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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 15:57

Eric-Woerth_pics_390.jpg

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/quand-eric-woerth-se-faisait-aider-81471

 

Ah ce bon Eric Woerth, un saint homme à l’entendre. Une âme de bon samaritain, toujours prêt à couper son manteau en deux... ou à distribuer des breloques. Je vous en ai retrouvé une de plus, tiens, qui va rappeler à notre bon souvenir combien cet homme avait ou être novateur au sein du RPR ou de l’UMP, en fricotant ouvertement avec l’extrême droite, alors qu’à ce moment-là un homme interdisait à ses troupes de le faire sous peine d’exclusion : un certain Nicolas Sarkozy, secrétaire du RPR. Un Eric Woerth politicien, vendant son âme au diable dans l’Oise, en Picardie, mais aussi à Paris. Tout le monde a oublié, depuis ses déboires, qu’au moment même où éclatait l’affaire Clearstream, sa directrice de cabinet s’appelait....Lahoud. La femme d’Imad Lahoud. Dans le monde des petits et grands coups tordus, il semble bien qu’Eric Woerth ait eu bien plus de capacités que celles qu’on lui soupçonne aujourd’hui. Et son mentor actuel une capacité supérieure encore à élaborer des coups autrement plus élaborés.

"En mars ne te découvre pas d’un fil"  : Eric Woerth, en mars 1998 se tricote un pull épais cousu de fil blanc en prévision des hivers à venir. Nous sommes en Picardie, où les hivers sont rudes, certainement, le fief de Jean-François Mancel, dont le Canard Enchaîné, il n’y a pas si longtemps avait rappelé les méthodes et les soutiens, dont celui de Louise-Yvonne Casetta, trésorière occulte du RPR par qui le scandale de la Mairie de Paris était arrivé. Mancel avait été condamné à 10 ans d’inéligibilité pour prise illégale d’intérêts alors qu’il était président du conseil général de l’Oise (avant d’être blanchi par la cour européenne !). Ses méthodes ? Et bien celles qui en rappellent d’autres : "Selon l’accusation, il aurait ordonnancé les dépenses de communication du département au profit de Roland Branquart, PDG d’Euro 2C, société qui réalisait et concevait le magazine départemental, « Jour de l’Oise ». Dans le même temps, Euro 2C aurait apporté son soutien financier à la société de parfums Séduire, dont Jean-François Mancel est alors actionnaire. Pour la justice, Mancel aurait ainsi favorisé Euro 2C afin d’obtenir des marchés publics auprès du conseil général, en échange d’une participation financière dans sa société de parfums. Condamné en 2000 à Beauvais, il avait été par la suite relaxé en appel à Amiens deux ans plus tard, avant que la Cour de cassation n’annule finalement cette dernière décision. Injoignable hier, le principal intéressé était, d’après son avocat, « très surpris par le jugement rendu »." Mancel gagnera en faisant appel à la Cour européenne, au final, et se paiera le luxe d’offrir à Emmaus son dédommagement (de 3000 petits euros) : il avait été blanchi sur vice de procédure et non sur le fond ! Un Mancel redevenu parlementaire, qui posait pourtant encore en janvier 2009 juste à côté de Woerth pour déclarer " : ’Oui, on peut aller à la messe et travailler le dimanche”, a t-il expliqué sur le ton de l’humour avant d’étayer son discours. ’Il ne s’agit pas de faire travailler tout le monde le dimanche mais que ceux qui le souhaitent”." Ces gens-là ont des contradictions évidentes, mais dont ils jouent au gré de leurs intérêts.
 
Au Conseil Général, haut lieu des empoignes locales, ça bataille sec, à l’époque, et surtout ça cogite beaucoup : aux dernières élections, les résultats ont donné 23 élus pour la Gauche, (avec 13 PS et 7 PCF) et 20 à la Droite (10 RPR, 9 UDF et 1 CPNT) rappelle Mediapart. Aux deux autres extrémités, Lutte Ouvrière en a empoché 3 ... et le Front National 11. Pour élire le président de Région, il n’y a donc pas quatre chemins : la droite doit s’entendre avec le FN, ce qu’elle va s’empresser de faire. Résultat, c’est l’UDF Charles Baur qui est élu, après des accords passés avec les troupes de Jean-Marie. Le journal télévisé de FR3 Picardie du 21 mars 1986 avec une Catherine Matausch en véritable punkette, en fait ses choux gras. Baur y parlait alors "d’un accord de majorité" plutôt honteux, sans évoquer une seule fois le nom du FN ! Baur, un beau cas d’espèce à vrai dire : "Charles Baur est un riche industriel doublé d’un notable qui, à part un maroquin ministériel attendu mais jamais proposé, a usé ses costumes sur bien des fauteuils à pouvoir. Il était dernièrement classé parmi les plus grosses fortunes de France (plus de 200 millions de francs), et il n’est pas du genre à descendre de quelques barreaux sur l’échelle" commente Libération. Woerth, déjà attiré par l’odeur de l’argent d’une des 200 fortunes de France ?
 
