DEUIL
Samedi 1er septembre, notre amie Andrée Piazza, dite Dédée, et épouse de feu Lucien, que beaucoup ont connu, a été inhumé civilement à Olmeta.
DEUIL
Samedi 1er septembre, notre amie Andrée Piazza, dite Dédée, et épouse de feu Lucien, que beaucoup ont connu, a été inhumé civilement à Olmeta.
Le Medef veut « jouer le jeu » mais les dés sont pipés
Par : Bureau de presse du PCF
Cette année, l’université d’été du Medef a pour thème : « jouer le jeu. ». L’organisation présidée par Laurence Parisot affiche décidément un cynisme à toute épreuve et se plonge avec délectation dans « les eaux glacées du calcul égoïste. » Pour le syndicat patronal, jouer le jeu, c’est surtout faire respecter les règles injustes d’un capitalisme mondialisé qui lui sont si profitables.
Dans la continuité du gouvernement précédent, les cent premiers jours du gouvernement Fillon ont exaucé de nombreux souhaits du Medef. Exonération de cotisations sociales, droits de succession, bouclier fiscal, mise en cause du droit de grève, l’imagination de la droite française est décidément sans limite quand il s’agit d’augmenter les profits de la classe dominante. Tout cela évidement au détriment des salariés qui devront payer de nouvelles franchises médicales, subir une TVA « social » et voir leurs services publics se dégrader avec les suppressions massives d’emplois dans la fonction publique.
Dans le journal Le Monde, daté du 29 août, Laurence Parisot se réjouit de la venue du Président de la République ; et pour cause ! La liste des cadeaux du patronat est encore longue, allongement de la durée de cotisation pour le départ en retraite, permis de licencier avec le contrat unique, abandon de l’ISF, pour ne citer que ces exemples. La Présidente du Medef se frotte déjà les mains avec les cadeaux qui ne manqueront d’accompagner le discours de Nicolas Sarkozy.
A contrario des applaudissements que lui réservent les grands patrons, une toute autre musique est réservée au Président de la République lors de la prochaine fête de l’Humanité. Ce sera celle de la colère de plus d’un demi millions de personnes décidées à ne pas se laisser faire. Alors que le Medef annonce sa volonté de « jouer le jeu » avec des dés pipés, la résistance et la construction d’une véritable alternative doit émerger dans l’ensemble du peuple de gauche.
Parti communiste français
Paris, le 29 août 2007.
Michel PEYRET ( ROUGES VIFS)
PEUPLES DE TOUS LES PAYS...!
A l'évidence , rien de ce qui se passe en ce monde ne permet de dire que nous connaîtrions la fin de l'histoire , que les peuples n'auraient qu'à s'inscrire dans la perduration d'un système capitaliste qui , même si s'en était le seul aspect , la seule caractéristique de son existence , vient de vivre une crise financière dont on ne sait si elle est terminée , mais qui témoigne que rien n'est figé , tout au contraire . Elle met en évidence de nouvelles fragilités du système qui apparaissent , se renforcent , se portent jusqu'en son coeur , son centre , constitué par ce qui demeure encore son principal rempart , l'Empire , les Etats-Unis d'Amérique .
NOUS AVONS CHANGE DE SIECLE .
A l'évidence encore , nous ne sommes plus dans la dernière décennie du siècle qui vient de s'achever où l'on pouvait encore penser qu'un monde unipolaire était né et que la puissance constitutive de ce pôle serait en mesure d'imposer sa domination sur la longue durée à toute l'humanité .
Cependant déjà , pour qui voulait bien se remémorer l'histoire passée des empires , apparaissait que les trajectoires de leurs évolutions passaient par des phases successives , de la naissance au développement et à la montée en puissance , jusqu'à l'apogée et au summum des possibilités de domination , avant d'emprunter les voies du déclin progressif et finalement de la désagrégation et de l'écroulement .
Toutefois , on le sait , l'histoire ne se reproduit jamais à l'identique et c'est en conséquence à l'étude concrète de l'évolution des contradictions de ce monde et de cet Empire à laquelle il convient de procéder pour déterminer la phase actuelle de cette histoire .
Rien n'est moins simple . Au stade avancé de mondialisation que nous connaissons , l'intrication des contradictions de ce monde est telle qu'il apparaît impossible de considérer isolément tel ou tel ensemble ou
pays , a fortiori lorsqu'il s'agit de l'encore première puissance mondiale . Cependant , quand on se revendique première puissance dans un monde unipolaire , c'est l'ensemble de ce monde qui est surdéterminé par ses contradictions qui l'imprègnent fortement .
LE DECLIN DE L'EMPIRE .
Toutefois , depuis plusieurs années maintenant , historiens , géographes , sociologues , ... qui se penchent sur cet ensemble pour en déterminer les tendances évolutives s'accordent pour considérer que le concept de «déclin» serait le plus approprié au stade actuel de l'évolution de l'Empire . Il conviendrait alors d'en étudier tout à la fois le caractère absolu qui apparaît indiscutablement lorsque l'on détermine et analyse les différentes «crises» qui affectent le modèle , et sa relativité qui fait que le modèle s'impose encore partout dans le monde , surtout pour le pire .
LA CRISE FINANCIERE .
La récente crise financière , à considérer qu'elle serait terminée , ce qui n'est vraisemblablement pas le cas , a mis en évidence l'aspect déterminant des fragilités et des faiblesses qui affectent le « centre » et se transmettent dans les périphéries , contrairement d'ailleurs aux précédentes crises qui concernaient principalement les marges de l'Empire .
Ce changement d'origine est en lui-même significatif de ce que l'Empire et ses contradictions sont devenus eux-mêmes la cause d'une crise plus généralisée qui s'étend , mondialisation oblige , à l'ensemble du monde , obligeant les principales puissances à réagir par l'injection de centaines de milliards de dollars pour éviter d'être entraînées elles-mêmes dans la tourmente . La financiarisation forcenée qu'impose l'actuel capitalisme du modèle s'est étendue et détermine les caractéristiques principales de la mondialisation .
ILS SONT DEVENUS FOUS !
Ainsi , il y a peu , le journal suisse « Le Temps » titrait : « Le marché financier pèse déjà trois fois plus que le PIB mondial ». En effet , selon une étude de McKinsey , les actifs mondiaux représentaient 140 000 milliards de dollars en 2005 et devraient monter à 214 000 milliards d'ici à 2010 . Et l'article posait la question pertinente suivante : « Comment la valeur des actifs financiers peut-elle être le triple de celle de l'économie ? » C'est en effet la question des questions puisque l'article précisait ensuite que seulement le tiers de ces sommes considérables était investi en actions . Les deux autres tiers de ces 140 000 milliards ne l'étaient donc pas , c'est un capital parasitaire , uniquement spéculatif , qui prolifère aux dépens des investissements utiles , mais exige sa rénumération supérieure à deux chiffres . Et c'est en même temps une belle bulle financière qui peut éclater d'un jour à l'autre et des milliers de milliards de dollars ou d'euros disparaîtront parce qu'ils ne trouvent plus nécessairement leur rétribution , ce que Marx appelait « dévalorisation du capital » , laquelle peut se concrétiser sous différentes formes , qui sont des destructions pures et simples de capital , le capital restant pouvant alors reprendre son accumulation avec à nouveau les rapports financiers souhaités... jusqu'à la crise suivante .
