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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 16:44

                                    CHRONIQUES DU FASCISME

 

 

Traduction Françoise Lopez

Avec l'autorisation officielle et écrite de la Garde Civile espagnole et du gouvernement présidé par le Parti Populaire (PP), dans le village de Aguilar de Campoo a eu lieu un hommage à la Légion Condor allemande, celle-là même qui a bombardé et massacré la localité basque de Guernica en 1937, en pleine Guerre Civile espagnole (1936-1939).

Cet acte, considéré comme une offense et une insulte pour les milliers de victimes du fascisme espagnol et allemand, a été dénoncé pour faire l'apologie du franquisme et du nazisme mais même ainsi, on n'a pas empêché que cet hommage ne se réalise.

Un groupe d'extrême droite, lié à la défense du régime fasciste de Francisco Franco et qui rend chaque année hommage aux citoyens tombés pour la patrie pendant la Guerre Civile, a invité ses sympathisants à rendre hommage à la Légion Condor et à l'aviation allemande qui ont parsemé de bombes la province de Guernica le 26 avril 1937.

Ce jour-là, un des jours les plus tristes de la cruelle Guerre Civile espagnole, considéré de plus comme un point d'inflexion des conflits guerriers, puisque de nombreux historiens signalent que ce bombardement fut le premier bombardement prémédité contre une population civile sans défense.

Ce jour de 1937 était un lundi, jour de marché, des centaines de personnes descendaient vers la place du village pour s'approvisionner en matériel et en vêtements. Tout d'un coup, une flotille d'avions de la Légion condor allemande, appuyée par l'aviation italienne, fonça sur la province basque sur ordre de celui qui était alors un général qui se soulevait contre la Seconde République espagnole, Francisco Franco.

Bila: plus de 250 morts, bien que certaines sources parlent de quelques 1 250. Depuis lors,la province de Guernica est associée à la brutalité de la guerre et à la barbarie du massacre de civils dans les conflits. En fait, cet épisode historique a servi d'inspiration à la création de l'une des oeuvres d'art les plus importantes du XX° siècle, "Guernica", du peintre espagnol exilé en France, Pablo Picasso.

L'association extrémiste aui a invité à l'hommage s'appelle Brigade d'Aguilar et a obtenu le consentement et l'autorisation de la Guarde Civile - qui n'a vu aucun indice de délit - et du gouvernement du PP d'Aguilar de Campoo.

L'affiche de l'hommage, en caractères nazis, avertit qu'on rendra hommage à nos héros, martyrs et citoyens tombés pendant la Guerre Civile espagnole qui comprendrait un repas fraternel avec les volontaires allemands qui ont bombardé Guernica. Et ils l'expliquent ainsi: Cette année, on rendra hommage aux vaillants volontaires allemands de la Légion Condor dont le travail à Aguilar fut exemplaire et intense dans la défense de l'Aguilar National, et qui a laissé un bon souvenir et un sentiment de sympathie parmi les voisins d'Aguilar de l'époque.

L'euro-députée basque Izaskun Bilbao, du Parti Nationaliste Basque, a annoncé qu'elle dénoncerait les faits devant le Parlement européen et devant la Commission Européenne où elle demandera si on considère comme une pratique démocratique qu'un Etat membre se permette cette sorte d'hommages en même temps qu'elle a exigé une explication de la part des autorités espagnoles.

(Extrait de La Jornada, Méxique)

Texte en espagnol: http://www.cubadebate.cu/?p=458861

URL de cet article:

http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2014/08/espagne-un-hommage-a-ete-rendu-a-la-legion-condor-qui-a-bombarde-guernica.html

 

                                                                       Gernika.jpg

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 15:05

                                                                  bolchevisme

 

 

Porochenko veut interdire la faucille et le marteau en Ukraine

Lundi 25 Août 2014

Information traduite depuis le journal du Parti communiste d'Espagne (PCE) "Mundo Obrero" - traduction Nico Maury
Porochenko veut interdire la faucille et le marteau en Ukraine
L'actuel Président de l'Ukraine, issue du coup d’état de février, Petro Porochenko, a chargé le gouvernement d'élaborer un projet de loi interdisant l'utilisation de symboles "totalitaires", il vise les symboles du marteau et la faucille, et ceux des régions de Donetsk et de Lugansk.

Selon le décret présidentiel du 23 août 2014, le gouvernement a également demandé d'élaborer et de soumettre à la Verkhovna Rada un projet de loi sur la description, l'utilisation et la protection des symboles de l'Etat d'Ukraine et des pays étrangers .

Le 14 août une plainte a été déposée par le ministère de la Justice, qui est depuis février contrôlé par les néo-nazis de Sbovoda, au tribunal d'instance de Kiev, cette plainte demande l'interdiction du Parti communiste d'Ukraine (KPU) dans le cadre de son soutien aux populations de Crimée, de Donetsk et de Lugansk.

Ces mesures sont apparu en 2009, lorsque le Sejm polonais a introduit des amendements au Code pénal qui criminalisent punissant jusqu'à deux ans d'emprisonnement toute possession de propagande communiste entre autres. En 2012, la Moldavie interdisait l'utilisation des symboles communistes à des fins politiques.

http://www.mundoobrero.es/pl.php?id=4144
Nicolas Maury
         drapeau rouge agité drapeau rouge agité     drapeau rouge agité         drapeau rouge agitédrapeau rouge agité
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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 15:00

 

                                                                     cerveau animé

 

 

 

Vers le fascisme par Michel Warchawski

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Michel Warschawski et Nasser Kafarna membre du BP du FPLP. 


Michel Warschawski (né en 1949 à Strasbourg) est un journaliste et militant pacifiste d’extrême gauche israélien, cofondateur et président du Centre d’information alternative de Jérusalem et ancien président de la Ligue Communiste Révolutionnaire Marxiste israélienne.


