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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 13:30


                                                                                        




La droite de  Berlusconi a remporté l'élection régionale en Sardaigne. Son candidat Ugo Capellaci a battu le président de gauche sortant, Renato Soru, d'environ 9 points.Cette élection « ha visto una preoccupante affermazione della destra berlusconiana e che ha fatto precipitare la crisi nel PD, con le dimissioni di Veltroni » selon la revue marxiste italienne l’Ernesto.
  Le Parti de la Refondation Communiste(PRC)  et le Parti des  Communistes Italiens (PDCI) ont obtenu 5,1 %, contre  5,2%   aux régionales de 2004 et    5,8% à celles  de 1999.
Nul doute que les divisions et parfois,  l’opportunisme, du mouvement communiste italien n’aient pesé  dans ce résultat.

M. Capellaci (48 ans), du Parti du peuple des Libertés (sic), l'emporte avec 51,86% des voix tandis que Renato Soru, étoile montante du Parti démocrate (PD), n'obtient que 42,9% des voix. Rappelons que le PD est le le fruit des reculades et mutations successives du défunt PCI.

Le taux de participation a été de 67,58%, en baisse par rapport à l'élection précédente, en 2004, lorsqu'il a été de 71,2%.

Ce scrutin avait une valeur de test national pour le gouvernement de Silvio Berlusconi, qui s'est énormément impliqué dans cette élection régionale.

Berlusconi, qui possède une villa en Sardaigne, a appelé les électeurs à "choisir leur camp", son candidat vantant l'intérêt pour l'île d'avoir un "gouvernement ami" à Rome.

Celui-ci s'est rendu à cinq reprises sur place pendant la campagne électorale pour soutenir son poulain, un conseiller fiscal fils de l'un de ses amis.

L'enjeu était également de taille pour la gauche, et sa défaite est une très mauvaise nouvelle pour le PD de l'ex-maire de Rome Walter Veltroni, battu aux législatives d'avril 2008 et qui n'arrive pas depuis à se remettre de son échec.

Son candidat Renato Soru a provoqué cette élection anticipée à la suite d'un différend avec son conseil régional.

Fondateur du groupe italien de télécommunications Tiscali, Soru, entré en politique en 2003, a été élu en 2004 à la tête de l'île avec 50,2% des voix contre 40,5% à son adversaire de droite.

La droite est cependant arrivée légèrement en tête lors des législatives d'avril 2008 avec 48,6% des voix contre 46,3% pour le centre gauche.

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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 16:47

 NON A LA RÉPRESSION EN GUADELOUPE ! 

Communiqué de Georges ERICHOT Secrétaire Général du Parti Communiste Martiniquais !


Le gouvernement Sarkozy- Fillon- Jego porte l’entière responsabilité des violences pour avoir choisi délibérément une stratégie de pourrissement de la grève générale aussi bien en Guadeloupe qu’en Martinique. Constatant le blocage complet des négociations en Martinique, le PCM met en garde le patronat martiniquais de la grande distribution qui prend une lourde responsabilité en reniant sa signature de l’accord de baisse de 20 % des prix des produits de première nécessité. Il use pour cela de faux prétextes sur la définition des « familles de produits ».

Le PCM demande au gouvernement et à son représentant de prendre dès lors l’engagement de fixer par décret, comme le permet la loi , la baisse des prix des produits de première nécessité, correctement définis dans le cas où la grande distribution persisterait dans son attitude de refus .

Cela est possible en faisant application de l’article L-410-2 du Code de Commerce.

 

Le Parti Communiste Martiniquais renouvelle son soutien au Collectif du 5 février et au peuple martiniquais en lutte pour la satisfaction de ses justes revendications. Il appelle le peuple martiniquais au renforcement de la Le Parti Communiste Français auprès de la Martinique et Guadeloupe en lutte

 

Une délégation du PCF composée de Pierre Laurent, coordinateur national du PCF, Jean-Louis Lemoing, membre de l’exécutif national du PCF chargé des DOM/TOM et Guy Fisher, Sénateur PCF sont actuellement en Martinique, et se rendront ce soir en Guadeloupe. Ils y resteront jusqu’à vendredi 20 février au soir.

Sur place, des rencontres sont prévues avec des représentants politiques et syndicaux de Martinique, puis de Guadeloupe.


Guadeloupe : la meilleure réponse est d’accéder aux revendications des syndicats

Un syndicaliste guadeloupéen a été tué par balle hier soir, à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) en revenant d’un meeting.

Alors que la grève générale dure maintenant depuis près d’un mois, le gouvernement semble avoir fait le choix délibéré du pourrissement. C’est Nicolas Sarkozy et son gouvernement qui porte aujourd’hui une responsabilité extrêmement lourde dans une situation si violente qu’un homme vient d’être tué par balle.

Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont une attitude irresponsable en méprisant ainsi les antillais. Combien de mort faudra-t-il pour que Nicolas Sarkozy retrouve sa lucidité et accède enfin aux revendications des syndicats ? La réponse à la crise extrêmement grave que subit, notamment, la Guadeloupe actuellement n’est assurément pas sécuritaire, mais bien sociale.

Demain, Nicolas Sarkozy rencontrera les élus antillais, ce doit être l’occasion pour le Président de la République et l’Etat français de mettre fin à la crise en accèdant aux revendications légitimes portées par le mouvement.

Parti communiste français


Mardi et mercredi, une délégation du Parti communiste français, avec Jean-Louis Le Moing, responsable national de l’outre-mer, et Odette Terrade, sénatrice du Val-de-Marne, est allée à la rencontre des acteurs du mouvement social à la Guadeloupe.

