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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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17 juillet 2007 2 17 /07 /juillet /2007 14:19

rep._metissee.jpgLaïcité  
  
L'Opus dei et Ictus, structures de l'extrême droite catholique, ont de bons amis dans le gouvernement Fillon

On connaît l'influence de l'Opus dei et de ses structures amies dans la radicalisation de l'Eglise catholique dans le monde.

On a vu leur influence dans la régression polonaise ou après avoir supprimé le droit à l'IVG voulait interdire l'IVG y compris pour les femmes violées.
On a vu leur influence dans la régression espagnole sous Aznar (heureusement annulé par le gouvernement Zapatero). On a vu leur influence dans la décision de créer la Commission Machelon institué par Nicolas Sarkozy, alors ministre des Cultes.
On a vu leur influence dans leur peu d'empressement de lutter contre la propagation du sida en Afrique.

Aujourd'hui, ils pourront directement travailler au sein du gouvernement par l'intermédiaire du ministère Boutin:

Avec Christine Boutin ministre, qui est toujours consultant aurpès du Conseil pontifical pour la famille (elle est donc, en sorte, consultante d'un ministère d'un autre Etat que la France, le Vatican, ce qui est incroyable!).

Avec Jean-Paul Bolufer, son directeur de cabinet, proche de l'Opus dei et d'Ictus.

Avec Christine de Chefdebien, pasionaria des commandos anti-IVG violents.

Quand on a pu lire le discours de Ratisbonne du Pape Ratzinger-Benoît XVI qui est principalement un texte contre la laïcité, l'athéisme et le droit des femmes, quand on lit les déclarations du cardinal Tauran(ancien ministre des Affaires étrangères du Vatican sous JP II, actuellement ministre du dialogue interreligieux) et du cardinal Bertone (actuellement n°2 du Vatican, Secrétaire d'Etat du Vatican, donc 1er ministre du Vatican), disant en substance qu'il salue le nouveau président de la République française car ils sont sûr que le gouvernement rompra avec "la lecture de la laïcité à la française", quand on sait que dans la nouvelle mouture du nouveau traité constitutionnel européen souhaité par Nicolas Sarkozy, tous les articles anti-laïques sont toujours là (comme les articles anti-sociaux d'ailleurs) mais qu'en plus, l'héritage chrétien est de retour dans le texte, on peut être inquiet.

L'UFAL restera donc très vigilant dans les semaines et les mois qui viennent.

Bernard Teper
Président de l'UFAL(
Union des FAmilles Laïques)

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15 juillet 2007 7 15 /07 /juillet /2007 13:11

Un soldat américain paie pour une balle dans la jambe

Un soldat américain a reconnu avoir payé 500 dollars (365 euros) à un homme pour qu’il lui tire dans la jambe, dans l’espoir d’éviter de devoir repartir en Irak.

Jonathan Aponte, 20 ans, a d’abord affirmé qu’il s’était fait tirer dessus au cours d’un vol. Mais il est revenu sur ses déclarations devant la police et a expliqué qu’il souhaitait en fait ne pas repartir pour l’Irak.

"Par rapport à se faire tirer dessus tous les jours, j’ai pensé que c’était mieux", a-t-il expliqué lors d’une interview télévisée sur WCBS. "Psychologiquement, je ne peux pas le faire plus longtemps, je ne le supporte plus."

Jonathan Aponte a été mis en examen pour fausse déclaration et pour association de malfaiteurs. Sa femme de 22 ans, qui lui avait présenté le tireur, sera elle poursuivie pour agression, association de malfaiteurs et harcèlement. Le tireur sera poursuivi pour ces mêmes charges, plus celle de détention d’arme.

L’armée[états-unienne] doit encore examiner le cas de son soldat, qui devait repartir pour l’Irak lundi dernier.

 

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13 juillet 2007 5 13 /07 /juillet /2007 16:27

COMPRENDRE


9 juillet 2007

 

 LIBAN-IRAK.jpg

Carlos Latuff

 

La situation en Irak et au Liban, par Gilbert Achcar.


A l’ encontre, 22 juin 2007.

 

Entretien avec Gilbert Achcar

 

Le commandant en chef des troupes américaines en Irak, le général Petraeus, une fois faites des déclarations « optimistes » sur l’offensive contre les forces d’Al-Qaida, se doit de reconnaître devant les caméras de la chaîne de télévision ultra-réactionnaire Fox News que la situation est des plus difficile en Irak. Il va jusqu’à affirmer : « Presque tous reconnaissent qu’une situation comme celle-là, avec les très nombreux défis que doit relever l’Irak, ne sera pas résolue en une année, ni même deux. En fait, typiquement, je pense de façon historique, les opérations de contre-insurrection ont duré au moins neuf ou dix ans. La question est, bien sûr, avec quelle intensité. »

Les conflits interconfessionnels sont avivés. Les attaques contre les mosquées en étant l’expression la plus visible et choquante.

L’échec de l’intervention américaine est patent. Le prix payé par la population irakienne est au-delà de toutes les prévisions. Les réfugié.e.s internes et externes se comptent par millions. A la lumière de ces « faits », plus d’un journaliste se devrait de relire les articles commis lors du déclenchement de la guerre, qui saluaient la volonté démocratique de Bush, et devraient manifester aujourd’hui plus de précaution quant à la concrétisation d’un échéancier précis - dans le climat électoral des Etats-Unis - sur le retrait des troupes d’occupation de l’Irak. (réd.)

 

 

Depuis le printemps 2007, l’état-major américain vante les mérites de la montée en puissance (« surge ») de la présence des troupes états-uniennes en Irak et plus spécialement à Bagdad. Qu’en est-il ?

Gilbert Achcar - Cela a surtout été un "surge" du bain de sang et un échec majeur, si nous le mesurions par rapport à l’objectif que s’est fixé l’administration Bush, qui n’était rien de moins que de transformer tout le gâchis irakien en un succès. C’est ce qu’elle a essayé d’accomplir avec la montée en puissance (envoi de 21’000 soldats supplémentaires et prolongation du maintien de soldats devant rentrer aux Etas-Unis) en fait surtout par des opérations de propagande. Mais l’échec est patent.

L’objectif principal était de créer des conditions qui permettraient aux forces d’occupation de modifier les alignements politiques en Irak et de mettre sur pied une nouvelle alliance qui aurait été très proche des Etats-Unis et qui aurait permis à Washington de manœuvrer plus facilement dans le pays. Moqtada al-Sadr était la principale cible de toute cette opération, et nous pouvons en mesurer l’échec par le fait qu’il est actuellement de retour, et de manière très prééminente, dans les nouvelles, après avoir disparu pendant une période.

 

Que signifie sa re-émergence ?

Je la vois surtout comme une indication de l’échec du soi-disant "surge". En sachant que cette opération le visait, al-Sadr s’est caché et a ordonné à ses partisans d’adopter un profil bas et d’éviter toute confrontation directe avec les troupes états-uniennes. Il n’allait pas entrer en collision frontale avec les forces états-uniennes comme il l’avait fait en 2004, à un prix très élevé. A cette époque, il avait failli être arrêté ou tué, et son mouvement militairement écrasé. Il a donc soigneusement évité de répéter cette stratégie.

Il a compris une leçon très élémentaire, à savoir qu’il ne devait pas affronter les Etats-Unis militairement de manière frontale, puisqu’ils disposent d’une puissance de feu et d’un armement écrasant. Il vaut mieux, lorsqu’ils attaquent, se retirer à un lieu sûr, ou même se cacher. C’est là une tactique de guérilla élémentaire ­ et les sadristes l’ont appliquée avec un certain succès, tout en parvenant à manœuvrer de manière assez astucieuse pour maintenir leur puissance sur le plan politique et même pour l’augmenter, alors que la haine envers les troupes états-uniennes augmentait suite au "surge".

