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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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6 janvier 2007 6 06 /01 /janvier /2007 16:23
Lendemain de réveillon.

Les gusanos(1) sont lourds à digérer

 Dans une ruelle pauvre du village Monde, les gusanos épient une maison.
Toujours la même, en quête de motifs pour dénoncer la famille qui y vit.
A l'entour, les enfants sont affamés, édentés, analphabètes, pas vaccinés. Certains sont drogués, d'autres prostitués et d'autres soldats. Les moins chanceux se font abattre pendant leur sommeil sur le trottoir par des escadrons de la mort.

Mais les gusanos surveillent toujours la maudite maison où les enfants sont rois.
Les gusanos ne parlent que de liberté et de démocratie (qu'ils écrivent : freedom et democracy). Ils sont tellement flattés par les médias dans leur parti pris qu'ils finissent par se croire impartiaux et pensent que tout le monde les voit ainsi.
Par suite, ils n'affinent guère leurs théories.
Ils sont lourds.
Discuter avec un gusano, c'est avaler un mélange de cassoulet (à la graisse de phoque) et de pudding (sec), c'est se désaltérer à l'eau de vaisselle rafraîchie par des enclumes en guise de glaçons. Bleurp !
Les gusanos ne comprennent rien, sauf que Bush est le lider maximo du monde libre.
Ils ne saisissent pas, quand ils discutent avec des amis de Cuba, qu'ils opposent leur fiel à des mouvements de cour, leur bile à des arguments, le passé colonial à la dignité reconquise.
Ils ne sentent pas pourquoi ils sont petits de souhaiter le trépas de Fidel Castro devant des types qui leur parlent de faible mortalité infantile, de santé gratuite, d'espérance de vie croissante, de désir de paix, de culture comme élément d'émancipation, de survie de la planète(2).
Ils ne conçoivent pas que la répétition permanente d'un mensonge n'en fait pas une vérité durable. Tout juste un bobard éphémère pour gogos provisoires. L'Histoire absout ceux qui disent vrai.
Les gusanos s'imaginent que deux loupes et trois projecteurs suffisent à transformer leurs rubans de bave en coulées de lave.
Découvriront-ils un jour que leur « On va les crever » sonne mal auprès de notre : « Laissez-les vivre leur vie » ?
Qui leur dira que la haine, la hargne, le désir de revanche ne supporte pas la lumière de la fraternité, de la solidarité, de la générosité ?
Le journaliste cubain Néstor Baguer a écrit un jour : « Nous avons besoin d'un seul drapeau, celui de l'étoile solitaire ». Dans la foulée, il s'empressa, de refuser l'autre « avec des barres et des étoiles » (sic). Lequel est en effet assez chargé pour ne pas l'encombrer par la force d'un astre qui prétend rester à l'écart de l'indigeste constellation.
Bref, en ce début d'année, comment être sincère et efficient en souhaitant à tous une bonne santé ?  En ajoutant : « Avant, pendant et après les fêtes, abstenez-vous de tout hamburger cuisiné à Miami avec de la graisse de gusanos ».

 Maxime Vivas

_________________________________________________

(1) Surnom donné à Cuba aux Cubains qui servent les USA dans leurs projets conquérants.
(2) L'association WWF (World Wide Fund for Nature), première organisation mondiale de protection de la nature, affirme que Cuba est le seul pays remplissant des conditions pour un développement durable. Son rapport indique que si les choses continuent de la même manière, en 2050 l'humanité consommerait les ressources et l'énergie de deux planètes Terre.
WWF a élaboré un graphique avec deux variables : l'indice de développement humain (établi par l'ONU, il mesure la satisfaction des besoins vitaux)) et l'« empreinte écologique », indiquant l'énergie et les ressources per capita consommées dans chaque pays.

Il en résulte que Cuba est la seule nation avec des indices permettant de dire qu'elle « possède les critères minimum de durabilité ».

 
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25 décembre 2006 1 25 /12 /décembre /2006 10:42

 PACE E SALUTE  A TUTTI

        

 PAIX , DEMOCRATIE ET LIBERTE POUR TOUS LES   PEUPLES DE LA TERRE

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20 décembre 2006 3 20 /12 /décembre /2006 15:05

            à Monsieur Jacques Renucci,
« Bloc-Notes » Corse Hebdo ( 15 au 21/12 /21006)
                   

                         Monsieur,
Dans votre papier publié dans Corse-Hebdo de la semaine du 15 au 21/12, vous émettez un parallèle entre Pinochet, récemment décédé dans son lit et muni des sacrements de l’Eglise Catholique, et Fidel Castro, par le biais de l’expression suivante : « son alter ego de l’autre bord, Fidel Castro ».
Je trouve ce parallèle pour le moins déplacé.
Le nom de Pinochet est aujourd'hui synonyme de félonie. Il n'a jamais été fidèle à rien ni à personne. Pas même à son pays, alors qu'il a prêté le serment, en tant que soldat, de respecter la Constitution en vigueur, ni à Allende, lors de son investiture comme chef des armées, ni à ses prédécesseurs en tuant le général Prats et en libérant les assassins du général Schneider, ni à ses subordonnés sur lesquels, à l'heure de rendre des comptes, il a rejeté la responsabilité de nombreux crimes commis sous son mandat, ni, finalement, à ses plus fidèles adeptes qui ont défendu son intégrité jusqu'à la découverte de ses millions, déposés dans des banques américaines. A cause de lui, et à l'exception du Brésil, le Chili présente la plus inéquitable distribution de ses richesses, concentrées aux mains d'une infime minorité de privilégiés.
Font aussi partie de l'héritage : Le renforcement de l'exclusion et la non reconnaissance des peuples originaires ; l'exploitation effrénée des richesses non renouvelables du pays par des multinationales ; l'incapacité d'indignation des Chiliens face aux injustices, qui ressemble fort à de la résignation. Et surtout l'absence de vérité et de justice quant aux crimes de lèse humanité commis par la dictature qui grève l'avenir moral du pays. Les seules avancées partielles dans ce domaine ont été obtenues grâce à la longue lutte des victimes et de leurs familles pour leur reconnaissance, réhabilitation et réparation.

En revanche, Cuba, et quoiqu’on puisse penser de son principal dirigeant, qui libéra quand même son pays de la mafia et des bordels états-uniens, est un pays où les enfants ne meurent ni de faim ni des maladies encore courantes au Chili ou dans d’autres pays et même aux Etats-Unis, et où ils vont tous à l’école au lieu de travailler dans des ateliers dans des pays aussi libres que le Maroc ou les Philippines. Cuba est même le seul pays classé Tiers-monde qui peut s’enorgueillir de ceci. C’est peut-être aussi pour cette raison que le régime des Etats-Unis et ses chiens courants sont si acharnés contre lui. Ils le sont beaucoup moins contre des pays prétendument libres et/ou /dominés par les Etats-Unis et leurs principaux satellites, comme l’Arabie Saoudite, l’Afghanistan, le Mexique, la Nigeria et l’Irak pour ne pas oublier ce dernier, sans oublier les pays qui se réclament de la dite civilisation occidentale.
C’est pour ces raisons que la comparaison que vous fondez nous parait irrecevable.

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19 décembre 2006 2 19 /12 /décembre /2006 09:11
La Shoah et les faux amis des Palestiniens