Impressionné par la forte mobilisation et au-delà de la plate-forme revendicative portant sur les questions centrales du pouvoir d’achat, la protestation exprime aussi « des exigences légitimes de reconnaissance, de respect, de rejet des discriminations, de spoliations et dépossessions », explique Jean Louis Le Moing. « Nous avons pu mesurer la profondeur et l’ancrage populaire du mouvement en Guadeloupe, en nous rendant sur place et en rencontrant les principaux acteurs de cette grève générale. Il s’agit d’un mouvement puissant et légitime, qui s’élargit dans l’île et maintenant à la Martinique », témoigne le responsable national de l’outre-mer au PCF. « Ce mouvement bénéficie du soutien massif de la population, car il émane vraiment des aspirations, des exigences de celle-ci. Ce collectif porte le beau nom de Liyannaj Kont Pwofitasyon. En créole, liyannaj, c’est la liane, le lien ; la pwofitasyion, c’est un mot qui parle tout seul, et qui, je crois peut devenir une référence, et pourquoi pas faire école en métropole… Dans le LKP se trouvent rassemblés les syndicats, des partis politiques, dont le Parti communiste guadeloupéen, mais aussi des associations et groupement de jeunesse, de culture, de sport… » confit-il. « Nous avons pu rencontrer les représentants du LKP, et nous avons été surpris d’apprendre que nous étions le premier parti à le faire. Le collectif nous a même donné la parole à deux occasions, lors d’un meeting à Pointe-à-Pitre, puis à l’issue d’une manifestation à laquelle notre délégation a participé mercredi matin à Capesterre. Il s’agit d’un mouvement large, légitime, porteur d’espoir pour les travailleurs et la jeunesse. Il vient de loin, il porte large et je crois que, grâce à cela, il ira loin », conclut Jean-Louis Le Moing.


 

LE PARTI COMMUNISTE REUNIONNAIS

Scandaleux et inadmissible !

 

La députée de La Réunion Huguette Bello (Parti Communiste Réunionnais) a de son côté évoqué le souvenir d’Ouvéa (Nouvelle-Calédonie) pour dénoncer « le mépris scandaleux et inadmissible », selon elle, des pouvoirs publics face aux manifestations en Guadeloupe, qui ont fait une victime mardi soir.

"Pour la première fois depuis 1946, les quatre vieilles colonies sont sur les mêmes revendications.

Nous voyons le silence assourdissant du président de la République", a déclaré à la presse à l’Assemblée Huguette Bello, membre du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine (PCF et Verts).

"Cela fait longtemps qu’il aurait dû se faire entendre.

Ce mépris de toujours vis-à-vis des peuples d’outre-mer, c’est absolument scandaleux et inadmissible. Cela mène à Ouvéa, à cet événement d’hier soir", a-t-elle ajouté.

Le 5 mai 1988, à Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, 19 kanaks et deux militaires sont morts dans une opération militaire.

Il s’agissait de libérer des gendarmes pris en otage par les indépendantistes le 22 avril. « Il faut que l’on nous écoute », a poursuivi Huguette Bello la voix chargée d’émotion, en évoquant les problèmes de chômage, de pouvoir d’achat et de logement à La Réunion.



 

 

 


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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 12:53

Le philosophe Georges Labica vient de décéder, brutalement, le jeudi 12 février, d’une hémorragie cérébrale. Georges Labica (Toulon/France, 1930).
Philosophe; Docteur en Histoire de la philosophie (1967); Docteur ès-lettres (philosophie) (1976); Professeur émérite des Universités (Paris-X Nanterre); Directeur honoraire au Centre National de la Recherche Scientifique; Professeur honoraire de l'Université du Peuple de Pékin.

Spécialiste de philosophie politique, notamment Histoire de la théorie marxiste.

Militant anti-colonialiste et anti-impérialiste : Algérie, Viet-Nam, Palestine, Irak. Président honoraire du Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR-PO), Président de Résistance démocratique internationale; membre de l'Appel franco-arabe, du Forum des alternatives et de En Defensa de la Humanidad.

http://labica.lahaine.org/todos.php?cat=3

 

 Ci-dessous, l’une de ses réflexions datée du  08.01.2004 :

 

                             C'est à Lénine qu’il faut revenir

Pour quelle raison aujourd’hui, une telle chape de plomb sur Lénine ?

Lénine est effacé même des endroits où on l’attendrait le plus, dans les partis qui se réclament du communisme, tout se passe comme si on se débarrassait progressivement de tout ce qui a à voir avec Lénine. Le dernier exemple en date, j’espère que les conséquences ne seront pas mauvaises, c’est la façon dont la LCR renonce à la dictature du prolétariat.

Marx a sa place parce que les théoriciens, économistes, philosophes de la classe dominante, disent du bien de lui, parce que c’est un philosophe, une figure consacrée dans le panthéon des gloires de l’occident. À l’inverse, Staline, c’est la réprobation générale.

Donner une arme au prolétariat

Et Lénine là-dedans ? Lénine, dans toute cette histoire, c’est le type qui a fait une Révolution.

Marx, Engels et ses amis, ont essayé, mais ils n’ont pas fait de Révolution. Ils y ont pensé, ils y ont réfléchi, mais ils ne l’ont pas faite. Lénine, lui, fait une Révolution. Cela lui a valu la haine, la hargne de tous les possédants du monde entier jusqu’aujourd’hui.

Ce qui fait l’actualité de Lénine, ce qui lui donne une sorte de permanence c’est précisément l’acte de cette Révolution. Ce que nous apprenons avec Lénine, c’est qu’il est difficile de faire une Révolution, en ce sens que ce n’est pas donné d’avance et qu’il faut tout le temps inventer.

Lénine a un avantage sur Robespierre, il connaît Marx, la théorie de la Révolution et sa finalité, – en finir avec les rapports capitalistes de production. Mais très vite, Lénine s’aperçoit qu’en ayant cela, on peut effectivement – et c’est le but de Que Faire ? – donner au prolétariat une arme qui est son organisation politique – le Parti – avec les tâches qui sont celles du Parti, de formation, de propagande, la tâche théorique, etc.

