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Blog de la section du Cap Corse du PCF

Les leçons d’un jugement:Contribution du PCF et Front de Gauche aux municipales d'Ajaccio

 

 

 

Les leçonsd’un jugement:

Contribution du PCF et Front de Gauche aux municipales d'Ajaccio


La Justice administrative a sanctionné, le 23 octobre, « une manoeuvre systématiquement organisée…qui a altéré la sincérité du scrutin » des 23 et 30 mars 2014. Elle a annulé l’élection.
De ce jugement, on peut tirer et retenir trois leçons :
1 – En sanctionnant la fraude électorale, la Justice a rendu un immense service à la démocratie !
2 – En donnant un coup d’arrêt à sept mois de gestion hasardeuse de la capitale régionale, par une équipe UMP particulièrement agressive et revancharde, la Justice a offert à la majorité des Ajacciens qui n’ont pas voté pour cette équipe, une occasion de lui donner congé !
3 – En faisant droit au recours déposé par Simon Renucci, au nom de la liste Ensemble pour Ajaccio - Insemi per Aiacciu, la Justice a offert une nouvelle chance à la gauche : elle peut revenir plus forte à la Direction municipale, pour réparer les dégâts, relancer la solidarité, et reconstruire un projet urbain digne d’Ajaccio, en retrouvant le chemin (oublié depuis quelques mois) de l’intérêt général !
La gauche, dans toutes ses composantes, doit retenir ces trois leçons. Elle doit travailler sur elle-même et se rassembler, dans la clarté, pour affronter les prochaines échéances. Elle doit mobiliser tous ses atouts, et retenir l’expérience de ces derniers mois ; et, en particulier, la dernière séance du conseil municipal, le 27 octobre : les quatre élus de l’opposition, Céline Lantieri, Charly Cervetti, François Casasoprana et Paul Antoine Luciani, quittant la salle sous les hurlements et les insultes d’un public excité par le maire Marcangeli en personne…
L’intervention de Paul Antoine Luciani, au nom des quatre élus présents, n’a été que partiellement prononcée. Le maire, violant le règlement intérieur du conseil municipal et l’obligation de courtoisie qui s’impose à toutes les assemblées élues, l’a brutalement interrompue, coupant grossièrement la parole à un élu qui n’avait en rien troublé la sérénité de la séance. Visiblement, Laurent Marcangeli n’a pas supporté la référence à la décision de justice qui avait annulé les élections. Ce texte n’ayant bénéficié que d’une diffusion publique limitée, nous le présentons à nouveau aux Ajacciens. Ils pourront s’en souvenir, le moment venu.
Pour la section d’Ajaccio du Parti communiste : Paul Borelli, Jean Pierre Maginot, Pierre-Jean Delavalle, Serge Gori, Charles Mariani, Pierre-Ange Muselli, Maxime Nordee, Jacques Perona, Jean-Pierre Fabiani, Gilles Larnaud, Jacqueline Lledo, Pierre-André Albertini, Mélanie Franceschi, Yves Lledo, Marlène Rasori, Monique Coutelle, Jean-Pierre Giudicelli, Victor Ruiu, Joseph Marcaggi, Jacqueline Prévert, Antoine Etienne, Claude Gerenton, Doudou Spanu,
Félix Franceschi.
Les signataires Front de gauche présents sur la liste unitaire de mars : Etienne Bastelica, France Belicar, Kilian Cervetti, Antonin Bretel, Paul Antoine Luciani, Rose-Marie Padovani, Natacha Pimenoff, Marthe Poli, Carole Spanu.
La dernière séance de la mandature Marcangeli


