis;
5. James Conway, ancien commandant du Corps des Marines des États-Unis;
6. Louis Freeh, ancien directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI);
7. Lloyd Poe, le représentant des États-Unis qui est (1) membre de la Sous-commission sur l’Europe, l’Eurasie et les nouvelles menaces, et (2) Président de la Sous-commission sur le terrorisme, la non-prolifération et le commerce de la Chambre des représentants;
8. Daniel Davis, membre de la Chambre des représentants des États-Unis (Illinois);
9. Loretta Sánchez, membre de la Chambre des représentants des États-Unis(Californie);
10. Michael B. Mukasey, ancien procureur général des États-Unis;
11. Howard Dean, ancien gouverneur du Vermont;
12. William Richardson, ancien secrétaire américain de l’énergie ;
13. Robert Torricelli, ancien membre de la Chambre des représentants des États-Unis et ancien sénateur du Sénat des États-Unis; il est actuellement le représentant légal de l’OMPI en Irak;
14. Frances Townsend, ancienne conseillère de George W. Bush Jr. pour la sécurité intérieure;
15. Linda Chavez, ancienne directrice des relations publiques de la Maison-Blanche;
16. Robert Joseph, ancien sous-secrétaire d’État qui a dirigé 1) le Bureau de contrôle des armements, (2) le Bureau de la sécurité internationale et de la non-prolifération et (3) le Bureau des affaires politico-militaires;
17. Philip Crowley, ancien assistant-secrétaire d’État chargé des affaires publiques;
18. David Phillips, ancien chef de la police militaire américaine qui a réorganisé la police irakienne et était responsable de la protection du camp d’Achraf et de la détention de Saddam Hussein;
19. Marc Ginsberg, premier vice-président de la firme de relations publiques APCO Worldwide, ancien ambassadeur des États-Unis et ancien conseiller de la Maison Blanche pour la politique au Moyen-Orient.

Comme la présence américaine, la présence française comprenait des personnalités politiques et des élus. En plus de Bernard Kouchner, parmi les participants notables de la France il y avait:

1. Michèle Alliot-Marie, une femme politique française qui a assumé les portefeuilles ministériels de la Défense, de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères;
2. Rama Yade, vice-présidente du Parti Radical, un parti conservateur français;
3. Gilbert Mitterrand, président de la Fondation France Liberté, une organisation des droits de l’homme centrée sur les groupes ethniques comme les Kurdes, les Tchétchènes et les Tibétains;
4. Martine Valleton, maire de Villepinte.

D’Espagne, parmi les personnes notables présentes, il y avait:

1. Pedro Agramunt Font de Mora, président du groupe parlementaire du Parti populaire européen (PPE) à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe;
2. Jordi Xucla, président du groupe parlementaire Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe au Conseil de l’Europe;
3. Alejo Vidal-Quadras, un homme politique espagnol et ancien vice-président du Parlement européen de l’Union européenne;
4. José Luis Rodriguez Zapatero, ancien premier ministre d’Espagne (qui était accompagné de son épouse, Sonsoles Espinosa Díaz).

Parmi les autres participants de pays euro-atlantiques, il y avait:

1. Pandli Majko, ancien premier ministre de l’Albanie;
2. Kim Campbell, ancienne première ministre du Canada;
3. Geir Haarde, ancien premier ministre d’Islande;
4. Ingrid Betancourt, ancienne sénatrice de la Colombie;
5. Alexander Carile, membre de la Chambre des Lords britannique, la chambre haute du Parlement britannique;
6. Giulio Maria Terzi, ancien ministre des Affaires étrangères de l’Italie;
7. Adrianus Melkert, ancien dirigeant du Parti travailliste hollandais et ancien représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, en Irak.

Non seulement le changement de régime a été discuté, mais la crise transfrontalière en Irak et en Syrie a été un sujet majeur de ce rassemblement. Fox News a donné une couverture médiatique spéciale à l’événement. Alors qu’en juillet, la direction de l’OMPI avait condamné le soutien de l’Iran au gouvernement fédéral irakien dans sa lutte contre l’EIIL, depuis que les États-Unis ont commencé à combattre l’EIIL elle a choisi de se taire.

Avant ce rassemblement sur le changement de régime, la dirigeante de l’OMPI, que l’OMPI a désignée comme future présidente de l’Iran en 1993, a même rencontré à Paris, le 23 mai 2014, le chef du Conseil national syrien fantoche, Ahmed Jarba, pour discuter de coopération.