Ce qui domine chez Lénine c’est donc la pratique politique, la jonction entre la théorie et la pratique, qui met les idées à l’épreuve des contradictions réelles.

Une démocratie socialiste des travailleurs

Le guide c’est la doctrine de Marx, qu’il faut donc maintenir contre tous les dangers qui la menacent, toutes les infestations par l’idéologie bourgeoise largement dominante en Russie et présente chez les révolutionnaires eux-mêmes, comme, plus tôt, chez les populistes, qui pensaient qu’il suffisait de tuer le Tsar pour que le processus révolutionnaire s’enclenche. Insistons sur cette idée de la pratique politique et sur le fait que la Révolution amène chaque fois à inventer de nouveaux protocoles pour la comprendre, pour la poursuivre, pour l’accomplir.

Concepts et pratiques doivent parvenir à l’appréciation la plus serrée du rapport de forces, à la fois à l’intérieur du pays et aussi, on le verra surtout après 1917, sur le plan international. Les pays occidentaux ont utilisé tous les moyens, de la guerre à la diplomatie, pour essayer de battre le pouvoir soviétique, de l’extérieur, avec la coalition militaire, mais aussi pour le miner de l’intérieur avec les armées blanches.

Les textes de Lénine sont parfaitement clairs sur l’extraordinaire difficulté à bâtir une société socialiste précisément dans un pays qui n’était même pas suffisamment capitaliste. Pour Marx, le socialisme apparaîtrait lorsque le capitalisme serait très développé, dans des pays, par exemple, comme la France ou la Grande-Bretagne. C’est en quoi le communisme était considéré comme une tendance du capitalisme.

Bien sûr, il ne jaillirait pas tout seul, il faudrait l’aider. Et Marx, avec le Manifeste écrit qu’il faut un Parti, une organisation, des luttes dûment orientées. Lénine, quant à lui, insiste sur le fait que autant il avait été facile d’engager la révolution en Russie, autant il serait difficile d’y établir un état des travailleurs. Il comptait avant tout sur la force d’extension de l’exemple russe hors des frontières, en Allemagne notamment. La Révolution russe n’accomplirait sa tâche que si elle était relayée par d’autres révolutions. Mais l’Union Soviétique s’est retrouvée seule.

Jusqu’à sa mort en 1924, Lénine s’est heurté à la difficulté énorme de bâtir une démocratie socialiste des travailleurs, sans les moyens pour la faire. De même qu’en 1902 il posait la question « Que Faire ? », Lénine se demande : « Qui va l’emporter du socialisme ou du capitalisme ? » Les obstacles sont considérables et suscitent discussions, polémiques et fortes tensions à l’intérieur du Parti bolchevique. Résultat : on invente une formule qui prétend concilier le capitalisme et le socialisme, celle de la Nouvelle Politique économique, la NEP.
Lénine sait très bien quel recul extraordinaire elle représente. Je ne puis revenir ici sur cette histoire cependant fort édifiante. Sinon pour relever qu’elle aboutit à la constitution d’une bureaucratie, d’un appareil tout puissant qui va confisquer le pouvoir et, par conséquent, en priver le prolétariat. À la fin de sa vie, Lénine sait qui a gagné. Ce n’est pas le socialisme. C’est le stalinisme, un système bâtard qui emprunte au capitalisme le renforcement de l’état, au lieu et place de son dépérissement ainsi que les diverses procédures de coercition qui l’accompagnent.

Good Bye Lénine

Après la mort de Lénine, les bolcheviques ses anciens camarades disent : la Révolution, nous l’avons faite dans un pays sous développé, dans des conditions détestables, avec une forte paysannerie, un petit prolétariat, un contexte international profondément hostile, elle est donc très particulière. Ceux qui partagent ce jugement ne tarderont pas à être éliminés. Les gens qui tiennent ce discours sont éliminés. Un autre discours l’emportera, celui de Staline affirmant que la Révolution souhaitée par Marx, la Révolution socialiste a été accomplie, et qu’elle délivre un message universel. Cette thèse va s’imposer dans l’Internationale et l’ensemble des partis communistes. Elle sera la source d’un grand nombre d’erreurs, pour ne pas dire de catastrophes. En Russie même va s’établir un état qui n’est pas l’état des travailleurs, non pas la dictature du prolétariat, mais la dictature sur le prolétariat, malgré des effets positifs comme s’en fait l’écho ce film délicieux, Good Bye Lénine. Sur le plan international, c’est pareil.

Cette situation sera longtemps mal perçue parce que l’existence de l’Union Soviétique et du « camp socialiste » exprimaient l’espérance la plus exaltante pour les travailleurs du monde entier et pendant des décennies la référence irremplaçable de leurs luttes.

Le marxisme n’a rien à voir avec une recette qu’on appliquerait comme un emplâtre sur une jambe de bois.

Mondialisation, globalisation ou impérialisme ?

Aujourd’hui, tous ces éléments, la pratique politique, la spécificité des situations historiques, la haine elle-même dont la bourgeoisie poursuit toute volonté transformatrice demeurent à l’horizon. C’est la raison pour laquelle votre réunion témoigne d’un culot extraordinaire en mettant dans le mille, parlant de celui dont il faut parler parce qu’on en parle pas, c’est-à-dire de Lénine.

La première constatation consiste en ce que la situation de notre monde a bien peu affaire avec celle du XIXe siècle, les choses ont évolué, la démocratie s’est répandue, une amélioration, sinon un enrichissement général de l’humanité s’est opéré, le monde du travail et la totalité des procès de production et d’échange ont été bouleversés, les mutations technologiques de l’information ont crée de nouvelles pratiques culturelles ?...

