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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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12 avril 2007 4 12 /04 /avril /2007 09:17

INTERVENTIONS COMMUNISTES A L’ASSEMBLEE DE CORSE.
EXTRAITS

Dominique BUCCHINI :

«M. le Président, vous avez, avec vos amis, rejeté presque tous nos amendements l'an dernier. Je le dis avec une certaine gravité, j'y avais noté de la condescendance, pour ne pas dire même un peu de mépris. C'est une nouvelle manière de diriger. Ce n'est d'ailleurs plus le débat. Ce n'est plus le dialogue, c'est le néodialogue. En un mot « je t'écoute, je te promène, je t'enrobe, je t'enrhume, je te ballade ». In lingua materna : ti fisicheghju.

[…]Le revenu médian en Corse au dernier rang des régions françaises, inférieur de 17 % de celui de la métropole. Dans le 2A, nous sommes au 88ème rang sur 96, dans le 2B nous sommes derniers.
En Corse, l'écart entre les revenus les plus faibles et les revenus les plus élevés est plus important que dans les autres régions continentales.
En métropole, l'espace rural dans sa globalité est moins hétérogène car les revenus les plus modestes sont plus élevés qu'en Corse.
Je cite aussi des rapports qui sont des notes officielles : le montant mensuel de la retraite globale s'élève à 1 037 €, 4 % inférieurs au montant calculé pour la France de province.
Logement - évolution des prix : la progression enregistrée en Corse atteint 29 %, elle est seulement de 14 % au plan national.


Maria GUIDICELLI :

[…]Je vous dirai .. […] que le vote d’un budget est un acte majeur, car il est la traduction financière de choix politiques lourds de conséquences sociales et économiques.
Pour nous, la construction budgétaire doit être favorable aux intérêts de la Corse et des Corses. C’est cela et cela seul qui guide notre vote aujourd’hui et non pas les conséquences que ce vote serait susceptible d’avoir sur la stabilité de l’institution régionale.
Je n’entends pas non plus le cri du cœur de Joselyne FAZI,[droite NDLR ] notre collègue, tout à l’heure, qui en appelait à la raison de ses consoeurs.
Le seul cri que j’entends et le seul cri que nous entendons au sein de notre groupe, c’est celui de la Corse d’en bas.
C’est celui de la Corse des femmes isolées qui vivent avec des minima sociaux.
C’est celui des gens qui logent dans des conditions indignes.
C’est celui des personnes âgées qui vivent avec un minimum et d’une manière isolée en milieu rural.
C’est celui de la précarité.
C’est celui des gens sans emploi.

Nous avons donc mesuré vos propositions budgétaires à la lumière de
leurs retombées sociales et économiques pour nos concitoyens.[…]
Notre vote ne peut vous être favorable, parce que nous rejetons les effets pervers d’une décentralisation qui fait de notre Région un exécutant d’objectifs nationaux contraires à notre éthique et qui, de surcroît, se traduit d’ores et déjà par une augmentation d’une fiscalité inégale, c’est vrai. Mais nous ne sommes pas dupes ! Nous ne sommes pas dupes des manœuvres qui consistent à, hier, augmenter la pression fiscale pour finalement, aujourd’hui, revenir sur une décision, mais demain nous y reviendrons à nouveau et le rejet de l’amendement proposé par Dominique[Bucchini] tout à l’heure en est la preuve vivante.
De toute manière, ce que nous faisons aujourd’hui, c’est faire supporter à notre Collectivité le poids du désengagement de l’Etat - vous l’avez dit, 40 M€ demeuraient au 1er février 2007 (la dette de l’Etat à notre encontre) - et M. le Président de l’Exécutif, vous nous incitez même à faire preuve de gratitude vis-à-vis de l’Etat, alors que vous nous dites aujourd’hui que la dotation de continuité territoriale nous est payée en une seule fraction et que vous nous dites que nous sommes susceptibles, l’année prochaine, de voir ce paiement étalé par douzième. Et là, nous voilà à nouveau face à un nouveau chantage : attention, soyez sages, parce que les réactions ne tarderont pas à se faire sentir…
Alors voilà, notre vote ne peut être favorable parce que nous rejetons également une politique touristique dont la tendance lourde fait une large place à un tourisme de « luxe » (des golfs, des résidences hôtelières, du nautisme…).
Nous rejetons une politique agricole dictée par des orientations communautaires contraires aux intérêts des zones rurales.
Nous ne serons pas favorables à votre budget, parce que nous rejetons une politique économique qui injecte des sommes conséquentes, sans que vous ne soyez en mesure de nous présenter un bilan objectif en termes d’emplois créés.
Nous ne pouvons être favorables à ces propositions budgétaires, parce que nous rejetons une politique d’aménagement du territoire qui conduit à l’affaiblissement et à la disparition des services publics.

Enfin, nous rejetons le budget que vous nous soumettez parce que vous ne craignez pas le paradoxe qui consiste à nous dire que vous êtes préoccupés par la précarité qui s’est installée sur notre île, à tel point d’ailleurs qu’une commission ad hoc tente d’en comprendre les mécanismes, alors que parallèlement vous ne proposez aucune mesure nouvelle significative en faveur, par exemple, du logement social. Vous l’aurez compris, ce qui à nos yeux posait problème en 2006, continue de poser problème aujourd’hui.
Pourquoi aurions-nous aujourd’hui posé des amendements auxquels vous avez été totalement sourds en 2006 ?Pourquoi y seriez-vous sensibles cette année ?

N’usez pas du chantage qui consiste à dire que nous risquons de mettre en péril l’équilibre de l’institution, que nous risquons de faire perdre 120 M€. Effectivement, l’institution, cela est indigne de notre Assemblée !
Pour nous, le blocage de l’institution est moins bien dramatique que le blocage de la société insulaire au regard de la politique mise en œuvre depuis plus de vingt ans sans interruption par la même majorité.



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