 

Changement de régime à Damas par « dérapage de la mission » en Syrie

La campagne de bombardement des États-Unis en Syrie est illégale et une violation de la Charte des Nations unies. C’est pourquoi le Pentagone a pris soin de déclarer que cette campagne de bombardements, dirigée par les États-Unis, était motivée par la menace d’une attaque « imminente » sur le territoire des États-Unis. Cette allégation destinée à donner une couverture légale aux bombardements du territoire syrien vient d’une interprétation déformée de l’Article 51 de la Charte de l’ONU qui autorise un pays membre de l’ONU à attaquer un autre pays si une attaque imminente contre un pays membre de l’ONU par ledit pays est sur le point d’avoir lieu.

Barack Obama et le gouvernement américain ont fait de leur mieux pour semer la confusion et brouiller la réalité par une série de différentes mesures destinées à légitimer la violation du droit international que sont leurs bombardements de la Syrie sans l’autorisation de Damas. Bien que l’ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Samantha Powers, ait informé le représentant permanent de la Syrie auprès de l’ONU que des frappes, dirigées par les États-Unis, allaient avoir lieu sur le gouvernorat de Racca, informer Bashar Al-Jaafari par une notification formelle unilatérale ne peut être considéré comme recevoir le consentement légal de la Syrie.

Les frappes, sous commandement des États-Unis, contre la Syrie n’ont pas non plus l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU. Cependant, le gouvernement américain a essayé de faire passer la réunion du Conseil de sécurité du 19 septembre 2014, que John Kerry a présidée, comme un signe que le Conseil de sécurité des Nations unies et la communauté internationale appuyaient sa campagne de bombardements.

Ce n’est pas non plus une coïncidence qu’au moment même où les États-Unis formaient leur coalition multinationale pour combattre l’EIIL et son pseudo califat, John Kerry mentionnait commodément que la Syrie avait violé la Convention sur les armes chimiques (CAC). Tout en admettant que la Syrie n’avait pas utilisé de matériel interdit par la CAC, Kerry a dit aux parlementaires américains que Damas avait manqué à ses engagements en vertu de la CAC le 18 septembre 2014. En d’autres termes, Washington a l’intention de s’en prendre à la Syrie et de provoquer un changement de régime à Damas. Si cela ne confirme pas les intentions de Washington, alors le fait que les États-Unis veulent utiliser l’Arabie saoudite pour entraîner de nouvelles forces anti-gouvernementales le devrait.[7]

La stratégie de provocation des États-Unis pour justifier leur campagne de bombardements contre la Syrie a pour but de créer un prétexte pour élargir cette campagne de frappes aériennes illégale, dirigée par les États-Unis, commencée le 22 septembre 2014.

Ce que les États-Unis prévoient est une campagne de bombardements à long terme, qui menace aussi le Liban et l’Iran. Selon Ali Khamenei, les États-Unis veulent bombarder l’Irak et la Syrie en utilisant l’EIIL comme un écran de fumée, en suivant le modèle établi au Pakistan. Plus exactement, la situation devrait être appelée le modèle AfPak (l’Afghanistan et le Pakistan comme un seul théâtre d’opération). Les États-Unis ont utilisé les répercussions de l’instabilité en Afghanistan et l’expansion des talibans au Pakistan comme un prétexte pour bombarder ce pays. L’Irak et la Syrie ont été fusionnés en une seule zone de conflit, qu’Ibrahim Al-Marashi, usant de néologisme, décrit comme l’émergence du « Syrak ».

 

L’objectif plus large: perturber l’intégration eurasienne

Alors que les États-Unis font semblant de combattre les terroristes et escadrons de la mort qu’ils ont eux-mêmes créés, les Chinois et leurs partenaires s’affairent à l’intégration de l’Eurasie. « La guerre contre le terrorisme » de l’Amérique va de pair avec la reconstruction de la Route de la soie. C’est la vraie histoire et la motivation pour expliquer l’insistance de Washington à combattre et se redéployer au Moyen-Orient. C’est également la raison pour laquelle les États-Unis ont poussé l’Ukraine à affronter la Russie et l’UE à sanctionner la Fédération de Russie.

L’Amérique veut perturber le réémergence de la Route de la soie et l’expansion de son réseau commercial. Alors que Kerry s’emploie à effrayer le public avec l’EIIL et ses atrocités, les Chinois se sont affairés à occuper l’espace en concluant des marchés à travers l’Asie et l’océan Indien. Cela fait partie de la marche vers l’ouest du dragon chinois.