mardi 19 décembre 2006

C’est un sentiment que de nombreux Occidentaux ne comprennent pas toujours ou bien estiment-ils qu’il est exagéré, voire qu’il est feint. Mais le fait est que, pour moi comme pour des millions d’Arabes, le sort des Palestiniens est une peine à vivre. Je ne prétends pas que seuls les Arabes ou les musulmans se sentent concernés par le drame de ce peuple.
Néanmoins, cette douleur que j’éprouve de manière régulière, cette empathie naturelle qu’irrigue vraisemblablement mon appartenance à un peuple longtemps dominé, sans oublier, disons-le aussi, une réelle mauvaise conscience liée à un fort sentiment d’impuissance, sont autant de raisons qui rendent ce lien à la Palestine si particulier.
Bien sûr, je n’oublie pas que les dirigeants arabes ont souvent trahi les Palestiniens et qu’ils se sont servis de leur détresse pour asseoir et préserver leur propre pouvoir. Pour autant, cela ne doit pas faire oublier que la question palestinienne est un ciment qui transcende les frontières, du Maroc à l’Indonésie.
Mais, si l’on n’est pas vigilant, toute cause, même la plus noble, peut facilement être pervertie. C’est ce qui vient d’arriver avec cette honteuse et inadmissible « conférence » sur l’Holocauste qui vient d’avoir lieu à Téhéran. En accueillant toute cette brochette de fripouilles négationnistes et révisionnistes, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a fait du mal aux Palestiniens et à leur combat pour recouvrer la dignité qui sied à tout être humain. Plus grave encore, il a conforté l’idée, déjà très répandue dans le monde entier, que, finalement, les pays musulmans sont le lieu de résurgence de la judéophobie.
En France, il n’est pas simple, quand on est arabe ou simplement maghrébin, de défendre les Palestiniens. Il est délicat de dire sa colère et son indignation vis-à-vis de ce que leur inflige Israël comme traitements inhumains. C’est un débat où l’on marche sur les oeufs et qui empoisonne les relations avec ceux et celles qui soutiennent l’Etat hébreu de manière inconditionnelle.
En fait, l’accusation d’antisémitisme n’est jamais loin et, parfois, on est même exclu d’emblée des discussions et réflexions sur ce sujet du fait de ses origines sud-méditerranéennes et de sa foi musulmane. Mais cette mise à l’écart - qui ne dit jamais vraiment son nom -, tout comme les agissements israéliens, ne sauraient justifier que l’on prenne le chemin du marigot négationniste et que l’on nie la Shoah. Rien ne peut justifier que l’on qualifie de mythe l’extermination volontaire et organisée de plus de six millions de Juifs.
Il y a, pour qui prétend être solidaire des Palestiniens, des amitiés et des soutiens dont on doit se passer et qu’il faut éviter comme la peste. N’en déplaise à ceux qui sont toujours dans l’attente d’un zaïm qui réveillera le monde arabo-musulman, j’estime que Mahmoud Ahmadinejad n’est certainement pas celui qu’il faut suivre. Cet homme, adepte d’un courant messianique qui entend accélérer l’arrivée du « Mountadhar » sur terre, prépare le malheur de son propre peuple et il n’est en rien le sauveur annoncé des Palestiniens.
Oui, les nazis ont déporté et gazé les Juifs sans distinction de sexe ou d’âge. Le dire, l’écrire, ce n’est pas trahir les Palestiniens. Cela n’a rien à voir. C’est simplement reconnaître une vérité historique, une infamie incomparable même si d’autres génocides ont suivi comme au Rwanda et, malheureusement aussi - il faudra y revenir - au Darfour.
A ceux qui seraient choqués par ce que je viens d’écrire, je conseille de s’en remettre à la lecture. Lire... Non pas des insanités que l’on trouve ici et là sur tel ou tel complot juif mondial mais des ouvrages d’historiens tel celui de Raul Hilberg (« la destruction des Juifs d’Europe »). Il y a aussi la littérature, qui peut tout à condition de l’entendre : « Si c’est un homme » de Primo Levi ou encore « Histoire d’une vie » d’Aharon Appelfeld. Lire ces romans, ce n’est pas tout comprendre, c’est juste appréhender, capter quelques monceaux de ce que fut cette tragédie imprescriptible.
C’est à dessein que je n’ai pas cité des auteurs et des intellectuels équivoques qui sont avant tout des partisans d’Israël et dont la bonne foi s’arrête au seuil des droits des Palestiniens à disposer de leur terre. Ces gens-là nient la part d’humanité des Palestiniens et ne sont plus que des militants qui diabolisent tous ceux qui ne partagent pas leurs idées, à commencer par les intellectuels arabes.
Croiser le fer avec eux - au sens du débat pacifique - est pourtant une nécessité parce que c’est l’opinion publique mondiale qu’il faut convaincre. C’est elle qui finira, tôt ou tard, par sauver les Palestiniens. Mais cela ne veut certainement pas dire qu’il faille s’acoquiner avec des salopards qui nient, minimisent ou même banalisent la Shoah et qui profitent de la rancoeur arabe à l’encontre d’Israël pour diffuser leur délire.
Il y a des amis qui n’en sont pas. En France, l’extrême droite, qui tape sur les épaules des Arabes du Proche-Orient et qui - preuve de l’incroyable confusion qui règne dans la classe politique française - cherche à séduire les Beurs, n’est pas l’amie des Palestiniens. C’est sa détestation profonde des Juifs, son négationnisme masqué mais réel, qui la pousse vers nous. Il faut en avoir conscience.
Mais il n’y a pas que l’extrême droite. Au bout de quelques années dans ce pays, j’ai vite compris qu’il suffisait d’un rien, un coup de coude, un clin d’oeil, pour que les vannes lâchent et que se déversent les flots antisémites. Je peux porter un keffieh le jour de l’enterrement d’Arafat, je peux écrire une chronique rageuse sur les bombardements israéliens au Liban mais je refuse d’être complice de cette engeance raciste qui s’est précipitée à Téhéran, à l’image de David Duke, l’ancien chef du Ku Klux Klan !
Je le répète, il y a des mains tendues auxquelles il ne faut pas répondre à moins de souiller ses propres convictions. Ni Dieudonné - qui a serré celle de Le Pen - ni l’écrivain Marc-Edouard Nabe - pour qui un Beur qui n’a pas recours à la violence est un « collabeur » - ni encore l’essayiste Alain Soral (qui vient de rejoindre le Front national) ne sont les amis des Palestiniens ou des Libanais. Ils peuvent critiquer Israël et les Juifs autant qu’ils le souhaitent : ils n’ont pas à faire partie de notre famille.
Le Quotidien d’Oran : 14.12.06

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15 décembre 2006 5 15 /12 /décembre /2006 09:44

 

 

          

COMPRENDRE 


Hezbollah et Israël : aux sources du conflit.
(Georges Corm, octobre 2006 )

La crise actuelle qui a entraîné le Liban à nouveau dans un cycle de violences et de destructions peu communes ne peut se comprendre que si son analyse est élargie au double contexte historique et régional. Se contenter de l’analyse faite par les États-Unis, Israël et le Royaume-Uni ou d’autres pays européens qui sympathisent avec leurs thèses ne permet pas de comprendre les enjeux complexes, ni d’appréhender une solution qui participerait à l’apaisement des tensions régionales majeures qui déchirent le Proche-Orient depuis des décades.

Bien au contraire, la simplification, voir la caricature binaire du conflit comme un affrontement entre des « terroristes » (le Hezbollah) manipulés par « un Axe du Mal » (la Syrie et l’Iran) qui s’oppose aux aspirations démocratiques des peuples de la région que les États-Unis s’efforcent de réaliser, est une recette qui ne peut que mener à la catastrophe dans le futur, même si une stabilisation est trouvée dans le court terme.

Cette caricature pourtant constitue le cœur de la doctrine israélo-américaine et anglaise sur la crise libanaise et toutes les autres crises et tensions de la région. C’est elle qui structure tous les commentaires et les analyses et les présentations des nouvelles dans les grands médias occidentaux ; elle peut se résumer de la façon suivante en sept points :

Le Hezbollah est une organisation terroriste, tout comme le Hamas en Palestine,
il attaque de façon injustifiée et inadmissible l’État d’Israël,
Israël est donc dans son bon droit en voulant éradiquer le Hezbollah du Liban, c’est un État qui protège légitimement sa population civile des agressions commises par ce groupe terroriste
les victimes civiles libanaises ne sont dues qu’à la lâcheté du Hezbollah qui prend en otage la population civile libanaise et en fait un bouclier humain, sans la Syrie et l’Iran qui lui fournissent armes et financement, le Hezbollah ne pourrait pas exister,
l’idéologie du Hezbollah est la même que celle de Hamas ou de la nébuleuse des groupes jihadistes que Ben Laden animerait, c’est-à-dire un fascisme islamique redoutable anti-occidental et anti-sémite qui refuse toutes les valeurs de la démocratie et des droits de l’homme,
c’est donc une partie d’un ennemi global de l’Occident et de la civilisation qu’il faut extirper du Moyen-Orient pour assurer la paix du monde.

Le plus consternant dans cette approche est la confusion générale qu’elle sème et les tensions qu’elle fait monter au Proche-Orient alimentées par l’ampleur et la cruauté des actions de l’armée israélienne qui à le monopole de la violence aérienne qui est exercée sans aucune retenue contre les immeubles d’habitations et les infrastructures civiles et administratives au Liban, comme à Gaza ou en Cisjordanie. Ces images de souffrances indicibles des populations civiles palestiniennes et libanaises, s’ajoutent aux images de souffrances de la population irakienne sous occupation américaine et britannique essentiellement.

La contradiction principale de cette approche réside dans le fait que si la Syrie et l’Iran sont les deux puissances régionales qui manipulent les groupes dits « terroristes », pourquoi martyriser inutilement des populations civiles libanaise et palestiniennes au lieu de s’en prendre directement à ces deux États ? Cette contradiction s’est déjà révélée dans la catastrophe de l’invasion américaine de l’Irak sous prétexte de lutte contre le terrorisme de Ben Laden, alors qu’aucun lien n’a jamais existé entre Ben Laden et le régime irakien. Après avoir fait supporter à la population civile irakienne 13 ans d’un embargo implacable qui a fait mourir, aux dires des organisations internationales telles que la l’UNICEF ou la FAO ou la Croix Rouge, plusieurs dizaines de milliers d’Irakiens pauvres, et particulièrement d’enfants, les États-Unis et le Royaume-Uni ont cru bon d’abreuver la population irakienne en 2003 de milliers de tonnes de bombes.