Au cours des 45 dernières années, j’ai participé à de très nombreuses manifestations, de petits rassemblements, faits de quelques irréductibles à des manifestations de masses où nous étions plus de 100 000 ; des manifestations calmes, voire festives et des manifestations où nous avions été attaqués par des groupes de droite voire par des passants. J’ai pris des coups, j’en ai rendus, et il m’est arrivé, surtout quand j’avais des responsabilités, d’être nerveux. Mais je ne me souviens pas avoir eu peur.

Mobilisé – en fait détenu en prison militaire pour avoir refusé de rejoindre mon unité qui devait aller au Liban – je n’ai pas participé, en 1983, à la manifestation où a été assassiné Emile Grunzweig, par contre j’ai été responsable du service d’ordre de la manifestation qui un mois plus tard, a traversé Jerusalem pour commémorer cet assassinat. Nous y avons connu l’hostilité et la brutalité des passants, mais là non plus je n’ai pas eu peur, conscient que cette hostilité d’une partie des passants ne dépasserait pas une certaine ligne rouge, qui pourtant avait été transgressée un mois plus tôt.

Cette fois j’ai eu peur.

Il y a quelques jours nous étions quelques centaines à manifester au centre ville de Jerusalem contre l’agression a Gaza, à l’appel des "Combattants pour la Paix", A une trentaine de mètres de là, et séparés par un impressionnant cordon de policiers, quelques dizaines de fascistes qui éructent leur haine ainsi que des slogans racistes. Nous sommes plusieurs centaines et eux que quelques dizaines et pourtant ils me font peur : lors de la dispersion, pourtant protégée par la police, je rentre chez moi en rasant les murs pour ne pas être identifié comme un de ces gauchistes qu’ils abhorrent.

De retour a la maison, j’essaie d’identifier cette peur qui nous travaille, car je suis loin d’être seul à la ressentir. Je réalise en fait qu’Israël 2014 n’est plus seulement un Etat colonial qui occupe et réprime les Palestiniens, mais aussi un Etat fasciste, avec un ennemi intérieur contre lequel il y a de la haine.

La violence coloniale est passe à un degré supérieur, comme l’a montré l’assassinat de Muhammad Abou Khdeir, brulé vif (sic) par 3 colons : à cette barbarie s’ajoute la haine envers ces Israéliens qui précisément refusent la haine envers l’autre. Si pendant des générations, le sentiment d’un "nous" israélien transcendait les débats politiques et – a part quelques rares exceptions, comme les assassinats d’Emile Grunzweig puis de Yitshak Rabin – empêchaient que les divergences dégénèrent en violence meurtrière, nous sommes entrés dans une période nouvelle, un nouvel Israël.

Cela ne s’est pas fait en un jour, et de même que l’assassinat du Premier Ministre en 1995 a été précédé d’une campagne de haine et de délégitimation menée en particulier par Benjamin Netanyahou, la violence actuelle est le résultat d’une fascisation du discours politique et des actes qu’il engendre : on ne compte plus le nombre de rassemblements de pacifistes et anti-colonialistes israéliens attaques par des nervis de droite.

Les militants ont de plus en plus peur et hésitent à s’exprimer ou à manifester, et qu’est-ce que le fascisme si ce n’est semer la terreur pour désarmer ceux qu’il considéré comme illégitimes ?

Sur un arrière fond de racisme lâché et assumé, d’une nouvelle législation discriminatoire envers la minorité palestinienne d’Israël, et d’un discours politique belliciste formate par l’idéologie du choc des civilisations, l’Etat hébreu est en train de sombrer dans le fascisme.

Michael Warschawski

http://npa2009.org/idees/point-de-vue-vers-le-fascisme

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 14:55

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source:histoire et société

 

Ukraine: un fossé à la frontière avec la Transnistrie

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Ces gens sont de grands paranoïaques, mais il est clair également qu’ils sont en train de rassembler les conditions d’un nouveau foyer de guerre au cœur de l’Europe. Il existe un espace qui n’a jamais reconnu la fin de l’union soviétique, la Transnistrie mais dans lequel le conflit s’est résolu par un stationnement des troupes de l’ONU, essentiellement des Russes mais avec mandat international et quelques foyers secondaires d’anciens cosaques qui sont dans la même situation à proximité de la vile d’Odessa, mais surtout il va y avoir les élections en Moldavie. Une élection parlementaire aura lieu le 30 novembre 2014 en Moldavie . Elle se tiendra sous un système de représentation proportionnelle de liste dans une circonscription nationale unique pour tous les 101 sièges au Parlement. Pour entrer au Parlement ‘une liste de parti doit recevoir au moins 6 % des voix, une liste des deux parties ont besoin d’au moins 9 %, une liste de trois des parties ont besoin d’au moins 11 % tandis que le candidat indépendant a besoin d’au moins 2 %. Les communistes sont majoritaires dans ce pays et ils n’ont réussi à être écarté du pouvoir que par une coalition "pro-européenne allant de l’extrême-droite à la social démocratie. Le mécontentement est grand et les sondages tablent sur le retour des communistes qui ne font pas mystère de leur volonté de rejoindre la CEI. Comme ils ont dénoncé la main mise des Etats-Unis et de l’UE sur l’Ukraine. Donc ce mur qu’érige la junte de Kiev (à qui les "travaux" rapporte-t-il?) est-il le signe de l’ouverture d’un nouveau front dans cette malheureuse Ukraine?

KIEV, 26 juillet – RIA Novosti

L’Ukraine a décidé de creuser un fossé large de 3,5 m et profond de 2 à 3 m à la frontière avec la république autoproclamée moldave de Transnistrie, a annoncé samedi à Kiev Alexandre Iakovenko, porte-parole du Département sud du Service ukrainien de la Frontière.

