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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 08:15

 

                                                     La vie du Parti    PCF-OUTILS.jpg    

 

 

 

Sur lepcf.fr

 

Je viens de recevoir ce communiqué du PCF intitulé Hommage à la mémoire d’Hervé Gourdel (PCF) : La lutte contre le terrorisme est une priorité. Une fois passée la surprise, j’ai un haut le cœur en lisant le titre car un trouble se glisse. Qu’entend-on par terrorisme et quelle forme doit prendre cette lutte prioritaire ?

Si j’ai bonne mémoire les républiques du Donbass sont elles aussi assimilées à des organisations terroristes et la dernière décision prise par l’Europe au sujet du projet swift de la Russie ne semblent pas indiquer que l’Europe ait révisé son appréciation. Le Venezuela de Chavez, lui aussi, avait un temps eu les faveurs de cette classification. Faut-il leurs appliquer le schéma auquel nous invite ce texte ? Nous nous souvenons aussi des déclarations de notre parlementaire européen Francis Wurtz sur les irresponsables de l’Est ukrainien.

Et puis une fois le titre donné, le communiqué passe tout de suite à la mélasse affective en assimilant lutte contre le terrorisme et hommage à la mémoire d’Hervé Gourdel. Là je ne comprends plus. Si sa mort et les conditions de sa mort sont inacceptables et condamnables, combien condamnables, quel acte mémorable a-t-il commis sinon celui d’être devenu à son corps défendant la victime de règlement de compte entre bandes rivales, pour le contrôle des richesses d’une région du Moyen Orient, certaines de ces bandes étant légales, quand d’autres sont non reconnue par les instances internationales ?

Herve Gourdel à ce que je sais était un promeneur expérimenté, venu en Algérie pour ses loisirs. A-t-il été imprudent, ou l’a-t-on poussé à l’imprudence ? A-t-il été dupé sur sa sécurité ? Difficile de savoir ce qu’il s’est passé mais la présence intégriste était connue, certaines régions connaissant depuis quelque temps un regain d’activité. Son enlèvement et ses circonstances restent quelque chose de troublant !

Par contre, nous savons, que comme à chaque fois, des dizaines de civils proches des cibles visées seront les victimes des bombardements réalisés par notre aviation. Les égorgeurs sont des salopards, mais qui les a armés ? Le communiqué effleure cette question mais il le fait en flirtant avec des positions qui sont celles que nous donnent les partisans des politiques d’intervention contre la Syrie, sans compter que ces dernières sont assorties d’un charabia qui aligne des évidences qui ne coûtent rien mais ne dénoncent surtout pas la politique de classe qui est à l’œuvre dans ce conflit.

Le communiqué enchaine des évidences dans le style : " cela suppose de sortir d’une logique de domination économique, politique et militaire au profit d’une logique de coopération, de développement, de démocratie" Oui et alors ? Mais comment on fait pour que cela ne reste pas des formules creuses ? Quel programme politique cela nécessite-t-il ? Quelle politique internationale ? Avec qui et pour quels objectifs ?

"Il faut changer" nous dit-on mais c’est pour tout de suite parler d’une véritable politique antiterroriste qui se donne des moyens : le PCF souhaite qu’une véritable stratégie de lutte contre le terrorisme se mette en place. Cela nécessite d’avoir des objectifs clairs et les moyens financiers et humains d’agir sans compromettre les libertés individuelles".


Tout est mélangé, les problèmes intérieurs avec les questions de politique extérieure, c’est comme avec la bande de Moebius on est dedans on est dehors, sans transition, on ne comprend plus où on est, de qui l’on parle.

Les banlieues ou les colonies ? D’une certaine manière, on est toujours dans l’empire, tout est traité à l’emporte pièce. Mais rien n’est dit sur le sentiment de no futur ou d’illégitimité ressenti par des centaines de jeunes de nos banlieues, ni sur les gros nuages noir qui pèsent sur l’emploi et les salaires, toutes causes qui sont pain béni (on pourrait dire en la circonstance djihad béni) pour les démagogues et leurs sergents recruteurs.

Et puis, pour finir cette curieuse définition qui me laisse dans l’expectative : "Le terrorisme c’est d’abord une entreprise qui cherche à faire des profits financiers en faisant régner la terreur". Voilà la finance et ses entreprises qui rappliquent ! Mais où sont les machines où sont les travailleurs ? Génial, le terrorisme remplacerait donc l’économie ! Comme si la terreur n’était jamais utilisée dans les rapports sociaux de production, comme si les alliés qui composent les forces d’interventions n’étaient pas guidés par des arrières pensée pécuniaires ? Et puis les profits financiers par quels mystères se font-t-ils ? C’est toujours et encore la bonne blague qu’aimait relever pour nous mon ami Raphaël Thaller en se gaussant, de l’argent qui fait de l’argent sans recourir à la force de travail, en sommes les billets se dupliqueraient comme l’ADN sans autre forme de procès !

En outre, ultime argument, tout cela serait la faute des marchands d’armes, des États du Golfe et des émirs, nullement des États et des lobbies du complexe militaro-industriel, nullement des multinationales du gaz et du pétrole, ces dernières guignant depuis leurs salles de conseil d’administration les territoires où se trouvent ces marchandises lucratives !

Si les bons sentiments ne font pas une politique pour la paix et la justice, l’ignorance de la géostratégie et l’indigence théorique suite au mépris pour nos fondamentaux ne peuvent conduire qu’à d’infinis bavardages qui ne brassent que du vent. Ils finissent en queue de poisson qui de fait offrent comme dans le cas présent un blanc seing aux politiques dominantes, en l’occurrence celle de l’impérialisme et du néo colonialisme. En fait ce communiqué prend bien des détours pour exprimer son alignement sur les positions euro-atlantistes, au lieu de condamner clairement et fermement les politiques agressives de l’OTAN et de défendre la paix et la souveraineté des peuples.