« Ils sont devenus fous » , disait récemment Claude Bébéar qui fustigeait ainsi ses compères capitalistes . Et l'on comprend pourquoi les analystes financiers ne sont pas rassurés par la dernière purge , sévère pour certains fragments du système mais qui n'a pas mis en cause l'ensemble du système qui demeure comme suspendu à sa bulle susceptible de se dégonfler à chaque instant . Décidément , ce que certains qualifiaient d'euphorie des marchés dissimule le danger qui mine le système .
La politique d'Etat des Etats-Unis s'inscrit bien évidemment dans ce contexte et le favorise , sinon l'initie dans cette base du capitalisme mondial .
LA PAUPERISATION ET L'ENDETTEMENT .
La paupérisation des salariés et l'endettement sont deux des principaux moyens de cette politique , l'objectif étant de diriger le maximum d'argent vers les marchés financiers .
Ainsi , selon Joseph E. Stiglitz , prix Nobel d'économie , cela fait trente ans que les salaires des moins favorisés ne cessent de décroître . Les bas salaires aujourd'hui sont 30% inférieurs à ce qu'ils étaient il y a trente ans . En même temps , les foyers se sont de plus en plus endettés , à l'égal d'ailleurs du gouvernement qui perd beaucoup d'argent en Irak et en réduisant les impots sur les plus riches et vit en s'endettant honteusement auprès des autres peuples et pays . Cette fragilité de l'économie nord-américaine est inquiètante , poursuit Joseph E. Stiglitz,
qui ajoute ne pas savoir si un miracle pourrait sauver l'économie . Les Chinois financent avec le produit de leurs exportations aux Etats-Unis cette dette colossale . Chine et Etats-Unis dépendent ainsi étroitement l'un de l'autre. Mais la Chine peut adopter une autre stratégie , celle de faire bénéficier le peuple chinois des produits de son travail et réduire ainsi sa dépendance vis-à-vis des Etats-Unis . Cette menace grandissante ajoute aux fragilités dénoncées par Stiglitz .
LA CRISE DU LEADERSHIP.
La crise de la domination planétaire se superpose et amplifie celle de la financiarisation de l'économie et plus encore que d'autres contribue à questionner l'unipolarité jusqu'alors indiscutée .
Les circonstances troubles des évènements de septembre 2001 qui se sont confirmées au fil des ans , l'immense condamnation par les peuples et certains gouvernements de l'envahissement de l'Irak au nom de la lutte antiterroriste puis de la démocratie et du Grand Moyen-Orient , accentuée aujourd'hui par l'opposition toujours plus renforcée du peuple américain lui-même , la perpétuation sans perspectives du soutien à l'Etat d'Israël dans sa volonté d'empêcher la création d'un véritable Etat palestinien , les tentatives d'extension de l'action de l'OTAN en Europe de l'Est ou en Asie centrale , la reprise d'un certaine course aux armements nucléaires et l'évolution de la doctrine nucléaire par l'abandon de la dissuasion au profit de l'utilisation , la contestation grandissante du rôle d'institutions internationales comme l'OMC , le FMI , la Banque mondiale , isolent de plus en plus nettement Georges Bush et sa volonté d'entraîner le monde dans une guerre de civilisations .
L'ambition de contrôler les ressources pétrolières et gazières de nombre de pays en ces temps de crise énergétique sous-tend déjà nombre de ces actions qui pourraient être étendues à l'Iran . Mais l'Iran n'est pas l'Irak , les atouts dont il dispose , les contradictions entre les différents impérialismes , le rôle des opinions publiques , des réalités nouvelles ont jusqu'à présent empêché le déclenchement d'une nouvelle aventure qui serait vraisemblablement plus désastreuse que les précédentes .
LE DERNIER FAUCON ET LE CHAMP DE RUINES .
Le départ du dernier faucon , dit Yves Harté , rédacteur en chef de Sud Ouest Dimanche , n'annonce pas seulement la fin du règne de Georges Bush , la véritable défaite des néoconservateurs et de leur politique : « Ce qu'ils laissent est un champ de ruines que personne ne sait comment relever . L'empire américain a non seulement perdu dans cette aventure infiniment de puissance , mais il a signé en même temps son acte de cession du contrôle mondial ... »
Et Yves Harté va jusqu'au plus profond dans l'appréciation quelque peu prémonitoire : « Dès lors qu'un empire s'effrite , les successeurs se pressent . Demain , l'axe du monde ne sera plus à Washington . En quelques années , le centre de gravité de notre civilisation va se déplacer , et la désastreuse aventure irakienne scellera la fin des cinq cents ans de domination de l'Occident dont les Etats-Unis étaient finalement les derniers et les plus puissants rejetons . Il est facile de prédire qu'au delà de l'océan , de l'autre côté du Pacifique , émergera le futur maître du monde dans une rotation de civilisations semblable à celle de notre terre ».
Nous laisserons à Yves Harté la paternité de ces derniers propos . On peut penser que les peuples du monde , qui viennent de faire l'expérience de la domination d'un Etat-système , des méfaits de la mainmise des multinationales sur les pays et les peuples , comme sur tout notre monde , chercheront plutôt une nouvelle mondialisation débarrassée de la dictature des maîtres actuels , dans le respect des souverainetés des peuples étroitement liées au développement des solidarités et des coopérations , de la paix et du désarmement , dans le nouvel internationalisme d'une époque également nouvelle . Les peuples ont d'ailleurs contribué par leurs luttes à cet échec retentissant de l'empire qui n'est pas seulement celui du développement des logiques internes du système capitaliste . Marx disait bien que ce sont les masses , c'est-à-dire les peuples , qui font l'histoire .
DEPASSER LA MULTIPOLARITE.
Dans l'immédiat , la multipolarité est désormais à l'ordre du jour . Le nombre des aspirants à la domination ne se limite pas à la Chine . Les peuples n'auraient rien à gagner à laisser se perpétuer d'autres formes de domination , celles de nouveaux impérialismes , tel celui de l'Europe , d'autres encore , qui apparaissent avoir des ambitions , qui coexisteraient dans la concurrence et les inégalités , qui finalement n'auraient d'autres objectifs que de continuer à pressurer les peuples , voire à les entraîner dans de nouvelles aventures semblables aux désastreux affrontements du siècle dernier .
Bernard Cassen est clair : « L'altermondialisme , c'est terminé . Voilà le fond de ma pensée . C'était un cycle . Nous pourrions nous inspirer des pays d'Amérique latine ( Venezuela ou Bolivie notamment ) où l'on n'a pas peur d'employer les mots « souveraineté populaire » et « nationalisations » . Visiblement , il se passe quelque chose là-bas et nous devrons en tirer les leçons .»
L'ANNONCE DE TEMPS NOUVEAUX .
A bien y regarder toutefois , ce qui se passe en France et dans d'autres pays est annonciateur de temps nouveaux. Si l'altermondialisme a été une étape dans cette voie , les limites qu'il s'était lui-même imposé peuvent et doivent être dépassées . Nous avons rappelé que nous ne vivions pas la fin de l'histoire qui nous installerait à perpétuité dans les évolutions et les fins d'un capitalisme indépassable . Il faudra bien nommer cette société qui sortira notre monde du capitalisme dominant . En France , dès la Révolution de 1789 des républicains avancés la baptisèrent communisme . Les luttes pour le communisme s'inscrivent ici dans le temps long de l'histoire et quand aujourd'hui 61% des Français considèrent le capitalisme comme négatif on peut penser que le temps est venu de la renaissance créative .