En réalité, le problème se situe au niveau de l’analyse du terrorisme « proche-oriental » par les États-Unis et des conséquences qui en sont tirées sur le plan international. La conception et la doctrine états-uniennes sur le sujet sont claires : le terrorisme est une forme de mal qui n’a de cause ou d’explication que dans l’existence d’une « force du Mal » qui cherche à dominer la « force du Bien » incarnée par les démocraties occidentales. Ces forces terroristes sont une et même force, qu’il s’agisse du Hezbollah au Liban, du Hamas en Palestine occupée ou des groupes Ben Ladenistes qui opèrent désormais en Irak pour combattre « la force du Bien » , les États-Unis qui y établissent la démocratie.

L’analyse est ici d’une telle pauvreté intellectuelle qu’elle mène directement à des politiques catastrophiques. Pourtant, cette analyse est désormais la doctrine officielle des Nations-Unies qui, dans le document majeur destiné à proposer les lignes d’une réforme de l’institution à l’occasion du sommet des chefs d’État tenu en septembre 2005, considère qu’un seul danger guette l’humanité, celui du terrorisme dit « transnational » (c’est-à-dire « islamique ») qui cherche à mettre la main sur des armes de destruction massives [1]. Aucun des conflits et des situations qui ont entraîné le terrorisme moyen-oriental n’est évoqué ; aucune distinction n’est faite entre la résistance légitime à des occupations et le terrorisme de type classique qui émane de groupes ayant des idéologies de type messianique et nihiliste et qui ont, par ailleurs jalonné l’histoire moderne, notamment le terrorisme russe de la seconde partie du XIXè siècle ou, plus près de nous le terrorisme de groupes marxisants dans les années 60 et 70 du siècle dernier et qui ont affecte l’Italie, l’Allemagne, la France, l’Amérique latine.

Bien plus, aucune évocation n’est faite de l’instrumentalisation que les États-Unis eux-mêmes ont pratiqué des groupes de jeunes djihadistes arabes anti-soviétiques qu’ils ont soutenu et armés pour lutter contre l’influence grandissante de l’URSS dans le tiers-monde et le développement spectaculaire des partis marxistes et qui sont partis se battre en Afghanistan, puis en Bosnie et qui sont aujourd’hui en Tchétchénie ; ceci, sans parler des religieux en Iran pour contrer la révolution bourgeoises et nationaliste du Premier ministre, Mossadegh, qui avait nationalisé l’industrie du pétrole iranien en 1952, puis pour se substituer au pouvoir défaillant du shah d’Iran en 1979 face au risque d’une prise de pouvoir du parti communiste iranien et des marxisto-islamiques des Moujahidin Khalq .

Plus grave encore, la doctrine états-uno-israélienne et britannique sur le terrorisme ignore de façon absolue et drastique le fait que l’État d’Israël est en infraction permanente à tous les principes du droit international, des résolutions des Nations Unies qui la concernent et des Conventions de Genève sur les responsabilités de l’occupant, notamment la protection de la population civile, ainsi que l’interdiction de changer la structure démographique d’un territoire occupé, l’interdiction de châtiments collectifs sur la population civile).

Aujourd’hui, lorsqu’Israël, les États-Unis, la France et d’autres pays insistent sur la nécessaire application de la résolution 1559 qui enjoint, entre autres, le gouvernement libanais de désarmer le Hezbollah et les groupes palestiniens encore présents au Liban et de déployer son armée, qui n’a plus guère d’équipement que la FINUL présente au sud du Liban depuis 1978, ils oublient toutes les autres résolutions des Nations Unies concernant l’évacuation par Israël des territoires occupés en 1967 (Gaza et la Cisjordanie, le Golan Syrien, la zone des Fermes de Chébaa à la lisère de la frontière entre Israël, la Syrie et le Liban) et le droit des Palestiniens expulsés ou ayant fui les combats en 1948, puis en 1967 à revenir dans leur foyer ou à être indemnisés par l’Etat d’Israël.

Pour ce qui est du Liban, Israël prétend avoir respecté la résolution 425 de 1978 qui lui demandait d’évacuer inconditionnellement le Sud du Liban envahi en mars de cette année là, sous prétexte de la présence de guérilla palestinienne opérant contre le territoire israélien à partir du Liban. Mais Israël oublie de dire que c’est la résistance tenace des militants du Hezbollah qui sont tous jeunes villageois du Sud du Liban qui l’ont obligé après 22 ans d’occupation à se retirer unilatéralement en mai 2000 à quitter ce territoire. Israël et les États-Unis oublient aussi de dire que c’est l’État d’Israël qui a empêché en 1978 la FINUL de se déployer jusqu’à la frontière de façon à ce que l’occupation de 1000 km2 dans cette région du Liban puisse perdurer.

On peut évidemment être étonné que le Hezbollah après l’évacuation des Israéliens du sud du Liban ait conservé ses armes et n’ait pas immédiatement été intégré à l’armée libanaise. En réalité, plusieurs facteurs ont contribué à convaincre l’armée libanaise et une marge partie des forces politiques du pays que cette intégration était prématurée. Parmi ces facteurs :

. l’absence de garanties pour le Liban que son territoire serait désormais à l’abri d’une nouvelle occupation ou de nouvelles agressions de l’armée israélienne contre le Liban, agressions quasi-quotidiennes depuis 1968, en sus des deux invasions du Liban en 1978 et en 1982 ;
. de plus, après l’évacuation de 2000, les violations de l’espace aérien et maritime libanais ont été permanentes ;
. de plus, l’État d’Israël a maintenu de très nombreux prisonniers libanais en Israël.
. Enfin, ce dernier a refusé de reconnaître que le territoire des fermes de Chébaa était libanais, avait été occupé après l’invasion du Golan
syrien durant le guerre de 1967 et ne relevait donc pas de la résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU, mais bien de la résolution 478 concernant l’évacuation des territoires occupés.

Face à l’armée israélienne, et comme l’ont montré les évènements récents, seule une guérilla bien entraînée et bien aguerrie peut empêcher une nouvelle occupation et non point une armée régulière qui ne dispose d’aucune aviation et d’aucun système de défense antiaérienne. La question des armes du Hezbollah était d’ailleurs en discussion, sous la pression des États-Unis et de la France pour l’application de la résolution 1559, dans un dialogue national officiel qui tenait des séances régulières, lorsque les évènements dramatiques récents sont arrivés.

Par ailleurs, on peut désapprouver l’étiquette religieuse sous laquelle se bat le Hezbollah, son « extrémisme » ou sa « radicalité », sa rhétorique anti-israélienne ; la réalité est que ce mouvement, tout comme le Hamas, est le successeur des mouvements de libération nationale et de décolonisation. Le Hezbollah, à coloration chiite, le Hamas à coloration sunnite, se battent d’abord pour libérer des territoires occupés ; ils sont les héritiers des Fellaga algériens, du Vietcong vietnamen et de tant d’autres mouvements de libération du tiers monde anti-impérialiste.

La coloration religieuse de ces deux mouvements provient de la nature même de l’État d’Israël qui se définit lui-même comme État des Juifs et qui occupe et colonise des territoires en infraction aux résolutions des Nations Unies et aux conventions de Genève. L’État d’Israël est soutenu sans réserve par les États-Unis qui se définissent eux aussi comme une « nation de croyants » et, de façon plus générale, par les pays occidentaux qui depuis quelques années se définissent à leur tour comme défendant des valeurs judéo-chrétiennes ; l’ancienne définition de l’Occident comme héritier de la civilisation gréco-romaine a disparu des vocabulaires. On peut donc difficilement critiquer l’étendard idéologique de ces deux mouvements, lorsque l’on constate la disparition mondiale des espaces laïques et la non application du droit international d’inspiration laïque et humaniste par l’Occident lui-même, dès qu’il s’agit du Proche-Orient.

Il est oiseux de discuter sur la responsabilité respective du Hezbollah et d’Israël dans la nouvelle destruction du Liban. La provocation du Hezbollah capturant deux soldats israéliens dans l’espoir de reprendre les négociations sur la libération des prisonniers libanais restant dans les prisons israéliennes ne permet en aucun cas aux yeux du droit international, en particulier du droit de représailles qui doit être mesuré et proportionnel à l’acte commis, de mettre ainsi le Liban à feu et à sang et sous blocus maritime, aérien et terrestre. Si l’IRA irlandaise avait enlevée deux soldats britanniques en Irlande du Nord aurait-on accepté que l’Angleterre abreuve l’Irlande du Sud d’un déluge de fer et de feu ? Ou si l’ETA basque avait enlevé ou tué des gendarmes français ou espagnols auraient-on vu l’armée française ou espagnole pilonner de bombes la province basque et y faire des milliers de victimes civiles sous prétexte que les terroristes de l’ETA s’abritent derrière cette population ?