Parallèlement aux voyages de Kerry, le président chinois Xi Jinping a visité le Sri Lanka et est allé aux Maldives. Le Sri Lanka fait déjà partie du projet de la Route de la soie maritime de la Chine. Les Maldiviens sont les plus récents participants alors que des accords ont été conclus pour inclure l’île-nation dans le réseau de la Route de la soie maritime ainsi que les infrastructures que la Chine construit pour développer le commerce maritime entre l’Asie de l’Est, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Europe. Ce n’est pas une coïncidence que deux destroyers chinois aient accosté au port iranien de Bandar Abbas sur le golfe Persique pour mener des exercices conjoints avec des navires de guerre iraniens dans le golfe Persique.

Parallèlement au commerce est-ouest, un réseau d’échanges et de transport nord-sud est en cours d’élaboration. Le président iranien Hassan Rouhani s’est rendu récemment au Kazakhstan, où lui et son homologue kazakh, le président Noursoultan Nazarbaïev, ont confirmé que les échanges commerciaux vont se multiplier. Le parachèvement du chemin de fer Kazakhstan-Turkménistan-Iran, qui permettra de créer un itinéraire de transit nord-sud, est attendu. La coopération entre Téhéran et l’union eurasienne a également été abordée par les deux présidents. Sur le côté ouest de la mer Caspienne, un corridor nord-sud parallèle allant de la Russie à l’Iran par la République d’Azerbaïdjan est en cours de réalisation.

Les sanctions contre la Russie commencent à provoquer de l’inquiétude au sein de l’Union européenne. Les vrais perdants dans les sanctions contre la Russie sont les membres de l’Union européenne. La Russie a démontré qu’elle a des options. Moscou a déjà débuté la construction de son mégapipeline de gaz naturel Yakoutie – Khabarovsk – Vladivostok (aussi appelé gazoduc Force de Sibérie) pour livrer du gaz à la Chine alors même que son autre partenaire au sein du BRICS, l’Afrique du Sud, a signé un accord historique sur l’énergie nucléaire avec Rosatom. L’influence de Moscou sur la scène internationale est très évidente. Son influence est en hausse au Moyen-Orient et en Amérique latine. Même en Afghanistan où sont stationnées des forces de l’OTAN, l’influence russe est à la hausse. Le gouvernement russe a récemment dressé une liste de plus d’une centaine d’anciens projets de construction soviétiques qu’il souhaite récupérer.

Une alternative aux sanctions des États-Unis et de l’UE est en train d’émerger en Eurasie. Mis à part l’accord commercial sur le pétrole contre des biens que Téhéran et Moscou ont signé, le ministre russe de l’Énergie Alexander Novak a annoncé que l’Iran et la Russie ont conclu plusieurs nouveaux accords d’une valeur de 70 000 000 000 euros. Bientôt les sanctions vont simplement isoler les États-Unis et l’Union européenne. Les Iraniens ont également annoncé qu’ils travaillent avec leurs partenaires chinois et russes pour surmonter le régime des sanctions des États-Unis et de l’UE.

L’Amérique est en train d’être écartée. Elle ne peut pas se tourner vers l’Asie-Pacifique tant que les différends qui l’opposent à la Russie, à l’Iran et à la Syrie au Moyen-Orient et en Europe de l’Est ne sont pas résolus. C’est pourquoi Washington fait de son mieux pour perturber, diviser, redessiner, marchander et coopter. Lorsqu’il est temps d’agir, les États-Unis ne se préoccupent pas de combattre l’EIIL, qui a servi les intérêts de Washington au Moyen-Orient. La principale préoccupation de l’Amérique est de préserver son empire qui s’écroule et d’empêcher l’intégration eurasienne.

Mahdi Darius Nazemroaya

 

Notes 

1. Mahdi Darius Nazemroaya, « America pursuing regime change in Iraq again », RT, 20 juin 2014.
2. Mahdi Darius Nazemroaya, « The Syria Endgame: Strategic Stage in the Pentagon’s Covert War on Iran », Global Research, 7 janvier 2013.
3. Scott Peterson, « Iranian group’s big-money push to get off U.S. terrorist list », Christian Science Monitor, 8 août 2011
4. Ibid.
5. Ibid.
6. Ibid.
7. Matt Spetalnick, Jeff Mason et Julia Edwards, « Saudi Arabia agrees to host training of moderate Syria rebels », Caren Bohan, Grant McCool et Eric Walsh éditeurs. Reuters, 10 septembre 2014. 