Gilbert Rémond

Lectures complémentaires sur ce sujet :


- sur le blog de Danielle Bleitrach : la réflexion du jour : ai-je bien compris ? Le PCF et la priorité anti-terroriste ?
- sur le site solidarité internationale : Pour le PC syrien : « La résistance syrienne vaincra » face aux bandes terroristes et l’intervention impérialiste américaine
- sur le blog de Descartes : HOLLANDE s’en va-t-en guerre...
- sur le journal El Wantan : Autour de Tikjda, les villageois ne veulent pas croire qu’il a été enlevé « chez eux »

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 08:09

 

                                                                        couteau-entre-dents01.jpg

 

 

Kharkov, ancienne capitale de la République socialiste soviétique d'Ukraine, se réveille une fois de plus dans la douleur, victime de nouvelles violences fascistes. Si pour le gouvernement "cette raclure d'idole communiste" n'a plus sa place en Ukraine, les habitants refusent de se laisser faire - article et traduction Nico Maury
La destruction de la statue de Lénine provoque la colère des habitants de Kharkov
Le ministre de l'Intérieur Arsène Avakov (Svoboda) sur son compte Facebook avait déclaré "Lénine? Laissez tomber. Tant que personne n'est blessé. Tant que cette raclure d'idole communiste n'ajoute pas encore au bilan des victimes". La plus grande statue de Lénine encore debout en Ukraine a été déboulonnée dans la nuit de dimanche à lundi à Kharkov, par des manifestants néonazis.

Une centaine d'habitants de Kharkov sont venus ce matin déposer des fleurs au pied de la statue de Lénine qui a été détruite hier soir par des activistes néonazis ukrainiens. Les résidents de cette ville sont venus nettoyer les stigmates nationalistes, ils ont retiré les symboles nationalistes collés sur le piédestal, ils ont retiré les drapeaux ukrainiens.



Les communistes et le maire de Kharkov, Guennadi Kernes, ont promis de restaurer le monument

Le maire de Kharkov, Gennady Kernes (Parti des régions), déclare, dans un communiqué officiel de la mairie de Kharkov, que la démolition du monument à Lénine est une violation directe de la législation de l'Ukraine. "Ce qui s'est passé la nuit dernière est une violation directe de la loi sur la sécurité des réunions pacifiques des citoyens. Dans l'obscurité des radicaux ont détruit un monument. Nous voulons comprendre pourquoi aucun des responsables de la police n'a mis en garde ces personnes qui viennent de détruire le monument".

Le maire rappelle que cette statue de Lénine est classée comme objet du patrimoine culturel "c'était le plus grand monument de Lénine en Ukraine, un monument d'importance artistique important ... Mais le monument a été détruit, les débris de ce dernier ont été distribué comme souvenir ... Le Police ne protège pas les intérêts des collectivités territoriales, elle a autorisé sa destruction."

Le maire de Kharkov a conclut en déclarant que "la statue de Lénine sur la Place de la Liberté à Kharkov sera reconstruite".

Les communistes ukrainiens ont promis de restaurer le monument à Lénine à Kharkov, ainsi que les autres statues détruites. Petro Simonenko déclare à la radio que "les militants pro-ukrainiens organisent depuis ces six derniers mois à la construction du fascisme, ainsi qu'à la destruction de l'intégrité territoriale du pays."

"Je suis convaincu que les citoyens ukrainiens soutiennent notre idée de restaurer les monuments. Nous allons faire tout notre possible pour restaurer ces monuments " déclare Petro Simonenko.

La destruction de la statue de Lénine provoque la colère des habitants de Kharkov
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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 08:02

                                                                  bandeau fédé

 

 

Faire échec aux idéologies barbares.

30 Septembre 2014

Déclaration du PCF

Dans un contexte où l’expression de la fraternité entre les peuples doit s’affirmer fortement et démocratiquement, il se trouve des apprentis sorciers pour y faire obstacle. Cette solidarité, dont on a vu dans les moments les plus sombres de notre histoire qu’elle puisait son dynamisme dans l’internationalisme ouvrier, a toujours su se frayer son chemin pour faire échec aux idéologies barbares. Aujourd’hui alors que les murs de la synagogue de Bastia ont été souillés par des inscriptions faisant référence au nazisme, les communistes condamnent cet acte avec détermination et demandent que tout soit fait pour retrouver la ou les personnes responsable(s) pour qu’elle(s) soi(en)t sanctionnée(s).

Bastia le 29 09 2014

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 07:53

                                        La vie du Parti    PCF-OUTILS.jpg    

 

 

 

 

 

 

Quand l’extrême droite progresse chez les gens ordinaires, c’est d’abord sur lui-même que le PCF devrait s’interroger. Quand les gens ordinaires se mettent aux abonnés absents, c'est que quelque part, nous ne répondons pas à leurs attentes. Le rassemblement si nécessaire soit-il n'est que second. C'est bien le pourquoi, avec qui, pour quels objectifs qui est la question première. Les "moulinets sur l'alternative" ne sont rien s'ils sont vide de contenu. Il ne sert à rien de mettre sous le tapis ce qui gêne. Les questions de l'Europe, de l'€uro, de la souveraineté, de la nation sont au coeur des préoccupations. Il nous faudra bien un jour, prendre en compte, sur le fond, ces questions. Même si cela conduit le PGE à perdre ses subsides de l'U.E

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 07:35

                                                                MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

 

Ce que m’a appris le Tribunal Russell sur la Palestine
Prévenir le crime de silence – Bertrand Russell

russelll

Photo: Agence Média Palestine

Un mois après un cessez-le feu provisoire conclu entre Israël et les Palestiniens, déjà rompu 27 fois par Israël dans le silence international, on attend le prochain tir de roquette pour dénoncer sa rupture par le Hamas.

Le tribunal Russell s’est réuni les 24 et 25 septembre en une session extraordinaire pour délibérer sur l’opération « Bordure de Protection » menée contre Gaza.

Cette session a été extraordinaire à plus d’un titre. Si peu de temps après, elle a donné l’occasion à tous les participants – militants, jurés, témoins – d’ un bilan très douloureux et inquiétant, pour le présent comme pour un avenir immédiat.

Il a permis de mesurer l’ampleur démesurée des coups portés qui laissent une population endeuillée, sonnée, à la merci d’Israël, pour les soins, les équipements, l’eau, l’électricité, la reconstruction, la prochaine agression…

Les dizaines de Gazaouis disparus, après avoir embarqué dans un bateau de réfugiés pour affronter la Méditerranée nous disent l’état de la désespérance.