Baur a une famille et avait un oncle. Hélas pour lui, pourrait-on dire : "André Baur est un agent de change, traditionaliste, choisi par Xavier Vallat, commissaire aux Questions juives, pour devenir le vice-président de l’Ugif (Union générale des Israélites de France, créée sur injonction du régime de Vichy en 1941). Il est en fait le véritable responsable de l’organisation en zone occupée. En septembre 1941, Vallat prévient André Baur, comme les autres membres de l’Ugif : « Cela ira aussi peut-être au sacrifice momentané de votre honneur vis-à-vis de vos coreligionnaires qui ne comprendront pas pourquoi vous avez accepté cela. » Ces notables « bienfaisants », qui croient atténuer la douleur en l’accompagnant, ne font que faciliter la tâche au bourreau. Lorsqu’en août 1942 le commissariat aux Questions juives s’étonne que l’Ugif ait fourni, sans le prévenir, du matériel à divers camp d’internement, André Baur répond : « Les ordres que nous recevons des autorités allemandes doivent tous être exécutés d’extrême urgence. » En 1942, à des femmes tordues d’angoisse par les premières vagues de déportation, il assure : « Ne craignez rien madame, les Allemands ne fusillent que les communistes. » Il sera arrêté en juillet 1943 et finira à Auschwitz". L’anticommunisme du neveu a de bien étranges ramifications...
 
Mais cela n’a pas été sans peine, au Conseil Général, car pour vaincre les réticences de ses propres troupes dont certaines hostiles à l’association avec le FN, il a fallu ruser, et le maître d’œuvre du procédé s’appelait... Eric Woerth. Pour cela Woerth va ressortir un vieil activiste de l’OAS, qui avait déjà servi à faire élire Mancel, de son placard à naphtaline. L’homme, s’appelle Pierre Descaves ; bien connu ici : "Ancien putchiste à Alger en 1962, membre de l’OAS, groupe terroriste partisan de l’Algérie française, et créateur de "France-Résistance" qui n’a évidemment rien à voir avec les FFI. Un mouvement "patriotique" selon Descaves, qui fustige l’ordre établi : "les dirigeants sont corrompus, les cadres font preuve de couardise, de lâcheté et les troupes de complaisance complice", affirme le vieillard (77 ans en 2008) revanchard et nostalgique. Le forum du site n’attire pas les foules, à croire que les discours de 1962 ne passent plus du tout en 2008. Le site, en réalité ne prône qu’une chose : l’opposition à l’entrée de la Turquie dans la Communauté européenne" avais-je alors écrit en décrivant Amiens, où l’extrême droite a pignon sur rue, et le député local des amitiés nettes avec des admirateurs de Léon Degrelle.
 
Une grande gueule, ce Descaves, qui se répand dans l’hémicycle en diatribes contre.... Baur, racontant partout que si ça continue comme ça il se maintiendrait au second tour... ce qu’il fait, exactement ! Les élus de droite, bien entendu ne votent pas pour lui : mais le FN non plus, qui vote massivement pour Baur, selon les directives concoctées avec Woerth, qui passe dans un fauteuil. L’homme qui avait mis au point le stratagème n’était autre en effet que l’ex-trésorier de l’UDF... Eric Woerth, qui révélait-là des talents de duplicité... vis à vis de son propre groupe politique ! Au sortir de l’élection de Baur, fier de son coup, il déclarera "Nous avons pris nos responsabilités pour éviter de livrer la Picardie aux communistes et à leurs alliés trotskistes auxquels ils avaient promis une vice-présidence". Ah, le communisme chez les chrétiens, c’est toujours le couteau entre les dents ! Eviter le bolchevisme ! On est prêt à toutes les compromissions pour ça !!! Woerth est bien tailé dans de la pierre dont on a fait pendant des années la bonne vieille droite anticommuniste primaire : il a été louveteau, scout et catho (il l’est toujours). Manque plus que faire du cheval. Une bourgeoisie typique. Ah, c’est fait, via sa femme. En chapeau sur le turf. Une bonne vieille droite qui s’étripe en interne déjà avec la présence du FN : deux élus pestent contre ses alliances qu’ils jugent contraire au mouvement gaulliste : il s’appellent Séguin et... Sarkozy. Bayrou et Madelin, ainsi que Chirac joignent également leur voix à l"opposition de l’élection de Baur : ça ne fait pas bouger l’autre, chez Woerth, comme aurait dit Chirac. Il ne regrette pas d’avoir fait alliance avec le FN. D’ailleurs c’est à se demander s’il est capable de regrets en quoi que ce soit. Bon chrétien, mais avec des limites : il doit attendre le jugement dernier, pour ça, c’est sûr.
 