Et avec Samir Amin , au niveau mondial , c'est une cinquième internationale qui est proposée pour faire vivre le « Prolétaires de tous les pays , unissez-vous ! » de notre temps .
La lecture de la lettre de Guy Môquet aux lycéens sera faite le 22 octobre
La lecture aux lycéens de la lettre de Guy Môquet, volonté du président de la République, aura lieu le 22 octobre, dans le cadre d'une journée de commémoration du souvenir de ce résistant et de ses 26 compagnons fusillés le 22 octobre 1941, a indiqué le ministre de l'Education.
La lettre sera lue "le 22 octobre", le jour anniversaire de la mort du résistant communiste, fusillé par l'occupant allemand le 22 octobre 1941 à Châteaubriant (Loire-Atlantique) à l'âge de 17 ans, a déclaré mercredi Xavier Darcos, lors de sa conférence de presse de rentrée.
Sa note explicative aux équipes éducatives, présentée également mercredi, précise que "la commémoration au cours de la matinée du 22 octobre commencera par la lecture, en classe ou en grand groupe (...) de la lettre de Guy Môquet".
"Cette lecture pourra être confiée à tous ceux qui, résistants ou déportés, peuvent aujourd'hui encore témoigner directement des sacrifices consentis", ajoute le ministre, qui invite "les équipes éducatives à se rapprocher des fondations et associations de mémoire".
Selon M. Darcos, "il sera également possible de solliciter toute personnalité dont l'engagement, le rayonnement ou la notoriété pourraient sensibiliser les élèves". Il a ainsi cité mercredi les "élus - députés, maires - le monde sportif, les artistes". Le ministre entend le faire lui-même dans sa mairie à Périgueux.
"Cette lecture pourra être suivie d'autres, laissées à l'initiative de chacun". Ainsi un cahier, contenant des lettres d'autres résistants ou encore le poème d'Aragon "La Rose et le Réséda" sera à disposition des enseignants.
"Le programme se poursuivra par une réflexion collective menée dans le cadre de la classe", ajoute le ministre.
Il précise que "les établissements pourront mettre en place d'autres initiatives à leur convenance (évocation de lieux de mémoire, jumelages interculturels, expositions, productions de documents, etc.)".
Le temps qui sera consacré à la lecture de la lettre et son intégration dans l'organisation des cours des élèves le 22 octobre sont également laissés à la convenance des établissements.
Le 16 mai 2007, jour de prise de ses fonctions, Nicolas Sarkozy avait annoncé que "sa première décision de président" serait de "demander que cette lettre soit lue en début d'année à tous les lycéens de France".
***
La lettre de Guy Môquet à la veille de sa mise à mort
"Ma petite maman chérie,
mon tout petit frère adoré,
mon petit papa aimé,
Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.
Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.
17 ans 1/2, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.
Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d'enfant.
Courage !
Votre Guy qui vous aime.
Guy
Dernières pensées : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !"
Pour le Parti communiste grec (KKE): la politique agraire est responsable des feux
La secrétaire générale du KKE, Aleka Papariga, lors d’une conférence de presse lundi 27 août, a rejeté l’idée selon laquelle les feux qui ont ravagé la Grèce et entraîné 63 morts jusqu’à maintenant constitueraient la conséquence “d’une menace asymétrique” et accuse la politique agraire.
Aleka Papariga, présentant un communiqué du Bureau politique du KKE, a souligné que les tentatives du gouvernement de présenter cette tragédie en termes de “menaces asymétriques” (de complot terroriste - NdT), selon le dogme du nouvel ordre impérialiste mondial, était destiné à “intimider la population pour détourner sa réaction, à la fois pendant la campagne électorale et pour l’avenir”.
Le KKE a appelé la population à participer à la lutte contre les feux qui se propagent dans tout le pays, et a répété que ses militants et ses organisations étaient complètement à la disposition des autorités locales, des organismes publics et des responsables officiels, pour participer aux efforts de lutte contre les feux, porter assistance aux habitants et contribuer à résoudre les problèmes dans la mesure de leurs possibilités.
En ce qui concerne la cause des feux, Aleka Papariga a affirmé qu’ils n’ont pas surgi soudainement mais qu’ils sont le résultat d’une série de mesures et de lois réactionnaires adoptées depuis des années par les gouvernements successifs du parti de la “Nouvelle Démocratie” actuellement au pouvoir et du PASOK, principal parti d’opposition. Le KKE remarque que, depuis 1991, un onzième seulement des forêts détruites par les flammes ont été reboisées dans la région de l’Attique et 1/9ème dans toute la Grèce.
Le KKE souligne que, la voie qui mène à l’enfer actuel a été ouverte par la politique qui a marchandisé les terres et les forêts, qui a encouragé les accaparateurs, qui a sacrifié la prévention des incendies, qui a creusé le déficit criant des équipements, infrastructures et installations de lutte contre le feu et des services forestiers. Le sommet de cette politique a été atteint avec la révision constitutionnelle et plus spécialement celle de l’article 24 sur la protection des forêts.
"Nous faisons face à un plan organisé, qu’il ait existé préalablement ou qu’il ait surgi à l’occasion”, fait remarquer Aleka Papariga, ajoutant que les profits liés aux incendies criminels rejoignent les intérêts de groupes économiques et financiers à qui “on a ouvert l’appétit avec la marchandisation et la privatisation de la terre”.
Selon le KKE, le gouvernement porte de graves responsabilités pour avoir failli dans la mise en place d’une réaction efficace, organisée qui aurait pu atténuer les répercussions du désastre, grâce à des mesures de prévention et de protection des forêts.
Aleka Papariga a aussi dit que le PASOK cherche uniquement à masquer cacher ses propres responsabilités et à tirer profit du malaise légitime du peuple en vue des prochaines élections. En même temps, elle a fait remarquer que la « Coalition de la gauche radicale » ne réussit pas à montrer une autonomie politique en choisissant de s’aligner sur le PASOK et de le soutenir, malgré le lien évident entre les incendies et la politique de propriété foncière et d’utilisation des sols.
Enumérant les propositions du KKE pour la gestion des conséquences des incendies, Aleka Papariga a réclamé l’inventaire complet des dégâts provoqués par les incendies et des zones brûlées et le maintien, sans aucun changement, de la vocation des terres. Elle a demandé, en faveur des agriculteurs, le dédommagement intégral des récoltes perdues et des réserves détruites, une année d’exemption de primes d’assurances et de taxes, le gel du remboursement des emprunts. Elle a demandé également le dédommagement intégral des maisons et des infrastructures agricoles détruites, des plans détaillés et contraignants de reforestation, l’hébergement gratuit pour les victimes des incendies dans les hôtels les plus proches, les recrutements immédiats pour pourvoir aux postes vacants chez les sapeurs-pompiers, dans les services forestiers et dans le service public de santé, avec des embauches à temps plein et à l’année au lieu d’emplois saisonniers. Elle a enfin demandé des travaux pour limiter efficacement les dégâts liés à l’érosion, aux écoulements...
Le KKE exige également l’adoption de mesures politiques urgentes :
par Vive le Parti Communiste Français
Assemblée de Corse
Groupe communiste républicain citoyen
DECLARATION
Habitué des voyage en Corse, Nicolas Sarkozy a cette fois ci effectué le déplacement dans le cadre de ses nouvelles fonctions de Président de la République. L"Hypercommunicant" n'a pas failli à sa réputation et son périple a été ponctué de petites phrases choc savamment distillées à chaque étape. Nous sommes à présent rassurés le Président de la République aime la Corse au point de lui faire une "déclaration d'amour" selon ses propres termes. Si la situation sociale et économique n'était aussi dramatique pour les familles de modestes conditions cela prêterait à rire.
