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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 16:24

La langue est bien plus qu’un outil

C’est un sujet qui fait rarement la une de l’actualité. Et pourtant, la sauvegarde de la langue française est un enjeu sous-jacent à de nombreux aspects de la vie publique et quotidienne. C’est ce qu’a su montrer avec pédagogie l’universitaire et traducteur littéraire Philippe Loubière, invité mercredi dernier à la Fondation Gabriel-Péri, pour une rencontre organisée en partenariat avec l’équipe du site La Faute à Diderot. Rédacteur en chef de Lettre(s), la revue de l’Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf) (1), Philippe Loubière s’inscrit dans une démarche citoyenne. La « prétention universaliste » du français, qu’il revendique, n’a rien à voir avec une quelconque velléité de s’imposer à des individus ou des peuples. Elle consiste en une « volonté de tout dire », ainsi qu’en la mise en partage d’un rapport particulier à l’État nation et à la souveraineté populaire, mis à mal par la mondialisation actuelle. En octobre 2007, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la France a ratifié le protocole de Londres, qui autorise les entreprises à déposer leurs brevets industriels en anglais sur le territoire de l’Union européenne. « Cela place les PME françaises en situation de devoir choisir entre traduire à leurs frais ou prendre le risque de se faire doubler par la concurrence », a souligné, en substance, le conférencier. On voit ainsi comment l’abandon du français pour l’anglais renforce l’intégration à un système qui ne connaît l’innovation qu’autant qu’elle s’avère rentable à court terme, et qui appauvrit fortement, au passage, ce que d’aucuns nomment encore « la langue de Shakespeare ».[et "l'identité française"(ic) elle devient quoi dans tout ça!!! _u cursinu rossu ]

Le rapport entre langage et pensée a d’ailleurs inspiré une bonne part du débat, animé par Guy Carassus, membre du conseil scientifique de la Fondation Gabriel-Péri. Le « tout-anglais » peut aussi être incriminé dans certains drames. Philippe Loubière a notamment rappelé l’affaire des patients surirradiés, en 2007, à l’hôpital d’Épinal, où des préparateurs avaient mal réglé un nouvel appareil de radiothérapie, livré avec une notice exclusivement rédigée en anglais, sans conversion des unités de mesure… Pointant, entre autres, la situation à France Télécom, il a par ailleurs montré combien la tendance à imposer l’anglais aux salariés français, en premier lieu les cadres, participe d’une déshumanisation croissante des rapports dans les entreprises. C’est en tout cas une façon de soustraire celles-ci au débat public, en attaquant ce qui constitue le lien social le plus immédiat dans la République française : le partage d’une langue nationale. Ce riche débat a été intégralement filmé par la Fondation Gabriel-Péri, qui le mettra prochainement en ligne. Nous incitons chacune et chacun à le visionner.

Laurent Etre (L’HUMANITE)

(1) www.asselaf.fr

Ce fameux débat sur  la dénommée "'identité nationale" ,qui ressemble à s'y tromper à l'antique "nos ancêtres les gaulois" répété par des générations d'élèves, de Dunkerque à Tombouctou en passant par Isolacciu di Fiumorbu, Saint-Denis de la Réunionb  et Pointe-à -Pitre, commence à inquiéter la droite dite "classique".

 Voila pas que  l'ex-ministre chiraquien François Baroin a qualifié  de "parole en trop"
les propos de la secrétaire d'Etat à la Famille, Nadine Morano, lors d'une réunion publique sur l'identité nationale, demandant que l'on mette "en suspens" ce débat qu'il ne "comprend pas".

nadine-morano--1-.jpg
"La moindre des choses, c'est de regretter de tels propos (...). Franchement c'est une parole en trop", a-t-il lancé sur TV5, en commentant les propos de Mme Morano déclarant qu'elle attendait d'un jeune musulman français "qu’il ne parle pas verlan" et "ne mette pas sa casquette à l’envers".
 Les autres, non-musulmans, ça ne fait rien?Au fait, et pour paraphraser Coluche
"Morano, c'est français, ça?"

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