 

Récemment il a fait un discours dont la tonalité était plus nationaliste et anti-sectaire. Est-ce là un indice de changement ?

Je pense qu’il est probablement arrivé à la conclusion qu’il était temps pour lui de renouveler sa ligne politique ou de reprendre celle qu’il avait suivie jusqu’à la fin 2005 ou début 2006. L’attaque de Samarra de février 2006 [une attaque sectaire dévastatrice des Sunnites contre la mosquée chiite de cette localité] a été un point tournant dans la situation irakienne. C’est à ce moment que l’image de al-Sadr, qui apparaissait comme non-sectaire et nationaliste arabe et irakien, s’est modifiée pour devenir celle d’un dirigeant des milices sectaires chiites.

Maintenant il est en train d’essayer de restaurer son image précédente. Il estime probablement que le contexte se prête bien à une nouvelle tentative, après plus d’une année durant laquelle les Chiites se sont défoulés très intensivement sur le plan sectaire pour riposter aux attaques sectaires qu’ils avaient eux-mêmes subies.

 

Vous êtes en train de dire que l’escalade dans les attaques et contre-attaques arriverait à son terme et que Moqtada al-Sadr pourrait revenir à un discours plus nationaliste ?

Oui, exactement. Il estime probablement que les choses peuvent se calmer maintenant, à un moment où il devient urgent pour lui d’améliorer son image. Il a besoin de s’adresser aux Irakiens arabes sunnites, parce qu’il comprend qu’une opération politique majeure se déroule, dont il est une cible.

Les deux dirigeants kurdes ont récemment lancé des déclarations contre la menace de complot visant à renverser le gouvernement Maliki. L’autre personnage qui serait au centre de ce "complot" ne serait rien de moins que l’ex-Premier Ministre désigné par les Etats-Unis, Ilyad Allawi, le laquais le plus proche et le plus fiable des Etats-Unis et la Grande-Bretagne en Irak.

La situation irakienne devient donc très délicate en ce moment, et atteindra un moment décisif dans les semaines et mois à venir. Et c’est justement le moment que Moqtada al-Sadr a choisi pour reprendre l’offensive sur le plan politique, ce qui est très astucieux de sa part.

 

Est-ce qu’il y a des signes d’une réaction parmi les groupes d’opposition sunnites ?

Oui. La nouvelle tonalité d’al-Sadr est en général accueilli favorablement par les nationalistes - par contraste avec les forces confessionnelles - parmi les Arabes sunnites. Si on laisse de côté les fanatiques anti-américains anti-chiites du genre Al-Qaida, il existe deux types de forces parmi les Arabes sunnites irakiens.

D’une part, il y a ceux qui sont mus principalement par des vues sectaires, confessionnelles et anti-iraniennes, proches des Saoudiens et prêts à traiter avec les Etats-Unis contre les chiites.

D’autre part, il y a le cas de Moqtada al-Sadr. Même s’il a des liens évidents avec Téhéran, qui l’a soutenu de manière croissante durant ces dernières années, il maintient un certain degré d’autonomie politique et il est connu pour être férocement indépendant. Ses partisans n’hésitent pas à faire des déclarations critiques à l’égard à l’Iran. Par exemple, comme d’autres forces parmi les sunnites, il a critiqué la récente rencontre entre des représentants iraniens et états-uniens sur la question de l’Irak comme étant une ingérence inacceptable dans les affaires irakiennes.

 

Au vu de vos précédentes remarques sur l’échec de l’effort de montée en puissance états-unien et de cette jonction politique critique que vous décrivez, pensez-vous qu’on se dirige vers un point de rupture plus tard cet été ? La combinaison d’une éventuelle résurgence d’unité nationaliste avec les défauts évidents de l’offensive militaire américaine pourrait-elle conduire à un point décisif où les Américains devront changer radicalement d’orientation, voire se retirer ?

Ce n’est pas aussi simple. J’ai décrit ce qu’al-Sadr essaie de faire. Mais cela ne signifie pas qu’il y réussira. Il peut certainement engranger quelques succès, mais un succès majeur qui lui permettrait de devenir le vainqueur de toute cette confrontation est assez difficile à prédire en ce moment. Il affronte des conditions assez difficiles.

L’opération Allawi est encore en cours. Il s’agit essentiellement d’une tentative de construire une coalition politique par-dessus les divisions sectaires, en utilisant l’appât du soutien des Etats-Unis, pour renverser le gouvernement Maliki et remettre Allawi aux commandes en tant qu’"homme fort" et sauveur de l’Irak. Je ne parierais pas un centime sur le succès de cette opération, mais on ne peut totalement l’exclure. En effet, un coup qui serait soutenu par les Etats-Unis et un segment des forces militaires irakiennes qu’ils estimeraient être sous leur contrôle de manière sûre ­ pour autant qu’il en existe ­ n’est pas totalement exclu.

Ce qui est certain, c’est qu’il faut s’attendre à des changements cruciaux pendant la période à venir. Pour l’administration Bush, le "surge" en cours, est une opération du quitte ou double. Elle est en effet fortement sous pression aux Etats-Unis. Même si les Démocrates ont évité de pousser la question du calendrier pour un retrait des troupes - la question de l’Irak est prééminente dans la campagne électorale, et l’opinion publique états-unienne est devenue très opposée à la poursuite de la guerre.

L’administration Bush est en train de jouer ce qui semble être sa dernière carte. En même temps, l’administration est en train de défendre leurs arrières en s’adressant à Téhéran - de manière très limitée pour commencer - pour un possible compromis - comme le recommande le rapport Baker-Hamilton.

 

N’ont-ils pas un autre plan qu’ils pourront sortir de leur manche ?

Je ne vois pas ce que cela pourrait être, au-delà de l’opération avec Allawi. C’est le seul atout qu’ils pourraient encore utiliser.

Ce projet d’installer un nouvel homme fort ne pas revient-il presque à un retour à l’ère de Saddam, sauf que cette fois ce serait sous le contrôle nominal des chiites ?

Un retour à l’ère Saddam serait impossible. On ne peut pas réinventer une dictature. La situation en Irak est telle que quiconque chercherait à jouer "Saddam numéro deux" aurait la vie dure, et irait certainement au-devant d’un échec. Je ne pense pas que le gros de la population chiite soit prêt à accepter une nouvelle dictature, à moins qu’elle ne sorte de leurs propres rangs - et Allawi est perçu comme un traître, sans compter qu’il était autrefois partisan du Baas.

Je crois que pour eux, accepter un dictateur qui serait soutenu par les Etats-Unis et qui viendrait empêcher les chiites de récolter les fruits de ce qu’ils ont attendu pendant longtemps - leur reconnaissance en tant que majorité - est hors de question. D’ailleurs, l’Iran fait également partie de l’échiquier, et il n’accepterait pas un scénario de ce type, du moins dans les conditions actuelles.

Je ne vois donc aucune stratégie gagnante ni d’atout pour les Etats-Unis en Irak. La question n’est pas de savoir si les Etats-Unis peuvent obtenir une victoire ou non, l’échec est déjà là, et il est fondamentalement irréversible. Le problème est plutôt de savoir, combien de dommages supplémentaires ils peuvent encore infliger à l’Irak en essayant d’appliquer des projets insensés qui sont condamnés d’avance.

 

Passons maintenant au Liban, est-ce que le siège et le bombardement du camp palestinien de Nahr el-Bared était un événement relativement secondaire impliquant seulement un petit groupe fondamentaliste sunnite ou a-t-il des implications plus profondes ? Le journaliste américain Seymour Hersh a suggéré que "Fatah al-Ansar" était à l’origine soutenu par le gouvernement libanais et que ceci est une sorte de contrecoup.

