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QUAND UN VIEIL ACTEUR REMONTE SUR LES PLANCHES
SARKOZY SUR FRANCE 2
par Jean LÉVY
source:canempechepasnicolas
Chacun se souvient – du moins les plus anciens – du sketch de Pierre Dac en duo avec Francis Blanche, où le premier, fakir en représentation, répond à chacune des questions impossible du second « Je peux le faire ! », affirmation répétée admirativement par son duettiste, sans que jamais Pierre Dac ne donne la moindre contenu à son assurance assumée…
Dimanche soir, Nicolas Sarkozy s’est livré en permanence à la même stratégie. A toutes les questions politiques ou économiques concrètes posées par Laurent Delahousse, le journaliste de France 2, l’ancien président procède à l’esquive « Je vais vous répondre… » sans jamais donner suite à son affirmation péremptoire.
C’est donc à son seul autoportrait satisfait que s’est livré Nicolas Sarkozy pendant quarante minutes à la télévision, tout en jouant les modestes :
« Je ne me considère pas comme pas comme un ‘l’homme providentiel ’… » Cependant, en se portant candidat pour initier un nouveau rassemblement, il répond dit-il, à « l’envie » qu’il avait de jouer ce rôle : « Je n’avais pas le choix… ! »
Et de singer le général de Gaulle, posant ironiquement la question lors d’une conférence de presse en mai 1958 « Croyez-vous qu’à soixante-sept ans, je commence une carrière de dictateur ? », Nicolas Sarkozy, lui, répondant à une question sur les multiples affaires judiciaires où son nom est mêlé, rétorque « Croyez-vous que si je me sentais coupable d’un moindre délit, je me mettrais au premier rang de la vie publique ? ».
Une seule fois, pris dans son élan polémique, il se déjuge lui-même. Stigmatisant l’action de du gouvernement PS, Sarkozy lance : « La fonction de ministre de la République ne s’invente pas ! » alors que vendredi dans son message sur facebook, il écrivait, invoquant la situation, celle-ci: « nous oblige à nous réinventer profondément »…
C’est donc que dans son passé ministériel, il s’était lui-même "inventé"…
Alors, pourquoi cette mise en scène, ce cirque médiatique ?
Ce qui est certain, c’est que le retour au premier rang de la vie publique
de Nicolas Sarkozy n’est pas le seul fait de son ambition personnelle.
Le rappel d’urgence d’un acteur déjà usé sur les planches comme vedette d’un nouveau spectacle, répond aux craintes de ceux qui manent les ficelles de la politique, les oligarques du capital, inquiets d’une situation qui leur échappe. Le rejet généralisé de la ‘classe politique’ par la population, le vide qui en résulte, peuvent conduire le pays à des réactions violentes, incontrôlées, conduisant la France à un chaos préjudiciable « aux affaires », en France, avec ses répercussions lourdement négatives, sur leur terrain de jeu, l’Union Européenne.
A ce jour, le Front national semble en mesure d’emporter la mise. La nature extrêmement droitière de cette option ne trouble pas le capital, on s’en doute, mais le choix fait par Marine Le Pen de surfer sur le rejet de « l’Europe » par des millions de Français, sur l’exaspération de ceux-ci, face à la mise en coupe réglée sociale dont ils sont l’objet, inquiète l’oligarchie, du fait de l’espérance sociale que ces positions, fussent-elles démagogiques, qui en résulte.
Aussi, la finance en est réduite à remettre en selle Nicolas Sarkozy, un cheval de retour, qui a fait ses preuves, mais aujourd’hui, largement démonétisé.
A lui de contrer le FN sur son terrain, le désespoir populaire, pour tenter une nouvelle expérience au service des puissants, le loup se déguisant en berger.
C’est dire l’angoisse des tenants du capital.
Mais face à celui-ci, aucune force populaire et nationale n’est crédible
Va-t-on laisser notre peuple otage pris entre deux feux ?