"Nous avons déjà creusé les cinq premiers kilomètres du fossé sur le territoire contrôlé par les gardes-frontières ukrainiens du détachement Belgorod-Dniestr. Des matériels spéciaux du Service d’Etat de la frontière sont engagés aux travaux. Ils fonctionnent 24 heures sur 24 et passent environ 2,5 kilomètres par jour", a indiqué M.Iakovenko.

Les citoyens russes âgés de 17 à 75 ans qui résident en permanence en Transnistrie sont interdits d’entrée en Ukraine depuis le 12 mars. Près de 180.000 habitants de la Transnistrie (près d’un tiers de la population) ont des passeports russes. Les Ukrainiens ethniques représentent un autre tiers de la population de cette république sur le Dniestr.

La république moldave de Transnistrie s’est formée en 1990, un an avant la chute de l’URSS. Alarmées par les déclarations des milieux radicaux de Chisinau sur le rattachement possible de la Moldavie à la Roumanie, plusieurs régions moldaves de la rive gauche du Dniestr ont alors proclamé leur indépendance. La Moldavie a perdu le contrôle de la Transnistrie en 1992, après avoir échoué à régler le problème par la force. La paix dans la zone du conflit transnistrien est assurée par une Force multinationale comprenant des contingents russe, moldave et transnistrien.

Le règlement du conflit fait l’objet de négociations menées au format "5+2", qui réunissent la Moldavie et la Transnistrie en tant que parties au conflit, la Russie, l’Ukraine et l’OSCE en tant que médiateurs, et l’Union européenne et les Etats-Unis en tant qu’observateurs.

4at

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 13:07

                                                                 cerveau animé

 

 

 

 

24 août 2014
                                        JOSE FORT

Au cours de cet été finissant, la machine à décerveler les opinions publiques a fonctionné à plein régime. Tenez, prenons quatre exemples : le crash du Boeing 777 au dessus de l’Ukraine, l’assassinat au mois de juin de trois jeunes israéliens, l’incorporation de jeunes français dans l’armée de Tel-Aviv, l’utilisation de l’aide armée occidentale aux djihadistes.

     C’était net et sans bavure : l’avion de la Malaysia Airlines a été abattu par les « séparatistes » aux ordres de Moscou.

Depuis, silence total sur l’enquête et on apprend qu’un accord « secret défense » a été signé par plusieurs pays occidentaux pour enterrer l’affaire. Que cache cet accord secret ?

L’assassinat de trois jeunes israéliens au début de l’été a été attribué immédiatement au Hamas, le premier ministre Netanyahu annonçant que l’organisation « paiera cher l’ignoble crime ».

Le prétexte était trouvé pour déclencher sur les populations de la bande de Gaza un déluge de fer et de feu, plus d’un mois de massacres quotidiens et de destructions massives.

La police de Jérusalem a reconnu que ces trois jeunes israéliens avaient été victimes d’un crime sordide relevant du fait divers. Pourquoi les résultats de l’enquête ne sont pas rendus publics ?


Des jeunes français – pas seulement bi nationaux – ont rejoint ces dernières semaines l’armée israélienne. Plusieurs d’entre eux ont participé aux opérations dans la bande de Gaza, l’un d’entre eux, blessé, a témoigné sur une chaîne de télévision française. A juste titre, les autorités ont décidé des mesures à l’encontre des jeunes français s’engageant en Syrie dans les rangs des djihadistes. Que comptent faire ces mêmes autorités dans le cas de ces jeunes français incorporés dans l’armée israélienne et donc au service d’une puissance étrangère ?


Les djihadistes qui sèment actuellement la terreur en Irak, en Syrie s’approchant dangereusement du Kurdistan sont puissamment armés. Les experts affirment que leur arsenal est constitué à 90% des armes livrés par les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne et du reliquat de l’armement libyen. Leur financement est assuré par l’Arabie saoudite et le Qatar, deux pays très étroitement liés à Washington, Paris et Londres. Ces trois capitales continuent-elles à livrer du matériel militaire aux djihadistes ?


Quatre questions toujours sans réponses. Elles pourraient pourtant éclairer d’un jour nouveau les coups tordus qu’on a essayé de nous faire ingurgiter ces trois derniers mois.

José Fort

                                                    telecerveau-copie-1.jpg

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 12:51

 

 

 

De Rainer à Madeleine Riffaud

Publié le 24 Août 2014

 

Dans L'huma.
De Rainer à Madeleine Riffaud

Tellement la rage de devoir en permanence les engueuler que là ...

Merci Alain pour cette page que Canaille le Rouge a trouvée dans l'Humanité.

Canaille le rouge connait maints recoins de Paname où elle n'est ni image ni souvenir mais est pour les plus anciens des anciens comme apperçue hier matin dans le quartier, ses armes à la main.

La Canaille connait maints amis et camarades, nombreux perdus de vue, pour qui Madeleine Riffaud est le trait d'union entre leurs choix, engagements militants et la solidarité avec le peuple vietnamien qui en feront des communistes parce qu'internationalistes.

Modestes souvenirs de Canaille le Rouge des passerelles entre la maquisarde du Mékong rencontrée à Paris et plus tard Raymond Aubrac parlant d'Hô Chi Minh à celui qui participa que très épisodiquement, en fonction des besoins, à l'aide au GRP à Paris.

Beaucoup disent "madame" , certains tant ils l'admirent et la respecte. Pour l'avoir rencontrée trop peu de fois mais toujours avec le sentiment d'une chance à chaque fois, Canaille le Rouge se glisse dans le cercle de ceux qui l'appelle Madeleine.

 

De Rainer à Madeleine Riffaud

Madeleine Riffaud
Crédit: Archives de l'Humanité

Par Alain Ruscio


Résistante, militante anticolonialiste, puis journaliste dans nos colonnes, repoussant toujours plus loin les limites de l'investigation, Madeleine Riffaud fête ses 90 ans, ce 23 août. 
L'occasion de revenir sur un parcours exceptionnel.

