La ministre de la Justice israélienne, Tzipi Livni, a appelé dimanche à traiter les exactions des colons et extrémistes juifs contre des Palestiniens ou arabes israéliens comme des actes «terroristes». Livni s’exprimait dans une interview à la radio alors que depuis une semaine, les exactions des colons et extrémistes — agissant sous l’appellation «le prix à payer» — contre des Palestiniens ou arabes israéliens se sont multipliées.

«Je peux vous assurer qu’il n’y a aucune raison politique (à ces résultats limités des forces de sécurité, ndlr), il faut juste que nous acceptions qu’il s’agit de "terroristes" qui cherchent à transformer la société israélienne en société où règne la haine», a déclaré Tzipi Livni à la radio militaire israélienne.

 
 

Dans son rapport annuel sur le terrorisme publié mercredi, le département d’Etat américain a déploré que les actes d’extrémistes israéliens, notamment de colons en Cisjordanie occupée, contre des Palestiniens, «dans leur majorité n’aient pas donné lieu à des poursuites».  Livni a par ailleurs annoncé la tenue d’une réunion d’urgence avec le ministre de la sécurité Intérieure, Yitzhak Aharonovich (Likud), cette semaine, en présence de responsables de la police, des services de sécurité (intérieure, Shin Beth), de l’armée et de la justice pour décider d’un plan d’action.

Un ancien chef du Shin Beth, Carmi Gillon, a dénoncé samedi le refus des services de sécurité israéliens actuels de «traiter ces groupuscules juifs comme n’importe quel groupuscule terroriste». «Au Shin Bet, l’expression "on ne peut pas" n’existe pas, c’est plutôt "on ne veut pas"», a déclaré samedi Gillon, cité par la radio militaire israélienne.

Graffitis antimusulmans

Tard samedi soir, une centaine de colons juifs d’Yitzhar, en Cisjordanie occupée, ont pris à partie des policiers israéliens qui enquêtaient sur les auteurs présumés d’agressions anti-arabes. La police était venue perquisitionner au domicile d’un couple soupçonné d’avoir peint le 18 avril des graffitis antimusulmans sur les murs d’une mosquée à Oum al-Faham, dans le nord d’Israël, et placé en garde à vue, a-t-elle ajouté.

Des graffitis comme «Le prix à payer» ou à la gloire du rabbin Méir Kahane (le chef du mouvement Kach d’inspiration raciste anti-arabe, ndlr) ont été retrouvés dimanche sur un chantier au nord-ouest de Jérusalem et la voiture d’un habitant arabe israélien de Yoqnéam, au nord d’Israël, a été vandalisée, a ajouté la police dans un communiqué.

AFP