Il ira plus loin encore, faisant exactement la même chose pour la distribution des commissions ou des vices-présidences. A nouveau, la droite va culminer à 27 voix : le FN a encore suivi l’UDF et le seul CPNT. Au Figaro, le31 août 1998, Woerth déclare : "Nous avions délibérément voté pour (Charles) Baur avec un seul objectif : éviter que cette région ne soit donnée au Parti communiste". Comme le note en effet le site de Mediapart, "d’après les accords nationaux signés au sein de la gauche, la présidence de cette région doit revenir à un élu communiste". Woerth est bien un anticommuniste primaire, doublé d’un fieffé opportuniste, et pour ça n’hésite pas à s’allier au FN. Cela ne plaira pas toujours comme position intransigeante : Gilles de Robien, notamment, sera un peu plus digne, et votera à plusieurs reprises avec la gauche par défiance pure et simple du FN. Woerth s’en accommodera lui toujours. Sans aucun remords, à croire que quel que soit le sujet il n’en n’éprouve jamais. en 1999, la sainte alliance avec le FN s’effondrera lors du vote du budget où Baur peinera à rassembler ses 7 fidèles, et les 10 du RPR-UDF ? plus 2 ou 3 hésitants. Le budget sera alors rejeté avec 23 voix seulement à la droite et 27 à la gauche.
 
Et puis Eric Woerth fera son chemin, après l’Oise. Dans le sérail politique. En appelant des gens estimés compétents à son service, ou avec des CVs prometteurs, additionnés d’un petit coup de pouce familial ou politique : avec les trois éléments réunis, il y a une candidate. Comme par exemple une "bachelière de 16 ans, petite brune énergique aussi bien élevée que son prénom", nommée Anne-Gabrielle Heilbronner, fille de son papa, devenu patron du GAN après avoir servi loyalement Chirac. Il était son chef de cabinet quand il était ministre de l’agriculture. Anne-Gabrielle, qui a entre temps fait l’ENA, et était devenue inspectrice des Finances, avant de devenir la directrice de son cabinet lorsqu’il est nommé ministre de la Réforme de l’Etat dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, du 31 mars 2004 au 31 mai 2005. Juste avant aussi, elle était aussi devenue à 32 ans, le bras droit de Jean-Charles Naouri, le PDG de Casino (relaxé en 2002 et 61 eme fortune de France...). Naouri, ex directeur du cabinet de Pierre Bérégovoy ! Bien avant cela, presque dix années auparavant, le 9 juillet 1991, Anne-Gabrielle Heilbronner s’était mariée. "Dans les salons cossus de l’Hôtel Thiers, place Saint-Georges, on s’interroge à mi-voix sur le mariage de ce petit Libanais fauché à cette riche héritière de la bourgeoisie juive cultivée, laïque et ultra-intégrée. Mais les chuchotements s’étouffent dans les replis des velours". Elle vient d’épouser un golden boy, un trader... c’est Imad Lahoud. Oui, lui, le falsificateur des fichiers de Clearstream.
 