Qui va initier, comme recours national, « une politique patriotique de gauche », comme le PCP s’en fait le champion au Portugal ?
Telle est la lancinante question dont dépend la survie démocratique de la France.
L'Université Inter-âges de l'Université de Corse, à Corte, a programmé le MERCREDI 24 SEPTEMBRE à 14h une conférence de Jean BAUBEROT intitulée "laïcité et vivre ensemble".
Clio, la muse de l'Histoire
Le 20 septembre 1792, à Valmy, la Révolution française est sauvée in extremis de l'invasion étrangère.
Après la chute de la monarchie, un mois plus tôt, les Prussiens ont envahi sans difficulté l'est de la France. à Paris, où l'on a proclamé la patrie en danger, beaucoup crient à la trahison. Des sans-culotte courent d'une prison à l'autre et massacrent les prisonniers.
En Champagne, les généraux Dumouriez et Kellermann, fraîchement nommés, arment à la hâte les volontaires. Leurs armées composées de soldats professionnels et de volontaires se regroupent sur le plateau de Valmy.
47.000 Français adossés à un moulin font bientôt face à 34.000 Prussiens sous le commandement du duc de Brunswick.
Quand le brouillard se dissipe, Kellerman lève son épée, surmontée de son chapeau au panache tricolore, et crie: Vive la Nation. Les soldats l'imitent et entonnent La Marseillaise.
Avant de se séparer et laisser la place à la 1ère République française, l'Assemblée législative vote le 20 septembre 1792 une loi qui, tout à la fois, autorise le divorce et interdit les vœux perpétuels (la possibilité d'entrer au couvent). Pour les révolutionnaires, en effet, la Liberté exige qu'aucun engagement ne soit irrévocable !
Dans le même temps, les officiers municipaux se voient confier la tenue des registres d'état-civil (naissances, mariages et décès). Cette fonction capitale, dévolue aux curés depuis l'ordonnance de Villers-Cotterêts, va ajouter au prestige des conseils municipaux institués par la loi du 14 décembre 1789.
Notons qu'un an plus tôt avait déjà été institué le mariage civil.
VALMY
L'infanterie prussienne monte à l'assaut mais recule presque aussitôt sous le feu de 36 canons. Pour la première fois depuis le début de la guerre, les Français encaissent l'attaque sans broncher.
Le duc de Brunswick est décontenancé par cette résistance. 20.000 boulets sont au total échangés avant qu'il ne décide de se retirer. La canonnade a fait en tout et pour tout moins de 500 victimes (300 chez les Français, 184 chez les Prussiens).
Les Prussiens, trempés par la pluie et rendus malades par la dysenterie qu'ils ont attrapée dans les vignes de Champagne, battent sagement en retraite.
Les Français s'abstiennent de les poursuivre, ce qui vaudra plus tard aux généraux des deux camps d'être soupçonnés de trahison.
En attendant, la France est préservée de l'invasion. La Révolution peut continuer !
Le 22 septembre 1792, six semaines après l'incarcération du roi Louis XVI et deux jours après la victoire de Valmy, les députés de la nouvelle assemblée de la Convention décident, sur une proposition de Danton, que les actes publics seront désormais datés de « l'An 1 de la République ».
C'est de cette manière « furtive », selon le mot de Robespierre, que la France se découvre en République.
source:Hérodote.net
"La France rouge" de Bruno Fuligni, un siècle d’histoire dans les archives du PCF 1871-1989 (34,80 €).
Collés dans la page, glissés dans des enveloppes, des documents historiques, reproduits à l’identique à déplier et à manipuler.
Un livre à lire et à découvrir en famille pour comprendre cette passion française que fut le communisme. De la Commune à Georges Marchais, LA FRANCE ROUGE, rassemble un siècle de mémoires et de combats révolutionnaires.
