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PATRIMOINE-CULTURE-

Sites archéologiques –

Dans le cadre de la politique de mise en valeur du patrimoine, il est notamment précisé que seront implantés des « centres d’interprétation des sites archéologiques » d’Aléria, Cucuruzzu et Cauria (p.25).

Nous attachons un grand intérêt au devenir de ces sites, représentant à la fois un enjeu culturel, et un enjeu de développement économique local et même régional

Lieux d’histoire et de mémoire, ces sites remarquables doivent, bien entendu, être réellement accessibles aux publics, corse aussi bien que touristique. Il est important de faire connaître la somme de connaissances qu’archéologues et historiens ont accumulée sur ces sites, ainsi que la part de mythe, d’imaginaire, véhiculés par la tradition, la littérature, l’art.

Un centre d’interprétation a pour ambition de fournir au public des clefs de lecture de ce patrimoine ; participant à l’effort de médiation qui se trouve au cœur de toute démarche patrimoniale. Il est indissociable d’une stratégie globale de mise en valeur d’un site, faisant l’objet d’un programme intégrant les préconisations scientifiques et comprenant les différents axes d’intervention formant un ensemble fonctionnel.

Lorsque des études menées, par exemple pour Cauria, prévoient la création de centres d’interprétation, c’est dans le cadre d’un schéma global prévoyant divers aménagements et comportant des scénarios avec leurs simulations financières.

Il nous paraît risqué de commencer la réalisation d’une partie des investissements sans avoir adopté au préalable le programme d’ensemble, sous ses aspects culturels, scientifiques, éducatifs mais aussi économiques et financiers, en ayant pris soin, en particulier, de régler les questions liées à l’accès, au stationnement, à la compatibilité du projet avec les protections juridiques du site – existantes ou à créer afin d’éviter toute dénaturation - et celles du PLU adopté ou en cours d’élaboration afin d’exercer la maîtrise de l’espace environnant, en accord avec les municipalités ; en un mot, la question de l’aménagement des sites peut difficilement être disjointe de celle de leur environnement.

On voit bien que s’il est finalement avéré de créer un centre d’interprétation – après avoir exploré les possibilités de partenariat avec les musées existants, aussi bien à Aléria, qu’à Levie et Sartène – une telle structure, qui est un peu la vitrine finale d’un site, ne peut être implantée avant même les investissements préalables figurant dans le cadre d’un programme.

Pour ces raisons, il nous semblerait judicieux de parfaire les études des sites concernés, d’adopter un programme cohérent d’investissement avant de lancer la réalisation des centres d’interprétation.
Politique culturelle

Si les propositions de l’Exécutif ( p.26 ) reçoivent notre assentiment, nous souhaitons appeler son attention sur un certain nombre de principes que nous savons partagés par de nombreux acteurs de terrain engagés depuis des années dans l’action culturelle, principes dont nous espérons la traduction budgétaire en 2011.

Tout d’abord, la réaffirmation de la nécessité d’une politique publique de la culture, cohérente et offensive, visant à garantir le développement d’activités de création et de diffusion, d’éducation et de sensibilisation artistiques, d’un véritable service public culturel pour tous les habitants de cette île. Le budget 2011 doit dégager les moyens nécessaires pour assurer la stabilisation et le développement, dans le cadre de conventions quadriennales, des centres culturels, qui, dans l’ensemble de l’Ile, sont les piliers de l’action en direction de tous les publics. Nous devons mettre l’accent sur le rôle irremplaçable de l’éducation culturelle et des enseignements artistiques : la CTC devrait, dans les mois qui viennent, parvenir à une entente avec les départements sur l’adoption et le financement d’un schéma des enseignements artistiques pour la Corse.

Ensuite, la nécessité de poursuivre et parachever l’aménagement culturel du territoire. Il s’agit de permettre à chacun, où qu’il soit, de pouvoir accéder régulièrement à une offre diversifiée de pratiques culturelles; cela suppose l’existence de services culturels de proximité à l’échelle des bassins de vie. La CTC, en tant que « chef de file » doit susciter des partenariats avec les instances représentatives des territoires ( communes et EPCI ) visant à mutualiser les moyens en investissement comme en fonctionnement afin de permettre le déroulement d’une riche activité culturelle dans l’ensemble de l’ile.

La demande des professionnels comme l’intérêt des populations commande de consolider l’existant afin de faciliter la constitution d’un réseau d’excellence – les « scènes de Corse » - pouvant prétendre à la labellisation « scène nationale » et nouer des partenariats nationaux et internationaux, notamment dans le cadre de projets d’échanges méditerranéens.

Quant aux modalités de définition et de mise en œuvre de cette politique, nous proposons une démarche conjuguant la concertation avec les acteurs publics et privés de la culture – notamment au travers d’une conférence permanente de la culture – et un partenariat avec le Ministère de la Culture sur la prise en compte de nos structures dans les réseaux professionnels nationaux qui s’avèrera d’autant plus riche et pertinent que nous aurons défini de façon autonome nos priorités et modalités d’action.

Enfin, si nous partageons tout à fait la volonté de développer la filière audiovisuelle, nous ne devons pas oublier les autres « industries culturelles » telles que l’édition et la production musicale, qui relèvent de logiques spécifiques appelant la mise en œuvre de mesures appropriées.