Il y a deux sortes de "théories du complot" sur cette question au Liban : d’une part, les forces favorables aux Etats-Unis ou de la "majorité gouvernementale", affirment que les militants de "Fatah al-Islam" sont manipulés par les services syriens. Ils déclarent que les récents heurts ont été provoqués pour contrer le tribunal international sur l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafik al-Hariri, que Washington, Paris et Londres venaient de faire approuver par le Conseil de Sécurité de l’ONU.

Et d’autre part, il y a ceux, dont beaucoup se réfèrent à l’article de Hersh, qui affirment que "Fatah al-Islam" a été manipulé par la majorité gouvernementale elle-même, avec, derrière, les Saoudiens et les Etats-Unis.

Il n’y a que quelques faits qui sont avérés. On sait, par exemple, que le dirigeant-clé de "Fatah al-Islam" avait été emprisonné en Syrie précédemment - il n’y a donc pas de raison solide pour suspecter que le régime syrien est derrière ce groupe, sauf pour le fait que la situation s’est enflammée juste après le vote du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le Tribunal international.

Il est également vrai que ce type de fondamentalisme sunnite fanatique est habituellement lié à des sources saoudiennes, officielles ou non. Il se pourrait bien que, à un moment donné, le bloc Hariri ait eu des relations avec un tel groupe fondamentaliste islamique sunnite, adhérant à une tradition sectaire anti-chiite (et ayant finalement rejoint Al-Qaida), pour préparer une possible confrontation totale avec les Chiites libanais, qui sont surtout représentés par l’Hezbollah. Mais de là à conclure qu’ils sont en train de manipuler ce groupe est un pas qui est totalement sans fondement.

Quel qu’ait été le déclencheur de la confrontation, une chose est évidente : ce dernier a été immédiatement exploité à des fins très précises. Il s’agissait d’une part de tester la capacité de l’armée libanaise à confronter d’autres forces, à commencer par la plus facile, les Palestiniens, contre lesquels les soldats libanais ­ aussi bien chiites que sunnites ­ peuvent s’unir sans risque majeur de scission sectaire.

D’autre part, il s’agissait de pousser l’armée à entrer dans ce camp de réfugiés palestiniens au nord du Liban et en prendre le contrôle, sous prétexte de combattre ce groupe.

C’est pour cette raison qu’à un moment donné, Hassan Nasrallah, le dirigeant du Hezbollah, est apparu en disant qu’il considérait la pénétration du camp par l’armée libanaise comme étant une "ligne rouge". Pourquoi cette mise en garde, alors que le Hetzbollah avait initialement exprimé sa solidarité avec l’armée libanaise ? Parce qu’il s’est rendu compte que ce camp palestinien était devenu un test pour mesurer la capacité de l’armée libanaise pour mettre en œuvre une tâche qui fait partie de la Résolution 1559 du Conseil de Sécurité des Nations Unies (parrainée par Washington, Londres et Paris en 2004) appelant au désarmement à la fois des camps palestiniens et du Hezbollah.

Nasrallah s’est rendu compte que la bataille de Nahr el-Bared n’était qu’un premier pas sur le chemin qui conduira finalement à combattre ses propres forces. Cela apparaît clairement dans l’étalage de solidarité active avec l’armée libanaise que cette confrontation a suscitée : Washington envoie des armes, et demande à ses alliés de fournir tout le matériel dont l’armée libanaise a besoin.

 

De manière plus large quelle est la situation actuelle, alors que nous approchons le premier anniversaire de la guerre de l’année passée ? Y a-t-il eu des modifications depuis le cessez-le-feu ?

Non, l’impasse a été totale. La situation est au point mort, ce qui signifie qu’elle est tendue et dangereuse. Durant des mois maintenant, le pays a été au bord de l’explosion sectaire, ce qui pourrait déclencher de nouveaux combats sanglants, voire une nouvelle guerre civile.

La stratégie du Hezbollah a été complètement embourbée. C’est là un résultat des limitations inhérentes à leur vue confessionnaliste des choses, à leur conception du partage du pouvoir parmi des communautés confessionnelles et les blocs de pouvoir existants. Par une série de positions maladroites, dans lesquelles leur alliance avec la dictature syrienne a joué un rôle important, ils ont conforté la division sectaire actuelle dans ce pays entre les chiites et les sunnites.

A un moment donné, au début de l’offensive israélienne de l’été passé, il est apparu qu’il y avait une réduction du sectarisme confessionnel. Néanmoins il est revenu rapidement, et très fortement. La nature confessionnaliste du Hezbollah a fait qu’il a été facile pour le camp Hariri d’exploiter de manière très ouverte les sentiments sectaires des sunnites. C’est ainsi que toute la situation s’est embourbée et l’opposition a perdu l’initiative politique qu’elle avait lorsqu’elle a commencé sa mobilisation au début de l’hiver passé.

 

Lorsque vous parlez de l’opposition, faites-vous allusion au mouvement dirigé par le Hetzbollah et par Aoun contre le gouvernement pro-occidental ?

Le Hezbollah chiite et Amal, le général maronite Aoun et beaucoup d’autres forces plus petites. En termes confessionnels, cela signifie une majorité écrasante de chiites plus une fraction assez importante de chrétiens, en alliance contre la majorité des sunnites, plus la majorité des druzes et une autre partie des chrétiens. C’est la configuration de forces au Liban telle qu’elle est actuellement - aussi confessionnelle qu’elle l’était au point culminant de la guerre civile.

 

- Cette interview a été réalisée le 6 juin 2007. Les lecteurs et lectrices de « à l’encontre » ont connaissance des divers ouvrages écrits par Gilbert Achcar. Ils peuvent trouver sur ce site plusieurs de ses contributions.

  Source : A l’ encontre www.alencontre.org

 

LIBAN-IRAK.jpg
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13 juillet 2007 5 13 /07 /juillet /2007 16:21


La lutte des classes, conférence de Georges Gastaud, professeur de philosophie,membre du PRCF.


Conference Gastauddivx
envoyé par hassinusF

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13 juillet 2007 5 13 /07 /juillet /2007 16:00

SECU conf PCF

 

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13 juillet 2007 5 13 /07 /juillet /2007 15:47
Du côté de Cagnano.....               cagnano2-1-.jpg

L’association U misincu de Cagnano a obtenu que  la démolition du port très contesté dit  du Caribou ait lieu cette année. Rappelons que le secrétaire de la Section , Ange Francioni, avait  fait intervenir Jean-Claude Gayssot ,alors ministre des transports.Il vaut mieux tard que jamais:  La décision a finalement été décidée et le financement est prêt. Pour fêter l'événement, "U Misincu" organise une sortie le samedi 28 juillet. Celle-ci aura lieu à Patrimonio à "  l'espace Lazzarrini ", où,  dans la salle climatisée, se tiendra un déjeuner. Prix 25 E, le vin étant offert par le propriétaire. Dans la matinée, une visite de la cave vinicole Lazzarini est prévue.  Musique et chants seront de la partie.
  Rendez-vous donc, samedi 28 juillet à 10 H.30 sur le parking Lazzarini. 
Réservations: M.Charles Poli, 0495350699

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12 juillet 2007 4 12 /07 /juillet /2007 15:53
BIOCARBURANTS: l'opinion de Fidel (qui en connaît un rayon...)