Reprendre ce qui s’est passé, en détail, avec des mots justes et pesés, analyser ce que cela dit de la situation de ceux qui ont résisté comme des responsables de l’agression. Et cet état des lieux s’avère dans l’après coup une nécessité et presque un soulagement.

Dans le présent qui est le nôtre, fait de propagandes et de dissimulations, de renoncement au droit, de violence déguisée en sauvetage, d’agression présentée en légitime défense, de victimes en coupables, bien nommer les choses relève de l’urgence.

Les faits ont été examinés en relation avec les normes du droit international de façon à pouvoir être qualifiés. Le Tribunal a décidé de s’emparer pour examen de la question du génocide qui a été soulevée à de nombreuses reprises cet été, devant les déclarations de membres éminents des instances politique, militaire, religieuse et universitaire d’Israël, et devant des actions d’une violence inouïe contre une population désarmée et sans recours. L’asymétrie des pertes a contribué aussi à cette évocation.

D’emblée le tribunal exprime sa grande prudence devant la qualification possible de génocide, en rappelant la définition juridique du génocide qui diffère de celle plus commune qualifiée de sociologique.

La différence tient à l’examen de raisons internes plus que des effets externes. Ainsi la preuve de l’intentionnalité de détruire un groupe ou partie d’un groupe doit pouvoir être apportée de façon indiscutable. Les groupes politiques sont exclus de la qualification, seuls les groupes ethniques, nationaux, raciaux, ou religieux peuvent ici être retenus.

Le nombre important des victimes n’entre pas en ligne de compte.

Ainsi les 3 millions de victimes des khmers rouges n’ont pas suffi à qualifier l’action de génocide, et le nettoyage ethnique mis en place par les Serbes n’a pas été retenu comme constituant en soi une intention de détruire un groupe.

Dans l’incitation au génocide se pose aussi la question de la preuve à charge, les remarques racistes montrant l’intention, mais à décharge, comme l’assistance portée à certains membres du groupe, ou l’information communiquée d’une attaque imminente afin de permettre l’évacuation des lieux, et aussi le fait que l’objectif final supposé n’ait pas été atteint.

Cependant à une question posée par un membre du jury, le témoin, Dr. Paul Behrens, expert sur les questions de génocide, acquiesce, oui le cumul d’actions répétées peut permettre de conclure à un génocide.

Suivront les témoignages sur l’armement utilisé, les incitations au génocide dans le discours public israélien, un témoignage sur l’assassinat par un sniper israélien, les exécutions extrajudiciaires, le ciblage des infrastructures sanitaires, des travailleurs de santé, des écoles des Nations Unies, des zones industrielles et usines, sur la destruction des infrastructures civiles, la centrale électrique et les installations de traitement des eaux usées, les cibles civiles, l’utilisation d’enfants comme boucliers humains, les crimes de guerre, les complicités…

De cette longue succession de témoignages détaillés, émergent des lignes de force qui n’apparaissaient pas (en tous cas pas à moi) dans le flot d’images et d’informations noyées de désinformation de cet été).

D’abord surgit plus nette l’humanité des personnes atteintes, dans la chair et dans l’âme, les familles confinées, à qui l’ont dit de sortir et que l’on tue ensuite, l’Imam forcé de se déshabiller entièrement devant ses ouailles, et de traverser le village nu, jusqu’à la mosquée, et sommé toujours tenu à bout portant d’appeler depuis le minaret les jeunes hommes à sortir en leur garantissant personnellement qu’ils ne risquent rien. Cinquante et un jeunes sortent et sont embarqués immédiatement, une dizaine relâchés quelques jours plus tard; des autres , aucune nouvelle.

C’est , les nombreuses disparitions sous les ruines, et ce père de famille qui devant la douleur de son épouse a fait semblant de reconnaître le corps d’un enfant comme le sien, pour pouvoir lui rendre le corps de son enfant, c’est le groupe d’ hommes à qui l’on demande de dire qui parle hébreu, et ceux là seront exécutés, c’est le soldat qui a témoigné de l’exécution par un sniper d’un homme qu’il tenait en joue et qui demandait à son officier de confirmer l’ordre, l’officier lui dit d’attendre, ferme sa radio, et lui dit « vas y » , un tir, l’homme est blessé, même conversation et même procédure pour l’achever : – j’y vais ? Attends, on débranche la radio, vas y ! l’homme est achevé par 2 tirs.

C’est la violence et la diversité des domaines dans lesquels elle s’est exercée, de façon totalement disproportionnée.

Il serait trop long ici de reprendre tout ce que nous avons appris sur les tactiques et procédures de l’armée : prendre des maisons en chassant, enfermant ou tuant leurs habitants; ces maisons serviront de bases militaires pendant l’opération, à partir de chacune sera fixée une ligne rouge, c’est le nom du protocole, définissant un périmètre plus ou moins vaste laissé à l’appréciation de l’officier sur place, à 100m, 200m, 600 m, de la maison…

Tout être vivant, humain ou animal, entrant dans ce périmètre dit de protection déclenche un tir d’élimination. 600 m, c’est très loin de la maison, après la fin des bombardements de la zone, quand ce père de famille de Shujaya sort pour voir les dégâts, juste regarder dehors, il est abattu immédiatement. Puis il y a les circulaires Dahiah et Hanibal.

La première définit un protocole de bombardements, expérimenté dans la banlieue sud de Beyrouth, très intenses et serrés, rasant toute une zone, destinés à terroriser et tétaniser la population par sa violence. La seconde indique qu’on ne doit à aucun prix laisser capturer de soldats israéliens vivants quitte à ce qu’ils soient éliminés lors des affrontements pour tenter de les récupérer, avec le corollaire que toute violence peut être exercée sans limite dans la zone de l’enlèvement, dont des bombardements intensifs servant aussi de représailles. En termes de droit international, il s’agit de châtiments collectifs et de crimes de guerre. Shajaya et Khuzah en ont fait l’expérience.

