La vie du Parti
« Majorité honteuse » à l’Assemblée, le versant moins glorieux de la « révolution citoyenne » !
Pour un Parti, la question du soutien à un Gouvernement se pose nécessairement à partir du moment où il dispose de députés à l’Assemblée nationale. L’épreuve de vérité a lieu au moment du vote de confiance ou d’une motion de censure, voire même au moment du vote du budget en cas de minorité de blocage.
Or, que vient de décréter le « leader » Jean-Luc Mélenchon, certainement soutenu par les autres dirigeants du Front de Gauche, avant même que les communistes ne se prononcent ?
Il a pris un « engagement solennel », « au nom du Front de gauche » (sic !) : « jamais le groupe du Front de gauche (sic !) ne votera une motion de censure déposée par la droite. Sans être membre de la majorité, sans avoir demandé ni obtenu quelque poste que ce soit, nous prenons cet engagement solennel ».
Notons la contradictionentre le fait de s’afficher en dehors d’une majorité et le fait de ne pas voter de motion de censure, ce qui revient à soutenir le Gouvernement.
Et sur le fond, nous sommes en présence d’un Gouvernement maastrichtien d’austérité. Nous pouvons nous attendre à des restrictions et sacrifices divers, au nom des mots « dette publique et sociale », « compétitivité », « libre entreprise », « Europe » ou encore, plus prosaïquement, « responsabilité ».
Sans avoir à en revenir à la période « classe contre classe », entre 1988 et 1993, les députés communistes ont voté par deux fois la censure contre Mitterrand-Rocard-Bérégovoy et leur politique de destruction des acquis sociaux.
L’avenir de la France dépend du niveau de conscience populaire, de la mise en mouvement de la classe ouvrière.Le communisme s’est toujours construit de manière autonome dans la gauche. Il est une gauche à lui tout seul, et non une simple partie de celle-ci. Ses identifiant sont forts et toujours plus d’actualité : respect de la souveraineté nationale des peuples, refus de la guerre et refus du capitalisme.
Dans la période à venir, nous aurons certes besoin du plus de députés communistes à l’Assemblée nationale (et non pas « Front de Gauche », encore moins d’un groupe « Front de Gauche »). Nos élus, nous le savons, sont des points d’appui, et non une fin en soit.
Mais nous aurons surtout besoin d’un Parti communiste qui réfléchit et analyse sur des bases marxistes et non opportunistes, porteur de propositions offensives et crédibles, un parti d’organisation et d’action, prenant systématiquement l’initiative des luttes, travaillant à une alliance populaire à la base.
Gautier WEINMANN, PCF à LEFOREST (62)