PLUS DE TROIS MILLIARDS DE PERSONNES DANS LE MONDE CONDAMNÉES À MOURIR PRÉMATURÉMENT DE FAIM ET DE SOIF


Je n'exagère pas ; je serais même plutôt prudent. J'ai beaucoup réfléchi là-dessus après la réunion du président Bush avec les fabricants de voitures étasuniens.
Ce lundi 26 mars, l'idée sinistre de convertir les aliments en carburant a été définitivement établie comme un des grands axes économiques de la politique extérieure des Etats-Unis.
Une dépêche de l'agence de presse étasunienne, AP, qui parvient à tous les endroits du monde, affirme textuellement :

« WASHINGTON, 26 mars (AP). Le président George W. Bush a vanté, ce lundi, les avantages des voitures roulant à l'éthanol et au biodiesel au cours d'une réunion avec les fabricants d'automobiles où il s'est efforcé de promouvoir ses plans de carburants alternatifs.
« Bush a affirmé qu'un engagement des dirigeants de l'industrie automobile nationale de doubler leur production de voiture fonctionnant au carburant alternatif pousserait les automobilistes à renoncer aux moteurs à essence et réduirait la dépendance du pays par rapport au pétrole importé.
« "C'est là une grande avancée technologique pour le pays", a affirmé Bush après avoir inspecté trois voitures à carburant alternatif. "Si la nation veut réduire sa consommation d'essence, le consommateur doit avoir la possibilité de prendre une décision rationnelle."
« Le président a pressé le Congrès d'adopter sans retard une loi que le gouvernement a proposée récemment afin d'ordonner l'utilisation de 132 milliards de litres de carburants alternatifs d'ici 2017 et d'imposer des normes plus exigeantes d'économie de carburant automobile.
« Bush a soutenu une réunion avec Rich Wagoner, président du Conseil d'administration et P.D. G. de General Motors Corp., Alan Mulally, P. D. G. de Ford Motor Co., et Tom LaSorda, P.D. G. du groupe Chrysler de Daimler Chrysler AG.
« Tous les quatre ont discuté de mesures destinées à soutenir la fabrication de voitures à carburant alternatif, d'essais de produire de l'éthanol à partir de sources telles que le gazon et la sciure, et d'une proposition de réduire la consommation d'essence de 20 p. 100 d'ici dix ans.
« Les discussions se sont déroulées alors que les prix de l'essence ont monté. L'étude la plus récente de l'organisation Lundberg Survey signale que le gallon d'essence (3,78 litres) a augmenté de 6 centimes en moyenne dans le pays ces deux dernières semaines pour atteindre 2,61 dollars. »

Je pense que réduire mais aussi recycler tous les moteurs à électricité et à essence est une nécessité élémentaire et urgente pour toute l'humanité. L'idée tragique n'est pas de diminuer ces dépenses d'énergie, mais de convertir les aliments en carburant.

L'on sait aujourd'hui exactement qu'une tonne de maïs ne peut produire que 413 litres d'éthanol en moyenne, selon les densités, soit 109 gallons.

Le cours moyen du maïs aux ports étasuniens est de 167 dollars la tonne. Il faut donc 320 millions de tonnes de maïs pour produire 35 milliards de gallons d'éthanol.

Selon la FAO, la récolte de maïs aux USA a été de 280 200 000 tonnes en 2005.

Bien que le président Bush parle de produire du carburant à partir du gazon ou de la sciure, n'importe qui comprend qu'il s'agit de phrases absolument irréalistes. Calculons bien : 35 milliards, c'est 35 suivi de neuf zéros !

On nous sortira ensuite de beaux exemples au sujet de la productivité par homme et par hectare qu'atteignent les agriculteurs expérimentés et bien organisés des USA ; du maïs converti en éthanol ; des résidus de ce maïs convertis en aliments pour animaux à 26 p. 100 de protéine ; des excréments du bétail utilisés comme matière première pour la production de gaz. Et ce, bien entendu, après de gros investissements à la portée seulement des entreprises les plus puissantes où tout fonctionne à l'électricité et au carburant. Appliquez donc cette recette aux pays du tiers monde et vous verrez combien de personnes parmi les masses affamées de notre planète cesseront de manger du maïs. Pis encore : prêtez donc des crédits aux pays pauvres pour qu'ils produisent de l'éthanol de maïs ou de tout autre type d'aliment, et il ne restera pas un seul arbre pour défendre l'humanité des changements climatiques !

D'autres pays du monde riche ont prévu d'utiliser non seulement le maïs, mais encore le blé, les graines de tournesol et de colza et d'autres aliments pour produire des carburants. Il serait rentable pour les Européens, par exemple, d'importer tout le soja du monde afin de réduire la consommation d'essence de leurs voitures et de nourrir leurs animaux avec des résidus de cette légumineuse spécialement riche en tous types d'acides aminés essentiels.

A Cuba, les alcools étaient un sous-produit de l'industrie sucrière, après trois extractions de sucre du vesou. Les changements climatiques portent déjà préjudice à notre production sucrière. De grandes sécheresses alternent avec des pluies record, ce qui permet à peine de produire du sucre pendant cent jours avec des rendements adéquats durant les mois de notre hiver très modéré, de sorte qu'il manque toujours du sucre par tonne de canne ou de la canne par hectare à cause des sécheresses prolongées à l'époque des semailles et de la culture.
Je crois savoir qu'on utiliserait l'alcool au Venezuela non pour l'exporter, mais pour améliorer les effets qualitatifs du carburant sur l'environnement. Aussi, indépendamment de l'excellente technologie brésilienne de production d'alcool, son utilisation à Cuba pour produire directement de l'alcool à partir du vesou ne constitue qu'un rêve ou un délire de ceux qui s'illusionnent sur cette idée. Dans notre pays, les terres consacrées à la production directe d'alcool peuvent être bien plus utiles à la production d'aliments pour la population et à la protection de l'environnement.

Tous les pays du monde, riches et pauvres, sans la moindre exception, pourraient économiser des milliards de dollars en investissements et en carburants rien qu'en substituant à leurs ampoules à incandescence des ampoules fluorescentes, comme Cuba l'a fait dans tous ses foyers. Cela signifierait un répit qui permettrait de mieux résister aux changements climatiques sans tuer les masses pauvres du monde de faim.
Je ne qualifie pas, on le constatera, ni le système ni les maîtres du monde. Les experts en information et les hommes de sciences socio-économiques et politiques honnêtes qui abondent dans le monde et ne cessent de fouiner dans l'actualité et l'avenir de notre espèce savent le faire excellemment. Il suffit d'un ordinateur et des réseaux croissants d'Internet.
Nous sommes face aujourd'hui, pour la première fois, à une économie vraiment mondialisée et à une puissance dominante sur le terrain économique, politique et militaire qui ne ressemble en rien à la Rome des empereurs.
Certains se demanderont pourquoi je parle de faim et de soif. Je réponds : il ne s'agit pas du revers de la médaille, mais de plusieurs face d'une autre pièce, à la manière d'un dé à six faces ou d'un polyèdre à encore plus de plans
Je m'en remets en l'occurrence à une agence de presse officielle fondée en 1945 et généralement bien informée des problèmes économiques et sociaux du monde : TELAM, qui affirme textuellement :

« Près de deux milliards de personne habiteront d'ici à peine dix-huit ans dans des pays et des régions où l'eau ne sera plus qu'un lointain souvenir. Les deux tiers de la population mondiale risquent de vivre à des endroits où cette rareté provoquera des tensions sociales et économiques d'une telle ampleur qu'elles pourraient conduire les peuples à la guerre pour le précieux "or bleu".

« Ces cent dernières années, l'utilisation de l'eau a augmenté à un rythme de plus de deux fois supérieur au taux de croissance de la population.

« Le Conseil mondial de l'eau (WWC) estime que 3,5 milliards de personnes seront touchées par cette grave situation d'ici 2015.