Pire encore, suivent les témoignages de médecins, ambulanciers, personnels soignants, et l’indication précise des faits, de leur déroulement, de leur répétition. Ils conduisent clairement à une conclusion d’une cruelle acuité : tout à été fait pour empêcher d’apporter des secours et des soins aux victimes. Je répète, parce que j’ai du mal à l’entendre : les hôpitaux, les cliniques, les ambulances, les soignants ont tous été ciblés dans la volonté explicite de détruire la possibilité d’apporter de l’aide et des soins. Les deux médecins témoins confirment qu’il n’y avait aucun armement dans les hôpitaux.

C’est le discours public israélien raciste et éliminateur qui a précédé et accompagné l’agression, impulsant et favorisant un véritable déchaînement sur la bande de Gaza.

Le témoin, journaliste de Haaretz, énonce des citations, publiées dans la presse israélienne, de grands rabbins, de personnalités politiques au plus haut niveau, premier ministre, député, de généraux conduisant les opérations, de professeurs d’université, tenant des propos dignes de l’époque nazie. Le témoin rapporte aussi, information utile, que 40 % des officiers supérieurs de l’armée israélienne d’aujourd’hui sont des colons nationalistes religieux messianiques.

Ainsi la lettre critiquée de Ofer Winter, le général de la brigade Givati, à ses soldats avant l’attaque leur indique qu’ils mènent une guerre sainte contre les blasphémateurs : « Dieu nous a choisi pour conduire l’attaque contre l’ennemi terroriste de Gaza qui insulte blasphème et maudit le Dieu des forces de défense d’Israël.» 

Un adolescent capturé raconte sur une vidéo comment il a servi de bouclier humain plusieurs jours durant à des soldats qui le menaçaient et le battaient. Des écoles ont été détruites en toute connaissance de cause avec les enfants à l’intérieur. On nous confirme que seules deux écoles vides ont servi à stocker du matériel militaire, mais qu’aucune école servant de refuge n’a jamais recelé d’armes. Les journalistes, les experts militaires, juristes, les médecins, palestiniens, étrangers, israéliens, qui se succèdent racontent avec précision des événements datés, localisés, documentés, et décrivent un monde d’épouvante et de solitude.

La salle écoute, et silencieusement médite le sens qui prend forme dans ce chaos.
Leurs récits restituent l’humanité des corps déchirés, fils de, fille de, le souffle des vies terrorisées dans les décombres des bâtiments. Ce que le Tribunal nous a donné c’est cette possibilité de nous rapprocher de ce qui s’est passé pour ces milliers de familles détruites par la mort, la mutilation, la perte de leur foyer, de leur quartier, de leur ville, l’errance hébétée de sans abris, une grand mère qui dort sur le sol de ce qui fut une rue et avoue ramasser des herbes qu’elle tente de cuisiner sur un gaz pour se nourrir… L’hiver approche.

Les infrastructures essentielles ont aussi été visées, la seule centrale électrique de Gaza – 18h sans électricité par jour hôpitaux inclus -, l’usine d’assainissement de l’eau – pas d’eau pour des milliers de familles -, des dizaines d’ entreprises et usines ciblées et détruites : Il y a eu volonté de frapper partout en même temps pour priver toute la population de tout recours.

Cette appréhension globale et précise de l’offensive sur Gaza aura été le grand apport du TRP dans cette session exceptionnelle. Le sens qui s’élabore à partir de cette compréhension se lit dans les conclusions du Jury.

Il y a eu non pas génocide, bien que la violence exceptionnelle appliquée à Gaza et un nombre conséquent d’éléments liés à ceux de la définition juridique du terme obligeait à l’envisager, mais incitation au génocide confirmée par un faisceau de preuves et d’indications.

Or le TRP ajoute qu’on en est à la 4e attaque depuis le début du blocus, avec une violence appliquée en exponentielle. Une autre attaque n’est pas exclue à court terme, «knowledge is responsability» dira un juré.

Après avoir établi les responsabilités, notamment celles de l’UE, le TRP prononce clairement ce qui résonne pour nous tous comme un verdict sans appel, un avertissement solennel : Cela va se reproduire et cela va être pire. Et si l’UE ne prend pas les mesures urgentes et nécessaires pour enrayer ce processus, ce sera un génocide. Et elle en portera la responsabilité sans circonstances atténuantes.

Michèle Sibony
27 septembre 2014

Muhamed Omar, journaliste de Rafah qui a fait un témoignage exceptionnel de précision et de lucidité, a montré lors de la conférence devant le parlement européen une photo récente prise à Gaza. C’est une petite fille habillée en tenue de fête, qui rit émerveillée par les lumières qui l’entourent en recevant le diplôme de fin d’étude de sa sœur morte avec toute la famille… dont elle est la seule survivante.

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 07:28

 

 

                                                     solidarité internationaliste  

 

 

Flag-Pins-Syria-Iraq.jpeg Cinq Partis communistes arabes dénoncent l’Etat islamique comme les interventions impérialistes en Syrie et en Irak

 

Traduction CA pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

Les partis communistes signataires de cette déclaration dénoncent la cruauté de l'attaque sanguinaire menée par des organisations terroristes dangereuses comme l’Etat islamique (NdT : Daech en arabe) ainsi que la violation de la souveraineté de la Syrie et de l'Irak.

 

Ce mouvement a pris illégitimement possession de territoires où il est à l’origine de tellement d'exactions, de pratiques barbares : massacres de milliers de citoyens, décapitations, déplacements forcés de dizaines de milliers de personnes, enlèvements et prises d'otages. 

 

Actuellement, ces organisations terroristes étendent leurs territoires jusqu'au Liban et la Jordanie. Leurs activités desservent la cause palestinienne par des actions criminelles censément menées en représailles contre les bombardements israéliens sur la bande de Gaza.  

 

De ce fait, elles légitiment la position d'Israël dans la coalition internationale pour la lutte contre le terrorisme et instaurent une atmosphère de peur en Europe et dans le monde.

 

Ces forces terroristes sont financées par l'impérialisme américain, l'Otan et ses alliés.