Une sélection inédite réalisée à partir des archives du PCF et de L’Humanité déposées aux archives départementales de Seine-Saint-Denis, et des fonds conservés au Musée de l’Histoire vivante de Montreuil, aux archives municipales d’Ivry-sur- Seine et du Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne.
source:zaman.fr
Les sept semaines de guerre cet été dans la bande de Gaza sont une victoire pour les Palestiniens mais l'accent doit être mis désormais sur un boycott d'Israël, appelle le dirigeant palestinien Marwan Barghouti, qui purge une peine de prison à perpétuité, dans une interview accordée à Reuters.
"Les Palestiniens doivent faire payer cher à Israël le prix de l'occupation (ndlr, de la Cisjordanie)", déclare le plus célèbre des détenus palestiniens interrogé par écrit via le Club des prisonniers palestiniens.
Barghouti, qui est âgé de 55 ans, a été condamné en 2004 à la prison à vie pour son implication dans plusieurs attentats qui ont fait au moins cinq morts en Israël.
"Nous ne parviendrons pas à libérer la Palestine tant que nous n'aurons pas lancé un vaste mouvement de résistance associé à un vaste mouvement de boycott politique, économique et sécuritaire vis-à-vis de l'occupant", ajoute cette figure du Fatah, en désaccord avec l'approche plus conciliante du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Sans mentionner les islamistes du Hamas, qui contrôlent la bande de Gaza depuis 2007, Barghouti affirme que les 50 jours du conflit de cet été contre Israël, qui ont fait plus de 2.100 morts dans le territoire palestinien, sont une victoire pour la cause tout entière.
"Nous tenons cette bataille pour une victoire de la résistance parce qu'elle a démontré qu'Israël ne pouvait pas et n'avait pas la capacité de résoudre ce conflit par la force militaire, et que la seule manière d'y parvenir est de mettre fin à l'occupation des territoires palestiniens occupés depuis 1967", explique-t-il.
Depuis des années, Abbas tente de parvenir à une solution négociée sur la création d'un Etat palestinien indépendant et a rejeté par le passé les appels à un boycott politique et économique d'Israël.
Barghouti, lui, prône ouvertement un processus visant à isoler Israël sur la scène internationale. "La promotion d'une campagne de boycott, de désinvestissement et de sanctions contre l'occupant est le prélude à son isolement international et à la mise en oeuvre de sanctions internationales contre lui", écrit-il.
La tragédie des migrants noyés en Méditerranée concerne de manière croissante les réfugiés palestiniens, en particulier ceux fuyant le camp de concentration de Gaza, selon des informations rendues publiques ces derniers jours.
(photo AFP décrite comme une opération de sauvetage, par la marine italienne, au large de la Sicile le 14 septembre ; le canot au premier plan est celui des sauveteurs ; l’embarcation, à l’arrière-plan, donne une idée de la dangerosité de tels transports)
(un bateau dans la rade d’Alexandrie ; c’est sur de tels rafiots que s’entassent parfois des centaines de réfugiés, Africains, Syriens ou Palestiniens, au risque de leur vie ; photo Reuters)
L’ambassade de Palestine en Grèce, citée mercredi par le quotidien israélien Haaretz, indique ainsi que la majorité des 450 passagers d’un bateau qui a coulé il y a quelques jours au large de Malte étaient des Palestiniens.
L’ONG palestinienne de défense des droits de l’homme Addameer a de son côté recueilli les noms de 400 personnes portées disparues.
« Personne ne sait où sont ces personnes ; on ne parle que d’elles ici dans la bande de Gaza ; c’est tellement affreux … Comme si nous n’avions pas déjà eu assez de souffrances avec la guerre … Et voilà maintenant une catastrophe supplémentaire », déplore le directeur d’Addameer dans la bande de Gaza, Khalil Abou Shamala. Celui-ci précise que la plupart des disparus sont de jeunes hommes, mais qu’il y avait aussi des familles entières à bord du bateau coulé.
Le bateau lui-même, selon les témoignages des rares survivants, a été éperonné par des passeurs, avec l’intention effective de le couler.