« L'Organisation des Nations Unies a fêté le 23 mars, Journée mondiale de l'eau, en appelant à faire face d'ores et déjà à la rareté de l'eau dans le monde sous la coordination de l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), en vue de souligner l'importance croissante de cette rareté de l'eau à l'échelle mondiale et la nécessité d'une intégration et d'une coopération accrues qui permettent de garantir une gestion soutenue et efficace des ressources en eau.

« De nombreuses régions du monde souffrent une grave pénurie d'eau, à raison de moins de 500 mètres cubes par personne et par an. Toujours plus de régions connaissent un manque chronique de cet élément vital.

« Les principales conséquences de cette pénurie d'eau sont les quantités insuffisantes de ce liquide indispensable à la production d'aliments, l'impossibilité du développement industriel, urbain et touristique et les problèmes de santé. »

Ici conclut la dépêche de TELAM.

Je me garde de signaler ici d'autres faits importants, comme le dégel au Groenland et dans l'Antarctique, les dommages causés à la couche d'ozone, et les quantités de mercure croissantes que l'on trouve dans de nombreuses espèces de poissons de consommation habituelle.

Je pourrais aborder d'autres questions, mais je ne prétendais faire qu'un simple commentaire sur la réunion du président Bush avec les P.D. G. des compagnies d'automobiles étasuniennes.

Fidel Castro  20 Mars 2007

 

 

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12 juillet 2007 4 12 /07 /juillet /2007 15:46

Mettez du sang dans votre moteur ! La tragédie des nécro-carburants, 
                       par Dominique Gillet




                                                             ETHANO-1.jpg

 

Campagnes d’intoxication

Au Salon de l’Agriculture 2007, une partie du hall 2 s’était transformée en salon de l’automobile ! Ils étaient tous là, Peugeot, Ford, Renault, etc. Avec des grosses planètes qui pendaient du plafond et des petites fleurs peintes sur les portières des voitures. Emouvant : ils clament haut et fort qu’ils vont sauver la planète avec l’éthanol et les huiles de colza !

Les grands slogans sont lancés : biodiesels, biocarburants, or vert, carburants verts, "le carburant qui voit la vie en vert"... L’édition spéciale Ford des Cahiers de l’Automobile titre "Bio-Carburants", Bio faisant 7 cm de hauteur et carburants faisant 1,5 cm de hauteur : les grands pièges de la sémantique pour endormir le peuple. Le même magazine en page 7 titre "le bio en 40 questions". Quel "bio" ? Est ce une nouvelle abréviation pour "biocarburant" ? Plus l’intoxication est grosse, mieux elle passe ! Pourquoi se gêner ? (...)

L’attribution du terme "bio" pour les nécro-carburants gagne en tout cas du terrain rapidement. Cela nous rappelle le syndrome des yoghourts de chez Danone. On trouve sur internet des publicités pour Volvo "Volvo fera du sport bio" ou pour Ford "Ford et Europcar roulent pour le bio !" ou pour Saab "300 chevaux écologiques". Certaines voitures roulant au carburant végétal ont même la mention "bio" peinte sur la carrosserie.

C’est le coup de grâce pour l’agriculture bio, d’autant plus que la pression des lobbies à Bruxelles cherche à imposer une agriculture bio de "seconde génération" avec une pincée de pesticides par-ci et une demi-pincée de chimères génétiques par-là ! Les cahiers de charge de l’agro-bio sont en passe de devenir des cahiers de décharge ! Pinçons-nous le nez. (...)

Les carburants végétaux ne sont pas bios : ils sont issus de plantes cultivées avec toute l’artillerie lourde des intrants de l’agro-chimie et des pesticides. Les termes "biodiesel" , "bioéthanol" et "biocarburants" sont passés en un temps record dans le langage commun, suite à un énorme matraquage publicitaire et médiatique. Ces carburants végétaux sont obtenus grâce à des processus d’extraction industrielle très complexes. Le terme "bio" signifie "vie". On voit difficilement ce qui permettrait à ces carburants végétaux de mériter le préfixe bio. Parle-t-on de bioblé, ou de biotomate ou de biomaïs ?

Nous sommes là au coeur d’une gigantesque arnaque sémantique. C’est bien plutôt de "nécrocarburants" , de "nécroéthanol" et de "nécrodiesel" qu’il faudrait parler. Nécro signifie mort et ce préfixe seul peut qualifier les aspects techniques, écologiques et humains de cette sinistre farce.

Les carburants végétaux ne sont pas verts, ils seraient même plutôt rouges, de la couleur du sang. Ils vont accroître l’immense tragédie de la sous-nutrition, de la mort de faim, de la misère sociale, du déplacement des populations, de la déforestation, de l’érosion des sols, de la désertification, de la pénurie en eau, etc.

Les grands groupes pétroliers qui se sont alliés aux grands groupes de l’agro-alimentaire et aux grand groupes de l’agro-chimie et aux grands groupes semenciers pour lancer cette farce grotesque tentent de tranquilliser le citoyen en prétendant que les carburants végétaux ne représentent aucune "concurrence pour les filières alimentaires". (...)

Pas de "concurrence pour les filières alimentaires". Et pourtant, savez-vous :

- que l’année 2006 fut déclarée par l’ONU "Année Internationale des Déserts et de la Désertification".

- que les activités agricoles génèrent une érosion telle que, chaque seconde, ce sont 2420 tonnes de sol qui partent dans les océans ou dans les vents.

- que chaque heure de la journée, ce sont 1370 hectares de terres qui sont désertifiées à jamais.

- que 36 000 personnes meurent de faim tous les jours.

- que, selon la FAO, la surface moyenne de terre arable par habitant était de 0,32 hectare en 1961/1963 (pour une population mondiale de 3,2 milliards), de 0,21 hectare en 1997/1999 (pour une population mondiale de 6 milliards) et sera de 0,16 hectare en 2030 (pour une population mondiale estimée à 8,3 milliards).

- que, selon certains experts indépendants, les projections ci-dessus sont hautement optimistes car la surface moyenne de terre arable par habitant dans les pays pauvres sera seulement de 0,09 hectare en 2014.

- que ces mêmes experts n’ont pas pris en considération, pour leurs calculs, le boom des agro-carburants et les bouleversements climatiques.

- que, selon la FAO, l’Inde perd chaque années 2,5 millions d’hectares de terres et qu’à ce rythme là, il ne restera plus un gramme de terre arable dans ce pays en 2050.

- qu’au cours des 20 dernières années, environ 300 millions d’hectares (six fois la surface de la France) de forêt tropicales, ont été détruits pour implanter des domaines fermiers et des pâturages ou des plantations à grande échelle d’huile de palme, de caoutchouc, de soja, de canne à sucre et autres récoltes.

- que, dans l’Iowa, le coeur de l’empire transgénique du maïs et du soja, les églises dans les zones rurales surplombent les champs d’1m50 parce que l’Iowa a perdu 1m50 de sol fertile en un peu plus d’un siècle. (...)

Le Professeur Pimentel, de l’Université de Cornell (Ithaca, New-York) a prouvé déjà, depuis de nombreuses années, que le bilan énergétique basique de la production d’éthanol est complètement négatif car la production de maïs a un coût réel (intrants, pesticides, travail) sans parler de l’amortissement du matériel agricole qui n’est jamais pris en compte car le bilan serait par trop indécent. Bref, selon le Professeur Pimentel, le carburant végétal réchauffe davantage la planète que l’essence !

- Les agro-carburants vont accélérer la destruction des ecosystèmes en répandant encore plus d’intrants et de pesticides dans les sols, dans l’atmosphère et dans les eaux.