Ah, le petit libanais des années flamboyantes, celle de 1990-2000 ! "L’aventure, en ce milieu des années 1990, c’est les hedge funds, ces fonds spéculatifs encore inconnus en France. Imad Lahoud monte en 1998 le fonds Volter : 40 millions d’euros hébergés dans un paradis fiscal, les îles Vierges, et gérés par HL Gestion. HL, comme Heilbronner et Lahoud. Le jeune homme a embarqué avec lui le beau-père oisif à la retraite et lui a confié la présidence du fonds. "Papa le trouvait brillant, intelligent, fascinant, parfois un peu encombrant, assure Anne-Gabrielle. Il y avait une véritable affection entre eux." La stature du haut fonctionnaire rassure les gros institutionnels - GAN, Fortis ou les AGF, qui investissent dans l’affaire. Mais quand la bulle des nouvelles technologies éclate, le fonds Volter s’effondre en trois jours, à l’été 2000. Fortis porte plainte en juillet pour escroquerie et usage de faux". La petite brune peut aller visiter quelques mois son flamboyant mari au parloir. Il a joué, mais là il a perdu, le Kerviel d’avant l’heure. A peine sorti, il se lance dans la fabrication d’un magazine de golf qui va laisser derrière lui un passif de 776 000 euros, alors qu’il en doit 400 000 au fisc pour l’affaire du fonds Volter. On ne se refait pas. Le 1er juin 2004 il entre pourtant chez EADS, où est déjà son frère, auprès de Gergorin... au moment même où sa femme est directrice du cabinet d’Eric Woerth ! Le 6 avril 2004, Gergorin reçoit l’ordre national du Mérite décernée par Dominique de Villepin, en présence de d’Arnaud Lagardère et de Pierre Bousquet de Florian, et en compagnie de... Marwan Lahoud, frère d’Imad, devenu directeur de la branche missiles d’EADS. Que ce monde de bons chrétiens fabricants d’armes est donc petit !
 
Un mois avant, en avril 2004, Jean-Louis Gergorin avait pris contact avec le juge Van Ruymbeke pour lui parler des listings Clearstream...fabriqués on sait par qui, désormais : par le mari de la femme qui dirige le cabinet d’Eric Woerth. Le 5 mai 2005, Eric Woerth et sa femme sont invités à dîner par Imad Lahoud, dont la propre femme dirige alors le cabinet du ministre. "le faussaire présumé a également déjeuné avec Bernard Casanova, alors proche de Bernard Squarcini, l’actuel patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et Brigitte Henri, qui travaillait alors avec le directeur central des Renseignements généraux (DCRG), Yves Bertrand" précise un rapport de 2008. Décidément ce monde est très petit : Woerth, Lahoud, Squarcini, tous ne mènent qu’à un seul homme, et ce n’est pas Villepin ! Dans le même rapport, on indique que Lahoud "fréquentait en 2004 et 2005 l’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée François Pérol. "Comme révélé durant le procès par les avocats de Dominique de Villepin, Imad Lahoud a ainsi déjeuné quinze fois avec François Pérol, qui était à l’époque directeur-adjoint du cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Economie". Quinze repas, ça laisse le temps de causer de tout et de rien, logiquement.  Selon Mediapart c’était en effet très clair : Sarkozy avait été mis au courant AVANT Villepin du dossier Clearstream, et la dame qui le confirme, c’est la femme de l’accusé principal : "Ancienne directrice de cabinet d’Eric Woerth quand il était secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat (mars 2004-mai 2005), l’épouse d’Imad Lahoud a surtout ajouté ceci : "Je tiens à préciser par ailleurs qu’Eric Woerth était à l’époque trésorier de l’UMP, et qu’il voyait pour cette raison très régulièrement Nicolas Sarkozy, il avait donc la faculté, s’il désirait évoquer ce sujet avec Nicolas Sarkozy, de le faire très facilement. Je pense qu’il l’a fait, car Eric Woerth m’a dit que Nicolas Sarkozy n’en voulait pas du tout à mon mari à cette époque, puis il me l’a redit à l’été 2006." Elle en avait trop dit. Le vendredi 23 mars 2007, discrétement, Anne-Gabrielle Heilbronner-Lahoud rejoignait la SNCF. Mise sur une voie de garage ? Aiguillée vers le silence ? Ne comprend-t-on pas un peu mieux ainsi pourquoi Nicolas Sarkozy tient autant à son Woerth ?
 