Texte complet de l’allocution, de Paul Antoine Luciani (Lundi 27 octobre 2014)
« Monsieur le Maire,
C’est aujourd’hui la dernière séance de votre mandature. Nous aurions pu prendre la posture qui avait été la vôtre, le 6 mars dernier, à l’occasion de la dernière séance de la mandature précédente, et refuser de siéger aujourd’hui… mais, ce n’est pas une surprise, nos choix ne sont pas les vôtres !
Nous avons tenu, en premier lieu, à marquer, par notre présence, le point final du parcours majoritaire que vous aviez amorcé le 30 mars. Un point final anticipé qui vous est imposé par une décision de justice ; une justice dont nous voulons saluer le service éminent qu’elle a rendu au suffrage universel.
Nous avons également souhaité relayer, au sein d’une assemblée qui représente toute la communauté ajaccienne, un sentiment très largement partagé dans la population. Cette dernière séance, intervenant après sept mois de mandat, pourra peut-être susciter chez vous et chez les 12 301 électeurs qui ont voté pour vous, un sentiment confus, mêlé de nostalgie et d’amertume. Mais, pour nous, et certainement aussi pour les 13 812 électeurs qui n’ont pas voté pour vous, cette dernière séance sera ressentie comme un commencement, un nouveau départ, une nouvelle chance…Nous avons voulu exprimer, ici et maintenant, cette confiance dans l’avenir d’Ajaccio.
Nous avons voulu, enfin, achever notre travail d’opposants constructifs. De votre côté, vous avez annoncé, urbi et orbi, votre démission et celle de votre majorité à l’issue de cette réunion. Cette annonce donne un relief très particulier à cette ultime session. Elle pourrait même occulter les conséquences préjudiciables des décisions que vous allez prendre avant de partir. Nous souhaitons donc donner, sommairement mais précisément, notre avis sur certains points essentiels.
Le budget supplémentaire : il est particulièrement éloquent. On ne peut plus dire que vous êtes contraints par les effets de la gestion précédente. Vous avez dénoncé durant treize ans le poids « exorbitant » des frais de personnels dans le budget communal. Et vous avez, à longueur de séances, depuis sept mois, dénoncé l’impossibilité où vous vous trouviez de faire face aux obligations financières de la commune. On constate, page 7 du rapport de présentation, que, précisément dans les 7 petits mois de votre mandature, et sous votre responsabilité exclusive, les frais de personnels font un bond spectaculaire de 873 745 euros, soit 1,51 % de la masse globale du chapitre 012 ! Mais en année pleine, cette dépense s’élèvera sans doute à 1 400 000 euros et à près de 3 % de cette masse! Dans les caisses d’une ville ruinée par vos prédécesseurs, il y avait encore, apparemment, quelques fonds de tiroirs suffisamment garnis pour réaliser ce que vous appelez, sans autres précisions (je vous cite) « un certain nombre de recrutements »!
S’agissant de l’indemnisation des 15 commerçants lésés par la construction du parking (une indemnisation que nous avions prévue en installant une commission spéciale à cet effet), nous constatons que vous n’avez eu aucune peine à trouver les crédits nécessaires : ils figurent dans le budget supplémentaire du stationnement. Car, contrairement à ce que vous avez occulté, en dénonçant les choix financiers de notre équipe, le budget du stationnement est bien équilibré en recettes et dépenses ; que ses recettes proviennent des usagers (et non des contribuables) et qu’elles permettent de régler globalement, dans l’immédiat, plus de 450 000 euros aux commerçants impactés ! Dans ce cas encore, la ville ruinée que vous aviez dépeinte et décriée vous permet de faire face à d’importantes et nécessaires obligations…
S’agissant du budget supplémentaire du Port de plaisance, nous constatons que les dénonciations virulentes et inacceptables ont fait place à un discours plus raisonnable. Nos protestations et nos répliques n’y sont pour rien, naturellement !!
La création d’une société publique locale ne suscitera pas de débat particulier, car la délibération que vous proposez n’aura sans doute pas d’effet concret dans le calendrier que vous annoncez, la CAPA étant, pour le moment, dans l’incertitude quant à sa capacité de délibérer valablement, après votre démission. On remarquera que la commission des finances a rectifié, grâce à l’intervention de Charly Cervetti, l’imputation comptable qui interdisait de financer cet outil. Un outil, utile sans doute, mais dont on peut craindre qu’il génère, dès sa création, plus de dépenses que de recettes… En tout état de cause, vous avez tout de même trouvé, dans les caisses vides de la ville, les premiers 260 000 euros nécessaires pour le financer.
S’agissant du patrimoine foncier communal, nous refusons catégoriquement qu’un particulier, quel qu’il soit, exige à des fins d’acquisition privée, le déclassement d’une parcelle, si petite soit-elle, du domaine public communal. Je me suis largement exprimé sur ce point en commission ; mais même si vous ne retirez pas ce projet de délibération de l’ordre du jour, comme je vous l’ai demandé, votre décision ne sera pas suivie d’effet immédiat
