Un spectre hante l’Europe, écrivait Marx en 1848, celui du communisme.
Un spectre hante l’Europe, écrivait Marx en 1848, celui du communisme. On ne saurait dire qu’il tirait jeudi soir les deux débatteurs à la primaire du PS par les pieds, qu’il s’agisse du travail ou de l’économie, du numérique ou de la transition écologique. On avait là deux points de vue différents mais avec sur le plateau un invité fantôme. François Hollande l’avait entrevu brièvement, lors d’un certain discours au Bourget en tentant de le décrire comme un adversaire sans visage. Il l’a vite oublié. Mais il est toujours là, comme le sombre double du travail, le côté obscur de la force. Comme un inconscient tyrannique, il guide les choix de la production, la gestion des entreprises, leur finalité, la pression sur le coût du travail et ses conditions, l’exercice de la démocratie. Il ne fait pas le choix de l’humain mais le choix des dividendes, de l’accumulation de richesses, de terribles inégalités. Ce fantôme du débat de jeudi soir, cet invité muet, c’était le spectre du capitalisme.