Derrière ce discours néanmoins, force nous est de convenir que non seulement la structure de la société est restée la même que du temps de Marx, autrement dit que les rapports capitalistes sont toujours les rapports dominants à l’échelle de la planète, mais, alors qu’on nous avait promis un monde nouveau après la chute du mur de Berlin, le règne de la démocratie partout, l’harmonie entre les nations, la paix... Toutes les statistiques produites par les organismes internationaux montrent une aggravation sans précédent des inégalités, des menaces meurtrières pour la planète elle-même, le bellicisme hégémonique et la loi du plus fort à l’abri des proclamations concernant les droits de l’homme, l’état de droit ou le droit international.
Une seule super-puissance domine le monde, qui désormais, grâce la chute du mur, n’a plus de concurrence, si bancale soit-elle, à redouter. La super puissance des États-Unis, c’est la puissance de la guerre. M. Bush ne dissimule plus la détermination de contrôler le monde, d’abord par ses ressources énergétiques, et en interdisant tout développement national autonome. Tel est le sens du concept de « guerre préventive » et de son arrogance
Quel nom donner à cette situation ? Mondialisation, globalisation ? Mais pour caractériser la période actuelle, voilà qui ne nous apprend pas grand-chose ! Dès le début du Manifeste, Marx et Engels expliquent qu’il appartient à la vocation du capitalisme de s’étendre à l’ensemble de la planète, de se mondialiser, de faire régner à l’échelle de la planète ses rapports de production en détruisant les formes antérieures. Nous en vivons l’accomplissement, caractérisé, on le sait, par le règne du capital financier, du capital spéculatif, dont l’image est celle de la bourse.

J’ajoute que le capitalisme subordonnant la production au capital financier, se rencontrait déjà dans le troisième livre du Capital de Marx ! Le capitalisme, représenté par l’équation argent-marchandise-argent pouvait en venir à sauter l’intermédiaire de la marchandise pour se réduire au rapport argent-argent ou « l’argent fait de l’argent comme le poirier porte des poires ». Pour l’époque, c’est presque inconcevable, pour nous c’est le concret quotidien.

Où sont les gros mots ?

Bien entendu, tout cela est factice, superficiel et transitoire, dans la mesure où l’économie, en tant que productrice de richesses demeure l’acteur principal. Le nom de cette combinaison, de ce stade auquel est parvenu le capitalisme, Lénine l’a parfaitement énoncé, non pas la mondialisation, mais bien l’impérialisme. Il y a encore un an ou deux, on se gardait de prononcer le mot d’impérialisme. Comme s’il s’agissait d’une incongruité, d’une cochonnerie. Je faisais remarquer à mes étudiants qu’aux heures de grande écoute à la radio, des speakerines ne rougissaient pas de dire « couilles » ou « bite »( je ne caricature pas !), mais il était beaucoup plus rare, d’entendre « lutte de classes » ou « impérialisme ». Où sont les « gros mots », comme on disait à l’école ?

Si l’internationalisme apparaissait comme le noyau de l’alter mondialisation, nos craintes assurément seraient moindres, car cela signifierait le regroupement des forces progressistes susceptibles de faire changer le monde, donc une base sociale différente, qui ne se limiterait pas aux couches moyennes. Marx et ses successeurs avaient prôné une telle alliance. Or, avec le développement du capitalisme, avec ce qu’on appelle la mondialisation, ce sont les classes moyennes, pas seulement les travailleurs, qui ont été frappés.

Pensons également à l’idéologie qui reflète de façon souvent tout à fait fidèle les comportements de la classe qui la produit. Ainsi, à la veille du dernier forum social, quelqu’un comme José Bové déclarait « nous ne voulons pas engager une révolution, la révolution, c’est une idée du XIXe siècle, cette idée est caduque, nous, ce que nous voulons engager ce sont des réformes, des réformes après des réformes, évidemment c’est un chemin difficile ». Les réformes n’appartiendraient-elles plus au XIXe siècle. Ne sait-on pas, depuis Bernstein et le large éventail des expériences socialistes ce qu’il en est du réformisme ?
Dans une interview du président d’ATTAC, à une revue, après le forum, le journaliste pose la question de savoir quelle est la radicalité dont son mouvement est porteur. Nikonoff énumère les excellentes propositions que le mouvement ATTAC a faites, et ajoute « de toute manière, ça exclut complètement l’idée de révolution, parce que le grand soir, c’est fini ». On reconnaît là le langage qui a été celui du Parti communiste au moment de l’abandon de la dictature du prolétariat. Plus de grand soir, c’est fini ! Qu’est-ce qu’on a à la place ? Le débat, les rencontres, le consensus, le dialogue ? Plus de classe, seulement des partenaires sociaux, les mêmes qui négocient avec un Seillière.

La révolution c’est l’accomplissement de la démocratie

C’est un autre enseignement de Lénine. L’impérialisme, la lutte des classes, ça existe toujours. Certains sociologues nous disent le contraire. Mais ceux qui appartiennent au prolétariat savent ce qu’ils subissent. Ce sont eux qui sont frappés par le chômage, par les licenciements de toutes sortes. Ils forment cette catégorie que les dits sociologues ont baptisée « la nouvelle pauvreté ». Et je ne dis rien du fait dûment constaté qu’à l’échelle mondiale le poids du prolétariat n’a cessé de croître dans les dernières années...

Nous savons que ce sont pas des phénomènes structurels et peu importe que l’article 1 de la Constitution garantisse le droit au travail, tout le monde s’en fout. À noter que dans la liste des articles qui composent la Déclaration universelle des droits de l’homme, un seul est réellement et complètement respecté, le droit de propriété !