Nicolas Sarkozy a expliqué que l'Etat ne lèverait pas le pied dans son combat contre le racket. C'est le moins qu'on puisse attendre de lui sauf que quelques arrestations restent insuffisantes face à l'ampleur d'une dérive mafieuse qui ne découle pas seulement de "l'impôt révolutionnaire". Il faut effectivement s'en prendre à tous "les rackets" et faire preuve d'aucune complaisance avec "les poseurs de bombes" quels qu'ils soient. En revanche, le rapprochement vers leurs familles des détenus condamnés doit être appliqué conformément aux textes prévus à cet effet.
Pour autant la "fermeté" ne sera pleinement efficace que si dans le même temps on s'attaque résolument aux raisons et aux réseaux qui alimentent l'affairisme et structurent la spéculation foncière et immobilière. Par conséquent, sans remettre en cause la politique des avantages fiscaux, des golfs dix huit trous, du tourisme jet set, et des anneaux de plaisance partout, cette politique libérale de "désanctuarisation" pour reprendre le mot de Camille de Rocca Serra, les pratiques criminelles et la dérive mafieuse ont de beaux jours devant elles.
A prés quoi, le Président de la République peut sillonner les stations balnéaires, éviter les deux grandes villes de la Région et annoncer la tenue en Corse d'un Conseil des ministres décentralisé, cela n'est pas de même nature que la présentation de mesures concrètes contre l'emploi précaire et les bas salaires, pour le logement social ou la santé. Car concernant la question sociale nous n'avons rien entendu, comme lors des 24 précédentes visites de Nicolas Sarkozy. Et de cette façon, une fois de plus, l'Etat est resté désespérément muet sur la vie chère cette forme de racket des consommateurs que les élus communistes et les syndicats, dénoncent depuis des années.
La Corse a besoin de transparence, de démocratie et de progrès social cela implique une réorientation de la politique régionale en faveur d'un développement du secteur secondaire et de l'agriculture, s'appuyant sur une forte présence du service public à travers tout le territoire. C'est à ce titre que la solidarité nationale doit s'entendre et s'exprimer dans le respect de la culture et de l'identité de la Corse qui n'ont jamais représenté un danger pour l'unité nationale. Oui il faut agir en faveur de leur épanouissement et de l'enseignement du Corse sans exclusive ni rejet des uns ou des autres en raison de leurs origines. L'affirmation des valeurs républicaines gagnerait ainsi en crédibilité alors qu'aujourd'hui les effets d'annonces en éloignent.
Un grand rôle… de vedette américaine
Politique étrangère . Devant les ambassadeurs le président Sarkozy a confirmé hier le choix de l’intégration de Paris à un dispositif occidental piloté par Washington.
C’est à un exercice d’équilibriste subtil que s’est livré Nicolas Sarkozy, hier matin à la traditionnelle conférence qui réunit comme chaque année à la même époque les ambassadeurs de France et les responsables de l’exécutif national. Il y a confirmé la poursuite de la réorientation de la politique extérieure de Paris sur une pente de plus en plus intégrée et atlantiste tout en s’efforçant de la présenter comme le seul moyen pratique de garantir la « grandeur de la France » dans le monde tel qu’il est. Il a plaidé ainsi l’importance de « l’amitié entre la France et les États-Unis », tout en affirmant qu’il ne s’agissait pas d’un « alignement » puisque, a-t-il lâché, « je me sens libre d’exprimer nos accords comme nos désaccords, sans complaisance, ni tabou ». Mais pour qui ne veut pas se laisser prendre à cette clause de communication, les orientations concrètes avancées par le président ne laissent aucun doute.
Une pente atlantiste
L’intégration de Paris à une politique occidentale très suiviste des préoccupations de Washington traverse plusieurs des champs géostratégiques évoqués hier par Nicolas Sarkozy. Sur la lutte antiterroriste, le chef de l’État rejoint l’argument de la peur et du langage sécuritaire de Washington pour invoquer une lutte sans merci contre des criminels qui pourraient, un jour, « utiliser des moyens nucléaires, biologiques ou chimiques » pour se faire le chantre d’une « coopération totale entre services de sécurité ». Et de se draper dans le besoin de « prévenir une confrontation entre l’islam et l’Occident », ce qui fait la part belle à la thèse du « choc des civilisations », chère aux néoconservateurs états-uniens, en dépit des ravages déjà occasionnés par cette appréhension qui a bien davantage renforcé les risques qu’elle ne les a combattus.
En matière de défense le président Sarkozy demande « un renforcement » des moyens militaires de l’Union européenne, tout en précisant bien que la démarche « ne s’inscrit absolument pas dans une compétition avec l’OTAN ». Et de plaider au contraire pour un renforcement et une « rénovation » de l’Alliance atlantique. On sait que les États-Unis font le forcing, depuis quelques années, pour transformer l’organisation en une sorte de police mondiale, toute dévouée à leurs intérêts géopolitiques. L’insistance de Nicolas Sarkozy à plaider pour une « accentuation de nos efforts » aux côtés de l’OTAN en Afghanistan, terre d’expérimentation de l’élargissement des missions de l’Alliance, prend ainsi toute sa signification.
Tout comme les rodomontades élyséennes à l’égard du Pakistan, coupable de ne pas se montrer suffisamment coopératif dans la lutte contre les taliban ; de la Russie qui « impose son retour sur la scène mondiale en jouant avec une certaine brutalité de ses atouts, notamment gaziers et pétroliers » ou de la « politique de puissance » de la Chine. Sur chacun de ces sujets le discours prétendument « pragmatique » de l’Élysée se rapproche à s’y méprendre de celui tenu par la Maison- Blanche.
L’Europe du traité simplifié
Pour répondre à ces défis, l’intégration de la France dans un vaste ensemble euroatlantique est indispensable aux yeux du président. Cela passe par l’avènement d’une Europe « assumant son rôle de puissance ». Le « traité simplifié » voulu « en toute priorité » par Nicolas Sarkozy, fournissant enfin à l’UE les moyens de se hisser à la hauteur de cette tâche. Le chef de l’État a confirmé qu’il souhaitait que la conférence intergouvernementale chargée de rédiger le nouveau texte de référence européen ait conclu ses travaux « avant le Conseil européen d’octobre ». « Afin de permettre une entrée en vigueur du nouveau traité avant les élections européennes du printemps 2009 », a-t-il précisé.
Et de plaider très longuement, comme pour boucler la boucle de l’intégration atlantiste évoquée plus haut, en faveur du développement de « l’Europe de la défense ». « Je souhaite que les Européens assument pleinement leur responsabilité et leur rôle au service de la sécurité et de celle du monde », a souligné le chef de l’État avant de se prononcer pour une course aux « capacités militaires opérationnelles » et à l’achat de « nouveaux programmes d’armement ».
Un strapontin
au Moyen-Orient
C’est en traitant du problème sous l’angle de « la prévention » de la confrontation entre islam et Occident, comme si l’islam était un ensemble géopolitique comme l’était l’ex-bloc socialiste est-européen, que Nicolas Sarkozy traite des « crises du Moyen-Orient ».
