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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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22 juillet 2007 7 22 /07 /juillet /2007 14:14

                                                                                                                          Bernard Thibault lance la mobilisation contre le service minimum     THIBAULTjpg.jpg

LEMONDE.FR avec AFP  19.07.07

Bernard Thibault entend s'opposer activement à la loi sur le service minimum en cas de grève dans les transports publics, votée jeudi 19 juillet au Sénat. Devant la presse, jeudi, il a expliqué que les rassemblements syndicaux du 31 juillet à l'appel de la CGT, de l'union syndicale Solidaires, des fédérations des transports (CGT, CFDT, FO et CFTC) et de sept fédérations de cheminots ne seront "qu'une étape".
 
Selon le leader syndical, "il y aura aussi des recours sur le terrain juridique". Ainsi, la CGT considère que le Conseil constitutionnel pourrait être un recours contre les dispositions de la loi obligeant le salarié à se déclarer gréviste quarante-huit heures à l'avance. Et contre celle imposant l'organisation d'un vote à bulletin secret sur la poursuite de la grève. Au cours de son intervention devant les journalistes, l'ancien cheminot a également laissé entendre qu'"il y a aussi des voies possibles auprès des juridictions internationales"."DISPOSITIONS ABSURDES"
En attendant le début de l'offensive syndicale, Bernard Thibault a exhorté les députés à "ne pas adopter ces dispositions absurdes aux conséquences ubuesques pour les usagers, car elles entraîneront des situations pires que celles qu'ils connaissent aujourd'hui".
Enfin, le secrétaire général de la CGT s'est interrogé sur les "véritables motivations d'un gouvernement dont le premier texte présenté par son ministre du travail porte sur le droit de grève". "Au vu des expériences des gouvernements précédents confrontés aux longs conflits de 1986 et de 1995, il est tentant de priver les salariés de leurs outils légaux pour exprimer leurs revendications, leurs attentes, voire leur colère", a-t-il conclu.

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21 juillet 2007 6 21 /07 /juillet /2007 08:12

SOLIDARITE IRAK 
 
Abdulhussein Saddam a été assassiné                            Abdalhussein.jpg

par l'armée  américaine

Abdulhussein Saddam, commandant en chef des Forces de sûreté du Congrès des libertés en Irak,  a été assassiné par l’armée américaine.

Le 4 juillet, une unité de l’armée américaine, assistée de Gardes nationaux irakiens, l’a attaqué chez lui, dans le quartier d’al-Attiba à Bagdad. Ils sont ouverts le feu, le blessant mortellement et touchant sa fille. Deux jours plus tard, il a été retrouvé mort dans à l’hôpital de Yarmouk.

Abdulhussein Saddam avait 50 ans. Né dans une famille progressiste à Bassora, il avait été arrêté en 1997 et détenu deux ans par les services secrets de Saddam Hussein, à cause des critiques qu’il avait émises contre le régime baathiste. En novembre 2006, Abdulhussein avait rejoint les rangs du Congrès des libertés en Irak, afin de combattre pour une alternative laïque et démocratique dans ce pays victime de l’occupation et de la guerre civile.

Dès avril 2007, il rejoignait les Forces de sûreté, une organisation nouvellement formée, chargée défendre les habitants des quartiers de Bagdad contre les dangers quotidiens liés à la guerre civile, les menaces islamistes et les attentats. Deux mois plus tard, il était élu membre suppléant du conseil central du Congrès des libertés en Irak, et commandant en chef des Forces de sûreté.

Abdulhussein était une figure populaire et influence à Bassora comme à Bagdad. Tout le monde connaissait son courage, sa bravoure même lorsqu’il s’agissait de défier les milices religieuses. Tant qu’il a été à la tête des Forces de sûreté, aucun meurtre fondé sur l’identité religieuse ou ethnique n’a eu lieu dans les quartiers où l’organisation était active, en raison de la veille constante qu’elle exerçait.

C’est notamment grâce à Abdulhussein que le quartier d’al-Aiwadeh est devenu un exemple de sécurité, alors que les bombes explosent dans tout Bagdad. Lui et les autres membres des Forces de sûreté ont, sans relâche, diffusé leur slogan « Ni sunnites, ni chiites, nous sommes l’Humanité », qui enrage tant les milices religieuses et les groupes terroristes. Ils ont jour après jour dénoncé l’occupation anglo-américaine. Ils ont défendu les écoles, les locaux syndicaux et associatifs, les quartiers qui souhaitent vivre en paix et échapper à la guerre civile.

Ce meurtre perpétré par les troupes américaines contre un combattant de la liberté, de l’égalité, de la laïcité et de la démocratie, fait suite à l’attaque menée le 7 juin contre le local du Congrès des libertés en Irak à Bagdad, au cours de laquelle cinq gardes des Forces de sûreté avaient été arrêtés, puis relâchés après quelques jours de campagne internationale pour leur libération.

Cette attaque, menée conjointement par l’armée américaine et la police irakienne, semble liée à la ferme opposition menée par le Congrès des libertés en Irak à l’implantation de la milice fondamentaliste chiite l’Armée du Mahdi. Or, cette dernière contrôle de fait le ministère de l’Intérieur.

Mais au-delà, ce qui inquiète les USA, c’est que le Congrès des libertés est un front d’organisations de gauche, qui s’appuie sur une forte base syndicale, et qu’il joue un rôle croissant dans l’agitation des ouvriers du pétrole. Ce n’est certainement pas par hasard que ce crime a été commis  jours après la manifestation organisée à Bagdad par le Congrès des libertés en Irak et le Front contre la loi sur le pétrole dont il fait partie, contre la nouvelle loi sur le pétrole concoctée selon les plans états-uniens. Déjà, en automne dernier, les troupes américaines avaient attaqué le Congrès des libertés lors de la grève des ouvriers du pétrole contre le gel des salaires.