 

 

Article original en anglais :

DN-SC-83-08192

The March to War: Fighting ISIL is a Smokescreen for US Mobilization against Syria, Iran publié le 26 septembre 2014.

Publié initialement sur le site de Strategic Culture, 26 septembre 2014.

Traduit de l’anglais par cpcml.ca

 Source de l’illustration : http://rightwayssuccess.blogspot.ca/2014/06/us-may-repeat-same-inept-blunders-that.html  

Mahdi Darius Nazemroaya est sociologue, auteur primé et analyste géopolitique. Il est un associé de recherche au Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Cet article, en anglais, est paru initialement sur Strategic Culture Foundation le 26 septembre 2014.



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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 07:13

                                                                         CERVEAU

 

 

 

dc0b8c81f931be64d648d21b856c46ddfccd0865.jpgComment l'Union européenne a financé l'Etat islamique : ces États qui ont acheté (légalement) son pétrole de contre-bande !

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

Les bombes pleuvent sur la Syrie (mais pas sur l'Irak) qui en quelques jours a vu l'immense majorité de ses raffineries réduites en cendre. Plus on en apprend sur l'Etat islamique (EI), plus la complicité directe ou indirecte des européens et américains se fait jour. Dernière révélation : les Etats européens ont acheté du pétrole de contre-bande venant de l'EI.

 

La « menace fantôme » de l'Etat islamique (EI) justifie l'injustifiable : des frappes aériennes sur le territoire syrien à l'insu de son gouvernement, l'armement de forces séparatistes en Irak, la mise en place d'une coalition internationale pour intervenir en Syrie.

 

Décidément, les 15 à 20 000 combattants qui contrôlent le nord de l'Irak et de la Syrie sont une divine surprise pour les USA et l'UE, jusque-là mis en échec par la résistance nationale syrienne derrière Assad, le dévoilement du caractère islamiste fanatique de la dite rébellion démocratique.

 

Le plan se dessine : utiliser la menace fantôme EI pour détruire les infrastructures syriennes (d'abord ses raffineries), justifier une ingérence aux caractères légaux flous, puis après avoir détruit formellement le groupe, passer à la phase d'invasion de la Syrie et du renversement d'Assad.

 

C'est ce qui ressort de ses premières frappes. 16 des 20 raffineries syriennes contrôlées par EI ont été détruites mais les USA ont veillé à ne pas toucher certaines raffineries pour permettre à la rebellion (mais laquelle?) d'avoir des ressources dans la lutte à venir contre Assad.

 

Les alliés des Etats-unis qui bombardent les islamistes en Syrie sont les mêmes … qui ont financé, soutenu et armé l'Etat islamique !

 

Sur ordre américaiin, ce sont en fait l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis – les mêmes qui finançaient l'EI il y a quelques mois ! – qui ont fait intervenir leurs chasseurs-bombardiers, leur drones pour bombarder 12 raffineries le 24 septembre, et 4 autres le 28.

 

Les USA pressent maintenant la Turquie – qui depuis des mois sert de base arrière aux islamistes ! – à intervenir en Syrie. Le vice premier-ministre turc a déclaré qu'une motion allait être votée pour permettre à des soldats turcs de faire des incursions en territoire syrien ou irakien.

 

Il faut évidemment rappeler des évidences, l'implication directe des alliés des USA dans l'émergence de l'Etat islamique : tout le monde sait que les Etats du Golfe en général et l'Arabie saoudite en particulier ont été les pays qui ont financé au départ l'Etat islamique.

 

Sans l'aide de la Turquie, qui fait transiter le djihadistes, les munitions, achète le pétrole des islamistes, leur sert de base-arrière pour se soigner, se reposer, se ravitailler, l'Etat islamique n'aurait jamais résisté, encore moins prospérer.

 

On sait depuis longtemps que la Turquie joue double jeu avec les rebelles de l'EI, même si les responsables occidentaux – comme John Kerry récemment – sont plus prompts à dénoncer les achats de pétrole supposés de Bachar al-Assad (un prétexte pour justifier son renversement après l'écrasement de l'Etat islamique?).

 

Il y a quelques mois, le député républicain (CHP) turc Ali Ediboglu avait dénoncé dans le journal turc Taraf le fait que le gouvernement turc collaborait ou laissait faire un trafic de pétrole de grande ampleur transitant par son territoire. Le député parlait de 800 millions de $ depuis janvier.