La révolution de Lénine, c’est aussi la dictature du prolétariat. C’est-à-dire le pouvoir de la majorité qui s’oppose et se substitue à la dictature de la minorité. Aujourd’hui, ce que l’on appelle les démocraties, ce sont, qu’on le veuille ou non, des dictatures de la bourgeoisie, dont la nature est certes moins visible qu’elle ne l’était autrefois car elle a été remodelée par un siècle et demi de luttes sociales, grâce avant tout aux marxistes, aux léninistes, mais l’exercice du pouvoir atteste d’une présence bel et bien reconduite. Il n’est que de voir la croissance accélérée d’élection en élection des taux d’abstention. Si les citoyens renoncent au premier de leurs droits qui est celui du vote, on peut s’attendre à ce qu’ils mettent les pouces dans bien d’autres domaines !

Cette doctrine du prolétariat comme pouvoir des travailleurs, on ne peut en faire l’économie. Qui peut croire que des gens comme M. Seillère vont se retirer à la faveur d’un « consensus » issu d’une discussion « citoyenne » qu’ils auraient eu avec nous et nous remettre les clefs de la maison ?

Veut-on savoir ce qu’il en est de la démocratie, d’une vraie, débarrassée des aliénations, coercitions et autres formes d’exploitation ? Lénine n’est pas muet non plus sur cette affaire, même si on jette soigneusement la chape d’un silence aussi convenu qu’il est de classe, y compris de gauche, sur la thèse en vérité fondamentale qu’il a défendue à la suite de Marx et qui déclare indissociables révolution et démocratie. La révolution, c’est le plein épanouissement de la démocratie. C’est l’entrée dans la démocratie de tous ceux qui s’en trouvaient exclus, de droit ou de fait, autrement dit les travailleurs, autrement dit les non propriétaires.

Après avoir accompli ce tour excessivement rapide, une conclusion me tente que j’emprunterai à un vieux révolutionnaire étatsunien (mais, oui !), assurant, il y a quelques 60 ans : « Comme d’habitude, c’est à Lénine qu’il faut revenir ! »

 

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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 09:59

           DEFENSE DE LA POSTE DANS LE CAP CORSE: VERS DES ACTIONS...

Au cours de la réunion qui a eu lieu dans la salle de la Confrérie de  Luri, le 14 février dernier (voir photos), un collectif a été crée. Il devrait interpeller les dirigeants de la poste sur leurs intentions. Déjà, le collectif rencontrera les dirigeants de la Communauté des Communes du Cap Corse demain jeudi à 10h au siège de la Communauté.

 
                                                                                                  
                                                                                        M.Stefani, secrétaire fédéral                                                                                                        
                                                                                                     A.Calisti

                                                                                                         

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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 15:09

                                                                                                                                                                       

 

 Le pouvoir, les media inféodés, se félicitent de l’augmentation du nombre de camera de vidéosurveillance, dites désormais en nouveau français : « de videoprotection ». Cette politique à la big brother serait, nous dit-on, à même de limiter la délinquance !!! (sic)

 
  Le père Hugo, certainement plus cultivé que certain homme politique  très haut placé qui nous donne des leçons sur la délinquance future des enfants de trois ans, ou tel autre qui, chargé de l’Education fait la leçon aux profs,  considère que les instits.  des maternelles ne sont là  que pour torcher les enfants, et qui ignore l’élémentaire règle de trois ou l’usage du passé antérieur,  disait déjà qu’ouvrir une bibliothèque c’est fermer une prison…de ces prisons où le suicide prend l’allure d’une épidémie…

 
   Il semble que dans cette nouvelle version de « l ’Etat français » cher à qui vous devez encore savoir, on préfère fermer des écoles que des prisons et tabasser des grévistes, ici ou là,  et actuellement dans nos possessions ultra-marines, dites "DOM", c'est plus convenable.

 
   L’attaque frontale contre les personnels de l’Education Nationale, (des professeurs de nos  écoles primaires  aux chercheurs  et maîtres de conférence en Université), la volonté de cléricaliser la société par la mise en cause de la laïcité, la répression policière dans les DOM et le maintien des structures colonialistes… ,  sont  aussi un exemple du recul qu’entend nous imposer la droite et au-delà, tous ceux qui défendent la perversion capitaliste....Mais ce n’est pas tout. :

                                                                                                                              
  
Vendre la presse communiste, dans ce pays, est-ce déjà un délit ?    Non ou pas encore ?
 Sachez  que notre camarade Lounis Ibadioune de la section PCF Paris 18e, passera au tribunal ce mercredi 18 février. Son « crime » : avoir vendu l’Humanité Dimanche. Les faits qui lui sont reprochés remontent à février 2007. Alors qu’il vend l’Humanité Dimanche sur le Marché Dejean, dans le quartier Château Rouge (Paris 18ème), quatre policiers l’interpellent et le verbalisent. A la clé, une amende de 172 euros pour « vente de marchandises dans un lieu public sans autorisation »(sic). 
On attend avec intérêt la protestation officielle de Reporters Sans Frontières, même si le 18° ne ressemble pas à un quartier de La Havane!

 
 A ce qu’on sait, la France fait partie (comme la Tunisie où l’on peut  mettre en prison des syndicalistes et le président se  faire réélire indéfiniment sans que les TV ne disent grand-chose, au contraire du camarade Chavez au Venezuela)  de ce  monde libre, où on peut gagner  169 fois  le SMIC par an, comme Christian Clavier, l’ami du président, mais où vendre notre Huma-Dimanche sera peut-être un jour, un acte terrroriste. 
          Comme on dit chez nous:
                        "Un' si po mai sapè di so ch'ellu sarà fattu dumane"
                             (on ne peut jamais savoir de quoi demain sera fait)

                                                                                                                  u cursinu rossu
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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 13:08



                     
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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 10:04
                                           
MAIS QUI MENACE DONC L’AUTRE ?
Cisjordanie : Israël prépare l’extension d’une colonie

lundi 16 février 2009

Israël a pris le contrôle d'une parcelle de 172 hectares en Cisjordanie, ouvrant la voie à une possible construction de 2.500 maisons dans le cadre de l'extension d'une colonie juive de peuplement, ont annoncé des responsables israéliens, lundi.