Ce 23 août, Madeleine Riffaud – mais elle est, elle reste, pour des milliers de ses amis, Madeleine, tout simplement – a 90 ans. La connaissant, nous savons déjà que nous allons subir ses foudres, pour ne pas dire plus, de rappeler ce simple fait. « Je n'ai jamais fêté mes anniversaires, ce n'est pas maintenant que je vais commencer ! » Et pourtant, Madeleine doit l'accepter : son destin appartient un peu à la grande communauté de ses amis, de ses camarades. Et nous avons bien le droit, nous, de saisir chaque occasion pour lui dire combien nous l'aimons, nous l'admirons. Un jeune cinéaste franco-vietnamien, Philippe Rostan, avait réalisé, il y a quelques années, un film remarqué, les Trois Guerres de Madeleine Riffaud (Résistance, Algérie, Vietnam). Nous pourrions ajouter : ... et tout le reste, alors ? Elle a 18 ans lorsqu'elle établit le contact avec la Résistance à la faculté de médecine de Paris. Elle y adopte le nom de guerre de Rainer (clin d'œil internationaliste au grand poète allemand Rainer Maria Rilke). Et son courage amène ses camarades de lutte à lui confier des missions de plus en plus périlleuses. En 1944, alors que la Wehrmacht est partout en recul, la Résistance décide de franchir un cran dans la lutte armée dans la capitale, avant l'arrivée des troupes alliées. « Nous voulions que Paris se libère elle-même », rappelle-t-elle (Madeleine Riffaud toujours en Résistance, film de Jorge Amat). Elle est volontaire pour une mission périlleuse : abattre un officier allemand. Elle passe à l'acte sur le pont de Solferino. « Neuf balles dans mon chargeur / Pour venger tous mes frères / Ça fait mal de tuer / C'est la première fois / Sept balles dans mon chargeur / C'était si simple / L'homme qui tirait l'autre nuit / C'était moi. » Arrêtée par un milicien, livrée à la Gestapo, torturée, condamnée à mort, elle échappe in extremis au peloton d'exécution grâce à un échange de prisonniers. Cela se passe le 19 août, au moment précis où commence l'ultime combat pour la libération de Paris. Madeleine, qui a rang d'officier FTP, rejoint son groupe, Saint-Just (quel plus beau nom trouver ?), dont elle prend le commandement. Le 23 août, ce groupe prend d'assaut et bloque un train blindé allemand au tunnel des Buttes-Chaumont. 23 août 1944 ? Le jour de ses 20 ans. Mais pour elle, pas de trêve : le 25, elle est, toujours à la tête de sa compagnie, à l'assaut du tout dernier bastion allemand, la caserne de la place de la République. C'est ce jour-là que de Gaulle prononce sa célèbre phrase : « Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré !... » Libéré par son peuple, oui. Mais à ce moment, Michel Tagrine, jeune héros FTP de 22 ans, compagnon d'armes de Madeleine, vient d'être fauché, l'un des derniers martyrs de la Libération. Ce soir-là, raconte Madeleine, alors que tout Paris riait, nous, ses compagnons d'armes, pleurions comme des gosses... Cette première expérience exceptionnelle, cette Résistance d'une très jeune femme, sera plus tard contée par elle sous le titre « On l'appelait Rainer ».

« Ta place est en France, pour y éclairer 
ton peuple, pour y participer aux luttes »

C'est ensuite, après la Libération, une nouvelle vie, le tourbillon un peu fou de la victoire, d'un début de célébrité. « Je suis tombée dans la légalité comme on plonge les fesses dans un seau d'eau froide », dit-elle (film Jorge Amat). Elle rencontre les dirigeants du PCF, fait la connaissance d'Éluard, de Picasso (qui fera plus tard son portrait), d'Aragon, de Vercors, à qui elle voue depuis une grande admiration. Elle devient l'épouse de Pierre Daix, un autre héros de la Résistance, dont elle se séparera dès 1947. Madeleine dit : « À cette époque, je ne savais que manipuler les armes. » Trop de modestie ! Il n'y a pas que cela : elle écrit. Des poèmes. Et magnifiquement. Son premier ouvrage, le Poing fermé, est préfacé par Paul Éluard. Simultanément, elle choisit la carrière journalistique. Elle entre à Ce soir, alors l'un des grands quotidiens progressistes français, dirigé par Aragon. Elle y croise une grande, grande dame, qui sera d'une influence déterminante sur le cours de sa vie : Andrée Viollis, naguère auteure de SOS Indochine (1935). Andrée Viollis lui présente alors Hô Chi Minh, en visite officielle en France pour tenter d'éviter le déclenchement de la guerre d'Indochine – ce qu'il ne parviendra pas à faire. Madeleine a gardé un souvenir ému de cette première rencontre (il y en eut tant d'autres !). L'oncle Hô lui dit : « Ma fille, le journalisme est un métier. Apprends, apprends, puis ensuite viens me voir dans mon pays. » Ce qu'elle fit dix ans plus tard. Entre-temps, de Ce soir, elle est passée à la Vie ouvrière, où elle participe, par la plume, aux campagnes de la CGT (appel de Stockholm, luttes contre la guerre d'Indochine, notamment lors de l'affaire Henri Martin). Elle trouve pourtant, toujours, le temps de poursuivre une carrière littéraire (le Courage d'aimer, recueil de poésies, les Baguettes de jade, récit romancé des rencontres faites avec la délégation vietnamienne, notamment du poète Nguyen Dinh Thi, lors du festival de Berlin, en 1951). La guerre « française » d'Indochine, justement, s'achève. Madeleine avait été de ceux qui, depuis le début, avaient soutenu l'indépendance du Vietnam, avaient prédit les impasses tragiques de la politique française. Diên Biên Phu leur donna raison. Madeleine est volontaire pour partir, toujours pour la VO, couvrir les tout premiers temps de l'existence du nouvel État indépendant vietnamien, installé à Hanoi. Mais aussi, pourquoi le masquer, pour retrouver Nguyen Dinh Thi. Elle passera là, sans doute, les plus belles années de sa vie, au milieu de ce peuple qui alors commence la reconstruction, croyant éviter une seconde guerre, contre les États-Unis cette fois. Sa proximité avec Hô Chi Minh est une chose connue de tous. Pour beaucoup, Madeleine est un peu « la fille française de l'oncle ». Épisode heureux, épisode trop court. « Ta place est en France, pour y éclairer ton peuple, pour y participer aux luttes », lui dit alors Hô. Grandeurs et douleurs de l'engagement...