 

Selon lui, les rebelles ont mis en place un système d'oléoducs de fortune à la frontière, tandis que le pétrole est transféré par camions jusque-là.

 

Ediboglu dénonçait également le fait qu'un certain nombre de combattants européens, russes passent par la Turquie, et que 1 000 Turcs opèrent dans la rébellion, ce qui est impossible sans la connaissance au minimum voire la coopération du MIT, les services de renseignement turcs.

 

Tout ceci est désormais confirmé. Luay al-Khatib, directeur de l'Iraq Energy institute note que « la Turquie a fermé les yeux sur ce trafic mené depuis Mossoul ». Pour Hussein Alawi, lui aussi responsable de cet Institut : « les terroristes utilisent des camions plutôt que des olédocus, il y a 210 camions-citerne transport le pétrole de contre-bande jusqu'à la Turquie chaque jour ».

 

Les Etats européens ont financé l'EI en achetant leur pétrole de contre-bande !

 

Ce réseau d'exportation de pétrole syrien et irakien est désormais un secret de polichinelle, admis même par John Kerry. Il a permis à l'EI de devenir le groupe terroriste le plus riche de l'histoire, produisant de 25 à 40 000 barils de pétrole par jour, avec des revenus de 3,2 millions de $ par jour.

 

De juin à septembre, le patrimoine d'EI serait passé, selon les services de renseignement américains, de 800 millions de $ à 2 milliards de $. Comment cela est-il possible ?

 

L'Etat islamique a un argument imbattable dans le monde capitaliste : le prix de sa marchandise. Officiellement côté à 100 $ le baril, il est vendu jusqu'à 25 $, plus souvent autour de 30-40 $. Ce pillage massif au détriment du peuple syrien, irakien, a nécessairement ses complices.

 

La Turquie n'est pas seule. La révélation de l'ambassadrice de l'UE en Irak, Jana Hybaskova, le 2 septembre dernier, fait froid dans le dos et révèle d'autres complices du crime, dans nos rangs.

 

Elle a commencé d'abord par critiquer les pays européens qui arment les Pechmerga au risque d'une partition du pays, avec des effets désastreux sur la région.

 

Puis, elle a lancé une bombe. Après avoir insisté sur la nécessité d'exercer des pressions sur la Turquie pour arrêter le trafic régional qu'elle alimente, elle affirme : « hélas, il y a aussi des pays membres de l'Union européenne qui achètent ce pétrole de contre-bande ».

 

Pressée de divulguer les noms de ces pays qui contribuent à enrichir l'EI, l'ambassadrice européenne a refusé de donner des noms. Cette révélation, basée sans doute sur les informations des services de renseignement européens, a créé la panique au sein de l'UE. Le Service d'action extérieure de l'UE, qui gère les diplomates européens, a refusé de commenter cette déclaration.

 

Il y a an, l'UE légalisait l'achat de pétrole aux rebelles syriens

 

Encore une fois, ceci n'est une surprise que pour ceux qui ont oublié l'histoire récente. Le 22 avril 2013, les 27 ministres des Affaires étrangères de l'UE ont décidé de lever le blocus européen portant sur l'importation de pétrole syrien venant des territoires rebelles.

 

L'objectif était alors d'accorder un soutien économique à la rébellion syrienne – déjà dominée par les islamistes comme Al-Nosra et l'EI.

 

Le ministre des Affaires étrangères allemand d'alors, Guido Westerwelle, commentait ainsi cette décision : « Nous voulons développer économiquement les régions contrôlées par l'opposition, il nous faut donc lever les sanctions qui empêchent l'opposition modérée de travailler ».

 

Ce que signifiait cette levée du blocus sur le territoire venant du nord de la Syrie, c'est que le trafic organisé par les rebelles islamistes était perçu comme totalement légal par les Etats de l'UE qui aurait eu bien tort de ne pas profiter de la manne de ce pétrole bon marché offert par l'EI.

 

En dépit des nuances que tentent d'apporter certains « experts » dans la presse française, même si la proportion de pétrole chez nous venant de l'EI est négligeable (mais pas nulle donc), elle a eu un poids considérable dans le financement de ce groupe islamiste.

 

Par ailleurs, ce n'est pas vrai que les « Etats européens ne savaient pas », parce que le pétrole subit divers mélanges, ou était raffiné ailleurs, transporté par des intermédiaires etc. Comment ne peuvent-ils pas savoir quand les prix pratiqués sont bien en-dessous de ceux du marché ?