Vous pouvez envoyez vos mail de solidarité à ifcongress@gmail.com

 

www.solidariteirak.org

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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 13:45

Soviet---Hammer-02.gif« Le communisme n'est pour nous ni un état qui doit être créé, ni un idéal sur lequel la réalité devra se régler. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel. » KARL MARX

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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 13:37

Les opposants constructifs de Sa Majesté impériale : de Kouchner à ... 
                                                                                                  les-grands-.jpg

Quand ils ont nommé Kouchner, on pouvait se dire, vu que ça n’empéchait pas de dormir le gros des troupes, que c’était anecdotique. Aprés tout les tribulations de cet aventurier permanent-rénovateur des Jeunesses du PCF dans les années 1960 puis médecin-espion de l’impérialisme français et défenseur de son alliance éternelle et organique avec l’impérialisme nord-américain n’ont jamais eu grand chose à voir avec le mouvement réel de la classe ouvrière, et même envers les velléités continuelles de "rénovation" du PS leur relation était aléatoire.

Mais un mois et demi aprés les comptes doivent être faits, et ils sont considérables. Passons sur Amara et les autres ministres et sous-ministres, ainsi que les clientèles qu’ils drainent.

Mais n’oublions pas l’ "ouverture" à l’Assemblée par laquelle la commission des finances est confiée à l’ "opposition", pas pour qu’elle s’oppose mais pour qu’elle cogère. Et elle cogère donc, sur le coeur du sujet puisqu’il s’agit des recettes et des dépenses publiques. La chose est confiée à Didier Migaud, ce qui illustre au passage la schizophrénie du "courant Fabius" puisqu’il en est, et bien à l’image de ce qu’était ce courant il y a peu, dont l’élément le plus à gauche aujourd’hui n’est autre que ... Fabius. Surtout, Didier Migaud fut le rapporteur de la LOLF, la Loi d’Orientation sur les Lois de Finance, soutenue en son temps par le PS, le PCF s’abstenant, qui cadre toute la politique dite de "réforme de l’Etat", visant à transformer chaque service public en agence déconcentrée à budget autonome, première étape vers la privatisation et/ou la destruction.

Puis, voici les "missions" confiées, qui à Védrine, qui à Lang, et ainsi de suite. Enfin, la promotion de la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la présidence du Fonds Monétaire International (FMI).

Cette "ouverture" va avec la volonté de durcir et de frapper ("plus loin, plus vite, plus fort", comme disait le substitut napoléonien de l’Elysée au lendemain du second tour des législatives). On comprend d’ailleurs qu’en cas de vote parlementaire sur son "mini-traité" "européen" Sarkozy pourrait tenter de capter les voix de tous ces secteurs ...

Aucun des personnages directement concernés n’est, à vrai dire, un "militant ouvrier" ni ne se considérerait comme tel. Cependant, le point sensible est que l’on peut maintenant clairement constater qu’il y a concordance, convergence et coordination entre l’ "ouverture" de Sarkozy et l’orientation globale d’au moins deux courants du PS qui, quoi que rivaux, pèsent lourd : le courant "’strauss-kahnien" (et au delà les anciens "jospiniens" recyclés en supporters du maire de Paris), et le courant "royaliste".

 

Et Ségolène bouda ...

Le soir même du second tour des législatives, ce dernier courant, pour tenter de diminuer la victoire remportée contre Sarkozy et le recul de l’UMP au parlement qu’il n’avait ni prévu ni désiré, annonçait, de la pire manière "pipole", le divorce de sa reine et du premier secrétaire du PS -traduction vaudevilesque de l’affrontement politique entre la camarilla liquidatrice du PS formée autour de Ségolène Royal et l’appareil de ce parti qu’à son corps défendant représente François Hollande. Hé oui ... Il fallait ensuite mettre les points sur les i quant à l’orientation : Ségolène Royal expliqua alors qu’on l’avait forcée, la pôvre, à défendre "le SMIC à 1500 euros et les 35 heures" pendant la campagne alors qu’elle n’y croyait absolument pas. Elle explicita que son but était de faire du PS un nouveau parti n’ayant plus rien à voir avec le conflit patronat-salariat : peut-on être plus clair ?

Seulement voila : cette satanée classe ouvrière avait, contre toute attente, infligé une défaite politique à Sarkozy, la première, au second tour des législatives, et par là même infligé une défaite aux forces qui voulaient, à gauche, perdre. La "rénovation" passait par une bonne raclée, expliquaient en choeur les "journalistes" ... Dans ces conditions, le putsh en préparation pour le conseil national du PS du 23 juin n’était plus possible. Ségolène bouda.

 

L’enjeu.

A cette étape, le courant strauss-kahnien, pas disposé à se laisser voler sa place de courant droitier rénovateur, s’apprétait lui aussi à faire barrage aux hordes ségolène-royalistes, momentannément. Front unique des "éléphants", tempétaient les "journalistes" qui, de même qu’ils enregistrent, répercutent et amplifient le moindre pêt de travers de Sarkozy, pleurent comme vache qui pisse à propos de sainte Ségolène en lutte contre de si odieux "éléphants". Ce vocabulaire pour aliénés cache des enjeux sociaux : il ne s’agit pas pour nous de défendre l’appareil du PS (les "éléphants") mais la destruction du PS en tant que parti issu du mouvement ouvrier, qui n’a pas abouti dans la période des présidentielles et qui reste donc un enjeu pour maintenant, vise à priver de débouché politique les affrontements sociaux qui vont avoir lieu contre Sarkozy, afin de le battre.

Nous, nous combattons pour construire une représentation politique du monde du travail qui fasse en sorte que ce ne soit pas Sarkozy qui nous défasse, mais au contraire nous qui allons défaire Sarkozy.