L’exode des Palestiniens s’est accéléré avec l’attaque sauvage de l’armée israélienne contre la population de la bande de Gaza en juillet.
Selon le Haaretz, les réseaux de trafiquants, basés en Egypte mais disposant d’agents à l’intérieur du camp de concentration à ciel ouvert, ont connu une brusque augmentation de leur activité.
Des milliers de Gazaouis ont fui depuis juillet à travers les tunnels souterrains qui continuent de relier l’enclave palestinienne à l’Egypte.
Plus ou moins conscients de la dangerosité du voyage vers l’Europe qui les attend, les candidats à l’exode paient en moyenne de 3.000 à 4.000 dollars (2 à 3.000 euros) à la mafia des passeurs pour traverser le Sinaï, arriver sur la côte égyptienne (à l’ouest de Port-Saïd), et là, être mis à bord d’un rafiot souvent surchargé.
Un nombre indéterminé de Gazaouis seraient parvenus à quitter leur territoire martyre sous les bombes israéliennes depuis juillet. « Mieux vaut mourir en mer que de désespoir ici », titre le quotidien israélien, citant un habitant palestinien anonyme.
De fait, le journaliste du Haaretz Jack Khoury, qui signe le reportage, estime que si les deux naufrages les plus récents (au large de Malte, et quelques miles au large du littoral égyptien au niveau de Damiette) ont révélé la présence d’un grand nombre de Palestiniens parmi les victimes (Palestiniens de Gaza, Palestiniens réfugiés de la guerre civile en Syrie..), ils ne sont pas de nature à décourager les candidats au départ.
Si la plupart des tunnels Gaza-Egypte ont été détruits depuis un an par la dictature militaire du général Sissi, contribuant ainsi à asphyxier encore plus les 1,8 million d’habitants de l’enclave, il en reste tout de même quelques uns pemettant le passage de personnes.
L’argent versé sert en partie à corrompre les militaires et policiers égyptiens pour qu’ils laissent passer les réfugiés, au sortir de la bande, dans le désert du Sinaï, et jusque dans les ports (Port Saïd, Alexandrie) d’embarquement… vers un nouvel enfer.
Les passeurs qui rançonnent ces malheureux et les envoient souvent à la mort sont des criminels, assurément. Mais le sont tout autant ces gouvernements, celui d’Israël en tête mais aussi ceux qui soutiennent cet Etat comme Hollande ou Obama, responsables du génocide en cours du peuple palestinien.
Source : http://www.haaretz.com/news/middle-east/.premium-1.616162
CAPJPO-EuroPalestine
Parlement Européen. 11 septembre 2014
Sous-commission des Droits de l’Homme
Session spéciale sur les enfants de Gaza.
Nurit Peled-Elhanan prix Sakharov 2001
Merci madame la présidente et les membres du comité des droits humains de m’avoir invitée à cette session extraordinaire sur Gaza aujourd’hui. Je suis très triste de ne pas voir ici quelqu’un de la bande de Gaza qui pourrait témoigner au sujet des pogroms qu’ils ont vécus. Bien que je ne sois pas de la bande de Gaza et que, moi-même, je ne puisse même pas entrer dans la bande de Gaza, j’ai vu des enfants de Gaza blessés qui seront toujours un rappel inoubliable des atrocités infligées à ces personnes par mon gouvernement et par l’armée soutenue par mes impôts pendant les deux mois écoulés et les 14 années qui ont précédé. Je crois que le choix d’avoir cette session à la date du 11 septembre n’est pas un hasard. Les Américains ont réussi, dans leur talent pour la mise en scène et la publicité à faire de cette journée le symbole du mal dans notre monde. Mais aujourd’hui, rappelons-nous que Gaza a subi 52 onze septembre dans les deux derniers mois, et bien d’autres avant. Est-ce que quelqu’un se souvient du jour où l’holocauste de Gaza a commencé, ou a atteint son apogée ? J’en doute. Les Palestiniens n’ont pas les moyens des Américains et des Israéliens pour faire connaître et célébrer leurs souffrances ainsi que pour faire oublier leurs crimes. Et c’est pour cela que je sentais que je devais venir ici et dire ce que je peux en leur nom. Je voudrais avec votre permission, dédier mes paroles aux grands-mères et aux grands-pères de Gaza que j’ai rencontrés à l’hôpital Makassed, et à l’hôpital Saint-Joseph de Jérusalem, pendant le traitement de leurs petits-enfants mutilés , blessés et paraplégiques, qui m’ont surprise par leur courage, leur dignité, leur persévérance et la façon courtoise dont ils m’ont reçue, moi, leur ennemie.