 

Elles bénéficient des facilités financières, militaires et logistique de la part des pays réactionnaires arabes et leurs activités suivent un plan impérialiste sioniste et réactionnaire qui a été établi depuis plus de trente ans dans le but de diviser la région et de la fragmenter en plusieurs ethnies selon des lignes de fractures communautaires.

 

C’est l'essence du projet du Grand Moyen-Orient conçu par l'Etat américain sous prétexte de la lutte contre le terrorisme.

 

Il est donc impératif du lutter contre ces organisations terroristes, afin d'instaurer une stabilité intérieure à travers des institutions, et une véritable réconciliation nationale, qui soient dans l'intérêt du peuple.

 

Cela lui permettra de consacrer toute son énergie au combat contre l'impérialisme et le terrorisme qui menacent nos peuples ainsi que toute la région arabe. 

 

Nous appelons tous les partis communistes et toutes les forces nationales, progressistes et démocratiques à adopter une attitude pragmatique face au terrorisme en général et plus particulièrement l’Etat islamique et le Front Al-Nosra pour les éradiquer et couper leurs sources de financement.

 

De même, nous invitions ces partis à rejeter l'intervention impérialiste sous toutes ses formes en se coordonnant avec  les forces indépendantes dans le monde et à repartir à l’offensive selon la volonté de nos peuples, afin de résister à la colonisation et l’occupation  ainsi qu’aux tentatives de divisions et aussi pour reconnaitre leurs droits démocratiques et sociaux, et préserver l'unité nationale.

 

15 Septembre 2014

 

Partis signataires:

 

Parti communiste jordanien,

Parti communiste libanais,

Parti communiste irakien,

Parti communiste palestinien,

 

Parti communiste Syrien Unifié

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29 septembre 2014 1 29 /09 /septembre /2014 16:35

 

 

 

 

source:Hérodote

28 septembre 1864

Fondation de la 1ère Internationale

 

Le 28 septembre 1864, des ouvriers de toute l'Europe se réunissent à Londres, à Saint Martin's Hall, en soutien aux Polonais, victimes en 1863 d'une féroce répression russe.

Il s'ensuit la formation de l'Association internationale des travailleurs (AIT), qui sera plus tard connue sous le nom de Ière Internationale.

Joseph Savès
Naissance d'un syndicalisme européen

Dans tous les domaines (arts et lettres, diplomatie et défense, libre circulation des hommes et des marchandises, monnaie...), l'Europe atteint au début des années 1860 un niveau d'intégration sans équivalent, même aujourd'hui. Le syndicalisme n'échappe pas à ce mouvement.

Les syndicats sont nés quarante ans plus tôt en Angleterre, à la faveur de la révolution industrielle. Ils rassemblent surtout des compagnons qui appartiennent aux métiers traditionnels et possèdent un bon niveau d'instruction : imprimerie, bâtiment, confection etc.

Le syndicalisme acquiert une dimension internationale avec l'Association internationale des travailleurs, qui naît dans une période de grande expansion économique, sous les règnes de la reine Victoria et de Napoléon III. L'AIT, ou première Internationale ouvrière, se donne pour objectif de coordonner les luttes syndicales et populaires de tous les pays. Elle comprend un comité central et de simples sections nationales.

C'est un intellectuel allemand, réfugié à Londres depuis l'échec des révolutions de 1848, qui rédige les statuts de l'Association internationale des travailleurs. Il s'appelle Karl Marx. Il a 46 ans.

Karl Marx vit à Londres dans des conditions matérielles précaires et publie des ouvrages théoriques d'un abord difficile. En 1864, il est surtout connu des syndicalistes et des socialistes par un opuscule qu'il a publié en 1848 avec son riche ami Friedrich Engels : Le Manifeste du Parti communiste (son oeuvre principale, Das Kapital, paraîtra trois ans plus tard, en 1867).

Fatales rivalités

L'Association internationale des travailleurs aligne dans ses plus belles années quelques milliers d'adhérents seulement dans toute l'Europe. Elle est très tôt minée par les rivalités entre Karl Marx, qui prône un socialisme «scientifique», et le courant anarchiste animé par Pierre Joseph Proudhon puis par Michel Bakounine.

L'Association ne survit pas aux tensions nées de la guerre franco-prussienne et de la Commune de Paris, en 1871. Les anarchistes de Bakounine sont expulsés l'année suivante et l'AIT transporte son siège à New York, où elle s'éteint dans l'indifférence.

En juillet 1889, six ans après la mort de Marx, à l'initiative de Frierich Engels, ami de Marx, mort six ans plus tôt,  les socialistes se retrouvent à Paris où ils fondent une deuxième Internationale.

De 1919 à 1943, la IIe Internationale est concurrencée par une IIIe Internationale dite communiste (Komintern) et sévèrement contrôlée par Staline. Une IVe Internationale, concurrente des précédentes, fait également son apparition à l'initiative de Trotski, en 1938. Elle sera très en vogue parmi les jeunes contestataires français de Mai 68.

Quant à la IIe Internationale, demeurée fidèle à la démocratie parlementaire, elle survit tant bien que mal jusqu'à nos jours sous le nom d'Internationale ouvrière et socialiste, adopté en 1923.

Elle est relayée en France par un parti connu sous le nom de SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière), issu de la fusion, le 26 avril 1905, de différents partis socialistes, dont celui, réformiste, de Jean Jaurès et celui, marxiste, de Jules Guesde. Ses compromissions dans les guerres coloniales, sous l'autorité de Guy Mollet, l'amènent, le 4 mai 1969, à changer son nom pour celui de Parti socialiste. Le 11 juin 1971, au congrès d'Épinay-sur-Seine, François Mitterrand en prend la direction avec le titre modeste de premier secrétaire.

L'Internationale

Cet «hymne du prolétariat mondial», hommage à la nouvelle organisation ouvrière, est écrit en juin 1871 par l'ouvrier et chansonnier Eugène Pottier, dans la prison où l'avait jeté l'échec de la Commune de Paris. Publié en 1887 dans un recueil de chants révolutionnaires, il a été mis en musique un an plus tard par l'ouvrier Pierre Degeyter.

