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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 14:05

UNE BARRICADE N’A QUE DEUX CÔTES comunismo1

 

                                                      par Jean Lévy

Dans le combat contre l’impérialisme, devons-nous, comme le préconisent des camarades, mesurer notre soutien à l’aune des proximités ou des oppositions idéologiques qui nous lient ou qui nous séparent des mouvements de libération, menant localement la lutte ?

Telle est la question posée aujourd’hui en Palestine, au Liban, en Iran.

Autrement dit, face à des forces politiques qui se réclament de l’Islam, tels le Hamas ou le Hezbollah, ou à des régimes théocratiques en place, comme à Téhéran, faut-il « faire la fine bouche », du fait de leur choix idéologique, et émettre tant de restrictions à notre solidarité, que celle-ci en soit réduite à sa plus simple expression ?

Nous ne le pensons pas.

L’impérialisme constitue notre ennemi commun. Serait-il bon de fissurer le front qui lui résiste ? Avons-nous à juger de la qualité de nos alliés objectifs, avant de s’engager dans un solidaire combat ?

 

Rappelons des faits historiques.

 

Durant la Seconde Guerre mondiale, tant au sein des pays occupés par l’impérialisme allemand que dans les Etats qui lui étaient militairement opposés, fallait-il, par exemple, condamner l’engagement, aux côtés de l’Union soviétique, des Etats-Unis, du fait de leur logique impérialiste, refuser qu’ils créent un second front et que leurs troupes débarquent en France ?

La Résistance intérieure devait-elle coopérer avec les GI’s, compte tenu du fait que ces soldats étaient ceux d’une puissance raciste à l’intérieur, et impériale, à l’extérieur ?

Les combattants de l’Armée rouge, comme les FTPF et les FFI, attendaient avec une impatience extrême le jour J, celui du débarquement en Normandie, sans se poser de questions sur la nature du régime américain.

Leur commun combat, alors, l’exigeait.

 

Pendant la guerre d’Algérie, nous avons soutenu le FLN, qui constituait la force essentielle de la résistance populaire dans son combat contre le colonialisme français. Et pourtant, des dirigeants du Front commettaient, dans les maquis, de nombreux crimes de sang à l’encontre de communistes algériens combattant à leurs côtés.

Notre engagement anticolonialiste exigeait notre solidarité envers ceux qui luttaient pour l’indépendance, malgré l’orientation idéologique des dirigeants du FLN.

 

Aujourd’hui, le Hamas constitue la force essentielle de la Résistance palestinienne à l’occupant israélien. Nous avons pu, lors de l’agression militaire contre la bande de Gaza, et depuis, face au blocus, mesurer l’ampleur de son soutien populaire. Nous devons donc manifester notre solidarité avec le Hamas sans chipoter sur son idéologie religieuse. Ce sera aux Palestiniens, et à eux seuls, de trancher le moment venu.

De même, le Hezbollah, en 2006, a été l’artisan de la défaite militaire de l’Etat qui se proclame « juif ». Par cette victoire, le mouvement de résistance libanais a défendu l’indépendance du Liban tout entier. Il constitue toujours la force décisive, face à l’impérialisme israélo-étasunien. Le peuple libanais, dans sa composante islamique et bien au-delà, fait confiance au Hezbollah. Il nous appartient donc de le soutenir solidairement.

 

Quant à l’Iran, montré du doigt par toutes les composantes de l’impérialisme, dont le nôtre, le français, nous devons nous poser la question : pourquoi la campagne contre « le régime des mollahs » a-elle pris cette ampleur seulement depuis la présidence d’Ahmadinejad ? Quand ses opposants, tel Mossavi, faisaient couler le sang ouvrier, personne, en occident, ne s‘en souciait. Il est vrai qu’alors Total signait de juteux contrats avec les gouvernants de l’époque.

Aujourd’hui, l’Etat iranien se veut indépendant et tient à sa souveraineté. C’est trop pour Washington et ses dociles alliés. D’où l’offensive contre le régime iranien. Que l’orientation idéologique de celui-ci ne corresponde pas à la nôtre, qui le conteste ?

Mais, c’est au peuple iranien à décider, seul, de ce choix.

Il reste que le gouvernement de Téhéran, menacé par l’impérialisme, se retrouve naturellement aux côtés du Venezuela, de Cuba, de l’Equateur, de la Bolivie, et aussi de la Chine, dans l’affrontement mondial. C’est la raison pour laquelle, notre solidarité doit être apportée à l’Iran. L’avenir de celui-ci appartient à son peuple.

 

Une barricade n’a que deux côtés.

                              
                             site: canempechepasnicolas
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