Les Arabes dehors, Tel Aviv revendique toutes les ressources. Gaz et pétrole. Nouveaux gisements marins par Manlio Dinucci | |
Le 7 janvier 2011 | |
Carte de la zone géographique où se trouvent les gisements de gaz naturel et de pétrole, rédigée par U.S. Geological Survey. La plus grande partie des gisements de gaz, jusquici assertés par USGS, se trouve dans les eaux territoriales et dans le territoire de Gaza Ceci nest quune petite partie des réserves énergétiques présentes sur le Bassin du Levant, laire de la Méditerranée orientale comprenant Israël, les Territoires palestiniens, le Liban et leurs eaux territoriales. Ici, depuis quelques années la société U.S. Geological Survey, agence du gouvernement des USA, procède à des prospections. Elle estime que, dans le Bassin du Levant, il y a des réserves de gaz naturel se montant à environ 3.500 milliards de m3, et des réserves de pétrole dun montant denviron 1,7 milliards de barils. Le gouvernement israélien, avec le soutien de Washington, considère que toutes les réserves énergétiques sont sa propriété. Les grands gisements de gaz naturel -a déclaré le premier ministre des infrastructures Uzi Landau- non seulement apporteront des bénéfices aux citoyens mais permettront à Israël de devenir un fournisseur de gaz dans la région méditerranéenne. Israël, a objecté le porte-parole du gouvernement libanais Nabih Berri, ignore cependant le fait que, daprès les cartes, les gisements sétendent dans les eaux libanaises. Selon la Convention des Nations Unies, un Etat côtier peut exploiter les réserves offshore de gaz et de pétrole dans une zone qui sétend à 200 miles marins (370 Kms) de la côte. Daprès ce même critère, les réserves appartiennent dans une mesure notable aussi à lAutorité palestinienne. Selon la carte même établie par US Geological Survey, il savère que la majeure partie des gisements de gaz (60% environ) se trouve dans les eaux territoriales et dans le territoire de Gaza. LAutorité palestinienne en a confié lexploitation à un consortium formé de British Gas et Consolidated Contractors (compagnie basée à Athènes, de propriété libanaise), dans laquelle lAutorité détient un quota de 10 %. Deux puits, Gaza Marine-1 et Gaza Marine-2, sont déjà prêts mais ne sont jamais entrés en fonction. Tel Aviv, en fait, a rejeté toutes les propositions, présentées par lAutorité palestinienne et par le consortium, dexporter le gaz en Israël et en Egypte. Les Palestiniens possèdent donc une grande richesse quils ne peuvent cependant pas utiliser. Pour semparer des réserves énergétiques de tout le Bassin du Levant, libanaises et palestiniennes comprises, Israël utilise la force militaire. Il y a deux jours, le ministre des affaires étrangères libanais Ali Shami a demandé au Secrétaire général des Nations Unies dempêcher quIsraël nexploite les réserves énergétiques offshore qui se trouvent dans les eaux libanaises. Le ministre Landau soutient au contraire que ces gisements se trouvent dans les eaux israéliennes et prévient quIsraël nhésitera pas à employer la force pour les protéger. Israël menace donc dattaquer de nouveau le Liban, comme il le fit en 2006, avec lintention aussi de lui enlever la possibilité dexploiter les gisements offshore. Pour la même raison Israël naccepte pas lEtat palestinien. Le reconnaître signifierait reconnaître la souveraineté palestinienne sur une grande part des réserves énergétiques, dont Israël veut sapproprier. Cest surtout à cette fin qua été lancée lopération « Plomb durci » en 2008/2009 et Gaza prise ensuite dans la morsure de lembargo. En même temps les navires de guerre israéliens contrôlent tout le Bassin du Levant, et donc les réserves offshore de gaz et pétrole, dans le cadre du « Dialogue méditerranéen », opération de lOTAN - à laquelle participe aussi lItalie - pour « contribuer à la sécurité et à la stabilité de la région ».
Texte original en italien, il manifesto, 6 janvier 2011: Traduit de litalien par Marie-Ange Patrizio
Manlio Dinucci est géographe. |