Donc les luttes internes au PS, sans avoir d’issue en elles-mêmes, ne nous sont pas indifférentes.

Le discours bébète contre "les éléphants" est une version sénile du vieux discours contre les "bonzes de la social-démocratie" qui, utilisant les turpitudes bien réelles de ces derniers, a servi à détruire les organisations issues du mouvement ouvrier : il y a une parenté avec le discours d’il y a cinquante ans des Ligues d’extrême-droite en France, des fascii italiens et des nationaux-socialistes allemands.

 

Tant mieux !

Reste que la question aujourd’hui est toute simple.

Qu’opposer aux "royalistes" et autres "rénovateurs" ? Une autre "rénovation" ? Peut-être. L’ "unité de toute la gauche" ? A condition que ce soit l’unité pour défaire Sarkozy, unité dont s’excluent les alliés de Sarkozy.

Quand Lang quitte les instances nationales du PS au nom de sa participation à la commission Sarkozy de relance de la V° République, quand Valls en appelle à ne pas "diaboliser" Sarkozy, quand DSK va au FMI mandaté par Sarkozy - car c’est de cela qu’il s’agit, Sarkozy étant le chef de l’impérialisme français, même si DSK entend sans doute être mandaté par plus que ça, par le capital financier planétaire ...-, quand Royal pendant ce temps combat systématiquement tout ce qui ressemble de prés ou de loin à une revendication ouvrière, alors ... ce n’est pas si effrayant.

Ce n’est pas si effrayant, parce que ça clarifie. Bien entendu, il y a des gens pour qui "Ségolène" reste une référence parce qu’elle a malgré elle incarné à un moment donné le vote pour défaire Sarkozy. Ceux-là doivent être respectés et il faut discuter avec eux. Mais voir toute les tribus de pseudo-rénovateurs et autres "lionceaux" se déshabiller en public et montrer leur soutien au gouvernement Sarkozy, c’est un atout pour la suite.

La perspective politique qui vient, c’est l’unité pour défaire Sarkozy. Alors si, comme le substitut napoléonien de l’Elysée, ils sont trop pressés, des ennemis de cette perspective se dévoilent ... tant mieux !

Vincent Présumey

  Extrait de La Lettre de Liaisons

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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 13:24

Stop au déploiement des bases US en Europe!


Une nouvelle fois, on ne retrouve pas la signature de la direction du PCF au bas de ce texte émanant des principaux partis communistes d'Europe (traduction par nos soins).

 
 Arrêter le déploiement de bases américaines en Pologne et en République Tchèque, en Roumanie et en Bulgarie !
 
Déclaration commune de 39 partis communistes et ouvriers, 6 juin 2007

 
  Les partis communistes et ouvriers européens signataires de ce texte protestent vivement contre le déploiement de bases « anti-missiles » américaines en Pologne et en République Tchèque ainsi que contre  les soi-disant « bases militaires classiques » en Roumanie et en Bulgarie.

 Ces projets, rejetés de manière catégorique par les peuples de ces pays mais aussi par un mouvement qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans tous les pays européens, violent les accords internationaux sur la réduction des effectifs militaires et des arsenaux nucléaires en Europe. Ils sont en contradiction avec la profonde aspiration au désarmement, à la sécurité collective et à la paix.
 
  Nous rejetons les raisons officielles données pour ce « Système de défense nationale anti-missile » comme autant de prétextes et la présentation « défensive » de sa mise en place comme de la propagande pure et simple.

 Le but réel du « bouclier anti-missile » est de renforcer encore les positions militaires américaines et la suprématie des Etats-Unis en créant de nouvelles capacités d'attaque contre d'autres pays sans être exposé à représailles.

 Les Etats-Unis sont déjà le plus grand producteur au monde ainsi que le plus grand détenteur d'armes de destruction massive. Leur politique agressive, avec le soutien de l'OTAN, cause guerres, interventions impérialistes et instabilité. Avec la doctrine de la « guerre préventive », et en cataloguant les nations qui s'opposent à sa politique comme des « Etats-voyous » faisant partie de l'« Axe du Mal », la machine de guerre américaine représente la plus grande menace pour la paix dans le monde.
 
  La mise en place du « bouclier anti-missile » ne pourra qu'encourager l?administration américaine à renforcer sa position « d'unique superpuissance mondiale », alimentant ses ambitions impérialistes : être à la fois le procureur, le juge et l'exécuteur dans le cadre des relations internationales.

  Certaines initiatives menées par d'autres pays européens, par l'OTAN et l'Union Européenne pour soutenir ces projets soulignent les dangers auxquels doivent faire face tous les peuples européens, résultant de la même logique agressive, peu importe qu'ils aient comme origine les ambitions impérialistes des USA ou de l'UE.

 Désormais il est plus qu'évident que les nouvelles bases américaines accéléreront la course aux armements et la militarisation, aggraveront les antagonismes entre puissances impérialistes et mèneront à de nouvelles et profondes attaques contre les droits démocratiques et sociaux.

 C'est la raison qui fonde l'opposition, large et légitime, à cette politique.

  Nous saluons et exprimons notre solidarité avec les actions de masse effectives engagées par les communistes, des forces progressistes, des organisations et mouvements pacifistes en Pologne, République Tchèque, Roumanie, Bulgarie et dans d’autres pays, contre le déploiement de missiles américains et contre l'impérialisme.

  Cette protestation courageuse constitue une contribution importante à la résistance croissante en Europe et dans le monde à la guerre, aux bases militaires étrangères et à l'OTAN.
 Exprimant notre ferme détermination à intensifier notre lutte, notre coopération et notre solidarité, nous exigeons:

- L’arrêt immédiat des projets de déploiement de nouvelles bases de missiles et de stations radars américaines en Pologne et en République Tchèque, aussi bien que d'installation de bases militaires en Roumanie et Bulgarie.