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29 septembre 2014 1 29 /09 /septembre /2014 16:30

                                                                     MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

SYNDICAT REPOND L 010514Grève générale massive au Maroc dans la fonction publique pour la retraite à 60 ans (et pour les libertés syndicales)

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

Ce 23 septembre, le Maroc a été touché par une grève (quasi) générale massive qui devrait être le début d'une mobilisation contre la guerre menée par le Roi et le gouvernement islamiste contre le monde du travail sur tous les fronts.

 

L'esprit du « mouvement du 20 février 2011 » n'est pas mort. Cette formidable mobilisation qui a mobilisé des centaines de milliers de marocains dans les rues pour une réforme politique de la monarchie autocratique marocaine.

 

Cette révolution a été dévoyée, récupérée par le pouvoir qui a fait passer une Constitution laissant intact l'essentiel du contrôle du Roi sur tous les leviers de pouvoir du pays tout en nouant une alliance politique avec les forces islamistes.

 

Mais le ras-le-bol est général parmi la base des travailleurs du pays face à ce pouvoir autoritaire qui lance désormais une contre-offensive majeure contre les droits des travailleurs, en s'attaquant au seul secteur relativement organisé : la fonction publique.

 

La grève dans la fonction publique du 23 septembre 2014, convoquée par la FDT (Fédération démocratique du travail), l'UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc) et l'ODT (Organisation démocratique du travail), réveille le spectre des grèves générales de 1981 puis 1990.

 

L'UMT (Union marocaine du travail) de son côté n'a pas participé à cette grève mais a organisé une série d'actions dans la semaine, tout en se déclarant prête à participer à une prochaine mobilisation. Le SNESup (Syndicat national de l'enseignement supérieur) s'est joint à la mobilisation pour une grève nationale de 3 jours, du 23 au 25 septembre.

 

La grève a été un succès massif, selon les syndicats participants.

 

L'UGTM donne des chiffres de 80 % de participation dans l'enseignement, la santé, les collectivités locales. La FDT parle de taux de 85 % dans l'enseignement, 75 à 80 % dans la santé, 70 % dans les collectivités locales, et entre 60 et 70 % dans les mines et la culture. Le SNESup évoque un taux de 100 % de participation dans les universités d'Oujda, Rabat, Casablanca, Fès, Agadir et Meknès.

 

Le Roi et les islamistes déclarent la guerre contre le monde du travail : contre-réforme des retraites et droit de grève en péril

 

La colère dans la fonction publique est à la hauteur de l'attaque du gouvernement, sur tous les fronts.

 

D'abord, c'est la contre-réforme des retraites. Elle prévoit le rehaussement de l'âge de la retraite de 60 à 65 ans d'ici 2020, la hausse du montant des cotisations (de 20 à 28 % partagés entre Etat et salariés) et un re-calcul de la retraite sur les 8 dernières années et non le dernier salaire perçu.

 

Selon les syndicats, la révision du calcul du paramétrage pour l'accès à la retraite conduirait dans la pratique à une baisse de 25 à 30 % du montant des retraites. Pour les syndicats : « c'est travailler plus, cotiser plus pour une retraite plus faible ! ».

 

Ensuite, c'est le gel des salaires et la hausse des tarifs. La monarchie marocaine pratique l'austérité, avec le gel des salaires des fonctionnaires.

 

Dans le même temps, les tarifs du carburant, de l'eau, de l'électricité ont été singulièrement rehaussés par le gouvernement, qui vient d'annoncer la fin de la subvention du gazoil. Pour le seul mois d'août 2014 : le prix de l'eau a augmenté de 12 %, celui de l'électricité de 6 %.

 

Enfin, une attaque sur les libertés syndicales. C'est concrètement une attaque en règle contre le droit de grève au nom de la « représentativité », avec le projet de loi proposé en janvier 2014, poussé par la CGEM (le MEDEF marocain).

 

Cette loi n'autorise alors la grève que par les syndicats les plus représentatifs, qu'en cas de rupture des négociations, avec un préavis de 10 jours sachant que la grève ne doit pas faire obstacle à la « liberté de travail » et qu'un service minimum doit être instauré dans les secteurs stratégiques, et que le chef du gouvernement peut l'interdire en cas de « crise nationale » ou de « guerre ».

 

De fait, c'est donc le pouvoir qui décide. Il limite un droit formel aux syndicats qu'il reconnaît (donc ceux de collaboration), le vide de sa substance – avec le « service minimum », la « liberté de travail » – tout en se réservant le droit de l'interdire purement et simplement. C'est l'enterrement de première classe du droit de grève.

 

Pourquoi le pouvoir autocratique marocain n'a pas peur ? Divisions, modération et collaboration des syndicats

 

La réussite de la grève du 23 septembre prouve un potentiel de mobilisation énorme parmi les travailleurs marocains. Mais ce mouvement ne doit pas faire illusion, le bloc au pouvoir composé de la Monarchie autoritaire marocaine et des forces islamistes garde la main.

 

Le mépris avec lequel le gouvernement traite les syndicats est souverain. Dans le « dialogue social », il a tout simplement écarté toute discussion sur la contre-réforme des retraites ! Le dialogue social au Maroc comme ailleurs, c'est bien cause toujours, c'est nous qui décidons.

 

La monarchie chérifienne, le gouvernement islamiste peuvent compter sur les divisions syndicales.

 

Diviser pour mieux régner, c'est déjà le sens d'une attaque ciblée sur la fonction publique, dernier secteur à bénéficier de certains acquis sociaux, cible facile du discours contre les « fonctionnaires privilégiés » pour éviter la convergence entre fonctionnaires, ouvriers et étudiants.

 

Cette division, le pouvoir l'alimente par ses agents dans les syndicats. L'UMT refuse pour l'instant la grève générale, l'ODT et le SNESup agissent avec leur propre agenda. Quant à l'UGTM et la FDT, leur « front commun » s'articule autour de revendications fort modérées.

 

Car le pouvoir peut compter sur la modération des revendications syndicales. Les syndicats expriment un « ras-le-bol » en des termes très radicaux, mais leurs axes de lutte sont très conciliants.

 

En réalité, l'ODT, l'UGTM et la FDT critiquent surtout la « méthode », les « manières » du gouvernement. Ce qu'ils veulent, c'est retourner à la table des négociations, rouvrir le dialogue social.