Sur le conflit israélo-palestinien, où selon lui, « tout a été dit, beaucoup a été tenté », il a estimé que « le paradoxe de la situation est que nous savons quelle sera la solution (…) : deux États-nations vivant côte à côte dans la paix et la sécurité à l’intérieur de frontières sûres et reconnues » dont assure-t-il, il connaît « le contenu de cette solution à travers les paramètres Clinton et le legs de Taba. (…) Malgré cela, chacun a le sentiment désespérant que la paix ne progresse pas ». Pour quelles raisons ? Nicolas Sarkozy a préféré les éluder, parce qu’il refuse de voir la réalité de l’occupation israélienne avec en toile de fond la poursuite de la colonisation des territoires palestiniens, la construction du mur de séparation, deux faits dont il n’a soufflé mot dans son intervention. Dès lors, affirmer que la France ne peut se résigner à la perspective d’un « Hamastan » en éludant les causes réelles qui y ont conduit, signifie-t-il qu’il accorde la priorité à la lutte contre le Hamas, s’alignant là encore en fait sur les positions de Washington.
Sur « la tragédie irakienne », le chef de l’État a réaffirmé que « la France était et demeure hostile à cette guerre », éludant là également les causes de ce conflit. Si « la solution est politique » assure-t-il, « elle implique la marginalisation des groupes extrémistes et un processus sincère de réconciliation nationale, au terme duquel chaque segment de la société irakienne, chaque irakien, devra être assuré d’un accès équitable aux institutions et aux ressources de son pays ; elle implique aussi que soit défini un horizon clair concernant le retrait des troupes étrangères. Car c’est la décision attendue sur ce sujet qui contraindra tous les acteurs à mesurer leurs responsabilités et à s’organiser en conséquence. » Bush ne dit d’ailleurs pas autre chose quand il presse les Irakiens à se réconcilier et faire front face au péril djihadiste.
Le Liban est sans doute le seul sujet où l’on note une continuité avec la politique moyen-orientale de Jacques Chirac. Réaffirmant que « la France est l’amie de tous les Libanais », il a invité ces derniers à poursuivre le dialogue « pour aboutir à une sortie de crise par le haut : un président élu dans les délais et selon la Constitution », ainsi que « tous les acteurs régionaux, dont la Syrie » à « agir pour favoriser une telle solution ». C’est à cette condition, a-t-il souligné, que peut être envisagé un dialogue entre Paris et Damas.
Menace contre Téhéran
« Un Iran doté de l’arme nucléaire est inacceptable », a-t-il souligné, affirmant la détermination de la France, qui est aussi celle des États-Unis, en faveur d’une démarche « alliant sanctions croissantes mais aussi ouverture si l’Iran fait le choix de respecter ses obligations ». Et ce, afin « d’échapper à une alternative catastrophique : la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran ». En clair, Paris n’est pas contre des frappes américaines contre Téhéran si ce dernier poursuivait son programme nucléaire.
L’Afrique reste
une priorité
Nicolas Sarkozy, qui a estimé que « l’Afrique restera une priorité essentielle » de sa politique étrangère, a déclaré avoir « pris l’initiative d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU devant se tenir le 25 septembre au niveau des chefs d’États ou de gouvernement » qu’il présidera. Sans en dire plus sur les intentions françaises. Quant au Darfour, il a souhaité que la France s’implique « pleinement » dans la recherche d’une issue à la crise.
Ambition méditerranéenne
Citant le processus de Barcelone, mais en assurant vouloir aller au-delà de ce qui a été accompli, Nicolas Sarkozy a proposé de bâtir cette « union » autour de quatre piliers : l’environnement et le développement durable, le dialogue des cultures, la croissance économique et le développement social et un espace de sécurité méditerranéen, et ce, à travers « des projets réalistes ». Pour ce faire, il a annoncé la tenue en 2008 d’une première réunion des chefs d’États et de gouvernement. C’est peut-être le seul domaine où le président français innove en matière de politique étrangère depuis que Washington a décidé de s’impliquer au Maghreb. (Bruno Odent et Hassane Zerrouky)
Avant de s’envoler pour Alger, N. Sarkozy avait rendu publique la lettre de mission adressée à Hortefeux, dans laquelle il lui demande de réduire de façon drastique le regroupement familial au profit de l’immigration économique ou, pour reprendre une formule chère à la droite, de « l’immigration choisie ». Evidemment cette
concomittance ne doit rien au hasard, elle est un signe explicite de stigmatisation adressé à un peuple dont les liens avec la France sont particulièrement étroits, aux familles algériennes réparties sur les deux rives de laMéditerranée.
Un demi-siècle après la guerre qui aboutit à l’indépendance de ce pays, le message délivré par l’ancienne puissance coloniale ne peut éveiller chez les Algériens un autre sentiment que celui de ne pas être les bienvenus dans l’Hexagone. L’immigration menacerait l’identité nationale comme le suggère le nom du ministère dont Hortefeux a la charge. Ne pas être les bienvenus, ou plutôt n’y être toléérés que s’ils répondent « aux besoins économiques de la France ». L’état d’esprit qui anime nos dirigeants n’a visiblement pas évolué depuis les années soixante, quand des démarcheurs de l’industrie automobile écumaient les villages de Kabylie pour alimenter les chaînes de montage de Renault et de Citroen.
Des hommes tout juste bons, aux yeux des grands patrons, à produire de la plus-value mais fermement invités à laisser femme et enfants loin de nos cités. Aujourd’hui, parce que l’Algérie est indépendante et que, malgré la crise qui la frappe, ce pays forme des étudiants, dispose de jeunes gens plus qualifiés que ne l’étaient leurs parents, tout juste sortis du joug colonial, il est tentant d’y puiser des compétences. Telle est la philosophie de l’immigration choisie que le président Sarkozy traduit par un quota : 50% du total des immigrés.
Sur de telles fondations, il est douteux que le nouveau chef de l’Etat puisse contribuer à bâtir une union de la Mediterranée digne de ce nom. Celle ci est pourtant nécessaire après plus d’une décennie d’échec patent du processus de Barcelone, qui n’est pas parvenu, le moins que l’on puisse en dire, à faire de notre région commune une zone de paix et de prospérité partagée.
L’enjeu du codéveloppement exige un tout autre engagement. Mais des craintes se font jour dans les opinions publiques des pays du sud de la Méditerranée que la construction de cette Union ne s’accompagne d’une fermeture plus hermétique de l’Europe, face à son sud dépendant et dominé. Le jeu n’est pas égal quand l’on parle à la fois « d’union de la Méditerranée » et d’ »immigration choisie ».
La visite de Chirac en 2003 avait soulevé beaucoup d’espoir dans la population algérienne. La France officielle allait-elle enfin se départir de sa rancoeur arrogante d’ancienne puissance coloniale pour promouvoir un véritable partenariat entre deux pays égaux ? Allait-on en finir avec l’humiliant parcours du combattant imposé aux Algériens pour le moindre séjour en France et l’arbitraire de la délivrance des visas ?
Depuis, la perspective d’un traité d’amitié entre Paris et Alger a volé en éclats avec le vote de la loi du 23 février 2005 attribuant « un rôle positif à la colonisation ». Le refus de la « repentance » sur l’oppression coloniale, réaffirmé par le chef de l’Etat dans la presse algérienne, est dans la logique du discours du candidat UMP qui, dans un meeting à Toulon, choisissait clairement ceux vers qui allait sa compassion : « A tous ceux qui sont revenus des colonies en ayant tout abandonné, je veux dire que si la France a une dette morale, c’est d’abord envers eux. »
L’avenir des relations entre la France et l’Algérie mérite une tout autre vision.
Aux armes !
