Le mouvement de protestation en Égypte : Les « dictateurs » ne dictent pas, ils obéissent aux ordres par Michel Chossudovsky | |
Le 4 fevrier 2011 | |
Face à un mouvement de protestation national, le régime de Moubarak pourrait seffondrer. Quelles sont les perspectives davenir pour lÉgypte et le monde arabe?
Les « dictateurs » ne dictent pas, ils obéissent aux ordres. Cela est vrai en Égypte, en Tunisie et en Algérie.
Les dictateurs sont invariablement des pantins politiques. Les dictateurs ne décident pas.
Le président Hosni Moubarak était un fidèle serviteur des intérêts économiques occidentaux, comme létait Ben Ali.
Lobjet du mouvement de protestation est le gouvernement national.
Les puissances étrangères qui opèrent dans les coulisses sont protégées de ce mouvement de protestations.
Il ny aura pas de changement politique significatif sauf si le mouvement de protestation aborde sincèrement la question de linterférence étrangère
Lambassade des États-Unis au Caire est une entité politique importante, faisant continuellement ombrage au gouvernement national. Celle-ci nest pas une cible des manifestations.
Le rôle du gouvernement Ben Ali en Tunisie était dappliquer la médecine économique fatale du FMI, laquelle a servi à déstabiliser léconomie nationale et à appauvrir la population tunisienne pendant une période de plus de vingt ans. Au cours des 23 dernières années, les politiques économiques et sociales en Tunisie ont été dictées par le consensus de Washington.
Hosni Moubarak et Ben Ali sont demeurés au pouvoir car leurs gouvernements ont obéi aux dictats du FMI et les ont appliqués.
De Pinochet et Videla à Bébé Doc, Ben Ali et Moubarak, les dictateurs ont été installés par Washington. Historiquement, en Amérique latine, les dictateurs ont été installés par une série de coups militaires financés par Washington. Dans le monde daujourdhui, ils le sont par des « élections libres et justes » sous la supervision de la « communauté internationale ».
Notre message au mouvement de protestation :
Les véritables décisions sont prises à Washington DC, au département dÉtat, au Pentagone, à Langley, le quartier général de la CIA et à H Street NW, le quartier général de la Banque mondiale et du FMI.
La relation entre le « dictateur » et les intérêts étrangers doit être évoquée. Délogez les pantins politiques, mais noubliez pas de cibler les « vrais dictateurs ».
Le mouvement de protestation devrait se concentrer sur le véritable siège de lautorité politique. Il devrait cibler (pacifiquement et calmement) lambassade des États-Unis, la délégation de lUnion européenne, les missions nationales du FMI et de la Banque mondiale.
Un changement politique significatif ne peut être assuré que si le programme de politiques économiques néolibérales est rejeté.
Changement de régime
Si le mouvement protestataire naborde pas le rôle des puissances étrangères, incluant la pression exercée par les « investisseurs », les créanciers extérieurs et les institutions financières internationales, lobjectif de souveraineté nationale ne sera pas atteint. Dans ce cas, il se produira un processus restreint de « changemement de régime » assurant la continuité politique.
Les « dictateurs » sont logés et délogés. Lorsquils sont discrédités politiquement et ne servent plus les intérêts de leurs bailleurs de fonds étasuniens, ils sont remplacés par de nouveaux dirigeants, souvent recrutés dans les rangs de lopposition politique.
En Tunisie ladministration Obama sest déjà positionnée. Elle a lintention de jouer un rôle clé dans le « programme de démocratisation » (par exemple, la tenue délections soi-disant libres). Elle a lintention dutiliser la crise politique comme moyen daffaiblir le rôle de la France et de consolider sa position en Afrique du Nord.
Les États-Unis, qui ont rapidement mesuré leffervescence des manifestations dans les rues tunisiennes, tentent de faire valoir leur point de vue et de faire pression pour que des réformes démocratiques aient lieu au pays et ailleurs.
Lenvoyé le plus haut placé des États-Unis au Moyen-Orient, Jeffrey Feltman, a été le premier représentant étranger à arriver au pays après léviction du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier et a rapidement réclamé des réformes. Il a dit mardi que seules des élections libres et justes donneraient de la force et de la crédibilité au leadership assiégé de lÉtat nord-africain.
«Je mattends certainement à ce que nous utilisions lexemple tunisien » dans des pourparlers avec dautres gouvernements arabes, a ajouté le secrétaire adjoint Feltman.
Il a été envoyé dans le pays nord-africain pour offrir laide des États-Unis dans la turbulente transition du pouvoir et a rencontré des ministres tunisiens et des personnalités de la société civile.
Feltman se rendra à Paris mercredi pour discuter de la crise avec des dirigeants français, amplifiant limpression que les États-Unis mènent lappui international pour une nouvelle Tunisie, au détriment de son ancien pouvoir colonial, la France [...]