- Un litre d’éthanol entraîne l’érosion de 15 à 25 kg de sol : érosion, entendons-nous bien, signifiant disparition pure et simple, éradication.

- Qu’en est-il de l’eau ? C’est le bouquet final. Il faut, selon les régions, de 500 à 1500 litres d’eau pour produire un kilo de maïs. Cela signifie que la production d’un litre d’éthanol à base de maïs requiert l’utilisation de 1200 à 3600 litres d’eau ! (...)

Nous recevons aujourd’hui-même un mail de nos amis au Guatemala. Le prix de la tortilla (aliment traditionnel à base de maïs) a augmenté de 80 %. La situation est identique au Mexique. L’augmentation de 40 à 100 % du prix de la tortilla entraîne de sérieuses émeutes dans tout le pays. Quelques années en arrière, les paysans ont cessé de produire leurs maïs traditionnels au Guatemala et au Mexique car cela revenait moins cher d’acheter la tortilla à la tortilleria industrielle que de cultiver sa "milpa" en raison du "dumping" de maïs (ogm) en provenance des USA.

Mais, aujourd’hui, la situation a changé : les USA gardent leur maïs (20 % de la récolte de maïs US est transformé en éthanol) et les Mexicains crèvent de faim ! (...)

A LIRE + + www.liberterre.fr

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12 juillet 2007 4 12 /07 /juillet /2007 15:37
 BIOCARBURANTS

C'est le Sud qui continue de payer l'addition du Nord

PAR NIDIA DIAZ, de Granma international

Une  fois de plus l'histoire est témoin: ce sont toujours les mêmes victimes qui paient les pots cassés. Cette fois, il s'agit de trouver des solutions aux problèmes que pose le modèle énergétique actuel, mais sans mettre fin au gaspillage colossal des sociétés de consommation du Nord riche et industrialisé. Au contraire, les alternatives recherchées doivent pouvoir maintenir et stimuler les addictions.

Ces alternatives, tout comme l'élimination par la force de la culture de la feuille de coca pour éviter que des citoyens d'autres pays ne la consomment sous forme de drogue, tendent à asseoir le maintien et le développement du parc automobile des pays riches sur la faim des pauvres.

L'empire actuel et ses complices (dont certains pays du Sud qui, mus par la folie des grandeurs, changeraient volontiers de latitude!), réfugiés sous l'ombre protectrice des pays industrialisés, s'inquiètent: malgré les guerres d'agression livrées contre des pays producteurs de pétrole dans le seul but de contrôler cette ressource clé, il est clair qu'au rythme actuel de consommation, les réserves d'hydrocarbures ne tarderont pas à s'épuiser.

Ils ont un autre sujet de préoccupation: ils n'apprécient guère de dépendre de certains producteurs qui ne sont pas disposés à brader leurs ressources naturelles au détriment du peuple qui en est, en dernière instance, le propriétaire véritable.

Ce n'est pas un hasard si l'administration républicaine de George W. Bush a lancé une campagne en faveur de ce qu'il appelle l'«indépendance énergétique», qui impliquerait la production massive d'éthanol, présenté comme un biocarburant propre, renouvelable et hautement concurrentiel. On va même jusqu'à parler d'«or vert»!

Ce n'est pas non plus un hasard si Nicholas Burns, sous-secrétaire d'État des États-Unis, signale que la production d'éthanol «tendrait à réduire le pouvoir de certains États dont nous estimons qu'ils exercent une influence négative sur le monde, comme le Venezuela.»

En outre, le changement climatique s'accélère. Or, le Nord en est fortement responsable puisqu'il ne contrôle pas les émanations dans l'atmosphère des gaz dits à effets de serre, mais c'est l'ensemble de la planète qui perdra des espaces naturels vitaux tels que la forêt amazonienne, le fleuve Yangtsé en Chine, les glaciers de l'Himalaya, les forêts de mangliers de l'Inde et du Bangladesh, la mer de Behring et celle des Caraïbes, pour ne mentionner que quelques exemples cités par l'organisation écologiste WWF.

Des études de cette organisation et des Nations unies indiquent que l'émission de ces gaz et le réchauffement global qui en résulte provoqueront des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes, la montée du niveau de la mer, des dommages sérieux dans les barrières coralliennes et d'autres catastrophes potentielles comme la perte de volumes considérables d'eau douce.

Les États-Unis, responsables de 25% de la pollution de la planète, ont à ce jour refusé de signer le Protocole de Kyoto, qui oblige les États et les gouvernements adhérents à diminuer les émissions de gaz à effet de serre à un niveau déterminé pour enrayer le processus de réchauffement global.

Ce que Washington et ses euphoriques complices se gardent bien de dire, c'est que la production à grande échelle d'éthanol est matériellement impossible à moins de réduire la production alimentaire et qu'en outre, elle augmenterait drastiquement la consommation d'eau.

Dans un article publié sur plusieurs sites Internet sous le titre «Mettez du sang dans votre moteur!», Dominique Guillet avertit que dans certaines régions du monde, il faut de 500 à 1 500 litres d'eau pour produire un kilo de maïs, et 2,37 kg de maïs pour produire un litre d'éthanol aux États-Unis, soit aussi ¼1 200 à 3 600 litres d'eau!

Ce même article rappelle que le 22 mars dernier, l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) a lancé un S.O.S. universel pour faire face à la pénurie d'eau dans le monde, où 1,3 milliard d'êtres humains n'ont pas accès à l'eau potable et 3 800 enfants meurent chaque jour de maladies associées à cette carence.

À quoi il faut bien ajouter qu'en 2032, 60% de la population mondiale vivra dans des régions où la pénurie d'eau se fera gravement sentir, selon des données fournies dans le cadre d'une conférence organisée par le Parlement européen où l'on a pu constater que l'eau est devenue une marchandise lucrative pour les transnationales.

On sait déjà, par exemple, que les politiques de privatisation recommandées par le FMI et la Banque mondiale ont conduit certains États du tiers monde à vendre leurs sources d'eau à des consortiums qui, aujourd'hui, la leur restitue, mais en bouteille et à un prix exorbitant.

Pour sa part, la Banque mondiale avertit que la demande mondiale d'eau douce double tous les vingt ans, ce qui signifie qu'elle augmente deux fois plus vite que la population.

Dans ce contexte planétaire où des menaces de plus en plus objectives et péremptoires cernent l'avenir de l'humanité surgit un nouveau programme soutenu par les transnationales et en particulier les pétrolières, si paradoxal que cela puisse paraître: il s'agit de transformer des denrées alimentaires en éthanol, source alternative d'énergie, et pour y parvenir les usines consommeront de grandes quantités d'hydrocarbures.

Quelque chose, donc, comme la noria de la mort¼ Comme le dit très bien la chercheuse Silvia Robeiro, «les biocarburants constituent un projet de recolonisation impériale, une nouvelle attaque des industries transnationales contre les économies paysannes et la souveraineté alimentaire».

Et ce n'est pas qu'il faille s'opposer totalement à la production d'éthanol: le Brésil en fait depuis plus de trente ans et les États-Unis aussi.

Par contre il faut savoir que sa production massive pour satisfaire partiellement les besoins des États-Unis et d'autres pays du Nord compromettrait (elle le fait déjà!) la production alimentaire et provoquerait une concentration fatale de terres entre les mains des transnationales, avec tout ce que cela implique en termes d'impact environnemental, social et économique pour le tiers monde, car ce sont sans aucun doute les terres du tiers monde qui seraient affectées à ce programme. Ceci, sans parler de la politique protectionniste de Washington et d'autres pays, qui imposent des barrières à l'importation d'éthanol.

