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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 13:21

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Narcisse ou « le seul candidat en capacité de gérer Bastia »M-STEF.jpg

 

 

 

 

Nous voila dans la période précédant le premier tour de scrutin des municipales. De nombreux électeurs encore indécis vont préciser leur choix. C’est donc le moment où les arguments les plus pertinents permettront de les convaincre. L’heure est aux twitts, ce nouveau mode de communication dans l’air du temps dont la modernité se résume aux nombres de caractères autorisés 140. Autant dire que nous sommes loin de la pensée des Lumières du Discours sur l’inégalité de Jean Jacques Rousseau sans aller jusqu’à parler du Contrat social.

« Pour la liste PRG-PC, la volonté de privatiser la gauche pour la sauvegarde de la famille n’est pas un hasard mais un état d’esprit ». Ce twitt d’Emmanuelle Degentili et l’aveu d’une personne qui sait de quoi elle parle. Elue à la place que son père occupa plusieurs décennies à la direction de la fédération socialiste, elle a « naturellement » revendiqué la présidence de la CAB comme lui 20 ans plus tôt. C’est pourquoi la liste de gauche PRG- PC, dont elle souhaite la défaite, n’a pas contrairement à ce qu’elle dit, « échoué à ressembler la gauche » mais buter sur cette exigence si exorbitante que même la rue de Solférino ne l’a pas soutenue.

Dans cette marche triomphale qui paradoxalement réclame la défaite de la liste de gauche qui arrivera en tête au soir du premier tour, elle est précédée par François Tatti qui voit lui un duel l’opposant d’ores et déjà à Gilles Simeoni, non parce que les électeurs l’auraient voulu, mais en toute modestie parce qu’il serait « le seul candidat en capacité de gérer Bastia ». Grisé par son désir, il nous ramènerait presque à Ovide et ses Métamorphoses. Le plus rapprochant serait Narcisse.

Le second protagoniste de ce duel chimérique, Gilles Simeoni, lui s’est vu offrir une page dans Corse Matin. Autant dire qu’il écrase les twitts du jour en se confiant, nous dit-on « sans langue de bois, ni faux fuyants ». Seul hiatus dans cette affirmation de l’interviewer c’est qu’à la question portant sur la violence clandestine, Gilles Siméoni répond : « Je refuse d’adopter la posture de ceux qui ont fait de la condamnation de violence clandestine leur fond de commerce électoral ». On s’en doutait et c’est d’ailleurs pour cette raison que le tir à l’arme de guerre contre la gendarmerie de Montésoro le 5 décembre dernier n’a pas été condamné.

Cela interpelle notamment au regard des alliances du second tour et en particuliers de la place réservée aux candidats de Corsica Libera et de la solidarité affirmée avec le FLNC. Réduire cette question essentielle à une volonté de « marginaliser » un courant politique est un faux fuyant à fortiori en soulignant que « la société corse aspire à la paix ». On peut revendiquer l’indépendance de la Corse sans violence.

Ainsi Gilles Simeoni ne parle plus de « conclave ». Il propose « un contrat » à des « partenaires potentiels » autour « de valeurs, d’une méthode -celle de la démocratie comme pilier majeur de tous les actes de la vie communale-, de priorités à mettre en œuvre pour la ville et de l’équilibre politique entre les forces en présence » avec cette précision : « c’est dans le cadre de ce quatrième et dernier point que sera réglée la répartition des postes et fonctions ».

C’est forcément ce quatrième et dernier point qui permettra de savoir si le drapeau tricolore continuera de flotter au fronton de la Mairie de Bastia. Là il ne s’agit pas de propos outranciers mais d’une réflexion après avoir entendu Eric Simoni expliquer que le drapeau corse le remplacerait. Toutefois il est évident que les colistiers de Gilles Simeoni n’ont rien « de dangereux terroristes » personne ne l’avait encore dit.

Le débat d’idées suppose la clarté sur ces aspects politiques comme « sur le schéma d’une Corse autonome largement maîtresse de ses choix ». Dire que cela « va dans le sens de l’Histoire et de la construction européenne » ne suffit pas. Une Corse autonome dans le cadre de la République française ce n’est pas la même chose que dans une Europe fédérale des régions.

Partant de là « La Corse et Bastia sont (effectivement) à la croisée des chemins ». Le 23 mars emprunter le chemin proposé par Gille Siméoni conduirait à franchir une étape dans le sens inverse de l’Histoire écrite le 30 novembre 1789 par Salicetti, Paoli et d’autres révolutionnaires et confirmée le 9 septembre 1943 par Giovoni, Micheli, Benigni et d’autres Résistants soutenus par l’insurrection du peuple corse.

Michel Stefani

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