Les enjeux de 2007
Sarkozy veut en finir avec l’ISF
Investir dans le capital des PME permettrait d’échapper à l’impôt sur la fortune.
Pour alléger la charge fiscale des plus fortunés, le candidat de l’UMP n’est jamais en mal d’imagination. Dans un entretien au Monde, lundi, interrogé sur ce qu’il ferait de l’impôt sur la fortune, il assurait d’abord qu’« il n’y aura pas de suppression de l’ISF » s’il etait élu. Avant de préconiser deux mesures qui, si elles étaient appliquées, réduiraient ce prélèvement comme une peau de chagrin : d’une part ramener de 60 % à 50 % le taux maximal d’imposition des revenus, tous impôts confondus, en ajoutant la CSG et le CRDS à la liste de ceux qui sont déjà pris en compte ; d’autre part, offrir aux assujettis à l’ISF « la possibilité de déduire une somme de cet impôt, par exemple jusqu’à 50 000 euros, à condition de l’investir dans les PME ». Au lieu de verser leur cotisation au fisc, les contribuables concernés pourraient donc l’investir dans une entreprise. « Le plafond de 50 000 euros permettrait, en pratique, d’exonérer totalement la quasi-totalité des redevables de l’ISF, puisqu’il correspond à un patrimoine taxable de 6 millions d’euros », notait hier le journal économique les Échos. L’ISF, qui a rapporté 3,6 milliards d’euros l’an dernier, perdrait du coup tout son sens de prélèvement de solidarité, utilisé pour financer des actions publiques d’intérêt général, pour devenir un placement dans des entreprises privées. Y. H.