Elle échappe miraculeusement à un attentat 
de l'OAS mais est gravement blessée

Nous sommes alors en 1956. Depuis deux ans, une nouvelle épreuve vient de commencer. L'aveuglement colonialiste, qui n'a aucune limite, amène les dirigeants français à engager le pays dans une nouvelle guerre, en Algérie. C'est pour l'Humanité, cette fois, que Madeleine va reprendre le combat. Elle intègre l'équipe prestigieuse de la rubrique internationale, dirigée par Pierre Courtade, où elle se fera des amitiés définitives, les si regrettés Yves Moreau, Robert Lambotte, Jean-Émile Vidal, François Lescure... Madeleine va partager tous les combats de ce journal. De Paris, elle écrit des pages émouvantes (qui a pu oublier son « Adieu aux martyrs de Charonne » ? ses polémiques, elle, l'ancienne résistante, avec l'ex-collabo Papon devenu préfet de police ?). Mais ce diable de femme n'aime que le terrain. Avec l'accord de son journal, elle part, clandestinement, en Algérie, avec les dangers encourus que l'on imagine, en cette période où les « ultras » de l'Algérie française haïssent les journalistes de métropole et tout ce qui ressemble à la gauche. Alors, une journaliste communiste... Elle échappe d'ailleurs miraculeusement à un attentat de l'OAS mais est gravement blessée. La guerre d'Algérie se terminant comme la précédente, en Indochine, par l'accès à l'indépendance du peuple colonisé, Madeleine est de retour à Paris. Pas pour longtemps. Le cycle infernal des guerres menées par l'Occident contre la liberté des peuples ne cessant pas, c'est de nouveau sur le Vietnam que l'actualité braque ses projecteurs. Là, les États-Unis, prenant le relais de la France coloniale – c'est l'époque où le monde ne voit que le beau sourire de Kennedy, oubliant un peu vite l'impérialisme américain –, ont décidé d'ériger une barrière « contre le communisme », en fait d'interdire au peuple vietnamien de s'unir et de choisir son destin. Madeleine, qui a évidemment gardé le Vietnam au cœur, y repart, toujours pour l'Humanité. Ce journal aura alors sur place un tandem d'exception : Charles Fourniau, historien devenu un temps journaliste, pour les analyses de fond, les éclairages indispensables ; Madeleine Riffaud, pour le vécu, la sensibilité. Madeleine l'intrépide est sur le terrain, parmi ses sœurs et ses frères vietnamiens, au sud, Dans les maquis viêt-cong (titre d'un ouvrage paru en 1965 reprenant ses reportages) ou Au Nord-Vietnam : écrit sous les bombes (autre ouvrage, 1967). Ses reportages d'ailleurs dépassent largement le lectorat habituel de l'Huma. Ses textes sont traduits dans plusieurs langues, les micros se tendent vers elle à chaque nouvelle étape de la lutte du peuple vietnamien. Enfin, Madeleine ne sait pas seulement écrire : elle parle. Tous ceux (une génération entière !) qui sont venus l'écouter à la Mutualité raconter, toujours avec des détails choisis, significatifs, teintés souvent d'humour, le quotidien de la résistance du Vietnam, n'ont pu oublier la sensation de cette femme, apparemment frêle, à l'héroïsme (elle n'aime pas, mais pas du tout, le mot) tranquille, parlant simplement des dangers encourus.

« Trois guerres de Madeleine Riffaud », 
« trois victoires partagées »

Cette phase américaine de la guerre du Vietnam s'achève en 1975. Madeleine, à sa place, celle d'une journaliste-écrivain-témoin d'exception, y a contribué. Les « trois guerres de Madeleine Riffaud » s'achèvent. On pourrait plus précisément dire les « trois victoires partagées »... Madeleine continue ensuite ses combats humanistes de mille manières. L'une d'entre elles est de se couler incognito, durant plusieurs mois, dans la peau d'une aide-soignante, de connaître là encore de l'intérieur le travail, les luttes, les espoirs et parfois les désespoirs du personnel hospitalier. Au terme de cette expérience naîtra un livre choc, lu encore aujourd'hui, sur la vie quotidienne de ces autres héroïnes, les Linges de la nuit. Même si les années ont passé, elle est encore et toujours active. L'un des derniers témoins de la Libération de Paris, elle est très sollicitée, en ce 70e anniversaire de ce grand événement. Et le Vietnam, toujours, la taraude... On l'a vue, il y a quelque temps, sur le parvis des Droits-de-l'Homme, aux côtés d'Henri Martin, dénoncer les effets terribles de l'agent orange, aujourd'hui encore, sur les enfants de ce pays. Elle était présente, parlant debout, droite, une heure durant, lors de la soirée d'hommages qui fut rendue récemment au Centre culturel vietnamien, à elle-même, à Raymonde Dien, elle aussi présente, et à Henri Martin. Alors, oui, nous savons que nous allons nous faire houspiller. Mais nous prenons le risque de dire, avec tant d'autres : « Bon anniversaire, Madeleine. »

Rédigé par Canaille Lerouge

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 12:45

 

                                                                         EUROFRANKENSTEINpg.jpg

 

ukraine.jpgEn pleine guerre civile, les monopoles russes, allemands et américains se partagent le gaz ukrainien !