Il est important ici de rappeler qu’un échange de 400 prisonniers libanais dans les prisons israéliennes avait eu lieu en janvier 2004 par l’intermédiaire du gouvernement allemand, suite à l’enlèvement par le Hezbollah d’un homme d’affaires israélien, vraisemblablement membre des services secrets israéliens ; cet échange avait été suspendu par Israël. Le Hezbollah a-t-il cru qu’en capturant deux soldats, il pourrait continuer cet échange ou bien a-t-il voulu soulager la pression sur le gouvernement de l’Autorité Palestinienne dirigée par le Hamas et qui avait fait de même, enlevant un soldat israélien pour obtenir la libération de prisonniers palestiniens en Israël dont le nombre s’élève à 10 000, ou bien encore a-t-il senti que l’étau se refermait sur lui ? Nul ne le saura avec certitude.

L’autre hypothèse, favorisée par les dirigeants occidentaux, est celle d’une opération télécommandée par l’axe Damas-Téhéran ; c’est sûrement la moins plausible. On ne voit pas le Hezbollah qui s’est profondément libanisé depuis une quinzaine d’années, inséré dans le jeu politique libanais, gagné une popularité sans précédent au Liban, mettre en danger son existence même pour les beaux yeux de ces deux puissances régionales. Les combattants de ce parti, on ne le répètera jamais assez, sont des jeunes libanais du sud du Liban qui ont d’abord dédié leur combat à la libération de leur terre. Le fait que ce combat soit soutenu par l’Iran et la Syrie, voir que l’idéologie du « martyr » soit présente dans le discours du parti, n’enlève rien à cette réalité.

Rappelons-nous ici que les luttes anti-coloniales et anti-impérialistes du tiers monde dans les années 50 et 60 étaient soutenues par l’URSS ou la Chine ou l’Égypte nassérienne ; cela n’enlevait rien à la réalité de l’insertion de ces mouvements dans leur société et la légitimité de leur lutte. La France, au lieu de mettre en cause son propre colonialisme, accusait l’Égypte d’être à l’origine de la rébellion algérienne et a même attaquée l’Égypte en 1956 aux côtés d’Israël et du Royaume-Uni. Les États-Unis ont fait de même au Vietnam, accusant l’URSS de financer et soutenir les combattants du Vietcong. Tous ces mouvements de libération se sentaient d’ailleurs solidaires entre eux et avec les mouvements de guérilla d’Amérique Latine, tout comme aujourd’hui, le Hamas et le Hezbollah ne peuvent que se sentir solidaires de la lutte similaire qu’ils mènent contre un même État qui occupe et colonise. L’opinion dans tous les pays arabes se sent, elle aussi, solidaire du combat anti-israélien mené par ces deux mouvements.

La virulence des réactions israéliennes au « refus » des Arabes de prendre en compte leurs exigences de sécurité et leur « droit à la colonisation », en particulier l’obstination des groupes combattants palestiniens et libanais, les plus directement concernés, a été depuis longtemps analysée par des spécialistes des effets produits par l’Holocauste dans la psychologie des dirigeants israéliens. Le plus célèbre d’entre eux Raul Hilberg explique comment s’est opéré ce qu’il appelle le « transfert d’hostilité » des Juifs dans leur malheur sur la Grande-Bretagne, alors encore puissance mandataire en Palestine et sur les Arabes. C’est ainsi que les communautés juives survivantes de l’Holocauste en Europe et celle des États-Unis, ainsi que les émigrants en Palestine, ne pouvant exprimer leur hostilité à l’encontre de tous ceux qui avaient fait et laissé faire le génocide, l’ont transféré un moment sur les Britanniques, puis de plus en plus sur les Palestiniens et les autres peuples arabes environnants [2]

En réalité, aujourd’hui, les pays occidentaux parviennent d’autant plus facilement à se défausser sur le monde arabe et musulman de toute culpabilité dans l’antisémitisme européen et son paroxysme, l’Holocauste, que la théorie de la guerre de civilisation a pris consistance en s’incarnant dans la doctrine de l’ennemi unique de l’Occident que serait le terrorisme islamique. A l’ancien ennemi disparu qui était la subversion communiste alimentée par l’URSS et la Chine, l’Occident s’est trouvé un ennemi nouveau et Israël, dans cette vision, se trouve à la pointe de ce combat de par sa position géographique même. De plus, cela permet aussi aux pays européens qui ont colonisé l’ensemble du monde musulman dans un passé récent d’effacer toute trace de culpabilité sur les atrocités commises lors de la colonisation.

Face au chaos proche-oriental, l’Europe se félicite d’être enfin en paix et de réaliser progressivement son unité, après des siècles de guerres féroces entre ses nations, qui ont entraîné deux conflits successifs d’envergure mondiale et causé des dizaines de millions de morts. Elle ne réalise pas, cependant, que le vent de folie meurtrière qui va de l’Afghanistan à la Palestine et au Liban, en passant par l’Irak et que son allié américain appelle « guerre de civilisation » n’est, en grande partie, que le sous produit de sa propre histoire.

C’est en effet au Proche-Orient que se manifeste incontestablement la convulsion la plus spectaculaire de cette histoire tragique, due à l’horreur causée par le génocide des communautés juives d’Europe sous le Troisième Reich. Ce génocide est un point culminant d’un antisémitisme de nature raciste qui a sévi durant tout le XIXè siècle, prenant le relais de l’antijudaïsme de nature théologique prêché durant des siècles par les catholiques et protestants. La Révolution française et le rationalisme déiste de la Philosophie des lumières avaient largement réussi à ouvrir aux juifs une citoyenneté à part entière, notamment en Europe de l’Ouest. Toutefois, le développement en Allemagne des théories linguistiques et racistes opérant une division binaire du monde entre sémites et aryens, avait contribué à réduire cette avancée majeure de la démocratie naissante en Europe.

Ce sont toutes ces données qui expliquent l’anesthésie des consciences européennes, là où ces consciences se sont révoltées comme dans le cas de l’Afrique du Sud, du Timor Oriental et de bien d’autres situations de violation permanente des principes d’humanité [3] Sortir de ce guêpier ne sera guère aisé. Même après la fin du mandat de Georges Bush, il n’est pas sûr que nous ayons un apaisement, car le « nationalisme », voir le fanatisme « civilisationnel » lancé par la politique américaine et repris par beaucoup d’Européens sera d’autant moins facile à apaiser que la rhétorique « islamique » inverse est alimentée par l’expédition malheureuse contre l’Irak, les violences et souffrances sans fin des deux peuples libanais et palestinien, sans parler de la dégradation rapide de la situation en Afghanistan et du déploiement de troupes américaines dans un très grand nombre de pays musulmans, au plus grand mécontentement des sentiments populaires.

L’Union Européenne pourrait certes être plus active et plus dynamique, comme l’y invite son Parlement qui a préconisé à juste titre une application de l’ensemble des résolutions des Nations Unies sur le conflit Israélo-Arabe. Si la « communauté internationale » s’obstine à vouloir faire appliquer ces résolutions, uniquement lorsqu’elles imposent des obligations aux Etats arabes, mais jamais lorsqu’elles en imposent à l’État d’Israël, comme c’est le cas pour la furie avec laquelle on veut imposer au Liban la mise en œuvre de la résolution 1559, il y a peu de chances de voir une la stabilité et la paix régner dans la région.

On peut d’ailleurs être étonné du contraste entre l’activisme du Conseil de sécurité à l’égard du Liban, et notamment toute la série de résolutions les plus contraignantes prises à la suite de l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais, Rafik Hariri, et son incapacité à faire cesser la mise sous blocus de tout le Liban et le bombardement de ses populations civiles et de son infrastructure. Il est vrai que M. Hariri était « un ami » de l’Occident, alors que le Hezbollah est considéré comme un ennemi, mais est-ce une raison, suffisante pour avoir ainsi deux poids deux mesures dans le traitement de la violence qui frappe aujourd’hui tous les Libanais.

Comme on le voit, le règlement du conflit israélo-arabe exige de renoncer aux simplifications abusives et à la vision binaire et manichéenne du monde qui domine les médias et les cercles dirigeants dans beaucoup de pays occidentaux.

Certes, pour justifier le bain de sang en Palestine et au Liban, on pourra toujours invoquer la nature fanatique de l’Islam, l’absence de traditions démocratiques, la persistance des traditions tribales et communautaires violentes et autres clichés anthropologiques faciles sur l’Orient musulman. On pourra invoquer aussi à loisir la nature machiavélique et éminemment nocive des deux régimes syrien et iranien. Il n’en reste pas moins, cependant, qu’admettre qu’au nom de la lutte contre le terrorisme on envahisse des pays, les mette sous blocus maritime, aérien et terrestre, terrorise leurs populations civiles par des bombardements aériens massifs, c’est accepter que le « monde civilisé » s’engouffre à nouveau dans une forme de barbarie que l’on croyait disparue.

Plus grave, en faisant de l’État d’Israël, un État hors norme du droit international, ne s’agit-il pas de la résurgence d’une nouvelle forme de racisme inversé, particulièrement subtile, perverse et dangereuse pour l’avenir ?