La colonie concernée, Efrat, abrite déjà quelque 1.600 familles au sud de Jérusalem. A terme après la construction de ces 2.500 maisons, a expliqué son maire Oded Revivi, Efrat devrait compter 30.000 habitants.

Les gouvernements israéliens successifs ont régulièrement rompu les promesses faites aux Etats-Unis de geler les colonies et que Washington considèrent un obstacle majeur au processus de paix. L'extension programmée va à coup sûr provoquer une certaine friction avec le président Barack Obama dont l'émissaire au Proche-Orient George Mitchell, partisan de longue date d'un gel total des colonies.

Près de 290.000 Israéliens vivent dans des colonies juives de peuplement de Cisjordanie, soit 95.000 de plus qu'en mai 2001 quand Mitchell a une première fois appelé au gel de ces colonies. A cette époque, il avait conduire une mission en Israël et dans les territoires palestiniens à la recherche d'une solution pour mettre un terme aux violences et relancer le processus de paix.

 

   Site : Al oufok, Site du Mouvement démocratique arabe

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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 09:56

                       

                                                          


                         Une opinion sur le Liban:
            Une autre façon de penser les problèmes du Liban

samedi 31 janvier 2009, par Georges Corm

Depuis l’accession du Liban à l’ordre international au milieu du XIXè siècle, une partie des personnalités politiques chrétiennes du Liban a toujours voulu voir notre pays arrimé aux puissances occidentales, qu’elles qu’en soient les conséquences pour la stabilité du pays et la paix civile. Ce groupe de familles politiques a continué sur la même ligne après l’indépendance du pays en 1943, sans plus réfléchir sur les conséquences de cette politique de nature suicidaire. 1958, 1968, 1975-1990, enfin depuis 2005 jusqu’à aujourd’hui, autant d’épisodes durant lesquels, ce groupe n’a eu qu’une obsession en tête : coller à la politique des puissances occidentales au Moyen-Orient et aux régimes arabes dits « modérés » qui leur sont dévoués. Peu leur importe qu’en définitive les résultats, bien rarement positifs, de cette politique entraîne une émigration permanente et dangereuse des chrétiens du Liban ainsi que l’érosion de leur importance politique sur l’échiquier national.

Il y a dans cette position quasi-suicidaire une dogmatique qui s’exprime par trois axiomes.

Il s’agit d’abord du refus d’un Etat fort, disposant d’appareils de sécurité efficace ; ce refus amène au démantèlement de ces appareils à chaque grande crise régionale. Il en a été ainsi notamment après le départ du Général Fouad Chéhab de la présidence de la république et la guerre israélo-arabe de juin 1967, ce qui a ouvert la porte à la pénétration des mouvements armés palestiniens et la signature du malheureux Accord du Caire ; mais aussi, plus récemment, à l’occasion de l’assassinat de Rafik Hariri, ce qui a permis l’implantation des mouvements jihadistes sunnites au Liban, tels Fath el Islam. Ce démantèlement se déroule à chaque fois derrière le prétexte de la défense de la démocratie, comme si le Liban était la Norvège et vivait sur une île isolée à l’abri des ambitions de puissances régionales et internationales.

Il s’agit ensuite de la recherche à tout prix d’un alignement sur un axe arabe pro-occidental contre ceux des pays arabes qui résistent aux demandes et pressions de l’Occident sur le plan politique. Fouad Chéhab fut honni par cette catégorie de personnalités politiques pour avoir traité avec le régime nassérien et avoir accepté que l’influence nassérienne soit prise en considération dans la politique extérieure du pays. La sécurité et la stabilité que cette sagesse politique a assurées au Liban durant les six ans de sa présidence sont totalement ignorées et, jusqu’aujourd’hui, une propagande nocive s’acharne à détruire l’image de ce grand réformateur, sous prétexte des agissements du Second bureau de l’armée libanaise, comme si ailleurs dans le monde - y compris démocratique- les services de sécurité respectaient toujours dans leurs opérations et comportements la plus haute moralité et transparence.

Enfin, le troisième axiome est qu’il n’existe pas de problème social au Liban, ni même un problème de modèle économique étriqué qui ne peut en aucun cas assurer la prospérité de tous les Libanais et la solidité financière de l’Etat. Les phénomènes d’exploitation économique et sociale les plus outrageants qui, à leur tour, mettent aussi en danger la paix civile et favorisent le développement des extrémismes sont totalement ignorés et toute aspiration de réforme économique et profondeur est vivement combattue, comme ce fut le cas pour celles préconisées et réalisées par Fouad Chéhab sous l’inspiration (chrétienne) très remarquable de l’Abbé Louis Lebret et de la mission IRFED.

Les résultats de cette attitude politique ont été particulièrement catastrophiques durant la période 1975-1990 et, notamment à partir de 1978 du fait de l’alliance forgée par le Front Libanais avec l’Etat d’Israël et de l’abandon de l’alliance précédente conclue en 1976 avec la Syrie. Cette alliance contre nature avec l’Etat d’Israël, qui amènera le Liban à être le second pays à signer la paix (morte née) avec Israël après l’Egypte, permet alors l’invasion sanglante de 1982 qui se termine dans le chaos généralisé et l’expulsion de toute la communauté chrétienne de la région du Chouf.

Il semble, toutefois, que les leçons du passé n’ont guère été apprises. Le même comportement aveugle, sur le mode de la tragédie grecque, semble aujourd’hui se répéter. Il est vrai qu’à la différence de la période 1978-1982, une partie de la communauté sunnite et de la communauté druze s’est convertie aux thèses d’un pro-occidentalisme aveugle, ce qui ne fait malheureusement que conforter cette façon de voir devenue un autisme dangereux dans une partie du leadership libanais.