- L’arrêt immédiat de toute mesure des gouvernements nationaux, de l'Union Européenne et de l'OTAN visant à faciliter la réalisation des plans américains.

- La ratification du traité sur la réduction des troupes stationnant en Europe et l?interdiction totale de toutes les armes nucléaires.

- Le soutien le plus large à toutes les actions contre la légitimation du déploiement des missiles et bases américaines.


 
 Parmi les 39 partis signataires : les partis communistes de Bohème-Moravie (KSCM , République tchèque), de Chypre (AKEL), de Grèce (KKE), du Luxembourg, de Pologne, du Portugal, de Slovaquie, de Turquie, le parti communiste allemand (DKP), le Parti des communistes italiens (PDCI)…

Lettre Info PCF Paris 14 n°35

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18 juillet 2007 3 18 /07 /juillet /2007 14:10

Service minimum: une "provocation"

 

Le secrétaire général de la FSU Gérard Aschieri estime que l'idée d'étendre le service minimum à l'Education nationale est une "provocation", et témoigne d'une volonté "de restreindre l'expression même du droit de grève".

"Je suis assez stupéfait de ce type d'annonce sans la moindre discussion. On a l'impression que le gouvernement cherche à accumuler les sujets de conflit avec les personnels", a déclaré mercredi à l'Associated Press le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire.

"S'il s'agit de maintenir un accueil des élèves, dans les lycées et collèges, les élèves sont accueillis les jours de grève. Et dans les écoles, si les établissements sont fermés, les municipalités peuvent organiser un accueil", a rappelé M. Aschieri.

Le secrétaire général de la FSU a par ailleurs souligné que dans les écoles également, "les enseignants préviennent un, voire deux jours avant alors qu'aucun texte ne les y oblige". Gérard Aschieri y voit un "usage responsable", du droit de grève.

"Alors dans ce contexte", a ajouté le secrétaire général de la FSU, "soit le Premier ministre ignore la réalité du terrain dans l'Education, soit on cherche à restreindre l'expression même du droit de grève. Je pense malheureusement que nous sommes dans le deuxième cas de figure".

Gérard Aschieri craint que le débat au Sénat sur ce texte ne soit l'occasion d'étendre effectivement le service minimum au-delà des transports terrestres, comme le prévoit d'ores et déjà un des amendements déposés.

"Si ça marche, je ne vois pas pourquoi on ne l'étendrait pas à d'autres domaines, parce que l'objectif c'est quand même bien de fournir en permanence le meilleur service public à tous les Français", a déclaré le Premier ministre François Fillon mardi soir sur France-3.

"La démonstration qui sera faite de l'efficacité du dialogue social dans les transports peut ensuite servir de modèle pour être étendu dans d'autres secteurs, dont l'Education nationale", a-t-il ajouté.

 

 

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18 juillet 2007 3 18 /07 /juillet /2007 14:10
Nombreux sont les Capcorsins à avoir des parents au Venezuela: Ceci est pour eux...et pour les autres...


     la voix du sud en direct de Caracas par Seb

dimanche 1 juillet 2007
Je n'ai rien vu au Venezuela

http://voixdusud.blogspot.com/

En janvier 1990, quelques semaines après son retour de Roumanie, Colette Braeckman publiait dans le journal Le Soir un article intitulé "Je n'ai rien vu à Timisoara", constatant le mensonge médiatique qui avait entouré la supposée découverte de charniers dans la ville du même nom. On avait retrouvé des centaines de corps dans les fosses communes, des jeunes gens vidés de leur sang. "Dracula était communiste" avait même titré, le 28 décembre 1989, le journal français L'événement du Jeudi (1). Il s'avérera plus tard que tout n'était que montages et mensonges. Et pourtant tout le monde y avait cru, la télévision avait même montré des images, c'est dire si c'était vrai!

La journaliste du Soir écrivait alors (2) : "J'y étais et je n'ai rien vu : honte sur moi. Car par contre en arrivant à Bucarest le lendemain, et plus encore en rentrant en Belgique, tout le monde en savait plus que moi sur le sujet. Nul n'ignorait rien de ces corps affreusement torturés, de ces centaines de corps alignés, de ces hôpitaux envahis, la télévision avait tout montré, tout expliqué. Et si c'était passé à la télévision, c'était vrai. Cela devenait vrai. Alors moi, qui n'avais rien vu à Timisoara, j'ai préféré me taire..."

Un Dracula tropical?

En voyant la façon dont la presse européenne traite l'information sur ce qui se passe actuellement au Venezuela, je ne peux m'empêcher de repenser à cet article de Colette Braeckman, véritable cas d'école du journalisme contemporain. Parce qu'aujourd'hui et depuis bientôt dix mois, moi non plus je ne vois rien au Venezuela. Évidemment personne ne parle de charniers ni de corps mutilés. Cependant on essaie sans cesse de nous créer l'image d'un Chávez "dracula-communiste".

Les prétextes pour attaquer la révolution bolivarienne sont légions. Ce fut d'abord la loi dite "habilitante", approuvée en janvier dernier par l'assemblée nationale. Cette loi donne au président de la République la possibilité d'émettre des décrets ayant force et valeur de loi dans 11 domaines spécifiques (transformation des institutions, participation populaire, sciences et technologies, économique et social, énergétique, etc.) et ce durant 18 mois.

Vint ensuite le projet de réforme constitutionnelle et la pseudo présidence à vie du Comandante. Alors que l'idée évoquée est simplement qu'un président puisse se représenter aux élections autant de fois qu'il le souhaite, comme c'est le cas en France.