Le Proche-Orient continue aujourd’hui de payer les dettes morales des guerres et des violences survenues au sein de l’Europe. Celle-ci peut-elle encore réagir pour arrêter ce nouveau bain de sang, accepter la responsabilité qui est la sienne, dépasser ses traumatismes, retrouver sa culture humaniste et anti-raciste, ouvrant ainsi, enfin, la voie à la paix et la réconciliation avec son Orient proche ? La Méditerranée pourrait-elle enfin redevenir « notre » mer commune, sans ingérence d’Outre-Atlantique ? Il ne semble pas malheureusement que c’est le cas, dans la mesure où la plupart des gouvernements européens, non seulement se sont alignés sur la politique états-unienne au Proche-Orient, mais certains n’ont pas hésité à déclarer ouvertement, tel le gouvernement allemand, qu’ils envoyaient leurs troupes au Liban, dans le cadre du renforcement de la FINUL prévue par la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, pour protéger l’État d’Israël. De plus, certains dirigeants européens, tel M. Sarkozy, président du principal parti de la majorité parlementaire en France, n’ont pas hésité non plus à faire étalage de leur absence de sympathie pour le Liban dans l’épreuve qu’il a subie au cours de l’été 2006 du fait de l’ampleur de l’agression israélienne et de leur solidarité totale vis-à-vis d’Israël.

En réalité, il apparaît de plus en plus que les États-Unis et Israël servent de polarisateurs à un regain de visées hégémoniques et autoritaires dans le monde, voir même de type fasciste, dont le Proche-Orient fait directement les frais. La tentation pour l’Europe de se joindre à la croisade états-uno-israélienne dans cette région du monde est très forte. Les pays européens, y compris l’Allemagne, ont désormais des contingents armés déployés de l’Afghanistan au Liban, en passant par les Balkans, l’Irak et les pays de la péninsule Arabique pour des missions dont la nature reste à définir. Au Liban, en tous cas, si ces bataillons s’impliquent dans une chasse au Hezbollah au profit d’Israël, cela ne pourra qu’entraîner de très graves conséquences et achever de déstabiliser le Moyen-Orient.

Georges Corm
http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=3504

Consultant économique et historien Georges Corm est ancien ministre des Finances du Liban (1998-2000). Il enseigne la coopération économique internationale et les finances publiques à l’université Saint-Joseph de Beyrouth.
Dernier ouvrage paru de Georges Corm : La Question religieuse au XXIè siècle. Géopolitique et crise de la post-modernité, La Découverte, Paris, 2006

Notes

[1] Voir Dans une liberté plus grande. Développement, sécurité et respect des droits de l’homme pour tous Document A/59/2005 de l’Assemblée Générale des Nations Unies, New York.

[2] « La réserve qu’observait la communauté juive à l’égard de l’Allemagne fut remplacée au moins chez les juifs du monde occidental, par des actes de militantisme en faveur d’Israël », écrit cet auteur. « Le déplacement de l’hostilité ne constitue pas une réaction isolée dans les annales du comportement individuel et de masse. C’est une vaste entreprise de « neutralisation » réussie, l’une des plus grandes de l’histoire ». Extrait de l’ouvrage capital de Raul Hilberg, La destruction des Juifs d’Europe, vol. II, pp.905-906, Gallimard, Folio/histoire, Paris, 1991.

[3] C’est cette anesthésie qu’illustre parfaitement bien l’article de Joschka Fischer, « Le mauvais calcul iranien » dans le quotidien français Le Monde du 8 août 2006 où il pratique l’analyse caricaturale de la crise que nous avons exposée dans notre analyse et fait preuve d’une insensibilité totale aux souffrances que l’armée israélienne impose aux civils, Libanais et Palestiniens













































 

 

 

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15 décembre 2006 5 15 /12 /décembre /2006 09:29

             Parti Communiste Chilien - Coordination France.     Paris, le 11 décembre 2006.

 

 

La mort d'un valet.      

 

 

Pinochet est mort dans son lit. Il n'a jamais mis les pieds dans une prison.

 

 

La société chilienne a été profondément et durablement transformée par le régime de Pinochet.
Le Chili ne s'est pas encore libéré du lourd héritage de la dictature pinochetiste. La Constitution, encore en vigueur, a été votée sous la menace des baïonnettes. La plupart des juges actuels, comme les fonctionnaires, ont été mis en place sous l'administration du dictateur. La dette sociale de l'Etat envers les exclus du système ne cesse d'augmenter. Les pratiques de corruption s'étendent à toutes les échelles de l'Etat. Les pouvoirs de facto (armées, médias, judiciaire, patronat, etc.) continuent à
imposer leurs choix de société. La concentration des pouvoirs politiques entre les formations qui soutiennent et renforcent le système en place, marginalise toute forme de contestation. A l'exception du Brésil, le Chili présente la plus inéquitable distribution de ses richesses, concentrées aux mains d'une infime minorité de privilégiés.

 

 

Font aussi partie de l'héritage : la concentration des médias et moyens de communication presqu'exclusivement aux mains de la droite. Le renforcement de l'exclusion et la non reconnaissance des peuples originaires. L'exploitation effrénée des richesses non renouvelables du pays par des multinationales. L'incapacité d'indignation des Chiliens face aux injustices, qui ressemble fort à de la résignation. Et surtout l'absence de vérité et de justice quant aux crimes de lèse humanité commis par la dictature qui grève l'avenir moral du pays. Les seules avancées partielles dans ce domaine ont été obtenues grâce à la longue lutte des victimes et de leurs familles pour leur reconnaissance, réhabilitation et réparation.

 

 

Le nom de Pinochet est aujourd'hui synonyme de félonie. Il n'a jamais été fidèle à rien ni à personne. Pas même au pays, alors qu'il a prêté le serment, en tant que soldat, de respecter la Constitution en vigueur, ni à Allende, lors de son investiture comme chef des armées, ni à ses prédécesseurs en tuant le général Prats et en libérant les assassins du général Schneider, ni à ses subordonnés sur lesquels, à l'heure de rendre des comptes, il a rejeté la responsabilité de nombreux crimes commis sous son
mandat, ni, finalement, à ses plus fidèles adeptes qui ont défendu son intégrité jusqu'à la découverte de ses millions, déposés dans des banques américaines.
Cependant, bien que Pinochet ait été, de son vivant et de par le monde, associé à l'abject, il n'a jamais été jugé.
Au Chili, le statut de Pinochet relève du scandale. Il est mort en bénéficiant de la totale impunité malgré l'engagement des autorités chiliennes de le juger. Cette impunité a certainement fait partie des accords secrets qui ont permis à la Concertation (alliance de partis politiques de centre gauche au pouvoir) de prendre le relais après le dictateur.

 

 

La complicité du gouvernement chilien, de responsables politiques ainsi que de juges est évidente. Le ministre de l'intérieur anglais de l'époque, Jack Straw, porte aussi une part de responsabilité : il l'a laissé repartir de Londres, où il était en état d'arrestation, après que des examens médicaux truqués aient conclu que sa maladie l'empêchait de pouvoir supporter un procès.

 

 

A son arrivée au Chili, en sautant de sa chaise roulante, Pinochet a bien signifié au monde qu'il pouvait se moquer de tous.
Pinochet, symbole d'iniquité et de crime, pouvait narguer tout le monde car il jouissait de l'inavouable complicité de responsables politiques de divers pays, Chiliens, Anglais, mais aussi Nord-Américains.
Pinochet a pu se permettre tous ces agissements car il était secrètement considéré, par beaucoup de responsables, comme celui qui a sauvé les privilèges de classes et les intérêts des multinationales en même temps que le système capitaliste chilien.

L'exemple de la condamnation d'un dictateur aurait élimé les éventuelles vocations dont les pays développés, pourraient bien, à l'avenir, avoir besoin. Le continent africain nous rappelle en effet que cette option est toujours valable.

Dans cette optique, Pinochet, bien que trahissant systématiquement sa propre parole, n'a, en fait, jamais été qu'un fidèle à ses commanditaires de l'empire américain. En tant que pantin du gouvernement américain et des multinationales, Pinochet ne fut pas à proprement parler un traître, mais un fidèle laquais de l'impérialisme.