Je suis linguiste et donc très consciente de la puissance des mots. Je sais que je viens de dire holocauste. Et c’en est un. Ce qui s’est passé à Gaza dans les 12 dernières années, et qui a atteint son apogée pendant le Ramadan de cet été n’est rien moins qu’un holocauste. Pas une opération. Pas une guerre mais une destruction délibérée d’une société vivante. Une guerre, c’est entre deux États avec deux armées qui s’affrontent, mais quand un Etat puissant déclare que sa doctrine est de considérer toute une nation comme son ennemi et envoie son armée agir avec sa toute-puissance contre les civils de cette nation, en utilisant une sorte de logique mafieuse qui dit que vous pouvez tuer les femmes et les enfants et les personnes âgées afin de donner un avertissement à leurs dirigeants et de leur rappeler qui est le patron, ou avec un message tout aussi horrible que la vie de ses propres soldats vaut plus que la vie des bébés de l’ennemi - et cela avec l’encouragement des chefs spirituels, des chefs religieux et des politiques - vous ne croiriez pas mesdames et messieurs combien de voitures en Israël affichaient cet autocollant "la vie de nos soldats vaut plus que la vie des civils ennemis" ; quand l’armée applique tous les moyens possibles à la destruction constante de tout un pays et de sa population, ce n’est pas une guerre mais un holocauste défini dans les dictionnaires comme "une destruction totale impliquant une perte de vie, en particulier à travers le feu." Je crois que les 13 membres de ce Parlement qui ont visité Gaza récemment et en sont venus à la recommandation de rompre toutes relations avec Israël ont eu la même impression.
Il est très regrettable que nous ne puissions pas effacer le mot holocauste de nos dictionnaires avec les souvenirs de l’Allemagne nazie et ses collaborateurs. Mais la vérité est que nous avons trop de formes d’holocauste aujourd’hui à travers le monde dans lesquels des Etats forts avec d’énormes armées asservissent les personnes les plus faibles à une vie de tortures et de pertes sans fin.
Dans l’assaut sur Gaza qui vient de s’achever, comme dans les précédents, l’armée israélienne visait la zone la plus peuplée au monde avec les armes les plus féroces, souvent illégales, qui exterminent des familles entières, causent un maximum de dommages localisés, et non minimum de dommages collatéraux comme la propagande israélienne l’annonce, en utilisant des armes qui coupent les enfants en morceaux ou les brûlent complètement.
Le résultat de l’attaque est plus de 2000 morts dont 600 sont des personnes âgées et des enfants et 200 femmes et plus de 20 000 personnes handicapées, aveugles, paraplégiques, et beaucoup plus de lésions cérébrales ou des brûlés à 100% ; du personnel des médias et des professeurs d’université, les ambulanciers et des médecins ont été assassinés, 50 000 maisons, 200 écoles, plus de 200 mosquées, 17 hôpitaux et centres de réadaptation détruits délibérément, laissant plus de 600 000 personnes dans le dénuement sans maison et sans moyens de subsistance, et 1,8 millions de personnes - l’ensemble de la population de la bande de Gaza - avec pratiquement pas d’infrastructures d’électricité, d’eau et d’eaux usées, pour ne pas mentionner les fournitures médicales, la nourriture ou la liberté, simplement parce qu’ils appartiennent à un groupe racial, religieux ou culturel. Ce n’est pas une guerre. C’est un sociocide - la destruction de toute une société, c’est un ethnocide - la destruction d’un groupe ethnique entier, et pour les Palestiniens, c’est un holocauste. Donc, jusqu’à ce que quelqu’un arrive avec un meilleur terme qui s’adapte exactement à ces atrocités tel est le terme que je suggère que nous utilisions avec toutes ses connotations de racisme, et de cruauté et en prime l’indifférence du monde.