Plus récemment, on a entendu parler du Venezuela pour la "fermeture" d'une chaîne de télévision. Il ne s'agissait en fait que d'une décision légale pour un Etat de ne pas renouveler une concession. Pour l'envoyé spécial du Monde à Caracas, le président du Venezuela est "le lieutenant-colonel putschiste" (3). Et selon le quotidien catalan La Vanguardia, "la fermeture de la chaîne de télévision privée accentue le caractère totalitaire du gouvernement de Hugo Chávez".

Pourtant, lorsque l'on se promène dans les quartiers, on a du mal à percevoir l'autoritarisme dont nous parlent les médias. "Le président sait très bien qu'il ne peut pas faire ce qu'il veut. De la même manière que le peuple l'a amené au pouvoir, le peuple peut l'en révoquer", me commentait une vendeuse ambulante au lendemain des élections, en décembre dernier.

Et elle n'est pas la seule à tenir ces propos, l'article 74 de la Constitution approuvée par référendum en 1999 va dans le même sens : "Seront soumises à référendum, pour être abrogées total ou partiellement, les lois dont l'abrogation serait sollicitée à l'initiative d'un nombre non inférieur à 10% des électeurs (...) ou par le Président ou la Présidente de la République en Conseil des Ministres. Pourront également être soumis à référendum abrogatoire les décrets ayant force de loi que dicte le Président ou la Présidente de la République en vertu de l'attribution prescrite dans l'alinéa 8 de l'article 236 de cette Constitution (ndlr : l'alinéa 8 de l'article 236 fait référence à la loi "habilitante"), si cela est sollicité par un nombre non inférieur à 5% des électeurs (...)" (4). Drôle d'autocratie que celle qui soumet ses lois à référendum à la demande de moins de 5% de ses électeurs.

Les miradors de Juan

Lorsqu'on demande à Juan Contreras ce qui a changé pour lui depuis l'arrivée au pouvoir de Hugo Chávez, il n'hésite pas un instant avant de répondre : "Avant Chávez, ma maison avait été fouillée 49 fois par la police. Ces huit dernières années, on ne m'a plus ennuyé une seule fois." Juan est actif dans les luttes sociales depuis son plus jeune âge. En décembre dernier son association, la Coordinadora Simon Bolivar, fêtait son treizième anniversaire. Depuis 2005, elle dispose enfin d'un siège : un ancien commissariat de police occupé par les habitants du quartier et transformé en centre culturel. "Pour nous il s'agissait d'une question de principe. Occuper ce commissariat qui, depuis 1975, avait été le centre de torture et de répression contre les mouvements contestataires du quartier, c'est tout un symbole." Les miradors bétonnés qui surplombent l'urbanisation du 23 de Enero ornent toujours le bâtiment, comme pour rappeler le temps où la répression était bien réelle.

Mais les médias occidentaux ne font que rarement référence à cette époque pourtant pas si lointaine. En février 1989, à peine deux semaines après la prise de possession du social-démocrate Carlos Andrés Pérez, c'est l'explosion sociale. L'application du paquet de réformes néolibérales imposées par le FMI donne le coup de grâce à la population. Le mécontentement éclate dans les rues de la capitale, c'est ce qu'on a appelé le Caracazo. Pour contenir les manifestations et les pillages, le président Pérez envoie l'armée qui tire sur la foule. Les médias parleront de 300 morts, la répression dans les jours suivants fera monter le bilan à près de 3000. A ce moment-là personne ne parlait de totalitarisme ni de "régime à dérive autoritaire".

Mais finalement qu'est-ce qui dérange chez Hugo Chávez? Est-ce vraiment son "autoritarisme", son "populisme", comme on aime souvent le qualifier? Ou est-ce simplement le fait que les réserves du cinquième producteur mondial de pétrole (qui est également le troisième fournisseur des Etats-Unis) profitent aujourd'hui non plus (autant) à nos multinationales européennes et américaines mais bien aux couches les plus démunies de la population? Ou serait-ce encore que ce pays, grand comme 26 fois la Belgique, est en train de donner le mauvais exemple en démontrant qu'une alternative au sacro-saint modèle néolibéral est possible?

Car au-delà de la figure de Chávez, c'est un peu le réveil latino-américain tout entier qui est critiqué par nos médias. Evo Morales est lui aussi devenu un "dangereux extrémiste" depuis qu'il a décrété la nationalisation des ressources naturelles de la Bolivie. "L'Amérique latine ne vit pas une époque de changements mais un changement d'époque" répète sans cesse Rafael Correa, élu président de l'Equateur il y a quelques mois et immédiatement critiqué par la presse pour son rapprochement avec le Venezuela.

La question qu'on peut se poser est de savoir si l'Europe (ses politiciens, ses journalistes... et ses citoyens) est prête à ouvrir les yeux sur ce changement. Est-elle aussi tolérante qu'elle le prétend et acceptera-t-elle qu'un continent base son développement sur un modèle distinct? Arrêtera-t-elle un jour de faire l'amalgame entre libéralisme économique et libertés individuelles (5)? Le président de la chaîne latino-américaine TeleSur, Aram Aharonian, écrivait récemment : "Arrêtez de nous répéter que les Latino-américains ont une crise d'identité. En fait, on dirait que ce sont les Européens qui ont une crise d'identité : pour nous, il est de plus en plus difficile de ne pas les confondre avec les Etasuniens." (6)

Finalement, le titre de cet article est peut-être mal choisi, car on peut voir et entendre tellement de choses au Venezuela. Entre avancées et déviations, la complexité de la situation mérite bien plus que de simples clichés. Malheureusement ce qui nous parvient n'est qu'une infime partie de la réalité. Et nous savons tous qu'une réalité incomplète est une réalité tronquée. Il serait temps que nos médias arrêtent de se cacher derrière une pseudo objectivité et qu'ils fassent preuve d'un peu plus d'honnêteté intellectuelle... Ou alors qu'ils assument clairement leurs orientations politiques.