En revanche, ce sont encore cette fois deux militaires chrétiens (le Général Emile Lahoud et le Général Michel Aoun) qui font face à cet autisme. Parce que ces deux personnalités ont continué sur la lignée du Chéhabisme et ont refusé d’embrigader le Liban dans les projets de l’Occident et des régimes arabes alignés sur lui en Orient, quel déchaînement de dénigrement subissent ces deux militaires (qui ont pourtant été dans des camps opposés autrefois) ! La même véhémence, les mêmes mots dépréciateurs et jugements à l’emporte pièce sont employés aujourd’hui que ceux qui avaient été proférés, il y a un demi-siècle, pour dénigrer la politique du Général Fouad Chéhab et sa personnalité, ainsi que son alliance avec l’Egypte nassérienne.

Et pourtant, existe-t-il vraiment une autre politique afin de sauvegarder la paix civile, mais aussi afin d’assurer aux Chrétiens du Liban de pouvoir vivre la tête haute dans leur pays, sans être toujours du mauvais côté de la barrière. En effet, qui peut croire vraiment, s’il connaît quelque peu l’histoire du Moyen-Orient, à la possibilité pour les Etats-Unis et Israël de pouvoir continuer à long terme de mener cette politique d’hégémonie cruelle dans la région ? L’échec des Croisades ou la liquidation des deux colonialismes anglais et français, mais aussi la persistance des résistances aux occupations étrangères en Irak, en Palestine, au Liban, la catastrophe entraînée par l’intervention américaine en Irak, ne donnent-ils pas à réfléchir sur l’erreur permanente d’un alignement sur la politique des puissances occidentales ?

Si des pays homogènes comme l’Egypte ou le Maroc ou le puissant petit Emirat de Qatar ou d’autres pays peuvent se payer le luxe de relations avec Israël et la soumission aux intérêts américains dans la région, pense-t-on vraiment que le Liban dans sa fragile complexité le peut ?

C’est manquer totalement de réalisme et refuser les leçons du passé tout proche (1982-1985). Faut-il ajouter que ce que peuvent se permettre les majorités communautaires en Orient, les minorités ne le peuvent pas et n’ont aucun intérêt à mettre en danger leur avenir et ceux des générations futures pour les beaux yeux des Etats-Unis et d’Israël.

De plus, peut-on continuer avec cette vieille obsession qui ne voit l’ennemi que d’un seul et même côté et l’ami toujours d’un autre, comme si la géopolitique tourmentée de la région était régie par des démons d’un côté, des bonnes oeuvres charitables de l’autre. Cela est indigne de notre culture libanaise, de notre riche patrimoine, ainsi que de l’ambition des Libanais d’être une avant-garde du progrès en Orient.

Le Liban, de par sa vocation, mais aussi de par sa position géographique entre la Syrie, la Palestine occupée et Israël, ne peut être malheureusement un pays non aligné ou même neutralisé dans l’ordre régional, ce qui eût certes été souhaitable. Il doit donc développer une stature forte qui ne le mette pas à la remorque de tel ou tel regroupement régional. Il doit, pour cela, disposer d’un système de défense cohérent et efficace qui dissuade l’Etat d’Israël de vouloir encore et toujours l’attaquer, violer son espace maritime et aérien, s’accaparer ses eaux, notamment celles très abondantes de la zone des Fermes de Chébaa, toujours occupée par Israël. Le Liban ne peut pas non plus plus faire partie de groupe de pays arabes qui font pression sur les organisations palestiniennes pour qu’elles abandonnent toute résistance à l’occupation israélienne et qui oeuvrent pour consolider l’hégémonie américano-israélienne sur la région. La présence d’un si grand nombre de réfugiés, le spectre d’une implantation qui leur attribuerait la nationalité libanaise et achèverait de perturber les fragiles équilibres communautaires et socio-politiques : autant de raisons graves qui font que notre politique doit être très vigilante en ce domaine.

Avec la Syrie, il est clair au-delà de toute hésitation qu’il faut des relations très strictement égalitaires sur le plan des respects de la souveraineté. La délimitation définitive des frontières et l’établissement de relations diplomatiques, ainsi que la révision des accords passés, sont une autre composante d’une relation définitivement assainie. En contrepartie, il convient d’abandonner toute velléité de participer à des pressions occidentales ou arabes pour déstabiliser le régime de notre grand voisin. Le devoir de réserve s’impose à tous les hommes politiques dans ce domaine avec la même vigueur que pour d’autres pays arabes, comme l’Arabie saoudite.

Cependant, pour parvenir à ces objectifs, il est clair que nous devons passer du vieux modèle économique basé sur une économie non sophistiquée de simple intermédiation dans le domaine des services à un modèle à l’irlandaise. Notre modèle actuel est, en effet, totalement dépassé par les données nouvelles de la globalisation économique et les progrès immenses réalisés par les économies arabes voisines. Si autrefois nous avons pu jouer le rôle d’intermédiaires entre le monde capitaliste développé et les économies arabes sous-développées ou en proie au socialisme d’Etat, aujourd’hui, ce rôle est dépassé. De toutes façons, il est de la nature même de la globalisation économique de supprimer les intermédiaires.

En conséquence, nous devons opérer un saut qualitatif majeur dans notre façon de penser notre économie : il est impératif de la diversifier, d’aller vers des activités sophistiquées à haute valeur ajoutée qui tirent profit de l’existence de ressources en eaux, de la remarquable biodiversité dont jouit le pays, de la qualité de nos ressources humaines dans tous les domaines techniques et scientifiques et qui doivent s’expatrier faute de trouver stabilité et débouchés professionnels à la mesure de leurs capacités et de leur dynamisme.

Ce n’est que de cette façon que nous pourrons dégager les ressources nécessaires pour commencer enfin à rembourser notre dette publique astronomique et pour assurer le financement de moyens de notre défense adéquats, tout en intégrant le bras armée du Hezbollah dont il ne faut pas perdre l’expérience et la capacité militaires exceptionnelles, ni le brader politiquement sans contrepartie sérieuse.

