«Je suis venue à presque toutes les manifestations pour dire qu’il y a un grave problème politique en Israël, mais aussi en France. Par exemple, je suis profondément en désaccord avec le fonctionnement du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), qui est une sorte d’ambassade d’Israël bis. Je suis juive, j’exprime ma judéité, mais je ne me sens absolument pas représentée par ces gens, qui croient être les leaders de tous les juifs français. Au moindre propos, par exemple quand on entend "Israël, dégage", le Crif s’enflamme et dégaine sur l’antisémitisme. C’est effrayant, a-t-on encore le droit de critiquer cet Etat en France ?

 

«Par ailleurs, peu de responsables politiques dénoncent l’islamophobie. Quand Nadine Morano vilipende une femme voilée sur la place, au lieu de la désavouer, Harlem Désir, dont il faut se pincer pour se rappeler qu’il prônait l’antiracisme, vole à son secours. C’est quand même hallucinant.

«Moi qui suis une vieille militante du temps de la guerre d’Algérie, je suis heureuse de voir la jeunesse mobilisée. Mais il est évident que cette jeunesse est méprisée parce qu’elle est porteuse d’une identité diverse. Pour peu que les jeunes soient musulmans, on fait un amalgame en les qualifiant d’islamistes, c’est petit.

«Quant aux poursuites, il va falloir que le gouvernement prenne son courage à deux mains pour dissoudre les groupes extrémistes, et notamment la Ligue de défense juive (LDJ). A l’heure actuelle, la seule personne attaquée en justice est Alain Pojolat, le leader propalestinien du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). C’est troublant.»