( Maurice Lemoine )
Pluie d'armes américaines sur le Proche-Orient ! La valeur des livraisons devrait atteindre 46 milliards d'euros au cours des dix prochaines années, a précisé la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, le 2 août. Bénéficiaires : l'Arabie saoudite, l'Egypte, le Koweït, Bahreïn, le Qatar, Oman et les Emirats arabes unis, alliés de M. George W. Bush dans la région. La fourniture de matériel sensible à l'Arabie saoudite inquiète-t-elle Israël ? Le 15 août, Washington augmente de près d'un quart l'aide militaire américaine à Tel-Aviv ; elle atteindra 30 milliards de dollars sur dix ans.
Le 7 décembre 2006, une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies, adoptée par cent cinquante-trois Etats, a autorisé la préparation d'un traité sur le contrôle des transferts d'armements dits « conventionnels », jusqu'ici privés de cadres normatifs. Vingt-quatre pays se sont abstenus lors de ce vote, parmi lesquels la Chine, la Russie, l'Inde, l'Iran, Israël et le Pakistan. Un seul a voté contre : les Etats-Unis. Le Conseil de l'Union européenne a publiquement soutenu cette résolution.
Au même moment ou presque, Paris signe avec Tripoli d'importants contrats : 168 millions d'euros pour l'achat par la Libye de missiles antichars Milan (qui équipent déjà les forces de quarante et un pays) à MBDA (1) ; 128 millions d'euros pour un système Tetra de communication radio à European Aeronautic Defence and Space (EADS). « Qu'est-ce qu'on va me reprocher ?, s'insurge le président Nicolas Sarkozy. De trouver des contrats ? De faire travailler les entreprises françaises (2) ? » Pas forcément, mais l'opacité dans laquelle se déroule ce commerce de mort sur lequel la représentation nationale n'a aucune prise. Et l'entretien d'une dangereuse dynamique guerrière... La France devrait vendre pour plus de 6 milliards d'euros d'armes à l'étranger en 2007 — contre 3,38 milliards en 2004 —, déclarait, le 18 septembre 2006, un porte-parole de la délégation générale pour l'armement (DGA).
Les membres de l'Union européenne sont en principe contraints de respecter un code de conduite qui leur interdit, en particulier, de nourrir des conflits existants. Mais, pour des raisons de gains de productivité, peu d'armes modernes sont désormais fabriquées en un lieu unique. Ainsi, des entreprises européennes – comme EADS – et américaines fournissent des pièces et de la technologie pour le développement du nouvel hélicoptère de combat chinois Z-10, sans savoir quelle sera la politique d'exportation de Pékin – qui a déjà fourni des appareils militaires au Soudan (3).
Le négoce pyromane des Etats-Unis au Proche-Orient provoque la réaction de la Syrie et de l'Iran, qui pourront toujours se tourner vers la Chine ou la Russie, entrées en force sur le marché. Le Niger s'inquiète des « cadeaux » de la France à la Libye – qui revendique depuis quelques mois 30 000 kilomètres carrés de territoire nigérien riches en pétrole et en uranium. Particulièrement gâté par la Maison Blanche, Israël ne se contente plus d'importer : il est devenu le premier fournisseur d'armes de la Colombie. Dont la puissance de feu, ajoutée à l'hostilité de Washington, préoccupe Caracas, qui se tourne vers Moscou pour moderniser son armement. D'autres vendeurs émergent : l'Inde, la Corée du Sud, l'Afrique du Sud... Jamais ce secteur d'activité n'a été aussi florissant. Les dépenses pour ce type de matériel devaient atteindre le montant sans précédent de 1 058,9 milliards de dollars à la fin 2006 (4).
La « morale » de cette histoire ? Il n'y en a évidemment pas. Ah, si ! Le Pentagone a perdu la trace de cent dix mille fusils d'assaut Kalachnikov et de quatre-vingt mille pistolets (sans parler de cent trente-cinq mille gilets pare-balles) remis au gouvernement irakien en 2004 et 2005 (5). Il n'est pas impossible que ces armes soient tombées aux mains des insurgés et servent à attaquer les militaires... américains.
Maurice Lemoine - Le Monde diplomatique de septembre 2007
Notes
(1) Contrôlé par EADS (37,5 %), l'italien Finmeccanica (25 %) et le britannique BAE Systems (37,5 %).
(2) Agence France-Presse (AFP), 5 août 2007.
(3) Campagne « Contrôlez les armes », initiative conjointe d'Amnesty International, Oxfam International et du Réseau d'action international sur les armes légères (RAIAL) ; http://fra.controlarms.or g/pages/in...
(4) Ibid.
(5) The Washington Post, 6 août 2007.
EDUCATION NATIONALE
11200 suppressions de postes pour 2008.
L éducation nationale saignée par la politique de cadeaux aux plus riches et au MEDEF.
A quelques jours de la rentrée, le ministre Darcos vient d annoncer la suppression de 11200 postes pour le budget 2008. Sarkozy veut liquider autant d emplois en un an dans l éducation nationale que Chirac en cinq. Est-ce la rupture annoncée?
Les conséquences sont évidentes: hausse du nombre d’élèves par classe, difficultés accrues pour remplacer les enseignants malades, baisse de l’encadrement des élèves (surveillants?), réduction des horaires d’enseignement et de certaines options (ex: les mêmes qui nous rabattent les oreilles sur la mondialisation démantèlent l?enseignement des langues étrangères).
L’hypocrisie est à son comble quand Sarkozy annonce que la priorité pour la rentrée est l’accueil des enfants handicapés et le renforcement de l’encadrement dans les ZEP. Avec 11200 postes en moins!
La vérité, c’est que Sarkozy veut payer les frais de ses milliards de cadeaux fiscaux aux privilégiés sur le dos de l’éducation nationale, qu?il prépare la privatisation rampante et la marchandisation de l?éducation (et de l’Université?)
A un enseignement visant la qualité pour tous grâce à l’ école républicaine, laïque et gratuite, le gouvernement et le MEDEF préfèrent un système inégalitaire, largement payant (pour les familles qui le peuvent), globalement beaucoup plus coûteux (mais source de profit pour les capitalistes).
Cela revient à saper la base de notre société et de notre économie alors que même les « experts internationaux » reconnaissent que la force de la France provient du niveau d’ éducation générale et de formation de sa population.
> Ne laissons pas faire! Soutenons les enseignants et personnels de l’éducation nationale dans leurs luttes parce qu’elles sont celles de nous tous!
LES MAUVAIS PRESTEXTES DU MINISTRE: L’argument démographique ne tient pas. Les chiffres le contredisent. 8000 postes en moins dans le secondaire pour 20000 élèves attendus en moins, 700 créations de postes dans le primaire pour 45000 élèves supplémentaires. Pour résumer, il faut, en moyenne, 2 élèves en moins pour supprimer un poste d’enseignant dans le secondaire quand il faut 64 élèves en plus pour créer un poste
d’enseignant dans le primaire.
Le ministre prétend faire de nécessaires « économies », sous-entendant que l’éducation serait un fardeau dans un budget où les ressources manquent. Face à ce discours gouvernemental, les syndicats dénoncent, à juste titre, une logique purement comptable. Mais quelle « logique » comptable ? Il n’y a aucune « logique » comptable derrière ces coupes budgétaires, le gouvernement annonce, selon des estimations largement gonflées, 800 millions d’économies par an par la suppression de 25000 poste de fonctionnaires dont les 11000 de l’éducation nationale soit à peine 5% des 14 milliards d’euros du paquet fiscal offert gracieusement aux plus riches par Sarkozy cet été.