Cette observation vaut également pour le projet de protocole avec l’Etat concernant la Citadelle où, manifestement vous avez accepté de vous engager dans la voie sans issue de l’acquisition, à titre onéreux, de ce joyau, en oubliant que le Préfet Erignac avait demandé et obtenu que la Citadelle de Bonifacio soit cédée à la Collectivité Territoriale de Corse au franc symbolique.
Ces observations très concises suffisent à vous indiquer notre rejet du budget supplémentaire, nos réserves sur les autres budgets, et notre accord pour une indemnisation équilibrée des commerçants, d’autant qu’ils peuvent s’attendre à des difficultés supplémentaires du fait de l’abandon unilatéral, irréfléchi et coûteux, du parking Campinchi.
Voilà, monsieur le maire, en quelques mots, ce que nous souhaitions vous dire au sujet de l’ordre du jour de ce dernier conseil. Nous allons vous laisser conclure, entre vous, cette mandature que la justice a, fort heureusement, interrompue. Car, selon nous, si votre passage à l’exécutif municipal a été bref, il a aussi été négatif pour Ajaccio.
Désormais ce sera aux Ajacciens d’en juger. Nous ne sommes que leurs représentants.
Je vous remercie de votre attention. »
L’ex maire d’Ajaccio, Laurent Marcangeli, accepte la décision du Tribunal. Du moins, il le dit…Et pour essayer d’en convaincre les Ajacciens incrédules, il démissionne en compagnie de 35 autres élus. Il se plaint : « depuis plusieurs mois, une odieuse campagne de calomnies est dirigée contre moi et ceux qui m’entourent » . La décision du Tribunal serait-elle une conséquence de cette campagne ? Ce serait excessif de le prétendre, car elle est « sans ambiguïté » affirme l’ex ; mais il ajoute : « elle est manipulée par quelques revanchards avides de pouvoir dans le seul but de vous mentir »
Explication : le jugement indique clairement que la preuve était apportée d’ « une manoeuvre systématiquement organisée…ayant altéré la sincérité du scrutin, sans qu’il soit besoin d’identifier le ou les auteurs de cette manoeuvre ou leurs bénéficiaires, ce que n’a d’ailleurs pas permis l’instruction menée devant le Tribunal de céans » (page 11 de la décision du TA de Bastia).
Laurent Marcangeli tire de cette phrase, effectivement sans ambiguïté, la conclusion abusive que le Tribunal aurait,« disculpé de toute faute » lui et les siens . Mais le Tribunal ne les a pas «disculpés», il a simplement indiqué qu’une manoeuvre systématiquement organisée étant attestée, la sincérité du scrutin ayant été altérée, les élections devaient être annulées. Le Tribunal ne justifie pas sa décision, qui est grave et lourde de sens, par l’existence de quelques «irrégularités» (le mot est de Laurent Marcangeli qui, lui, ne parle ni de « fraude », ni de « système organisé »). Le Tribunal n’anticipe pas non plus sur les responsabilités pénales qu’encourraient les auteurs s’ils étaient découverts : une instruction a été confiée, par le Procureur de la République, à deux juges spécialisés.
Mais l’ex maire, qui est aussi avocat, joue sur les mots pour tenter de nous faire croire que ce jugement ne le vise en rien, et qu’il en serait presque ravi s’il n’était pas « manipulé par des revanchards avides de pouvoir» ! Il proclame qu’il a la conscience tranquille, mais, à l’inverse de tous ceux qui se disent innocents, il ne fait pas appel de cette annulation. Mieux, on pourrait presque déduire de ses « arguments » qu’il aurait contribué à l’obtenir !!
Chacun a bien compris que la démission n’est qu’une manoeuvre organisée pour rapprocher le plus possible la date des élections : faire appel aurait rallongé de quelques mois l’organisation de ce scrutin. La droite spécule sur l’impréparation et la division de l’opposition ; elle sait qu’en mars, une majorité d’Ajacciens n’a pas voté pour elle ! Et Laurent Marcangeli qui sait que cette annulation a porté un coup sérieux à son autorité et à sa crédibilité politiques, cherche à se présenter, selon ses propres termes, comme un « démocrate sincère et seulement animé par la défense de l’intérêt général »...
Conclusion : la gauche au travail !
L’équipe conduite par Simon Renucci, et la gauche dans son ensemble, peuvent prolonger la victoire qu’ils viennent de remporter pour la démocratie, par une victoire électorale contre l’UMP. Ils ont le choix entre deux attitudes :
- soit, se laisser porter par cette victoire morale, et par l’aspiration, forte et légitime, à en finir avec la gestion UMP, sans se soucier des nouveaux enjeux de ce scrutin exceptionnel, sans réduire les fractures apparues en son sein, et sans prévoir et annoncer les conditions du second tour. Dans ce cas, elle aura du mal à convaincre ;
- soit, conforter sa démarche unitaire sur la base des principes démocratiques et républicains qui ont toujours été les siens ; en prenant la mesure de l’expérience désastreuse des sept derniers mois; en adaptant, sur la base de son propre bilan, ses propositions au nouveau contexte ; en respectant l’autorité politique et la représentativité de ses composantes ; en fédérant toutes les forces de progrès sur un pacte de gestion clair et anti austérité. Dans ce cas, elle se montrera capable de transformer l’essai.
C’est dans cette direction que travaillent les communistes et le Front de gauche. Et ils ne ménageront pas leurs efforts pour y parvenir.
Ajaccio s’en trouvera mieux
Un espoir pour Ajaccio
La gauche rassemblée dans la clarté

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