 

Ainsi l'UGTM et la FDT proposent à l'exécutif « de renouer avec un dialogue social susceptible de déboucher sur une réforme globale et durable du système des retraites ». L'ODT évoque la nécessité de lier la « réforme des retraites » à celle plus globale « de l'assurance maladie ».

 

On imagine que la monarchie est prête à engager une discussion pour « une réforme globale et durable du système des retraites » … dans les intérêts du patronat marocain qui propose de commencer par une exonération totale des cotisations patronales pendant les 3 prochaines années !

 

En fait, le pouvoir autoritaire marocain est confiant qu'il peut compter sur la collaboration des syndicats marocains. Les syndicats comme les partis d'opposition sont au Maroc « l'opposition de sa Majesté ».

 

Ils sont une soupape pour la colère sociale, canalisent les mouvements d'opposition vers des solutions inoffensives, renforcent la légitimité du pouvoir autoritaire. Le tout non sans contradictions, tant la base de ces syndicats peut conduire à une radicalisation du mouvement.

 

Mais en février 2011, les syndicats ne se sont pas joints franchement au mouvement populaire et étudiant – en dépit de leur soutien de principe – aucun appel à la grève générale (« la grève politique » est sacrilège au Maroc!) n'a accompagné la mobilisation.

 

L'accord du 26 avril 2011 entre patronat et syndicats a été une mascarade destinée à casser le mouvement du 20 février, d'obtenir une halte afin de relancer ultérieurement la contre-attaque du patronat, du gouvernement islamiste et de la monarchie.

 

La France et sa collaboration à la dictature marocaine : la liberté pour les multi-nationales, la prison pour les travailleurs

 

La France est prête à exprimer son indignation face au non-respect des droits de l'Homme, quand cela rentre dans ses intérêts, ou ceux de Total, Dassault ou Areva, et à les exporter à coups de bombes.

 

Cette indignation s'arrête aux portes de nos « amis les dictateurs », parmi les plus autoritaires du monde arabe. Hier Ben Ali en Tunisie et Hassan II au Maroc, aujourd'hui, les monarchies absolues du Qatar, des Emirats arabes unies comme la monarchie autocratique de Mohammed VI au Maroc.

 

Selon l'Association marocaine pour la défense des droits de l'Homme (AMDH), le pays compte encore 240 prisonniers politiques et d'opinion, dont 70 issus du mouvement 20-février.

 

Plusieurs leaders du mouvement étudiant, du mouvement ouvrier, croupissent en prison, dans l'indifférence de la France.

 

On pense à la jeune militante du mouvement 20-février Wafa Charef, en prison depuis le 9 juillet à Tanger pour avoir déposé plainte pour violences policières en avril dernier dans une manifestation pour la défense des droits des ouvriers de la multi-nationale GREIF. Le 11 août, elle a été condamnée à un an de prison ferme et une lourde amende.

 

Tout récemment, l'étudiant Mustapha Meziani (issu des organisations étudiantes marxistes) est mort dans la prison de Fès après 72 jours de grève de la faim. Il avait été arrêté après des affrontements entre étudiants marxistes et islamistes en avril dernier sur le campus de Fès.

 

Faut-il rappeler que la monarchie chérifienne est non seulement un régime autocratique mais aussi notre meilleur allié dans la région, ainsi qu'une source d'investissements sûre pour nos grosses entreprises.

 

Mohammed VI a « tout changé pour rien ne change » dans le pouvoir hérité de son père, Hassan II, dont les 30 ans de règne ont été marqués par une brutale répression contre les mouvements de gauche, les nationalistes saharouis et toute opposition sociale et politique.

 

Le roi Mohammed VI a donné quelques signes d'ouverture politique de façade pour mieux fonder une nouvelle alliance de pouvoir avec les formations islamistes.

 

La Constitution de 2011 n'a rien changé sur la main-mise réelle du Roi sur tous les pouvoirs : il contrôle le pouvoir judiciaire avec le Conseil supérieur de la magistrature, il a le pouvoir exécutif (dont il délègue la gestion concrète au gouvernement) ainsi qu'un pouvoir législatif (avec les « décrets-loi »), et l'autorité religieuse suprême en tant que « commandant des croyants ».

 

Si le roi est intouchable, il peut dissoudre les deux assemblées, il nomme le chef du gouvernement et reste chef des Armées. Depuis 2011, ce nouvel équilibre des pouvoirs s'est révélé le statu quo dans la gestion autocratique (mais « modérée ») du pouvoir par Mohammed VI.

 

Pour la France, le Maroc de Mohammed VI comme celui de Hassan II est garant d'un alignement sur les positions occidentales : contre-poids historique à l'Algérie et la Libye anti-impérialiste, partenaire tacite de l’État d'Israel, pilier régional de l'OTAN depuis 1995 dans le cadre du « dialogue méditerranéen », avec Israel, l'Egypte (de Moubarak alors) et la Tunisie (de Ben Ali).

 

La France est le premier partenaire commercial du Maroc (21 % des exportations marocaines vont en France, 13 % de ses importations sont françaises), c'est surtout de loin le premier investisseur détenant 38 % du stock d'IDE du pays.

 

Concrètement, 750 filiales françaises opèrent au Maroc (40 % de plus qu'il y a trois ans!) employant 80 000 personnes. Cela ne compte pas les très nombreuses sociétés marocaines gérées par des patrons français ou à capitaux français.

 

36 des 40 entreprises du CAC 40 sont présentes au Maroc. Veolia, Suez dans l'eau, l'électricité et le ramassage des ordures se sont taillés la part du lion récemment, se gavant sur les hausses de tarifs qui saignent les travailleurs marocains.

 

Renault a choisi en 2012 d'installer une usine de 2 000 ouvriers à Tanger pour produire des Renault, Dacia et Nissan exportés en Europe, Afrique et dans tout le Moyen-orient.

 

Ce qui attire les entreprises françaises, ce sont les « libertés pour le capital ». La monarchie autocratique garantit la « liberté d'investissement », ainsi que le droit de transférer les bénéfices et de rapatrier les dividendes.