Notes :

(1) Serge Halimi, "Les vautours de Timisoara", Acrimed,
http://www.acrimed.org/article1.html#nh5, octobre 2000.

(2) Colette Braeckman, "Je n'ai rien vu à Timisoara", Le Soir, 27 et 28 janvier 1990.

(3) Paulo A. Paranagua, "Miguel Angel Rodríguez, une voix de trop pour Hugo Chávez", Le Monde.fr, 25 mai 2007,
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-914730@51-897252,0.html

(4) Article n°74 de la Constitution de la République Bolivarienne du Venezuela.

(5) Lire aussi Raoul Marc Jennar, "Le libéralisme, ennemi des libertés", Le Journal du Mardi, 30 janvier 2007,
http://www.urfig.org/chronique_mensuelle-petit.htm

(6) Aram Aharonian, "No : no compramos más espejitos", Question, n°50, janvier 2007.

Publié par Seb à l'adresse 11:47 Mercredi, 18 juillet 2007

 

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18 juillet 2007 3 18 /07 /juillet /2007 14:06

ForumCommuniste

 

- Pour visiter le site, allez à :
http://perso.wanadoo.fr/forumcommuniste/index.htm

 

- Pour vous inscrire à la liste de diffusion, envoyez un message à :
ForumCommuniste-subscribe@yahoogroupes.fr

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18 juillet 2007 3 18 /07 /juillet /2007 14:00

 LOI SUR LE SERVICE MINIMUM
Droit de grêve : de la manipulation de « l’intérêt général » (à l’intérêt de l’usager)

 
trainjpg.jpg

Reconnaissons un mérite à la droite sarkozyenne : celui de la cohérence. Un jour, emportée par une frénésie dévorante, elle offre aux riches une fiscalité sur mesure, les exonérant du minimum de solidarité qu’ils devaient encore, jusqu’à présent, à la société. Le lendemain elle veut imposer une loi dont l’objectif non avoué est d’empêcher les salariés de se défendre. 

Certes ce n’est pas ainsi que le gouvernement et ses soutiens médiatiques présentent le projet de loi examiné au Sénat. La main sur le coeur, ils jurent qu’ils ne veulent en rien s’attaquer au droit de grève. Ils affirment n’être animés que de la volonté de permettre aux usagers des transports en commun de pouvoir circuler les jours de grève.

La ficelle est un peu grosse mais la manoeuvre s’appuie sur les divisions entretenues par la droite, portées à leur paroxysme par Sarkozy durant la campagne électorale, entre le salarié grèviste, qui par définition « défend des intérêts corporatistes », et le passager du RER qui par définition est « pris en otage » par le premier. Il faut faire oublier que dans la plupart des cas, le voyageur du métro parisien ou des trains régionaux est aussi un salarié qui a des raisons d’être mécontent de ses conditions de travail ou de sa fiche de paie. Diviser entre elles les diverses catégories de salariés permet d’affaiblir le monde du travail dans son ensemble.

Au nom du « service minimum » dans les transports, la droite veut multiplier les obstacles à l’exercice du droit de grève. Exiger d’un salarié qu’il se déclare gréviste 48 heures avant le conflit est une atteinte à la liberté individuelle. Au nom de quel principe, une fois que les organisations syndicales ont déposé leur préavis de grève, pourrait-on empêcher un travailleur de prendre sa propre décision jusqu’au dernier moment ? Sauf à vouloir exercer sur lui une pression inacceptable et donner du temps à la direction de prendre les mesures qui limiteront au maximum l’effet de la grève.

Organiser un référendum au bout de huit jours de grève reviendrait à permettre à des salariés, même majoritaires, de priver d’autres travailleurs du droit de grève. On voit ici les manoeuvres auxquelles le patronat ne manquerait pas de se livrer.

Il faudrait être particulièrement naïf pour croire que ces limitations au droit de grève sont destinées à demeurer circoncrites aux transports publics. En l’occurrence le texte qui porte sur les trains et les bus est un cheval de Troie cherchant à s’introduire dans le droit du travail. Dans un premier temps les enseignants sont en ligne de mire des sénateurs de droite. Ils évoquent l’extension du service minimum à l’école sous le couvert de « l’accès au service public d’enseignement les jours d’examen ». Cela peut paraître à premier abord dénué de mauvaises intentions. C’est plus vraisemblablement un alibi pour étendre progressivement la loi à l’école. Avant de la généraliser à toutes les activités professionnelles.

Le danger est réel de voir notre pays reculer sur une question capitale des libertés publiques. Combien de morts ont jonché les pavés des cités ouvrières au 19è siècle, combien de vies ont été fauchées par les balles des lignards avant que le droit de grève fut reconnu, puis inscrit dans la Constitution comme lioberté fondamentale ? On ne touche pas impunément à un tel héritage. Alors la droite avance masquée sous le camouflage du « service minimum » qui existe déjà dans les faits, parle sans vergogne de la continuité du service public, tout en supprimant des dizaines de milliers de postes de fonctionnaires.

Tout se passe comme si le régime politique, dont Sarkozy a dessiné les contours la semaine dernière à Epinal, avait besoin de salariés muselés et de syndicats réduits à l’impuissance. Mais la messe n’est pas dite.



"un bel exemple d'hypocrisie politique"

 

Alors que le projet de loi sur le service minimum dans les transports terrestres était examiné pour la première fois la veille par le Sénat, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault dénonce mercredi dans cette disposition "un bel exemple d'hypocrisie politique".

"Nos mises en garde sur l'inutilité voire la dangerosité du texte n'ont pas été entendues", constate le syndicaliste dans un entretien publié mercredi par "Libération". Le syndicat CGT a prévu une journée d'action le 31 juillet sur la question.