Les pays occidentaux ont longtemps appuyé le leadership tunisien évincé, le voyant comme un rempart contre les militants islamiques de la région nord-africaine.
En 2006, le secrétaire à la Défense de lépoque Donald Rumsfeld a louangé à Tunis lévolution du pays.
La secrétaire dÉtat étasunienne Hillary Clinton est intervenue hâtivement avec un discours à Doha le 13 janvier, où elle sommait les dirigeants arabes de donner davantage de liberté à leurs citoyens, sinon ils risquaient que les extrémistes exploitent la situation.
« Il ne fait aucun doute que les États-Unis tentent de se positionner rapidement du bon côté [ ] » (AFP: US helping shape outcome of Tunisian uprising. Cest lauteur qui souligne)
Washington réussira-t-il à installer un nouveau régime fantoche?
Cela dépend grandement de la capacité du mouvement de protestation à aborder le rôle insidieux des États-Unis dans les affaires internes du pays.
Les pouvoirs prédominants de lempire ne sont pas mentionnés. Ironie amère du sort, le président Obama a donné son appui au mouvement protestataire.
Bien des gens au sein de ce mouvement sont portés à croire que le président Obama se consacre à la démocratie et aux droits humains, et quil appuie la détermination de lopposition à déloger un dictateur qui a été placé, en premier lieu, par les États-Unis.
La cooptation des dirigeants de lopposition
En prévision de la chute dun gouvernement fantoche autoritaire, la cooptation des dirigeants des principaux partis de lopposition et des organisations de la société civile fait partie du plan de Washington, un plan appliqué dans différentes régions du monde.
Le NED est impliqué activement en Tunisie, en Égypte et en Algérie. Freedom House appuie pour sa part plusieurs organisations de la société civile en Égypte.
« Le NED a été créé par ladministration Reagan après le dévoilement du rôle de la CIA dans le financement clandestin des activités visant à renverser des gouvernements étrangers, ce qui a mené au discrédit des partis, des mouvements, des revues, des livres, des journaux et des individus qui recevaient du financement de la CIA [ ] En tant que fondation bipartisane, avec la participation des deux principaux partis, ainsi que celle de lAFL-CIO et de la Chambre de commerce, le NED a pris le contrôle du financement des renversements à létranger, mais ouvertement et sous la rubrique de la « promotion de la démocratie ». (Stephen Gowans, "What's left", janvier 2011")
Alors que les États-Unis ont appuyé le gouvernement Moubarak au cours des trente dernières années, les fondations étasuniennes ayant des liens avec le département dÉtat et le Pentagone ont soutenu activement lopposition politique, incluant le mouvement de la société civile. Selon FH : « La société civile égyptienne est à la fois vivante et restreinte. Il existe des centaines dorganisations non gouvernementales dévouées à lessor des droits politiques et des droits de la personne dans le pays et qui fonctionnent dans un milieu hautement réglementé. (Freedom House Press Releases).
Ironie amère du sort, Washington appuie la dictature de Moubarak, incluant ses atrocités, tout en soutenant et en finançant ses détracteurs par les activités de FH et de NED, entre autres.
Les efforts de Freedom House visant à donner du pouvoir à une nouvelle génération de partisans ont donné des résultats tangibles et le programme New Generation en Égytpe a acquis de limportance localement et internationalement. Lors dune visite [en mai 2008], les membres de tous les groupes de la société civile égyptienne ont reçu une attention et une reconnaissance sans précédent, incluant des rencontres à Washington avec la secrétaire dÉtat, le conseiller national pour la sécurité et des membres éminents du Congrès. Pour reprendre ce que disait Condoleezza Rice, les associés représentent « de lespoir pour lavenir de lÉgypte ». (Freedom House, http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=66&program=84, cest lauteur qui souligne.)
Double langage politique : bavarder avec des « dictateurs » et socialiser avec des « dissidents »
Condoleezza Rice a décrit la délégation égyptienne en faveur de la démocratie en visite au département dÉtat comme « de lespoir pour lavenir de lÉgypte ».
En mai 2009, Hillary Clinton a rencontré une délégation de dissidents égyptiens, parmi lesquels plusieurs avaient rencontré Condoleezza Rice un an auparavant. Ces rencontres de haut niveau se sont tenues une semaine avant la visite dObama en Égypte :
La secrétaire dÉtat Hillary Clinton a encensé le travail dun groupe dactivistes égyptiens de la société civile quelle a rencontré aujourdhui et a déclaré quil était dans lintérêt de lÉgypte de cheminer vers la démocratie et de manifester davantage de respect pour les droits de la personne.
