Blog de la section du Cap Corse du PCF
Les « écologistes » et le PS ont montré le spectacle lamentable de leur négociation politicienne pour les législatives de 2012. Les quelques questions de principe du parti de la candidate Eva Joly, elle-même tentée un temps par le Modem, s’évaporent devant les ambitions électorales de ses ami(e)s. Pas de quoi être surpris.
Communistes, nous devrions pouvoir nous en moquer gentiment tout en mettant en avant des propositions de rupture fort éloignées de ces forces politiques de l’alternance.
Mais nous découvrons, au passage d’un entrefilet de l’Huma du 23 novembre 2011 (page 6) et d’un communiqué de la direction (internet), que notre Parti est partie prenante de l’accord EELV/PS.
Déjà, il serait difficile pour la direction du PCF de donner des leçons vu les marchandages politiciens interminables et inachevés du Front de gauche pour la répartition des circonscriptions avec les « partenaires ».
Voilà que nous apprenons que le PS et EELV se sont engagés à ne pas présenter de candidats contre les sortants « communistes » et sont prêts à laisser quelques « bonnes » circonscriptions au Front de gauche.
« Communistes » entre guillemets car l’Huma se plaint d’une candidature EELV potentielle contre François Asensi, député sortant depuis 30 ans de Seine-Saint-Denis, passé à la FASE, groupuscule qui affirme que le PCF n’a plus de raison d’être.
Ah bon ! Donc en fait il y a un accord de toute la « gauche » pour l’alternance et une nouvelle « gauche plurielle » après 2012, avec répartition des places.
Roland Muzeau chef de file des députés d’origine PCF dans le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, présidé par l’anticommuniste Yves Cochet, s’insurge dans le communiqué: Martine Aubry avait promis qu’il n’y aurait pas de candidat PS ou EELV contre les sortants Front de gauche. Ces méchants Verts ne tiennent pas leur engagement !!
Donc en fait tout est réglé ! Chacun joue sa partition. Mélenchon hurle dans le vide pour mieux racoler vers le PS. La direction du PCF a déjà négocié avec le PS ses sièges et ses places. On comprend pourquoi elle invite Mélenchon à calmer ses attaques (stériles répétons-le) contre Hollande.
C’est inacceptable. Les communistes ne sont même pas informés de ces tractations. Elles révèlent la raison d’être du Front de gauche : rabattre pour le PS de toutes les façons.
C’est dramatique. La nécessité d’aujourd’hui est d’élever la riposte, à partir des luttes et du rapport de force anticapitaliste face à la politique de super-austérité qu’elle vienne, de la droite ou de la « gauche », sous l’égide de l’UE.
Le FdG inclus dans l’accord PS-EELV pour les législatives (suite) : qui a pris la décision au PCF ?
ML pour vivelepcf
Communistes, nous venons d’apprendre, incidemment, que les candidatures du Front de gauche étaient combinées avec celles du PS et d’Europe écologie – les Verts (Voir notre article).
Comme il laisse des circonscriptions à EELV, le PS soutiendra dès le 1er tour les députés sortants et quelques candidats du Front de gauche. Le PS parraine un futur groupe EELV et un futur groupe Front de gauche à ses côtés pour l’aider après 2012.
Avec de tels arrangements, quel sens peut avoir encore le vote FdG ? Va-t-on vers un parti unique de la gauche, sous différentes appellations ?
L’inclusion du FdG dans accord EELV-PS a été trahie par la volonté du maire EELV de Sevran, Stéphane Gatignon, de se présenter dans la 11ème circonscription de Seine-Saint-Denis contre le député sortant FdG, ex-PCF, François Asensi. C’est la seule exception dans l’accord à la « règle » octroyée par Martine Aubry en faveur du FdG, à l’insu des communistes et du CN du PCF..
Pour soutenir Asensi, la direction du PCF, par les voix de Roland Muzeau, Marie-George Buffet et Pierre Laurent, a été obligée de la dévoiler.
La situation particulière de la 11ème circonscription de Seine-Saint-Denis ne manque pas de sel. Asensi et Gatignon ont été complices pendant des années au sein de l’aile droitière « refondatrice » du PCF. Ce sont deux transfuges du PCF, Asensi est passé maintenant à la FASE (il ne reverse pas ses indemnités au PCF bien sûr).
Asensi, député depuis 31 ans (rien que ça !), accuse maintenant son ancien bras droit de « trahison » : « Stéphane Gatignon, c’était mon assistant parlementaire. Je l’ai mis à la mairie de Sevran, je l’ai aidé, je l’ai nourri » a-t-il déclaré à France bleu Ile-de-France. On appréciera la pratique de « nouvelle façon de faire de la politique » que n’ont cessé de prôner ces deux soi-disant « novateurs » dans le PCF.
Mais il y a mieux encore. Asensi a été élu par le vote communiste en 2007. Il fait partie de ceux qui ont fait blocage à la reconstitution d’un groupe communiste, ce qui a entraîné la constitution du groupe de la « Gauche démocrate et républicaine » avec … les députés EELV. Yves Cochet, député EELV de Paris, anticommuniste déclaré, en est maintenant le président.
La disparition évitable du groupe communiste n’avait pas ému MG. Buffet et Pierre Laurent. Les députés EELV ont pu prendre sans problème toute leur place et bien plus que leur place dans le groupe GDR. Mais là, pour défendre Asensi, les dirigeants du PCF annoncent qu’ils vont taper du poing sur la table à la réunion de groupe.
MG. Buffet, qui n’aura pas de candidat PS dans sa circonscription, ne décolère pas devant « l’attitude désespérante du PS et des Verts » (le Parisien, édition du 93, 25 novembre 2011), mettant en balance le risque que le PS ne gagne pas la circonscription de Bondy-Aulnay s’il y a division à Tremblay-Sevran.
A Bondy-Aulnay, n’y aura-t-il donc pas de candidat FdG ? Ou s’il y en a un, ce sera un candidat de complaisance. Merci pour les militants !
Quel spectacle lamentable ! Le Front de gauche, initié par la direction du PCF, apparaît une fois de plus pour ce qu’il est : un appendice du PS chargé de ratisser à gauche, un ensemble politicien détruisant le PCF.
Dans l’accord PS-EELV, au moins, il y a une base politique, certes très contestée. Dans l’accord PS-FdG, il n’y en a même pas. Au FdG, on ne marchande pas le plat de lentilles, on l’accepte.
Militants communistes, on va nous demander de faire la campagne, dans des conditions localement diverses. Refusons d’être instrumentalisés en force d’appoint de la social-démocratie, continuons à demander des candidatures PCF sur des positions de rupture, faisons vivre nos organisations du PCF en lien avec les luttes.