 

 

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13 décembre 2006 3 13 /12 /décembre /2006 16:37


Prague met hors la loi les jeunes communistes

L'Humanité, 20 Octobre 2006.
République tchèque . Le gouvernement interdit l’Union des jeunes communistes sous prétexte qu’elle défend la propriété collective.
Interdite pour avoir prôné dans ses statuts le passage d’une « propriété privée » des modes de production à une « propriété collective » : c’est ce qui arrive à l’Union de la Jeunesse communiste de République tchèque (KSM). La décision du ministère de l’Intérieur a été communiquée à l’organisation lundi par lettre. La KSM dispose de trente jours pour se pourvoir en justice, un appel suspensif.
Cela fait plusieurs mois que les jeunes communistes sont dans le collimateur du pouvoir en République tchèque. À l’origine, indique hier la KSM, le ministre de l’Intérieur a remis en cause son statut associatif sous prétexte qu’elle « interférait » avec des activités réservées aux partis politiques, comme la définition d’un modèle économique. Puis ce sont les références à Marx, Engels et Lénine, et l’appel à une « révolution socialiste », qui ont été les arguments mis en avant par le gouvernement. Avant que ce dernier ne choisisse finalement de dénoncer le soutien à un mode de production sous « propriété collective », qui est jugé contraire aux garanties offertes dans la Constitution tchèque au régime de propriété privée.
« La mise hors la loi de la KSM intervient dans une atmosphère de chasse aux sorcières, d’attaques et de campagnes - anticommunistes sous des formes variées et de nouveaux appels pour la criminalisation du Parti communiste tchèque (KSCM) », affirme la KSM en faisant - référence notamment aux récentes campagnes électorales où le KSCM a été mis au ban par l’ensemble des autres forces politiques, y compris par les sociaux— démocrates. Pour la KSM, cette décision correspond à une tentative de mise « hors la loi du mouvement communiste » aux niveaux national et européen.
http://solidarite-pcf-ksm.over-blog.com

Signez, faites signer la pétition!
L’Union Communiste de la Jeunesse de la République tchèque (KSM) a été officiellement interdite par le gouvernement le 16 octobre dernier. Le motif finalement retenu pour prononcer la dissolution de la JC tchèque est l’expression dans ses statuts de la nécessité de remplacer la propriété privée des moyens de production par une propriété collective. Le 14 novembre, la JC tchèque a fait appel de cette décision auprès de la cour de justice tchèque. Tout en préparant activement sa défense, elle organise dans tout le pays ainsi qu’au niveau international un grand mouvement de protestation contre son interdiction.
En République tchèque par exemple des organisations d’anciens combattants antifascistes, des organisations étudiantes, des partis politiques et des associations de défenses des droits civiques se sont mobilisés. Des milliers de personnes ont protesté devant le Ministère de l’Intérieur tchèque et devant les ambassades de la République tchèque dans leur pays respectif. De nombreux députés ont exprimé leur solidarité avec la JC tchèque, ainsi que des intellectuels et personnalités comme le prix Nobel Dario Fo, le leader zapatiste Marcos ou le chanteur Bono Vox de U2. La Fédération Mondiale de la Jeunesse (FMJD) a organisé une journée internationale de solidarité avec la JC tchèque le 27 février 2006. Du 27 au 29 octobre s’est tenu à Prague le 5ème congrès des organisations de jeunesses communistes européennes en soutien à la JC tchèque. Des manifestations de soutien ont été organisées devant les ambassades de la République tchèque dans de nombreux pays dans le monde.

Nous appelons à multiplier les initiatives de ce genre. Nous exprimons notre entière solidarité avec l’Union Communiste de la Jeunesse tchèque et condamnons cette décision sans précédent du ministre de l’intérieur de la république tchèque en nous associant à la pétition internationale lancée au début de l’année contre le projet d’interdiction de la KSM.

Pétition:

Nous, soussignés, protestons avec véhémence contre les actions judiciaires arbitraires prises par le Ministère de l'Intérieur de la République tchèque pour dissoudre l'Union Communiste de la Jeunesse - KSM. Ces actions, basées sur une discrimination politique et idéologique, ne peuvent être considérées que comme faisant partie d'une campagne anti-démocratique et anti-communiste injuste, qui cherche à restreindre la liberté d'association et d'expression du peuple de la République Tchèque et en particulier de sa jeunesse. Les initiatives prises contre la KSM sont une forme inadmissible de manipulation politique et idéologique, qui, en ciblant les communistes, tente une nouvelle fois de criminaliser l'idéologie communiste et toute action sociale revendiquant la mise en oeuvre des aspirations légitimes de la jeunesse envers la paix, l'enseignement, le travail, la solidarité, un environnement sain et une culture progressiste pour tous.
La tentative de forcer la KSM à modifier sa base idéologique, ou de bannir ses activités, cela juste avant les élections parlementaires, représente également une nouvelle et sérieuse attaque contre le Parti Communiste de Bohème et Moravie, un parti qui occupe la 3ème place au parlement national. Ces mesures minent en fait directement toute une série de libertés et de garanties démocratiques pour la population de la République tchèque. Cette nouvelle action du gouvernement tchèque vise à donner un nouvel élan aux différentes discriminations qui ciblent déjà les communistes et blanchissent les crimes commis par les partisans de la politique et de l'idéologie fasciste et nazie. Nous exprimons notre entière solidarité avec l'Union Communiste de la Jeunesse - KSM, avec les communistes et les autres progressistes de la République Tchèque dans leur combat pour la défense des droits et libertés démocratiques élémentaires. Nous exigeons la fin immédiate des attaques et nous exigeons des démarches concrètes pour restaurer les libertés démocratiques de base de la jeunesse tchèque et la liberté d'action pour l'Union Communiste de la Jeunesse - KSM.
CETTE PETITION SERA ADRESSEE A L’AMBASSADE DE REPUBLIQUE TCHEQUE
(fax: 01 40 65 13 13),
Collecte des pétitions:
Solidarité KSM
PCF, 130 rue Castagnary
75015 PARIS,
Vous pouvez envoyer vos messages de soutien au Parti communiste de Bohème-Moravie. Fax: 00 420 222 897 426

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11 décembre 2006 1 11 /12 /décembre /2006 08:39
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28 novembre 2006 2 28 /11 /novembre /2006 15:22
Déclaration du Parti communiste français
28 11 06

