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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 14:35
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Gros tour de vis sur l'utilisation des tickets restaurants

in " CORSE-MATIN ", paru aujourd'hui, dimanche 28 février 2010

 

 

Les tickets restaurants dans les grandes surfaces vont prochainement se réduire comme peau de chagrin.

Payer ses courses de la semaine au supermarché ou à l'épicerie de son quartier avec des tickets restaurants était devenu pratique courante. Sous la pression des restaurateurs, qui voient dans ce dispositif une concurrence déloyale, la Commission nationale des tickets restaurants veut non seulement revenir à la source originelle de la réglementation, sortie des clous au fil des années, c'est vrai, mais plus encore, la durcir de manière draconienne.

 

La charte d'utilisation de ces titres, signée il y a un an par la grande et la moyenne distribution, entre en vigueur le lundi 1er mars. C'est-à-dire demain.

En Corse, plusieurs milliers de familles sont directement atteintes par ce gros tour de vis d'autant plus inattendu et inopportun qu'on traverse une période de crise économique et de recul du pouvoir d'achat sans précédent.

Toutes les enseignes sont concernées

Ce sont les caissières des grandes surfaces (lorsqu'elles ne sont pas en grève, bien sûr) qui annoncent la « bonne nouvelle » aux clients.

Toutes les grandes enseignes de l'île, Leclerc, Carrefour (qui aurait même pris une légère avance sur le calendrier), Géant Casino, Super U, confirment qu'elles se soumettront à la nouvelle réglementation, même si ce n'est pas de gaieté de coeur.

Et pour cause : on leur promet des sanctions si elles faisaient preuve de laxisme. C'est quand même regrettable que le secteur de la restauration soit à l'origine de cette mesure qui nous laisse sur notre faim. D'abord, parce que les restaurateurs viennent de bénéficier d'une baisse de la TVA, fortement tempérée en Corse, il faut le reconnaître, et qu'ils n'avaient pas besoin d'en remettre une couche[souligné par u cursinu rossu.]. Ensuite, parce que la grande distribution, visée par la politique restrictive, n'a pas l'apanage de la concurrence. Il y a les traiteurs aussi, et ce n'est pas très malin non plus de réduire les achats avec des tickets resto aux seuls plats cuisinés, c'est-à-dire précisément ce que font les restaurateurs midi et soir !

Que deviennent les fruits et les légumes ?

Ce coup de massue porté aux consommateurs pose également un problème sérieux de santé publique. Récemment la réglementation avait été assouplie. En mars dernier, un mois après la signature de la charte, les députés avaient adopté un texte qui avait étendu l'utilisation des tickets restaurants à l'achat des fruits et des légumes. Une disposition justifiée par des impératifs de santé et d'hygiène de vie, et qui avait été initiée par la députée UMP Valérie Boyer, dans le cadre de la loi « Hôpital, patients, santé et territoires ». Cependant, il n'est pas possible d'acheter une pomme ou une tomate avec ses tickets, car le décret d'application n'a toujours pas été publié ! Le fameux slogan « 5 fruits et légumes par jour » prend un coup dans la poire.

« Ce n'est pas du tout dans l'air du temps »

En Corse, les consommateurs ont de quoi ruer dans les brancards. Toutes les études statistiques montrent que la vie y est globalement plus chère que sur tout le reste du territoire national et la moyenne des salaires plus basse.

Jean-Pierre Battistini (CGT) estime que des actions doivent être menées, sur les plans national et régional, dans les prochaines semaines pour obtenir l'annulation de la mesure : « On peut estimer entre 50 et 100 euros par salarié la perte supplémentaire de pouvoir d'achat. Et ce n'est pas du tout dans l'air du temps d'empêcher les familles de manger plus sainement en achetant des produits de qualité pour la confection de leurs repas. On va voir que même les restaurateurs seront pénalisés eux aussi, et il n'est plus exclu qu'un nombre significatif de salariés renonce aux tickets restaurants ».

Qu'elles aient ou non le ticket, les têtes de liste aux territoriales devront s'emparer du problème. On pense, par exemple, à Émile Zuccarelli, qui a décidé de faire campagne dans les grandes surfaces. Mais tous les autres candidats sont logés à la même... enseigne.

Jean-marc Raffaelli

 

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