Sur Clearstream déjà, qu’avait alors proposé comme défense Eric Woerth ? La même qu’aujourd’hui : le déni. "Interrogé par mail ce lundi sur les déclarations à la police de Mme Lahoud, le ministre du budget, Eric Woerth, a répondu lundi 28 septembre par la voix de sa conseillère pour la presse et la communication (c’est Chantal Farant), qui s’être entretenue avec lui des questions de Mediapart : « Bidon, de chez bidon, de chez bidon. Calomnies et mensonges. » Quant au fait qu’Imad Lahoud ait invité Eric Woerth, le 5 mai 2005, au restaurant L’Ami Jean, (tenu par Stéphane Jego) comme l’indique une note de frais saisie par la police, l’attachée de presse du ministre du budget a concédé : "Il a croisé en effet Imad Lahoud, mais en tant que mari d’une collaboratrice. Rien de plus." Le flamboyant mari de la directrice de cabinet d’Eric Woerth, finalement a été jugé sur l’affaire Clearstream et reconnu coupable d’avoir fabriqué les faux..."Le 28 janvier 2010, il est reconnu coupable de complicité de dénonciation calomnieuse, de faux, d’usage de faux et de recel d’abus de confiance et condamné à 3 ans de prison dont 18 mois de prison ferme et 40 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris. Il a fait appel de la décision". A l’époque du procès, Woerth n’avait pas la notoriété qu’il a aujourd’hui. On y pensera pour l’appel, peut-être... quand au Jego du resto, et de la "cambuse rock’n’roll de Stéphane Jégo" ("rock n’roll" en blouson !) on ne sait pas s’il est de la famille d’Yves Jego, l’inventeur d’un club appelé Fidelis, qui semble avoir donné des idées à Woerth, qu’il croisait régulièrement. "Les deux hommes, Eric Woerth et Yves Jego, ont très bien connu et ont tous deux travaillé pour un certain Jean-François Mancel, Président du Conseil général de l’Oise de 1985 à 2004". Ce n’est plus un petit monde, à ce stade, c’est un... gang. Avec comme fief l’Oise, qui vaut bien un hippodrome... (du Putois, qui sent mauvais désormais !).
 
Mancel et Woeth, une amitié durable en tout cas : en janvier 2009, ils s’écrivaient encore des mots doux d’un certain contenu à vrai dire :"cette lettre datée du 30 janvier 2009 - dont Libération ne publie pas de fac-similé - est adressée par M. Woerth (ministre du Budget de mars 2007 à mai 2010) à son mentor politique Jean-François Mancel, député de l’Oise, qui l’avait sollicité à propos du dossier de redressement fiscal de Pascal Pessiot, patron de la Société française des casinos (SFC). Dans ce courrier, M. Woerth écrit à M. Mancel qu’il a examiné, conformément à sa demande, la situation fiscale personnelle de M. Pessiot et qu’il préconise un dégrèvement, selon Libération.M. Pessiot, partisan de la libéralisation des jeux d’argent sur internet (effective depuis le 8 juin 2010), avait été condamné en mars 2007 à un an de prison avec sursis - avant d’être relaxé en mars 2009 - pour avoir participé à l’exploitation desites illégaux de jeux en ligne via des entreprises situées à Belize et aux Bahamas, explique le quotidien". Il n’y a pas : c’est un atavisme chez ces deux là, le rapport avec l’argent et le moyen d’en détourner, et du copinage et des protections qui vont avec...Pessiot, socialiste sous la gauche... et simple " homme d’affaires parisien de 57 ans"... pour une presse pas trop futée.
 
Pour rester dans le culinaire, la vieille ficelle picarde de Woerth n’était pas encore cassée pour autant : le 3 janvier 2010, un certain "président de conseil de surveillance de société, " et "président la Région Picarde de 1986 à 2004, maire de Villers-Cotterêts de 1958 à 1989 et député de l’Aisne de 1993 à 1997" reçoit une légion d’honneur. L’industriel était revenu au premier plan régional en 2009 pour "sauver la Picardie", le gouvernement ayant annoncé la future disparition des régions. Pour Baur, merci pour lui mais ça va plutôt bien malgré la crise : "absent du conseil régional depuis presque cinq ans, Charles Baur n’a pas perdu son temps ces dernières années. Selon un classement du magazine Challenge, sa famille se situait au 226 e rang des grandes fortunes de France en 2008. Une situation enviable que Charles Baur doit à la holding qu’il a l’honneur de diriger. Comir détient 40 % de Guy Degrenne (arts de la table), 22 % de Lafuma (textile et équipements sportifs) et 20 % de Sylis (solutions informatiques haut de gamme)". A parier qu’Eric Woerh, quand il va se promener autour de son chalet s’équipe en Lafuma et mange le soir sa fondue avec des couverts Guy Degrenne, et envoie ses fichiers le soir via une solution Sylis. La presse picarde commente, en janvier dernier, bien avant les casseroles actuelles, avec un superbe"c’est au titre du ministère du Budget d’Éric Woerth - qui a été l’un de ses vice-présidents à la Région - que cette promotion a été attribuée". Encore une breloque sur son chemin, celle-là passée inaperçue semble-t-il. Un bon samaritain, ou un Petit Poucet de la politique ?
 
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