Nous savons que depuis des années la vie à Gaza a été pire que le pire ghetto, et que l’assainissement dans la bande de Gaza est périlleux. Gaza a été sans un système d’égout ou d’électricité ou d’eau potable depuis plus de cinq ans maintenant parce qu’Israël a détruit ses centrales d’électricité et ne les laisse pas être reconstruites, en dépit de ses déclarations.
Permettez-moi de vous renvoyer à un excellent site israélien appelé Access qui publie chaque semaine les allées et venues vers et en provenance de Gaza, les restrictions sur les produits importés et exportés, contre la désinformation que vous obtenez de la propagande israélienne. Je crois que vous avez tous vu les photos de l’hiver dernier dans lequel les habitants de Gaza ont dû naviguer dans leurs rues qui étaient devenues des rivières d’eaux usées, portant leurs enfants à l’école sur leurs épaules, et allant au travail ou au marché en pataugeant dans des eaux usées, sales, contaminées et boueuses qui leur montaient jusqu’aux genoux ou à la taille. Ces conditions entraînent toutes les sortes possibles de maladies, d’épidémies et de pénuries.
Dans le raid 2008-2009 et dans cette dernière attaque impitoyable, où les médecins palestiniens et internationaux ont affirmé qu’elle était la plus vicieuse et la plus violente qu’ils aient jamais vue dans l’histoire de l’agression israélienne contre la bande de Gaza, médecins et experts ont révélé l’utilisation d’armes inconnues jusqu’à présent. Les soldats qui sortent de Gaza disent que c’est un laboratoire pour toutes sortes d’armes mortelles. J’ai vu des enfants et des adultes pleins de trous et blessures sans éclats dans leur corps. Une famille entière sans jambes, des bébés brûlés, une fille dont les yeux ont été effacés. Les enfants et les adultes qui ne sont plus que des morceaux de chair sans vie, avec des épines cassées et les cerveaux brûlés. J’ai vu une femme dont la jambe a explosé et un jeune homme dont les organes internes ont éclaté. Avant de venir ici, j’ai parlé avec le Dr Haitham Al Hassan - président du département de chirurgie générale à l’hôpital Makassed, et un spécialiste de la chirurgie vasculaire qui s’est porté volontaire pour traiter les patients dans la bande de Gaza pendant une semaine. Le docteur Haitham suppose, tout comme le docteur Mads Gilbert et le docteur Erik Fosse, qui ont traité les blessés dans la bande de Gaza au cours du raid Israélien de 2008-2009 et, cette fois encore, que les blessures inhabituelles ont été causées par une arme, dont ils ont spéculé que c’étaient des DIME, bombes qui sont interdites dans les zones surpeuplées.Toutefois, a-t-il dit, les bombes et leur contenu auront probablement disparu dans le sable au moment où la communauté internationale obtiendra la permission des auteurs de l’agression d’envoyer ses comités et des observateurs pour faire une enquête et les rechercher. Malheureusement, les blessures ne guériront pas aussi vite. Beaucoup de survivants, disent les médecins, peuvent difficilement être guéris en raison des multiples infections causées par des bactéries qui sont résistantes aux antibiotiques, et la ruine de leur système immunitaire. L’hôpital Makkased que j’ai visité dépense autour d’un demi-million de dollars chaque mois juste pour les médicaments, dans leur tentative de soigner ces personnes. Pas de doute que ce soit une entreprise rentable pour certains.