Les 9 et 10 décembre prochains, une très importante réunion nationale des collectifs unitaires pour un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes pour 2007 va se tenir. Elle aura pour tâche d’achever de construire un accord sur les objectifs, le programme et la candidature à la présidentielle. A l’approche de cette réunion, qui sera riche de l’apport de centaines voire milliers de délégué-es venu-es de toute la France, le débat sur la candidature à la présidentielle connaît une tension préoccupante. Dans cette situation, le Parti communiste entend appeler chacune et chacun à mesurer l’importance cruciale pour notre peuple de l’enjeu de la réussite du rassemblement que nous construisons toutes et tous ensemble, et à assumer ses responsabilités.
Notre entreprise collective – rassembler toutes celles et tous ceux, toutes les forces qui se sont engagés pour la victoire du « non » au référendum européen, et au delà toutes celles et tous ceux qui veulent enfin rompre dans notre pays avec les politique libérales – répond à une nécessité vitale pour notre peuple. Elle seule peut ouvrir l’espoir pour des millions d’ouvriers, d’employés, de précaires, de privés d’emploi, de jeunes qui souffrent et ont un besoin impérieux de changement concret immédiat, pour les femmes confrontées aux discrimination et aux violences, pour les étrangers vivant dans notre pays dans des conditions inhumaines, pour notre peuple qui se sent toujours davantage privé de parole et de possibilité de se faire entendre. Il y a urgence sociale. Il y a urgence politique. C’est pour cette raison que nous avons décidé ensemble de dépasser les clivages et les différences pour construire une solution politique crédible dont notre peuple puisse se saisir dès 2007 afin de bousculer la donne politique à gauche et ouvrir une alternative antilibérale.
Nous savons toutes et tous, depuis le début, que cette entreprise est difficile et exigeante. A chaque étape, des oiseaux de mauvais augures nous ont annoncé notre échec : les différences entre nous seraient trop grandes, notre rassemblement se briserait. Il n’en a rien été. La dynamique politique que nous avons collectivement contribué à créer a permis d’avancer. Sur toutes les questions, jusqu’à présent, même celles qui paraissaient les plus difficiles, nous avons réussi à dépasser les obstacles et à construire collectivement des choix communs. Et cette dynamique grandit. Des collectifs se créent par centaines dans tout le pays. Les meetings sont de plus en plus nombreux, enthousiastes, déterminés. L’espoir est en train de se construire.
Il nous reste à dépasser une difficulté qui n’est pas des moindres : celle de la candidature commune à la présidentielle. Nous connaissons depuis le départ la nature de cette difficulté : nous sommes divers, et le piège du présidentialisme nous oblige à ne choisir qu’un seul nom. C’est pourquoi nous nous sommes donnés des règles pour permettre là aussi de construire collectivement un choix commun. Or, depuis peu, des voix s’élèvent pour s’affranchir de ces règles et sommer le Parti communiste de retirer sa proposition. Toutes les autres candidatures pourraient être examinées, argumentées, évaluées. Mais celle de Marie-George Buffet devrait tout simplement être exclue d’office. Un appel intitulé : « La gauche antilibérale doit se ressaisir ! » a même été signé dans ce sens par des membres du Collectif national d’initiative, parmi lesquels d’autres candidats – Clémentine Autain, Yves Salesse – et les délégations de plusieurs composantes de ce rassemblement.
Cet appel dramatise de façon outrancière les conditions de cette discussion. Il affirme que « la dynamique unitaire est aujourd’hui menacée » et cite la LCR, José Bové et le Parti communiste.
Or, quels sont les faits ?
- La LCR présente la candidature d’Olivier Besancenot en concurrence avec celle de la gauche antilibérale. Elle le fait parce qu’elle est en désaccord radical avec les objectifs et la stratégie que les collectifs unitaires ont décidé ensemble, par un consensus quasi unanime, le 10 septembre dernier;
- José Bové s’est retiré du rassemblement pour la présidentielle au motif que O. Besancenot était candidat, et que le Parti communiste maintenait sa proposition, pourtant soumise à discussion sans préalable ;
- le Parti communiste, dont les militantes et militants contribuent activement, depuis son origine, au développement du processus unitaire, met en débat la candidature de Marie-George Buffet dans le cadre de ce processus et dans le strict respect des règles de discussion qu’il s’est données.
Pourtant, cet appel les met sur le même plan. Ils porteraient de la même façon la responsabilité de la division des forces du 29 mai 2005 ! Ce texte propose en conséquence à José Bové et à Olivier Besancenot de rejoindre le rassemblement, en estimant que les divergences avec la LCR peuvent aujourd’hui être dépassées, et appelle le PCF à retirer la candidature de Marie-George Buffet.
Aussitôt adopté, cet appel, qui n’a été ni discuté ni même annoncé au Collectif national, a été largement mis en circulation et publié sur la page d’accueil d’un site Internet associé à celui des collectifs locaux. Cette façon de faire, qui ne donne pas une image bien reluisante de la politique, est préoccupante. Elle pose en tout cas deux très sérieux problèmes.
Le premier est de méthode. Nous avons décidé ensemble de construire un rassemblement citoyen où toutes les femmes et tous les hommes qui le veulent puissent participer aux débats et aux décisions. Nous avons élaboré la façon de discuter et de décider ensemble, avec notre diversité, en en faisant une richesse et une force. Certes, discuter et décider à plusieurs milliers de voix est une entreprise inédite, difficile. Nous inventons une forme nouvelle de la démocratie, assurés de la conviction que la seule façon de réussir est de faire confiance en celles et ceux qui voudront s’engager dans cette démarche.
C’est pourquoi les communistes font tous leurs efforts, depuis des mois, pour que le plus grand nombre possible de femmes et d’hommes rejoignent ou créent des collectifs, y mènent le débat, participent aux décisions. Elles, ils le font autour deux, dans les milieux populaires et auprès des salariés des entreprises parmi lesquels elles et ils sont ancrés, et naturellement en mettant en mouvement dans ce sens le plus grand nombre possible d’adhérent-e-s du Parti communiste. Et cela serait, comme l’a prétendu J. Bové de façon très regrettable, une volonté de peser abusivement sur le débat ? Mais c’est évidemment l’inverse. Tout le monde devrait se féliciter de ce que les communistes font cet effort, et avec succès. Tout le monde devrait en faire autant pour que notre rassemblement soit riche de dizaine de milliers d’hommes et de femmes de toutes les sensibilités de gauche : socialistes, républicaines, écologistes, d’extrême gauche, altermondialistes, etc. Il est dommage, très dommage que ce ne soit pas encore le cas.
Le second problème très préoccupant posé par cet appel est de fond. Car la question de la candidature n’est pas d’ordre personnel : elle est uniquement politique. Face à une droite et une extrême droite qu’il faut battre à tout prix en 2007, va-t-on laisser s’installer un centre gauche qui ne remettrait pas en cause les politiques libérales et qui n’aurait rien à craindre d’être flanqué d’une extrême gauche uniquement protestataire ? Ou va-t-on travailler réellement, dans la campagne électorale qui va s’engager, à ouvrir une autre voie à gauche, à construire l’espoir d’une victoire permettant de changer la vie ?
Il n’est pas vrai, comme le prétend l’appel, que la candidature de Ségolène Royal aurait fait disparaître par enchantement les désaccords avec la direction de la LCR. Il est préoccupant que cet appel n’appelle à nous rejoindre que J. Bové et O. Besancenot, ignorant de fait que notre rassemblement, s’il veut assumer sa vocation majoritaire, doit s’adresser aussi aux hommes et aux femmes qui, à gauche, notamment parmi les socialistes et les républicains du « non », ne nous ont pas encore rejoint.
La LCR ne cesse d’expliquer qu’elle ne partage pas l’objectif adopté le 10 septembre par les collectifs locaux qui a fixé cette ambition majoritaire à la gauche antilibérale. Mais le choix de la candidature socialiste ne change rien sur ce point, bien au contraire. Il rend plus indispensable que jamais de proposer à notre peuple de se saisir des élections de 2007 pour changer la donne à gauche en choisissant majoritairement, comme il l’a fait le 29 mai, une orientation politique antilibérale. C’est la raison pour laquelle Marie-George a lancé il y a quelques jours un appel solennel aux électrices et électeurs de toutes les sensibilités de gauche qui veulent que la gauche ne renonce pas à être la gauche, qu’elle soit porteuse de toutes les luttes pour la justice, la liberté, la paix, un autre mode de développement, pour notre peuple, nous devons nous adresser sans exclusive à toute la gauche, sur la base des propositions que nous avons élaborées ensemble.
C’est à toutes celles, tous ceux-là que la gauche antilibérale doit s’élargir. C’est aussi ce projet, cette ambition pour le rassemblement en construction que porte la candidature de Marie-George Buffet. Et c’est pourquoi, naturellement, les communistes continueront à en discuter sereinement dans tous les collectifs, et à la réunion nationale des 9 et 10 décembre.
Une grande force populaire peut se lever à l’appel de notre rassemblement lors des élections de 2007. Ne freinons pas la dynamique qui est en train de grandir par des tensions et des exclusives qui ne peuvent que nous tirer vers le bas. Nous dépasserons toutes les difficultés si nous faisons confiance à l’intelligence et au sens des responsabilités de notre peuple. Le Parti communiste appelle toutes les forces, toutes celles et tous ceux qui sont engagés dans cette construction à ne pas se laisser détourner de la discussion loyale, transparente, dans le respect de chacune et de chacun qu’ils mènent dans les collectifs locaux. Rejetons les exclusives et les pressions. Que personne ne se laisse dicter son choix : faisons en sorte que la réunion des 9 et 10 décembre soit un grand moment de confiance où le choix de la démocratie sera porté jusqu’au bout. Alors, la gauche antilibérale se construira dans son unité préservée. Et nous réussirons.
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22 novembre 2006 3 22 /11 /novembre /2006 14:04

QUINZE ANS DE CADEAUX AUX PATRONS, CA COUTE CHER ET C’EST INEFFICACE

À la demande de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, la Cour des comptes vient de dresser un bilan
de la politique d’exonération de cotisations patronales.

Remis cet été aux députés, ce document n’a guère fait l’objet de publicité. Rien de surprenant : c’est un pilier de la poli¬tique suivie depuis une quinzaine d’an¬nées par les gouvernements successifs en matière d’emploi qui se trouve ici remis en question.
La tonalité du rapport en effet est : ça coûte cher, ça ne rapporte pas gros, tout en entraînant des risques d’effets colla¬téraux non négligeables.

La droite a donné le top départ en 1993 avec les premiers allègements généraux de cotisations sur les bas salaires, en par¬ticulier la fameuse “ ristourne Juppé ” sur les cotisations maladie. Histoire de baisser le “ coût du travail ” pour aug¬menter la compétitivité… À partir de 1996, le phénomène connaîtra un nouvel élan, cette fois au nom des 35 heures et de leurs répercussions sur le SMIC. Chemin faisant, à ces baisses de charges sur les bas salaires sont venus s’ajouter de nombreux dispositifs d’exonérations visant des publics particuliers ou bien des territoires. Total : en 2005, la Cour des comptes a recensé pas moins de 46 mesures différentes pour un coût total pour les finances publiques de 20 mil¬liards d’euros, l’essentiel (16) étant consacré aux allègements sur les bas salaires.