C'est ce que dit l'Institut international des recherches sur les politiques alimentaires (IFPRI) de Washington ; qui prévoit que si le prix du pétrole continue d'augmenter, ceci déterminera «une croissance vertigineuse de la production de biocarburants, auquel cas le prix du maïs augmentera de 20% d'ici 2010 et de 41% d'ici 2020».

De la même manière et pour le même motif, les prix de certaines graines oléagineuses, dont le soja, le colza et le tournesol, augmenteront de 26 à 76%, et ceux du blé de 10 à 30%. Naturellement, les prix des aliments élaborés à partir de ces matières premières augmenteront eux aussi.

Dans les zones les plus pauvres de l'Afrique subsaharienne, de l'Asie et de l'Amérique latine, où le manioc reste un aliment de base, l'IFPRI prévoit que son prix aura augmenté de 33% d'ici 2010 et de 135% d'ici 2020. On en déduit que la production d'éthanol à partir du manioc «pourrait représenter une sérieuse menace pour la sécurité alimentaire des plus pauvres».

Selon la même étude, le contenu élevé en amidon du manioc en fait une source excellente d'éthanol, mais à l'heure actuelle, le manioc apporte un tiers de ses besoins en calories à la population subsaharienne, car il constitue l'aliment de base de plus de 200 millions d'Africains pauvres, celui auquel ils recourent quand ils ne peuvent pas s'offrir autre chose.

Un travail de recherche sur la sécurité alimentaire du monde mené en 2003 a établi que compte tenu des taux de croissance économique et démographique, le nombre d'affamés aurait diminué en 2025 de 23% à l'échelle mondiale, ce qui représente près de 625 millions de personnes, si la productivité agricole augmentait de sorte que les prix relatifs des aliments demeurent constants.

Ce même travail publié dans la revue Foreign Affairs signale que si la demande de biocarburants aboutit à l'augmentation des prix des denrées alimentaires de base, la sécurité alimentaire d'une bonne partie de la population mondiale volera en éclats : il y aura 16 millions de plus d'affamés chaque fois que les prix de ces denrées augmenteront de 1%. «S'il en est ainsi, en 2025 il pourrait y avoir 1,2 milliard de plus de personnes en butte à la faim, soit le double du chiffre prévu initialement.»

Le moment est venu de choisir.

Condamnerons-nous à mourir de faim 1,2 milliard de personnes, d'ici à quelques années? Resterons-nous impassibles devant la transformation des terres arables de la planète en sources de carburant alternatif pour les 800 millions de voitures qui circulent aujourd'hui dans le monde? Ou saurons-nous éviter ces catastrophes?

Il est temps de prendre conscience de ces réalités, pour agir.

«AVEC la folie des carburants végétaux, nous assistons à une terrifiante concentration (et peut-être la dernière) des grands capitaux de l'agro-alimentaire, des nécrotechnologies, de l'agrochimie et des consortiums pétroliers, avec la complicité bienveillante des États. S'il devient plus rentable de produire des carburants que des aliments, le grand capital s'orientera vers les carburants végétaux.» Dominique Guillet

«Avec 36 000 personnes qui meurent de faim chaque jour, c'est le règne de la famine qui s'instaure sur la planète Terre. Si je puis me permettre une comparaison, je dirais que 36 000 personnes représentent 12 fois le nombre de victimes des Tours Jumelles de New York, le 11 septembre 200. » Pierre Rabhi

«À quelques dollars près, la tonne d'huile de soja se vend environ 450 dollars, et la tonne de biodiésiel à base de soja, 650 dollars. Une équation très simple, qui fait que pratiquement tous les producteurs d'huile de soja de la province argentine de Santa Fé montent à toute vitesse des usines permettant de transformer l'huile en biodiésel. Des usines fortement automatisées, selon leurs producteurs, qui réduisent donc pratiquement la promotion de l'emploi à zéro.» Pablo Bertinat

«Les gouvernements des États-Unis ne sont fiables pour aucun type d'association, parce qu'ils oublient systématiquement leurs promesses dès qu'ils ont obtenu ce qu'ils veulent. Dans les années cinquante, ils ont emporté notre uranium et notre thorium contre promesse de compensations spécifiques en technologie nucléaire, qui ne sont jamais arrivées; ils ont promis du pétrole à la Corée du Nord contre le démantèlement de son programme nucléaire, mais le pétrole n'a jamais été envoyé; ils continuent de faire la sourde oreille à la décision de l'OMC de démonter le système de subventions agricoles. Les États-Unis dépendent aujourd'hui de l'énergie importée, et ils veulent notre éthanol, mais sans annuler les subventions à leurs producteurs qui facilitent la production d'éthanol chez eux.» Professeur Bernardo Kucinski

Ce que vous devez savoir

POUR verser 25 gallons d'éthanol pur dans le réservoir d'une voiture de sport, il faut plus de 450 livres de maïs, soit assez de calories pour alimenter un être humain pendant un an. Avec la pression qu'exerce la brusque augmentation de la production d'éthanol sur les approvisionnement mondiaux en denrées alimentaires, les prix des aliments, de base et manufacturés, augmenteront considérablement dans le monde. Selon la FAO, la superficie des terres arables par habitant était de 0,32 hectare entre 1961 et 1963, pour une population mondiale de 3,2 milliards de personnes. De 1997 à 1999, elle est passée à 0,21 hectare pour 6 milliards d'habitants. En 2030, elle sera de 0, 16 hectare pour 8,3 milliards d'habitants.

http://www.granma.cu/frances/2007/abril/juev12/15biocumbust.html10 avril 2007

 

 

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10 juillet 2007 2 10 /07 /juillet /2007 09:09

C’est la grande interrogation du moment : à quelle école économique Sarkozy se rallie-t-il ? Est-il Keynésien, libéral ou franchement bonapartiste pour ceux qui voient dans l’effacement de Fillon le signe avant coureur du coup d’Etat du 2 décembre.

 

Nicolas Sarkozy serait un pragmatique pour qui primerait le politique, l’intendance suivrait... Pas si sûr ! ! ! De quoi est-il question, du caractère peu évident des mesures prises par le bouillant président français. D’un côté, le bouclier fiscal, la fin des droits de succession et l’exonération des charges sur les heures supplémentaires relèvent de la stricte orthodoxie libérale, et à ce titre ravissent le patronat. D’un autre côté, la pause mise sur le désendettement de l’Etat suscite des interrogations comme d’ailleurs l’idée qu’il faut investir pour développer l’industrie.

 

Le président Sarkozy serait-il un gaulliste, ou pire encore un keynésien ? Non c’est un néo-conservateur.

Il y a cette injonction de 10 à à 15 milliards d’euros - par le biais des exonérations fiscales- dans le pouvoir d’achat des Français, enfin ni le votre, ni le mien...

Les économistes s’interrogent mais sont au moins d’accord sur un point le paquet fiscal n’aura que peu d’effets, que ce soit sur la consommation, la production ou le chômage. [1] Et la plupart se demandent après ces cadeaux avec quoi on financera les mesures promises, celles dites structurelles, par exemple celle de l’Université dont nous avons vu ici même que déjà était annoncé un investissement de 5 milliards.

Certains économistes bien qu’attachés à l’orthodoxie néo-libérale, notent que le président a enclenché une dynamique : il va y avoir une réorganisation générale de la dépense publique, les moyens seront « réalloués » au fur et à mesure que seront supprimés les postes engendrant les déficits.