810 millions d’euros, c’est exactement la somme globale que les 10000 foyers les plus riches vont récupérer par an avec le « bouclier fiscal ». 25000 agents du service public en moins pour payer un beau cadeau aux 10 000 ménages les plus riches (81000 euros pour chacun en moyenne…comparez avec votre déclaration!). 14 milliards de cadeaux fiscaux votés à la sauvette cet été: qui peut croire ceux qui disent qu’il n’y a pas assez d’argent pour améliorer les conditions du service public de l?éducation? Au lieu d?en supprimer, ce sont des dizaines de milliers de postes qu’il faut créer.
"En réduisant le nombre d'heures effectuées par les élèves, on réduit globalement le nombre d'heures de cours. Donc on pourra économiser des postes". Nicolas Sarkozy.
pcf-paris14.over-blog.org
M. Sarkozy ou la leçon du capital
Pour qui veut prendre la mesure des bouleversement sociaux et politiques fondamentaux en cours, les premières semaines de la présidence de M. Sarkozy sont du plus haut intérêt.
Toutes les tendances à l’oeuvre depuis le début des années 80 se condensent et se nouent pour dessiner les traits de la nouvelle réalité politique.
On se souvient que les années 80 furent les « années-fric ». Vite dégrisés de l’ivresse de mai 1981, les mêmes socialistes qui promettaient la « rupture avec le capitalisme » (en cent jours » !) et faisaient mine d’enfiler la tenue des Jacobins de 1793 se rallièrent à grande vitesse à la « France qui gagne ». Marx et Jaurès devaient s’effacer devant Bernard Tapie et Yves Montand, héros et hérauts de « Vive la crise » [1].
On a souvent dit que les années 80, en France, mais aussi et surtout aux États-Unis et en Grande-Bretagne marquaient une rupture avec le consensus keynésien d’après la seconde guerre mondiale, pour retourner au « libéralisme » capitaliste pur. Serge Halimi parle du Grand bon en arrière [2]. Il y a du vrai là-dedans : la dérégulation de l’économie, la liquidation systématique des acquis sociaux mais aussi de tous les moyens inventés depuis le « New Deal » pour maintenir les antagonismes de classes dans des limites compatibles avec le maintien du mode de production capitaliste, tout cela semblait marquer un retour en arrière, vers le capitalisme du tournant du XIXe et du XX siècle. Cette analyse de la nouvelle « horreur économique » [3] a produit en réaction « l’antilibéralisme », devenu le drapeau d’une gauche déboussolée.
Cette analyse est cependant notoirement insuffisante voire franchement erronée [4]. Le capitalisme libéral du XIXe et de la première moitié du XXe siècle restait lié par mille liens à l’ancienne société, aristocratique et bourgeoise à la fois, révolutionnaire sur le plan de la production, mais conservatrice sur le plan de la culture et des moeurs, soucieuse du « bon goût » et des « bonnes moeurs », défendant des valeurs héritées de formations sociales mourantes ou déjà mortes. Le capitalisme moderne est profondément différent. Profondément différent en ceci qu’il est véritablement capitaliste, qu’il est un capitalisme pur, débarrassé des scories des époques antérieures.
Ce capitalisme a rompu toutes ses attaches avec le capital patrimonial, avec ce capital qui a encore un lien avec la propriété foncière et immobilière ou même la propriété d’une entreprise. Le capitaliste moderne est propriétaire de capitaux qui s’investissent au gré des circonstances dans le pétrole, le bâtiment, la banque ou l’industrie du sexe. Galbraith faisait remarquer, à propos de la crise de 1929 que le spéculateur est un capitaliste qui veut être débarrassé de tous les ennuis qu’apporte la propriété... C’est cela même le prototype du capitalisme pur. La propriété capitalisme n’est pas la propriété de valeurs d’usage - fussent des valeurs d’usage destinées à faire suer le travail pour en extraire la plus-value. C’est la propriété de capitaux, c’est-à-dire de titres à obtenir sa part de la plus-value globale extraite par le mode de production capitaliste. Les « anti-libéraux » dénoncent ce capitalisme purement spéculatif, qui n’a plus aucun soucis de l’investissement à long terme et procède à des « licenciements boursiers ». Toute cette phraséologie creuse ne fait qu’exprimer le regret du « bon vieux temps », celui du capitalisme de grand-papa où le patron avait « son usine » et « ses ouvriers ». Elle oppose un capitalisme vertueux (celui d’hier, heureusement modéré par le compromis keynésien) au capitalisme vicieux, au « turbo-capitalisme » d’aujourd’hui. Au monde inversé de l’idéologie dominante d’aujourd’hui, l’anti-libéralisme n’a rien d’autre à opposer que la représentation idéologique du monde d’hier. Inutile de s’étonner, de jouer les vertus effarouchées, le capitalisme que nous avons sous les yeux est celui que décrit Marx qui ne parle pas des formations sociales dont il est le contemporain mais de l’essence même de ce rapport social qu’est le capital.
Ce capitalisme enfin débarrassé des scories du vieux monde n’a plus aucun besoin de s’encombrer des justifications idéologiques et des oripeaux d’une structure sociale aujourd’hui disparue. La bourgeoisie traditionnelle avait besoin de se mouler dans la tradition culturelle héritée de l’aristocratie, c’est-à-dire d’une classe qui mettait un point d’honneur à ne pas travailler et à se livrer à des occupations ayant en elles-mêmes leur propre valeur. La bourgeoisie montante avait besoin d’un système de légitimation qui correspondait plus à la réalité sociale, mais seulement aux fantômes du passé. De la même façon, elle devait protéger la religion et la famille et faire l’apologie de la nation, puisque c’était seulement dans le cadre national qu’elle trouvait sa base arrière pour conquérir le monde et le bras armé dont elle avait besoin pour se protéger contre ses ennemis, principalement les classes laborieuses en qui elle a tout de suite reconnu les « classes dangereuses ».
Plus rien de tout cela ne tient encore debout. Seuls d’incorrigibles retardataires peuvent encore protester contre « l’ordre moral ». La famille est vouée aux gémonies. La capitalisme « mobile » ne veut plus être freiné par des attaches familiales ou des rites ancestraux comme le repos dominical. On peut encore rendre hommage à la religion instituée, transformée en spectacle, d’autant que, fidèle à elle-même, l’Église catholique marque son attachement indélébile à l’ordre impérial qui gouverne le monde. Mais les prescriptions de l’Église dès qu’elles pourraient remettre en cause une source de profit intéressante sont ignorées superbement par les défenseur de l’ordre : ainsi de la commercialisation du vivant et des techniques de manipulation de la procréation humaine. Quant à la culture, elle n’est qu’une survivance qu’on exploite commercialement sans le moindre scrupule. L’art a cédé la place aux « industries culturelles », qui vont du traditionnel « commerce de la librairie » à la massive production pornographique.