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

« On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels ». Pendant que les combats font rage en Ukraine de l'est, que les populations civiles sont prises en otage, les grands monopoles énergétiques se partagent le gâteau juteux de l'Ukraine.

 

L'Ukraine fait tourner la tête des grands monopoles européens, russes et américains. « Grenier à blé de l'ex-URSS », un sous-sol regorgeant de minerais, une main d’œuvre qualifiée et peu chère, des mers décelant des hydrocarbures : on comprend mieux le bras de fer en Ukraine.

 

Le gâteau ukrainien, l'avenir du gaz européen (et mondial)

 

Si on s'arrête sur une ressource capitale, le gaz, il semble que l'Ukraine se place loin derrière les grands producteurs, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, comme quatrième producteur européen.

 

C'est oublier deux choses : que ces pays sont loin de disposer de réserves illimitées, ils sont déjà au bord de l'épuisement pour les Britanniques. Or, l'Ukraine disposerait de deux atouts, des gisements off-shore au large de la Crimée, deux immenses champs de gaz de schiste.

 

Les estimations varient largement, selon certaines, l'Ukraine disposerait de 5,5 trillions de m 3 de réserves, ce qui en ferait la 7 ème réserve mondiale, la 1 ère européenne. Selon les plus prudentes, avec 1,2 trillions de m3, elle serait toutefois encore la 3 ème réserve européenne.

 

Cela illustre la poussée de l'UE, du FMI pour une « réforme énergétique » pour ouvrir le marché aux majors européennes et américaines, soucieuses de se tailler la part du lion.

 

En dépit de cette production importante, l'Ukraine reste dépendante à 80 % des importations – pour moitié de Gazprom – en raison d'une forte consommation dopée par son industrie, pénalisée par les gaspillages. L'Ukraine est le 5 ème consommateur européen, le 13 ème mondial.

 

Ce qui explique l'enjeu pour les monopoles russes et accessoirement européens de l'approvisionnement en gaz du riche marché ukrainien, ainsi que la problématique poussée par l'UE dans son « Accord d'association » d'une hausse des tarifs particulièrement bas sur ce marché.

 

Enfin, le troisième enjeu, c'est le transport des hydrocarbures russes vers l'Europe centrale et orientale, les pays ayant adhéré à l'UE. L'Union européenne importe 45 % du gaz importé à l'échelle mondiale.

 

En Europe, la Slovaquie, la République tchèque, la Hongrie, l'Autriche, la Finlande, la Roumanie, les pays baltes, la Bulgarie, la Serbie et la Grèce sont dépendants entre 70 et 100 % du gaz russe. L'Allemagne dépend à 40 % du gaz russe, la Pologne à 60 %, la France et l'Italie de l'ordre de 25 %.

 

Si diverses sources d'approvisionnement ont été ouvertes récemment entre la Russie et l'Allemagne, par le « North Stream » en mer du Nord, l'Ukraine avec son réseau de gazoducs « Soyouz » reste la principale porte d'entrée du gaz russe en Europe.

 

Toute cessation de livraison entre Russie et Ukraine menaçant d'avoir des répercussions critiques pour une dizaine d’États européens.

 

Avant la crise, la main basse occidentale sur le gaz de schiste ukrainien … grâce à Mr.Ianoukovitch !

 

Depuis le début de l'année 2014, Viktor Ianoukovitch était devenu un affreux dictateur (pourtant élu démocratiquement !), un politicien corrompu, vendu aux Russes.

 

Pourtant, entre 2010 et 2014, Ianoukovitch était salué pour son « pragmatisme » dans la presse économique, accueilli chaleureusement par les chancelleries occidentales. Pourquoi tant d'éloges ?

 

Ianoukovitch a réalisé les « réformes structurelles » du FMI associées au « plan d'ajustement » de 15 milliards de $ adopté en 2014 : réforme/privatisation des retraites et de la santé ; casse du code du travail ; baisse de l'impôt sur les sociétés ; réforme agraire favorable aux gros agriculteurs.

 

Il a surtout accompli le gros morceau attendu par les majors occidentales : la « réforme de l'énergie » qui prépare la libéralisation et privatisation du secteur en divisant la Naftogaz, suivant les dispositions européennes, en une entité chargée du réseau (Ukrtranshaz) et une autre de l'extraction (Ukrgazvydobuvannya).

 

Ianoukovitch a fait rentrer l'Ukraine en 2012 dans la « Communauté énergétique » avec l'UE - ce qui nécessitait la fin du monopole public dans l'énergie, l'introduction de la concurrence – il a mis fin la même année au monopole de Naftogaz sur les importations de gaz ukrainien.

 

Sous Ianoukovitch, les contrats ont plu avec les grands groupes occidentaux, dans tous les secteurs juteux :

 

le pétrole et le gaz off-shore en Mer noire, où Exxon avait dégoté au nez du Russe Lukoil un contrat en 2012 dans un consortium avec Shell. En octobre 2013, c'était au tour de l'italien ENI (avec une participation d'EDF) d'avoir accès, pour 4 milliards de $, à une zone off-shore de 1 400 km 2 en Crimée occidentale ;

 

le gaz de schiste, avec les deux grandes réserves connues. Celle d'Ukraine occidentale concédée à l'américain Chevron en novembre 2013 pour 10 milliards de $. Et celle d'Ukraine orientale octroyée par contre à l'anglo-hollandais Shell.

 

Enfin, le réseau de transport, avec les négociations lancées en 2013 par le pouvoir ukrainien avec Siemens, Deutsche Bank et Ferrostaal pour rénover l'ensemble des gazoducs ukrainiens, un projet estimé à 7 milliards de $.