Les magistrats dénoncent une inflation de décisions non maîtrisées qui tradui¬sent une tendance au “ mitage ” de l’assiette des cotisations sociales et posent le problème de l’équité du finan¬cement de la Sécurité sociale.
D’autant que le manque à gagner pour la Sécu n’est pas toujours compensé par l’Etat. Ensuite, la Cour fait remarquer que les allègements de cotisations béné¬ficient surtout à des secteurs qui ne sont pas directement exposés à la compétition mondiale ni aux délocalisations, ce qui à l’origine était une des raisons des baisses de charges. Les magistrats soulignent aussi le risque de trappe à bas salaires : les allègements étant attribués jusqu’à un certain seuil de rémunérations, les entreprises sont encouragées à rester en dessous de ce seuil. Quant à l’essentiel, à savoir l’impact de ces mesures sur l’em¬ploi, l’étude note qu’il n’y a quasiment aucune évaluation sérieuse de faite sur le sujet; que l’ampleur de l’effet positif “ n’est pas assez précise ” ; qu’on observe trop d’emplois peu qualifiés occupés par des salariés formés. Les baisses de charges contribuent donc à un déclassement des travailleurs qualifiés. Au total, même si des emplois ont été créés, “ les allègements représentent un coût très élevé ”, “ leur efficacité reste incertaine ”.
Des recommandations qui n’ont pour¬tant pas dissuadé de Villepin à poursui¬vre allègrement sa politique de baisse des charges patronales.
Sur le sujet, les médias officiels sont silencieux Le référendum constitutionnel du 29 mai a fait apparaître au grand jour l'opposition entre eux d'une part et la volonté populaire de l'autre. Pour nos concitoyens, la défaite du OUI était passée par une défaite de pratiquement tous les grands médias écrits, audios et télévisuels. Malgré cela, les medias officiels ont décidé de se placer sur le terrain du bipartisme (Sarkozy, S.Royal), du sensationnel et du compassionnel au lieu de privilégier le programme des candidats. Ceci, c’est du lavage de cerveau !
Car dans le débat qui se déroule actuellement, on a besoin de repères permettant de bien distinguer les différents projets. Il faut en effet, se démarquer clairement, d’une part du libéralisme pur sucre et, d’autre part du social-libéralisme. D’autant que les libéraux cherchent à récupérer les thèmes de la transformation sociale, tandis que les sociaux-libéraux prétendent offrir une alternative au néo-libéralisme sans s’en donner les moyens.
La question de la répartition des revenus permet de faire le tri. Pour les libéraux, c’est clair : ils entendent conserver le partage des richesses actuel, voire l’infléchir encore au détriment des salariés. Ils disent que la minimisation du coût du travail devrait conduire à une sorte d’optimum social et que l’on ne doit pas descendre en dessous d’un « chômage d’équilibre » qui, en fait, ne modifie pas la répartition des revenus. En matière de protection sociale, par exemple, le principe absolu est le refus de toute augmentation des taux de cotisation.
La position sociale-libérale repose sur un autre postulat en forme de pari. Il serait possible de concilier le maintien de la répartition des revenus avec la poursuite d’objectifs sociaux. Mais il s’agit d’un pari impossible qui rend bien compte des errements et des déboires passés. Pour ne prendre qu’un exemple, les 35 heures ont conduit à une intensification du travail, dès lors que toute exigence de création d’emplois avait été abandonnée afin de ne pas grever les coûts salariaux. Ce programme n’est même pas un moindre mal, car il conforte les préceptes libéraux et introduit des effets pervers. L’exemple-type est ici celui de la prime pour l’emploi qui entérine le discours patronal et institue une zone de bas salaires compensés par l’Etat : il n’est donc pas étonnant que la droite ait conservé ce dispositif.
On ne peut obtenir de résultats durables sur le front de l’emploi sans remettre en cause radicalement la répartition des revenus. La montée du chômage est en effet la contrepartie exacte d’une baisse de la part salariale. Changer la répartition - que ce soit sous forme d’augmentation de salaires, de RTT avec embauches proportionnelles, ou de financement d’emplois publics - est donc une condition nécessaire, mais la question qui se pose est de savoir si elle est suffisante. Comment interpréter les propositions visant à modifier l’assiette des cotisations plutôt que d’en augmenter le taux ? Car, les ressources dégagées pour la Sécurité sociale n’augmenteront que si le taux de cotisation augmente, quelle que soit son assiette. Ce type de proposition n’a de sens que si l’on prévoit que la part salariale continuera à baisser, mais c’est parfaitement contradictoire avec un scénario qui prévoit de l’augmenter. Et cette augmentation procurerait, à taux de cotisation constant, les ressources nécessaires pour couvrir la progression des dépenses de Sécurité sociale sur cinq ans. Si on n’y croit pas, autant le dire. Ou bien on pense qu’un changement d’assiette pourra passer plus facilement qu’une augmentation de taux. Mais cette volonté de contourner l’intransigeance patronale repose sur une autre illusion : aucune astuce technique ne peut dispenser des affrontements entre intérêts sociaux opposés.


SARKOZY, CHAMPION DU GRAND PATRONAT ET MINISTRE DE L’INSECURITE NATIONALE

Sarkozy, « Ce petit Bush français »(M.G.Buffet),que le MEDEF ovationne (il doit bien y avoir une raison), avait promis que GDF ne serait pas privatisé. Le député communiste A.Bocquet a même fait entendre l’enregistrement de cette promesse à l’Assemblée Nationale. Croyez-vous que la TV-aux-ordres ait répercuté cette scénette pittoresque ? Pas du tout. La TV-aux-ordres ne connaît que deux candidats potentiels: Sarkoléon et S. Royal.
Cela dit, même si on sait, quand on est cynique, que les promesses sont comme la coquille des œufs, faites pour être brisées, on peut se demander, avec une inquiétude légitime, quel président serait ce politicien qui renie ses promesses. Quand on sait que l’insécurité, dont il fait son cheval de bataille, n’a pas reculé (statistiques policières et judiciaires), au contraire et que les policiers eux-mêmes s’inquiètent des dérives, ceci nous promet des lendemains pas tristes ! Pasqua voulait terroriser les terroristes et il a fait rire tout le monde, le petit Bush veut « nettoyer » les banlieues et vos enfants au Kärcher, il vous fera pleurer !
Au fait, QUAND dit-il la vérité ??? Seulement quand il promet la casse de l’Ecole Publique, de la laïcité et de la Sécu ?
N.Sarkozy, « ce serviteur zélé du capitalisme"(M.G.Buffet ) est maire Neuilly, qui abrite moins de 800 logements sociaux, soit 2,5 % du parc résidentiel, ce qui est en totale infraction avec la loi SRU, qui exige un minimum de 20 % de logements sociaux. Et cet homme, qui viole la loi, se voit président !


CAPITALISTES :50 milliards de profits en 3 mois: rentabilité record, chiffres chocs, bénéficiaires chics, discours toc.

nos lecteurs capicursini nous écrivent….
En 2005, le salaire du PDG de l’Oréal fut équivalent à 500 fois le SMIC .
Plus, 1 million de stock-options. valeur globale équivalente à 4231 SMIC annuels bruts.
Lui, il ne vote pas communiste.
( P.A)
« Dommage que Ségolène ne se soit pas distinguée du candidat de l’UMPatronat en refusant la remise en question des droits des salariés concernés par les régimes spéciaux, Un exemple qui souligne la nécessité d’un vote antilibéral pour ceux qui ont dit “ non ” lors du référendum »(R.S)

« Quelle différence y a-t-il entre le soutien public à l'enseignement privé par la droite ou par Jack Lang ? Quelle différence entre l’appui aux salaires élevés par la droite ou par Strauss-Kahn ? Quelle différence entre les privatisations par la droite ou par Jospin ? Quelle différence entre la défense du traité constitutionnel européen par la droite ou par le PS ? Quelle différence entre le soutien aux dérégulations par la droite ou par le commissaire européen PS Pascal Lamy ? Quelle différence entre l'ordre policier de Sarkozy et l'ordre militaire de Royal ? Quelle différence y a-t-il entre l'atlantisme de la droite et celui du PS ? » (M.L)


                                HOMMAGE A NOS DISPARUS

Ces deux dernières années, quelques camarades s’en s’ont allés en laissant un grand vide derrière eux .
D’abord, Louis Calisti de Brando, l’an dernier. Ancien commandant des FTPF dans le S-E de la France, il organisa et participa à la libération de Marseille en 1944. Il fit le créateur de mutuelles, dont nous bénéficions encore. Heros modeste, il nous fit profiter de son expérience, quand nous avons reorganisé la Section du Cap Corse. Puis, Georges Fredenucci, de Santa Repararata di Balagna, qui était un artiste-peintre de grande qualité.
Cet été, ce furent Fernand Gregori, de Santa-Severa, et Pierre Rancelli, tous deux membres de notre Section.

Marie Volpeï, de l’Ile Rousse, vient aussi de disparaître.
Marie tenait une modeste pension de famille (où G.marchais a même été invité) et où se retrouvaient les copains sur la route pour leurs diverses missions. L’auteur de ces lignes, peut en témoigner. La pension de Marie était son point de chute et on y trouvait réconfort et détente, pour des prix modestes.
Marie, comme toute sa famille, était dévouée au Parti et à son pays. Son frère fut tué dans l’Aisne en résistant à l’avance allemande en 1940 ; elle-même participa à la Résistance en Corse et milita ensuite au sein de la Fédération de Haute-Corse du PCF et de sa section d’Ile Rousse
Chacun, à son niveau, a apporté sa pierre au développement de la société.
D. et R. Jean viennent de nous apprendre la disparition toute récente de Pierre Andreani, d’Olmeta di CapiCorsu. Nous adressons toutes nos condoléances à son épouse et toute sa famille.

Ange Francioni, secrétaire de la Section Louis Calisti (Cap Corse)



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