À Washington, les seize activistes ont rencontré Mme Clinton et le secrétaire dÉtat adjoint par intérim responsable des affaires au Proche-Orient Jeffrey Feltman, au terme dun stage de deux mois organisée par le programme New Generation de FH.
Les stagiaires ont exprimé des préoccupations à propos de leur perception que les États-Unis se distancient de la société civile égyptienne et ont appelé le président Obama à rencontrer de jeunes activistes de la société civile indépendants lors de sa visite au Caire la semaine prochaine. Ils ont également vivement conseillé à ladministration Obama de continuer à fournir un soutien politique et financier à la société civile égyptienne et daider à ouvrir la voie aux organisations non gouvernementales dans lespace très limité par la loi durgence égyptienne en vigueur depuis longtemps.
Ils ont par ailleurs déclaré à Mme Clinton quun engouement pour les droits de la personne était déjà en train de prendre naissance en Égypte et que lappui des États-Unis constituait en ce moment un besoin urgent. Les activistes ont insisté sur le fait que la société civile représente en Égypte une « troisième voie » modérée et pacifique, une alternative aux éléments autoritaires au sein du gouvernement et à ceux qui soutiennent un gouvernement théocratique. (Freedom House, mai 2009)
Au cours de leur programme, les stagiaires ont passé une semaine à Washington. Ils ont été formés pour défendre des intérêts et ont pu observer la façon dont la démocratie étasunienne fonctionne. Après leur formation, ils ont été associés à des organisations de la société civile à travers le pays, où ils ont partagé leurs expériences avec leurs homologues étasuniens. Les activistes concluront leur programme [ ] par des rencontres avec des représentants du gouvernement des États-Unis, des membres du Congrès, des médias et des cercles de réflexion. (Freedom House, mai 2009, cest lauteur qui souligne)
Ces groupes dopposition de la société civile, lesquels jouent actuellement un rôle important dans le mouvement de protestation, sont soutenus et financés par les États-Unis. Ils servent continuellement les intérêts étasuniens.
La secrétaire dÉtat étasunienne Hillary Clinton parle avec des « activistes égyptiens promouvant la liberté et la démocratie » avant des réunions avec le département dÉtat à Washington, DC, le 28 mai 2009.
Hillary Clinton et Hosni Moubarak à Charm el-Cheikh, en septembre 2010
Condoleezza Rice discute avec Hosni Moubarak? « De lespoir pour lavenir de lÉgypte. »
Condoleezza Rice (quatrième à gauche) sadresse aux membres de Freedom House.
Ceux qui tirent les ficelles appuient la dissidence contre leurs propres pantins?
Cela sappelle « exploitation politique » ou « dissidence fabriquée ». Appuyer les dictateurs ainsi que leurs opposants comme moyen de contrôler lopposition politique.
Ces actions de FH et du NED pour le compte des administrations Bush et Obama garantissent que lopposition dans la société civile, financée par les États-Unis, ne dirigera pas ses énergies contre celui qui tire les ficelles du régime de Moubarak, à savoir, le gouvernement étasunien.
Ces organisations civiles financées par les États-Unis agissent à titre de « cheval de Troie », lequel sintègre au mouvement protestataire. Elles protègent les intérêts des tireurs de ficelles et constituent une garantie que les manifestations populaires naborderont pas la question de linterférence étrangère dans les affaires des États souverains.
Les blogueurs de Facebook et Twitter soutenus et financés par Washington
En ce qui concerne le mouvement de protestation en Égypte, plusieurs groupes de la société civile financés par des fondations dorigine étasunienne ont mené les manifestations sur Twitter et Facebook :
Les activistes du mouvement égyptien Kifaya (Assez), une coalition dopposants du gouvernement, et le Mouvement jeunesse du 6 avril ont organisé des manifestations sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter. Les reportages occidentaux ont dit que Twitter semblait bloqué en Égypte en fin de journée mardi. (Voir Voice of America, Egypt Rocked by Deadly Anti-Government Protests)
Les stagiaires de Freedom House ont acquis des compétences dans la mobilisation de la société civile, en leadership et en planification stratégique, et profitent des opportunités de réseautage par leur interaction avec des donateurs situés à Washington, des organisations internationales et les médias. De retour en Égypte, les stagiaires ont reçu de petites subventions pour implanter des initiatives innovatrices comme la revendication de réformes politiques par Facebook et la messagerie texte. (http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=66&program=84, cest lauteur qui souligne)
Du 27 février au 13 mars [2010], Freedom House a reçu 11 blogueurs du Moyen-Orient et de lAfrique du Nord [affiliés à différentes organisations de la société civile] pour une Visite pédagogique des nouveaux médias de pointe à Washington D.C. Cette visite pédagogique a offert aux blogueurs une formation en sécurité numérique, en production de vidéos numériques, en conception de message et en cartographie numérique. Lors de leur passage dans le district de Columbia, les stagiaires ont aussi participé à un breffage du Sénat et ont rencontré des représentants de haut rang dUSAID, du département dÉtat, du Congrès et des médias internationaux comme Al-Jazeera et le Washington Post. (http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=115&program=84&item=87, cest lauteur qui souligne)
Lon peut facilement redouter limportance quattache ladministration étasunienne à ces « programmes de formation » de blogueurs, combinés à des rencontres de haut niveau au Sénat, au Congrès et au département dÉtat des États-Unis, etc.