 

Les Etats européens se comportent comme le feraient des acheteurs complices honteux de voleurs qui auraient trouvé un baril de pétrole « tombé du camion-citerne ». On le vend 25 au lieu de 100 $, mais on ne savait pas que ce n'était pas du trafiqué, de la contre-bande. Qui peut y croire ?

 

Par ailleurs, il n'est pas anodin de rappeler qu'on estime qu'il y aurait maintenant plus de 3 000 combattants européens dans les forces de l'EI, soit entre 15 et 20 % de ses forces, et le flot serait plutôt en augmentation.

 

Qui peut croire que ni les services de renseignement français, britanniques ou turcs ne peuvent contrôler ces flots ?

 

Peut-être y-a-t-il aussi des agents des services secrets occidentaux infiltrés dans ce groupe, remarquablement bien organisé (y compris dans le trafic de pétrole à l'échelle internationale!) malgré son petit nombre, alors quel rôle jouent-ils, ces agents ?

 

On ne sait pas toute la vérité sur l'Etat islamique. Mais chaque jour qui passe nous le confirme : l'Etat islamique a été armé, financé, aidé, soutenu par les Etats-unis et ses alliés dans la région, et même par l'Union européenne et ses Etats. Et alors, à qui profite le crime ?



Sources :



  • CNN, ISIS' struggle to control its oil riches, 4 septembre 2014;

  • Al Monitor, Opposition MP says ISIS is selling oil in Turkey, 14 juin 2014

  • Washington Times : Pentagon: Most of Islamic State’s oil refineries in Syria have been destroyed, 30 septembre 2014

  • W. Times Islamic State fighters drawing on oil assets for funding and fuel, 15 septembre

  • Daily Sabah, European diplomat: EU buys ISIS oil, 3 septembre 2014

  • AP, EU lifts syria oil embargo to bolster rebels, 22 avril 2013

  • The Independent, Islamic State: British fighters make up a quarter of foreign jihadists, 20 septembre

  • AFP, EU Counter-Terrorism Chief: Flow Of Europeans To ISIS ‘Isn’t Drying Up’, 24 septembre 2014

  • AP, ISIS Became The Richest Terrorist Group Ever By Raising Money Like A Mafia, 14 septembre 2014

  • El Watan, L'Occident veut-il vraiment en finir avec Daech, 23 septembre 2014

  • Middle East monitor, EU ambassador to Irak accuses european countries of purchasing oil from Islamic State, 3 septembre 2014



Vidéo de la conférence de Jana Hybaskova : http://www.youtube.com/watch?v=54OLF2rDSpo

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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 07:04

 

 

 

 

L’ACER est une association mémorielle créée en 1996 à l’initiative de l’AVER (Amicale des Volontaires en Espagne Républicaine) et d’amis des derniers combattants des Brigades Internationales.
Elle a pour objet  de rappeler la mémoire et les valeurs de l’engagement des hommes et des femmes, Français et étrangers, qui sont partis volontairement aider et défendre la République espagnole attaquée en juillet 1936 par Franco, soutenu par ses alliés hitlériens et mussoliniens. 
L’histoire de la guerre d’Espagne continue de faire l’objet d’abondantes recherches et publications ; pourtant, elle devient de plus en plus lointaine pour les jeunes générations, bien que cette tragédie –prélude à la 2ème guerre mondiale - ait fortement marqué toute une époque et ait soulevé un élan de solidarité inédit dans le monde entier.
Nous souhaitons, par la création du prix universitaire « Henri Rol-Tanguy » (Commissaire politique de la XIVe brigade « La Marseillaise », Chef Régional des FFI lors de l’insurrection parisienne de 1944), intéresser les jeunes chercheurs et participer à la permanence des études et  recherches sur des thèmes qui n’auraient pas encore été explorés, ou l’auraient été partiellement.
Ce prix, doté de 2 000 €, sera décerné annuellement pour des titulaires de Master 2. Les thématiques de recherche sont larges : parcours des volontaires internationaux, multiples expressions de la solidarité internationale, mémoire historique du conflit en France et en Espagne.
Le jury du concours, présidé par Denis PESCHANSKI, Directeur de Recherche au CNRS, est composé majoritairement d’universitaires et de personnalités qui font autorité en la matière par leurs travaux ou leurs publications.
Claire ROL-TANGUY
Secrétaire Générale
Accès au règlement du prix "HENRI ROL-TANGUY" :
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