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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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19 mars 2015 4 19 /03 /mars /2015 09:32
Mare Nostrum:Israël. La voie du racisme et de la colonisation
Mare Nostrum:Israël. La voie du racisme et de la colonisation
Israël. La voie du racisme et de la colonisation
Pierre Barbancey
Mercredi, 18 Mars, 2015
L'Humanité
Benyamin Netanyahou a gagné les législatives. Le Likoud remporte entre 29 et 30 sièges contre 24 à l’Union sioniste. Seule embellie, les 14 sièges de la liste judéo-arabe, parmi lesquels 5 membres du Haddash.
Tel Aviv, envoyé spécial.

Le score est pratiquement sans appel. Benyamin Netanyahou sort grand vainqueur des élections législatives, faisant mentir tous les sondages qui le mettaient à la remorque de son adversaire, Isaac Herzog, dont on ne sait pas quelle étiquette il faut lui accoler. Selon les résultats officieux (l’annonce officielle ne devrait avoir lieu qu’aujourd’hui), portant sur 99,5 % des bulletins de vote et qualifiés par la presse israélienne de « grande victoire » pour Benyamin Netanyahou, le Likoud obtient entre 29 et 30 sièges contre 24 à l’Union sioniste sur les 120 que compte la Knesset, un écart supérieur aux premières projections qui ne laisse guère planer de doute sur le nom du futur premier ministre. Benyamin Netanyahou, dont le quatrième mandat semblait bien compromis à la veille du scrutin, a revendiqué la victoire dès la publication des premiers sondages à la sortie des urnes. « Contre toute attente : une grande victoire pour le Likoud, une grande victoire pour le camp national emmené par le Likoud, une grande victoire pour le peuple d’Israël », a réagi le premier ministre sur son compte Twitter peu après la fermeture des bureaux de vote. L’abandon des travaillistes qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes Devant ses partisans en liesse, le premier ministre sortant a ensuite annoncé avoir déjà entamé des discussions avec les dirigeants des partis d’extrême droite et des formations religieuses, qu’il a invités à rejoindre « sans délai » une nouvelle coalition gouvernementale. « C’est un magicien, c’est un magicien », rugissait d’ailleurs la foule rassemblée à Tel-Aviv pour applaudir son messie dont la morgue a décuplé, tout comme celle de son épouse, toujours à ses côtés et qui a pourtant défrayé la chronique par ses frasques, ses déclarations à l’emporte-pièce et son empressement à confondre biens publics et biens privés. Isaac Herzog, crédité par les derniers sondages de quatre sièges d’avance, tentait de faire bonne figure en assurant que « tout reste ouvert », mais personne n’y croit. Et d’ailleurs, croire en quoi ? Son ticket, qu’il voulait gagnant, avec Tzipi Livni disait déjà tout l’abandon des travaillistes qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. De concession en concession, de colonisation en colonisation, ils ne sont devenus que la partie fréquentable de l’occupation. Le ton n’est pas dur, rugueux, comme celui de la droite. L’air entonné sonne peut-être mieux à l’oreille de certains. Mais les paroles sont quasi identiques, le refrain toujours le même. Israël serait un pays en état de siège et sa défense requiert tous les moyens possibles et imaginables. On connaît. C’est d’ a i l l e u r s p o u r c e l a qu’Herzog s’est alliée à Livni. Ministre de Netanyahou jusqu’en décembre dernier, elle avait approuvé sans l’ombre d’une hésitation la cavalcade sanglante de l’armée israélienne dans la bande de Gaza. La même était d’ailleurs ministre des Affaires étrangères lorsque, déjà, ce même territoire palestinien était mis à feu et à sang en décembre 2008-janvier 2009. Elle encore, égérie sioniste des réseaux d’espionnage du Mossad, qui avait donné son corps et son âme aux plus basses besognes. Dans cette élection, les travaillistes avaient choisi cette alliance justement pour draguer à droite. Le requin Netanyahou, à ce jeu, est encore plus