L’argumentaire n’est pourtant pas trés évident si on en reste au strict niveau comptable : à l’aggravation d’un déficit public dû au paquet d’exonérations et de baisse des impôts annoncée, il est aussitôt répondu qu’il est prévu le non remplacement d’un fonctionnaire sur 2 au moment du départ à la retraite. C’est-à-dire pour vous et pour moi, un service public asphyxié et l’appel à des assurances, les coupes sombres sur le budget familial. Mais 30 à 40.000 fonctionnaires non remplacés en 2008, cela fait une économie de seulement 1,4 à 1,7 milliards d’euros. [2] On est loin du compte du paquet de cadeaux fiscaux. Mais l’essentiel n’est-il pas dans le fait que désormais il est affirmé que l’opinion publique est prête à la réforme, qu’elle reconnait qu’il faut abandonner le service public au nom de l’équilibre budgétaire ? La base d’un consensus entre la droite et une gauche qui se veut “moderne”.

 

Et si le déficit budgétaire était le moyen de réorganiser la dépense publique, de bouleverser les priorités, s’il était l’instrument d’une politique « révolutionnaire », comparable à celle menée outre-atlantique ?

L’acceptation du déficit, la rupture avec la stricte orthodoxie financière d’équilibre budgétaire est une des caractéristique de la révolution néo-conservatrice telle qu’on l’a vu évoluer aux Etats-Unis en particulier sous le président Bush. Les marchés eux-mêmes ont réagi à sa réélection par une baisse du dollar, parce que la politique de cadeaux fiscaux alors même que le gouffre des dépenses militaires devenait béant les a inquiétés.

L’acceptation du déficit public est une méthode en vue de “la réforme”, celle qui se profile à travers justement la loi de finance (LOLF), le déficit et l’asphyxie, la dégradation de la vie de chacun y compris des couches moyennes font monter les mécontentements, l’exigence de “réformes”, nul ne sait de quoi il s’agit, pas plus d’ailleurs que le “jeunisme”, mais le tout est d’orienter résolument les aspirations au changement vers le maintien de l’ordre. La réforme c’est-à-dire en clair à quelque niveau qu’elle intervienne, une pression accrue sur les salaires, sur les protection sociales et des cadeaux au patronat censé assurer l’emploi et le progrès social. Il faut y ajouter pour que le panorama soit complet, la fin des règles, une négociation directe avec le patronat où tout peut être revu.

Une telle politique ne peut être menée que parce qu’un consensus a été créé entre la droite et la gauche, parce que cette dernière s’est peu à peu ralliée aux choix capitalistes néo-libéraux, les a appliqués et a limité l’affirmation de sa différence à des questions de moeurs, en renonçant à toute allusion à l’antagonisme capital-travail.

Nous l’avons vu à propos de l’Université, il y a entente entre la gauche et la droite sur le fond, on laisse de côté les thèmes qui fâchent comme la sélection ou la démocratisation de l’Université, et on centre tout sur deux questions, la première est justement celle du déficit public, du gouffre qu’il faudrait combler. Comme il n’est jamais question des cadeaux au patronat, haro sur un système éducatif budgétivore. La seconde est, comme nous l’avons vu, le chômage des jeunes diplômés. La réforme est urgente, cela est dit et répété par les médias, par toutes les forces politiques. Des thèmes reviennent, « autonomie », « professionnalisation » conçus sous le seul biais d’une réponse à la demande émanant du secteur privé, et le pilotage se fait par l’aval sur le thème de la contrainte budgétaire utilisée au moment opportun.

 

L’Europe dans la mondialisation, le pouvoir doit rester dans un cercle d’intiés.

Le deuxième trait qui rapproche Nicolas Sarkozy des néo-conservateurs est sa vision de la mondialisation et de la compétition, comme l’équipe de Bush pour le dollar, la dévaluation de la monnaie n’est pas un problème, encore un point de rupture avec la stricte orthodoxie néo-libérale. Donc il souhaite une dépréciation compétitive de l’euro, pour cela il faut réaliser l’Europe fiscale et politique d’où le choix du mini-traité à marche forcée, en violation du choix des Français.

Plus question de Constitution, Nicolas Sarkozy a parfaitement intériorisé ce qu’Adam Smith avait énoncé : les patrons sont un petit nombre, ils peuvent se réunir secrètement pour concilier leurs intérêts, alors que les ouvriers sont très nombreux et ont besoin de règles établies aux grand jour. Toute déréglementation, ajoutait Adam Smith sert le patronat et nuit aux travailleurs. L’Europe de Nicolas Sarkozy, c’est avant tout l’Europe fiscale et politique où un petit groupe de ministres de l’économie et des finances se débarrasserait de la tutelle encombrante de la banque Centrale européenne, une gestion directe d’homme à homme sans le poids d’institution. On reconnaît là encore la logique de G.W.Bush, attaquant même les institutions qui lui sont le plus dévoué.

 

Le MEDEF prêt à la Révolution conservatrice...

Parce que le fond c’est bien au profit de qui tout ce dynamisme, ce branle institutionnel ? Laurence Parisot la patronne des patronnes se réjouit de ce nouvel ordre, cette révolution permanente conservatrice, au point de citer Fadela Amara : « Y a du taf ». [3] Laurence Parizot donne d’ailleurs dans le féminisme et se réjouit d’avoir une femme à Bercy, quelqu’un qui a fait ses classes outre-antlantique et qui de ce fait « voit d’emblée l’économie de manière mondialisée ».

L’article de Challenge décrit le bonheur de cette femme qui est convaincue ou tente de nous convaincre que « le libéralisme est un facteur de progrès social » Déréguler le marché du travail, baisser l’impôt des riches vont dans le sens souhaité et Laurence Parizot salue cette campagne électorale qui a fait sauter « les tabous », le président a mis les pieds dans le plat « l’opinion accepte désormais un discours non démagogique et même le réclame : éviter le référendum européen, oser évoquer la question du contrat de travail, refuser le coup de pouce au smic »

Oui Laurence tutoie Nicolas mais la patronne des patronnes a un devoir de réserve, elle n’était pas au Fouquet le soir de l’élection. Comme d’ailleurs elle calme les ardeurs de ceux des membres du MEDEF qui ont signé la pétition devant l’arrivée de Bernard Arnault à la tête des Echos. Voilà un autre chapitre qu’il faudrait bien traiter pour comprendre le système qui est en train de s’emparer de la France, celui de tous ces grands patrons qui investissent dans la presse. Ils sont motivés par tout autre chose que le retour sur investissement. Prenons garde nous avons connu d’autres temps où le patronat s’enthousiasmait pour un révolutionnaire, lui confiait sa destinée, à charge à lui de retenir le mécontentement des travailleurs, de vaincre par le fer et par le feu les résistances. Si Sarkozy nous pousse bien dans cette logique des néo-conservateurs, celle des ruptures avec toutes les orthodoxies, celle où on déréglemente à tour de bras, celle où la direction du pays et des affaires doit être laissé à un petit groupe d’initiés qui se donnent les moyens de manipuler l’opinion publique nous aurions intérêt à sortir des références hexagonales, y compris celle bien tentante du Bonapartisme. Il faut nous intéresser à ce qui se passe aux Etats-Unis, par exemple à l’idéologie de Léo Strauss, le maître à penser de l’ésotérisme d’un pouvoir des forts sur les faibles.

Nous avons à comprendre comment le bipartisme, un parti démocrate de plus en plus coupé des couches populaires, malgré les excès quasi fascistes d’un G.W.Bush, malgré la guerre en Irak, laisse le terrain libre à ce que l’on peut considérer comme la politique la plus irrationnelle, la plus démente qui se puisse envisager. Ne serait-ce que pour éviter les erreurs d’une gauche démocrate complètement déboussolée, incapable même d’organiser un mouvement de la paix.

Danielle Bleitrach, sociologue.

(Qui a le goût de l’absolu renonce par là au bonheur.)

 

  Source : Changement de société
http://socio13.wordpress.com

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