 

En une année, le président honni Ianoukovitch avait accordé plus de 50 milliards de $ de contrats aux grands groupes occidentaux, bradant son sous-sol, ses mers, sa souveraineté.

 

Pourtant, Ianoukovitch a eu un tort : refuser d'augmenter les tarifs de gaz comme il l'avait promis. Il s'est attiré les foudres du FMI puis celle de l'UE qui exigeait des concessions similaires dans son « Accord d'association » qu'il a finalement refusé de signer.

 

La Russie et l'annexion de la Crimée : le pactole des champs de pétrole et de gaz off-shore

 

La suite, on la connaît. Du côté russe, il n'était pas question – d'un point de vue également géo-stratégique – de lâcher l'Ukraine, principal débouché pour son gaz vers l'Europe.

 

La politique russe est extrêmement dépendante de ses revenus en gaz et pétrole – 60 % des recettes budgétaires –, tout comme elle est façonnée par les intérêts de ses trois géants, le monopole du gaz Gazprom (numéro 1 du gaz mondial) et les grands groupes pétroliers, le public Rosneft et le privé Lukoil.

 

Pour le gouvernement russe, les approvisionnements en gaz de Gazprom vers l'Ukraine était un atout pour gagner en influence politique, s'allier avec les oligarques locaux du secteur (comme l' « oligarque sanglant », Dimitri Firtach), obtenir des concessions de l'Ukraine, dont les bases militaires en Crimée.

 

Après le coup de force occidental à Kiev, la Russie via Gazprom a d'abord proposé à l'Ukraine un « plan d'aide » alternatif à celui du FMI avec des tarifs préférentiels puis, devant le refus, exigé de rehausser les tarifs au prix du marché, ce qui aurait supposé une hausse de 80 %.

 

Le bras de fer continue, même si l'Ukraine – dont les réserves s'épuisent dangereusement – tenterait désormais d'obtenir de Gazprom un accord de la dernière chance, pour les 18 prochains mois.

 

Mais les monopoles russes n'ont pas perdu le nord, ils ont même récupéré le sud.

 

En effet, l'annexion de la Crimée n'est pas qu'un simple retour en arrière historique par rapport au cadeau à l'Ukraine de Khrouchtchev en 1954, une décision géo-stratégique ou une adhésion aux vœux de la population locale.

 

La Crimée, officiellement, n'aurait que 150 milliards de m 3 de gaz et 45 milliards de pétrole à offrir. C'est sans compter sans les gisements off-shore de gaz et de pétrole qui pourraient s'élever à 3 trillions de m 3. Soit des réserves trois fois supérieures à celles du reste de l'Ukraine !

 

En mars 2014, c'est le rattachement de la Crimée à la Russie. Dès le 14 mars, Reuters relaie les propos du vice premier-ministre de Crimée Rustam Temirgaliev, proposant de nationaliser l'entreprise de gaz Chornomornaftohaz :

 

« Après la nationalisation de l'entreprise, nous prendrons clairement la décision – si un grand investisseur, du type Gazprom apparaît – de conduire à sa privatisation ».

 

Cela a le mérite d'être clair, nationaliser pour privatiser et brader l'entreprise locale au numéro 1 mondial Gazprom, un beau cadeau avec les champs de la Mer noire en prime.

 

Le réseau de transport ukrainien privatisé : le retour des monopoles européens

 

Et pour les entreprises occidentales, le temps est-il à la soupe à la grimace ?

 

Apparemment pour celles qui avaient parié sur les gisements off-shore en Mer Noire. Mais les apparences pourraient se révéler trompeuses. Le géant russe Gazprom, tout comme Lukoil et Rosneft, manque de certaines technologies cruciales pour l'exploitation off-shore.

 

Ce qui explique qu'elle pourrait s'associer à la major américaine Exxon – comme c'est le cas en Arctique – pour explorer les fonds sous-marins de la Mer Noire.

 

Pour le gaz de schiste, Chevron continue son exploration à l'ouest, tandis que Shell n'a pas abandonné son projet mais vient ce 20 août de le suspendre à cause des combats dans la région de Donetsk.

 

C'est pour le réseau de transport qu'il y a bel et bien du nouveau.

 

Ce 14 août, le nouveau gouvernement a entériné l'ouverture aux investisseurs étrangers du réseau de gazoducs du pays, autrefois monopole du groupe gazier public Naftogaz, qui contrôlait le plus grand réseau au monde, avec 40 000 km de gazoducs.

 

Un réseau vieillissant, donc contraint à de lourds investissements, estimés par le gouvernement ukrainien à 5 milliards de $ (mais plutôt 16 milliards pour les experts russes).

 

Un appel d'offres vient d'être lancé avec trois concurrents. On ne sait si l'allemand Siemens est toujours sur le coup, c'est le cas en tout cas de l'américain Chevron qui a manifesté son intérêt dans le cadre d'un partenariat avec l'entreprise publique ukrainienne.

 

Un autre marché potentiellement intéressant vient même de voir le jour : celui de la vente à l'Ukraine du gaz européen … voire de la revente de gaz russe.

 

Ainsi, l'allemand RWE avait déjà proposé en 2012 un « accord-cadre » avec Naftogaz pour fournir une source énergétique alternative à celle russe, à partir du gaz norvégien et néerlandais.

 

En mars dernier, der Spiegel révélait que RWE prévoyait d'envoyer 10 milliards de m 3 vers l'Ukraine dès 2015 – soit le tiers de ce que l'Ukraine importe de Russie – du gaz russe acheminé via le gazoduc « North Stream ».

 

Plus récemment, et de façon plus anecdotique, GDF a également proposé fin juillet à l'Ukraine de la fournir en gaz, là encore du gaz norvégien ou russe tout simplement, les deux principales sources de gaz pour le monopole français.