 

Les entreprises profitent par ailleurs d'une exonération totale de l'impôt sur les sociétés pendant les cinq premières années puis d'un taux réduit à 17,5 % par la suite. Ajouté à une main d'oeuvre aux salaires faibles et précaire, à la faiblesse des organisations syndicales garantissant la « paix sociale » le Maroc est devenu l'el-dorado des entreprises françaises.

 

On voit ce que signifie la « liberté » pour la France dans un pays comme le Maroc : « liberté de commerce », « liberté pour le capital » mais « oppression des travailleurs, des minorités, des femmes » dans un pays mené d'une main de fer par un Roi-autocrate allié aux islamistes.

 

 

Travailleurs français, travailleurs marocains, unité face au pouvoir autocratique et sa guerre contre le monde du travail marocain, unité face à la complicité de l'impérialisme français au crime permanent commis contre le peuple marocain !

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29 septembre 2014 1 29 /09 /septembre /2014 16:25

 

 

source:Rouge Cerise


Lexique:

1 milliard de dollard c'est: 790 millions d'euros

                                     : le salaire annuel de   45 480 SMICARDS

                                     : le revenu annuel de 131 654 allocataires du RSA

RC

X

XXX

ILS SONT 2 325 ET POSSÈDENT 7 300 MILLIARDS!

 

Capture d’écran 2014-09-29 à 06.13.13

 

ARTICLE DU JOURNAL LES ECHOS

Selon la dernière étude d’UBS, ils sont 2 325 qui se partagent 7 300 milliards de dollars...
UBS et le site Wealth, qui traque toutes les formes de richesse dans le monde, viennent de publier leur nouvelle étude sur les milliardaires, définis comme des individus qui ont une fortune nette supérieure à 1 milliard de dollars.

Entre juillet 2013 et juillet 2014, leur nombre a progressé de 7 %, pour atteindre 2325 ( Forbes en recensait dans son classement au début de l’année 1645, dont 268 nouveaux) , et leurs avoirs de 12 %, dépassent désormais les 7300 milliards , ce qui est plus que la capitalisation totale de toutes les compagnies composant l’indice Dow Jones.

En terme de croissance de leur richesse ce n’est cependant pas une année exceptionnelle : leurs portefeuilles ont sous-performé l’indice S&P Global 1200 sur la même période. Malgré le relatif déclin économique du continent, c’est toujours en Europe que l’on compte le plus de milliardaires, 775, tandis que les Etats-Unis en dénombrent 571 à eux-seuls, soit le quart du total mondial.

C’est aussi outre-atlantique que leur nombre a le plus augmenté : ils sont 57 de plus que l’an dernier. La région du monde où les milliardaires ont été les plus mal lotis est l’Amérique Latine.

Le rapport d’UBS et de Wealth retient cinq thèmes majeurs à retenir de l’année des riches.

 Ceux-ci se concentrent dans des villes plus que dans des pays : 34 % d’entre eux vivent dans 20 métropoles. C’est notamment le cas pour les pays émergents. Il y a des villes où «  il faut être  » : à Londres, par exemple, pour chaque milliardaire qui y habite, il y en a un autre qui en fait sa résidence secondaire.

 Deuxième tendance, qui confirme ce que disait Thomas Piketty dans son best-seller ( quelques économistes réputés ont analysé le succès de cet essai pour The Guardian ) :


La voie privilégiée pour devenir milliardaire est l’héritage.

Même si l’élite de l’élite aux Etats-Unis, dans le sillage de Bill Gates ou de Warren Buffett, met un point d’honneur à ne pas laisser trop d’argent facile à sa descendance . Rebondissant sur le livre de Piketty, le prix Nobel Robert Solow s’inquiète de la tendance oligarchique du capitalisme moderne , à commencer par l’américain.

 Le troisième point c’est une certaine volatilité de la richesse ainsi amassée : il y a eu 500 nouveaux milliardaires en un an, mais le solde, après soustraction de ceux qui ont disparu du «  club  », tombe à 155. L’hécatombe est particulièrement forte en Afrique, à cause d’un environnement politique et social instable.

 Quatrième thème : même les milliardaires se heurtent à un plafond ! 95 % d’entre eux gagnent moins de 10 milliards de dollars. Leur âge moyen est de 63 ans, la moitié d’entre eux ont plus de 65 ans.

 Ce qui explique enfin, qu’une partie significative de l’accroissement des milliardaires s’explique par un début de transmission de richesse des baby boomers à leurs descendants. Du coup le nombre de milliardaires progresse, mais la taille globale de leur fortune beaucoup moins.

 

Presque un milliardaire sur cinq a constitué sa fortune dans la finance, le secteur qui continue d’en produire le plus.

Mais dans les prochaines années, les industries de haute technologie ( qui ne fournissent que 4 % des milliardaires de 2014) devraient prendre le relais, comme le spectaculaire enrichissement des fondateurs de Alibaba à l’occasion de son IPO l’ont encore démontré.


Selon Wealth on s’achemine vers les 4000 milliardaires après 2020. 

Les plus grandes «  fabriques  » de milliardaires sont les universités américaines : elles sont seize sur les vingt établissements supérieurs qui dans le monde affichent le plus de diplômés devenus milliardaires - celle de Pennsylvanie dépassant de peu Harvard pour la première place.

Les autres sont l’université de Mumbai, celle de Zurich, celle de Moscou, et la London School of Economics. Londres est aussi la cité européenne qui accueille le plus de milliardaires : 72 cumulant une fortune de 177 milliards de dollars. Mais Moscou fait mieux avec 85 magnats dont la richesse cumulée est supérieure à 300 milliards.


Paris se tient bien avec 33 milliardaires riches de 167 milliards : moitié moins nombreux que les londoniens mais presque aussi riches qu’eux tous !

Personne ne peut dire quand le moment où cette irresistible ascension vers les sommets de la richesse s’arrêtera constate le Guardian qui a recensé neuf autres "faits choquants " sur l’inégalité......


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29 septembre 2014 1 29 /09 /septembre /2014 16:06

 

source: Canaille Le Rouge

 

                                                          Retraités : ne pas battre en retraite

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