Si les problèmes libanais ne trouvent pas de solution plus de soixante ans après l’indépendance, c’est parce qu’ils sont mal posés. C’est une autre façon de penser le Liban à laquelle nous sommes appelés, si nous voulons sortir du cercle vicieux des crises qui nous affectent à chaque fois que des tensions régionales fortes se manifestent ; mais aussi, si nous voulons dépasser les sensibilités politiques antagonistes entre Libanais, qui tournent toujours et exclusivement autour de la politique extérieure du pays et de sa place sur l’échiquier régional.

Tout le reste n’est que bavardage insipide, répétitif et lassant qui pousse toujours plus de Libanais à l’émigration.

 

Georges Corm est l’auteur de l’ouvrage Le Liban contemporain. Histoire et société, La Découverte, Paris, 2005 et du Proche-Orient éclaté. 1956-2007, Gallimard, Coll. Folio/histoire, 2007.

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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 09:05

                     POUR COMPRENDRE LA CRISE AUX ANTILLES:
            
                                      
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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 09:03

Déclaration du Parti Communiste Guadeloupéen (PCG) membre et acteur du «Lyannaj Kont Pwofitasyon»

 «La situation socio-économique à l'origine du puissant mouvement social qui paralyse la Guadeloupe ne relève ni du hasard, ni d'un malentendu, encore moins d'un accident de l'histoire.

Il s'agit de l'accélération brutale de la crise structurelle qui mine le pays depuis déjà bien longtemps, sous la conjonction de deux phénomènes : La mise en œuvre de la politique capitaliste anti-sociale et anti-démocratique agressive du gouvernement français d'une part, et l'explosion de la crise du système capitaliste mondialisé, d'autre part.

La réalité objective de la crise structurelle de la société guadeloupéenne a été mise en évidence depuis 1958 dans la résolution constitutive du Parti Communiste Guadeloupéen. Son évolution constamment étudiée et vulgarisée, de même que les voies pour en sortir : La lutte des masses au grand jour et l'unité des forces anti-colonialistes et anti-capitalistes.
La déclaration du Comité Central du 11 mai 1999 : «La Guadeloupe avance vers une déflagration» appelant à paralyser le système qui, à l'époque, a «tétanisé» les forces politiques et sociales a été un jalon important dans l'éveil des consciences et a contribué à faire naître le mouvement d'aujourd'hui.
Dix ans après, suite aux différentes actions, luttes et réflexions menées par les forces sociales, les associations culturelles et de défense, les partis politiques, ensemble ou séparés, le processus de développement socio-historique de notre pays est arrivé à cette étape : La paralysie du système de domination coloniale.

Pour sortir de cette paralysie annoncée en 1999 et réelle aujourd'hui, nous avons deux nouvelles étapes à franchir.

La première est la sortie victorieuse de la bataille menée avec détermination par les masses populaires sous la direction de «Liyannaj Kont Pwofitasyon» contre toutes les « pwofitasyon » et toutes les discriminations dans notre pays.

Contrairement à ce que disent le Secrétaire d'Etat et le Président du Medef, nous ne sommes pas tous responsables de cette situation de déclin économique, de la flambée des prix, du chômage, de la misère sociale et morale qui frappent des milliers de Guadeloupéens.

Les responsables que sont l'Etat colonial français, les capitalistes parasitaires de France, de Martinique et de Guadeloupe, les élus guadeloupéens assimilationnistes et intégrationnistes doivent répondre sans atermoiement aux revendications des salariés et des citoyens, contenues dans la plate-forme du LKP.

Le Collectif «LKP» qui a déjà remporté une grande victoire morale sur tous ces décideurs, qui avaient pris l'habitude de regarder les travailleurs et le peuple guadeloupéen pour moins que rien, a le mérite de montrer au monde et aux Guadeloupéens eux-mêmes qu'il y a une autre Guadeloupe de compétence, de courage, d'intelligence, de solidarité et d'honnêteté qui émerge de la faillite du système.

La deuxième est la conquête d'un pouvoir politique guadeloupéen. L'incapacité ou le refus de l'Etat colonial et des patrons capitalistes, l'impuissance des assemblées locales majeures à apporter des réponses concrètes et fiables aux revendications du peuple ont conduit à la paralysie du système. Cela indique clairement que :

• C'est la faillite de la gouvernance politique tricéphale basée sur le mensonge, le vèglaj, la communication aliénante.
• C'est la faillite du système de l'assistanat économique sur lequel s'est développé un capitalisme parasitaire.
• Les contradictions entre les intérêts des travailleurs et du peuple guadeloupéen d'une part et ceux des capitalistes français, martiniquais et guadeloupéens d'autre part sont arrivées à maturité. Il faut les résoudre en faveur du peuple.

Le mouvement enclenché par le «LKP » place les forces politiques qui luttent contre la domination coloniale et l'exploitation capitaliste face à leurs responsabilités.

Ce mouvement fait la démonstration que dans la vie, c'est l'unité d'action sur la base d'objectifs démocratiquement arrêtés qui ouvre la voie du possible.

Le Parti Communiste Guadeloupéen qui, à son XIè congrès des 9 et 10 février 2008, a appelé à la construction d'un Front Patriotique pour un Etat Autonome de Guadeloupe, invite toutes les forces politiques, sociales et culturelles, toutes les personnalités guadeloupéennes, engagées dans le combat pour l'émancipation de la Guadeloupe, à poursuivre le mouvement du «Liyannaj » sur le terrain politique.

C'est la voie pour que le combat exemplaire mené par le peuple guadeloupéen en confrontation directe avec le système colonialiste et capitaliste français, ne soit pas sans lendemain.»

par Réveil Communiste

 

                                                      

 

 

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