"Ce projet de loi est un bel exemple d'hypocrisie politique. Première hypocrisie : on laisse entendre aux usagers des transports que la grève est le premier fléau qui les affecte. Or, 90% des perturbations dans les transports (...) sont le plus souvent liées à des incidents techniques", poursuit Bernard Thibault.

"Deuxième hypocrisie: on laisse croire aux usagers qu'ils peuvent bénéficier d'un service garanti", ajoute-t-il.

Il dénonce aussi des atteintes "au droit constitutionnel de grève", qui deviendrait ainsi, selon lui, "un droit mineur" comparé à d'autres droits "comme la liberté d'entreprendre ou la liberté de circulation".

Estimant "la déclaration préalable" comme une atteinte au droit de grève, car elle oblige "les salariés à déclarer quarante-huit heures à l'avance ce qu'ils comptent faire", il juge aussi le non-paiement des jours de grève comme de "la provocation pure et simple".

Soupçonnant le gouvernement de se prémunir d'un éventuel conflit à la rentrée sur les régimes spéciaux, le leader de la CGT annonce "en septembre une grande campagne nationale d'explication sur la situation des retraites".

Concernant le débat sur les mesures fiscales et les heures supplémentaires achevé mardi à l'Assemblée nationale, Bernard Thibault craint que "les heures supplémentaires restent à la discrétion des employeurs et en aucun cas à la demande spontanée des salariés", et que ces dispositions profitent surtout aux entreprises, "qui vont engranger de nouveaux allégements de cotisations" et "recourir aux heures supplémentaires plutôt que de privilégier le recrutement de salariés".

"A la rentrée, les questions sociales seront aussi prédominantes quelles l'ont été pendant la période de débat électoral", assure le syndicaliste, avant de promettre: "si le gouvernement continue d'ignorer l'opinion des syndicats, il ne pourra pas s'étonner que l'ambiance devienne plus tendue".

 

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17 juillet 2007 2 17 /07 /juillet /2007 14:24

Histoire de la laïcité

 LENINE: De l'attitude du Parti Ouvrier à l'égard de la religionLENINE-1917jpg-copie-1.jpg


Quiconque est tant soit peu capable d’envisager le marxisme de façon sérieuse, de méditer ses principes philosophiques et l’expérience de la social-démocratie internationale, verra aisément que la tactique du marxisme à l’égard de la religion est profondément conséquente et mûrement réfléchie par Marx et Engels ; que ce que les dilettantes ou les ignorants prennent pour des flottements n’est que la résultante directe et inéluctable du matérialisme dialectique. Ce serait une grosse erreur de croire que la « modération » apparente que nous pratiquons à l’égard de la religion s’explique par des raisons tactiques, comme le désir de « ne pas se heurter », etc.
Au contraire, la ligne politique du marxisme,dans cette question également, est indissolublement liée à ses principes philosophiques.

La marxisme est un matérialisme. A ce titre, il est aussi implacablement hostile à la religion que le matérialisme des encyclopédistes du XVIII ème siècle ou le matérialisme de Feuerbach.
Voilà qui est indéniable. Mais la matérialisme dialectique de Marx et d’Engels va plus loin que les encyclopédistes et Feuerbach en ce qu’il applique la philosophie matérialiste au domaine de l’histoire et des sciences sociales. Nous devons combattre la religion, c’est l’abc de tout le matérialisme, et, partant,du marxisme. Mais le marxisme n’est pas un matérialisme qui s’en tient à l’abc.Le marxisme va plus loin ; or, pour cela, il faut expliquer d’une façon matérialiste la source de la foi et de la religion des masses. On ne doit pas confiner la lutte contre la religion dans une prédication idéologique abstraite. On ne doit pas l’y réduire.

Il faut lier cette lutte à la pratique concrète du mouvement de masse et de classe visant à faire disparaître les racines sociales de la religion. Pourquoi la religion se maintient-elle dans les couches arrièrés du prolétariat des villes, dans les vastes couches du semi-prolétariat, dans la masse des paysans ?
Par suite de l’ignorance du peuple, répond le progressiste bourgeois, le radical ou le matérialiste bourgeois.
Et donc, à bas la religion, vive l’athéisme, la diffusion des idées athées est notre tâche principale.
Les marxistes disent : c’est FAUX !
Ce point de vue traduit l’idée superficielle, étroitement bourgeoise, d’une action de la culture par elle-même. Un tel point de vue n’explique pas assez complètement dans un sens matérialiste, mais dans un sens idéaliste, les racines de la religion.

Dans les pays capitalistes, c'est-à-dire, sur l’ensemble du monde, ces racines sont surtout sociales.
La situation sociale défavorisée des masses travailleuses, leur apparente impuissance totale devant les forces aveugles du turbocapitalisme, qui causent, chaque jour et à tout heure, mille fois plus de souffrances horribles, de plus sauvages tourments aux humbles travailleurs, que les événements exceptionnels tels qu’un tremblement de terre, etc… C’est là qu’il faut rechercher aujourd’hui les racines les plus profondes de la religion. « La peur a créée les dieux ». La peur devant la force aveugle du capital, aveugle parce que ne pouvant être prévue des masses populaires, qui, à chaque instant de la vie du prolétaire et du petit patron, menace de lui apporter et lui apporte la ruine « subtile », « inattendue », « accidentelle », qui cause sa perte, qui en fait un mendiant, un déclassé, une prostituée, le réduit à mourir de faim, voilà les racines de la religion moderne que le matérialiste doit avoir en vue, avant tout et par-dessus tout, s’il ne veut pas demeurer un matérialiste primaire.