L’année dernière, j’étais ici pour le 25e anniversaire du prix Sakharov. Nous avons eu une semaine très intense pendant laquelle nous avons entendu tous les comités et sous-comités pour les droits humains et les droits des enfants, des experts en droit international et les juges de la Cour internationale de justice. Mais chaque fois que j’ai mentionné Israël et la Palestine, la réponse a été : "C’est un cas particulier". En effet, c’en est un, mesdames et messieurs et la question est pourquoi ? Pourquoi faut-il que, dans d’autres cas, les criminels de guerre soient traînés devant les tribunaux et que les victimes soient invitées à témoigner, alors que dans ce cas, les victimes sont constamment blâmées pour leur propre misère et les auteurs bénéficient d’une totale impunité ? Pourquoi, au lieu de punir les criminels de guerre qui règnent sur Israël et la Palestine comme des gangsters qu’ils sont en contrevenant à toutes les lois et conventions internationales - en rasant des quartiers entiers et en tuant les femmes et les enfants des commandants de leurs ennemis, en infligeant une punition collective à des millions de personnes par pure vengeance, les Etats de l’Union européenne font-ils tout ce qu’ils peuvent pour empêcher les victimes de porter plainte contre les bourreaux ? Pourquoi, au lieu de se demander quel genre d’éducation raciste transforme de belles filles juives et des garçons juifs en meurtriers en uniformes sans scrupules, le Parlement européen supervise-t-il, contrôle-t-il et censure-t-il le système éducatif des victimes, sans même jeter un coup d’œil dans celui des agresseurs.
Permettez-moi de vous dire puisque c’est le domaine de mon expertise, que les enfants Israéliens sont éduqués dans le racisme le plus fondamental et le plus violent, dont les meilleurs élèves sévissent maintenant dans nos rues, multipliant le harcèlement, et les coups et jusqu’à brûler vif un garçon palestinien, incités par des rabbins qui les encouragent , des ministres et des membres de la Knesset. Ce racisme est le terrain sur lequel les soldats et les pilotes se sont mis à croire que des enfants palestiniens ne sont pas des êtres humains comme nous, mais un problème qui doit être éliminé. Mais cela ne semble pas intéresser la communauté internationale. Pourquoi faut-il qu’au lieu de soutenir les opprimés avec des moyens de subsistance et de la protection, au lieu de se battre pour leur liberté et leurs droits fondamentaux le monde occidental éclairé continue à armer leurs occupants, à prendre leurs oppresseurs de plus en plus comme partenaires et après chaque massacre, accentue la mise à niveau de leur statut dans l’Union européenne qui fait entrer leurs représentants au sein des comités comme celui-ci - si ce n’est pas du cynisme alors qu’est-ce que c’est ???
Les gens disent toujours que le monde, ce qui signifie l’Ouest, n’a pas appris la leçon de l’Holocauste ou du 11 septembre pour cette question. La leçon aurait dû être plus jamais, nulle part, plus personne. Mais il me semble que le monde a appris une autre leçon importante. Il a appris qu’on peut bien commettre un génocide et s’en tirer tant qu’on assassine et qu’on extermine ceux auxquels le monde ne s’intéresse pas. Quand les victimes sont des Palestiniens les auteurs s’en tirent et le monde est silencieux. La piètre excuse utilisée par l’Ouest et en particulier par l’Europe pour ne pas interférer, pour ne pas discipliner l’expansion sauvage d’Israël, pour ne pas exiger la fin de son système d’apartheid et son manque de respect pour le droit international, est que les Européens ne veulent pas être appelés antisémites. C’est une piètre excuse parce que nous savons tous que chaque pays en Europe profite de l’occupation israélienne de la Palestine. Chacun d’entre eux. Cependant, je ne veux pas parler à des politiciens et des hommes d’affaires, ils n’entendent pas ma langue. Je voudrais convaincre les gens de conscience qui croient vraiment que en dénonçant les crimes israéliens contre les Palestiniens, ils feront du mal aux Juifs, une fois de plus. Je vais dire deux choses à ces gens. D’abord, il n’y a rien de juif dans la conduite raciste et cruelle d’Israël envers les Palestiniens et la critiquer, ce n’est pas être antisémite, au contraire. Les penseurs juifs les plus illustres dénoncent ou ont dénoncé en permanence la domination impitoyable israélienne de la Palestine. Albert Einstein a été l’un d’entre eux. Hanna Arendt une autre. Et Stéphane Hessel en était un autre. Et beaucoup de rabbins éminents et d’érudits juifs sont dans ce camp aujourd’hui.
