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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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17 mars 2015 2 17 /03 /mars /2015 16:13
Mare Nostrum:Israël : La liste judéo-arabe en passe de créer la surprise

 

                             Israël : La liste judéo-arabe en passe de créer la surprise

Pierre Barbancey
Lundi, 16 Mars, 2015
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La campagne bat son plein, au sol, affiche de la formation liste commune. 5,8 millions d’électeurs sont appelés aux urnes aujourd’hui pour élire leurs députés.
REUTERS
Alors que le Likoud de Netanyahou et l’Union sioniste du travailliste Herzog sont au coude-à-coude avec un léger avantage pour ce dernier, le rassemblement des partis arabes et des communistes devrait devenir le troisième groupe au Parlement pour défendre la notion de citoyenneté et d’égalité.

Tel-Aviv, envoyé spécial.

E n décidant de convoquer des élections anticipées, Benyamin Netanyahou n’avait aucun doute. Les Israéliens le replaceraient au pouvoir en lui donnant une nouvelle majorité dont il ne disposait plus. Aujourd’hui, pourtant, alors que 5,8 millions d’électeurs sont appelés aux urnes, le doute a gagné le premier ministre et son parti, le Likoud. Selon les sondages, il devrait être distancé de trois ou quatre sièges par la liste formée par l’improbable ticket Isaac HerzogTzipi Livni. Le premier est responsable du Parti travailliste, la seconde était, jusqu’en décembre, ministre de la Justice de Netanyahou. À eux deux, ils ont créé l’Union sioniste et pourraient sortir gagnants. Mais le système électoral israélien est ainsi fait que cette victoire ne signifierait pas automatiquement qu’ils prendraient le poste de premier ministre. Il faut pour cela arriver à bâtir une majorité. Or, ces mêmes sondages leur prédisent, au mieux, 25 sièges sur les 120 que compte la Knesset, le Parlement. Il faudra s’attendre, de la part de l’Union sioniste comme du Likoud (qui pourrait obtenir 22 députés), à de rudes négociations qui pourraient même aboutir à la constitution d’un gouvernement d’union nationale entre ces deux grandes formations !

La loi a été modifiée pour évincer les petits partis

Une sauce politicienne peu ragoûtante mais habituelle en Israël. Pourtant, à bien des égards, ce scrutin pourrait réserver des surprises. À commencer par le coup de tonnerre qu’a représenté l’annonce, il y a quelques semaines, de la constitution d’une liste judéo-arabe, appelée Liste commune, par l’ensemble des partis arabes – représentants des Palestiniens de 1948 vivant en Israël – et le Haddash, le front pour la paix, animé principalement par le Parti communiste israélien. Une union tout d’abord due à une nécessité pragmatique : la loi a été modifiée pour évincer justement les petits partis, faisant passer de 2 % à 3,5 % le pourcentage minimum nécessaire pour accéder à la Knesset, soit trois ou quatre députés. Si nécessité a fait loi, elle a enclenché une dynamique, particulièrement chez le 1,7 million de Palestiniens d’Israël. Leur participation électorale a toujours été inférieure à la moyenne nationale (57 % contre 68 %). Ils pourraient aujourd’hui être 70 % à se déplacer. Jusqu’à présent, le nombre de leurs députés à la Knesset était de 11. Unis, ils pourraient se retrouver entre 13 et 15 au Parlement, devenant alors la troisième force du pays.

la Liste commune pourrait jouer un rôle de soutien essentiel, comme elle l’a fait lors de la désignation de Rabin dans les années 1990.

À Umm al Fahm, une ville arabe israélienne située à la frontière de la Cisjordanie, la rue principale est jalonnée d’affiches appelant les habitants à se rallier à la bannière grise et bleue de la Liste commune. À quarante-six ans, Khitam Mahmis votera pour la première fois. « Ici, les conditions de vie des Arabes se dété- riorent. Si nous allons voter tous ensemble, nous obtiendrons davantage », insiste-t-elle. Mirnan Baransi, une étudiante de Nazareth, se réjouit. « Nous attendions cela depuis des années. Nous aurons désormais davantage de pouvoir pour faire la différence. » Cette différence, la tête de liste, Ayman Odeh, secrétaire général de Haddash, l’exprime en défendant l’idée d’une alliance arabo-juive pour lutter contre les discriminations, le racisme et les inégalités sociales en Israël. Et en défendant la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Il a prévenu que sa formation ne s’associerait à aucun gouvernement après les législatives, quel que soit le vainqueur du scrutin. « Nous voulons que ce gouvernement, qui nous a tous menés dans l’impasse, juifs comme Arabes, ne puisse pas continuer. Mais nous ne sommes pas dans la poche d’Herzog. » Si Isaac Herzog est désigné, la Liste commune pourrait jouer un rôle de soutien extérieur essentiel, comme elle l’a fait lors de la désignation de Yitzhak Rabin dans les années 1990. « Nous avons trouvé une formule gagnante dans les années 1990 avec le gouvernement Rabin », rappelle Ayman Odeh, laissant entendre qu’il pourrait proposer une solution semblable. 20 % des électeurs se disaient encore indécis à la veille du scrutin. Benyamin Netanyahou a, de son côté, multiplié les gestes en direction des colons, les mettant en garde contre une possible arrivée au pouvoir de ce qu’il appelle « la gauche », alors même que son principal challenger, Isaac Herzog, a redit que Jérusalem resterait « une et indivisible ».

LA QUESTION SOCIALE AU CENTRE DES PRÉOCCUPATIONS
Pour la moitié des Israéliens, les questions sociales et le coût de la vie, plus élevé que dans les pays occidentaux, constituent des priorités auxquelles le parti victorieux aujourd’hui devra s’attaquer. En 2011, des dizaines de milliers de manifestants protestaient contre la hausse du prix du fromage blanc illustrant les difficultés de centaines de milliers d’Israéliens.
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