fort ! Ce n’est qu’à la veille du scrutin que cette liste, Union sioniste, porteuse en elle-même d’exclusion de 20 % de la population (les Palestiniens de 1948 vivant sur le territoire israélien), s’est aperçue qu’il fallait donner un coup de barre à gauche, en éclipsant Tzipi Livni qui annonçait, qu’en cas de victoire, elle ne partagerait pas le poste de premier ministre avec son colistier, comme il était prévu. Trop tard ! Les colons prennent un poids toujours plus important Pour arriver à ses fins, à la victoire, Benyamin Netanyahou a fait feu de tout bois, caressant la société israélienne dans le sens de son poil le plus horrible, le plus sectaire, le plus fasciste. Il a même siphonné une partie des voix de ses alliés traditionnels à la faveur d’une droitisation de son discours dans les derniers jours de campagne. Sachant pertinemment que ses adversaires de l’Union sioniste n’avaient guère de propositions économiques et sociales différentes, et même s’il savait que ces questions étaient les plus scrutées par des électeurs peu sensibles au sort des Palestiniens vivant sous occupation, il n’a pas cessé de parler de l’Iran, de la sécurité d’Israël et de la Terre promise. Les colons, dont les représentants prennent un poids toujours plus important dans la société israélienne depuis 1973, à la suite de la guerre dite de Kippour, lui en ont su gré. Le président sortant de la Knesset, Yuli Edelstein, ne vit-il pas lui-même dans une colonie ? Quant au vice-président de cette même assemblée, il demandait, en juillet dernier, de couper l’électricité aux patients de Gaza sous dialyse ! L’extrême droite a de son côté déjà saisi la main tendue par le dirigeant du Likoud. Naftali Bennett, chef du Foyer juif, un parti ultranationaliste, a annoncé lui avoir parlé au téléphone et avoir accepté d’entamer des discussions « accélé rées » en vue de former une coalition. « Le camp nationaliste a gagné », a déclaré ce partisan d’une annexion de certains territoires de la Cisjordanie occupée, dont le parti aurait néanmoins perdu 4 de ses 12 sièges à la Knesset, sans doute au profit du Likoud. Et le sinistre Avigdor Lieberman, qui prétend vouloir « couper à la hache » les têtes de ces Arabes d’Israël qui s’opposent à cette politique, s’apprête à reprendre le chemin du gouvernement. Il postule même pour le ministère de la Défense. Tout un programme ! Une déclaration de Netanyahou qui est une gifle à ses alliés occidentaux Comment s’étonner, dans ces conditions, d’entendre un Benyamin Netanyahou déclarer qu’une fois réélu il s’opposerait à l’établissement d’un État palestinien ? Une déclaration grave qui n’est rien d’autre qu’une gifle, voire un coup de poing dans la figure de ses alliés internationaux, parmi lesquels les États-Unis et la France. Comment vont réagir les chancelleries occidentales, celles-là mêmes qui avaient isolé la bande de Gaza, assiégeant les Gazaouis coupables d’avoir plébiscité le Hamas, coupable de ne pas reconnaître Israël. Washington, Paris, Londres et autres capitales vont-elles boycotter Tel-Aviv ? Hier matin, les déclarations se faisaient encore attendre… « Israël a choisi la voie du racisme, de l’occupation et de la colonisation, et n’a pas choisi la voie des négociations et du partenariat », estime de son côté Yasser Abed Rabbo, secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Seule éclaircie dans ce ciel bien sombre, le score de la liste judéo-arabe, dirigée par Ayman Odeh, ancien membre des Jeunesses communistes. Elle remporte 14 sièges (dont 5 de Haddash, le front animé par les communistes israéliens), a su mobiliser une très grande partie de l’électorat arabe et a drainé les espoirs des Israéliens juifs progressistes, qui estiment que l’égalité des droits et l’achèvement d’une paix juste et durable sont primordiaux. Un combat qui va se poursuivre à la Knesset, dans un pays qui sombre toujours un peu plus dans l’horreur

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Published by BANDERA ROSSA