L’évolution du personnel politique accompagne ces mutations. Mrs Thatcher, M. Reagan et même G.W. Bush appartiennent encore au personnel politique à l’ancienne. Réactionnaires et défenseurs de "la loi et de l’ordre", ils cèdent maintenant la place à une nouvelle « race » d’hommes politiques « décomplexés » - puisque le terme est à la mode. Tony Blair, produit de marketing lancé par la presse financière et le groupe Murdoch (un des piliers aux USA de la « majorité morale »...) a été le fer de lance de la destruction du vieux « Labour Party ». En Italie, c’est Silvio Berlusconi, l’homme le plus riche d’Italie et possesseur de plusieurs chaînes de télévision, de journaux et de plusieurs maisons d’éditions qui s’est payé un parti politique comme on se paye une chaîne de magasins. Sa richesse aux origines suspectes[5] est devenue un argument électoral. Un cynisme grossier, un discours où « tout est possible », les professions de foi religieuse chez quelqu’un qui a lancé le porno à la télévision italienne, un culot sans borne, ne reculant devant aucun mensonge, un mépris radical des règles de la vie civile et civilisée telle qu’on la concevait jusqu’à présent, mais aussi un vrai talent de bonimenteur et une pugnacité politique incontestable, tel est le « bonaparte » de la « seconde » république italienne.[6]
Nicolas Sarkozy est un ami de Silvio Berlusconi, de qui il a beaucoup appris. Comme lui, il est lié aux médias. Martin Bouygues, Arnaud Lagardère, Vincent Bolloré sont de ses proches. Rothschild (Libération), Minc et Bolloré (Le Monde) lui donnent une prise sur la presse qui se prétend indépendante. La capacité de faire tenir en un même discours des éléments parfaitement contradictoires (puisés dans l’arsenal du FN, dans le discours libéral ou clérical, comme dans la rhétorique républicaine) et de parler comme un voyou quand il le veut le rapprochent encore du « cavaliere ». La passion de l’argent, assumée et transformée en argument politique vient compléter le portrait du dernier « bonaparte » de la Ve République. Le luxe ostentatoire, de mauvais goût dans la bourgeoisie traditionnelle, est ici un élément d’une stratégie de communication : repas au Fouquet’s, le soir de l’élection, escapade sur le yacht de Bolloré, vacances tapageuses dans une résidence de milliardaire dans le New Hampshire, des amitiés affichées avec tous les nababs de la ploutocratie mondialisée, mais aussi un mépris affiché de la culture en général et de la littérature en particulier, M. Sarkozy prend à rebrousse-poils toutes les postures traditionnelles de la classe politique française. Mais en même temps, il accomplit l’évolution des dernières décennies.
Qui ne voit, en effet, la continuité de style, de manière de parler et d’idéologie de Bernard Tapie, ministre de la ville de François Mitterrand à Nicolas Sarkozy - pour ne rien dire du trait commun entre ces deux-là, Jean-Louis Borloo ! Qui ne voit que le mépris de la culture et des choses de l’esprit a dominé les dernières décennies[7]. Tout le « sarkozysme » était là depuis déjà pas mal de temps, mais recouvert de discours pompeux, balayés dorénavant par le célèbre « kärcher » de notre nouveau président.
Il est devenu « très tendance » de citer Gramsci. M. Sarkozy lui-même s’est laissé ce nom par son porte-plume Guaino. Citons donc à notre tour Gramsci : si la gauche (ou ce qu’il en reste après sa sarkoïsation) veut faire face à la situation, elle doit prendre la mesure du changement et de la nécessité impérieuse d’une contre-offensive, et comprendre qu’il s’agit de se fixer pour tâche la « formation d’une volonté collective nationale-populaire » et d’une « réforme intellectuelle et morale »[8]. Pour ceux qui incrimineraient le peuple intoxiqué par les médias, Gramsci ajoute : « Peut-il y avoir une réforme culturelle, c’est-à-dire une élévation civile des couches inférieures dans la société sans une réforme économique préalable et une mutation dans les positions sociales et dans le monde économique ? Pour ceci une réforme intellectuelle et morale ne peut pas ne pas être liée à un programme de réforme économique, au contraire, le programme de réforme économique est précisément le mode concret sous lequel se présente toute réforme intellectuelle et morale. »
Notes
[1] Sur toute cette période, pour se rafraîchir la mémoire ou pour apprendre l’histoire, on lira le livre de François Cusset, La décennie. Le grand cauchemar des années 80, aux éditions La Découverte, 2006, ISBN : 9782707146540
[2] S. Halimi, Le grand bon arrière, Fayard 2004
[3] voir le livre éponyme de Viviane Forrester et la critique que nous en avons faite dans Denis Collin, La fin du travail et la mondialisation. Idéologie et réalité sociale, L’Harmattan, 1997
[4] voir Collin 1997 et Denis Collin, Revive la République, Armand Colin, 2005
[5] Voir L’odeur de l’argent de Marco Travaglio et Elio Veltri, Fayard, 2001
[6] La « victoire » à l’arraché de la coalition de centre-gauche en 2006 a bien montré la capacité de résistance du berlusconisme pourtant miné par les scandales et une situation économique peu florissante... Voir sur ce site notre article « Pourquoi Prodi n’a pas croqué le caïman »
[7] Il suffit de voir le sort réservé aux « humanités » dans notre système d’enseignement pour s’en rendre compte.
[8] Voir « Brèves notes sur Machiavel, Cahiers de prison, XIII
Denis Collin in GAUCHE REPUBLICAINE
Allez, puisque vous êtes en bouche, encore un petit article sur le Président de la République , que des mal intentionnés surnomment « Naboléon »)
Sur le site de l’AFIS, Association Française pour l’Information Scientifique, on trouve un article intitulé « L’effet Barnum, une simple curiosité ? » (par François Filiatrault - Science... et pseudosciences n° 256, mars 2003). Je vous invite à aller le lire.
Cet effet Barnum peut être complété d’une analyse de cet effet en religion et en politique par le simple fait qu’il mêle l’émotion, la croyance infondée scientifiquement, l’autosatisfaction et la confiance en celui qui nous flatte.
Pour ce qui est de la religion, il va de soi que le discours du religieux nous invite à penser que nos sacrifices nous rendent formidables, surhumains, dans une société de facilité, de laisser-aller généralisé. De plus, notre foi nous rend si remarquables que nous serons parmi les élus, ceux que Dieu sauvera. Du coup, cela nous permet de rester un bon adepte aveugle.
En politique, c’est pareil. Il est évident, par exemple, que Sarkozy et ses conseillers en communication jouent avec l’effet Barnum. Pendant la campagne, les discours du futur président furent si nombreux et variés qu’ils semblaient s’adresser à chaque Français pour lui faire comprendre qu’il était exceptionnel et que Nicolas allait personnellement s’occuper de lui s’il était élu. Depuis l’élection, il ne se passe pas un jour sans que Sarkozy n’aille à la rencontre de gens qui réussissent pour leur expliquer qu’ils sont merveilleux, ou à la rencontre d’un fait divers sordide afin de faire prendre conscience aux Français qu’ils sont des gens respectables, qu’ils ont la douleur belle et le malheur noble. Ainsi, il passe aux yeux des naïfs pour celui qui les comprend, qui a bien analysé leurs besoins, et les gens lui font confiance, restant aveugles sur la politique de casse sociale menée par le gouvernement.
Dans une interview toute récente, Nicolas Sarkozy déclare que pour économiser du personnel dans l’Éducation nationale il y aurait peut-être des allégements en heures de cours. De cette façon, il fera sans doute comprendre aux enseignants qu’ils sont formidables puisqu’ils peuvent faire passer un savoir avec peu de moyens (j’entends déjà les prochains discours : « J’ai confiance en vous, vous êtes les gardiens du patrimoine culturel français, je compte sur vous »), et il contribuera par la même occasion à fabriquer d’autres incultes incapables de voir à quel point on les manipule.
Stéphane Arlen président de l'association Faire Le Jour
www.fairelejour.org