 

Vers une escalade du conflit ? Ces sanctions qui déchirent les grandes puissances européennes

 

Il est difficile d'estimer si le conflit en Ukraine va s'intensifier ou non, si elle va trouver une résolution dans un partage (provisoire) du butin, un marchandage qui rappellerait étrangement les crises d'il y a un siècle, en Perse, dans les Balkans ou au Maroc.

 

Ce qui est sûr, c'est qu'aucun bloc n'est prêt à lâcher des territoires vitaux pour ces monopoles : la Crimée pour la Russie, l'Ukraine de l'ouest (surtout avec ses terres, sa réserve de main d'oeuvre) pour les monopoles occidentaux.

 

L'Ukraine de l'est, au très riche potentiel agricole et industriel, reste la pomme de discorde, soumise aux influences réciproques.

 

Dans cette « guerre économique » froide, la question de l'augmentation des sanctions contre le capital russe divise les grands groupes européens et américains, au vu de l'inter-dépendance relative entre les diverses économies.

 

Un fait à rappeler, presque comique : « RWE », ce konzern allemand qui propose à l'Ukraine de résister à la Russie en lui vendant en sous-main du gaz russe, vient de voir sa branche « énergie » (DEA) rachetée par un fonds d'investissement appartenant à Mikhail Fridman, oligarque russe proche de Poutine, deuxième fortune du pays.

 

A l'annonce de sanctions plus dures touchant la Russie dans le secteur bancaire et pétrolier, plusieurs grandes firmes ont exprimé leur désapprobation.

 

C'est le cas de certains groupes français notamment comme Peugeot et Renault dans l'automobile, BNP et la Société générale pour les banques ou encore Total dans l'énergie.

 

Il suffit de rappeler que Total détient 18 % du groupe gazier Novatek, qu'il espère extraire en Russie plus de 400 000 barils par jour d'ici 2020, en partenariat avec Yamal.

 

Même si l'époque des emprunts russe est révolue, la Société générale, elle, contrôle à 90 % la deuxième banque du pays, la Rosbank, tandis que la France est le premier investisseur dans le secteur financier russe.

 

Ce n'est pas le seul cas de prise importante de participation dans des groupes industriels russes : Renault (dans Avtovaz), Alstom (dans Energomash et Transmasholding), Schneider (dans Samara Electroshield) ont fait de même.

 

On pourrait évoquer le cas de l'anglais BP qui détient 20 % du groupe pétrolier Rosneft et qui s'est exprimé clairement contre l'adoption de sanctions envers le secteur pétrolier russe.

 

Enfin, entre Allemagne et Russie, il y a autant rivalité qu'interdépendance. L'Allemagne dépend à 40 % du gaz russe, elle reste le premier importateur mondial, tandis que la Russie est le premier exportateur mondial.

 

On sait que l'ancien chancelier Gerhard Schroder est un des architectes du projet « North Stream » négocié avec Gazprom sous son mandat, dont il est encore au conseil d'administration.

 

Le patronat allemand a d'abord exprimé une position opposée aux sanctions touchant la Russie, avant de soutenir le 30 juillet la nouvelle vague de sanctions de l'UE, par la voix du président de la BDI (Fédération de l'Industrie allemande), Ulrich Grillo, affirmant que :

 

« Celles-ci ne peuvent être exclues comme moyen de pression sur le gouvernement russe (…) les entreprises allemandes vont être durement touchées mais c’est l’heure de faire de la politique, pas des affaires. »

 

 

La lecture du conflit en Ukraine est plus que jamais – derrière l'intense voile de propagande – celle d'un conflit entre impérialismes, dénoncé par le PC ukrainien, dont le peuple ukrainien est la première victime. Un conflit qui sent de plus en plus le gaz.

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 12:08

 

 

                              Démission du gouvernement Valls

 

 

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                                                                                       rire

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 12:04

                                                                           HUMA.fr

 

 

 

25 août 1944 : Paris libéré par l’insurrection de son peuple
Yves Housson
Lundi, 25 Août, 2014
Photo: AFP
Après quatre ans sous le joug allemand, la capitale sort de la nuit. L’action armée des résistants unis au sein des FFI, 
conjuguée avec le soulèvement de la population, 
parachevée par les blindés de Leclerc, chasse l’occupant.
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24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 15:13

 

 

Communiqué du Mouvement des jeunes communistes (MJCF)
Le président de la République a lancé sa rentrée hier dans un entretien au journal Le Monde. Alors que le chômage continue d’augmenter, que la croissance n’est toujours pas au rendez-vous, M. Hollande persiste et signe : il maintient son cap inefficace et impopulaire.

Pire, en plus des 40 milliards de cadeaux fiscaux aux actionnaires du pacte de responsabilité, de nouvelles mesures sont annoncées : fusion de la prime pour l’emploi et du RSA, développement de l’apprentissage et de l’alternance, attaque de la représentation des travailleurs dans les entreprises. Sans contenu précis, sans moyens supplémentaires, ces annonces peuvent légitimement être perçues comme de nouvelles régressions. Va-t-on relancer l’emploi par des nouvelles suppressions de cotisations, développer l’apprentissage quand rien n’est fait pour stopper l’hémorragie industrielle ? Va-t-on relancer l’emploi en donnant toujours plus les mains libres à ceux qui nous ont plongés dans la crise ?

En poursuivant la fuite en avant dans l’austérité et la soumission aux marchés financiers, le président enfonce le pays et la jeunesse dans des perspectives sombres. Alors que les dividendes des actionnaires viennent de battre de nouveaux records (plus 30% au deuxième trimestre), de nouveaux cadeaux fiscaux sont offerts au patronat. Le coût du capital : voilà le mal de notre période.

Pour en finir avec le chômage, la précarité, il faut s’attaquer au pouvoir actionnaires pour reprendre la main sur nos richesses et avancer vers la sécurisation de nos formations, du travail.

C’est à cette tâche que les forces sociales et politiques de progrès doivent s’atteler dès cette rentrée.
                     
                                                       
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