La deuxième chose est la suivante : Mesdames et Messieurs, vous ne pouvez plus vous permettre d’utiliser cette excuse lorsque les enfants sont massacrés, on ne peut pas se permettre de se soucier de comment les gens vous appellent quand un holocauste fait rage.
Tout comme je ne peux pas me permettre d’avoir peur des gens qui me traitent de traître pour avoir défendu les opprimés, bien que beaucoup plus de gens sont morts pour avoir été appelés traîtres que pour avoir été appelés antisémite. En fait, personne n’est jamais mort pour avoir été appelé antisémite ou même pour avoir été un antisémite, mais des enfants et leurs parents et leurs grands-parents sont en train de mourir pendant que je parle, car ils sont appelés Palestiniens, pas pour une autre raison, tout comme les Juifs ont été exterminés simplement parce qu’ils ont été appelés Juifs. Et l’Europe qui avait tourné le dos aux Juifs alors, tourne le dos aux Palestiniens aujourd’hui.
Mesdames et Messieurs, vous m’avez donné le prix le plus prestigieux de cette institution, le prix Sakharov. Mon co-lauréat était le regretté écrivain palestinien, le professeur Izzat Gazawi, dont le fils a été assassiné par des soldats israéliens dans son école, qui a passé des années en prison sans savoir pourquoi et dont la voix et la vie ont été éteints par la brutalité de l’occupation israélienne. Je pense qu’il est de mon devoir de justifier le prix et honorer sa mémoire en élevant la voix pour ceux dont la voix est réduite agressivement au silence par des soldats brutaux ou ne compte pas devant un tribunal, soit en Israël soit ici. En tant que lauréate du Prix Sakharov, le vôtre, je vous demande à mon tour d’être cohérents avec ses principes, sans exception.
N’oublions pas que le siège de Gaza n’a pas été levé, Israël a déjà violé le cessez le feu en brûlant des bateaux de pêcheurs et en tuant une fillette de 5 ans et 3 garçons en Cisjordanie, que la colonisation de la Palestine s’accroît à un niveau sans précédent, que des enfants de 5,6,7 ans sont enlevés par des soldats chaque jour et chaque nuit, sont incarcérés et interrogés cruellement sans voir leurs parents ou un avocat - en ce moment, il y a environ 200 enfants dans les prisons israéliennes - traités comme des criminels par le régime raciste et criminel de la plus longue occupation de notre temps.
Par conséquent, je crois que nous devrions tous nous demander aujourd’hui dans quel genre de monde allons nous vivre après l’holocauste de Gaza ? Quel genre de personnes vont grandir sur ses cendres, et quel genre de personnes vont leur répondre de l’autre côté du mur. Est-ce que c’est ça que nous voulons tous pour cette belle et ancienne région ? Pour le berceau de la civilisation ?
Je place la responsabilité de répondre à cette question entre vos mains.
Permettez-moi de terminer ce discours en paraphrasant quelques lignes d’un poème de Victor Hugo dans la mémoire de la nuit du 4 Août :
Premiers ministres, présidents et généraux,
Il leur convient d’avoir des chevaux des valets
de l’argent pour le jeu, leur table et leur alcôve
leurs chasses...
C’est pour cela qu’il faut que les vieilles grands-mères
De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps
Cousent dans le linceul des enfants de sept ans.
Merci.
Traduction RD