Le rôle des médias sociaux Facebook et Twitter comme moyen dexpression de la dissidence doit être soigneusement évalué : les blogueurs de la société civile sont appuyés par FH, le NED et le département dÉtat étasunien.
Les manifestations en Égypte sont menées par le Mouvement jeunesse du 6 avril, un groupe Facebook ayant attiré principalement de jeunes gens éduqués opposés au régime de Moubarak. Le groupe comprend environ 70 000 membres et utilise les sites de réseautage pour orchestrer leurs manifestations et informer sur leurs activités.
Les documents publiés par WikiLeaks révèlent que des représentants étasuniens au Caire ont été régulièrement en contact avec lactiviste tout au long de 2008 et 2009, le considérant comme lune de leurs sources dinformation les plus fiables sur les violations des droits de la personne » (Cest lauteur qui souligne)
Les Frères musulmans
En Égypte, les Frères musulmans constituent le segment le plus important de lopposition au président Moubarak et, selon les reportages, ils dominent le mouvement de protestation.
Alors que la Constitution interdit les partis politiques religieux, les membres des Frères musulmans élus au Parlement égyptien comme « indépendants » forment le plus grand bloc parlementaire.
Cependant, les Frères musulmans ne représentent pas une menace directe pour les intérêts économiques et stratégiques de Washington dans la région. Les agences de renseignement occidentales ont une longue histoire de collaboration avec les Frères musulmans. Lappui de la Grande-Bretagne aux Frères musulmans, instrumentalisés par les services secrets britanniques, remonte à 1940. Selon lancien représentant du renseignement William Baer, à partir des années 1950, « [l]a CIA [a acheminé] du soutien aux Frères musulmans en raison de leur admirable capacité à renverser Nasser ». (1954-1970: CIA and the Muslim Brotherhood Ally to Oppose Egyptian President Nasser) Ces liens clandestins avec la CIA ont été maintenus dans lère post-Nasser.
Conclusions
La déposition dHosni Moubarak figure depuis plusieurs années sur la planche à dessin de la politique étrangère étasunienne.
Le changement de régime sert à assurer la continuité, tout en donnant lillusion quun changement politique significatif a eu lieu.
Le programme de Washington pour lÉgypte a été de « détourner le mouvement de protestation » et de remplacer le président Hosni Moubarak par un nouveau chef dÉtat, un pantin obéissant. Lobjectif de Washington est de soutenir les intérêts des puissances étrangères et de maintenir le programme économique néolibéral ayant servi à appauvrir la population égyptienne. « Les forces militaires et policières du pays sont armées jusquaux dents grâce à plus dun milliard de dollars daide militaire de Washington annuellement [ ] Lorsque les États-Unis décrivent officiellement lÉgypte comme « un allié important », ils font référence par inadvertance au rôle de Moubarak comme garnison pour les opérations militaires et les tactiques de guerre sale des États-Unis au Moyen-Orient et au-delà. Des groupes de défense des droits de la personne détiennent des preuves évidentes que dinnombrables « suspects » livrés par les forces étasuniennes dans les divers territoires où ils poursuivent leurs activités (criminelles) sont secrètement largués en Égypte pour des « interrogatoires en profondeur ». Le pays sert de gigantesque Guantanamo du Moyen-Orient, occulté commodément de lintérêt public étasunien et exempté des subtilités légales concernant les droits de la personne » (Finian Cunningham, Egypt: US-Backed Repression is Insight for American Public, Global Research, 28 janvier 2010).
Les États-Unis ne sont pas un « exemple » de démocratisation pour le Moyen-Orient. La présence militaire étasunienne imposée à lÉgypte et au monde arabe depuis plus de 20 ans, combinée à des réformes de « libre-marché » sont la cause profonde de la violence étatique.
Le mouvement populaire devrait rediriger ses énergies en identifiant la relation entre les États-Unis et « le dictateur » et en délogeant le pantin politique des États-Unis, sans oublier de cibler les « vrais dictateurs ».
Le mouvement populaire devrait :
Dévier le processus de changement de régime.
Démanteler les réformes néolibérales.
Fermer les bases militaires étasuniennes dans le monde arabe.
Instaurer un gouvernement véritablement souverain.
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