Aucun livre de vulgarisation n’expurgera la religion des masses abruties par le bagne capitaliste, assujetties aux farces destructives aveugles du capitalisme, aussi longtemps que ces masses n’auront pas appris à lutter de façon cohérente, organisée, systématique et consciente contre ces racines de la religion, contre le règne du capital sous toutes ses formes.

Est-ce à dire que le livre de vulgarisation contre la religion soit nuisible ou inutile ?
Non.
La conclusion qui s’impose est tout autre. C’est ce que le discours athée des militants laïques et sociaux doit être subordonné à sa tâche fondamentale, à savoir : au développement de la lutte laïque et sociale des exploités contre les exploiteurs. Un homme qui n’a pas médité sur les fondements du matérialisme dialectique, peut pas comprendre (ou du moins peut ne pas comprendre du premier coup) cette thèse. Comment cela ? Subordonner le discours idéologique, la diffusion de certaines idées, la lutte contre un ennemi de la culture et du progrès qui sévit depuis des millénaires (à savoir la religion), à la lutte des exploités contre les exploiteurs, c’est à dire à la lutte pour les objectifs pratiques déterminés dans le domaine économique, sociale et politique ?

Cette objection est du nombre de celles que l’on fait couramment aux marxistes; elles témoignent d’une incompréhension totale du matérialisme dialectique. La contradiction qui trouble ceux qui font des objections n’est autre que la vivante contradiction de la réalité vivante, c'est-à-dire une contradiction dialectique non verbale, ni inventée. Séparer par une barrière absolue, infranchissable, le discours théorique de l’athéisme, c'est-à-dire la destruction de croyances religieuses chez certaines couches du prolétariat (ceux qui ne peuvent vivre qu’en vendant leur force de travail), d’avec le succès, la marche, les conditions, de la lutte des exploités contre les exploiteurs, c’est raisonner sur un monde qui n’est pas dialectique ; c’est faire une barrière absolue de ce qui est une barrière subtile, relative, c’est rompre violemment ce qui est indissolublement lié dans la réalité vivante.

Prenons un exemple. Le prolétariat d’une région ou d’une branche est formé, disons, d’une couche de militants laïques et sociaux assez conscients, athées et de couches populaires assez arriérés ayant encore des attaches au sein de la paysannerie, croyant en Dieu, fréquentant l’église ou même soumis à l’influence directe du prêtre de l’endroit.
Supposons encore que la lutte économique dans cette localité ait abouti à la grève. Un marxiste est forcément tenu de placer le succès du mouvement de grève au premier plan, de région résolument contre la division des ouvriers, dans cette lutte, entre athées et chrétiens, de combattre résolument cette division. Dans ces circonstances, le discours athée peut s’avérer superflu et nuisible, non pas du point de vue d’effaroucher les couches retardataires, de perdre un mandat aux élections, etc. mais du point de vue du progrès réel de la lutte de classe qui dans les conditions de la société capitaliste moderne, amènera les ouvriers chrétiens à la social-démocratie et à l’athéisme, cent fois mieux qu’un sermon athée pur et simple.
Dans un tel moment et dans ces conditions, le prédicateur de l’athéisme ferait le jeu du pope, de tous les popes, qui ne désirent rien autant que remplacer la division des ouvriers en grévistes et non-grévistes par la division des croyants et des incroyants. L’anarchiste qui prêcherait la guerre contre Dieu à tout prix aiderait en fait les clercs et la bourgeoisie. Le marxiste doit être un matérialiste c'est-à-dire un ennemi de l’idéalisme et donc de la religion, mais un matérialisme dialectique, c'est-à-dire envisageant la lutte contre l’idéalisme, non pas de façon spéculative, non pas sur le terrain abstrait et purement théorique d’un discours ahistorique toujours identique à lui-même mais d’une façon concrète, sur le terrain de la lutte de classe réellement en cours qui éduque les masses plus que tout et mieux que tout. Le marxiste doit savoir tenir compte de l’ensemble de la situation concrète ; il doit savoir toujours trouver le point d’équilibre entre l’anarchisme et l’opportunisme (cet équilibre est relatif, souple, variable, mais il existe), ne tomber ni dans le « révolutionnarisme » abstrait, verbal et pratiquement vide de l’anarchiste, ni dans le philistinisme et l’opportunisme du petit-bourgeois ou de l’intellectuel libéral, qui redoute la lutte contre la religion, oublie la mission qui lui incombe dans ce domaine, s’accomode de la foi en Dieu, s’inspire non pas des intérêts de la lutte de classe, mais d’un mesquin et misérable petit calcul : ne pas heurter,ne pas repousser, ne pas effaroucher, d’une maxime sage entre toutes ; » Vivre et laisser vivre les autres », etc.
C’est de ce point de vue qu’il faut résoudre toutes les questions particulières touchant l’attitude de la social-démocratie envers la religion.

Wladimir Ilitch Oulianov alias Lénine (numéro 45 du Proletary, 1909)

 

Note additonnelle
En mai 1909 eurent lieu à la Douma les débats sur le budget du Saint Synode. Le député social-démocrate Sourkov, un paysan, dans un discours agressif qualifia les prêtres de « fonctionnaires en soutane », « Pas un kopek de l’argent du peuple ne doit être accordé à ces ennemis jurés du peuple qui obscurcissent la conscience populaire ». Lénine s’en montra enchanté. A une réunion du Prolétary, il fit un rapport sur « la religion et le parti ouvrier ». « La question religieuse, estimait Lénine,est on ne peut plus actuelle. Tout ce qui touche la religion a pénétré dans les milieux intellectuels proches du mouvement ouvrier, ainsi que dans certains milieux ouvriers. La social-démocratie se doit absolument d’intervenir pour faire connaître son point de vue en matière de religion. » (1002 et 1003, Editions sociales)

Lénine        
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